Bart Hod
Bart Hod
Bart Hod
THESE
Prsente pour lobtention du titre de
Docteur de lUniversit de Franche-Comt, Besanon
Spcialit : Sciences de la vie
Membres du jury:
Directeur de Thse :
Daniel Epron, Professeur Universit Henri Poincar, Nancy I
Rapporteurs :
Erwin Dreyer, Directeur de Recherche INRA, Nancy
Franck Brignolas, Matre de Confrences, HDR Universit dOrlans, Orlans
Examinateurs :
Sylvie Meyer, Matre de Confrences Universit de Paris VII
Pierre Marie. Badot, Professeur Universit de Franche-Comt, Besanon
Avants Propos
Avant-propos
S. Barthod
S. Barthod
Remerciements
Je remercie tout particulirement Monsieur Daniel Epron pour avoir assum la direction de
mon DEA et de ma thse. Je le remercie pour la formation quil ma offerte, son
encadrement, ses nombreux conseils. Pour sa confiance et son soutien, je le remercie
vivement.
Sans oublier les collgues de lUMR Ecofog de Guyane, Damien Bonal, Jean-Christophe
Roggy et Sabrina Coste pour mavoir aid mettre en place mes manips Paracou.
Merci Zoran Cerovic, pour mavoir prt le Dualex, et pour avoir accept de faire quipe
avec nous.
Merci aussi aux tudiants de Montbliard, outre le mrite de m'avoir support, ont t
sympathiques, patients et m'ont permis de tester et d'affiner ma pdagogie, voire de me faire
(re)plonger dans les bases de la biochimie, tout cela me servant encore quotidiennement.
S. Barthod
Remerciements
Un grand merci Marielle Franchi et Marie-Laure Toussaint pour leur soutien technique,
Genevive Chiapusio pour ses conseils et merci Bastien, Philippe et Nadine.
Merci mes amis de lquipe pdagogique, Marielle Franchi, Jean-Luc Sanner, Jean-Pierre
Verovic, Ghislain Peter, pour leurs bonne humeur, qui ces dernires annes, ont beaucoup
compt pour moi.
Merci aussi mes collgues et amis de ltage den bas Edwige, Carine, Jean-Marie,
David, et ceux du laboratoire de Besanon Hung, Anne-Laure, Anne, Frdric. Je leur
exprime ma profonde sympathie.
Je souhaite enfin remercier trs chaleureusement ma famille: mes Parents, Muriel et Laure
pour leur soutien et leurs encouragements.
Un immense merci Denis pour son coaching, sa patience et son aide trs prcieuse.
S. Barthod
Table des Matires
Introduction.................................................................................................................................... 1
2. La tolrance lombrage..................................................................................................... 11
2.1. Dfinition de la tolrance lombrage...................................................................................11
2.2. La tolrance lombrage lchelle de la feuille..................................................................12
2.3. La tolrance lombrage lchelle de la plante entire.....................................................14
3. Le Cot de construction....................................................................................................... 17
3.1. Dfinition du cot de construction .........................................................................................17
3.2. Mthodes destimation du cot de construction ...................................................................19
Estimation du cot par analyse de la composition chimique ................................................................... 19
Estimation du cot par analyse de la composition lmentaire ............................................................... 21
Estimation du cot par la chaleur de combustion .................................................................................... 23
Estimation du cot par la teneur en carbone............................................................................................ 26
Comparaisons des diffrentes mthodes destimation du cot de construction....................................... 27
3.3. Les dterminants biochimiques du cot de construction.....................................................29
Les cendres et les minraux..................................................................................................................... 29
Lazote et les protines ............................................................................................................................ 29
Les composs phnoliques ...................................................................................................................... 31
Le rsidu parital et ses constituants ....................................................................................................... 33
Les autres constituants............................................................................................................................. 33
3.4. Variabilit de la composition biochimique et du CC des tissus vgtaux...........................33
Les facteurs biologiques .......................................................................................................................... 33
Les facteurs environnementaux ............................................................................................................... 36
S. Barthod
Table des Matires
Annexes
Annexe A : Article accept, Annals of Forest Sciences
Annexe B : Article in press, Journal of Experimental Botany
Annexe C : Article soumis Oecologia
Annexe D : Mesures microcalorimtriques de la chaleur de combustion de la matire
sche et du rsidu parital
Annexe E : Comparaison de mthodes pour estimer le contenu en LIG et en TSC dans
le rsidu parital
Annexe F : Protocole pour dterminer la composition biochimique du matriel vgtal
Rfrences bibliographiques des annexes
Table des illustrations des annexes
S. Barthod
Table des illustrations
Figures
Figure 2-1 : Courbes de saturation de la photosynthse 11
Figure 3-1 : Reprsentation du devenir du glucose produit par la photosynthse....................... 17
Figure 3-2 : Reprsentation du gain carbon total ...................................................................... 18
Figure 4-1 : Cot de construction pour 12 espces ligneuses feuillues ....................................... 41
Figure 4-2 : Caractrisation de la composition biochimique des feuilles ................................... 44
Figure 4-3 : Analyse en composantes principales des variables de la composition biochimique et
du cot de construction des feuilles .............................................................................................. 46
Figure 4-4 : Analyse en composante principales de la rpartition des plants par espces et par
tempremment............................................................................................................................... 47
Figure 4-5 : Relation entre le climat lumineux et le cot de construction des feuilles................ 51
Figure 4-6 : Relation entre le climat lumineux et la surface spcifique des feuilles. .................. 54
Figure 4-7 : Relation entre le climat lumineux et le cot de mise en place de la surface
assimilatrice .................................................................................................................................. 56
Tableaux
Tableau 1-1 : Autcologie des espces tudies............................................................................ 7
Tableau 3-1 : Taux de glucose ncessaire pour fabriquer un gramme des diffrentes classes de
composs biochimiques. ............................................................................................................... 19
Tableau 3-2 : Equivalent en glucose (GE) et cot de construction (CC) et efficience de
biosynthse (Eg)............................................................................................................................ 22
Tableau 3-3 : Liste des variables tudies, chez les espces tempres au niveau des feuilles. . 38
Equations
quation 3-1 : Dtermination du cot de construction daprs la mthode biochimique. .......... 20
quation 3-2 : Calcul de ltat de rduction de la matire vgtale............................................ 21
quation 3-3 : Calcul des quivalents en glucose du squelette carbon ..................................... 22
quation 3-4 : Calcul du cot de construction daprs la composition lmentaire ................... 23
quation 3-5 : Calcul du cot de construction daprs la chaleur de combustion ...................... 25
quation 3-6 : Calcul du cot de construction daprs la teneur en carbone..................................... 27
S. Barthod
Table des Illustrations
S. Barthod
Introduction
INTRODUCTION
La conception de la fort franaise a fortement volu ces dernires dcennies pour la socit
qui lui reconnat un nombre croissant de rles. Elle est dsormais dite multifonctionnelle et
reprsente un enjeu croissant au niveau cologique et social tout en prsentant des intrts en
termes de production. Sur le plan conomique (fonction qui lui est dj trs ancienne) la fort
doit assurer la production de bois duvre, de bois de trituration et de bois de chauffage, afin
de rpondre aux besoins de la socit. Sur le plan cologique, la fort joue un rle dans la
rgulation du climat (squestration du carbone), dans la lutte contre lrosion et les
inondations et dans la conservation de la biodiversit vgtale et animale. Sur le plan social,
du fait de la prise en compte de sa valeur patrimoniale et de sa fonction paysagre, la fort est
devenue un lieu daccueil des activits (loisirs, culture).
Au niveau europen et national, on observe un fort regain d'intrt pour les peuplements
htrognes et plus particulirement pour les peuplements inquiens et plurispcifiques
(Duchiron 1994; Otto 1997). Les peuplements mlangs offrent en effet une meilleure
rsilience vis--vis des perturbations et des alas naturels (vents, scheresses, pathognes,
ravageurs...) ou anthropiques (pollution) tout en assurant la ressource forestire. Par ailleurs,
sur les marchs du bois, on sattend une augmentation de la plus-value financire associe
aux bois issus de ces forts cocertifies. En matire d'orientation sylvicole, tous les
documents actuels d'aide la gestion recommandent le mlange. Ils prconisent de maintenir
le mlange l o il existe en respectant les essences minoritaires et, lorsque les peuplements
sont purs, de le crer en favorisant son apparition naturelle ou en lintroduisant par plantation.
Nanmoins, les questions sur les modalits d'obtention et de maintien du mlange restent trs
ouvertes en raison du manque de connaissances sur le comportement des essences constituant
ces mlanges. Il est cependant reconnu que dans ces peuplements htrognes, le dosage du
couvert (pendant la phase de rgnration) constitue le principal outil pour contrler le
devenir de la rgnration et pour assurer le succs de l'installation des peuplements
(composition spcifique, structuration verticale). Les connaissances actuellement disponibles
sur la dynamique de croissance des essences associes proviennent principalement d'tudes
faites dans des peuplements rguliers monospcifiques, ces connaissances sont difficilement
extrapolables aux peuplements mlangs (Spellmann 1992). En effet, les diffrentes essences
qui peuvent former un mlange ragissent de manire spcifique lombrage dispens par le
S. Barthod 1
Introduction
couvert adulte, aussi bien en termes de survie, quen termes de vitesse de croissance et de
morphologie.
En pralable l'laboration des interventions pratiquer pour assurer une bonne gestion de
ces mlanges, le gestionnaire a besoin de connaissances scientifiques sur les performances
cophysiologiques et sur la plasticit phnotypique de ces espces face au principal facteur
cologique contrlant la rgnration qui est la disponibilit en lumire. Or de telles donnes
font actuellement dfaut. Ces diffrences interspcifiques de tolrance lombrage ont
souvent t dcrites empiriquement, mais nont pas fait lobjet dune analyse dtaille
permettant dattribuer lavantage comptitif pour la lumire de ces espces, soit une
meilleure efficience dacquisition des ressources, soit une meilleure efficience dutilisation
de ces ressources. Une hypothse probable sur la tolrance lombrage est que le bilan de
carbone devient ngatif du fait des faibles niveaux d'assimilation de CO2 qui ne compensent
pas les pertes respiratoires et qui ne permettent pas la constitution de rserves suffisantes.
Cette hypothse n'a cependant jamais t teste. En arrire plan se profile une question dj
trs ancienne mais qui demande des rponses plus prcises bases sur des approches moins
empiriques : quels sont les traits fonctionnels qui caractrisent le degr de tolrance
l'ombrage de semis forestiers ?
2 S. Barthod
Introduction
Cette thse se prsente sous forme dune synthse laquelle est associe un article publi et
deux articles soumis pour publication. Quelques annexes compltent le document.
Dans la premire partie, aprs avoir dfini les notions de rgnration naturelle et de fort
htrogne, jai expliqu le choix du dispositif exprimental, le choix des espces tudies et
jai discut de lutilisation des photos hmisphriques pour caractriser le climat lumineux.
Un bref historique sur la perception de la tolrance lombrage, sous un angle cologique et
cophysiologie a t prsent en deuxime partie. Jai justifi comment le cot de
construction associ au dploiement de la surface assimilatrice sintgre dans la tolrance
lombrage. Dans la troisime partie, jai expliqu ce quest le cot de construction, comment
il est mesur, en faisant galement une synthse bibliographique sur les facteurs de variation
du cot de construction. Lensemble des rsultats (publis ou soumis publication)
concernant la variabilit interspcifique du cot de construction de la surface assimilatrice et
de sa plasticit en rponse lombrage obtenus au cours de mon travail de thse ont t
analyss et discuts dans la quatrime partie
S. Barthod 3
Introduction
4 S. Barthod
1. La Rgnration Naturelle
S. Barthod 5
1. La Rgnration Naturelle
6 S. Barthod
1. La Rgnration Naturelle
Tableau 1-1 : Autcologie des espces tudies sur le site du Graoully en t 2003 et 2004 (Rameau et al.
1993) et des espces tudies sur le site de Paracou en t 2003 (Ecofog.cirad, site 2)
Gaulette
Licania alba Chrysobalanaceae dryade sciaphile
Blanche
Manil Symphonia
Clusiaceae postpionnire demi-ombre
marcage globulifera L.F
Diaguidia Tachigali melinonii Caesalpiniaceae postpionnire hliophile
S. Barthod 7
1. La Rgnration Naturelle
8 S. Barthod
1. La Rgnration Naturelle
Les photographies hmisphriques sont prises au dessus de chaque plant avec un appareil
photographique (Coolpix 4500, Nikon, Japan) quip dun convertisseur fish-eye (FC-E8,
Nikon). Cet objectif fish-eye est capable de capter les rayonnements lumineux sur 180. La
rgion du ciel photographie (demi sphre) est ensuite dfinie en 8 classes dazimut et 20
classes de znith. Suivant la qualit optique de lobjectif fish-eye, la conversion de limage
hmisphrique en une image plane sera plus ou moins prcise, le fish-eye optique que nous
avons employ utilisait un systme de projection polaire.
La photographie est oriente par rapport la trajectoire du soleil, lobjectif est plac face au
ciel, align sur le Nord magntique et mis de niveau. Les photographies hmisphriques
doivent tre prises dans des conditions de ciel uniforme, lorsque le rayonnement est diffus :
tt le matin ou tard le soir. De nombreux logiciels dimage ont t dvelopps pour faciliter
lexploitation des donnes: (Becker et al. 1989), Hemiview (Delta-T Devices Ltd,
Cambridge, UK), WinSCANOPY (Regent, Instrument Inc., Quebec Canada), GLA (Frazer
and Canham 1999).
Le logiciel GLA permet de calculer la structure de la canope et sa transmission, le
pourcentage douverture du site, le LAI (Leaf Area Index, mesure la surface de feuille par
unit de surface au sol, m2m-2), le pourcentage de radiations diffuses et directes. Le point le
plus critique est sans aucun doute le seuillage qui consiste passer dune image en niveaux
de gris une image en deux couleurs o le noir reprsente la vgtation, et le blanc le ciel.
Cependant, mme avec le logiciel GLA, le seuillage ncessite toujours une slection
manuelle, ce qui engendre une source derreur (du fait de la subjectivit). Dans tous les cas,
afin dviter un biais de loprateur, toutes les photographies ont t exploites par la mme
personne et dans les mmes conditions. Le seuillage est fix en utilisant lhistogramme des
pixels ( la valeur de frquence minimale) puis vrifi visuellement. Des logiciels
contiennent des filtres (RBG, rouge, bleu et vert) qui permettent daccentuer les contrastes
des objets (ici le feuillage par rapport au ciel). Des tudes ont montr que la couleur rouge ou
bleu augmente les contrastes (rduit le nombre de pixels mixtes) et donc facilite le choix du
seuillage (qui devient moins critiquable) (Fernandes et al. 2003). Si une feuille est illumine,
elle nest pas distinguable du contour du ciel puisque la diffrence de brillance est trop petite
pour tre dtecte. En augmentant la rsolution de la photographie, le mlange des pixels
diminue, ce qui facilite la sparation entre le ciel et la vgtation (Hale and Edwards 2002).
Les photographies hmisphriques comptent 3,9 millions de pixels, elles sont prises la plus
grande rsolution possible de lappareil. De plus, miser sur une ouverture focale de 1/125 ou
plus permet dviter les effets de mouvement des feuilles d au vent.
S. Barthod 9
1. La Rgnration Naturelle
10 S. Barthod
2. La Tolrance lOmbrage
2. LA TOLRANCE A LOMBRAGE
S. Barthod 11
2. La Tolrance lOmbrage
hypothse (Niinemets and Kull 1999 ; Kazda and Salzer 2000) mais dautres non (Kitajima
1994 ; Reich et al. 2003).
Enfin, il est apparu que non seulement l'activit photosynthtique de la feuille devait tre
considre mais aussi le gain de carbone au niveau de la plante entire et que toute la balance
carbone devait jouer un rle (Bjrkman 1981 ; Reich et al. 2003). La survie dun semis est
assure par le maintien dun bilan carbon positif, c'est--dire quil assimile plus de carbone
par la photosynthse quil nen dpense pour la respiration et le renouvellement des organes
caduques.
La capacit de croissance lombre est donc le rsultat dinteractions complexes lchelle
de la feuille et de la plante entire (Givnish 1988 ; Messier et al. 1999). La physiologie et la
morphologie foliaire (Bjrkman 1981), lallocation de biomasse lchelle du plant (Grubb
and Metcalfe 1996) et larchitecture des semis (Canham 1988) sont considres comme
particulirement importantes pour lefficacit de lutilisation de la lumire.
La rponse de la photosynthse lclairement chez les plantes dombre (o) par rapport aux
plantes de lumire (l) montre une intensit lumineuse de compensation (IC) plus faible, une
intensit saturante (IS) plus faible, une photosynthse intensit saturante (PS) plus faible, un
rendement quantique apparent plus lev () et une respiration lobscurit (R0) plus faible.
12 S. Barthod
2. La Tolrance lOmbrage
PsL
PsO
Figure 2-1 : Courbes de saturation de la photosynthse en fonction de la densit du flux de photons chez
une plante de lumire (en trait gras) et une plante d'ombre (en traits fins). Les autres facteurs
(concentration en CO2 atmosphrique, temprature 25C) sont maintenus constants. IC, intensit de
compensation; IS, intensit saturante ; , rendement quantique foliaire (site 4).
En d'autres termes, les plantes d'ombre prsentent une intensit photosynthtique optimale et
une intensit de compensation plus faible, mais une efficacit dans l'absorption des photons
plus leve (plantes des sous bois). Inversement, les plantes de lumire sont moins efficaces
dans la capture des photons mais elles fixent davantage de CO2 (plantes des troues).
A lombre, la diminution de lassimilation photosynthtique lumire saturante par unit de
surface est associe une diminution de la concentration en azote par unit de surface, qui
entrane une diminution de la concentration en chlorophylles, en protines, en enzymes du
cycle de Calvin et en particulier une diminution de la concentration de la Rubisco par unit de
surface. En revanche, exprim par unit de masse foliaire, la concentration en azote des
plants dombre et de lumire est la mme. Par contre, les plants dombre (ou les espces
tolrantes lombrage) investissent une plus grande fraction dazote dans lappareil
photosynthtique (Hikosaka and Terashima 1996 ; Evans and Poorter 2001). Ainsi, lactivit
photosynthtique par unit de masse sche de feuille dombre est beaucoup plus sensible aux
changements de la surface spcifique des feuilles (SLA, m2g-1) qu' la partition de l'azote
(Evans and Poorter 2001).
De plus, laugmentation de la surface spcifique des feuilles des plants dombre entrane une
diminution de la respiration par unit de surface, puisque la respiration est essentiellement
S. Barthod 13
2. La Tolrance lOmbrage
lie la quantit de biomasse. Les feuilles dombre (ou des espces tolrantes lombre) ont
ainsi un point de compensation plus faible que les espces intolrantes (Loach 1967 ;
Boardman 1977; Bazzaz 1979). Les feuilles dombre sont capables de maintenir un bilan
carbon positif des intensits lumineuses plus faibles que les feuilles de lumire. Ces
rsultats montrent que ce nest pas lacquisition du carbone qui permet dexpliquer la
tolrance lombrage, mais plutt la surface spcifique des feuilles (Kitajima 1994 ;
Landhusser and Lieffers 2001 ; Reich et al. 2003).
Une hypothse formule que plus une espce est tolrante lombre, plus sa surface spcifique
est grande (Givnish 1988). Cet investissement prfrentiel du carbone pour la surface des
feuilles permettra daugmenter linterception (Pearcy and Sims 1994 ; Reich et al. 1998). Or,
tout en augmentant le gain de carbone, cette diminution de lpaisseur des feuilles augmente
leur fragilit et leur vulnrabilit face aux herbivores (Kitajima 1994 ; Poorter and de Jong
1999 ; Walters and Reich 1999 ; Reich et al. 2003). De plus, laugmentation de la surface
spcifique des feuilles avec lombrage saccompagne souvent dune diminution de la densit
des feuilles (Chabot et al. 1979 ; Griffin 1994 ; Veneklaas and Poorter 1998). Les
observations sont assez diverses ce sujet : certaines ont effectivement rpertori de grandes
surfaces spcifiques des feuilles chez les espces tolrantes par rapport aux espces
intolrantes (Niinemets 1997 ;Beaudet and Messier 1998 ; Niinemets 1998 ; King 2003),
tandis que dautres ont observ linverse (Kitajima 1994 ; Poorter et al. 1997 ; Walters and
Reich 1999 ; Reich et al. 2003). Mais suivant les tudes et les espces, la comparaison ne
pouvait se faire exclusivement sur le mme climat lumineux.
