Commentaire D'arrêt Droit Des Suretés
Commentaire D'arrêt Droit Des Suretés
Commentaire D'arrêt Droit Des Suretés
autant, lors dun contrat de cautionnement cela nest pas toujours le cas. Cest en cela que le
lgislateur a prvu un cas de dcharge de la caution qui entrane l'extinction du contrat de
cautionnement. C'est le bnfice de subrogation. En effet la chambre mixte de la cour de cassation a
rendu un arrt le 17 novembre 2006 venant prciser la notion dextinction du cautionnement et plus
prciser la question de la subrogation des droits de la caution
En lespce, une personne physique cest rendu caution solidaire auprs dun dbiteur principal. Pour
un prt envers une socit (personne morale de droit priv) le 23 mai 1978. De plus le crancier tablit
une inscription provisoire de nantissement sur le fonds de commerce du dbiteur principale pour
conserver sa crance. Mais celle-ci na pas fait lobjet dune inscription dfinitive. De ce fait la caution
est appel payer la garantie promise par le contrat de cautionnement puisque le dbiteur principal
est dfaillant .Par la suite le crancier engage une procedure de saisie immobilire lencontre de la
caution .Ce qui a entrain une cessation de paiement de la caution. La caution interjette appel de cette
situation. Un pourvoi est ensuite form devant la 1re chambre civile de la Cour de cassation. Elle casse
larrt dappel dans sa dcision du 2 octobre 2002 et renvoi les parties devant la cour dappel dAgen.
Un second pourvoi est de nouveau form et la 1re chambre civile, initialement saisie, renvoi laffaire
devant une chambre mixte.
La cour dappel rejette le bnfice de cession daction, aussi appel le bnfice de subrogation, de la
caution sur le fondement que le crancier ntait pas tenu de rendre son inscription provisoire de
nantissement dfinitive. Ainsi, puisque ce dernier na pris aucun engagement en ce sens, la caution
ne peut invoquer ce fait comme constitutif dune faute afin dtre dcharge de son obligation . Ainsi
la cour de cassation vient se demander si le fait que le crancier rend une suret provisoire , il
soblige la rendre definitive. De ce fait la chambre mixe de la cour de cassation casse et annule
larrt de la cour dappel dans son arrt du 17 novembre 2006 au motif que le cracier qui dans le
mme temps se garantit par un cautionnement et qui constitue une suret provisoire est tenu envers
la caution rendre cette suret dfinitive. Ainsi la jurisprudence avance une argumentation qui va
saccentuer sur ltude de larticle 2314 du code civil la fois pour dceler les actes potentiellement
fautifs du crancier (I) ainsi que la ncessit dune perte dun droit prfrentiel entrainant la
dcharge de ka caution de son obligation
Le crancier qui ne fait pas suffisamment attention lintrt de la caution peut se voir opposer
larticle 2314 du Code civil ds lors quil commet une faute de son seul fait personnel.
La Cour de cassation vient ici casser la solution de la cour dappel, mettant ainsi un terme la
jurisprudence antrieure de la premire chambre civile tout en se ralliant la position de la chambre
commerciale.
Tout dabord, la premire chambre civile, saisie lors de la formation du premier pourvoi, avait retenue
la solution inverse le 2 octobre 2002. Elle a ainsi mit en lumire la ncessit pour la dcharge de la
caution, dobtenir lengagement express du crancier de rendre dfinitif le nantissement provisoire
quil possdait sur le fonds de commerce de son dbiteur. En labsence dengagement en ce sens, le
crancier restait libre de ne pas utiliser la facult dont il tait le titulaire.
Par la suite, la jurisprudence de la chambre commerciale, retient une solution similaire celle de larrt
comment, relative la renonciation du crancier lattribution judiciaire du gage dans un arrt du 13
mai 2003, ou encore concernant le non recouvrement par le crancier dune crance de loyers cde
dans un arrt du 3 mai 2006. Elle considre ces abstentions comme autant de faits fautifs susceptibles
dentraner la libration de la caution.
Enfin, larrt du 17 novembre 2006 vient prciser un autre arrt de chambre mixte en date du 10 juin
2005, ayant dj pour objectif de trancher le diffrent jurisprudentiel existant entre les deux chambres.
