Hygiene Et Securite
Hygiene Et Securite
Hygiene Et Securite
(CESSEM)
"Intgration de lHygine et de la
Scurit lors des oprations de
dmantlement des installations
et de dcontamination de sites
industriels dangereux"
Annie LAGOUTTE
Intgration de lHygine et de la Scurit
et/ou
2009-2010
Sommaire
Introduction 1
PARTIE I - GENERALITES
1. Cadre rglementaire 4
1.1. Cadre gnral 4
1.1.1. Textes de rfrence 4
1.1.2. Plan gnral de coordination en matire de scurit et de protection
de la sant (PGCSPS) 8
1.1.3. Plan particulier de scurit et de protection de la sant (PPSPS) 11
1.2. Les rglementations spcifiques 11
1.2.1. La rglementation amiante 11
1.2.2. La rglementation dchets 13
i
4.2.2. Les risques lis aux vibrations 43
4.2.3. Les risques lis aux rayonnements ionisants 45
4.3. Les risques dorigine mcanique 51
4.3.1. Manutentions manuelles 51
4.3.2. Les manutentions mcaniques 54
4.3.3. Chutes et boulements 58
4.4. Les risques dorigine lectrique 61
4.4.1. Dfinition 61
4.4.2. Les effets 62
4.4.3. Les mesures de prvention 63
4.5. Les risques dincendie 67
4.5.1. Dfinition 67
4.5.2. Les effets 67
4.6. Les risques dorigine biologique 68
4.6.1. Dfinition 68
4.6.2. Les effets 69
4.6.3. Les mesures de prvention 69
4.7. Les risques lis lenvironnement 72
ii
6.2.2. Les quipements particuliers 102
6.2.3. Cas particuliers des appareils respiratoires 103
6.2.4. Les vtements de protection contre les produits chimiques 119
iii
Introduction
Un certain nombre de terrains industriels abandonns ou encore en activit ont subi au cours
de leur exploitation des pollutions (le plus souvent d'origine chimique) qui se sont traduites
par une contamination des sols et/ou des eaux (souterraines et superficielles). Compte tenu
des risques que ces sites prsentent pour l'homme et pour l'environnement, il faut aujourd'hui
envisager leur rhabilitation.
Cette liste nest pas exhaustive, mais volutive et doit sadapter chaque cas particulier et
chacune de ces phases sadaptera au contexte et de ce fait ne revt pas la mme importance
dans tous les cas que lon peut rencontrer, lexception du volet rglementaire, en raison de
ses implications dans le domaine de la protection de lenvironnement et de la protection de la
sant humaine, notamment celle de lhomme au travail.
1
Dfinir et appliquer une politique hygine et scurit convenable sur ces chantiers impliquent
de prendre en compte leur complexit et le caractre souvent atypique qu'ils prsentent:
C'est dire que les techniques qui sont mises en uvre sur ces chantiers sont encore en
pleine volution, et que les diffrents acteurs comme les hyginistes industriels ne
disposent encore que de connaissances fragmentaires et limites sur ce que peuvent
tre par exemple les risques d'expositions aux polluants chimiques ou les risques
d'accident.
L'analyse des risques devra non seulement permettre de rsoudre les problmes
habituels de co-activit, mais aussi intgrer le contexte culturel particulier qui verra
une entreprise de travaux publics confronte de faon exceptionnelle un risque,
chimique en l'occurrence, auquel elle n'est pas confronte de faon habituelle. Le fait
que les chantiers considrs ont une dure gnralement comprise entre quelques
semaines et quelques mois (de faon exceptionnelle suprieure un an) ne facilite pas
la prise en compte des problmes de risques professionnels.
Les chantiers de dmantlement et/ou rhabilitation de sites pollus confrontent les acteurs
de cette dpollution
des situations diverses et varies ou dangers tels que
des terrains industriels abandonns ou encore en activit sur lesquels taient (ou sont)
installes des industries polluantes qui y ont dpos, dvers, enfoui des dchets ou
des substances toxiques ou dangereuses,
des dpts de produits chimiques (lagunes de produits pteux, stocks de fts ... )
parfois situs l'cart de sites industriels,
des lieux pollus accidentellement (dversement d'hydrocarbures par exemple)
des risques tels que:
des accidents corporels (manation de gaz toxiques, explosion de substances
ractives),
la pollution des sols et des eaux (souterraines et superficielles),
le dprissement des vgtations (cultures, arbres, ... )
2
Les oprations de dcontamination de sols ont pour but d'liminer ou de neutraliser des
produits fortement toxiques pour l'environnement et donc pour l'homme.
Un simple souci de cohrence impose dj de prendre toutes les prcautions ncessaires pour
protger les travailleurs qui seront exposs ces produits, afin
- d'viter l'accident
- de mettre en place des mesures de prvention efficaces.
Au-del des aspects environnementaux que revtent ces rhabilitations, il faut porter
videmment une importance particulire la scurit et la sant des travailleurs des entre-
prises impliques dans ces oprations.
3
PARTIE I GENERALITES
1. Cadre rglementaire
1.1. Cadre gnral
1.1.1. Textes de rfrence
l'autre, le dcret 94-1159 du 26 dcembre 1994 est beaucoup plus spcifique et est
limit certaines oprations de btiment ou de gnie civil. Ce dernier texte est
d'ailleurs pris en application de la loi n 93-1418 du 31 dcembre 1993 portant
transposition de la directive europenne dite "chantiers temporaires ou mobiles".
Dans la pratique, chaque chantier devra faire l'objet d'un examen spcifique. Pour une
opration de rsorption de dpt risques o la seule activit qui est effectue est la
rhabilitation pour laquelle interviennent une entreprise de travaux publics et une
entreprise spcialise dans le reconditionnement des fts, il parat logique de faire
rfrence la lgislation sur les chantiers mobiles (dcret du 26 dcembre 1994), mme
si au sens strict la deuxime entreprise n'est pas une entreprise de travaux publics. Il
s'agit en effet d'une opration lourde dans laquelle il faudra porter une attention
particulire aux risques d'interfrences entre les deux activits.
4
En revanche si ces mmes travaux ont lieu dans une entreprise en activit, qu'il n'est
pas possible d'isoler compltement le chantier et que des risques d'interfrence entre la
production effectue sur le site et la rhabilitation existent, il conviendra de confier la
coordination gnrale des mesures de prvention l'entreprise utilisatrice (exploitant le
site) et de faire rfrence au dcret du 20 fvrier 1992.
La philosophie de ces deux dcrets est la mme, mme si les modalits d'application
diffrent dans les deux textes (en particulier quant la forme que prennent d'une part
les plans de prvention et d'autre part les PGCSPS et PPSPS) : il s'agit de penser la
prvention des risques professionnels en mme temps que la prparation des
travaux en procdant une analyse des risques pralable.
Dans le cas du dcret du 20 fvrier 1992, cette analyse des risques est de la
responsabilit conjointe des responsables des entreprises utilisatrice et extrieure(s),
la coordination gnrale tant assure par le responsable de l'entreprise utilisatrice.
Dans le cas du dcret du 26 dcembre 1994, l'analyse des risques pralable doit tre
effectue par le matre d'ouvrage et le coordonnateur qu'il a dsign, la
responsabilit de son actualisation au cours du chantier tant assure par le
coordonnateur en relation avec les entreprises.
Si les seuils de dclenchement (volume des travaux) d'un plan de prvention crit pour
le dcret du 20 fvrier 1992 et d'un plan gnral de coordination en matire de scurit
et de protection de la sant (PGCSPS) pour le dcret du 26 dcembre 1994 ne sont pas
rigoureusement les mmes, les objectifs de ces documents sont identiques. De mme,
une liste de travaux dangereux a t prvue dans les deux cas imposant l'tablissement
de ces documents spcifiques en-dessous des seuils cits ci-dessus.
Enfin dernier exemple, dans les deux cas, des inspections en commun sont prvues
pralablement l'excution des travaux, entre entreprises utilisatrice et extrieure(s)
dans un cas, entre coordonnateur et entreprises dans l'autre.
L'arrt du 19 mars 1993 fixe une liste de travaux dangereux pour lesquels, quel
que soit le volume horaire de travaux concern, l'laboration d'un plan de
prvention crit est obligatoire.
Parmi ces travaux figurent en particulier:
"les travaux exposant des substances et prparations explosives, comburantes,
extrmement inflammables, facilement inflammables, trs toxiques, toxiques,
nocives, cancrognes, mutagnes, toxiques vis--vis de la reproduction, au sens de
l'article R. 231-51 du code du travail".
5
entreprise extrieure pour tous les chantiers ( moins que les investigations
prliminaires la ralisation du chantier n'aient prouv formellement l'absence
totale de tels produits).
D'autres travaux raliss de faon courante au cours des rhabilitations de sites, tels
que ceux exposant un risque d'ensevelissement, les travaux exposant des risques
de chute de hauteur de plus de 3 mtres ou les travaux de dmolition, figurent
galement dans cette liste de travaux dangereux.
La loi n 93-1418 du 31 dcembre 1993 (dont son dcret dapplication nest autre
que le dcret n 94-1159 du 26 dcembre 1994) relative l'intgration de la scurit
et l'organisation de la coordination en matire de scurit et de protection de la
sant lors des oprations de btiment ou de gnie civil.
Outre ces principes, les entreprises intervenant sur les chantiers doivent galement
appliquer les deux principes suivants:
6
- adapter le travail l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des
postes de travail ainsi que le choix des quipements de travail et des mthodes
de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et
le travail cadenc et de rduire les effets de ceux-ci sur la sant;
- donner des instructions appropries aux travailleurs.
dclaration pralable;
Effectue par le matre d'ouvrage, la dclaration pralable est obligatoire pour
les oprations de btiment ou de gnie civil pour lesquelles :
- l'effectif prvisible des travailleurs doit dpasser vingt travailleurs un
moment quelconque des travaux et dont la dure doit dpasser trente jours
ouvrs;
- et celles dont le volume prvu des travaux doit tre suprieur 500 hommes-
jours;
- sauf dans les cas de travaux d'extrme urgence dont l'excution immdiate
est ncessaire pour prvenir des accidents graves et imminents ou organiser
des mesures de sauvetage.
registre-journal de la coordination;
Il est ouvert par le coordonnateur sur tout chantier mettant en prsence au moins
deux travailleurs indpendants ou entreprises, entreprises sous-traitantes
incluses.
7
Le coordonnateur y consigne:
- les comptes rendus des inspections communes, les consignes
transmettre et les observations particulires prcises lors de l'inspection
commune pralable aux travaux qu'il fait viser par les entreprises
concernes,
- les observations ou notifications qu'il peut juger ncessaire de faire au
matre d'ouvrage, au matre d'uvre ou tout autre intervenant sur le
chantier qu'il fait viser dans chaque cas par le ou les intresss avec leur
rponse ventuelle;
- ds qu'il en a connaissance, les noms et adresses des entrepreneurs
contractants et sous-traitants, ainsi que la date approximative
d'intervention de chacun d'eux sur le chantier, et par entreprise, l'effectif
prvisible des travailleurs affects au chantier et la dure prvue des
travaux. Cette liste est, si ncessaire, prcise au moment de
l'intervention sur le chantier et tenue jour;
- le procs-verbal de passation de consignes avec le coordonnateur appel
lui succder.
Deux autres documents sont de prote obligatoire et sont en lien direct avec la
protection de lhomme au travail. Il sagit du plan gnral de coordination en
matire de scurit et de protection de la sant (PGCSPS) et du plan
particulier de scurit et de protection de la sant (PPSPS).
8
Le PGC comprend notamment:
- les renseignements d'ordre administratif intressant le chantier et notamment ceux
compltant la dclaration pralable;
- les mesures d'organisation gnrale du chantier arrtes par le matre d'uvre en
concertation avec le coordonnateur;
- les mesures de coordination prises par le coordonnateur en matire de scurit et de
sant et les sujtions qui en dcoulent, concernant notamment:
- les voies ou zones de dplacement ou de circulation horizontales ou verticales;
- les conditions de manutention des diffrents matriaux et matriels, en particulier
pour ce qui concerne l'interfrence des appareils de levage sur le chantier ou
proximit, ainsi que la limitation du recours aux manutentions manuelles ; - la
dlimitation et l'amnagement des zones de stockage et d'entreposage des diffrents
matriaux, en particulier s'il s'agit de matires ou de substances dangereuses;
- les conditions de stockage, d'limination ou d'vacuation des dchets et des
dcombres;
- les conditions d'enlvement des matriaux dangereux utiliss;
- l'utilisation des protections collectives, des accs provisoires et de l'installation
lectrique gnrale;
- les mesures prises en matire d'interactions sur le site;
- les renseignements pratiques propres au lieu de l'opration concernant les secours et
l'vacuation des personnels ainsi que les mesures communes d'organisation prises
en la matire;
- les modalits de coopration entre les entrepreneurs, employeurs ou travailleurs
indpendants;
Lanalyse des risques conduite dans le cadre du PGCSPS sera galement utile aux
entreprises contractantes pour la rdaction de leurs PPSPS respectifs.