Larchitecture des semis est donc un lment dterminant pour la capture de la lumire
(Canham 1988). Lefficacit dinterception de la lumire dune couronne est caractrise par
un indice, le STAR (Shoot silhouette by Total leaf Area Ratio). Il sagit du rapport entre la
surface foliaire totale et la surface foliaire effectivement interceptrice (pour une orientation
du soleil donne et intgre sur lensemble de son parcours). Ce rapport varie en fonction de
14 S. Barthod
2. La Tolrance lOmbrage
la gomtrie de la tige feuille de lorientation relative des feuilles (ou aiguilles) et des
directions de la lumire. Habituellement, les tiges feuilles situes lombre ont un plus
grand STAR que celles se situant la lumire (Stenberg 1996). Les tiges feuilles dombre
tendent staler et sincliner horizontalement en favorisant la croissance des branches
latrales pour intercepter un maximum de lumire (Planchais and Sinoquet 1998 ; Farque et
al. 2001). Ainsi, une architecture plus plagiotrope limite lauto-ombrage et augmente
lefficacit dinterception de la lumire (Millet et al. 1998). Pourtant de nombreuses tudes
montrent quil ny a pas particulirement de diffrences interspcifiques dinterception de la
lumire entre les espces tolrantes et les espces intolrantes lombrage (Poorter and
Werger 1999 ; Valladares et al. 2002 ; Pearcy et al. 2004; Delagrange et al. 2006).
Les diffrences entre les espces tolrantes et intolrantes se situent plus au niveau de la
plasticit morphologique. Les espces tolrantes sont davantage capables de modifier
larchitecture de leur couronne que les espces intolrantes, ceci leur permettant daugmenter
linterception de la lumire dans des environnements ombrags. Les espces intolrantes
montrent moins de plasticit morphologique, avec une croissance en hauteur et une forte
dominance apicale (Messier and Puttonen 1995 ; Chen et al. 1996).
La croissance et la survie des semis en sous bois est fortement influence par lallocation de
biomasse entre les organes au dessus et au dessous du sol. Les plants dombre ou les espces
tolrantes lombrage allouent plus de biomasse la partie arienne (surtout dans les
feuilles) que les plants de lumire ou que les espces intolrantes (Welander and Ottosson
1998 ; Valladares et al. 2002). Ce changement dallocation de biomasse au bnfice des
feuilles augmente le LAR (surface relative du plant m2g-1) et permet une meilleure
interception. Or, un investissement coteux pour produire des feuilles (organes les plus
coteux) diminue le stock possible de composs qui pourrait aider la plante lutter contre les
dommages (les composs phnoliques par exemple). Nanmoins, lallocation du carbone la
tige feuille au dpend du systme racinaire nest pas considre comme un trait adaptatif de
la tolrance lombrage (Givnish 1988 ; Reich et al. 1998 ; Lambers et al. 1999).
Les tudes lchelle de la plante entire ont montr combien il tait important de considrer
la tolrance lombrage diffrents stades de vie de la plante, dans la mesure ou celle-ci
varie fortement (Kneeshaw et al. 2006). Les diffrences de tolrance lombrage entre les
espces sestompent avec la taille et la plupart des espces deviennent moins tolrantes
lorsqu'elles grandissent. Laugmentation de la taille de lindividu entrane une diminution du
LAR et donc du rapport entre la biomasse photosynthtique et la biomasse non
photosynthtique. Ainsi, les cots de construction, et surtout les cots de maintenance,
S. Barthod 15
2. La Tolrance lOmbrage
augmentent avec la taille de la plante. Ces caractristiques ne favorisent pas le maintien dun
bilan carbon positif (Givnish 1988). Pour chaque espce et pour chaque niveau
dclairement, il y a une taille maximum permettant le maintien dun bilan carbon positif
(King 1990 ; Messier et al. 1999).
16 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
3. LE COUT DE CONSTRUCTION
Maintenance ATP
Energie
Lumineuse absorption NAD(P)H
Squelettes ATP
Croissance
NAD(P)H
Sucres non structuraux
Sucres structuraux
Acides Organiques
CC
Protines
Lignines
Phnols
GE
Lipides
Figure 3-1: Reprsentation du devenir du glucose produit par la photosynthse entre la respiration de
maintenance, la respiration de croissance et la fourniture des squelettes carbons. Le cot de construction
(CC) est la somme du carbone investi pour la respiration de croissance et la fourniture des squelettes
carbons. Le glucose quivalent (GE) prend en compte le degr doxydation de la matire organique (les
rducteurs, NAD(P)H) mais ne prend pas en compte la quantit dATP exige pour les ractions
biochimiques.
S. Barthod 17
3. Le Cot de Construction
Le gain de carbone d'une plante entire, exprim par unit de biomasse, intgr sur une
journe, est reprsent Figure 3-2. Une fraction du carbone fix pendant la journe est
respire nouveau. Cette respiration est employe pour fournir l'nergie et/ou la puissance
rductrice ncessaire la maintenance (pour le prlvement des minraux par les racines et
pour le transport des composs). La fraction restante correspond au carbone investi pour une
nouvelle croissance qui inclut la fourniture des squelettes carbons et la respiration associe
la rduction de ces squelettes.
Figure 3-2 : Reprsentation du gain carbon total et du devenir du glucose fix. (A) Sparation du glucose
dpens pour la respiration et du glucose investi dans les squelettes carbons. (B) Sparation du glucose
dpens pour la respiration de maintenance et le prlvement des nutriments, et du cot de construction
(respiration de croissance plus squelettes carbons) adaptation de Poorter and Villar (1997).
18 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
Tableau 3-1 : Taux de glucose ncessaire pour fabriquer un gramme des diffrentes classes de composs
biochimiques, selon Penning de Vries 1983.
Cot de
Groupes de composs construction
(g glucose.g-1)
Lipides 3,03
Phnols solubles 2,60
Protines (issues du NO3-) 2,48
Lignine 2,12
S. Barthod 19
3. Le Cot de Construction
Les diffrences de cot de construction des composs constituant une mme classe de
composs sont de lordre de 5%, elles sont petites compares aux diffrences de cot de
construction qui sparent les diffrentes classes de composs (qui peuvent diffrer dun
facteur 3), (Penning De Vries et al. 1974). Bien que la fraction minrale ne ncessite ni
nergie ni squelette carbon (car elle nest pas synthtise dans la plante), son absorption par
les racines et son transport dans la plante require de lnergie. Or, ces cots de transport et
dabsorption sont assimils des processus de maintenance. Ainsi, aucun glucose n'est
considr ncessaire pour leur construction.
CCTOT = CC LIP LIP + CC PHE PHE + CC PROT PROT + CC LIG LIG + CCTSC TSC
+ CCTNC TNC + CC AO AO
CCTOT : Cot de construction total de lorgane ou du plant considr (g glucose g-1 MS)
LIP, PHE, PROT, LIG, TSC, TNC, AO: concentration en lipides, composs phnoliques,
protines, lignines, sucres structuraux, sucres non structuraux et acides organiques de
lorgane ou du plant considr (g g-1 MS)
CCLIP, CCPHE, CCPROT, CCLIG, CCTSC, CCTNC, CCAO : cot de construction des lipides,
composs phnoliques, protines, lignines, sucres structuraux, sucres non structuraux et
acides organiques (g glucose g-1 MS)
Les cot de construction des lipides, composs phnoliques, protines, lignines, sucres
structuraux, sucres non structuraux et acides organiques sont des constantes indiques dans le
Tableau 3-1. Les mthodes de dosage des diffrents groupes de composs biochimiques sont
prcises en Annexe F.
Lavantage de cette mthode est quen comparant diffrentes espces ou traitements, si des
diffrences de CC sont observes, il est possible de savoir quelles classes de composs sont
lorigine de ces diffrences. Par contre, le cot des diffrents composs est calcul selon le
chemin biosynthtique le plus probable, or il nest pas certain que la biosynthse suive
systmatiquement cette voie. De plus, les dterminations biochimiques ncessaires pour ce
type d'analyse sont plutt laborieuses, il est difficile de rcuprer et de sparer compltement
et prcisment tous les composs biochimiques dans le tissu. En sommant lensemble des 8
classes de composs Merino et al. (1984) nobtient que 70% de la masse de ses chantillons
20 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
de feuille. Ceci limite l'exactitude avec laquelle le cot de construction d'un tissu peut tre
dtermin. Pour toutes ces raisons, des mthodes plus rapides et plus faciles ont t mises au
point.
r = 4c + h 2 x + kn + ms
Le terme quivalent de glucose (GE) dnote le nombre de moles de glucose exig pour
fournir les squelettes carbons. Comme loxydation complte dune mole de glucose libre
24 moles dlectrons, le GE est calcul laide de lquation 3-3.
S. Barthod 21
3. Le Cot de Construction
quation 3-3 : Calcul des quivalents en glucose (GE) ncessaires la formation du squelette carbon
r
GE =
24
GE : quivalent de glucose (mol glucose g-1 MS)
r : degr de rduction de la matire vgtale (mol dlectron g-1 MS)
24 : nombre de moles d'lectrons libres lors de loxydation complte d'une mole de
glucose.
Tableau 3-2 : Equivalent en glucose (GE) et cot de construction (CC) et efficience de biosynthse (Eg)
pour diffrents constituants de plantes. Le GE est calcul daprs la composition lmentaire de la
molcule. Le CC est calcul selon le chemin biosynthtique le plus probable. Eg est le rapport GE/CC,
daprs Williams et al., (1987).
GE CC Efficience de biosynthse
Compos
(g glucose g-1) (g glucose g-1) (Eg)
Acides organiques 0,852 0,852 1
Acides caprylic 2, 290 2,412 0,950
Diplacol 1,943 2, 310 0,841
Lignine 2, 063 2, 431 0,849
Hemicellulose 1,132 1,296 0,874
Monoterpne 2,663 2,868 0,928
Tannin 1,471 1,591 0,924
22 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
CC =
[GE ] [180,15]
Eg
CC : cot de construction (g glucose g-1 MS)
GE : quivalent en glucose (mol g-1 MS)
180,15 : masse molaire du glucose (g mol-1)
Eg : efficience de biosynthse 0,89 (Williams et al. 1987)
Cette mthode a lavantage de ncessiter peu danalyses. Elle est toutefois limite par le cot
lev de lanalyse lmentaire. La dtermination d'oxygne par pyrolyse peut provoquer des
problmes, dus la formation des oxydes (Lafitte and Loomis 1988).
S. Barthod 23
3. Le Cot de Construction
Figure 3-3 : Corrlation entre la chaleur de combustion (Hc) et les quivalents en glucose (GE) pour 545
composs organiques. Les donnes contenant du soufre sont issues de Cox et Pilcher in Williams et al.
(1987), toutes les autres sont issues de Weast, (1975) in Williams et al. (1987). Les valeurs de GE pour les
composs contenant du soufre sont calcules avec SO2 et H2SO4 comme produit issus de la combustion. La
diffrence de chaleur dgage entre ces deux ractions est estime 303,4 kJ mol-1 S (Baker et al. 1955 in
Williams et al. 1987). Les donnes contenant de lazote li directement loxygne (n = 22) dautres forme
dazote (n = 102) ou du soufre (n = 134) sont rparties sparment de celles ne contenant que du carbone,
hydrogne et/ou Oxygne (n = 287). CH(O) : losanges blancs ; CH(O)N losanges noirs ; CH(ON)S (m =
+4) : triangles blancs et CH(ON)S (m = +6) : carrs noirs, in Williams et al. 1987.
Pour lazote, le produit final de combustion tant N2 son degr doxydation est gal 0.
Nanmoins, une partie peut produire de lacide nitrique (degr doxydation +5) mais lerreur
commise en considrant que tout lazote se retrouve sous forme de N2 reste marginale (<
0,5%).
De mme pour le soufre, les produits finaux de combustion sont SO2 et H2SO4 (degr
doxydation respectivement +4 et +6). On considre que le produit final est H2SO4, il ny a
pas lieu de tenir compte de la concentration en S dans la calcul du cot de construction
puisque que cest le mme degr doxydation de la source et lerreur commise est ngligeable
compte tenu des faibles concentrations en S dans les tissus vgtaux.
24 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
S. Barthod 25
3. Le Cot de Construction
L'tat de rduction des diffrents composs est corrl leur teneur en carbone (Vertregt and
Penning De Vries 1987). La teneur en cendres, en azote et en carbone de la matire vgtale
suffit valuer le cot de construction. La corrlation entre la teneur en carbone et le cot de
construction d'un certain nombre de composs est montre dans la
Figure 3-4.
Figure 3-4 : Rapport entre le cot de construction et la teneur en carbone des composs modles de divers
groupes de constituants de la biomasse de la plante. 1. Acides organiques ; 2. Glucose/sucrose/amidon ; 3.
(Hmi)cellulose ; 4. Protines (issu de NH4+) ; 5. Prunasine (un glucoside cyanognique) ; 6. Acide
cafique (un phnol) ; 7. Chalcone de Narrengenin (un flavonode) ; 8. Umbelliferon (une coumarine) ; 9.
Lignine ; 10. Diplacol (un favonode) 11. nicotine ; (issu de NH4+, un alcalode ; 12. Lipides ; 13. Limonne
(un monoterpne) ; a. Protine (issu de NO3-) ; b. Acide Ellagic (un tanin) ; c. Prunasin (issu de NO3-) ; d.
Nicotine (issu de NO3-). La ligne de rgression est adapte pour les points de 1 13. Des cots de
construction sont issus Penning Vries et al. (1974 ; 1983), Merino et al. (1984) ; Lambers et Rychter
(1989). Les cots pour l'acide ellagic sont une exprimentation (Lambers and Rychter 1989).
Cette rgression nest valable que si NH4+ est la source exclusive dazote. Si lazote est issu
de NO3-, le cot des protines (points a et d) se situe bien au-dessus de la rgression et la
rgression n'est plus valide. Dans de telles situations, lazote organique (Norg) doit tre
26 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
dtermin sparment, la formule inclut alors un cot additionnel pour la rduction des
nitrates.
C tot
CC = 1,041 + 5,077 (1 MIN ) + 5,325 N org
(1 MIN )
CC : cot de construction (g glucose g-1 MS)
Ctot et Norg : contenu en carbone total et en azote organique (g g-1 MS)
MIN: contenu en minraux (g g-1 MS)
MS : matire sche (g)
Figure 3-4 (Poorter 1994). La seconde partie du premier terme corrige daprs les minraux
contenus dans la biomasse. Le second terme correspond au cot additionnel pour la rduction
des nitrates. Ctot et Ntot : sont dtermins par analyse lmentaire (Annexe F). En dterminant
sparment la concentration en nitrates, il est possible de dterminer la concentration en N
organique (Norg) partir de Ntot . Les minraux peuvent tre assimils aux cendres
(dtermins par calcination). Cette mthode est simple, rapide et peu coteuse.
S. Barthod 27
3. Le Cot de Construction
compares en y ajoutant la mthode base sur la teneur en carbone (Lafitte and Loomis
1988). Finalement, la mthode base sur lanalyse lmentaire donne les plus basses
estimations, suivies de la mthode du carbone de Vertregt and Penning De Vries (1987), puis
la mthode de la chaleur de combustion et finalement la mthode de l'analyse de la
composition biochimique de Vertregt and Penning De Vries (1987).
Ici, jai compar les valeurs de cot de construction obtenues par la mthode du contenu en
carbone avec celles obtenues par la mthode calorimtrique, sur 29 chantillons couvrant une
large gamme de valeurs de cot de construction (de feuilles, de ptioles , de tiges et de
racines de deux espces tempres). Les deux mthodes sont bien corrles (r2 = 0.89, n = 29,
p < 0.0001) mais la mthode calorimtrique a tendance donner des valeurs de cot de
construction plus faibles que celle base du pourcentage de carbone (Annexe A). Les
diffrences de valeur entre les deux mthodes sont de lordre de 13 % (en moyenne 1,16
0,09 g glucose g-1 MS en microcalorimtrie contre 1,29 0,10 g glucose g -1 MS partir de la
teneur en carbone). Ces diffrences peuvent tre dues aux conditions dtalonnage du
microcalorimtre.
1,6
CC %C (g glucose.g )
-1
1,4
y = 0,98x + 0,16
1,2 2
r = 0,80
1,0
1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6
-1
CC Calorimtrie (g glucose.g )
Figure 3-5 : Corrlation entre le cot de construction (g glucose g-1 MS) estim par calorimtrie (Williams
et al., 1987) et estim par la mthode de la teneur en carbone (Vertregt et Penning de Vries, 1987) sur
diffrents organes (feuilles, tiges, ptioles et rachis) de deux espces tempres (A. platanoides et F.
excelsior) rcoltes sur le site du Graoully (n = 29). La bissectrice est reprsente en pointills.
Un rsultat similaire a t obtenu sur des chantillons de chne pdoncul cultivs sous
ombrires (Barthod and Epron, 2001, non publi). Les valeurs de cot de construction
28 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
obtenues avec les deux mthodes taient galement fortement corrles (r2 = 0,76 ; p <
0,001).
S. Barthod 29
3. Le Cot de Construction
une erreur de 0,02% sur le CC. Lerreur due lanalyseur lmentaire sur le carbone entrane
une erreur de 0,3% sur le CC.
30 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
Les signatures isotopiques semblables de N dans des feuilles dombre et de lumire du htre
et de lrable sycomore soutiennent l'hypothse que les plantes emploient la mme source de
l'azote quelque soit le climat lumineux. En revanche les diffrences de signatures isotopiques
de N dans des feuilles des diffrentes espces laissent supposer des nutritions azotes
diffrentes.
Ainsi, lorsquil sagit dtudier la plasticit dune mme espce les erreurs faites sur de CC
des plants dombres et de lumire sont les mmes (puisque la nutrition est la mme), la
comparaison intraspcifique nest pas errone (en valeurs relatives). En revanche comme les
espces nutilisent pas la mme source dazote, lerreur faite sur le CC de chaque espce nest
pas la mme, les comparaisons interspcifiques restent dlicates.
S. Barthod 31
3. Le Cot de Construction
Une pince feuille portative (Dualex, Dual Excitation, prototype, CNRS-LURE, France,
fluorimtre double excitation) est utilise pour valuer de faon non destructive les
composs phnoliques prsents dans l'piderme de la feuille (Goulas et al. 2004 ; Cartelat et
al. 2005), (Annexe B).
Figure 3-6 : Photographie de la pince feuille portative (Dualex, Dual Excitation, prototype, CNRS-
LURE, France, fluorimtre double excitation).
32 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
Cependant le Dualex ncessite au pralable une calibration pour chaque espce (Annexe
B).
S. Barthod 33
3. Le Cot de Construction
une partie de ces acides est stocke dans les vacuoles des feuilles (Dijkshoorn et al. 1968 in
Poorter and Villar 1997). Malgr une forte concentration en lignines, les tiges des espces
ligneuses ne prsentent pas de cot particulirement lev, car les lignines sont
accompagnes dune augmentation de la concentration en TNC (cellulose) peu coteux. La
mycorrhization des racines fibreuses du Citrone volkameriana entrane une augmentation de
la concentration en lipides se traduisant par un cot plus lev de 8 % par rapport aux racines
non infectes (Peng et al. 1993, in Poorter and Villar 1997). Le plus souvent, les diffrences
de composition entre les tiges et les racines sont petites, compares celles des feuilles. Les
graines et la chair des fruits sont des organes trs coteux produire, ils sont caractriss par
des concentrations leves en TNC et en lipides, et de faibles concentrations en minraux
(Penning de Vries 1983). Contrairement la chair de fruit, les graines peuvent prsenter des
concentrations leves en protines. La variation de la composition chimique des pices
reproductrices des plantes est beaucoup plus grande que celle des organes vgtatifs. Ceci
reflte la fonction de ces pices accumuler des composs de stockage de divers types, ou
pour attirer diffrents animaux dispersants les graines (Jordano 1995).
