C1Chim Transformations Lentes Rapides

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Terminale S Chimie – Partie A – Chapitre 1 : Transformations lentes et rapides Page 1 sur 3

Partie A
La transformation d’un système chimique est-elle toujours rapide ?

Chapitre 1 : Transformations lentes et rapides C


OXYDANT
C P
RÉDUCTEUR T
1. Rappel sur les réactions d’oxydoréduction D
E Le C et le D de réDuCteur se E
retrouvent dans céder (CD)
1.1. Définitions
Un réducteur est une espèce chimique (ionique ou moléculaire) susceptible de céder un ou plusieurs électrons.
Un oxydant est une espèce chimique (ionique ou moléculaire) susceptible de capter un ou plusieurs électrons.

1.2. Les couples


Un oxydant et son réducteur conjugué forment un couple oxydant / réducteur noté Ox / Red. Si un réducteur Red1
peut céder des électrons à l’oxydant d’un autre couple Ox2 (qui les capte !), alors le réducteur Red1 se transforme en
son oxydant conjugué Ox1 et l’oxydant Ox2 en son réducteur conjugué Red2 selon l’équation chimique :
a Red1 + b Ox2 = c Ox1 + d Red2 N.B. : les électrons n’existent
pas en solution aqueuse, ils sont
Pour un couple Ox / Red donné, la demi-équation d’oxydoréduction qui symbolise échangés entre deux couples
l’échange de n électrons avec un autre couple s’écrit : Ox + n e– = Red . Ox / Red

1.3. Méthodes pour ajuster une équation d’oxydoréduction


1. Repérer les deux couples Ox / Red mis en jeu.
2. Écrire la demi-équation d’oxydoréduction de chaque couple Ox / Red :
a. Écrire la demi-équation sous la forme Ox + n e– = Red ;
b. Si nécessaire, ajuster les atomes d’oxygène en excès avec suffisamment de molécules d’eau H2O ;
c. Si nécessaire, ajuster les atomes d’hydrogène avec des ions hydrogène H+(aq) ;
d. Ajuster les charges avec des électrons (toujours du côté de l’oxydant qui les capte).
e. En milieu basique, ajouter des ions hydroxyde (de chaque côté) et tenir compte de la réaction acido-basique avec

les ions hydrogène : H+(aq) + HO(aq) = H2O(l).
3. Écrire les demi-équations l’une en dessous de l’autre en respectant leur sens. Multiplier chaque demi-équation pour
éliminer les électrons du bilan (les électrons étant échangés d’un réducteur à un oxydant).
4. Faire le bilan, sans oublier les nombres stœchiométriques ajustés précédemment et simplifier
si nécessaire. Vérifier la conservation des éléments et de la charge.
Cette méthode, abordée en première S, sera reprise dans tous les exemples suivants.

2. Quelques exemples de transformations rapides K+(aq) + MnO–4(aq)


2.1. Action des ions permanganate sur les ions fer II

On verse des ions permanganate MnO4(aq) dans une solution contenant des ions fer II Fe2+ (aq).
La décoloration de la solution violette de permanganate de potassium est quasi immédiate :
c’est une transformation rapide. Couples mis en jeu : MnO–4(aq) / Mn2+ 3+ 2+
(aq) et Fe(aq) / Fe(aq).

MnO4(aq) + 5 e– + 8 H+(aq) = Mn(aq)
2+
+ 4 H2O(l) (1)

Fe2+ 3+
(aq) = Fe(aq) + e (5) Fe2+ 2–
(aq) + SO4(aq)

équation de la réaction : 5 Fe2+ + 3+ 2+
(aq) + MnO4(aq) + 8 H(aq) = 5 Fe(aq) + Mn(aq) + 4 H2O(l)