Bien que les dcrets du 20 fvrier 1992 et du 26 dcembre 1994 aient chacun leurs
spcificits et qu'il ne soit videmment pas possible de transposer les dispositions de
l'un l'autre, on notera quand mme qu'un plan de prvention (dispositif analogue au
PGCSPS) doit tre labor dans le cadre du dcret du 20 fvrier 1992 quand des
travaux impliquant des composs chimiques (toxiques, nocifs, etc.) sont entrepris.
9
- sauf dans le cas de travaux d'extrme urgence dont l'excution immdiate est
ncessaire pour prvenir des accidents graves et imminents ou organiser des
mesures de sauvetage.
Il comporte quatre parties:
1) Renseignements gnraux:
- nom et adresse de l'entrepreneur;
- volution prvisible de l'effectif sur le chantier;
- nom et qualit de la personne charge de diriger l'excution des travaux.
2) Premiers secours:
- consignes observer pour assurer les premiers secours aux victimes d'accidents
et aux malades;
- indication du nombre de travailleurs du chantier qui ont reu l'instruction
ncessaire pour donner les premiers secours en cas d'urgence;
- indication du matriel mdical existant sur le chantier;
- mesures prises pour assurer, dans les moindres dlais, le transport dans un
tablissement hospitalier de toute victime d'accident semblant prsenter des
lsions graves.
Lorsque ces dispositions sont dj dfinies dans le PGC, une mention de renvoi ce
plan sera faite.
10
Pour l'application des dispositions du point 4, le PPSPS:
analyse de manire dtaille les procds de construction et d'excution ainsi
que les modes opratoires retenus ds lors qu'ils ont une incidence particulire
sur la sant et la scurit des travailleurs occups sur le chantier;
dfinit les risques prvisibles lis aux modes opratoires, aux matriels,
dispositifs et installations mis en uvre, l'utilisation de substances ou
prparations, aux dplacements du personnel, l'organisation du chantier.
Il indique les mesures de protection collective ou, dfaut, individuelle,
adoptes pour parer ces risques, ainsi que les conditions dans lesquelles sont
contrls l'application de ces mesures et l'entretien des moyens matriels qui
s'y rattachent.
Compte tenu de sa trs large utilisation tout au long du vingtime sicle sous des
formes trs diverses (flocages, calorifuges, amiante-ciment, cartons, joints, etc.), la
prsence de l'amiante doit tre envisage sur tous les chantiers de rhabilitation de sites
industriels pollus. Aprs un premier train de mesures en 1977 et 1978 interdisant en
particulier l'utilisation de l'amiante pour le flocage des btiments, plusieurs textes
rglementaires ont t publis, principalement en 1996 portant sur l'interdiction de
l'amiante, la protection de la population, la protection des travailleurs, les rgles
techniques relatives aux activits de confinement et de retrait de l'amiante, les
modalits de contrle de l'empoussirement, etc. On trouvera ci-dessous les principales
dispositions de ces textes qui peuvent trouver leur application sur les chantiers.
Le dcret 96-98 du 7 fvrier 1996 relatif la protection des travailleurs contre les
risques lis l'inhalation de poussires d'amiante
11
Dans le cadre de l'tablissement du plan de prvention (obligatoire, l'amiante tant
une substance cancrogne) ou du PPSPS, chaque chef d'tablissement d'une
entreprise intervenant sur le site et dont les salaris sont susceptibles d'tre exposs
l'amiante devra procder:
- une valuation des risques;
- l'tablissement d'une notice pour chaque poste de travail ;
- la formation et l'information des travailleurs;
- la fourniture et l'entretien des quipements de protection individuelle
appropris;
- au conditionnement et au traitement des dchets.
L'arrt du 14 mai 1996 fixe les rgles techniques que doivent respecter les
entreprises effectuant des activits de confinement et de retrait de l'amiante. Il
stipule en particulier, pour toutes les interventions ralises sur des matriaux
friables, le recours des entreprises qualifies par un organisme certificateur sur la
base d'un rfrentiel technique. Cette rgle de qualification ne s'applique pas pour
les entreprises intervenant sur des matriaux non friables. Ces oprations (sur
matriau friable ou non-friable) doivent faire l'objet d'un plan de dmolition, de
retrait ou de confinement, tabli par l'entreprise en charge de ces travaux, prcisant:
- les caractristiques des quipements qui doivent tre utiliss pour la protection et
la dcontamination des travailleurs ainsi que celles des moyens de protection des
autres personnes qui se trouvent sur le lieu des travaux ou proximit;
Pour les interventions sur des appareils ou matriaux susceptibles de librer des
fibres d'amiante mais dont la finalit n'est pas de procder au retrait de cet amiante,
le chef d'tablissement de l'entreprise ralisant ces travaux doit, sur la base des
renseignements obtenus auprs du propritaire du site, procder en particulier la
12
mise en place d'quipements de protections collectives en cas d'oprations sur des
flocages ou des calorifuges contenant de l'amiante, fournir des vtements et
appareils de protection respiratoire adapts.
Sujet complexe donnant lieu une rglementation dense et parfois peu claire, qui
ncessite parfois faire appel des spcialistes dans ce domaine.
En ce qui concerne le sujet qui nous intresse aujourdhui, il va tre abord, sous forme
de conseil, au chapitre suivant.
Ces derniers :
- sont rservs aux dchets dits inertes contrairement aux centres de stockage de
classe I et de classe II,
- ne relvent que du code de l'urbanisme pour leur '" implantation et leur
exploitation (autorisation municipale) et de la police du maire pour ce qui
concerne les contrles.
Les dchets sont ainsi le plus souvent destins un stockage mal contrl.
En outre, les lois sur les dchets (loi du 13 juillet 1992 en France en particulier),
dictes notamment en application de directives europennes, donnent la priorit la
valorisation en gnral et au recyclage en particulier.
13
Dans le cas des chantiers de dmolition, cela signifie qu'il faut dvelopper et
encourager les techniques de dconstruction des btiments. Celles-ci peuvent en
effet s'avrer plus performantes, plus simples et globalement moins coteuses que
d'effectuer un tri complet aprs dmolition traditionnelle dans un centre de tri adapt.
Elles peuvent cependant n'tre que partielles et venir en complment un tri hors
chantier.
Cette restriction d'utilisation n'te pas les avantages de ces lieux. Par leur rpartition et
leur technicit de ralisation, dcharges de classe III, ainsi que les lieux de recyclage de
matriaux inertes fabricants des granulats sont les lieux conomiques d'vacuation pour
les dchets btiment.
Les dchets base minrale sont accepts dans les dcharges de classe III pour la
production de granulat recycl sous certaines conditions de propret et d'homognit,
rsultant d'une slection au moment de leur production en construction, rhabilitation ou
dmolition de btiment.
14
Au niveau de la protection de chantier, le rgime du btiment est assez bien adapt la
dmolition, pour ce qui concerne les actions de la main d'uvre, le rgime des TP est
plus proche de la ralit (dmarche et prime de risque plus adaptes). Quant aux
pratiques agricoles elles sont assez loignes de la ralit d'une telle intervention.
Aujourd'hui les spcifications dmolition, concernent principalement l'action de
dmolition et certaines techniques exceptionnelles.
Les autres actions lies la dmolition slective, sont dfinies soit par un mode
d'intervention proche de la rhabilitation de btiments, ou par un mode d'intervention de
dsamiantage et sont prises en compte de cette manire.
15
La matire premire de base de l'industrie du BTP est ainsi, aprs l'eau, la ressource
naturelle la plus consomme en France. La construction constitue un risque pour les
cosystmes aquatiques. Mais aussi, le BTP, qui est l'un des tout premiers secteurs
d'activit conomique en France, est fortement consommateur d'espace et d'nergie.
16
Sur le plan socio-conomique, la gestion des dchets de dmolition, telle que
pratique l'heure actuelle en France, se caractrise par:
- une grande diversit des acteurs intervenant d'un bout l'autre de la filire :
matre d'ouvrage, matre d'oeuvre, dmolisseur, transporteur, exploitant de
dcharge, centre de recyclage, site de transit, etc.,
- la dfinition des dchets de dmolition reste floue: ils ne sont pas clairement
identifis par la classification habituelle qui distingue les dchets mnagers ou
assimils, les dchets industriels et les dchets spciaux,
- cette catgorie de dchets est souvent "oublie" par les textes rglementaires en
matire de gestion des dchets: on peut vritablement parler d'un vide juridique
leur sujet,
On estime qu'environ 300 tonnes de matriaux par habitant sont contenues dans
l'infrastructure urbaine totale. La majorit des matriaux de construction consiste en du
sable, des gravillons, pierres et briques, bois et acier. Mais en raison de l'utilisation
croissante de mtaux et composs synthtiques dans les procds de construction, la
composition d'un btiment et donc d'une ville entire a chang depuis 100 ans. Or le
recyclage des dchets de dmolition diminue la dgradation et la dispersion des
ressources naturelles et des matires primaires ou vierges, constituant des filires de
proximit. Il faudrait donc assimiler le matriau recycl un matriau local-voire une
ressource "renouvelable" dufait de la disponibilit du bti existant. Cela implique donc
de grer la dmolition des btiments dans l'espace et dans le temps.
17
La priorit est de collecter les matires minrales sparment des autres matriaux et de
la traiter de telle sorte qu'elles puissent tre rutilises comme matriaux de
construction.
Les pouvoirs publics disposent d'un certain nombre d'outils, rglementaires ou fiscaux,
qui permettraient de dvelopper notablement les filires de recyclage des dchets de
dmolition : tude d'impact, permis de dmolition, procdure d'appel d'offres, taxation
(mise en dcharge, extraction en carrires, etc.). La loi Lalonde qui prvoit que seuls les
dchets "ultimes" pourront tre mis en dcharge partir de 2002 devrait favoriser la
fois la dmolition slective, le recyclage et le dveloppement des chantiers dits "haute
qualit environnementale", qui implique de mobiliser fortement la matrise d'ouvrage
publique.
De plus, s'il est vrai que les activits de recyclage peuvent difficilement tre implantes
en zone urbaine dense, les nuisances (bruits, poussires, effluents, vibrations) qu'elles
engendrent peuvent tre rduites grce des mesures techniques prcises.
Travaux de confortation
Ils sont en gnral effectus aprs l'intervention d'un bureau d'tude et sont raliss
par une entreprise de gros uvre spcialis.
Ils peuvent concerner le site ou les btiments voisins ou mitoyens. Quelque fois ils
concernent le btiment lui-mme, d, manire amliorer la scurit en cas de
possibilit d'croulement accidentel, ou en cas de renforcement pour l'accueil du
matriel de dmolition.
C'est un domaine pratiqu de manire assez artisanale sur tous les chantiers de
rhabilitation:
Portage manuel
Seau, brouette
Goulotte
18
Echelle monte-charge
Big-bag et conteneur roulant ou non etc.
Un chantier de dconstruction peut lui permettre de prendre d'autres dimensions:
Camion plateau
Mini-chargeur et mini-pelle
Tapis roulant
Ascenseur et monte-charge extrieur ou existant
etc.
Evacuation du chantier
Manipulation d'engin
Ce domaine consiste mettre en uvre un matriel dans un lieu sans que celui-ci y
accde par ses propres moyens. Par exemple : mise en place en tage avec une grue,
d'une pelle munie de cisaille, ou d'un BRH, ralisation de rampe d'accs mcanique
etc.
19
PARTIE II PREVENTION ET SECURITE
La prvention est une dmarche vers l'objectif de scurit, elle est l pour combattre
les risques par la connaissance de ces risques, par leur mesure, par la mise en place et
le suivi d'actions destines les rduire.
La scurit du travail, malgr l'attention qu'on lui porte depuis des annes, demeure
une proccupation grave dans tous les pays, quel que soit le stade de leur
dveloppement industriel ou conomique.