Les diffrences de cot de construction entre les diffrents groupes fonctionnels sont plus
petites quentre les diffrents organes mais les rsultats sont assez contrasts. En moyenne le
cot de construction des feuilles des espces ligneuses est suprieur celui des herbaces
(1,54 contre 1,45, Poorter and Villar 1997). Compares aux feuilles des espces herbaces,
les feuilles des espces ligneuses contiennent moins de protines, moins de minraux, et
moins d'acides organiques, des quantits semblables en lipides, sucres, et (hmi)celluloses,
mais des concentrations plus leves en lignines et de composs phnoliques solubles. La
composition biochimique des tiges des espces ligneuses est semblable celle des espces
herbaces, l'exception des TSC qui montrent des concentrations beaucoup plus leves dans
les tiges des plantes ligneuses. Malgr les diffrences de cot de construction entre les
espces dcidues et sempervirentes, il ny a pas de tendance trs claire qui se dgage (Navas
et al. 2003). Certaines tudes ont montr que les espces sempervirentes ont des cots de
construction plus levs que les espces caduques (Merino et al. 1984 ; Sobrado 1991 ;
Eamus and Prichard 1998 ; Villar and Merino 2001). Dautres tudes ont trouv linverse
(Merino et al. 1982 ; Chapin III 1989; Williams et al. 1989). Les feuilles des plantes
caduques ont des concentrations plus leves en protines, en minraux et acides organiques
que les feuilles des plantes sempervirentes qui ont des concentrations en composs de dfense
plus importante (lignines, phnols), les concentrations en lipides sont semblables
34 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
(Cornelissen et al. 1997 ; Poorter and Villar 1997 ; Reich et al. 2003). Aucune diffrence na
t observe entre diffrentes formes de vgtation arctiques (Chapin III 1989). Dans ces
climats froids ou en altitude, les lipides jouent un rle important dans le stockage dnergie
expliquant ainsi les fortes valeurs de cot de construction des feuilles chez les espces de
toundra (Villar and Merino 2001).
S. Barthod 35
3. Le Cot de Construction
36 S. Barthod
3. Le Cot de Construction
de construction. En effet, les rsultats des tudes sont le plus souvent controverss. Les
raisons de ces contradictions sont nombreuses.
Lestimation du CC dpend de lunit dans laquelle il est exprim : par unit de masse ou par
unit de surface (Sobrado 1991). Du fait de la diversit des mthodes destimation du CC, la
comparaison des rsultats issus de la littrature est difficile si ceux-ci nutilisent pas la mme
mthode. Les diffrences de valeurs entre les mthodes peuvent aller jusqu 20 %, ce qui
nest pas ngligeable aux vus des faibles variations observes entre les diffrents groupes
cologiques et les effets des facteurs environnementaux. Lorsque quun facteur est tudi il
faut tre sr que les autres paramtres sont constants vu que le CC varie selon de nombreux
facteurs cologiques. Les incidences des facteurs biologiques et environnementaux sur la
composition biochimique sont particulirement grandes pour les protines, les lignines, les
minraux, et les TNC. Des corrlations positives entre composs coteux et composs non
coteux (protines et minraux) et des corrlations ngatives entre composs coteux
(protines et lignines, lignines et tannins) expliquent linsensibilit du cot de construction
face ces facteurs (Chapin III 1989 ; Poorter 1994 ; Poorter and Villar 1997).
S. Barthod 37
3. Le Cot de Construction
Tableau 3-3 : Liste des variables tudies, chez les espces tempres au niveau des feuilles, au niveau de
la tige feuille et variables environnementales.
Au niveau de la feuille
CCL (g glucose g-1) Cot de construction des feuilles
RML -1
(g g ) Biomasse relative des feuilles
2 -1
SLA (m kg ) Surface spcifique des feuilles
PHE (g g-1) Contenu en composs phnoliques
MIN -1
(g g ) Contenu en minraux
LIP (g g-1) Contenu en lipides
-1
LIG (g g ) Contenu en lignines
TNC (g g-1) Contenu en composes non structuraux
PROT -1
(g g ) Contenu en protines
Au niveau de la tige feuille
CCP (g glucose g-1) Cot de construction des ptioles
CCS -1
(g glucose g ) Cot de construction des axes terminaux
-1
RMP (g g ) Biomasse relative des ptioles
RMS (g g-1) Biomasse relative des axes terminaux
Cot de construction mise en place de la
CCA (g glucose m-2)
surface assimilatrice
Environnementales
GSF % Facteur global du site
38 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
Le bilan carbon dune plante dpend non seulement de la capacit photosynthtique des
feuilles, mais galement de leur capacit intercepter l'nergie lumineuse et des cots
nergiques pour produire et pour maintenir la surface assimilatrice et les organes non
photosynthtiques (Givnish 1988 ; Messier et al. 1999). Plus le cot du renouvellement de la
surface assimilatrice sera faible, plus le temps ncessaire au remboursement de cette
dpense sera court et donc plus vite les feuilles deviendront une source de carbone qui
assureront la croissance et lentretien de la plante entire (Williams et al. 1989 ; Poorter 1994
; Poorter and Rose 2005), (Annexe A).
Le cot associ au dploiement de la surface assimilatrice par unit de surface a t dfini
comme tant la quantit de glucose par unit de surface ncessaire la croissance de la tige
feuille de lanne (CCA). Jusqu prsent, la plupart des travaux ont considr le cot de
construction des feuilles et leur temps de retour sur investissement en ignorant que les feuilles
ne fonctionnent pas par elles-mmes mais ncessitent des structures pour tre maintenues afin
dintercepter la lumire (Poorter 1994).
CC L RM L + CC S RM S + CC P RM P
CC A =
SLA RM L
S. Barthod 39
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
40 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
1,7
1,6
CC Feuilles (g.g )
1,5
-1
Fs Tm La
1,4 St
Aps
Ac
Tc
1,3 Sa Ap Sg
1,2 Fe
Ug
1,1
Intolrantes Mi-tolrantes Tolrantes
1
Espces tempres Espces tropicales
Figure 4-1 : Cot de construction (g de glucose requis par g de biomasse forme) pour 12 espces
ligneuses feuillues (9 tempres dcidues et 3 tropicales). Le point reprsente la moyenne. Le nombre total
dobservation est le suivant : pour les espces tempres : A. pseudoplatanus L. n = 14; F. sylvatica L. n =
21; S. torminalis L. n = 9; S. aria L.n = 19; A. campestre L. n = 19; A. platanoides L. n = 24; U. glabra. n =
9; F. excelsior L. n = 21; T. cordata. n = 17 et pour les espces tropicales : Licania alba n = 24; Symphonia
globulifera n = 23; Tachigali melinonii n = 30. Les espces tempres sont classes par groupe de
tolrance lombrage. La barre verticale reprsente la diffrence entre le CC calcul en supposant une
nutrition azote exclusivement ammoniacale (valeur minimale) et le CC calcul en supposant une
nutrition nitrique (cot maximal). Lcart type entre les diffrents plants tant ngligeable par rapport
au surcot dune nutrition nitrique, il nest pas reprsent. La ligne horizontale continue reprsente la
mdiane. Les lignes en pointills reprsentent les quartiles 25% et 75% des valeurs de cot de
construction obtenues sur 203 espces ligneuses de diffrents cosystmes (tempr, tropicale, boral)
estimes par diffrentes mthodes en supposant une nutrition nitrique (Poorter and Villar 1997).
Il y a des diffrences de cot de construction entre les feuilles des diffrentes espces
tudies. Dans certains cas, les valeurs de cot sont infrieures 1,13 (U. glabra) dans
dautres cas, elles sont suprieures 1,4 g glucose g-1 (F. sylvatica). Les diffrences trouves
ici varient dun facteur 0,3 soit 25%. Les diffrences de cot sont galement importantes pour
les espces tropicales (1,45 pour le L. alba et 1,29 pour le S. globulifera). Cette variabilit est
susceptible de jouer un rle important au niveau de la balance carbone de la plante,
S. Barthod 41
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
puisquune espce peut dpenser 25% de carbone en plus pour la croissance des feuilles ( soit
pour une activit mtabolique plus leve, soit pour un investissement plus important dans les
mcanismes de protection contre les herbivores ou les pathognes).
Mme en considrant le surcot rsultant dune rduction des nitrates dans les organes non
photosynthtiques (reprsent par la barre derreur), les valeurs observes sont infrieures
celles observes par Poorter and Villar (1997). Ceci peut tre du ltendue des espces
regroupes dans la synthse de Poorter qui concerne des espces issues dune large gamme
denvironnement (espces borales, mditerranennes, tempres et tropicales), caduques et
sempervirentes, feuillues et conifres. Notre tude ne concerne que 9 espces tempres
caduques et 3 espces tropicales. De plus, notre travail porte sur des individus rcolts en
sous bois, ce qui pourrait suggrer une certaine placidit du CC, dont les valeurs lombre
seraient plus faible quen pleine lumire (Williams et al. 1989).
Des variations interspcifiques du CC des feuilles avaient dj t rapportes (Griffin 1994 ;
Villar and Merino 2001). Souvent, ces diffrences ont t soulignes entre diffrents groupes
fonctionnels d'espces comme des espces herbaces par rapport des arbres, des feuilles
caduques par rapport des feuilles persistantes, des angiospermes par rapport des
gymnospermes (Poorter 1994 ; Merino 1987 ; Poorter and Villar 1997 ; Eamus et al. 1999 ;
Villar and Merino 2001 ; Navas et al. 2003). Le CC des feuilles diffre galement entre des
plants de stratgie cologique diffrente (P'yankov et al. 2001) ou encore entre des espces
indignes et des espces envahissantes (Baruch and Goldstein 1999).
Ici, nous observons de grandes variations du cot de construction des feuilles chez des semis
d'arbre feuilles caduques partageant le mme environnement. Ces diffrences de cot de
construction peuvent avoir des consquences sur le bilan carbon de jeunes plants sous
couvert.
Il a t montr que le cot de construction des feuilles despces du genre Piper tait plus
lev chez les espces hliophiles (qui participent au premier stade de succession) que chez
les espces sciaphiles (qui arrivent plus tardivement dans la succession, Williams et al. 1989).
Ceci diffre de nos rsultats car, bien que les diffrences entre nos 9 espces tempres soient
plus prononces que celles obtenues entre les espces de Piper, nous nobservons pas de
relation entre le cot de construction des feuilles et le temprament des espces par rapport
la lumire. De fortes valeurs de cot de construction peuvent tre observes chez des espces
tolrantes (F.sylvatica) comme chez des espces intolrantes (S. aria), tandis que les cots les
plus faibles sont trouvs chez les espces mi-tolrantes (F. excelsior et U. glabra).
42 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
S. Barthod 43
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
200 200
Minraux Lipides
150 Ug 150
Aps
Fe Ap Fs
St Fe Tc
100 Tc 100 Ac
Sa
St Ug
Sa Ac Ap Aps
50 50
Fs
0 0
250 350
Protine (Hmi)celluloses
300 Ug
200 Tc Fs
Sa
Concentration (mg g )
Concentration (mg g )
-1
-1
250 Tc
Fs Fe
150 Ac Fe Ug St Ac Ap Aps
Aps 200
St Ap
Sa
100 150
100
50
50
0 0
200 200
Phnols Lignine
150 150
Ac
Fe Aps
100 100
Fs
Ap St Aps
Fs
St Sa
50 Sa 50 Ac
Tc Fe Ap Tc
Ug
0 0 Ug
Espces Espces Espces Espces Espces Espces
intolrantes mi-tolrantes tolrantes intolrantes mi-tolrantes tolrantes
Figure 4-2 : Caractrisation de la composition biochimique des feuilles de 9 espces tempres feuillues.
Les points reprsentent les moyennes. Concentration en minraux, lipides, protines, (hmi)celluloses,
phnols et lignine (mg g-1). Suivant les espces et les composs mesurs, le nombre total dobservation
varie entre les valeurs suivantes : A. pseudoplatanus L. : n= 16-21; F. sylvatica L. :7-21; S. torminalis L. n=
5-9; S. aria L. n= 7-19; A. campestre L. n= 7-19; A. platanoides L. n= 10-24; U. glabra n=:5- 9; F. excelsior
L. n= 7-21; T. cordata. n= 7-17. Les espces sont classes par groupe de tolrance lombrage. La ligne
horizontale continue reprsente la mdiane. Les lignes en pointills reprsentent les quartiles 25% et 75%
des valeurs de cot de construction obtenues sur 203 espces ligneuses issues de diffrents cosystmes
(tempr, tropicale, boral) estimes par diffrentes mthodes (Poorter and Villar 1997). Nous navons
pas ralis lanalyse biochimique sur les espces tropicales.
44 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
La composition biochimique des feuilles des neufs espces tudies est dans la gamme des
valeurs rapportes pour des feuilles des espces ligneuses de diffrents cosystmes (Poorter
and Villar 1997). Toutefois les espces tudies ici ont un contenu en lipides plus lev que
les valeurs issues de la compilation de Poorter, et un contenu en lignines infrieures. Nous
observons de grandes variations de la composition biochimique des feuilles des semis d'arbre
feuilles caduques partageant le mme environnement. Ces diffrences de composition
biochimiques permettent dans certains cas dexpliquer les valeurs hautes ou basses du CC des
feuilles. Par exemple, les feuilles de U. glabra prsentent un faible CC, qui sexplique bien
par une plus grande richesse en minraux (cendre) et en cellulose que les autres espces et de
moindres concentrations en lipides, en composs phnoliques solubles et en lignine. Les
feuilles contienent donc plus de constituants peu coteux et moins de composs coteux par
rapport aux autres espces. Les cots levs des feuilles de F. sylvatica et d A.
pseudoplatanus sont lis de fortes teneurs en lignines et en lipides. Les autres espces
montrent souvent une concentration leve dans lun des composs coteux (lignines, lipides,
composs phnoliques ou protines) en mme temps quune concentration leve dans un des
constituant peu coteux (minraux, TSC, TNC ou acides organiques, les deux derniers
n'ayant pas t dtermins ici), ou encore un quilibre entre deux constituants coteux ou
deux constituants peu coteux (Chapin III 1989 ; Poorter and Bergkotte 1992). C'est par
exemple le cas pour T. cordata qui contient beaucoup de protines mais peu de lignines et
peu de composs phnoliques, pour F. excelsior qui contient beaucoup de cendres et de
composs phnoliques, ou encore pour F. sylvatica de qui contient beaucoup de cellulose
mais peu de cendres.
La diffrence de CC des feuilles entre les arbres des espces ligneuses feuilles caduques,
semi caduques et sempervirents a pu tre explique par leur contenu de lipide (Villar and
Merino 2001). La concentration en lipides doit tre lun des facteurs dterminant responsable
de la variation du CC associ la dure de vie des feuilles et du type dcosystme. Le
manque de variation interspcifique du CC des feuilles dans des tudes prcdentes tait
souvent li des corrlations positives entre des composs haut et faible cot (protines et
minraux par exemple), (Chapin III 1989 ; Poorter 1994 ; Poorter and Villar 1997), ou encore
des corrlations ngatives entre composs coteux comme les protines et la lignine et les
tannins (Chapin III 1989) ; les protines et les cires. Mais dans notre tude, nous observons
des corrlations ngatives entre la lignine et les minraux (r = -0,85) et entre la cellulose et
les composs phnoliques (r = - 0,75) qui pourrait expliquer les diffrences interspcifiques
S. Barthod 45
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
de CC des feuilles. En effet, les facteurs principaux expliquant les variations interspcifiques
du CC des feuilles sont les quantits de minraux et de lignines (Annexe C).
Nous avons ralis une analyse en composantes principales (ACP) afin de rechercher les
directions de l'espace qui reprsentent le mieux les corrlations entre les diffrentes variables
tudies. Afin de juger de la contribution de chaque famille de composs la variabilit
interspcifique des cots de construction des feuilles.
1,0
SLA
PROT CELL
0,5
Axe 2 (23%)
CC
LIG
0,0
MIN
LIP
-0,5
PHE
-1,0
-1,00 -0,50 0,00 0,50 1,00
Axe 1 (34% )
Figure 4-3 : Analyse en composantes principales des variables de la composition biochimique et du cot
de construction des feuilles par groupe despces. Le carr des corrlations prsente la structuration des
variables mesures et leur corrlation avec les axes principaux : SLA : surface spcifique des feuilles,
CC : cot de construction des feuilles, PROT : contenu en protines, CELL : contenu en (hmi)cellulose,
LIG : contenu en lignines, MIN : contenu en minraux, LIP : contenu en lipides, PHE : contenu en
composs phnoliques. Laxe 1 en abscisse explique 34 % de la variance des diffrentes espces
tempres. Laxe 2 en ordonne explique 23% de la variance des diffrentes espces tempres.
46 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
En positionnant les diffrents plants selon ces deux axes, il apparat que les variables choisies
permettent de bien sparer les diffrentes espces (elles se positionnent sous forme
dagrgats). En revanche, en positionnant les groupes de temprament (intolrantes,
intermdiaires et tolrantes, il savre que les variables choisies nexpliquent plus le
temprament des espces (les groupes de tolrance sont parpills sur le graphique).
1
Axe 2
-1
-2
-3
-5 -3 -1 Axe 1 1 3 5 -5 -3 -1 1 3 5
Axe 1
Ab At Ec Ep Es F H O T Lumire Mi-ombre Ombre
Figure 4-4 : Analyse en composante principales, laxe 1 reprsente les variance explique majoritairement
par le contenu en lignine (dans le sens positif) et le contenu en minraux (dans le sens ngatif). Laxe 2
reprsente la variance explique majoritairement par le contenu en protines, en cellulose et le SLA (dans
le sens positif) et le contenu en phnols et en lipides (dans le sens ngatif). Le graphe de gauche prsente la
rpartition des plants des diffrentes espces tempres dans le plan dfini par les variables mesures :
alisier blanc (triangles blanc, n = 7), alisier torminal (triangles noirs, n = 4), rable champtre (carrs
gris, n = 7), rable sycomore (carrs blancs, n = 8), rable plane carrs noirs, n = 9), frne (ronds noirs, n
= 6), htre (ronds blancs, n = 16), orme (toile, n = 4), tilleul (croix, n = 7). Le graphe de gauche prsente
la rpartition des groupes de tolrance lombrage dans le plan dfini par les variables mesures : les
espces de lumire (rond blanc, n = 14), les espces de mi-ombre (ronds gris, n = 26) et les espces
dombre (ronds noirs, n = 28).
S. Barthod 47
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
48 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
Ceci nest pas en accord avec l'hypothse que la forte concurrence pour la lumire
favoriserait les espces fort SLA (Givnish 1988 ; Niinemets and Kull 1998 ; Poorter and
Werger 1999). Nous nobservons pas de corrlation entre SLA et la teneur en tissus paritaux
(lignines et hmicelluloses), donc les diffrences de SLA ne sont donc probablement pas dues
des diffrences de densit des feuilles. Les valeurs de SLA des feuilles des trois espces
tropicales tudies varient dun facteur 3,7, les plus faibles valeurs tant celles du Licania
alba (65 m2 kg-1), les plus leves tant celles du Takigiali melinonii (240 m2 kg-1).
S. Barthod 49
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
Dfinition de la plasticit
La plasticit phnotypique (sensus largo) correspond la variabilit intra spcifique du
caractre tudi. A lintrieur dune mme espce, le phnotype nest pas constant. Cette
variation phnotypique peut tre le reflet de lexistence de plusieurs gnotypes (existence
dun polymorphisme pour ce caractre au sein de lespce) ou de la variabilit du phnotype
que peut prsenter un mme gnotype plac dans des environnements diffrents suite une
acclimatation (plasticit phnotypique sensus stricto). Dans notre tude, nous navons pas
vrifi lappartenance au mme gnotype de tous les plants tudis, donc nous parlerons donc
de plasticit phnotypique sensus largo.
La plasticit de la mise en place de la surface assimilatrice a t tudie sur quatre espces
ligneuses au stade semis, plus ou moins tolrantes lombrage. Deux espces tolrantes (A.
pseudoplatanus et F. sylvatica) et deux espces hmitolrantes (A. platanoides et F.
execlsior) ont t prlevs dans le mme gradient de lumire variant de 6 % 52 % du GSF.
Malheureusement, des valeurs intermdiaires de GSF (20-40%) ont t sous reprsentes
pour les quatre espces.
50 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
1,6
1,5
Fs
CC Feuilles (g.g )
-1
1,4
1,3
Ap
1,2
1,1 2
Ap: r = 0,52 Fe
Aps 2
Fs: r = 0,5
1,0
0 20 40 60
% GSF
Figure 4-5 : Relation entre le climat lumineux (Facteur Global du Site, GSF) et le cot de construction des
feuilles (g g-1) pour A. platanoides (ronds noirs, n = 40), A. pseudoplatanus (carrs noirs, n = 25), F.
excelsior (ronds blancs, n = 36) et F. sylvatica (carrs blancs, n = 30). Les coefficients de dtermination (r2)
et les rgressions linaires ne sont reprsents que lorsque leffet de la lumire est significatif (p < 0,05).