2.2. Action des ions permanganate sur le peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée)
Versons une pointe de spatule de permanganate de potassium dans un ballon permanganate
contenant de l’eau oxygénée H2O2. On observe une réaction très vive et quasi de potassium
instantanée. Couples mis en jeu : MnO–4(aq) / Mn2+
(aq) et O2(g) / H2O2(aq).
– – eau
MnO4(aq) + 5 e + 8 H+(aq) = Mn(aq) 2+
+ 4 H2O(l) (2) oxygénée
H2O2(aq) = O2(g) + 2 e– + 2 H+(aq) (5)

5 H2O2(aq) + 2 MnO–4(aq) + 6 H+(aq) = 5 O2(g) + 2 Mn(aq)


2+
+ 8 H2O(l)
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3. Quelques exemples de transformations lentes


3.1. Action des ions permanganate sur l’acide oxalique
Versons une solution de permanganate de potassium dans une solution d’acide oxalique H 2C2O4(aq) (acide

éthanedioïque). La décoloration de la solution est lente. Les couples mis en jeu sont les couples : MnO4(aq) / Mn2+(aq)
et CO2(aq) / H2C2O4(aq). Écrivons l’équation de la réaction :

MnO4(aq) + 5 e– + 8 H+(aq) = Mn(aq)
2+
+ 4 H2O(l) (2)
– + N.B. : la décoloration est
H2C2O4(aq) = 2 CO2(aq) + 2 e + 2 H(aq) (5) due à la disparition des ions
permanganate, violets, seule
5 H2C2O4(aq) + 2 MnO–4(aq) + 6 H+(aq) = 10 CO2(aq) + 2 Mn(aq)
2+
+ 8 H2O(l) espèce colorée.

3.2. Action des ions iodure sur l’eau oxygénée


Versons une solution incolore d’iodure de potassium (K+(aq) + I–(aq)) dans une solution incolore d’eau oxygénée
H2O2(aq) (peroxyde d’hydrogène). On observe une lente coloration de la solution. Les couples mis en jeu sont les
couples : I2(aq) / I–(aq) et H2O2(aq) / H2O(l). Écrivons l’équation de cette transformation :
H2O2(aq) + 2 e– + 2 H+(aq) = 2 H2O(l) (1)
N.B. : la coloration jaune qui
– –
2 I(aq) = I2(aq) + 2 e (1) apparaît est celle du diiode
en solution aqueuse, seule
H2O2(aq) + 2 H+(aq) +2 I–(aq) = I2(aq) + 2 H2O(l) espèce colorée.

4. Des étapes détectables ?


Une transformation est dite instantanée si l’état final semble être atteint, pour un observateur ou un instrument de
mesure, dès que les réactifs sont mis en présence.
Une transformation est qualifiée de lente si l’observateur (ou un instrument de mesure) peut observer une évolution
de l’état initial à l’état final.

5. Les facteurs cinétiques


5.1. Qu’appelle-t-on facteur cinétique ?
Un facteur cinétique est une grandeur physique capable de modifier la durée nécessaire pour atteindre l’état final
d’une transformation chimique.

5.2. Influence de la température


Une élévation de la température accélère les transformations chimiques lentes : l’état final est atteint plus
rapidement.
Le facteur « température » est utilisé pour :
accélérer une réaction : ralentir une réaction :
o en cuisine dans une cocotte-minute ; o le réfrigérateur est utilisé pour ralentir les réactions
o en synthèse organiques (montage à reflux…) ; de dégradation des aliments ;
o etc. o effectuer une « trempe chimique » : blocage d’une
réaction par diminution brutale de la température
dans le but, par exemple, de réaliser un dosage.
o etc.
5.3. Influence de la concentration initiale d’un réactif
Une élévation de la concentration initiale d’un réactif accélère les transformations chimiques lentes : l’état final est
atteint plus rapidement.
Pour réaliser une trempe chimique, on ajoute souvent une quantité importante d’eau glacée : la dilution permet de
diminuer la concentration des réactifs et ainsi de ralentir significativement la transformation (la diminution
simultanée de la température accentue l’effet).
5.4. Autres facteurs
Il existe d’autres facteurs cinétiques : l’utilisation de catalyseur (substance chimique qui augmente la vitesse
d’une réaction sans être consommée au cours de la transformation), la lumière (ex : photosynthèse), le solvant
dans lequel est effectué la réaction, agitation mécanique, l’état de surface pour un réactif solide…
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6. Interprétation microscopique Transformation chimique : passage pour un