Tout membre du personnel intervient son niveau dans la fonction scurit, c'est
l'ide d'implication des hommes vis--vis de la scurit.
20
Pour que la scurit soit assure, il est ncessaire de runir plusieurs conditions:
- du personnel qualifi en nombre suffisant, form et sensibilis en matire de
scurit et dont les connaissances sont maintenues jour,
- des matriels adquats en bon tat de fonctionnement,
- des procdures de fonctionnement tudies en tenant compte de la scurit,
rvises chaque fois que ncessaire et scrupuleusement appliques.
La diminution des risques ne s'obtient pas que par la contrainte, mais par une
volution des raisonnements et des comportements qui vont dans le sens d'une
meilleure scurit.
Si PREVENIR c'est:
C'est donc:
anticiper, rechercher les dangers, les risques, les prises de risques, les
dysfonctionnements et leurs origines,
21
Mais PREVENIR c'est aussi:
Concrtement sur le terrain, cette prvention conduit l'application d'un certain nombre
de rgles.
22
4. Prvention des risques
En matire de prvention des risques professionnels, la rglementation met laccent sur la
ncessit de procder une analyse approfondie des risques lis aux activits.
Dans le cas prcis des rhabilitations de sites industriels pollus, les difficults
spcifiques ces chantiers
chantiers temporaires confrontant les entreprises intervenantes des risques
particuliers dont elles ne sont pas forcment familires
mconnaissance ou connaissance limite de certains paramtres dont linfluence peut
tre dterminante sur les conditions de travail,)
rendent encore plus cruciale cette analyse.
L'exercice d'une activit peut tre perturb par l'apparition d'un vnement indsirable
aux consquences ngatives, tels des accidents corporels. L'activit en question est
soumise des risques.
23
Comme lexige la rglementation de mise en place de mesures de prvention efficaces, la
dmarche implique :
un recensement des dangers, ceux-ci tant des caractristiques inhrentes aux
matriels, aux produits ou aux procds, lhomme et son environnement au
travail.
Une estimation de la probabilit doccurrence de lvnement redout
(manifestation du danger qui entrane une exposition) ou risque et de la gravit
des consquences.
Une analyse des risques pertinente fournira les outils de prvention les plus efficaces.
24
4.1. Les risques dorigine chimique
Dfinition gnrale
A pour origine les produits chimiques, substances ou prparations prsentes sur le
lieu de travail ltat de solides, de liquides, de gaz ou vapeur, et darosols
solides (poussires, fumes) ou liquides (brouillards).
Dangers lis aux produits chimiques Risques lis aux produits chimiques
Ils sont lis : Ils sont lis :
leurs proprits physico-chimiques, une altration de la sant
toxicologiques et cotoxicologiques (intoxications, irritations, brlures,
aux ractions chimiques entre lsions, ) lis leurs proprits
produits incompatibles toxicologiques ;
aux conditions de leur mise en uvre des incendies ;
des explosions ;
des asphyxies
une pollution de lenvironnement
Les diffrents effets dun produit chimique sur lorganisme sont dus
- aux caractristiques des produits (proprits physiques, chimiques ... ) ;
- aux conditions d'introduction du toxique dans l'organisme (dose absorbe,
dure, frquence, voie d'administration ... ) ;
- aux facteurs individuels (caractristiques gntiques, tat immunologique,
hormonal, ge, sexe ... ) ;
- aux facteurs environnementaux (temprature, pression atmosphrique,
lumire, bruit, facteurs sociaux, association d'un ou plusieurs composs
chimiques ... ).
25
C'est la voie de pntration la plus frquente sur le lieu de travail, les
polluants pouvant tre intimement mlangs l'air ambiant.
Les poussires, suivant leur granulomtrie, sont piges des niveaux
diffrents dans les voies respiratoires, les plus grosses tant stoppes au
niveau des voies respiratoires suprieures, les plus fines pouvant atteindre
les alvoles pulmonaires.
Les vapeurs et les fumes peuvent traverser la paroi pulmonaire et se
retrouver dans le circuit sanguin. Certaines d'entre elles peuvent provoquer
des lsions sur les muqueuses respiratoires.
- L'intoxication aigu
On parle d'intoxication aigu lorsque les effets se produisent aprs une
exposition au produit chimique de courte dure sur une priode de moins de
24 heures et qu'il ya absorption rapide du produit.
Les effets successifs une telle intoxication sont immdiats (vomissements,
maux de tte, malaises, brlures, arrts respiratoires qui peuvent entraner la
mort...) mais des effets retards peuvent aussi tre observs.
- L'intoxication chronique
On parle d'intoxication chronique lorsque les effets se produisent aprs une
exposition au produit pendant des priodes longues ou rptes.
Les manifestations cliniques apparaissent soit lorsque la concentration en
toxique dans l'organisme augmente progressivement jusqu' l'obtention
d'une concentration suffisante, soit parce que les effets engendrs
s'additionnent sans que le toxique se soit accumul dans l'organisme. A des
effets immdiats conscutifs chaque exposition peut s'ajouter un effet
long terme.
26
- Mutagnes
Substances et prparations qui, par inhalation, ingestion ou pntration
cutane, peuvent produire des dfauts gntiques hrditaires ou en aug-
menter la frquence.
- Toxiques pour la reproduction
Substances et prparations qui, par inhalation, ingestion ou pntration
cutane, peuvent produire ou augmenter la frquence d'effets indsirables
non hrditaires dans la progniture ou porter atteinte aux fonctions ou
capacits reproductives.
- Corrosives
Substances et prparations qui, en contact avec des tissus vivants, peuvent
exercer une action destructrice sur ces derniers.
- Irritantes
Substances et prparations non corrosives qui, par contact immdiat,
prolong ou rpt avec la peau ou les muqueuses, peuvent provoquer une
raction inflammatoire.
- Sensibilisantes
Substances et prparations qui, par inhalation ou pntration cutane,
peuvent donner lieu une raction d'hypersensibilit telle qu'une exposition
ultrieure la substance ou la prparation produira des effets indsirables
caractristiques. Ces produits sensibilisants sont l'origine des allergies.
Ce phnomne allergique se droule en deux tapes :
o la sensibilisation: lors d'une exposition qui n'est pas ncessairement
la premire, l'organisme va mmoriser une raction anormale qu'il
dclenchera lors de tout contact futur;
o l'allergie : suite cette sensibilisation, tout contact avec le produit
dclenchera une raction de la peau ou, dans certains cas, du systme
respiratoire. Ces ractions sont plus ou moins fortes, effets
immdiats ou retards.
Mesures de prvention
27
On distingue :
- les valeurs limites d'exposition ou VLE : valeurs plafonds mesures sur une
dure maximale de 15 minutes en fonction de la nature du risque, des
conditions de travail et des possibilits techniques de mesurage. Leur respect
permet d'viter le risque d'effets toxiques immdiats ou court terme;
28
La mise en uvre dquipements de protection individuelle
Elle consiste :
choisir les quipements adapts ;
dfinir les rgles dutilisation ;
assurer lentretien et le remplacement de ces quipements.
29
La formation des intervenants
Elle peut tre axe sur les mesures dhygine respecter, sur la bonne
utilisation des quipements de protections individuelles, sur les codes relatifs
ltiquetage, sur les procdures durgence respecter, les risques lis aux
proprits toxicologiques et cotoxicologiques des produits, etc.
La rglementation fixe des obligations concernant la formation lors de
lexposition au benzne, au plomb mtallique et ses composs, aux gaz de
fumigation, aux agents cancrognes.
Cette valuation des risques peut donc s'avrer une opration trs complexe pour
certaines oprations.
30
Plusieurs types de situations peuvent se prsenter:
La pollution est parfaitement connue (dans le cas par exemple d'un dversement
accidentel provenant d'un camion ou d'une cuve de stockage). L'valuation des
risques sera construite partir de la fiche de donnes de scurit et les
entrepreneurs en charge de l'opration pourront dfinir leur systme de gestion
du risque (technique opratoire, valuation des expositions, protection
collective, protection individuelle, etc.) en fonction de ces donnes de base.
L'incertitude sur la nature de la pollution est faible. Une telle situation peut se
rencontrer sur un site industriel rcent ou dont l'historique est bien connu et
pour lequel on dispose d'une bonne connaissance de la pollution. Malgr la
faible probabilit d'une dcouverte inattendue, le cas chant, l'valuation des
risques devra prendre en compte la ncessit de la mise en place d'une
procdure de vigilance (suspension provisoire des travaux jusqu' plus ample
information quant la nature et au danger des produits dcouverts).
Seul un recensement des principes sera ralis ici, illustr par l'exemple prcis
du traitement des fts.
L'ouverture des fts par exemple est une opration qui peut la fois
provoquer des brlures chimiques dues aux claboussures et l'inhalation de
substances dangereuses. Si des liquides sont rpandus, la concentration
atmosphrique des polluants augmentera en mme temps que l'exposition des
travailleurs. Que ce soit pour une prise d'chantillons ou des fins de
reconditionnement, les fts devront donc tre ouverts en minimisant le risque
de projection et en vitant de dtriorer l'enveloppe. Une ouverture de taille
rduite est suffisante pour un transfert par pompe dans un ft neuf, si l'tat du
ft d'origine le ncessite. Si le reconditionnement doit tre effectu distance
dans une installation spcialise mise en place sur le site, en rduisant la taille
de l'ouverture on minimisera le risque de rpandre la pollution pendant le
transfert.
31
On privilgiera donc l'ouverture par les orifices prvus (bondes)
ventuellement l'aide d'appareils pneumatiques, ou par des outils anti-
tincelants en vitant tout choc et en se protgeant avec un cran des
projections ventuelles. De mme, la prise d'chantillons se fera au moyen de
cannes d'chantillonnage. On prvoira aussi tous les moyens ncessaires
(leves de terre, matriau absorbant) pour viter que des produits s'chappant
de fts dtriors ne polluent davantage le site en augmentant ainsi les risques
de contamination, d'exposition ou d'accident.
Sur les chantiers de rhabilitation comme sur tous les lieux de travail, la
primaut doit tre donne la protection collective. Cependant les contraintes
des chantiers, particulirement pour les oprations d'extraction ou d'ouverture
de fts, ainsi que la connaissance souvent lacunaire des expositions
potentielles, font que le recours la protection individuelle dans le domaine
respiratoire est souvent indispensable. Par ailleurs le port de vtements
spciaux, gants, casques, etc. est le plus souvent indispensable.
32
Un chapitre spcial (6.2. La protection individuelle) est consacr ce sujet: la
protection individuelle est un outil utile, mais qui gnre des contraintes et
dont l'efficacit n'est pas absolue. Il convient d'en connatre les limites pour
pouvoir l'utiliser de faon raisonnable et efficace.
La formation devra tre adapte chaque chantier. L'accent devra tre mis sur
quelques points essentiels tels que:
- les caractristiques principales des produits chimiques, en insistant en
particulier sur les incompatibilits de certains mlanges;
- les procdures de dcontamination et d'vacuation d'urgence;
- les premiers secours aux blesss;
- l'utilisation des quipements de protection individuelle, et en particulier
les rgles de port efficace des appareils de protection respiratoire.
S'agissant de chantiers pour lesquels les techniques voluent rapidement
(souvent diffrentes entre le dbut du chantier et la fin), il ne faut pas considrer
que la formation a t dispense une fois pour toutes: elle doit tre sans arrt
adapte aux ralits du chantier.
33
4.1.2. Les explosions
Explosions darosols
Pour que des poussires ou des brouillards puissent exploser, il faut :
- des poussires ou brouillards de matires combustibles;
- un comburant dans une certaine proportion;
- une source d'inflammation ou une temprature d'auto-inflammation.
De plus:
- les poussires doivent tre en suspension dans l'air et former un nuage;
- la prsence d'un confinement est ncessaire;
- la concentration en poussires doit tre comprise entre la LIE et la LSE.