Seuls les cots de construction des feuilles de F. sylvatica. et A. platanoides augmentent avec
le climat lumineux. Alors que chez ces deux espces, une augmentation de 10 % 52 % du
GSF entrane une augmentation de 5% du cot de construction des feuilles, elle nentrane
aucune variation chez F. execlsior et A.psedoplatanus. Le cot de construction des feuilles de
F. sylvatica et A. platanoides est plus plastique que celui des deux autres espces. Nos
rsultats sont donc en accord avec les informations trouves dans la littrature : les variations
du CC des feuilles avec le climat lumineux, quand elles existent restent modestes (quelques
%). (Poorter et al. 2006).
Les feuilles peuvent tre parfois de 10 20 % plus coteuses dans les habitats ouverts par
rapport au sous bois pour certaines espces tropicales du genre Piper (Williams et al. 1989).
Nous navons pas russi obtenir un gradient suffisant de lumire pour tudier leffet de la
lumire sur le cot de construction des espces tropicales. Surtout les valeurs de GSF
obtenues par les photographies hmisphriques ne sont pas fiables en fort tropicale du fait
S. Barthod 51
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
des diffrents tages de la strate arbore. Sims and Pearcy (1991) ont tudi le rle de la
lumire disponible en examinant le CC dAlocasia macrorrhiza en les transfrant dun
environnement ombrag un environnement lumineux. Ils nont pas trouv deffet de la
lumire sur le CC exprim par unit de masse.
La teneur en minraux des feuilles de trois espces (les deux rables et F. excelsior) diminue
lgrement avec le climat lumineux. Pour ces trois espces, le cot de construction des
feuilles est corrl ngativement avec la teneur en minraux des feuilles. F. sylvatica ne
montre aucune variation de la teneur en minraux. Sauf pour A. platanoides, la teneur en
azote des feuilles (par unit de masse) augmente avec le climat lumineux, permettant ainsi
daugmenter la photosynthse mais en mme temps daugmenter le CC des feuilles (vu le
cot lev des protines). Dans cette tude, il y a une corrlation ngative entre les
concentrations en azote et en cendres pour les deux rables et F. excelsior, ce qui montre
nouveau que les feuilles riches en protines sont galement riches en minraux (Poorter and
Bergkotte 1992 ; Poorter and de Jong 1999 ; Villar and Merino 2001). Cette corrlation
positive entre un compos coteux (les protines) et un compos peu coteux (les minraux)
limite les variations de CC.
52 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
lextrait phnolique mesur 375 nm (A375) et 305 nm (A305) avec des pentes semblables
pour les deux espces tudies. Cependant la corrlation est 3 4 fois plus importante dans
lUV-B ( 305 nm) que dans lUV-A ( 375 nm). Ceci est attendu puisque la plupart des
composs absorbants dans lUV ont une absorption beaucoup plus grande dans la rgion UV-
B que dans la rgion UV-A. Ceci est bien illustr par les spectres d'absorbance des extraits de
feuille o les valeurs dabsorbance 305 nm sont plus hautes que les valeurs dabsorbance
375 nm. Ce rsultat dmontre que la technique non invasive de la pince Dualex fournit une
bonne valuation de la protection de feuille contre le rayonnement solaire d'UV-A ( 375nm).
Les variations du contenu en composs phnoliques absorbant dans lUV avec le climat
lumineux sont plus importantes dans les feuilles de F. excelsior que dans celles d A.
platanoides. Cette accumulation de composs absorbant dans lUV (dans les cellules
pidermiques) est connue pour protger les cellules du msophile et lappareil
photosynthtique contre les radiations UV (Mazza et al. 2000 ; Kolb et al. 2001) auxquels
sont soumis les feuilles de milieu ouvert (Krause et al. 2003a). Les feuilles de lumire de F.
excelsior accumulent des composs cran aux UV-B et aux UV-A (acides
hydroxycinnamiques, flavones); tandis quA. platanoides accumule des composs cran aux
UV-B uniquement (composs phnoliques simples, acides phnoliques, flavonoides).
Cependant, la nature exacte des composes phnoliques induits dans la protection des UV na
pas t identifie.
Dans notre tude, le faible taux de variation du CC de F. excelsior avec le climat lumineux
sexplique par la corrlation ngative entre les composs phnoliques pidermique (Dualex)
et les protines (azote) qui sont tous deux des composs biochimiques coteux. Cette
corrlation nexiste pas chez A. platanoides ce qui pourrait expliquer la plus grande plasticit
du CC des feuilles chez cette espce.
Les autres composs biochimiques (lignines, celluloses, lipides) nont pas t dtermins
dans le cadre de cette tude mais dautres tudes ont montr que la concentration en lignine
augmentait et que la concentration en cellulose diminuait lorsque la lumire augmentait
(Niinemets and Kull 1998). Cela veut dire que linvestissement de biomasse dans des
composs structuraux est relativement constant le long dun gradient de lumire. Le CC des
autres organes de la tige feuille (ptioles, rachis et axes terminaux) nest pas affect par le
climat lumineux.
S. Barthod 53
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
60
Fs
40
SLA (m .kg )
-1
Aps
2
Ap
20
2 2
Ap: r = 0,52 Fe: r = 0,64
2 2 Fe
Aps: r = 0,81 Fs: r = 0,85
0
0 20 40 60
% GSF
Figure 4-6 : Relation entre le climat lumineux (Facteur Global du Site, GSF) et la surface spcifique des
feuilles (m2kg-1) pour A. platanoides (ronds noirs, n = 40), A. pseudoplatanus (carrs noirs, n = 25), F.
excelsior (ronds blancs, n = 36) et F. sylvatica (carrs blancs, n = 30). Les coefficients de dtermination (r2)
et les rgressions linaires ne sont reprsents que lorsque leffet de la lumire est significatif (p < 0,05).
54 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
faible ce qui permettrait le maintien dun bilan carbon positif sous faible clairement
(Boardman 1977).
Les corrlations ngatives entre le SLA et le CC des feuilles trouves ici sont en accord avec
un plus fort investissement en composs structuraux (avec des lignines au cot lv et des
(hemi)celluloses au cot faible) dans les feuilles de lumire du un changement de
contribution des parenchymes spongieux et palissadiques, ou une diminution de la taille des
cellules avec la lumire, comme la suggr Bazzaz and Wayne (1994).
La plasticit des feuilles observe ici est surtout morphologique, peu biochimique (
lexception des phnols). Tandis que F. sylvatica favorise lallocation de biomasse vers les
feuilles lorsque lombrage augmente, les rables favorisent lallocation de biomasse vers les
ptioles. Aucune modification de lallocation de biomasse na t observe chez le frne. Une
augmentation de lallocation de biomasse vers les feuilles et les ptioles avec lombrage a
galement t observe pour des espces tempres et tropicales (King 1991 ; King 2001 ;
Poorter 2001). Une forte allocation de biomasse vers les feuilles lombre est une
prdisposition maximiser les gains de C, de mme laugmentation de la proportion de
supports mcaniques dans les ptioles augmente avec la lumire.
Ces bouleversements peuvent rsulter soit de changements dontognie (plasticit apparente)
rsultant des diffrences de taille atteintes par les diffrents individus poussant dans des
milieux diffrents en lumire (King 2001), ou alors dune relle optimisation de lallocation
de biomasse (vraie plasticit) indpendante cette fois de la taille des individus.
Quoiquil en soit, les changements de SLA et dallocation de biomasse de la tige feuille aux
ptioles et aux feuilles entranent une rduction du cot associ au renouvellement de la tige
feuille. Ainsi, les changements de la structure de la feuille et de lallocation de biomasse de
tissus vers des tissus faible cot diminuent le cot associ au renouvellement de la surface
assimilatrice.
S. Barthod 55
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
160
Aps
120
CCA (g.m )
-2
Ap
80
Fe
40
Fs 2 2
Ap: r = 0,59 Fe: r = 0,65
2 2
Aps: r = 0,89 Fs : r = 0,87
0
0 20 40 60
% GSF
Figure 4-7 : Relation entre le climat lumineux (Facteur Global du Site, GSF) et le cot de mise en place de
la surface assimilatrice (g m-2) pour A. platanoides (ronds noirs, n = 40), A. pseudoplatanus (carrs noirs, n
= 25), F. excelsior (ronds blancs, n = 36) et F. sylvatica (carrs blancs, n = 30). Les coefficients de
dtermination (r2) et les rgressions linaires ne sont reprsents que lorsque leffet de la lumire est
significatif (p < 0,05).
Il y a une large plasticit du cot associ au dploiement de la surface assimilatrice chez les
quatre espces tempres tudies. Dans les troues, dployer 1m2 de feuilles ncessite 110
140 g de glucose, tandis qu lombre, dployer 1 m2 de feuilles ne cote plus que 40 60 g
de glucose. Les diffrences peuvent varier dun facteur 3,5.
Le cot associ au dploiement de la surface assimilatrice diminue donc fortement avec
lombrage, particulirement pour les espces tolrantes (F.sylvatica et A. pseudoplatanus)
avec des coefficients directeurs suprieurs 1,6. Pour les quatre espces tempres tudies
56 S. Barthod
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
S. Barthod 57
4. Variabilit Interspcifique et Plasticit
58 S. Barthod
5. Conclusions et Perspectives
5. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
Le cot de construction est dfini en tant que quantit de glucose exige pour fournir des
squelettes de carbone, des rducteurs et de lATP pour synthtiser les composs organiques
dans un tissu par l'intermdiaire des voies biochimiques standards (Williams et al. 1987;
Chapin III 1989). Le cot associ au dploiement de la surface assimilatrice est calcul en
sommant les cots de construction des organes de la tige feuille annuelle (limbes, ptioles
ou rachis et axes de lanne) exprim par unit de surface foliaire.
Notre hypothse de travail tait base sur le fait que la capacit des jeunes arbres rduire
leur cot ncessaire au dploiement de leur surface assimilatrice contribuait leur capacit
tolrer l'ombrage.
Ce travail a t ralis in situ sur des juvniles installs au temprament diffrent. Dans un
premier temps, nous avons tudi les diffrences interspcifiques du cot associ au
dploiement de la surface assimilatrice. Dans un second temps, nous avons caractris la
plasticit du cot associ au dploiement de la surface assimilatrice dans des conditions
dombrage plus ou moins intense. Nous avons ensuite tudi si les variations des cots
associs renouvellement de la surface assimilatrice taient dues des changements de
composition biochimique (changements de cots de construction des tissus par unit de
masse) ou des modifications morphologiques de la tige feuille (surface spcifique des
feuilles, allocation de biomasse aux limbes, rachis, ptioles et tiges au sein de la tige feuille).
S. Barthod 59
5. Conclusions et Perspectives
surface assimilatrice. Surtout, la surface spcifique des feuilles est trs diffrente selon les
espces. Les espces qui ont les plus grandes surfaces spcifiques ont les plus faibles cots
associs au dploiement de la surface assimilatrice et inversement les espces qui ont les plus
petites surfaces spcifiques ont les plus forts cots associs au dploiement de la surface
assimilatrice. Les diffrences interspcifiques de cots de construction associs au
dploiement de la surface assimilatrice sont surtout dues aux diffrences interspcifiques de
la surface spcifique des feuilles.
Cependant ce cot associ au dploiement de la surface assimilatrice nest pas li au
temprament des espces que nous avons tudies. L'hypothse que la tolrance l'ombrage
est associe une diminution du cot associ au dploiement de la surface assimilatrice nest
pas vrifie, il faudrait utiliser une gamme despces plus large appartenants des groupes
fonctionnels plus contrasts.
Pour toutes les espces tudies le long dun gradient de lumire, nous observons une grande
plasticit du cot associ au dploiement de la surface assimilatrice. De plus, nous mettons en
vidence une diminution du cot de construction des feuilles avec lombrage chez A.
platanoides. et F. sylvatica., principalement due une diminution de la teneur en composs
phnoliques chez A. platanoides. Les spectres dabsorbance des composs phnoliques
diffrent suivant les espces, ils mriteraient une identification plus prcise de la nature des
diffrents composs phnoliques. La surface spcifique des feuilles est le principal facteur
lorigine des variations du cot associ au dploiement de la surface assimilatrice. Les
espces tolrantes lombrage sont plus plastiques au niveau du cot associ au dploiement
de la surface assimilatrice que les espces hmitolrantes.
Nous avons travaill in situ et nous navons pas pu empcher toutes les interactions possibles
avec dautres facteurs cologiques. En particulier le fait de ne pas matriser la nature de la
nutrition azote nous empche peut-tre de voir des diffrences des cots de construction ou
au contraire nous montre des diffrences alors quil ny en a pas. Pour remdier ce
problme, il nous faudrait tenir compte des prfrences nutritionnelles des espces. Mais dans
la littrature les donnes ne sont pas disponibles pour toutes les espces, et lorsquelles sont
disponibles, elles concernent soit les arbres adultes (difficilement comparables aux juvniles
in situ), soit des exprimentations conduites sur des juvniles en conditions contrles
(difficilement comparables aux conditions naturelles).
60 S. Barthod
5. Conclusions et Perspectives
Notre dfinition du cot associ au dploiement de la surface assimilatrice, tiens compte des
structures porteuses mais ne prends pas en compte les structures dabsorption et de
conduction qui sont pourtant ncessaires au fonctionnement de la surface assimilatrice. Il
faudrait considrer en plus le cot des racines, des symbiontes qui y sont associs et le cot
de la croissance secondaire des tiges les annes prcdentes (par datation des plants).
Nanmoins, cela supposerait de connatre avec prcision lge des juvniles ce qui nest pas
ais en conditions naturelles du fait de leur trs faible croissance sous couvert.
Dans la notion de cot de construction, les estimations sont bases sur lensemble des tissus
des organes assimilateurs. Or ces tissus comportent des composs de structure fixs et des
composs solubles, plus mobiles qui pouvant tre remobiliss. Une estimation du CC devrait
sattacher essentiellement aux premiers, les seconds tant dj (en partie) produits et nont
pas de cot. Des variations saisonnires du CC peuvent tre dues des changements de
teneur en amidon, qui ne devrait en toute rigueur pas tre pris en compte dans lestimation du
cot (il faudrait calculer le % de TNC et les soustraire).
Nous utilisons le cot associ au dploiement de la surface assimilatrice comme un indicateur
du rapport entre le cot et le bnfice et donc comme un indicateur du temps ncessaire au
remboursement de lnergie investie dans la mise en place de cette surface assimilatrice. Pour
cela, nous assimilons le gain de carbone la surface assimilatrice.
Les deux hypothses sous-jacentes sont dune part quil y a peu de variabilit interspcifique
de la capacit photosynthtique qui ne soit pas du une variation de SLA, dautre part que la
dure de vie des feuilles est comparables chez nos espces tempres feuillues tudies ici.
Des mesures de photosynthse et de respiration permettraient destimer lassimilation nette
de carbone de la tige feuille et donc daffiner notre estimation du rapport cot/bnfice. La
prise en compte de la dure de vie des feuilles permettrait de calculer le temps ncessaire au
remboursement de lnergie investie dans la mise en place de cette surface assimilatrice.
S. Barthod 61
5. Conclusions et Perspectives
62 S. Barthod
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S. Barthod
Annexes A
S. Barthod
Ann. For. Sci. 62 (2005) 545551 545
INRA, EDP Sciences, 2005
DOI: 10.1051/forest:2005047
Original article
a Universit de Franche-Comt, Laboratoire de Biologie Environnemental, EA 3184 USC INRA, Ple universitaire,
BP 71427, 25211 Montbliard Cedex, France
b Universit Henri Poincar Nancy 1, UMR 1137 INRA UHP cologie et cophysiologie Forestires,
BP 239, 54506 Vanduvre Cedex, France
Abstract The yearly renewal of leaves and their holding organs (the leafy shoot) represent an energetic cost for saplings. The contribution of
both biochemical (tissue construction cost, CC) and morphological traits (biomass partitioning and leaf mass per unit area, LMA) to the cost
associated with leaf area renewal (construction cost of the leafy shoot per unit leaf area, shoot CCA) was studied in saplings of Acer platanoides
L. and Fraxinus excelsior L. growing in a natural light gradient below forest canopy. Decrease in LMA with shade and change in biomass
partitioning from stems towards leaves and petioles accounted for the strong decrease in mass per unit area of the leafy shoot (SMA) with shade
and for most of the plasticity of shoot CCA in both species. In addition, a decrease in leaf CC in A. platanoides also contributed to the overall
decrease of shoot CCA with shade in this species. Leaf CC was positively correlated with LMA in F. excelsior, positively correlated with both
LMA and epidermal absorbance of UV (AUV) in A. platanoides. Leaf CC was negatively correlated with ash content in both species. The strong
negative correlation between AUV and nitrogen content might have damped variations in leaf CC in F. excelsior.
Acer platanoides L. / Fraxinus excelsior L. / construction cost / shade tolerance / forest regeneration
Rsum Variations du cot de construction associes au renouvellement de la surface foliaire chez de jeunes plants de deux espces
sympatriques de fort tempre (Acer platanoides L. et Fraxinus excelsior L.) le long dun gradient de lumire. Le renouvellement des
feuilles et des structures ncessaires leur maintien (lensemble correspondant la tige feuille) reprsente chaque anne un cot pour les
plants. La contribution de la composition biochimique (cot de construction des tissus, CC) et des caractristiques morphologiques (rpartition
de la biomasse, masse des feuilles par unit de surface, LMA) aux changements du cot associ ltalement des feuilles (cot de construction
de la tige feuille, par unit de surface foliaire, CCA) a t tudie chez de jeunes plants de Acer platanoides L. et Fraxinus excelsior L. croissant
dans un gradient naturel de lumire sous un couvert forestier. Une diminution de LMA avec lombrage et des modifications de rpartition de
biomasse au profit des feuilles et des ptioles et au dtriment de la tige expliquent la forte diminution de la masse de la tige feuille de lanne
par unit de surface foliaire (SMA), et lessentiel de la plasticit observe pour CCA de la tige feuille chez les deux espces. En plus, une
diminution du cot de construction des feuilles chez A. platanoides contribue galement la diminution de CCA de la tige feuille avec
lombrage chez cette espce. Le cot de construction des feuilles est positivement corrl LMA chez F. excelsior, positivement corrl LMA
et labsorbance de lpiderme dans lUV (AUV) chez A. platanoides. CC des feuilles est ngativement corrl au contenu en cendre chez les
deux espces. La forte corrlation ngative entre AUV et le contenu en azote pourrait tamponner les variations de CC des feuilles chez
F. excelsior.
Acer platanoides L. / Fraxinus excelsior L. / cot de construction / tolrance lombrage / rgnration forestire
1. INTRODUCTION and determining the fate of juvenile trees during natural regen-
eration.