Selon une partie de la doctrine, elle manquait de clart. En lespce, la chambre mixte tranchait dans
le sens de la chambre commerciale mais dans des faits particuliers ne pouvant amener qu la dcharge
de la caution. En lespce, le crancier, en plus de ne pas avoir demand lattribution judiciaire de sa
suret en avait donn la main leve. La majorit de la doctrine avait donc garde une position prudente
tout en esprant un nouvel arrt permettant de vritablement trancher la question. Leur souhait est
aujourdhui exhauss grce larrt du 17 novembre 2006 rendu en chambre mixte.
Grce cet arrt, il est maintenant unanimement admis que le crancier commet une faute tant par
le bais dun acte de commission que dabstention.
En lespce, le crancier a commis une faute dabstention car il na pas rendu son inscription de
nantissement sur un fonds de commerce dfinitive. La Cour de cassation prvoit alors, au visa de
larticle 2314 du Code civil, que le crancier soblige envers la caution rendre cette suret
dfinitive .
Cependant, la caution ne peut invoquer le bnfice de subrogation que si la faute relve du fait
personnel du crancier. Cest ce que dispose larticle 2314 du Code civil repris dans lattendu de
principe de larrt : par le fait du crancier . Ainsi, si la faute relve des tords partags du crancier
et de la caution, du seul fait de celle-ci ou dun tiers dont il ne doit pas rpondre, la caution ne pourra
se prvaloir de cet article pour tre dcharge de son obligation.
En lespce, la faute commise relve du seul fait du crancier, ce pour quoi la chambre mixte retient
justement, quil tait dans lobligation envers la caution de rendre sa suret dfinitive .
En outre, afin de bnficier de lapplication de larticle 2314 du Code civil, la caution doit
rapporter la preuve de lexistence de deux autres conditions : une lgale, la perte dun droit
prfrentiel et un prjudice.
La caution pourra enfin acqurir le bnfice de cession daction ds lors quelle aura prouv
quelle a subit un prjudice. Elle sera alors dcharge de son obligation.
La perte dune suret ou de tout droit prfrentiel ne suffit pas la caution pour invoquer le
bnfice de cession daction. Effectivement, il doit encore tre dmontr quelle a ainsi subit un
prjudice. La Cour de cassation considre que cette preuve doit tre rapporte tantt par le crancier
pour chapper au jeu de larticle 2314 du Code civil (position de la chambre commerciale), tantt par
la caution pour obtenir application de larticle limage du raisonnement en matire de responsabilit
civile (position de la premire chambre civile). Ce prjudice est dmontr quand le droit perdu ntait
pas vou linefficacit. Cest dire, ds lors que la caution bnficie dun avantage par le biais de son
recours subrogatoire contre le dbiteur principal quelle ne possderait pas par son seul recours
personnel. En consquence, si toutes les conditions sont runies, la caution peut obtenir la dcharge
de son obligation envers le crancier. Cest ainsi que dans son attendu de principe, la chambre mixte
de la Cour de cassation prvoit que () la caution est dcharge . Il est donc possible daffirmer que
le premier effet du bnfice de subrogation rside dans le fait que la caution est alors plus tenue de
son obligation envers le crancier. Elle nest donc plus oblige de payer le crancier, pouvant refuser
de verser les sommes demandes si elle est postrieurement actionne. Il sagit dune sanction son
encontre en raison du fait quil ait laiss dprir un droit qui aurait pu bnficier la caution.
Leffet corrlatif pouvant en tre dduit est la dchance des droits du crancier lencontre de la
caution qui nest donc plus tenu par son contrat de cautionnement.
Cet effet, est la consquence du prjudice subit par la caution, qui ne peut alors plus utiliser son
recours subrogatoire pour bnficier dune situation avantageuse, quelle aurait du avoir par rapport
aux autres cranciers ventuels de la caution. En effet, ce recours est lun des meilleurs moyens quelle
ait sa disposition, dautant plus du fait quelle soit subroge dans les droits dun crancier nanti, pour
obtenir le remboursement par le dbiteur principal des sommes quelle aurait dues verses au
crancier. Il est galement admis que cest la caution dapporter la preuve de la runion des deux
conditions de larticle 2314 du Code civil. Toutefois, le crancier peut tenter de se dfendre en
rapportant la preuve que la caution na subit aucun prjudice ou seulement dune valeur infrieure au
montant de son cautionnement. De plus, leur valeur est apprcie par le juge au jour de lexigibilit
de lobligation de la caution, soit la date de la dfaillance du dbiteur principal. La caution nest donc
libre de son obligation qu hauteur de la valeur des droits perdus. Ainsi, la caution peut rester tenue
dune fraction de son contrat de cautionnement lgard du crancier tout en tant dcharge dune
autre partie.
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