34
Les mesures de prvention
35
Parmi ces mesures, on note:
l'interdiction des travaux "par points chauds" sauf si des prcautions
particulires sont prises avec mise en place de la procdure du "permis
de feu" ;
l'interdiction de fumer et d'utiliser certains moyens de chauffage ;
le calorifugeage des surfaces chaudes;
les appareils ou objets susceptibles de produire des tincelles d'origine
mcanique doivent tre proscrits ou tudis pour viter ces tincelles
(emploi d'outils anti-tincelants par exemple, captage ou rtention des
particules susceptibles de produire des tincelles par choc ... ) ;
la limitation des sources d'inflammation ce qui est indispensable aux
besoins de l'exploitation des installations lectriques;
l'emploi d'un matriel utilisable en atmosphre explosible
conformment la rglementation ;
la suppression des tincelles provenant de dcharges d'lectricit
statique par humidification de l'air, utilisation de produits conducteurs
et antistatiques sur les EPI (quipements de protection individuels),
mise la terre et tablissement de liaisons quipotentielles, diminution
des vitesses d'coulement des liquides et des gaz, rduction des hauteurs
de chute de liquides inflammables dans les rservoirs, interdiction de
dversement en pluie, neutralisation des charges par ionisation de l'air,
etc. ;
la suppression des points chauds, retours de flamme, tincelles de
moteur lectriques par utilisation de moteurs Diesel rpondant des
spcificits rglementaires;
l'interdiction d'utilisation d'metteurs d'ondes lectromagntiques (radio,
radar ... ).
Des mesures de protection contre l'explosion doivent aussi tre mises en
uvre afin de rduire ou j'attnuer les effets engendrs (vents,
extincteurs dclenchs ... ).
36
Le risque d'explosion d'une poche de mthane libre par les travaux de
rhabilitation doit tre envisag au cours de la prparation des diffrents plans de
prvention : l'historique du site, mais aussi des sondages pralablement au
chantier ou pendant son droulement peuvent fournir des indications en ce sens.
Dfinition
Les effets
Un individu atteint d'asphyxie rapide est incapable de reconnatre les faits, ainsi
que la nature et le degr de ses difficults. Une squence de ractions anormales,
passant inaperue de la victime, se produit et conduit la perte de connaissance
dans un temps de quelques minutes au plus.
37
Lorsque la diminution d'oxygne se fait progressivement, le sujet a le temps de
percevoir le phnomne d'asphyxie, mais il est cependant souvent devenu
incapable de se porter secours lui-mme.
La teneur en oxygne
si la concentration en oxygne est infrieure 19 %, la pntration ne devra
s'effectuer qu'avec un quipement de protection respiratoire isolant;
La toxicit de latmosphre
En cas de suspicion de prsence d'un gaz toxique (monoxyde de carbone,
hydrogne sulfur, etc.) on pourra utiliser des dtecteurs spcifiques ou
d'autres types de dtecteurs (tubes colorimtriques, infrarouge, etc.).
Si un risque est dtect, la pntration en zone ne pourra avoir lieu qu'aprs
assainissement du volume intrieur par ventilation (captage ou dilution de la
pollution). La pntration dans la zone ne pourra avoir lieu qu'aprs qu'un
nouveau contrle aura montr le caractre satisfaisant de l'atmosphre
l'intrieur de la zone. En cas de risque permanent (venue naturelle de
polluant), on procdera un assainissement permanent pendant toute la dure
des travaux. En cas de ncessit, le travailleur ne pntrera que sous protection
respiratoire isolante.
La personne qui pntre en atmosphre confine doit tre surveille en
permanence, encorde l'aide d'un baudrier de scurit, et le surveillant
extrieur doit disposer d'un quipement permettant de lui porter secours
(dispositif d'appel, appareil respiratoire isolant autonome, etc.).
38
Applications aux cas de rhabilitation de sites industriels pollus
Le travail en atmosphre confine et le risque d'asphyxie (ou d'exposition des
polluants chimiques) correspondant la pntration dans des capacits, des
racteurs ou des stockages abandonns concernent les travailleurs employs sur
les chantiers de rhabilitation de sites industriels pollus au mme titre qu'ils
concernent les travailleurs de l'industrie en gnral. Les mmes rgles de
prvention peuvent donc s'appliquer.
Dfinition
Le bruit est une vibration du milieu dans lequel il se propage. Ce milieu peut tre
gazeux, liquide ou solide. La propagation se fait par ondes.
Il est associ une sensation de gne ou de dsagrment. L'Organisation
internationale de normalisation (ISO) le dfinit comme "un phnomne
acoustique produisant une sensation auditive considre comme gnante et
dsagrable".
Le bruit est compos de sons.
Le son se caractrise par :
- Sa hauteur, qualit qui permet de distinguer un son grave d'un son aigu. Le
nombre de vibrations par seconde du milieu dtermine la hauteur du son. Ce
nombre s'appelle frquence du son. La frquence s'exprime en Hertz (Hz). La
hauteur du son crot avec la frquence.
-
- Son intensit, qualit qui permet de distinguer un son faible d'un son fort.
L'intensit s'apprhende par son niveau; ce dernier s'exprime en dcibels (dB).
L'oue humaine est plus sensible aux sons de moyenne frquence qu'aux sons
de basse ou de trs haute frquence. Pour tenir compte de cette sensibilit, on
affecte aux niveaux physiques rels des sons mesurs un systme de
pondration fonction de la nature des sons entendus. Le systme de
pondration A est le plus utilis. L'unit psychophysiologique employe est le
dB(A).
39
Pour une personne ontologiquement normale, le seuil d'audition 1000 Hz est
conventionnellement fix 0 dB. On convient galement qu' cette mme
frquence le niveau d'inconfort est atteint 120 dB.
Les niveaux sonores se composent selon une loi interne trs diffrente de
l'addition ordinaire. Ainsi, lorsque deux machines identiques fonctionnent
simultanment, le fait d'en arrter une diminue le niveau rsultant de 3 dB
seulement.
Latteinte auditive
40
La surdit s'accompagne en gnral de :
- recrutement : il s'agit d'hypersensibilit aux variations de niveau sonore;
- sifflements ou bourdonnements d'oreilles;
- troubles au niveau de la comprhension des messages sonores, notamment
verbaux.
Il existe d'autres types de surdits n'affectant que l'oreille moyenne.
Contrairement la surdit de perception, ils peuvent tre oprs ou corrigs.
Autres consquences
Le bruit, signal d'un danger crateur de stress et d'angoisse, est cause de
fatigue et il agit sur les systmes nerveux, cardio-vasculaire et digestif. long
terme, des problmes de sant peuvent apparatre : apparition et volution
d'hypertension artrielle, maladies cardiaques, dsordres de la digestion,
ulcres d'estomac, etc. Ce stress est cause de difficults et de perturbations du
sommeil. Il peut provoquer une rduction de l'activit immunologique de
l'organisme qui le rend plus vulnrable aux infections de toutes sortes.
Mesures de prvention
Les mesures de prvention des nuisances lies au bruit en milieu professionnel
sont destines rduire le bruit de manire ce qu'il ne prsente pas de risque
pour la sant du personnel, notamment pour l'oue.
Le niveau compatible avec la protection de l'oue est fix 85 dB(A) pour une
exposition sonore quotidienne ( 135 dB pour la pression acoustique de crte).
Les diffrentes mesures de prvention mettre en place sont :
Contrle de lexposition
Il consiste en l'identification des personnes exposes au bruit par estimation ou
par mesurage. Il permet d'identifier les personnes exposes des niveaux
sonores quotidiens suprieurs ou gaux 85 dB(A) ou une pression
acoustique de crte suprieure ou gale 135 dB.
S'il se rvle ncessaire, le mesurage sera dfini dans un document.
La protection collective
Elle peut tre ralise:
41
- par isolation acoustique ou vibratoire: ralisation d'encoffrement de
machines, d'crans acoustiques, de cabines insonorises, de montages anti-
vibratiles, etc. ;
- par traitement acoustique ou insonorisation des locaux.
La protection individuelle
Pour plus de 85 dB(A) ou pour une valeur de crte de plus de 135 dB, ils
doivent obligatoirement tre mis la disposition des salaris si une protection
collective ou des mesures d'organisation du temps de travail ne sont pas
ralisables.
Pour plus de 90 dB(A) ou pour une valeur de crte de plus de 140 dB, le port
de ces protecteurs est obligatoire.
Par ordre de priorit, on tentera de recourir la rduction du bruit la source,
la prvention technique collective puis, en dernier recours, la protection
individuelle.
Pour tre efficace et totalement prventif, le protecteur individuel de l'oue
convenablement choisi doit tre port pendant toute la dure de l'exposition
potentiellement traumatique.
La prvention mdicale
Elle est obligatoire pour les personnes affectes des travaux comportant une
exposition sonore quotidienne suprieure ou gale 85 dB(A).
42
Application aux cas de rhabilitation de sites industriels pollus
Sur les chantiers de rhabilitation de sites industriels pollus, les machines (de
criblage, de reconditionnement des dchets, de traitement des terres pollues, etc.)
doivent tre considres comme telles et faire l'objet de traitements adquats
(encoffrement, crans acoustiques, insonorisation).
Il faudra prendre en compte de faon imprative d'ventuelles consquences de la
co-activit non pas tant pour les nuisances sonores en elles-mmes, qui peuvent
en gnral tre traites selon les mthodes habituelles, que pour les consquences
en termes d'accidents entranes par la non-perception du danger ou des signaux
d'avertissement. On peut en particulier signaler les risques lis la circulation des
engins ou leur volution dans leur zone de travail. Des rponses doivent tre
apportes en termes de vigilance accrue, d'tablissement de rgles de circulation
prcises ou d'interdictions de sjour dans certaines zones.
Dfinitions
On distingue les vibrations transmises :
- au systme main bras: elles rsultent de l'utilisation de machines portatives ou
guides la main (brise bton, burineurs, meuleuses ... ) ;
- l'ensemble du corps : elles sont surtout prsentes sur les vhicules, engins de
chantier, chariots de manutention, grues, ponts roulants, etc. (vibrations
transmises par les siges) mais aussi sur les machines industrielles travaillant
poste fixe (vibrations transmises par le plancher sur lequel se tiennent les
oprateurs).
Les effets
Les travailleurs dont les mains sont rgulirement exposes des vibrations
leves peuvent souffrir de diffrents types de troubles au niveau des membres
suprieurs :
- perturbation de la circulation sanguine;
- atteintes du systme nerveux et des muscles ;
- pathologies du poignet et du coude.
43
Au dbut de la maladie, le travailleur prouve des picotements dans les
doigts la fin du poste. Si l'exposition rgulire continue, la personne peut
souffrir d'attaques priodiques au cours desquelles les doigts changent de
couleur aprs une exposition au froid.
- Les atteintes du systmes nerveux peuvent tre simultanes ou non aux
perturbations de la circulation sanguine. Elles se manifestent sous la forme
d'une atteinte des mcano-rcepteurs qui se traduit par une diminution de
la sensibilit au chaud, au froid et du toucher.
- Les troubles osto-articulaires du poignet et du coude. La maladie de
Kienoock est une ncrose du semi-lunaire (os carpien). L'os
insuffisamment irrigu se fragilise. Cette pathologie, peu frquente, peut
tre trs invalidante et ncessiter une intervention chirurgicale au niveau
du poignet. Au niveau du coude, peut se dvelopper une arthrose qui se
caractrise par une hyper-ossification des insertions des tendons (becs de
perroquet) et peut se manifester par une limitation des mouvements
d'extension ou de flexion du bras.
Mesures de prvention
Elles consistent en des mesures techniques. Elles doivent permettre de rduire les
vibrations la source et entre la source et l'oprateur (transmission des
vibrations).
44
Concernant les vibrations transmises l'ensemble du corps, les mesures
prendre consistent niveler les irrgularits du terrain et rduire la vitesse au
passage des obstacles.
Sur ces chantiers, le principal risque li aux vibrations est l'utilisation de quelques
machines tenues la main et d'engins d'excavation et de manutention. Les
mesures de prventions rsumes dans la partie prcdente consacre aux
rponses de prvention habituelles sont adaptes ces cas particuliers.
Dfinitions
Les substances radioactives sont des substances qui possdent des atomes
instables.
En s'acheminant vers une forme stable, ces atomes se dsintgrent en mettant des
particules ionisantes.
- particules alpha : ce sont des noyaux d'hlium mis par les lments
lourds;
45
- photons gamma : ce sont des rayonnements lectromagntiques souvent
mis en mme temps que les particules alpha et bta;
Elles ne laissent pas "fuir" les substances qu'elles contiennent sauf en cas
d'agressions mcaniques et thermiques de svrit exceptionnelle.