Forest canopy constitutes a complex spatial arrangement of One of the components of shade tolerance resides in the abil-
foliage and branches, which results in low and variable light ity of saplings to maintain a positive carbon balance by opti-
penetration down to the forest floor. Light is one of the most mising carbon gain under low light environments (increasing
limiting resources for forest understorey [4, 25, 29]. Shade lim- light interception and photosynthesis) and by minimising res-
its severely growth and survival of tree saplings, but among piratory carbon loss [14, 25]. Leaves display a large plasticity
species, there is a large inter-specific variability in the degree in response to shade characterised by many structural and phys-
of tolerance to shade. The ability of trees to acclimate to shade iological changes. Especially, the decrease in leaf mass per unit
is important for understanding dynamics of forest succession area (LMA) is thought to account for lower nitrogen content
per unit leaf area and lower photosynthetic capacity, but also converter (FC-E8, Nikon). The camera was mounted with the lens fac-
for lower rate of respiration that would allow higher net CO2 ing sky, aligned with magnetic north and levelled. Photographs were
assimilation rates at low irradiance [5]. taken in early morning or late afternoon under condition of diffuse
radiation. The hemispheric photographs (3.9 million pixels) were ana-
Whole plant carbon balance depends not only on the photo- lysed using Gap Light Analyser software (GLA V2.0, Institute of Eco-
synthetic capacity of individual leaves, but also on their ability system Studies, New York, USA, [7, 12]). The threshold for calculat-
of intercepting light energy, on the energetic costs of producing ing canopy openness was manually fixed using pixel histograms
and maintaining their assimilatory area as well as their non- (lowest frequency value) and visually checked. Potential diffuse (stan-
photosynthetic organs, and on the pattern of resource allocation dard overcast) and direct photosynthetic active radiations that are
among these organs [14, 25]. Light interception depends on leaf transmitted through the canopy above each sapling were calculated
area expansion and branch extension and the setting up of a new from canopy openness and expressed relative to those above the can-
leafy shoot represents an annual energy investment for temper- opy (Tdif and Tdir respectively). Sky regions were defined from 8 azi-
ate saplings [19]. Leaves often exhibit high construction cost muth classes and 20 zenith classes and the solar time step was set to
because of their high protein contents associated to photosyn- 2 min. Global Site Factor (GSF = (Tdif + Tdir)/2), was calculated
assuming an equal proportion of diffuse and direct radiation above the
thesis [33, 39] and their yearly renewal also requires more or canopy [1, 6, 11], GSF values were averaged over a period starting in
less lignified, i.e. more or less expensive organs, like rachis, May 1st and ending in August 31th.
petioles and stems that constitute the current year shoot [19,
38]. The ability of saplings to reduce this energetic requirement
would therefore contribute to their overall shade tolerance. 2.3. Sampling and analysis
The objective of this study was to gain a better understanding Thirty saplings of Acer platanoides L. and 26 saplings of Fraxinus
of the influence of the relative irradiance on the construction excelsior L. were sampled in the stand in a large range of light envi-
cost of leaves and of the different structures that are required ronments in August 2003. The height of sampled saplings was
for leaf area renewal. Construction cost was defined as the restricted to a range of 0.5 and 1.0 m to limit ontogenic influences on
amount of glucose required to provide carbon skeletons, measured parameters.
reductants and ATP for synthesizing the organic compounds in The current year shoot of each sapling was harvested and stored in
a tissue via standard biochemical pathways [9, 44]. It can be an icebox and transferred into a fridge (4 C) every evening. Shoots
accurately estimated by determining ash and carbon content of were divided into stems, petioles (or rachis) and leaves (or leaflets).
plant materials assuming that expensive compounds are more Leaf area was measured with a leaf area meter (LI-3000A, Li Cor,
reduced than cheaper ones, and that the reduction state of dif- Nebraska, USA).
ferent compounds is reflected by their carbon content [20, 22, A dual excitation fluorimeter (Dualex Dual Excitation, prototype
30, 41]. Cost associated to leaf area renewal was expressed on CNRS-LURE, France) was used for the non-destructive assessment
a per unit leaf area basis. We further investigate whether vari- of phenolics present in leaf epidermis [8, 15]. Briefly, the measure-
ations in costs associated to leaf area renewal were due to ment of leaf epidermal Absorbance of UV light (Auv) is based on the
screening effect of the epidermis that absorbs a part of the incident UV
changes in biochemical composition (changes in tissue con- light and therefore decreases the amount of available light for chloro-
struction cost per unit mass) or to modifications in leaf mor- phyll fluorescence excitation. An incident red light is used as reference
phology (leaf mass per unit area, LMA) or in biomass allocation for chlorophyll fluorescence as the leaf epidermis is almost transparent
between leaves (or leaflets) and supporting structures (rachis, in this spectral region. The leaf is alternatively illuminated by UV
petioles and stems). The study was done on saplings of two co- (375 nm) and red (655 nm) diodes at a modulation frequency of 1 kHz.
occurring deciduous temperate tree species Fraxinus excelsior Epidermal transmittance of UV was computed from the ratio in diode
L. and Acer platanoides L. Both were post pioneer species, intensities when both light sources led to the same chlorophyll fluo-
rated as intermediate in shade tolerance [35] but A. platanoides rescence intensity and, absorbance was defined as the base-10 loga-
has simple leaves and plagiotropic lateral axes whereas rithm of the transmittance reciprocal [15]. Absorbance values were
F. excelsior has compound leaves and orthotropic lateral axes. recorded on both adaxial and abaxial sides of the leaf and further added
for a given leaf. An average value of 10 measurements obtained on a
sub-sample of leaves was calculated for each plant (AUV). A tight cor-
2. MATERIALS AND METHODS relation was found between AUV and the absorbance of a methanolic
extract of leaves of the two studied species (r2 = 0.85, n = 40,
2.1. Site description p < 0.0001), as previously reported for wheat [8, 15].
Sampled saplings were growing in a naturally regenerated stand Leaf (or leaflet) dry mass was estimated after lyophilisation. Dry
(Graoully Forest, Moselle, France, 49 05 N, 6 02 E, 300 m eleva- mass of other organs (twigs, petioles, rachis) was estimated after oven
tion). The overstorey is dominated by Acer pseudoplatanus L. and drying the samples at 60 C for at least 48 h. All samples were ground
Fagus sylvatica L. In addition to these two species, understorey veg- to a fine powder and stored dry until analysis. Total carbon and nitro-
etation consisted of saplings of Sorbus torminalis L.; Sorbus aria L.; gen were determined with an elemental microanalyser (NCS 2500,
Acer campestre L.; Acer platanoides L.; Ulmus glabra; Fraxinus Thermoquest, Italy). Ash contents were determined by weighting the
excelsior L. and Tilia cordata. Monthly average for air temperature remaining mass after combustion in a muffle furnace at 550 C for 6 h.
ranged between 1.6 C in January to 18.7 C in July and total annual
rainfall was 745 mm (data from Mto France, Metz-Augny, 1946 2.4. Construction costs
2001 period).
Construction cost (CC, g glucose g1) was calculated from carbon
2.2. Estimation of irradiance conditions (C, g g1) and ash (A, g g1) contents assuming that the reduction state
of organic compounds is related to their carbon content [41]:
Hemispherical photographs were taken above each sapling with a
digital camera (Coolpix 4500, Nikon, Japan) equipped with a fisheye CC = [1.041 + 5.077 C / (1A)] (1A).
Construction costs in a light gradient 547
Figure 3. Mean construction cost per unit mass (CC, a) and relative
contribution to shoot biomass (b) of leaves or leaflets (open bars),
Leaf mass per unit area (LMA) decreased significantly with petioles or rachis (hatched bars) and stems (solid bars) for A. plata-
increasing shade (p < 0.001; Fig. 1b) especially in F. excelsior. noides (n = 30) and F. excelsior (n = 26). Vertical bars represent stan-
Therefore, expressed on a per unit leaf area basis, leaf construc- dard deviation ( SD).
tion costs (leaf CCA, g glucose m2) decreased markedly with
increasing shade in both species (p < 0.001; Fig. 1c). Leaf CCA both species significantly decreased with increasing shade
were almost similar in the two species. The effect of light on (p < 0.001; Fig. 2c).
leaf CCA was more pronounced than on leaf CC due to the effect
of shade on LMA. There was no significant correlation between leaf CC and N
content (Tab. II). Leaf CC was positively correlated with LMA
in F. excelsior (p < 0.001), and with both LMA and AUV in
3.2. Leaf composition A. platanoides (p < 0.001). In contrast, leaf CC was negatively
Leaf nitrogen content (N) ranged between 15 to 30 mg g1 correlated with leaf ash content in both species.
in both species. For F. excelsior, N increased with increasing
shade, whereas it remained almost constant in A. platanoides 3.3. Shoot construction cost
(Fig. 2a). Leaf ash content slightly decreased with decreasing
light in both species (p = 0.048; Fig. 2b). In contrast, the CC of organs of the leafy shoot other than leaves or leaflets
Dualex-derived UV absorbance of leaf epidermis (AUV) of (petioles, rachis, and stems) remained fairly constant with
Construction costs in a light gradient 549
4. DISCUSSION
nutrition, and NO3 reduction in non photosynthetic organs, leaves in deep shade than in light shade are morphological plas-
would have yielded higher construction costs for all organs, and tic responses that reduce shoot CCA. In addition, a decrease of
especially for leaves (8% higher values). Leaves would then leaf CC with shade was observed in A. platanoides (biochem-
display higher construction costs than stems [30, 33]. However, ical plasticity). Ontogenic variations in biochemical composi-
it would not have changed the overall tendency reported here. tion of plant tissues that induced changes in construction cost
Leaf CC exhibited biochemical plasticity with GSF in have been reported [13, 24]. The cost associated to secondary
A. platanoides while it was less pronounced in F. excelsior. growth of stem tissues during the following years will have to
There is no general rule on the impact of light availability on be considered, especially when changes in light availability
leaf construction cost. Leaf CC were 10% to 20% higher in gaps occur.
than in the understorey in some tropical Piper species [43]. On
the contrary, leaves of Alocasia macrorrhiza were slightly
Acknowledgements: The authors thank Catherine Collet and
more expensive (5%) in low light than in high light [38]. Alexandre Piboule for the access to the experimental site, Jacqueline
Changes in LMA with light often results from changes in both Marchand and Marie-Laure Toussaint for their help in elemental anal-
thickness and tissue density [28]. The positive correlation ysis, Claude Brechet for 15N analysis, Pierre Montpied for his help
between LMA and leaf CC was probably related to an increased with hemispheric photography, Erwin Dreyer, Badr Alaoui Soss,
amount of lignified cell walls in light due to changes in the rel- Genevive Chiapusio and two anonymous reviewers for valuable sug-
ative contribution of palisade and spongy parenchyma, or to a gestions and helpful comments. This work was partially supported by
the Rseau de lcophysiologie de lArbre (INRA, France).
decrease in cell size [3]. In addition, epidermis thickness (lig-
nified cell walls) and cuticle thickness (lipid-rich compounds)
are frequently increased with increasing LMA along a light gra-
dient [2, 40]. The positive correlation between LMA and leaf REFERENCES
CC found here is in agreement with a lower investment in struc-
tural compounds in shaded leaves. [1] Anderson M.C., Studies of the woodland light climate, I, The pho-
tographic computation of light conditions, J. Ecol. 52 (1964) 2741.
The Dualex-derived UV absorbance (AUV) increased with
irradiance for both species. However, AUV was not correlated [2] Ashton P.M.S., Berlyn G.P., A comparison of leaf physiology and
to leaf CC in F. excelsior. Net balance of biochemical changes anatomy of Quercus (section Erythrobalanus Fagaceae) species in
different light environments, Am. J. Bot. 81 (1994) 589597.
accounts for variation in construction cost. Different chemical
compositions might result in similar CC, and thus, CC might [3] Baruch Z., Goldstein G., Leaf construction costs, nutrient concen-
be almost insensitive to environmental changes even if the bio- tration, and net CO2 assimilation of native and invasive species in
Hawaii, Oecologia 121 (1999) 183192.
chemical composition of an organ is altered [9, 23, 33]. Leaves
with high protein contents often exhibited high mineral con- [4] Bazzaz F.A., Wayne P.M., Coping with environmental heteroge-
tents when compared among species [31, 32, 42]. In this study, neity: the physiological ecology of tree seedling regeneration
across the gap-understorey continuum, in: Caldwell M.M., Pearcy
there was no relation between nitrogen and ash content, but leaf R.W. (Eds.), Exploitation of environmental heterogeneity by
CC was negatively related to leaf ash content in both species. plants, ecophysiological processes above and below ground: Phy-
The low level of variation of leaf CC in F. excelsior across light siological ecology, Academic Press, San Diego, 1994, pp. 349390.
gradients is probably related to the strong negative correlation [5] Boardman N.K., Comparative photosynthesis of sun and shade
between AUV and nitrogen content (N). AUV and N are respec- plants, Ann. Rev. Plant Physiol. 28 (1977) 355377.
tively indicative of phenolic and protein contents that are both
expensive compounds. This negative correlation between two [6] Canham C.D., Denslow J.S., Platt W.J., Runkle J.R., Spies T.A.,
White P.S., Light regimes beneath closed canopies and tree fall-
expensive compounds might have damped variations in con- gaps in temperate and tropical forest, Can. J. For. Res. 20 (1990)
struction cost [9]. 620631.
N increased in leaves of F. excelsior with shade whereas it [7] Canham C.D., Software for calculation of light transmission
remained almost constant in leaves of A. platanoides. Increased through forest canopies using colour fisheye photography, Institute
leaf N with shade could enhance photosynthetic capacity (per for Ecosystem Studies, Millbrook, NY, 1995.
unit leaf mass) but could in turn increase construction costs (and [8] Cartelat A., Cerovic Z.G., Goulas Y., Meyer S., Lelarge C., Prioul
maintenance costs) of leaves, lowering the benefice in terms of J.L., Barbottin A., Jeuffroy M.H., Gate P., Agati G., Moya I., Opti-
carbon balance [16, 36]. The results would be even more det- cally assessed contents of leaf polyphenolics and chlorophyll as
rimental if NO3 was the main source of nitrogen. In addition, indicators of nitrogen deficiency in wheat (Triticum aestivum L.),
Field Crops Res. 95 (2005) 3549.
high N is thought to increase vulnerability to herbivory, and
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ing in deep shade counteracts the lower photosynthetic carbon son of digital and film fisheye photography for analysis of forest
assimilation per unit leaf area in low light conditions. Construc- canopy structure and gap light transmission, Agr. Forest. Meteor.
tion costs associated to leaf area renewal are more affected by 109 (2001) 249263.
shade-induced changes in leaf structure than in tissue chemis- [12] Frazer, G.W., Canham, C.D., Lertzman, K.P., Gap Light Analyzer
try. Lower LMA and, to a lesser extent, larger allocation to (GLA), Version 2.0: Imaging software to extract canopy structure
Construction costs in a light gradient 551
and gap light transmission indices from true-colour fisheye photo- [30] Poorter H., Construction costs and payback time of biomass: a
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1994, pp. 145174. Nature 428 (2004) 821827.
S. Barthod
Annexes B
Sandrine Barthod, Zoran Cerovic et Daniel Epron , Can dual chlorophyll fluorescence
excitation be used to assess the variation in the content of UV absorbing phenolics compounds in
S. Barthod
Annexes B
S. Barthod
NOT FOR
PUBLIC RELEASE
Journal of Experimental Botany, Page 1 of 8
doi:10.1093/jxb/erm030
RESEARCH PAPER
15 Abstract Introduction
The present study assesses light-induced variations in Plants produce a diverse array of phenolics, ranging from
phenolic compounds in leaves of saplings of two co- simple molecules such as phenolic acids to large highly
occurring temperate species (Acer platanoides L., and polymerized compounds such as tannins and other poly-
Fraxinus excelsior L.) along a light gradient using a phenolics. They play several important roles in plants and 45
20 new non-invasive optical method (Dualex). The Dualex- any change in plant chemistry may have a large influence
derived UV absorbance of leaf epidermis (the sum of on ecosystem functions; like trophic interaction in food
the adaxial and abaxial faces, AUV) increased signi- webs, outcome of competition between plant species, or
cantly with increasing light in both species. AUV values nutrient cycling (Baas et al., 1989; Harborne and Williams,
were correlated with absorbance of the leaf extract at 2000; Ballare et al., 2001; Rousseaux et al., 2004). Some 50
25 305 nm and 375 nm (A305 and A375) in both species phenolics serve as defence against herbivory, pathogens, or
with similar slopes for both species. However, a large ultraviolet (UV) radiation, while others are important
difference in intercept was observed between the two attractants for pollinators and seed dispersers or exhibit
species when A305 was regressed against AUV. Simi- allelopathic activity (Harborne, 1989; Bornman et al.,
larly, AUV values were well correlated with the amount 1997; Cockell and Knowland, 1999; Ballare et al., 2001). 55
30 of phenolics in the leaf extracts assessed by the Folin Flavonoids and hydroxycinnamic acid conjugates are the
Ciocalteu method, but slopes were signicantly differ- most efficient UV-screening compounds because of their
ent for the two species. Thus, the UV-A epidermal strong absorbance in this wavelength region (Caldwell
transmittance, despite being a reliable indicator of the et al., 1995; Cockell and Knowland, 1999). Their concen-
UV-screening capacity of the leaf epidermis, cannot be trations in epidermal layers are significantly increased by 60
35 used for any quantitative estimate of UV-B screening UV radiation (Burchard et al., 2000; Kolb et al., 2001).
capacity or of energetic requirement for leaf construc- The synthesis of phenolics uses a lot of energy (on
tion without a species-specic calibration. average 2.6 g glucose g1 phenolics; Poorter and Villar,
1997). Thus, a large investment in phenolic compounds
Key words: Acer platanoides L., epidermis, uorescence, may affect the plants growth and vitality despite the ad- 65
Fraxinus excelsior L., phenolic compounds, UV absorbance, vantages they provide. Phenotypic plasticity will enable
40 shade. plants to match their phenolic contents with the
The Author [2007]. Published by Oxford University Press [on behalf of the Society for Experimental Biology]. All rights reserved.
For Permissions, please e-mail: [email protected]
2 of 8 Barthod et al.
environmental conditions. This is particularly important in the epidermal UV absorbance of leaves obtained using the
a light gradient where the photoprotective involvement of Dualex were related to the UV absorbance of the total leaf
70 phenolics decreases with increasing shade while the methanolic extract and to the soluble phenolic contents 125
energetic cost of their synthesis becomes more disadvan- obtained by a colorimetric method based on their reducing
tageous for the plant carbon balance. properties (FolinCiocalteu), and (iii) to test whether these
Commonly used techniques for quantifying the amount relations were species-specific or more generic.
of UV-absorbing compounds include quantification of
75 phenolic compounds in leaf extracts using spectrophotom-
etry, chromatography, and other techniques (Veit et al., Materials and methods
1995; Appel et al., 2001), measurements of the spectral
transmittance of epidermal peels using an integrating Site description 130
sphere (Flint et al., 1985), or direct measurements of the The study was carried out in a naturally regenerated temperate forest
(Graoully Forest, Moselle, France, 4905# N, 602# E, 300 m
80 UV levels inside the leaf using fibre optic microprobes elevation (Barthod and Epron, 2005). The overstorey is dominated
(Day et al., 1994). All of these methods have distinct by Acer pseudoplatanus L. and Fagus sylvatica L. In addition to
advantages and limitations. Two specific problems with these two species, understorey vegetation is composed of saplings 135
methods using leaf extracts are that compounds of interest of Sorbus torminalis L.; Sorbus aria L.; Acer campestre L.; Acer
may be insoluble and that compounds located within the platanoides L.; Ulmus glabra; Fraxinus excelsior L. and Tilia
cordata. Monthly average air temperature ranged between 1.6 C
85 mesophyll do not protect the leaf against UV radiations. in January and 18.7 C in July and total annual rainfall was 745 mm
Another problem that is common to all methods is that (data from Meteo France, Metz-Augny 19462001 periods). 140
they are time-consuming and, therefore, have limited ap-
plications in field studies that require multiple and rapid Estimation of irradiance conditions
comparisons among genotypes or among plants subjected Hemispherical photographs were taken above each sapling with a
90 to contrasting environments. digital camera (Coolpix 4500, Nikon, Japan) equipped with a fisheye
Recently, methods using chlorophyll fluorescence have converter (FC-E8, Nikon) as already described in Barthod and
been developed to assess the UV-absorbing properties of Epron (2005). The hemispheric photographs (3.9 millions pixels) 145
were analysed using Gap Light Analyser software (GLA V2.0,
leaves. The ratio of chlorophyll fluorescence induced by
Institute of Ecosystem Studies, New York, USA; Canham et al.,
UV radiation and by visible radiation is well related to the 1990; Pacala et al., 1994; Fraser et al., 2001). The threshold for
95 transmittance of the epidermis in the UV region (Bilger calculating canopy openness was manually fixed using pixel
et al., 1997, 2001; Barnes et al., 2000; Burchard et al., histograms (lowest frequency value) and visually checked. Potential 150
2000; Markstadter et al., 2001; Cerovic et al., 2002; diffuse (standard overcast) and direct photosynthetic active radiation
transmitted through the canopy above each sapling was calculated
Krause et al., 2003). A large part of the UV radiation is
from canopy openness and expressed relative to incoming radia-
absorbed in the epidermis, depending on the relative tion above the canopy (Tdif and Tdir, respectively). Sky regions
100 amount of UV-absorbing substances, while visible radia- were defined from eight azimuth classes and 20 zenith classes and 155
tion reaches the chloroplasts largely undiminished. Accu- the solar time step was set to 2 min. The Global Site Factor
mulation of UV-absorbing compounds in the epidermis (GSF(Tdif+Tdir)/2) was calculated assuming an equal proportion of
diffuse and direct radiation above the canopy (Anderson, 1964;
will reduce the fluorescence excited by the UV beam,
Canham et al., 1990). GSF values were averaged over a period
without affecting the fluorescence excited by the visible starting on 1 May and ending on 31 August. 160
105 beam. These non-invasive methods have the great advan-
tage of estimating UV penetration without introducing any Sampling and analysis
perturbation in the optical properties of the leaves, and Twenty-four saplings (0.51.0 m high) of Acer platanoides L. and
using natural UV target (chlorophyll) as a reporter of the of Fraxinus excelsior L. were sampled in the stand in a large range
UV climate within the mesophyll. Dualex (dual excitation of light environments in August 2003.