système chimique d’un état initial à un état final.
Envisageons le cas de la réaction chimique suivante : NH3(g) + HCl(g) = NH4Cl(s) Réaction chimique : modélisation macroscopique
simplifiée de la transformation.
6.1. Agitation thermique et choc efficace
Les molécules dans un milieu fluide (liquide ou gaz) sont en mouvement permanent (agitation thermique). Plus la
température du milieu est importante, plus l’agitation thermique est élevée (donc plus la moyenne des vitesses des
molécules est importante). L’énergie cinétique microscopique d’une molécule donnée est directement liée à la
grandeur macroscopique « température ».
La liaison chimique au sein de la molécule HCl peut se rompre, si une Rappel : Un gaz est constitué de molécules
en mouvement dans toutes les directions de
énergie au moins égale à l’énergie de liaison lui est fournie. l’espace. La température d’un gaz est liée à la
Cette énergie est apportée par chocs entre molécules et correspond à « vitesse moyenne » (moyenne des valeurs
l’énergie cinétique microscopique de ces molécules. des vitesses) des molécules constituant le gaz.
Si l’énergie cinétique des molécules qui se rencontrent est insuffisante, la
liaison ne peut pas se rompre : la réaction ne peut s’effectuer : le choc est inefficace ! A température donnée, toutes
les molécules n’ont pas la même vitesse : certains chocs sont efficaces, d’autres inefficaces.
6.2. Pourquoi l’élévation de la température permet-elle d’accélérer une réaction ?
Une augmentation de la température permet d’augmenter l’énergie cinétique microscopique moyenne des molécules
et donc d’augmenter la fréquence des chocs et l’efficacité.
Lorsque l’énergie cinétique est suffisante, pour que le choc soit efficace, d’autres conditions doivent être remplies :
– il faut que les molécules qui se rencontrent soient des réactifs :

Choc efficace entre une


Zone du choc molécule NH3 et une
molécule HCl
NH3 NH3 NH3 HCl

NH3
NH+4 + Cl–
Choc inefficace
entre deux Chlorure d’ammonium (Solide ionique de formule statistique
NH3 molécules NH3 +
NH4Cl, constitué d’ions ammonium NH 4 et chlorure Cl–)
NH3 effectue un choc avec NH3 : il ne se passe rien NH3 effectue un choc avec HCl : la réaction a lieu
– il faut que les molécules qui se rencontrent soient correctement orientées. En effet, lorsque la liaison H–Cl se
rompt, l’atome d’azote N de la molécule d’ammoniac NH3 doit être convenablement disposé pour former
l’ion ammonium NH+4 , si le choc s’effectue à l’opposé, une répulsion électrostatique entre atome
d’hydrogène empêche la nouvelle liaison de se former (ou entre atome d’azote et atome de chlore).
Choc inefficace entre Choc inefficace entre
une molécule NH3 et une molécule NH3 et
une molécule HCl une molécule HCl
HCl NH3 HCl
NH3

NH3 HCl NH3 HCl


Mauvaise orientation
Mauvaise orientation

6.3. Pourquoi l’augmentation de la concentration initiale en réactif accélère-t-elle une réaction ?


Pour qu’une réaction chimique entre les molécules NH3 et HCl ait lieu, il faut que NH3 et HCl soient proche l’un de
l’autre. Plus la concentration initiale est importante, plus le nombre de molécules par unité de volume est grand.
A température fixée, la fréquence des chocs efficaces entre molécules « réactives » augmente donc avec la
concentration.

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