46
La contamination externe des surfaces par des poussires
radioactives peut entraner, lorsqu'elle n'est pas fixe, la mise en
suspension dans l'air de poussires radioactives.
contamination interne
La contamination interne de l'homme est l'absorption de telles
substances par ingestion, inhalation ou par voie cutane. Elle a pour
consquence une irradiation interne.
L'action des rayonnements ionisants sur les tissus vivants s'exerce au niveau des
molcules qui constituent les cellules. Ils peuvent provoquer des ractions
chimiques anormales, des modifications ou des destructions de molcules. Il peut
s'ensuivre, pour des irradiations importantes, des irritations, des brlures (ou
radiodermites) de la peau, des ncroses, des cataractes et des cancers, etc.
Les effets biologiques des rayonnements ionisants sont lis directement aux doses
reues et la dure des expositions pendant lesquelles ces doses sont subies.
Ainsi, une mme dose prise en quelques minutes ou en quelques heures est
considrablement plus dangereuse que si elle est tale sur quelques semaines ou
sur quelques annes.
Il s'agit de doses reues sur tout le corps. Les mmes doses d'exposition, tales
sur plusieurs annes, peuvent ne pas entraner de dommages apparents.
Mesures gnrales
47
Cette rglementation repose sur les principes suivants:
- suivi mdical
48
Une ventilation adapte doit tre prvue et l'air rejet l'extrieur doit tre
filtr.
49
veiller la dcontamination du matriel qu'il soit fixe ou mobile (les
objets mobiles, les matriels dlicats, les vtements doivent tre
gnralement traits dans des stations spcialises)
Dans la majorit des cas, la contamination radioactive d'un site industriel pollu
sera connue des services spcialiss ou bien l'enqute prliminaire la ralisation
des travaux permettra de mettre en vidence cette pollution, ou de la suspecter.
Dans ce cas, les travaux seront entrepris sous le contrle de l'ANDRA (Agence
nationale pour la gestion des dchets radioactifs) qui dictera les rgles techniques
et sanitaires qui devront tre suivies au cours de la rhabilitation. Les lments de
prvention gnraux, propres au travail en prsence de rayonnements ionisants
pourront alors tre mis en uvre.
Cependant les produits enfouis dans les anciens dpts de dchets industriels sont
en gnral inconnus.
Pas plus qu'on ne connat prcisment la nature des produits chimiques qui y ont
t enfouis (que ce soit au cours de leur exploitation normale ou de faon
incontrle au cours des annes qui ont suivi), on ne dispose d'indications sur la
prsence de produits radioactifs qui pourraient s'y trouver (molcules marques,
sources radioactives, etc.). Les enqutes ralises au cours du diagnostic
prliminaire permettront dans certains cas, en fonction de la provenance des
produits qui ont t entreposs, de suspecter la prsence de ces produits
radioactifs, et d'associer l'ANDRA la gestion de la rhabilitation.
50
Les travaux devront videmment tre suspendus immdiatement (mesures
conservatoires mises part) au moins dans la zone de dcouverte, jusqu'
expertise spcialise.
De nouvelles procdures d'intervention devront alors tre dfinies intgrant la pr-
sence de ces produits radioactifs.
Dans le cas d'anciens sites industriels dont l'exploitation a cess depuis un temps
plus ou moins long, il conviendra, pralablement l'excution des travaux
d'interroger la CIREA (Commission interministrielle des radiolments
artificiels) sur la prsence de sources scelles ou non scelles dans les locaux
concerns
Caractristiques de la charge
- dimension ou masse de la charge trop leve;
- encombrement ou difficults de prhension de la
- charge;
- quilibre instable de la charge ou risque de dplacement du contenu ;
- la charge est place de telle faon qu'elle doit tre tenue ou manipule
distance du tronc ou avec une flexion ou une torsion du tronc;
- du fait de son aspect extrieur et/ou de sa consistance, la charge est
susceptible d'entraner des lsions pour le travailleur (notamment en cas de
heurt)
51
Caractristiques lies au type de travail
- efforts physiques sollicitant notamment le rachis, trop frquents ou trop
prolongs ;
- priodes de repos physiologique ou de rcupration insuffisantes ;
- distances trop grandes d'lvation, d'abaissement ou de transport ;
- cadence impose par un processus non susceptible d'tre modul par le
travailleur
Les effets
Une mauvaise organisation des manutentions manuelles peut avoir pour
consquences :
- des crasements, coupures, piqres, brlures, fractures, contusions ;
- des atteintes de la colonne vertbrale: douleurs, lumbagos, sciatiques,
hernies discales;
- des atteintes musculaires et articulaires: inflammation des tendons,
dchirures musculaires, luxations, entorses;
- des troubles cardiaques ou circulatoires dus la fatigue ...
52
- l'amnagement du poste de travail: mise disposition d'aides mcaniques
ou d'accessoires de prhension, d'quipements de protection individuelle,
mise niveau des charges, espace de travail dgag, plans de travail
bonne hauteur ... ;
- l'alternance des tches, l'adquation des effectifs avec des tches raliser,
l'agencement des pauses, l'organisation vitant le travail isol ... ;
- un bon entretien du matriel utilis et des sols;
- un respect des limitations du poids des charges:
d'aprs la loi, un travailleur ne peut tre admis porter de faon habituelle
des charges suprieures 55 kg que s'il est reconnu apte par le mdecin du
travail sans que ces charges soient suprieures 105 kg. En complment
de cette obligation, il est recommand d'appliquer les prescriptions de la
norme X 35.109 fixant des limites acceptables de port de charges en tenant
compte de la masse transporte, de la frquence du transport, de la distance
parcourue, des conditions de parcours, du soulvement ventuel ainsi que
de l'ge et du sexe du sujet. De plus, les dispositions rglementaires
particulires applicables aux femmes et aux jeunes travailleurs concernant
les limitations de charge doivent tre adoptes
De la mme faon qu'on n'imagine pas que dans une installation industrielle
classique des amnagements ne soient pas effectus pour les oprations de manu-
tention de bidons, fts, etc., il ne serait pas acceptable que le caractre provisoire
du chantier soit un frein la conception de dispositifs permettant le dplacement,
53
le levage ou le transvasement de fts : de tels quipements pourront, ventuelle-
ment aprs une adaptation plus ou moins pousse, tre utiliss sur un autre
chantier. Un recensement de certaines de ces techniques a t effectu au chapitre
La protection collective .
Mesures de prvention
Un certain nombre de prescription sont mettre en application pour prvenir ces
risques
54
- Formation
Formation professionnelle
La conduite des quipements de travail mobiles automoteurs et des
quipements de travail servant au levage est rserve aux travailleurs
qui ont reu une formation adquate. Cette formation doit tre
complte et ractualise chaque fois que ncessaire.
Autorisation de conduite
Cette autorisation est la reconnaissance par l'employeur de l'aptitude du
salari excuter certains travaux en scurit.
Etablie et dlivre par l'employeur, elle ncessite: la vrification
pralable de l'aptitude mdicale (vrifie rgulirement) par un examen
mdical pouvant tre complt par des tests psychotechniques;
un contrle des connaissances et du savoir-faire pour la conduite en
scurit;
une connaissance des lieux et des instructions respecter sur le ou
les sites d'utilisation.
Elle est complte par des instructions ou consignes particulires.
C'est un document personnel, limit dans le temps, valable pour une
seule catgorie d'engin qui peut tre retir tout moment par le chef
d'tablissement.
Tout conducteur d'engin mobile peut tre titulaire de plusieurs
autorisations de conduite. Il doit pouvoir prsenter une autorisation sur
le lieu de travail.
55
Applications aux cas de rhabilitation de sites industriels pollus
L'exprience acquise sur les chantiers montre que l'utilisation d'engins courants ne
pose en rgle gnrale pas de problmes particuliers si elle intgre des rgles l-
mentaires de scurit propres ce type de chantiers. Pour ce faire, on privilgiera
l'utilisation d'engins de taille rduite telles des micro-pelles qui permettront au
conducteur un travail suffisamment prcis et soigneux.
Pour que le conducteur d'engins puisse effectuer son travail avec tout le soin et
toute la prcision requis, il pourra tre ncessaire qu'une aide lui soit fournie en
termes de guidage. Cette aide peut tre apporte par un oprateur prsent
proximit de la zone d'volution de l'engin qui pourra communiquer au
conducteur par un moyen appropri (gestes, voix, avec ventuelle utilisation d'ap-
pareils de tlcommunication) toute indication ncessaire la prcision du travail
de mise jour ou de dgagement.
Pour toutes les oprations de diagnostic qui correspondent gnralement des
fouilles peu profondes la prsence de l'oprateur au fond de l'excavation doit tre
proscrite.
En revanche, la prsence de travailleurs au fond d'excavations profondes,
correspondant gnralement des oprations d'enlvement de dchets de grande
ampleur (par exemple ta rhabilitation d'anciens dpts de dchets industriels)
peut tre tolre aux conditions suivantes:
56
- espace suffisant pour permettre un loignement en urgence de l'oprateur
prsent dans la fouille de la zone d'volution du godet ou de j'engin;
Les conducteurs d'engins pourront tre exposs aux polluants mis au cours des
oprations de rhabilitation. Il est donc souhaitable que soient mis leur
disposition des engins pourvus de cabines aliments en air filtr. dfaut et en
fonction des risques d'exposition, une protection respiratoire doit tre envisage.
Si l'analyse des risques, base en particulier sur des prlvements d'atmosphre,
montre que le port de cette protection respiratoire doit tre permanent, on aura
recours des appareils ventilation assiste seuls capables, en raison de la
contrainte physiologique, d'assurer la protection respiratoire sur des dures
suprieures quelques dizaines de minutes.
En revanche si le port de la protection respiratoire n'est ncessaire que pour
certaines oprations de dure limite, il sera utile de cerner au mieux ces priodes
afin de ne pas imposer l'oprateur un port inutile.
Compte tenu des contraintes qu'il impose, pour tre accept par le travailleur et
donc tre pleinement efficace, le port de la protection respiratoire doit tre limit,
quand c'est possible, aux seules priodes o il est ncessaire.
57
Les engins de chantier peuvent tre les vecteurs d'une dissmination de la
pollution, dont on a vu prcdemment qu'elle doit tre vite. Des oprations de
dcontamination devront tre prvues rgulirement sur des aires ou des
installations spcialises, situes sur le chantier. Un soin particulier en matire de
dcontamination devra tre apport aux sorties de zones pollues, en particulier
quand elles correspondent un dpart de l'engin vers un autre chantier.
Chute de hauteur
Dfinition
Il y a risque de chute de hauteur lorsqu'il n'existe pas d'obstacle
suffisamment efficace en bordure d'un vide ou lorsque le plan de travail
prsente une rsistance insuffisante.
Elles peuvent notamment se produire lors de l'utilisation de matriels tels
que des chelles, des chafaudages, des plate-formes, lors de constructions,
lors d'interventions sur des structures instables ou en mauvais tat,
proximit de tranches, etc,
Mesures de prvention
Eviter le risque
- en prvoyant un maximum d'oprations au sol;
- en utilisant des matriaux solides et stables ;
- en respectant les rgles de scurit d'utilisation des quipements de
travail (chafaudages, plateformes, etc.) conus et installs de faon
rpondre des prescriptions rglementaires et normatives ;
- en mettant en place des lments constructifs dfinitifs (escaliers,
rampes, garde-corps, etc.) au fur et mesure de l'excution d'une
construction;
- en vrifiant l'tat des structures avant une intervention;
- en respectant les rgles de scurit lors de travaux sur toiture ;
- en assurant un bon clairage des lieux de travail et de leur accs.
58
Chute de plein pied
Dfinition
Elles sont lies un dsquilibre provoqu par des glissades, des
trbuchements ou des heurts.
De l'accident bnin la chute mortelle, elles peuvent avoir pour
consquence des fractures, des entorses, des amputations, etc.
Ces chutes rsultent de dfaillances techniques (sol glissant, clairage
insuffisant ou manquant), et/ou de dficiences organisationnelles (absence
de voies de circulation des personnes ou de signalisation ... ) et/ou des
comportements contraires la scurit (dsordre, encombrement, port de
chaussures inappropries ... ).
Mesures de prvention
59
informer les nouveaux arrivants en leur faisant profiter des expriences
acquises en la matire.
Cette liste de mesures n'est pas exhaustive et peut tre, entre autres, complte
par les mesures mises en place pour l'organisation de la circulation dans
l'entreprise
Comme dans toute activit, les risques de chutes sont parmi les plus importants
auxquels sont soumis les travailleurs des chantiers de rhabilitation de sites
industriels pollus.