110 of chlorophyll fluorescence) is a portable leaf-clip device The aerial part of each plant was harvested, stored in an icebox, 165
that allows non-destructive estimation of the absorptance and transferred to a fridge (4 C). At the earliest opportunity (within
24 h) 1020 leaves from each sapling were sampled and their
by the leaf epidermis using two excitation wavelengths, Dualex absorbance was immediately recorded (see following para-
one in the UV part of the spectrum at 375 nm (epidermal graph). Leaf area was measured with a leaf area portable meter (LI-
UV-A shielding), and one red reference wavelength at 3000A, Li-Cor, Nebraska, USA). Leaf dry mass was estimated after 170
115 650 nm that crosses the epidermis without being absorbed freeze-drying and specific leaf area of leaves was calculated as the
before reaching the chlorophyll in the mesophyll (Ounis ratio between leaf area and leaf dry mass. All samples were ground
to a fine powder and stored dry until analysis.
et al., 2001; Goulas et al., 2004).
The objectives of the present study were (i) to assess the Optical measurements of epidermal UV absorbance
light-induced variations in phenolic compounds in leaves
A dual excitation fluorimeter (Dualex Dual Excitation, prototype 175
120 of saplings of two temperate species (Acer platanoides L., CNRS-LURE, France) was used for the non-destructive assessment
and Fraxinus excelsior L.) along a light gradient using this of phenolics present in leaf epidermis (Goulas et al., 2004; Cartelat
new non-invasive optical method, (ii) to check whether et al., 2005). Briefly, the measurement of leaf epidermal absorbance
Variability of UV-absorbing phenolic compounds along a light gradient 3 of 8
of UV light is based on the screening effect of the epidermis that the relationship between GSF, AUV, A305, A375, and PHE. Regres-
180 absorbs part of the incident UV light and therefore decreases the sion coefficients were calculated and tested for significant deviation 240
amount of light available for chlorophyll fluorescence excitation. from zero (P <0.05). Differences between slope values or between
An incident red light is used as a reference for chlorophyll intercept values were not significant when 95% confidence intervals
fluorescence as the leaf epidermis is almost transparent in this overlapped. Intercept values and slopes values were also tested for
spectral region. The leaf is alternately illuminated by UV (375 nm) significant deviation from, respectively, zero and 1 (P <0.05).
185 and red (655 nm) light-emitting diodes (LED) at a modulation
frequency of 1 kHz. For a constant UV-LED intensity, epidermal
transmittance in the UV is equal to the reference red LED intensity
when it is adjusted to induce the same chlorophyll fluorescence as Results 245
Extraction of phenolic compounds R20.76 for A. platanoides). Adaxial values were three
A 100 mg aliquot of the homogenized leaf sample was extracted time higher than those in abaxial epidermis for both
twice with 9 ml of a mixture containing methanol and chloroform species. The Dualex-derived UV absorbance of leaf epi-
(2/2, v/v) according to Bligh and Dyer (1959). Samples were dermis (the sum of the adaxial and abaxial faces, AUV) in-
205 vortexed and kept at room temperature for 30 min to allow for com- creased significantly with increasing light in both species 260
plete solvent extraction. The addition of water into the methanol/ (R20.81 and R20.66, for F. excelsior and A. plata-
chloroform mixture (1/2/2: by vol.) produces a chloroform phase
which contains chlorophylls and carotenoids, and a methanol/water noides, respectively; Fig. 2A). The slope of F. excelsior is
phase on the top devoid of chlorophyll and carotenoids, which con- significantly steeper than that of the other species.
210 tains the soluble phenolic compounds. The methanol/water phase Absorbance of the leaf extract (A305 and A375) increased
was collected with a Pasteur pipette and filtered through syringe significantly with increasing light in both species (Fig. 265
filters (Interchrom, PVDF: polyvinylidene difluoride, pores size 2B, C) but the correlation with GSF was much better for
0.45 lm) and kept at 20 C until analysis. Extractions were re-
peated for each sapling to duplicate the reading. F. excelsior (R20.78 and 0.79) than for A platanoides
(R20.43 and 0.62). The slopes were significantly dif-
215 Quantication of phenolic compounds ferent between species for A375 in agreement with the
Total soluble phenolics content was measured using the Folin Dualex data, but not for A305. 270
Ciocalteu assay (Singleton and Rossi, 1965). Briefly, 50 ll of sample
and 475 ll of 0.25 N FolinCiocalteu reagent were mixed and kept
at room temperature for 5 min. Next, 475 ll of a 7% sodium
3
220 carbonate solution were added and the mixture was kept at 40 C for
15 min. Detection of phenolic compounds was performed at 724 nm, R2 = 0.89
using a Beckman DU 640B spectrophotometer. Phenolic content was
standardized against coumaric acid. The standard curve was linear
from 0 to 250 g l1 giving an absorbance range of 0.050.80 2
225 (R20.998). Total soluble phenolics content (PHE) was expressed
Adaxial
12
UV absorbance spectra of leaves of sun and
PHE (mg m-2)
shade saplings
8 An average spectrum (250400 nm) of leaf extract of
three saplings growing in shade (GSF < 10%, full points)
and an average spectrum of leaf extract of three saplings 315
4
R2 = 0.59
0 Dualex-derived UV absorbance (the sum of the abaxial and adaxial
0 20 40 60 sides values, AUV, A) and leaf phenolics content (PHE, D) for A.
platanoides (closed symbols) and F. excelsior (open symbols). De-
termination coefficients (R2) and linear regression lines (solid line for A.
Fig. 2. Relationships between irradiance (global site factor, GSF) and platanoides and dotted line for F. excelsior) are given when significant
absorbance of leaf extract at 375 nm (A375, B) and 305 nm (A305, C), (P <0.05).
Variability of UV-absorbing phenolic compounds along a light gradient 5 of 8
6 30
R2 = 0.95 A A
4 20
A375
A
2 10
R2 = 0.79
0
0
25 30
2
R = 0.52 B B
20
20
15
A305
A
10
10
R2 = 0.91
0
0
1.2
16
C
R2 = 0.65 C
1.0
12
r (A- AUV)
PHE (g m-2)
0.8
8
0.6
4
R2 = 0.85 0.4
250 300 350 400
0 Wavelength (nm)
0 1 2 3 4
AUV (Dualex values) Fig. 4. Absorbance spectra in the UV spectral region of methanolic
extracts sun leaves (A) and shade leaves (B) for A. platanoides (closed
Fig. 3. Relationships between Dualex derived UV absorbance (sum of symbols) and F. excelsior (open symbols). Spectra of five saplings were
the abaxial and adaxial sides values, AUV) and absorbance of leaf averaged for each group. Correlation coefficients (r, C) between absor-
extract at 375 nm (A375, A) and 305 nm (A305, B), and leaf phenolics bance of methanolic extracts and Dualex-derived UV absorbance [sum
content (PHE, C) for A. platanoides (closed symbols) and F. excelsior of the abaxial and adaxial sides values, AUV for A. platanoides (closed
(open symbols). Determination coefficients (R2) and linear regression symbols, n24) and F. excelsior (open symbols, n24)].
lines (solid line for A. platanoides and dotted line for F. excelsior) are
given when significant (P <0.05).
Sandrine Barthod, Daniel Epron, Interspecific variations in construction cost associated to the
S. Barthod
Annexes C
S. Barthod
Annexe C
7 (2) Universit Henri Poincar Nancy 1, UMR 1137 INRA - UHP Ecologie et
10 Correspondance : Daniel Epron Universit Henri Poincar Nancy 1, UMR 1137 INRA
12 Tel: (33) 3 83 68 42 49
13 Fax: (33) 3 83 68 42 40
S. Barthod 1-C
Annexe C
16
17 Abstract:
18 The construction cost of the current-year shoot (CCA) measured the glucose requirement for
19 the construction of a unit shoot area. It includes the cost of the leaf as well as those of the
20 supporting structures (petioles, rachis and stems) of the current year shoot. The goal of this
21 work was to test the hypothesis that CCA differs among saplings of nine temperate tree species
22 that co-occurred under a canopy and to relate these differences to the shade tolerance of the
23 species. CCA differed among species with the lowest values in T. cordata and U. glabra (CCA
24 < 41 g glucose m-2) and the highest one in S. torminalis, F. excelsior and A. campestre (CCA >
25 60 g glucose m-2). These differences were mainly driven by differences in specific leaf area
26 among species (SLA) despite significant differences of leaf CC among species, from 1.13
27 g glucose g-1 in U. glabra to 1.44 g glucose g-1 in F. sylvatica. This wide variation in leaf CC
28 was positively related to lignin content and negatively related to mineral content of the leaf
29 tissues. The nine species were distinctively distributed on the factorial plane of a principal
30 component analysis (PCA) applied to the leaf traits (chemical composition, SLA, CC) while
31 the PCA failed to segregate species according to their shade tolerance. The hypothesis that the
32 shade tolerant species will be able to repay their construction cost faster than shade intolerant
34
35 Key words: Construction cost, current-year shoot, shade-tolerance, specific leaf area
2 -C S.Barthod
Annexe C
36 Introduction
38 succession (Pacala et al. 1994), where shade-intolerant species are replaced by species that are
39 able to reproduce and grow in shade (Kobe et al. 1995). Shade tolerance in tree species is,
41 their tolerance to shade were based on their autecological characteristics (Baker 1949; Burns
42 and Honkala 1990; Rameau et al. 1993). Probability of the mortality and maximum livehood
43 (e.g. survival analysis) have further been used as a more quantitative estimates of shade
44 tolerance (Kobe et al. 1995; Kobe 1996; Kobe and Coates 1997).
45 It was first acknowledged that shade tolerance was associated with high carbon acquisition
46 capacities under low light conditions (Boardman 1977; Walters and Reich 2000; Landhusser
47 and Lieffers 2001) but it was further recognised that not only photosynthetic performance at
48 the leaf level but the whole plant carbon balance has to be considered (Givnish 1988; Walters
49 and Reich 1999; Messier et al. 1999). Survival of trees at juvenile growth stages under shade
50 is therefore thought to rely on their ability to maintain a positive carbon balance under
52 The whole plant carbon balance depends not only on the photosynthetic capacity of individual
53 leaves, but also on their ability of intercepting light and on the energetic costs of producing
54 and maintaining their assimilatory area as well as their non photosynthetic organs. The lowest
55 the cost of leaf area renewal, the shortest the payback time will be and the fastest the leaves
56 will become a source of carbon for growth and maintenance of the whole plant (Williams et al.
57 1989; Poorter 1994; Barthod and Epron 2005; Poorter et al. 2006).
58 The construction cost represents the amount of photoassimilates needed to provide a plant
59 mass unit, expressed as the amount of glucose (g) required for the formation of 1g of dry mass
60 (Penning De Vries et al. 1974; Williams et al. 1987; Poorter 1994). Since the amount of
S. Barthod 3-C
Annexe C
61 glucose required for synthesising 1 gram of a specific compound vary widely from 0.9 g
62 (organic acids) to 3 g (lipid), the construction cost of a plant tissue depends on it chemical
64 Expressed on an area basis, the construction cost of the current-year shoot (CCA) measured
65 the glucose requirement for the construction of a unit shoot surface area. It includes the cost of
66 the leaf as well as those of the supporting structures (petioles, rachis and stems) of the current
67 year shoot. It depends on the biochemical composition of these organs, their relative
68 contribution to the shoot biomass and specific leaf area (Barthod and Epron 2005). Assuming
69 that photosynthetic carbon assimilation is related to leaf area, CCA is a rough estimate for the
70 ratio of carbon cost to carbon gain and it is positively related to the time required for a current
72 The goal of this work was to test the hypothesis that the construction cost of current-year
73 shoot per unit leaf area of saplings of temperate trees differed between species that co-
74 occurred under a canopy. If CCA differed, we were interested in both biochemical and
75 morphological features that account for these differences and in relating these differences to
4 -C S.Barthod
Annexe C
78 Site description
79 The study was carried out in a naturally regenerated stand in Eastern France (Graoully Forest,
80 4905N, 602E, 300 m elevation). Monthly average for air temperature ranged between
81 1.6C in January to 18.7C in July and total annual rainfall was 745 mm (data from Mto
83 pseudoplatanus L. and Fagus sylvatica L with some individuals of Sorbus torminalis L.; S.
84 aria L.; Acer campestre L.; A. platanoides L.; Ulmus glabra Huds, Fraxinus excelsior L. and
85 Tilia cordata P. Mill. Saplings of these nine woody deciduous species are relatively abundant
87 We classified these nine species according to their temperament using both autecology criteria
88 found in the French forest flora (Rameau et al. 1993) and on the Ellenbergs index for light
89 (Ellenberg et al. 1992). While the first qualifies the species as heliophilous, as semi-shade
90 tolerant or shade tolerant at the adult stage, the second ranks juveniles from 1 (sciaphytes
91 species) to 6 (heliophytes species). Combining these two ranking, S. aria and A. campestre
92 were the less shade tolerant species ; while U. glabra, A. pseudoplatanus and F. sylvatica are
93 the more shade tolerant ones, T. cordata, F. excelsior, S. torminalis and A. platanoides been
94 intermediate. The species were arranged from the less shade tolerant to the more shade
96
97 Sampling
98 Current-year shoot of 9 to 24 saplings of each species were sampled in July 2004 in the
100 photograph (Barthod and Epron 2005). The height range of sampled saplings was restricted
101 between 0.5 and 1.0 m to avoid ontogenetic variations in measured parameters (Niinemets
S. Barthod 5-C
Annexe C
102 2006). The current-year shoots were stored in an icebox and transferred into a fridge (4C)
103 every evening. Current-year shoots were divided into stems, petioles (or rachis) and leaf (or
104 leaflet), except for U. glabra where the leaf and the petiole cannot be analysed separately
105 because of their small size. In this study, the terms leaf or leaflet corresponds to the lamina
106 with the ribbing and without the petioles or rachis. Leaf area was measured with a leaf area
107 meter (LI-3000A, Li Cor, Nebraska, USA). Leaf dry mass was estimated after freeze drying.
108 Dry mass of other organs (current-year stems, petioles, rachis) was estimated after oven
109 drying the samples at 60C for at least 48h. Specific leaf erea (SLA, m2 g-1) was calculated as
110 the ratio between leaf area and leaf dry mass. LWR, PWR and SWR are respectively the
111 relative biomass of leaves (or leaflets), petioles (or rachis) and stems. All samples were
113
115 Construction costs of all organs (CC, g glucose g-1) were first calculated from carbon (C, g g-1)
116 and minerals (A, g g-1) contents assuming non-additional cost for nitrate reduction (Vertregt
5.077 C
118 CC = 1.041 + (1 A ) [1]
(1 A )
119 An additional cost for nitrate reduction in non-photosynthetic tissues ( 5.325 N ) with N the
120 nitrogen content of the tissue (g g-1) was also considered and was shown on the graphs (see
121 results).
122 Construction cost of the current-year shoot per unit leaf area (shoot CCA, g glucose m-2) was
123 calculated from the construction cost per unit dry mass of the leaves, petioles and stems (CCL,
124 CCP and CCS respectively), their relative contribution to the biomass of the current-year shoot
125 (LWR, PWR and SWR) and the specific leaf area (SLA, m2 g-1):
6 -C S.Barthod
Annexe C
128 Total carbon and nitrogen contents were determined with an elemental microanalyser (NCS
129 2500, Thermoquest, Italy) on the homogenized organ powder. Protein content was calculated
130 by multiplying total N by 6.25, assuming that all nitrogen was organic nitrogen. Mineral
131 content was approximated by the ash content that was determined by weighing the remaining
132 mass of an aliquote of the homogenized leaf powder after combustion in a muffle furnace at
134 A complete biochemical analyses was done on a subset of leaves saplings (4 to 16).
136 which yields the proximate chemical composition (Penning De Vries et al. 1974). The
137 procedure was adapted from Poorter et al. (1997). A 150 mg aliquot of the homogenized leaf
138 powder was extracted twice with 10 mL of a mixture containing methanol, chloroform (2/2:
139 v/v) according to Bligh and Dyer (1959). Extracts were vortexed and kept for 30 min at room
140 temperature to allow for complete solvent extraction. After addition of water in the methanol
141 chloroform mixture (1/2/2: v/v/v), the whole extract was filtered through a borosilicate filter
142 (DURAN, porosity 3 corresponding to diameter of the pores from 16 to 40m). The filtrate
143 contains the two phases: a chloroform phase at the bottom and a methanol/water phase on the
144 top. The residue remains in the filter (R1). Extractions were repeated twice.
145 The methanol phase is collected using a Pasteur pipette and kept at -20C until analysis. This
146 phase contains the soluble sugars (glucose, sucrose soluble, fructan) and the soluble
147 phenolics compounds. Soluble phenolics were measured with the Folin-Ciocalteus reagent
148 (Singleton and Rossi 1965). The chloroform phase is evaporated under nitrogen and the dry
149 residue weighed (R2). Lipids contents correspond to the mass of the residue (R2) after
S. Barthod 7-C
Annexe C
151 The residue R1 contains mainly cell walls debris and insoluble non structural carbohydrates
152 left over after extraction with chloroform/methanol. R1 was suspended in 3% HCl, and the
153 suspension was boiled for 3h at 100C. This breaks down starch, as well as the remainder
154 fructan, pectin and some part of the hemicellulose. The suspension was filtered through a
155 borosilicate filter (DURAN, porosity 3), dried, weighed and used for total carbon and
156 nitrogen determination. The residue R3 contains the crude cell walls free of non structural
157 carbohydrates. Lignin and (hemi)cellulose contents were calculated from carbon and nitrogen
158 contents of R3, and assuming an average carbon content of 530 mg g-1 for protein, 640 mg g-1
159 for lignin and 440 mg g-1 for (hemi)cellulose (Poorter et al. 1997). Organic acids and soluble
160 and insoluble non structural carbohydrates were not estimated in this study.
161
163 For each parameter and each species, mean values and standard deviations were calculated.
164 Differences in measured parameters between species were analysed by one way analyses of
165 variance (ANOVA) followed by multiple comparisons Tukeys test. Principal component
166 analysis (PCA) was used to explore simultaneously the variability of biochemical leaf traits, a
8 -C S.Barthod
Annexe C
168 Results
170 Since the nutritional preferences of the nine species were unknown, the true CC ranged
171 between a minimal value assuming ammonium nutrition and a maximal value assuming
172 nitrate nutrition and reduction in non photosynthetic organs (boxes in Fig 1). Nitrate reduction
173 in non photosynthetic organs would add an extra cost of approximately 10% in leaf and less
174 than 4% in petioles, rachis and stems. Similarly, it would increase CCA by less than 10% and
176 Construction cost of the current-year shoot per unit leaf area (shoot CCA) differed between
177 species (Fig 1a, p< 0.001) with the lowest values in T. cordata and U. glabra (CCA < 41
178 g glucose m-2, assuming ammonium nutrition) and the highest one in S. torminalis, F.
179 excelsior and A. campestre (CCA > 60 g glucose m-2, assuming ammonium nutrition). This
180 was at least partly explained by differences in leaf construction costs that significantly varied
181 among species (Fig 1b, p < 0.001) from 1.13 g glucose g-1 in U. glabra to 1.44 g glucose g-1 in
182 F. sylvatica, assuming ammonium nutrition. All values are significantly different from each
183 other except those of S. aria and A. platanoides. Petioles construction costs were significantly
184 different between species (Fig 1c, p < 0.001) and ranged between 1.20 g glucose g-1 for A.
185 pseudoplatanus and 1.34 g glucose g-1 for F. sylvatica, assuming ammonium nutrition.