La prvention habituellement mise en uvre dans les tablissements industriels et
sur les chantiers est donc directement applicable ce type d'activit.
En particulier, les fouilles en tranches de plus de 1 ,30 m de profondeur et d'une
largeur gale ou infrieure aux deux tiers de la profondeur doivent, lorsque leurs
parois sont verticales, ou sensiblement verticales, tre blindes ou tayes.
60
En fonction de la nature du site, de sa pollution, et de la mthode de travail
adopte pour la rhabilitation, des mthodes de prvention diverses devront tre
adoptes: talutage, blindage, etc.
Les travailleurs oprant en fond de fouille tant dans la plupart des cas porteurs
d'quipements de protection individuelle (appareils de protection respiratoire et
vtements spciaux destins les protger du risque chimique par exemple), leur
capacit de raction face un danger peut tre diminue ou au moins ralentie.
Cette situation est une raison supplmentaire pour viter tout risque d'boulement:
la mobilit moindre du travailleur dans un terrain souvent difficile peut se
traduire, dfaut d'un ensevelissement, par un risque accru de chute de plain-pied
au cours de son vacuation du lieu dangereux.
- les lectrisations par contact direct: contact avec des conducteurs actifs ou
des pices conductrices habituellement sous tension;
- les lectrisations par contact indirect : contact avec des masses mises
accidentellement sous tension;
61
- effet d'ionisation d au fait que les radiations ultraviolettes accroissent
l'ionisation environnante, phnomne pouvant provoquer des r-allumages
d'arcs entre d'autres pices sous tension, spares par un intervalle suffisant
en atmosphre normale.
- Une tincelle d'origine lectrique est l'origine de risques d'explosion si les
deux conditions suivantes apparaissent simultanment:
atmosphre ambiante explosive;
nergie libre par la dcharge suffisante pour enflammer le mlange air-
gaz ou air-poussires.
- le trajet du courant dans l'organisme suivant que le contact s'tablit entre deux
mains ou entre une main et les pieds. Le courant lectrique suit les trajets
prfrentiels qui passent par les organes offrant la moindre rsistance tels que
le cur, les poumons et les reins. Aussi, ces notions de trajet sont-elles
dterminantes dans les consquences des accidents puisque le courant, en
circulant l'intrieur du corps, peut affecter ou non les organes vitaux;
62
brlures indirectes par arc galement dues l'effet Joule produit lorsqu'un
arc s'est form;
brlures par contact dues l'chauffement d'un lment conducteur
parcouru par un courant lectrique.
- dans le cas d'un dcs conscutif au passage du courant dans le corps, on parle
d'lectrocution.
Elles concernent :
63
- la vrification et la surveillance des installations
Les installations doivent tre vrifies lors de la mise en service, aprs des
modifications de structure et priodiquement par des techniciens qualifis
appartenant soit l'tablissement, soit un organisme agr. Les rsultats de
ces vrifications sont consigns dans un registre spcial.
Outre ces vrifications, une surveillance quasi permanente des installations
doit tre effectue par une personne comptente dont le nom est port la
connaissance du personnel.
- la formation du personnel
Le personnel utilisant une installation lectrique ou travaillant son voisinage
doit tre inform des prescriptions de scurit respecter par affichage de
consignes ou d'ordres de service ou par remise contre dcharge d'un "carnet de
scurit".
Ces prescriptions portent notamment sur le signalement effectuer dans le cas
o une dfectuosit ou une anomalie serait constate.
La formation en matire de scurit du personnel intervenant sur les
installations lectriques doit tre dispense et vrifie par l'employeur et, le
cas chant, des oprations de formation peuvent tre organises en vue de la
dlivrance de l'habilitation ce personnel.
Le renouvellement annuel de ces habilitations est recommand ou obligatoire
pour le travail sous tension.
64
Le temps de coupure maximal du dispositif de protection est fix
rglementairement pour ces installations temporaires;
par sparation des circuits;
par double isolation ou isolation renforce.
Cette protection se traduit par l'utilisation du matriel lectrique de classe
Il prsentant de plus, un degr de protection suffisant (au moins gal
IP55-IK9 sur les chantiers). Si le degr de protection est incompatible avec
le type de matriel utilis, il doit tre protg par un dispositif diffrentiel
haute sensibilit ou par sparation des circuits;
par utilisation de la trs basse tension. Ce domaine de tension est
obligatoire pour les lieux de travail o s'exercent des effets nuisibles
(poussire, humidit, imprgnation par des liquides conducteurs ... ) et
dans lesquels le maintien d'un bon niveau d'isolement n'est pas possible,
ainsi que dans les enceintes conductrices exigus (rservoirs, tubes, gaines
... ).
Des mesures supplmentaires doivent tre prises dans les locaux prsentant
des risques d'incendie.
Ces mesures concernent la disposition et/ou la protection particulire:
des canalisations lectriques;
des conducteurs et des pices nues sous tension, non isols du matriel
provoquant arc, tincelles ... ;
des canalisations trangres au local.
Des mesures complmentaires plus strictes doivent tre appliques dans les
zones prsentant des risques d'explosion.
Elles consistent :
en la limitation au strict ncessaire des installations lectriques prsentes
dans ces locaux;
en des prescriptions sur les dispositions et la protection des canalisations;
en l'application de dispositions spcifiques aux diffrentes zones dfinies
en fonction de la possibilit de formation d'une atmosphre explosive
gazeuse (choix du type de matriel en fonction du caractre permanent ou
pas de cette atmosphre).
65
- lors de travaux au voisinage de lignes ou d'installations lectriques: de la
valeur des tensions de ces lignes ou installations afin de pouvoir s'assurer
qu'au cours de l'excution des travaux, le personnel ne sera pas susceptible de
s'approcher ou d'approcher des outils, appareils ou engins, etc. une distance
dangereuse des pices conductrices nues normalement sous tension. Cette
distance est fixe par la rglementation.
Toutes les installations mises en place sur les sites industriels pollus, tous les
engins et tous les outils utiliss au cours des oprations de rhabilitation doivent
videmment respecter les mesures gnrales de prvention du risque lectrique,
en tenant tout particulirement compte de la possibilit pour ces installations et
ces engins de se retrouver de faon permanente ou occasionnelle en zone
explosive sur certains chantiers.
Compte tenu du caractre particulier de ces chantiers (intervention de plusieurs
entreprises, soustraitance, dure limite des travaux, utilisation d'engins de
chantier), la partie du diagnostic prliminaire du site concernant le recensement
des canalisations souterraines, des lignes et des installations lectriques devra tre
particulirement prcise. En effet, dans le cas de sites laisss l'abandon pendant
une priode plus ou moins longue, on ne peut avoir la certitude que toutes les
informations ncessaires ont t transmises ni de leur complte fiabilit. Si le
chantier ncessite un clairage, il faudra veiller ce que la mise en place des
infrastructures ncessaires et leurs caractristiques techniques soient compatibles
avec les rgles de scurit imposes par la circulation de nombreux engins et les
conditions d'exploitation du chantier (atmosphres explosives, conditions
mtorologiques).
De la mme faon, on devra dfinir une (ou des) procdure(s) d'urgence en cas
d'incident de type lectrique : les responsabilits et les habilitations doivent tre
clairement dfinies.
66
4.5. Les risques dincendie
4.5.1. Dfinition
67
Les flammes entranant des brlures de diffrents degrs et un danger pour les
yeux par leur effet lumineux.
Il conviendra donc:
- de grer les problmes d'incompatibilit chimique par une dtermination
soigneuse des filires d'limination de faon viter les mlanges
indsirables;
- de procder aux oprations de dgagement, d'extraction, de transfert et de
reconditionnement de fts avec prcaution, afin d'viter les frictions et les
risques de rpandre leur contenu;
- d'interdire toutes les sources d'ignition dans les atmosphres potentiellement
inflammables;
- de privilgier J'utilisation d'outils anti-tincelants pour les ouvertures de fts.
68
Le potentiel de risque est valu d'aprs:
- la pathognicit et la virulence de l'agent pathogne;
- son mode de transmission ;
- des donnes pidmiologiques (prsence et degr de propagation de l'agent,
immunisation de la population, etc.) ;
- la rsistance de l'agent;
- l'existence de vaccins et/ou de traitements efficaces.
Evaluer
Cette valuation doit prendre en compte la dure, la nature et les
conditions de l'exposition des travailleurs, du classement des agents
biologiques ...
Si elle ne peut tre vite, prendre les mesures suivantes vis--vis des agents
pathognes :
69
- mettre en place des installations sanitaires appropries, un dispositif de
lavage oculaire, des antiseptiques pour les yeux et des collyres;
- informer et former
La formation dispense doit concerner:
les risques pour la sant et les prescriptions en matire d'hygine ;
les prcautions prendre pour viter l'exposition;
le port et l'utilisation des quipements et vtements de protection
individuelle;
les modalits de tri, de collecte, de stockage, de transport et
d'limination des dchets;
les mesures prendre pour prvenir ou pallier les incidents ;
la procdure suivre en cas d'accident.
70
l'tablissement et la communication au mdecin du travail d'une liste
des travailleurs exposs aux agents biologiques des groupes 3 et 4
complte par des informations sur le type de travail effectu, sur
l'agent biologique en cause si possible et des donnes relatives aux
accidents, incidents et expositions ;
la mise disposition des travailleurs exposs, de l'inspecteur du travail,
de la CRAM, du mdecin du travail, du CHSCT ou des dlgus du
personnel, de l'ensemble des renseignements ncessaires
l'accomplissement de leur mission de prvention. Ces renseignements
comprennent notamment les rsultats de l'valuation, les activits, le
nombre de travailleurs exposs, les coordonnes du mdecin du travail
et du responsable de la scurit sur le lieu de travail, les procdures et
mthodes de travail employes, les mesures de protection et de
prvention, le plan d'urgence contre les agents des groupes 3 et 4 en cas
de dfaillance du confinement physique;
- assurer une surveillance mdicale.
S'agissant d'anciens dpts de dchets qui ont pu rester sans surveillance pendant
parfois plusieurs annes ou sur lesquels l'admission des dchets n'a pas toujours
fait l'objet de toutes les prcautions ncessaires, on ne peut pas exclure a priori la
prsence de dchets manant d'hpitaux ou de laboratoires de recherche mettant
en uvre des composs biologiques.
A cet gard, l'analyse historique au moment de l'tablissement du diagnostic de la
pollution du site peut fournir des indications qui ne seront cependant pas
forcment compltes.
La protection des travailleurs sera a priori assure par des lments analogues
ceux utiliss pour la protection contre le risque chimique (vtements, appareils de
protection respiratoire, etc.), adapts aux spcificits des risques biologiques
suspects.
71
4.7. Les risques lis lenvironnement
Les deux facteurs suivants, l'environnement et l'homme sont ceux pour qui les
influences rciproques peuvent conduire des situations dangereuses.
72
5. Prvention technique : Lorganisation des chantiers
Une bonne prvention technique est le rsultat dune organisation du chantier bien
coordonne, de la mise en uvre de protection collective efficace et dune protection
individuelle judicieusement choisie.
Une bonne organisation de chantier doit permettre de rduire les risques auxquels sont
soumis les oprateurs en assurant une rpartition gographique rflchie des activits
(sparation des zones dpolluer du reste du site).
Une carte dimplantation des activits du chantier est alors tablie en tenant compte :
de la topographie du site et de laccs au chantier
de lexistence des btiments (possibilit de les utiliser ou non )
de lalimentation en fluides et/ou en lectricit,
de la direction des vents dominants
du sens de lcoulement des eaux
des zones de localisation des dchets
une voie d'accs au chantier permettant aux vhicules et aux pitons de parvenir en
un point au moins du primtre d'emprise du chantier.
Cette voie est prolonge dans le chantier par d'autres voies permettant aux travailleurs
d'accder aux zones o sont installs les divers locaux qui leur sont destins. Ces voies
doivent tre constamment praticables (eaux pluviales draines et vacues) et
convenablement claires;
73
une vacuation des matires uses conformes aux rglements sanitaires en vigueur.
Sous rserve de mesures compensatrices d'hygine et de scurit et dans des
conditions strictement dfinies, des dcisions de drogations, sur demande du matre
d'ouvrage, concernant les voies d'accs et le raccordement un rseau d'eau potable et
d'lectricit peuvent tre prises par le directeur dpartemental du travail et de l'emploi
aprs consultation du comit rgional de l'OPPBTP.