186 Construction cost of rachis of compound leaves (F. excelsior) was at the lower boundary of
187 the range of those of petioles of simple leaves (1.21 g glucose g-1). Stems construction costs
188 were also significantly different between species (Fig 1d, p < 0.05) and ranged between 1.29
189 g glucose g-1 for T. cordata and 1.43 g glucose g-1 for F. sylvatica, assuming ammonium
190 nutrition. For all organs, F. sylvatica had the highest construction cost per unit of dry mass,
191 followed by S. torminalis. In contrast, U. glabra and F. excelsior had the lowest. Despite
S. Barthod 9-C
Annexe C
192 marked differences among species, there was no clear trend according to the ranking of
194
196 The petiole contribution to the biomass of the current-year shoot was negligible in U. glabra,
197 F. sylvatica and S. aria (< 5%) while petioles of the three Acer species and rachis of F.
198 excelsior accounted for more than 12% of the biomass of the current-year shoot (Fig 2a). In
199 contrast, stem accounted for less than 12% of the biomass of the current-year shoot in Acer
200 species while it largely contributed in Sorbus species, in U. glabra and in F. excelsior (>
201 16%). As expected, leaf accounted for less than 70% of the biomass of the current-year shoot
202 in F. excelsior, while it accounted for more than 83% in F. sylvatica and in U. glabra.
203 Whatever, leaf was the major part of the biomass of the current-year shoot.
204 Specific leaf area (SLA) differed markedly between species (Fig 2b, p <0.001) with highest
205 values in T. cordata (42 m2 kg-1), F. sylvatica (37 m2 kg-1) and in U. glabra (36 m2 kg-1) and
206 the lowest values in S. torminalis, A. campestre and F. excelsior with values close or below 30
207 m2 kg-1. Species which had the lowest SLA have the highest CCA. Conversely species which
208 had the highest SLA have the lowest CCA, except F. sylvatica because of high organ CC. This
209 is particularly true for the leaf which accounted for most of the mass of the current-year shoot.
210
212 Organic acids and soluble and non structural carbohydrates were not estimated in this study.
213 The sum of the 6 studied constituents accounted for 64% to 78% of the leaf mass. Contents of
214 all studied chemical constituents were significantly different between species (Fig 3a-f, p<
215 0.001). The highest leaf protein content derived from total N content was observed in T.
216 cordata (210 mg g-1) and the lowest were observed in Sorbus species (< 130 mg g-1). The
10 - C S.Barthod
Annexe C
217 highest and the lowest values of leaf minerals content differed by a factor of 4 (45 mg g-1 in F.
218 excelsior and 160 mg g-1 in U. glabra). Lipids also varied markedly from 74 mg g-1 in U.
219 glabra up to 142 mg g-1 in A. pseudoplatanus. U. glabra also exhibited the lowest content in
220 soluble phenolics compounds (12 mg g-1) while 10-fold higher values were found in A.
222 (hemi)cellulose content like F. sylvatica and S. aria. U. glabra contained very few amount of
224 The construction cost of the leaf was strongly correlated with the lignin content (positive, r =
225 +0.88, Fig 3f) and with ash contents (negative, r = -0.87c). Both lignin and mineral contents
226 were correlated together (negative, r = -0.85, data not showed). A principal component
227 analysis (PCA) was applied to the leaf traits (chemical composition, SLA, CC). The first axis
228 (Fig 4a) explains 34% of the observed variability. The main contributors of this first principal
229 axis were the lignin contents and construction costs (positive factorial coordinate) and the
230 mineral contents (negative factorial coordinate). The second axis explains 23% of the
231 observed variability. The main contributors of this second principal axis were SLA and the
232 contents in proteins and cellulose (positive coordinates) and the contents in phenols and lipids
233 (negative coordinates). The nine species were distinctively distributed on the factorial plane,
234 saplings of each species forming distinct aggregates (Fig 4b). However, the three groups of
235 species according to their shade tolerance didnt formed clusters on the factorial plane (Fig
236 4b).
S. Barthod 11-C
Annexe C
237 Discussion
239 The cost which is associated to the leaf area renewal that enables light interception and
240 photosynthetic assimilation has been defined as the amount of glucose equivalent per unit leaf
241 area that is required for growing the current-year shoot (CCA, Barthod and Epron 2005). Up to
242 now, most studies have considered the construction cost of leaves and there payback time
243 ignoring that a leaf does not function by itself but required support structures (Poorter 1994).
244 CCA adds an energetic component to the dry mass costs of deploying leaf area proposed by
245 Pickup et al. (2005). Assuming that photosynthetic carbon assimilation is well related to leaf
246 area, CCA is a rough proxy for the ratio of cost to benefit. It is though to be related to the time
247 required for a current year shoot to become a carbon source under a given irradiance. The
248 ratio of cost to benefit may be a trait related to shade tolerance because a low ratio will
249 reduced the time required for the current year shoot to repay it own cost and to become a net
250 source of carbon for the remaining parts of the saplings (Williams et al. 1989; Poorter et al.
251 2006).
252 Interspecific variation in CCA was already reported between two of the nine species studied
253 here (Barthod and Epron 2005) and the present results demonstrated that CCA differed among
254 species sharing the same environment. The amount of glucose required for deploying 1 m2 of
255 leaf area ranged between 41 and 69 g. Interspecific differences in CCA can be ascribed to
256 either morphological changes (differences in SLA or in biomass partitioning between stems,
257 petioles and leaves in the current-year shoot) or biochemical changes (differences in organs
258 construction costs). Large variations in specific leaf area (SLA) and in biomass allocation
259 within the current-year shoot were observed between species and construction cost of stems,
12 - C S.Barthod
Annexe C
261 On average, the woody stems are more expensive than leaves in this study in contrast to what
262 reported before (Poorter and Villar 1997), but this difference vanished when accounting for
263 nitrate reduction in non photosynthetic organs. Petiole CC were lower than leaf CC as already
264 reported on a few number of species (Niinemets 1998; Barthod and Epron 2005). Whatever,
265 species exhibiting high leaf CC also exhibited high stem CC and high petiole CC (Spearman
266 rank correlations, p< 0.05). This is not in agreement with the hypothesis that species that have
267 less mechanical support in their stems will require more support in the leaves (Pickup et al.
268 2005).
269 Large interspecific variations in leaf CC were already reported but these differences have
270 often been highlighted between functional group of species like herbaceous versus trees,
271 deciduous versus evergreen or angiosperm versus gymnosperm (Merino et al 1987; Griffin
272 1994; Poorter 1994; Poorter and Villar 1997; Eamus et al. 1999; Villar and Merino 2001;
273 Navas et al. 2003). It also differed in plants differing in their ecological strategy (P'yankov et
274 al. 2001a) or between indigenous and invasive species (Baruch and Goldstein 1999). Here, we
275 observed variations in saplings of temperate deciduous tree species from the same
276 environment, and the variation was quite large for leaves (1.13-1.44). This contrasts with
277 previous studies showing only weak variations between Piper species leaving in the
278 understorey (Williams et al. 1989) or between leaves of deciduous trees species (Villar and
279 Merino 2001). As the extent to which the 9 studied species take up NO3- and NH4+ was not
280 known, these values (1.13-1.44) should however be considered as a conservative estimate.
281 They fell within the range of published values for temperate woody species (Nagel et al.
282 2002).
283 However, there was no correlation between leaf CC and CCA among species despite this large
284 interspecific variation in leaf CC and despite the fact that leaves account for more than 70% of
285 the biomass of current-year shoot. The interspecific variation in CCA was mostly explained by
S. Barthod 13-C
Annexe C
286 those of SLA (r = 0.96, p< 0.001) confirming that variation of energetic requirement for leaf
287 area deployment is controlled by SLA and that SLA is more important than leaf CC for the
288 plant carbon balance (Villar and Merino 2001; Nagel et al. 2002; Wright et al. 2004).
289
291 Despite the lack of correlation between CCA and leaf CC, the large variation in leaf CC
292 suggest a large variation in the biochemical composition if the leaf of these co-occurring
293 saplings. Leaf chemical composition of the nine studied species was in the range of published
294 values for leaves of woody species from different ecosystems (Poorter and Villar 1997;
295 Pyankov et al. 2001b). U. glabra exhibited a low leaf CC and contained more minerals (ash)
296 and cellulose than other species and less lipids, soluble phenolics and lignin, i.e. more cheaper
297 constituents and less expensive one when compared with other species. The high leaf CC of F.
298 sylvatica and A. Pseudoplatanus were well related to both lignin and lipids contents.
299 Difference in leaf CC between evergreen, semi deciduous and deciduous woody species is
300 known to be well related to lipid content (Villar and Merino 2001). But most of the studied
301 species exhibited a high level of one expensive constituent (lignin, lipids, phenolics or
302 proteins) together a high level of a cheaper one (minerals, TSC), or a balance between two
303 expensive constituents or two cheaper ones. This was for instance the case for T. cordata that
304 exhibited high level of protein but low levels of lignin and phenolic, for F. excelsior that
305 exhibited high level of both ash and soluble phenolic, or for F. sylvatica that exhibited high
306 cellulose content but low ash content. Such balancing effect among leaf constituent seems to
307 be a common feature in plants (Chapin III 1989; Poorter and Bergkotte 1992). The lack of
308 interspecific variations in leaf CC in previous studies had indeed been related to negative
309 correlations between expensive constituents (Chapin III 1989). But in this study, we observed
310 negative correlations between expensive and cheap constituents (e.g. lignin and ash, r = -0.85
14 - C S.Barthod
Annexe C
311 and cellulose and soluble phenolic, r = -0.72) that may account for the large interspecific
312 variation in leaf CC. The main factors explaining interspecific variations in leaf CC were,
313 indeed, the amount of minerals and those of lignin. High mineral content was thought to
314 explain the low construction cost of tomato leaves (Gary et al. 1998) and variation in lignin
315 content accounted for the variation in needle CC with tree height in Picea abies trees
317
319 It has been suggested that difference in CCA would explained difference in the ability of
320 species to tolerate stressful conditions. Some have claimed that CC would be higher in
321 stressful habitats (Penning De Vries et al. 1974; Merino et al. 1984). This was well illustrated
322 for boreal species with species exhibiting the stress-tolerant ecological strategy of Grime
323 exhibiting the highest CC values (Pyankov et al. 2001a). Others, in contrast, have
324 hypothesized that minimizing CC would enhance carbon gain and therefore fitness, since a
325 lower CC was ascribed to a more efficient use of carbon resource. Higher fitness of invasive
326 versus indigenous species has indeed been related to lower leaf CC. This difference was even
327 more pronounced when expressed per unit area as invasive species also exhibited high SLA
328 (Nagel and Griffin 2001; Baruch and Goldstein 1999; Nagel et al. 2002).
329 It has been shown that the leaf construction cost was higher in Piper species from sunny
330 habitat (early-successional species) than in species from shaded habitat (late-successional
331 species, Williams et al. 1989). This contrasted with our results showing that F. sylvatica and A.
332 pseudoplatanus in a lesser extend, typical shade tolerant species, exhibited the highest leaf CC
333 while the lowest cost was also found in a tolerant one, U. glabra.
334 Similarly, SLA, a plant trait that account for area based processes like photosynthetic
335 assimilation and light interception (Reich et al. 1998; Wright et al. 2004), did not reflect the
S. Barthod 15-C
Annexe C
336 species temperament in this study. Two of the three shade tolerant species exhibited high SLA
337 values but one (A. pseudoplatanus) had low SLA values similar to those in shade intolerant
338 ones. This contrasted with the hypothesis that strong competition for light will favor species
340 In conclusion, and in spite of a large interspecific variation in leaf CC that mainly reflects
341 changes in lignin and mineral contents, and in CCA that was driven by differences in SLA,
342 shade tolerance of deciduous tree species at juvenile growth stage is not related to lower CCA.
343 The hypothesis that the shade tolerant species will be able to repay their construction cost
344 faster than shade intolerant ones under a given irradiance is therefore not supported by our
345 results.
16 - C S.Barthod
Annexe C
346 Acknowledgements
347 The authors thank Jacqueline Marchand, Marie-Laure Toussaint and Marielle Franchi for their
348 help in laboratory analysis. This work was partially supported by the Rseau de
349 lEcophysiologie de lArbre (INRA, France). Authors declare these experiments comply with
S. Barthod 17-C
Annexe C
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Annexe C
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20 - C S.Barthod
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S. Barthod 21-C
Annexe C
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462 Chapin T, Cornelissen JHC, Diemer M, Flexas J, Garnier E, Groom PK, Gulias J,
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22 - C S.Barthod
Annexe C
468 Figure 1
469 Mean construction cost of (a) the current-year shoot per unit of leaf area (Shoot CCA), and the
470 construction cost (CC) per unit dry mass of (b) leaves or leaflets, (c) petioles or rachis and (d)
471 stems for Sorbus aria (Sa, n=19), Acer campestre (Ac, n=19), Tilia cordata. (Tc, n=17),
472 Fraxinus excelsior (Fe, n=21), S. torminalis (St, n=9), A. platanoides (Ap, n=24), Ulmus
473 glabra (Ug, n=9), A. pseudoplatanus (Aps, n=14) and Fagus sylvatica (Fs, n=21). The species
474 were arranged according to their temperament between shade intolerant species (Sa, Ac),
475 intermediate species (Tc, Fe, St, Ap) and shade tolerant species (Ug, Aps, Fs). The lower and
476 the higher part are respectively CC calculated assuming ammonium nutrition and assuming
477 nitrate reduction in non photosynthetic organs. Vertical bars represent standard deviation (-SD
478 for ammonium nutrition and +SD for nitrate reduction in non photosynthetic organs).
479
480 Figure 2.
481 Mean relative contribution to shoot biomass (a, RM) of leaves or leaflets (grey bars), petioles
482 or rachis (black bars) and stems (white bar) and mean specific leaf area (b, SLA) for Sorbus
483 aria (Sa, n=19), Acer campestre (Ac, n=19), Tilia cordata. (Tc, n=17), Fraxinus excelsior (Fe,
484 n=21), S. torminalis (St, n=9), A. platanoides (Ap, n=24), Ulmus glabra (Ug, n=9), A.
485 pseudoplatanus (Aps, n=14) and Fagus sylvatica (Fs, n=21). The species were arranged
486 according to their temperament between shade intolerant species (Sa, Ac), intermediate
487 species (Tc, Fe, St, Ap) and shade tolerant species (Ug, Aps, Fs). Vertical bars represent
489
490 Figure 3
491 Relationships between construction cost (CC) of leaves assuming ammonium nutrition and (a)
S. Barthod 23-C
Annexe C
492 proteins, (b) phenolics, (c) minerals, (d) (hemi)cellulose, (e) lipids and (f) lignins contents of
493 leaves for Sorbus aria (Sa, white circles), Acer campestre (Ac, white squares), Tilia cordata.
494 (Tc, grey triangles), Fraxinus excelsior (Fe, grey diamonds), S. torminalis (St, grey circles), A.
495 platanoides (Ap, grey squares), Ulmus glabra (Ug, black circles), A. pseudoplatanus (Aps,
496 black squares) and Fagus sylvatica (Fs, black triangles). White symbols are used for shade
497 intolerant species (Sa, Ac), grey symbols for intermediate species (Tc, Fe, St, Ap) and black
498 symbols for shade tolerant species (Ug, Aps, Fs). Linear regression lines are drawn when
499 correlation coefficients (r) are significantly different from 0 (p < 0.05). The numbers of
500 replicates are the same than in Fig 1 and 2 for proteins and minerals, and the same than in Fig.
502
503 Figure 4
504 Principal component analyze (PCA) ordinated according to 8 leaf traits (SLA, specific leaf
505 area; CC, leaf construction cost; PROT, protein contents; CELL, (hemi)cellulose contents;
506 LIG, lignin contents; MIN, mineral contents; LIP, lipids contents; PHE, phenolic contents)
507 with axis 1 explaining 34% and axis 2 explaining 23% of the variance of all studied saplings
508 (a) projection of the 8 variables on the factorial plane and (b) projection of all saplings on the
509 same factorial plane. Species are Sorbus aria (Sa, white circles, n=7), Acer campestre (Ac,
510 white squares, n=7), Tilia cordata. (Tc, grey triangles, n=7), Fraxinus excelsior (Fe, grey
511 diamonds, n=6), S. torminalis (St, grey circles, n=4), A. platanoides (Ap, grey squares, n=9),
512 Ulmus glabra (Ug, black circles, n=4), A. pseudoplatanus (Aps, black squares, n=8) and
513 Fagus sylvatica (Fs, black triangles, n=16). White symbols are used for shade intolerant
514 species (Sa, Ac), grey symbols for intermediate species (Tc, Fe, St, Ap) and black symbols for
24 - C S.Barthod
Annexe C
516
517 100 1.6
Shoot CCA (g glucose m )
518 Ac
-2
St
Leaf CC (g glucose g )
Tc
-1
80 Sa
519
1.4 Ap
St Fs
520 Aps Fe Aps
60 Ac Fe
521 Sa Ug
Ap
1.2
522 40 Tc Ug
Fs
523 a b
20 1
524 1.5 1.6
Fs
Petiole CC (g glucose g )
-1
Stem CC (g glucose g )
-1
525
Ac St
526 Sa St Sa Ac Fs
Ap
1.3 Tc 1.4
527 Ap Aps Fe Ug
Fe Tc
528 Aps
529 c d
1.1 1.2
530 Shade intole rant Intermediat Shade tolerant Shade intole rant Intermediat Shade tolerant
spe cies species spe cies spe cies spe cies specie s
531
532 Figure 1
533
534
535
536
S. Barthod 25-C
Annexe C
537
100%
a
538
80%
539
RM (%)
60%
540
541 40% Sa Ac Tc Fe St Ap Ug Fs
Aps
542 20%
543 0%
544 50
b
545 40
SLA (m kg )
-1
546 30
2
547
20 Sa Ac Tc Fe St Ap Ug Fs
Aps
548
10
549
0
550 Shade intole rant Intermediat Shade tole rant
specie s species specie s
551
552
553 Figure 2
554
555
556
557
558
559
560
561
562
563
564
565
566
567
568
569
570
26 - C S.Barthod
Annexe C
571
572
573 300 200
Sa Proteins a Phenolics b
574 Ac
Tc 150
575 200 Fe
St
576 Ap 100
Ug
577 100
Aps 50
Fs
578
0 0
579
200 400
580 Minerals c (Hemi)Cellulose d
Concentration (mg g )
-1
594
595
596 Figure 3
S. Barthod 27-C
Annexe C
597 1.0
598 a
SLA
PROT CELL
599 0.5
600 CC
Ax 2 (22%)
LIG
601 0.0
ASH
602
LIP
603 -0.5
PHE
604
605 -1.0
606 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0
5
607 b
Sa
608 Ac
2.5
609 Tc
Axe 2 (22%)
Fe
610
0 St
611 Ap
612 Ug
-2.5
Aps
613
Fs
614 -5
615 -5 -2.5 0 2.5 5
617
618 Figure 4
619
28 - C S.Barthod
Annexes D, E et F
Annexe D :
Mesures micro-calorimtriques de la chaleur de combustion de la matire sche et du
rsidu parital.
Annexe E :
Comparaison de mthodes pour estimer le contenu en LIG et en TSC dans le rsidu
parital.
Annexe F :
Protocole pour dterminer la composition biochimique du matriel vgtal
S. Barthod
Annexes D, E et F
S. Barthod
Annexes D
Principe de la Micro-Calorimtrie
La chaleur de combustion est mesure laide dune micro bombe calorimtrique adiabatique.
Le dispositif exprimental comporte le calorimtre proprement dit (vase Dewar) dans lequel est
plac la micro bombe calorimtrique : rcipient cylindrique trs rsistant, en acier inoxydable,
hermtiquement clos par un couvercle viss.
Figure 1-D: Photographie de la micro bombe calorimtrique du calorimtre de combustion Semi-Micro 1425
de Parr Instrument.
S. Barthod 1 -D
Annexe D
C 6 H 5 CO2 H (s ) + O2 ( g ) 7CO2 ( g ) + 3H 2 O
15
2
C6 H 5CO2 H : Formule brute de lacide benzoque
(s) : solide
(g) : gaz
H benzoque = chaleur de combustion de lacide benzoque 26 435 J g-1
2 -D S. Barthod
Annexes D
( )
Qsyst = m H 2O + E Cp H 2O T
Qcal
E= m
(Cp eau T ) eau
E : masse en eau du microcalorimtre (g) capacit calorifique du calorimtre
Q cal : quantit de chaleur produite par la combustion de lacide benzoque (kJ)
m eau : masse deau introduite dans le vase Dewar (425 g)
Cp eau : capacit thermique massique de leau 4,184 J g-1 K-1
T : variation de temprature
Mesures exprimentales
Lorsque l'talonnage (mesure de la capacit calorifique du calorimtre) est termin, nous
pouvons remplacer l'acide benzoque par lchantillon et reprendre la mme procdure.