C'est ainsi que dans les chantiers n'excdant pas quatre mois, il peut tre drog
certaines prescriptions du code du travail sous rserve de l'observation des mesures
d'hygine qui leur sont applicables.
Les principales dispositions sont rsumes dans la fiche H3 M 02 99 de l'OPPBTP
reproduite la page suivante.
Ces sites peuvent galement diffrer grandement par de nombreux aspects lis leur
environnement :
- la topographie des sites;
- le rgime climatique (vent, pluie, temprature) ;
- l'environnement gographique (milieu urbain, milieu industriel, milieu rural) ;
- la proximit des services (alimentation en fluides, communications, services de
secours, etc.).
Mais malgr ces diffrences de nature entre les chantiers un certain nombre de principes
communs doivent tre mis en uvre dans leur organisation:
- l'isolement du chantier du milieu extrieur;
- la compartimentation des chantiers en zones d'activit distinctes en fonction de
l'activit qui devra tre mene dans chacune d'entre elles;
- le contrle des relations chantier/ extrieur ou entre les diffrentes zones de travail
l'intrieur d'un mme chantier.
74
5.3.1. Les moyens daccs aux chantiers
Il est souhaitable que le chantier soit isol de son environnement extrieur. Quand les
conditions le permettront, cet isolement devra tre assur par une clture de nature
dcourager les intrusions de personnes non averties ou mal intentionnes (actes de
malveillance). S'il n'est pas possible de raliser une clture en raison de la taille du
chantier, ou pour toute autre raison. il faudra raliser une signalisation prcise de la zone
concerne de faon viter l'entre involontaire de personnes extrieures au chantier. Les
moyens d'accs au chantier devront tre clairement indiqus par une signaltique adapte,
afin que les visiteurs soient dirigs vers un point d'accs contrl en permanence.
Hors des priodes d'activit du chantier (nuits, fins de semaines, priodes d'interruption
des travaux), et mme si un gardiennage est assur de faon continue, des dispositions
devront tre prises en fonction des possibilits techniques, afin de scuriser le chantier
contre les risques d'intrusion : mise hors circuit des machines et' engins, isolement des
zones et des produits risques, etc.
75
REGLEMENTATION DES CONDITIONS D'ACCES AU CHANTIER
POURQUOI?
Pour viter l'intrusion sur le site de personnes non averties des risques ou mal
intentionnes (actes de malveillance)
Pour assurer l'efficacit des procdures de scurit (contrle des entres et des sorties,
vacuation d'urgence .... )
COMMENT?
En guidant les visiteurs vers un point d'entre contrl: primtre du chantier cltur
et itinraires conduisant au point d'entre flch
pour s'assurer que toute personne pntrant sur le site sera avertie des dangers et
sera correctement quipe
pour protger les travailleurs sur le site des dangers provoqus par une personne
insuffisamment avertie
En conservant hors des zones rouge et orange tout ce qui peut rester en zone verte
MAIS AUSSI
76
5.3.2. Lorganisation des activits sur le chantier
Pour que le principe de coordination des activits instaur (par le lgislateur dans le cadre
des chantiers de travaux publics et de gnie civil) afin de limiter les risques lis la
prsence simultane de plusieurs entreprises intervenantes sur un mme site, trouve sa
pleine justification sur les chantiers de rhabilitations de sites industriels pollus, il faut
une organisation gnrale stricte et rigoureuse de ces chantiers et notamment une
dfinition prcise des zones dintervention accompagne dun inventaire des dangers
correspondants, ceci dans le but dviter :
que le chantier tout entier ne soit soumis aux risques engendrs par un travail prcis
une diffusion ventuelle de la pollution une autre partie du site jusque l non
pollu qui de plus pourrit nuire la sant et la scurit des travailleurs prsents
sur le site.
Il faut donc dfinir des zones dactivit, dont la taille et la localisation pourront voluer en
fonction de lavancement du chantier.
77
LA ZONE ROUGE
Dfinition
Elle englobe toutes les aires dactivit du chantier dans lesquelles les travailleurs sont
susceptibles dtre exposs un risque et notamment tous les lieux o sont localiss les
dchets.
trs visible
ralise au moyen de leves de terre, de barrires, de rubans de balisage ou autre
de surface suffisante pour que
- les consquences immdiates dun incendie, dune explosion ou dun
dgagement brutal de gaz ou de poussires
- le fonctionnement normal du chantier (mission continue de pollution par gaz
ou poussires, risques de chutes dans les excavations, volution des engins de
chantier)
soient limites la zone concerne.
Les diffrentes aires dactivits lintrieur de cette zone rouge sont indiques par une
signalisation approprie, et leurs limites sont galement matrialises.
78
Points daccs
Ils sont bien prciss, en nombre limit afin de permettre un contrle des entres et des
sorties.
Les axes de circulation pour pitons, pour engins sont dfinis avec prcision et baliss.
L'quipement de cette zone pourra varier en fonction des ncessits imposes par le chantier.
Elle pourra comprendre par exemple les quipements suivants :
un lave-bottes permanent (ingelable) ;
des brosses, des grattoirs ;
une alimentation en eau, ventuellement pressurise, ou en vapeur;
des essuie-mains, des serviettes en papier;
des dtergents pour le nettoyage des vtements.
En fonction de l'tendue de la zone rouge, et de son loignement de la base de vie, il peut tre
ncessaire de prvoir sur la zone elle-mme la prsence de matriel de secours permettant par
exemple une dcontamination en urgence. L'quipement de cette zone dpendra l aussi des
risques prvisibles : accident grave, projection tendue de produits chimiques sur la peau et
les vtements, etc.
79
Sans que cette liste soit limitative, on peut envisager:
un lave-il ;
du savon, des dtergents, des solutions spcialises pour le traitement de certains
acides (acide gluconique pour l'acide fluorhydrique) ;
une douche ou des douches autonomes portables (se prsentant dans un format
analogue celui d'un extincteur portable) permettant une dcontamination du corps en
urgence;
des couvertures anti-feu.
LA ZONE VERTE
Elle sera situe dans une zone exempte de toute pollution et de toutes activits de chantier
susceptibles d'en gnrer. Elle abritera les vestiaires (vestiaires "propres" si la forte salissure
des vtements de travail impose la cration de vestiaires "sales" au point de dcontamination
de sortie de zone rouge), le rfectoire, les bureaux, salles de runion, laboratoire d'analyses,
local de premiers soins, etc.
Cette zone doit tre considre comme une zone de travail, et ce titre, elle est soumise aux
restrictions d'accs signales prcdemment : contrle des entres et des sorties, accompagne-
ment des visiteurs, prise de consignes appliquer pour les procdures d'alerte et d'vacuation.
Cette zone est une partie intgrante du chantier.
80
5.4. Actions de prvention et consignes de scurit
Une bonne organisation de chantier suppose la ralisation pralable et constante dactions
de prvention indispensables.
81
5.4.2. Exemple de procdure dalerte
Dans le cadre de la procdure d'urgence, il sera fait appel des services extrieurs.
82
Une liste de numros de tlphone doit tre tablie.
Equipe dintervention
Seuls les travailleurs de l'quipe d'intervention doivent se trouver sur les lieux ..
Cette opration ne peut jamais tre effectue par un travailleur isol.
Si une autre quipe est prsente proximit, ncessit de mettre en place des
dispositifs de protection visant limiter l'extension de sinistres tels que l'incendie
ou l'explosion.
Les salaris doivent avoir leur disposition les quipements de protection
individuelle ncessaire et savoir les utiliser.
Ils doivent porter en permanence: combinaison, lunette et selon les besoin,
casques, appareils de protection respiratoire.
83
Prlvements dchantillons
Lieu
La prise d'chantillons se fait en, rgle gnrale sur le lieu de la dcouverte
au fur et mesure de l'avancement des travaux.
Moyen
La prise d'chantillon se fait par tout moyen convenable (canne
chantillon, ... ) appropri l'tat physique du produit (gaz, liquide, solide).
Les chantillons sont ensuite conditionns dans des rcipients ferms et
tiquets.
Equipement individuel
Le port de gants est indispensable de mme que celui de lunettes de
protection
Elles sont ralises par du personnel comptent et form aux mthodes d'analyses
chimiques et possdant un niveau suffisant afin de garantir la qualit des analyses.
Les analyses sont effectues par le laboratoire du chantier s'il existe ou par un
laboratoire extrieur.
Elles doivent au minimum permettre d'identifier la famille de produit laquelle
appartient l'chantillon prlev, de faon viter toute incompatibilit ou toute
raction dangereuse ou cours des oprations de reconditionnement et de stockage.
Le laboratoire install sur le site comprendra au minium une hotte mobile, un vier
et point d'eau. Le temps de sjour des chantillons dans le laboratoire sera le plus
court possible. Ils seront ensuite vacus vers leur lieu de stockage, ventuellement
compartiment pour tenir compte de l'incompatibilit de certains produits entre
eux. Les chantillons seront conservs tant que le dchet n'aura pas t limin.
84
5.5.2. Procdure dintervention en espace confin
Dans le cas o le polluant est un solide (ou un liquide) tension de vapeur non
ngligeable cet assainissement est insuffisant. Le travail ne peut tre effectu
qu'avec le recours une protection respiratoire individuelle.
Permis de pntrer
L'autorisation de pntrer dans un espace confin est dlivre par le responsable de
chantier sous forme d'un permis de pntrer.
85
- de terrassement: pelles hydrauliques ...
- de manutention: lvateur fourches
- de transport: camions
- de forage. Les engins de forage peuvent tre la cause de risques importants lors
d'intervention dans les zones pollues: projections possible sous l'action des fluides de
sondage (eau, air, boue).
En l'absence de tout renseignement sur les risques (ou en cas de risque d'incendie ou
d'explosion) il ne faut faire pntrer dans la zone d'action que les engins utilisables en
atmosphre explosible. De faon gnrale, les matriels, engins et appareils ne doivent
pas permettre la cration d'tincelles, ce qui impose l'utilisation de matriels de mineurs
ainsi que d'outils ou d'appareils en bronze.
Les principales caractristiques de matriels utilisables sur le site sont les suivantes:
- dtecteur tube colorimtrique * chromatographie portative
- dtecteur photo-ionisation
- analyseur spcifique
86
Ce sont les installations sanitaires, les systmes d'clairage; les postes tlphoniques et
les quipements de lutte contre l'incendie. Leur localisation doit tre prsente sous
forme de plan affich sur le site et connu de l'ensemble du personnel concern (sances
de formation).
Eau potable
L'eau potable doit tre disponible sur le site. A dfaut d'eau courante les rservoirs
utiliss pour distribuer l'eau potable doivent tre ferms hermtiquement et quips
d'un robinet.
Si des gobelets usage unique sont fournis, il faut installer la fois un rcipient
propre pour les gobelets neufs et une poubelle pour les gobelets usags.
Les toilettes
Elles doivent tre installes en nombre suffisant. Si un raccord l'gout est
impossible, il faut .utiliser des toilettes chimiques.
Les lavabos
Ces installations doivent tre proches du lieu de travail, mais nanmoins situes
dans des zones qui ne sont pas exposes des concentrations suprieures aux
valeurs limites.
Les douches et les vestiaires doivent tre situs dans un lieu o les concentrations
en polluants sont infrieures aux valeurs limites. Il faut s'assurer que le personnel
prend une douche la fin de sa priode de travail lorsqu'il quitte le site. En
l'absence d'installation fixe pour les douches et vestiaires, on peut utiliser des
installations mobiles de type semi-remorque sanitaire.
87
Le nettoyage et la dcontamination concernent la fois les vtements, le personnel et
le matriel.
Pour viter une dissmination sur le site de matires dangereuses pour l'homme, il faut
prvoir l'installation de "zones de dcontamination" indpendamment de l'existence de
vestiaires et de sanitaires.
Les vtements
Le passage par la zone de dcontamination des vtements est obligatoire avant
toute pntration dans les vestiaires ou sanitaires.
Le personnel
Il faut prvoir une douche pour le lavage complet de l'oprateur contamin ou des
rcipients assez grands pour permettre le lavage des parties du corps contamines
(chantier sans eau courante).
Des containers ferms doivent tre prvus pour contenir les vtements
dcontaminer ou dcontamins. Si le nettoyage des vtements est effectu par une
entreprise extrieure il faudra avertir le responsable de cette entreprise des
ventuelles contaminations.