Exprimentalement, on mesure l'augmentation de temprature (T) produite par la combustion
d'une masse m de l'chantillon. Connaissant la capacit calorifique du calorimtre, on est capable
de dterminer l'nergie de combustion issue de cette substance.
Au temps t = 0, on dmarre le chronomtre et on note la temprature de l'eau dans la cuve. Un
thermomtre affichage numrique permet de lire cette temprature avec une prcision de un
centime de degr. Une fois la temprature stabilise, on procde la mise feu. Une table
traante permet de suivre lvolution de la temprature au cours du temps. La temprature
augmente rapidement.
S. Barthod 3 -D
Annexe D
22
21.5
Temprature, C
21
Temps de mise feu
20.5
20
19.5
0 5 10 15 20 25
Temps, min.
Figure 2-D : Schma et photo du thermogramme dune combustion complte. Le thermogramme se divise en
3 parties : A- la prpriode : temps durant lequel les diffrentes parties (vase, eau) atteignent lquilibre
thermique; B- la raction : temps durant lequel lchantillon brle; C- la postpriode : temps durant lequel le
systme retrouve son quilibre.
H ch)
quation 6-D : la chaleur de combustion de lchantillon (
Connaissant la masse de la pastille (m ch) de matire vgtale introduite dans la coupelle, il est
ais de calculer la chaleur de combustion de lchantillon (H ch).
4 -D S. Barthod
Annexes E
Dans cette annexe, nous dveloppons une mthode micro-calorimtrique permettant destimer le
contenu en lignines et en (hmi)celluloses dans le rsidu parital. Nous comparons nos rsultats
avec ceux obtenus en appliquant la mthode base sur le contenu carbon (Poorter and Villar
1997).
Les mthodes pour dterminer la concentration en lignine sont gnralement fastidieuses, elles
ncessitent lutilisation de composs chimiques agressifs et interfrent souvent avec dautres
composs contenus dans le matriel vgtal. De plus, les lignines sont des composs trs divers,
plusieurs calibrations (Morrison 1972) doivent tre ralises (en utilisant des standards diffrents
pour chaque espce) ce qui rend les comparaisons extrmement dlicates et coteuses. Comme il
nexiste pas de mthode simple pour obtenir de la lignine pure, nous avons choisit de dterminer
le contenu en lignine de faon rapide et simple, bien que sans doute assez peu prcises. La
premire mthode est base sur la teneur en carbone de chaque constituant de R3, la deuxime
mthode est base sur la chaleur de combustion de chaque constituant de R3. Ces deux mthodes
sont bases sur le fait que :
Le rsidu parital (R3, voir Annexe F pour lobtention de ce rsidu) est essentiellement constitu
de sucres structuraux (TSC), de lignines (LIG), de protines insolubles (qui ont prcipit durant
la premire extraction, PROT) et de minraux (MIN).
Les concentrations en sucres structuraux (TSC) et en lignines (LIG) sont calcules en partant du
principe que les LIG contiennent 0,64 g.g-1 de C, les TSC 0,44 g.g-1 (Fengel and Wegener 1989)
et les PROT en contiennent: 0,53 g.g-1 (Poorter and Villar 1997). Aprs pese du rsidu parital
(WR3), le carbone total (CR3) et lazote total (NR3) de ce rsidu sont dtermins par analyse
lmentaire.
S. Barthod 1 -E
Annexe E
La masse du rsidu R3 est gale la somme des masse des TSC, LIG, PROT et MIN contenus
dans R3 :
WR 3 = WPROT + WLIG + WTSC + WMIN
La quantit de carbone du rsidu R3 est gale la somme des quantits de carbone de TSC, LIG,
PROT et MIN contenus dans R3 :
C R 3 WR 3 = C PROT WPROT + C LIG WLIG + CTSC WTSC
quation 7-E : Calcul de la masse des LIG contenues dans R3 par la mthode du contenu en C
WR3, WPROT, WLIG et WTSC : masses de PROT, LIG et TSC dans la matire vgtale (g)
CR3, CPROT, CLIG, CTSC : teneurs en carbone de R3, PROT, LIG et TSC (g g-1)
Suivant la proportion de LIG (composs coteux) et la proportion TSC (composs peu coteux),
lnergie continue dans le rsidu parital nest pas la mme. Les chaleurs de combustion des
TSC, LIG et PROT sont dtermines partir de standards (cellulose en poudre microcristalline,
taille des particules 20 m; lignine hydrolytique et albumine bovine, respectivement).
Connaissant la chaleur de combustion et la masse du rsidu parital (WR3), la contribution de
chacun de ces trois composs au rsidu parital peut facilement tre calcule.
2 -E S. Barthod
Annexes E
Une fois sch et pes, un chantillon de 100 mg du rsidu R3 est brl dans une bombe
calorimtrique (1425, semi micro bomb calorimeter, Parr, Illinois, USA) afin de dterminer sa
chaleur de combustion (HR3, kJ g-1, Annexe D). Les chaleurs de combustion obtenues pour les
standards sont : 22,7kJ g-1 pour LIG ; 16,9 kJ g-1 pour TSC et 22,52 kJ g-1 pour PROT.
La masse du rsidu R3 est gale la somme des masse des TSC, LIG, PROT et MIN dans R3 :
WR 3 = WPROT + WLIG + WTSC + WMIN
La quantit de chaleur contenue dans le rsidu R3 est gale la somme des quantits de chaleurs
de TSC, LIG, PROT et MIN dans R3 :
H R 3 WR 3 = H PROT WPROT + H LIG WLIG + H TSC WTSC
WR3, ,WPROT, WLIG et WTSC : masses de R3, PROT, LIG et TSC dans la matire vgtale (g)
HR3, HPROT, HTSC, HLIG : chaleur de combustion de R3, PROT, LIG et TSC (kJ g-1)
Rsultats
Les valeurs obtenues avec les deux mthodes sont bien corrles (r2=0,69 pour lestimation des
LIG et r2 = 0,65 pour lestimation des TSC; p < 0,001). Toutefois, la mthode calorimtrique
double lestimation du contenu en LIG par rapport la mthode du contenu carbon (y1=1,45) et
sous-estime le contenu en TSC de 20% (y2=0,85).
S. Barthod 3 -E
Annexe E
500
[Lignines]calorimtrie (mg.g )
-1
400
300
200
y = 1,46 x + 25
2
100 r = 0,65
0
0 100 200 300 400 500
-1
[Lignines]%C (mg.g )
700
y = 0,86 x - 26
600 2
r = 0,70
[TSC]calorimtrie (mg.g )
-1
500
400
300
200
100
0
0 100 200 300 400 500 600 700
-1
[TSC]%C (mg.g )
Figure 3-E : Les rsultats des rgressions linaires entre les valeurs obtenues par la mthode de Poorter et les
celles obtenues par calorimtrie pour lestimation du contenu en lignine (en haut) et en TSC (en bas). Sur
chaque graphique sont reprsents les coefficients de la droite de rgression avec le coefficient de corrlation.
La bissectrice est trace en trait discontinu, elle sert de rfrence.
La corrlation entre ces deux mthodes dpend des valeurs standard affectes aux chaleurs de
combustion des lignines, celluloses, et protines. Contrairement aux protines et aux sucres
structuraux, les lignines sont des composs trs diversifis, de ce fait leurs teneurs en carbone et
leurs chaleurs de combustion sont trs variables. La lignine hydrolytique utilise dans la mthode
calorimtrique ne correspond pas une teneur en carbone 0,64 g g-1 applique dans la mthode
de Poorter, mais une teneur de 0,59 g g-1 (dos par analyse lmentaire). Ceci revient dire que
nous navons pas utilis le mme standard entre ces deux mthodes. Afin de rendre ces deux
mthodes comparables nous appliquons une correction : en changeant la valeur de la chaleur de
combustion affecte la lignine de 24,88 kJ g-1 (22.7 0.64 / 0.59).
4 -E S. Barthod
Annexes E
Avec cette valeur corrige de chaleur de combustion pour la lignine, les coefficients directeurs
sapprochent de 1 pour les deux relations, (Y3 = 1.01 pour les LIG et y4 = 1.07 pour les TSC).
Les diffrences de valeur entre les deux mthodes sont de lordre de 7% pour lestimation des
LIG et de 9% pour lestimation des TSC.
400
y = 1 x + 17
2
r = 0,67
[Lignines]calorimtrie (mg.g )
-1
300
200
100
0
0 100 200 300 400
-1
[Lignines]%C (mg.g )
700
y = 1 x - 25
600 2
r = 0,87
[TSC] calorimtrie (mg.g )
-1
500
400
300
200
100
0
0 100 200 300 400 500 600 700
-1
[TSC]%C (mg.g )
Figure 4-E : Les rsultats des rgressions linaires entre les valeurs obtenues par la mthode de Poorter et les
celles obtenues par calorimtrie (aprs correction de la chaleur de combustion des lignines) pour lestimation
du contenu en lignine (en haut) et en TSC (en bas). Sur chaque graphique sont reprsents les coefficients de
la droite de rgression avec le coefficient de corrlation. La bissectrice est trace en trait discontinu, elle sert
de rfrence.
Il est ainsi possible dajuster la corrlation entre ces deux mthodes sur la bissectrice (pente=1).
Cest en appliquant une chaleur de combustion de 27 kJ g-1 pour les lignines que les rsultats
obtenus avec les deux mthodes corrlent le mieux.
S. Barthod 5 -E
Annexes F
Pour toutes les analyses de composition biochimique, le matriel vgtal est pralablement sch
ltuve 50C pendant 72 h puis finement broy (broyeur bille).
Le contenu en minraux (MIN) est assimil au contenu en cendres. Les cendres sont
dtermines par gravimtrie aprs calcination (au four 550C pendant 5h) de 150 mg de
matriel vgtal.
Le carbone total Ctot et lazote total Ntot sont dtermins partir de 1mg de matire sche et
sont doss par un micro analyseur carbone/azote coupl un spectromtre de masse (NCS 2500,
Thermoquest, Italie).
Les chantillons de matire sche (broys et homogniss) sont conservs ltuve 50C afin
de minimiser lhydromtrie et quelle soit comparable pour chacun des chantillons. La pese est
ensuite effectue dans des petites coupelles dtain sur une balance sensible au mg. Chaque
chantillon passe dans une premire colonne de combustion en prsence doxygne. Les gaz
produits (CO2, H2O et oxydes dazotes) sont entrans par un flux continu dhlium dans une
colonne de raction remplie de cuivre rouge. Un pige eau la sortie du four assure
llimination de la vapeur deau. CO2 et N2 sont ensuite spars par chromatographie en phase
gazeuse avant dtre doss par un catharomtre, en rfrence des standards de teneur
lmentaire certifie.
Le contenu en protines (PROT) est calcul partir de Ntot, en considrant quil y a en
moyenne 0,16 gramme de N par gramme de protine.
N tot
PROT =
0,16
S. Barthod 1-F
Annexes F
Dyer (1959). Lchantillon et le solvant sont bien mlangs (dans des tubes a essai, ou
erlenmeyer) puis reposent 30mn temprature ambiante, afin de permettre lextraction complte.
Laddition deau dans le mlange mthanol chloroforme (1/2/2: v/v/v) produit deux phases, de
part et dautre du rsidu.
a
b
c
Figure 5-F : Photographie des 3 phases issues de lextraction eau, mthanol, chloroforme (1/2/2: v/v/v). La
phase suprieur (a) correspond la phase mthanolique (elle contient les sucres solubles (glucose, sucrose
soluble, fructane) et les composs phnoliques solubles.). La phase chloroformique (c) (en bas) contient les
composs lipidiques(phospholipides, galactolipides et strols).. Le rsidu (b) entre les deux phases.
Les deux phases et le rsidu sont ensuite filtrs sur creuset filtrant en borosilicate (DURAN,
porosit 3 correspondant un diamtre de pores entre 16 et 40m). Le filtrat (S1) contient les
deux phases : la phase mthanol/eau au dessus (d = 0,79 pour le mthanol), la phase
chloroformique au dessous (d = 1,47). Le rsidu (R1) reste dans le creuset filtrant.
Figure 6-F : Photographie de la filtration sous vide sur creuset filtrant du mlange eau, mthanol,
chloroforme (1/2/2: v/v/v).
2 -F S. Barthod
Annexes F
La phase mthanolique est prleve du filtrat avec une pipette Pasteur, cette phase est
conserve au conglateur -20C dans lobscurit jusquaux analyses. Cette phase contient les
sucres solubles (glucose, sucrose soluble, fructane) et les composs phnoliques solubles.
Les composs phnoliques solubles sont doss par spectrophotomtrie avec le ractif de Folin-
Ciocalteus selon la mthode de (Singleton and Rossi 1965). Sur une prise dessai de 50L de la
phase mthanolique sont ajouts 475L de ractif de Folin (0,25 N) puis 475 L de NaCO3
(1M). La solution repose 15 mn au bain marie 40C. Une solution de coumarine est utilise
comme standard, dont la gamme schelonne de 0 250 mg.L-1. L absorbance est lue 724 nm.
Le dosage des composs phnoliques, ncessite une lyophilisation pralable de la matire
vgtale.
La phase chloroformique contient les lipides (phospholipides, galactolipides et strols). Cette
phase est vapore sous atmosphre dazote laide dun vaporateur rotatif. Le contenu
lipidique est dtermin gravimtriquement partir du rsidu (R2) issu de lvaporation.
Figure 7-F : Photographie de lextraction sous atmosphre dazote avec vaporateur rotatif de la phase
chloroformique (issue lextraction de la matire vgtale avec le mlange eau, mthanol, chloroforme, 1/2/2:
v/v/v).
Le rsidu R1, constitu de dbris cellulaires est remis en suspension avec HCl 3%, la
suspension bout 4h 100C. Cette hydrolyse acide dcompose l'amidon, le reste de fructane, de
pectine et une certaine partie des (hmi)celluloses. La suspension est ensuite filtre sur creuset
filtrant en borosilicate (DURAN, porosit 3 correspondant au diamtre des pores de 16
S. Barthod 3-F
Annexes F
40m). Le rsidu R3 ainsi obtenu ne contient plus de sucres insolubles, il est constitu
uniquement d (hemi)celluloses, de lignines et de protines insolubles qui nont pas prcipites
durant la premire extraction. R3 est le rsidu parital.
Les protines insolubles sont calcules en divisant le Ntot du rsidu R3 par 0,16 (Poorter and
Villar 1997).
Les contenus en lignines et en (hmi)celluloses sont dtermins partir de la teneur en carbone
de R3 (analyse lmentaire) et des teneurs en carbone des protines (0 ,53 g g-1), des lignines
(0 ,64 g g-1) et des (hmi)celluloses (0,44 g g-1, Poorter and Villar 1997). Les calculs sont
dtaills en Annexe E.
4 -F S. Barthod
Annexes F
MS
Filtration
R1 S1
Phase mthanolique Phase chloroformique
Folin-Ciocalteus Evaporation
Phnols R2
Gravimtrie
Hydrolyse acide
Lipides
Filtration
R3
Figure 8-F : Schma du protocole exprimental pour dterminer la composition biochimique du matriel
vgtal. La description de ce schma est prsente en Annexe F. MS : matire sche ; C et N contenu en
carbone dtermins par analyse lmentaire ; R1, R2 et R3 rsidus obtenus lissue de filtration ou
vaporation ; S1 : substrat issu de la filtration.
S. Barthod 5-F
Rfrences Bibliographiques des Annexes
Bligh EG, Dyer WJ (1959) A rapid method of total lipid extraction and purification. Canadian
Journal of Biochemistry and Physiology 37:911-917
Fengel D, Wegener G (1989) Wood Chemistry, Ultrastructure, Reactions, Berlin
Morrison IM (1972) Improvements in the acetyl bromide technique
to determine lignin and digestibility and its application tolegumes. Journal of Sciences
Food Agriculture 23:1463-1469
Poorter H, Villar R (1997) The fate of the acquired carbon in plants: chemical composition and
construction costs. In: Plant Resource Allocation. Academic Press, pp 39-72
Singleton VL, Rossi JA (1965) Colorimetry of total phenolics with phosphomolybic-
phosphotungstic acid reagents. American Journal of Enolology and Viticulture 16:144-
158
S. Barthod
Table des Illustration des Annexes
Figures
Equations
quation 1-D: Combustion complte de l'acide benzoque ....................................................... 2-D
quation 2-D : Quantit de chaleur produite par la combustion de lacide benzoque .............. 2-D
quation 3-D : Quantit de chaleur absorbe par le calorimtre et ses accessoires................ 3-D
quation 4-D : Calcul de la capacit calorifique du calorimtre ............................................. 3-D
quation 5-D : Etat dquilibre lors de la combustion de lchantillon.................................... 4-D
quation 6-D : Calcul de la chaleur de combustion de lchantillon (H ch) .......................... 4-D
quation 7-E :Calcul de la masse de LIG dans R3 par la mthode du contenu en C ............... 2-E
quation 8-E : Calcul de la masse de LIG dans R3 par calorimtrie ....................................... 3-E
S. Barthod
Abstract
Interspecific variability and plasticity of the cost associated to the leaf area renewal in
forest species growing in natural regeneration
One of the components of shade tolerance resides in the ability of saplings to reduce carbon
loss by minimising respiratory and by optimising light interception and photosynthesis. Thus
it must exist a compromise between the reduction in respiratory losses, increase in
photosynthetic activity and development of their assimilatory area. We were interested more
particularly in modulation of the cost associated to leaf area renewal (leaves and various
structures necessary to their deployment) and we therefore characterized biochemical
(construction cost, biochemical composition) and morphological (specific leaf area, biomass
allocation) features which explain the interspecific differences and the plasticity of this cost.
The study was done in situ on saplings sampled in a large range of light environments making
it possible to characterize the interspecific variability and the plasticity of the cost associated
to the leaf area renewal. The species selected were contrasted from the point of view of their
temperament, their architecture and their foliar morphology: nine species were selected in
temperate forest (Moselle) and three in tropical forest (French Guyane). The light
microclimate of each seedling was characterized by a numerical hemispherical photograph.
The construction cost of each organ was calculated starting from its carbon content, and
corroborated by its heat of combustion (microcalorimetry).
We observed a large interspecific variability and a large plasticity of the cost associated to the
leaf area renewal. These costs do not reflect the temperament of species but their plasticity
shows that the most tolerant species are most plastic. This plasticity is more due to
morphologicals changes of the specific leaf area than to biochemical changes.
En sous-bois, la capacit des juvniles installs diminuer les pertes de carbone par
respiration et augmenter linterception du rayonnement lumineux constitue une composante
part entire de leur aptitude tolrer lombrage. Il doit donc exister un compromis entre la
diminution des pertes respiratoires, laugmentation de lactivit photosynthtique et le
maintien de la surface assimilatrice. En sintressant plus particulirement la modulation du
cot associ au dploiement des surfaces assimilatrices (feuilles et diffrentes structures
ncessaires leur dploiement) nous avons caractris les traits biochimiques (cot de
construction, composition) et morphologiques (surface spcifique, allocation de biomasse) qui
expliquent les diffrences interspcifiques et la plasticit de ce cot.
Ce travail a t ralis in situ sur des juvniles installs dans des conditions dombrage plus
ou moins intense permettant de caractriser la variabilit interspcifique et la plasticit du
cot de mise en place de la surface assimilatrice. Les espces retenues taient contrastes du
point de vue de leur temprament, de leur architecture et de leur morphologie foliaire: neuf
espces ont t choisies en fort tempre (Moselle) et trois en fort tropicale (Guyane
franaise). Le microclimat lumineux de chaque plant a t caractris par une photographie
hmisphrique numrique. Le cot de construction de chaque organe a t dtermin partir
de sa teneur en carbone, et corrobor par sa chaleur de combustion (microcalorimtrie).
Nous observons une grande variabilit interspcifique et une forte plasticit du cot associ au
dploiement de la surface assimilatrice. Ces cots ne refltent pas le temprament des
espces, en revanche, leur plasticit montre que les espces les plus tolrantes sont les plus
plastiques. Cette plasticit est plus due des modifications morphologiques de la surface
spcifique des feuilles qu des modifications de leur contenu biochimiques.