88
Il convient de vrifier que le personnel ayant en charge les oprations de
dcontamination est suffisamment protg lui-mme contre les risques auxquels
sont soumis les oprateurs qui interviennent sur le site proprement dit.
Le matriel
Tout le matriel utilis au cours du chantier doit tre rgulirement dcontamin.
- outils main de petite taille: dcontamination quotidienne
- engins : viter la dissmination de matriau (nettoyage des roues) pollu en
dehors du chantier.
L'installation d'un poste particulier doit tre envisage si le trafic de camions
vers l'extrieur est important.
En cas de sous-traitance son autorit prvaut sur le dernier sous traitant comme auprs
de n'importe quel intervenant. Selon l'importance du site il peut tre aid par un
technicien temps plain ou partiel, et lors d'une absence un remplaant doit tre
nomm.
89
- les relations avec les organises extrieurs en charge de la scurit et de l'hygine
(sapeurs pompiers, services prvention des accidents du travail et des maladies
professionnelles des Caisses Rgionales d'Assurance maladie ... )
Le personnel de conduite des engins de chantier devra tre tout spcialement choisi
pour son aptitude manier ces engins. Cette recommandation s'applique tout
particulirement aux travaux effectus en zone rouge, o en raison de la prsence
rapproche d'autres salaris et du risque li aux produits chimiques, une qualification
professionnelle de niveau lev est ncessaire pour les conducteurs d'engins.
90
6. Les techniques de protection
Parmi les principes gnraux de prvention en matire d'hygine et de scurit sur les
lieux de travail rassembls dans la loi na 91-1414 du 31 dcembre 1991,
Mesures gnrales
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Captage des polluants gazeux
Certaines oprations d'excavation (en particulier quand il s'agit de dterrer des fts
contenant des dchets chimiques tels que des solvants) peuvent se traduire par la
cration d'une zone de travail relativement isole du reste du chantier et limite en
surface et en volume.
C'est le cas en particulier de tranches relativement troites pour des oprations
d'extraction de fts. Il peut tre alors possible dans certains cas de mettre en place
une ventilation gnrale de cette zone, soit par aspiration, soit par soufflage.
En fonction de la configuration des lieux les dbits mettre en uvre peuvent tre
peu leves.
En complment une organisation rationnelle de l'activit (travailleur plac entre la
zone d'mission de la pollution et la zone de soufflage, ou aspiration de la zone
pollue d'un ct et travailleur intervenant de l'autre ct) peut permettre de
diminuer l'exposition aux polluants. Cette aspiration ou ce soufflage de la pollution
ne permettra qu'un dplacement de la pollution, bnfice nul en termes de
pollution environnementale, mais qui peut se traduire par une amlioration
significative des conditions de travail.
Dans le cas o une aspiration est mise en place il est malgr tout possible de
prvoir un dispositif d'absorption de la pollution extraite par barbotage dans une
solution absorbante ou sur du charbon actif par exemple.
Conducteurs dengins
Une part significative des travaux raliss sur les chantiers de rhabilitation de sites
industriels pollus est souvent ralise au moyen d'engins de terrassement : pelles
mcaniques, chargeurs, camions, etc. Les conducteurs de ces engins interviennent
donc souvent dans des zones o l'mission de pollution peut tre maximale puisqu'ils
vont mettre jour, charger ou dplacer des matriaux pollus. Il ne s'agit donc
gnralement pas d'un travail pisodique et de dure limite pour lequel le recours la
protection individuelle (respiratoire en l'occurrence) serait acceptable. Il faut donc,
pour respecter la lgislation consacre aux principes gnraux de prvention en
matire d'hygine et de scurit sur les lieux de travail cite prcdemment, "adapter le
travail l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail
ainsi que le choix des quipements de travail ( ... )". Cette adaptation passe par
l'quipement des engins avec des cabines de conduite pressurises, alimentes en air
propre et conditionn. La qualit de "air d'alimentation de la cabine peut tre assure
par des dispositifs embarqus de filtration de l'air ambiant contre les poussires ou les
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gaz. Cette alimentation en air peut galement tre assure par des bouteilles d'air
comprim auto-portes ou stockes en rack proximit : des engins de chantier sont
quips de tels dispositifs qui leur assurent une autonomie de plusieurs heures avant
remplissage des bouteilles. La climatisation de la cabine constitue galement un
lment important dont l'absence risquerait de rendre inoprantes, particulirement en
t, la pressurisation et l'alimentation en air propre des cabines.
L'utilisation de ce type de cabine devrait tre la rgle sur tout chantier de rhabilitation
o des expositions significatives des polluants chimiques (par exemple par rapport
aux valeurs limites d'exposition) sont susceptibles d'intervenir. Rien en tout cas ne
justifierait une solution alternative qui consisterait quiper le conducteur d'engin d'un
masque respiratoire (fut-il ventilation assiste) : le port d'une protection individuelle
ne constitue pas une adaptation du travail t'homme, alors que l'amnagement de la
cabine de conduite relve bien en revanche d'une modification de la conception du lieu
de travail. Par ailleurs, compte tenu de la pnibilit du port des appareils de protection
respiratoire (mme quips de ventilation assiste), leur efficacit ne peut que dcliner
aprs une dure limite de port (quelques heures) et ne peut pas tre garantie pendant
tout un poste de travail.
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En fonction des conditions de ralisation des chantiers (nombre et tat des fts, nature du
terrain, filire d'limination retenue, etc.) les techniques de reconditionnement des fts
seront diffrentes. Si le ft est fuyard, si son extraction est difficile ou fait courir le risque
de voir le contenu se rpandre au sol, un reconditionnement sur place par pompage dans
un ft neuf sera souvent privilgi. En revanche, si les fts sont en bon tat, et s'ils sont
assez nombreux, l'organisation du chantier pourra prvoir l'existence d'une installation de
reconditionnement spcialise. En termes d'hygine et de scurit, il sera videmment plus
facile d'quiper une telle station de reconditionnement des dispositifs de ventilation
ncessaires : on se retrouvera en effet confront une installation industrielle de type
habituel.
Un nombre lev de fts reconditionner peut amener prvoir une relative
automatisation de la tche (dispositif de levage des fts pour le renversement dans le
nouveau conditionnement par exemple).
L'ouverture des fts est une opration au cours de laquelle leur contenu est susceptible de
se rpandre ou d'clabousser les travailleurs se trouvant proximit. L'utilisation d'outils
type "marteau - burin" ou de tout instrument risquant de produire des chocs est galement
dconseille puisqu'elle peut produire des tincelles susceptibles de provoquer incendies
et/ou explosions: on prfrera un poinon pneumatique.
Il permet de procder l'ouverture du ft en minimisant les risques d'claboussures tout en
permettant de rcuprer les dchets qui auraient pu se rpandre au sol, le tout plac dans
un dispositif semi-ferm qui peut tre ventil aisment. Il peut galement tre facilement
dplac au moyen d'un chariot automoteur.
En fonction des techniques de travail retenues (en particulier quand le choix d'une
installation d'une station de reconditionnement spcialise a t fait), il pourra tre
ncessaire de procder au transfert de fts. La mthode de travail retenue devra tenir
compte de l'tat des fts. S'il s'avre impossible de reconditionner sur place par pompage
un ft endommag, son transfert ne pourra tre effectu que par un dispositif vitant que
la pollution ne se rpande : par exemple des bennes, voire des bennettes (plus facilement
transportables) conues pour le transfert d'un seul ft.
De manire gnrale, toutes les oprations de manutention des fts (extraction du sol,
transfert d'un point un autre, renversement pour reconditionnement dans un nouveau ft,
etc.) devront tre effectues l'aide d'engins.
Les manutentions manuelles sont proscrire absolument. Pour le transfert de fts en bon
tat (solidit et tanchit), des engins (gnralement des chariots automoteurs) ont t
spcialement quips d'une pince hydraulique pivotante, commande partir du poste de
pilotage, qui permet de manutentionner les fts mcaniquement (quand ils n'ont pas t
dposs sur palettes).
Cette pince est quipe de deux ergots mobiles (larges de faon rpartir la pression et
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viter les risques d'crasement) qui viennent pincer les fts sur les cts. Son utilisation
permet de supprimer toutes les manutentions manuelles qui rclament force et habilet et
posent des problmes de scurit : risques d'crasement et de lombalgies par exemple.
Si l'utilisation d'un chariot automoteur s'avre impossible ou difficile sur des sites o des
fts ont t enfouis (ou sur un terrain ingal), elle est gnralement possible sur des sites
o les fts ont t stocks l'air libre. En cas d'ingalits de terrain importantes, par
exemple en fond de fouille, il faut prvoir l'installation de la pince hydraulique sur un
engin adapt (muni de chenilles).
aux fortes spcificits de chaque chantier qui dans certains cas pourraient
ncessiter que des dispositifs particuliers soient conus pour rpondre aux
problmes particuliers : la faible demande en la matire n'a pas encore gnr
d'offre commerciale significative;
la dure souvent courte des chantiers qui n'incite pas les entreprises investir
dans des dispositifs lourds qu'elles n'ont pas l'assurance de pouvoir utiliser
nouveau puisqu'ils ne conviendront pas forcment au chantier suivant;
la relative nouveaut des oprations de rhabilitation qui fait que les entreprises
spcialises ne disposent pas toujours aujourd'hui d'un recul suffisant pour
apprhender au mieux par des quipements de protection collective la protection
des travailleurs. Cette activit rcente ne bnficie pas encore d'un savoir-faire
stabilis, en tout cas en matire de protection des travailleurs.
Il est donc invitable que des quipements de protection individuelle (dsigns dans ce
texte sous le terme d'EPI) soient utiliss de faon courante sur les chantiers, y compris
dans des cas o il aura t possible d'installer un quipement de protection collective,
l'EPI venant alors en complment.
L'objectif de ce chapitre est donc de recenser les diffrents types d'EPI que les travailleurs
des chantiers de rhabilitation de sites industriels pollus peuvent tre amens utiliser.
L'accent sera mis sur la protection respiratoire. Le choix de cette protection respiratoire,
souvent ardu, est encore compliqu par la nature de certains chantiers de rhabilitation.
Sur ces chantiers particuliers, on ne peut pas garantir la fiabilit des renseignements
recueillis au cours des phases de diagnostic, mme quand des mesures de la pollution des
sols ou de l'air ont pu tre effectues. Dans de telles conditions, il est par exemple difficile
d'effectuer le choix des cartouches anti-gaz si des inconnues subsistent quant la nature
de la pollution.
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Le choix des autres EPI pour la protection de la tte ou du corps est souvent plus simple :
les entreprises, en particulier celles de travaux publics, sont aussi plus souvent confrontes
ce type de problmes qu'elles rsolvent donc plus facilement.
Si le port d'un EPI constitue une protection, il constitue galement une contrainte.
De la mme faon que le choix de l'EPI s'effectuera en fonction d'une analyse du poste de
travail, le port d'un EPI aura lui-mme souvent des consquences sur la tche que le
travailleur quip pourra effectuer. L'apprhension de l'environnement de travail pourra
par exemple tre modifie par le port d'un casque ou d'une protection respiratoire ou
auditive.
De la mme faon, le port d'un masque ventilation libre impose l'oprateur quip un
appareil respiratoire supplmentaire qui peut ncessiter l'amnagement du poste ou des
rythmes de travail.
Autre exemple : une combinaison tanche de protection contre les produits chimiques
diminuera les changes de chaleur entre le corps et l'extrieur.
Toutes ces contraintes (spcificit de l'EPI pour un type de polluant donn, efficacit
limite, contraintes physiologiques voire psychologiques) plaident l'vidence pour une
utilisation raisonne de la protection individuelle.
Si la sous-protection fait courir des risques l'oprateur, une sur-protection peut crer des
risques inutiles par les contraintes qu'elle impose.
En outre, elle dcrdibilise les mesures de protection qui risqueront d'tre peu ou mal
appliques quand elles deviendront indispensables.
Cette politique d'utilisation de la protection individuelle doit donc tre tudie et dfinie
aussi prcisment que possible pralablement au chantier.
Elle devra aussi tre ractualise en fonction des volutions de ce chantier.
Pour tre comprise et donc efficace, cette politique doit tre mise en uvre par des
oprateurs forms et informs.
Le port d'un EPI impose donc que les utilisateurs soient forms son utilisation (dans le
cas de la protection respiratoire par exemple : mise en place, dtection des fuites au
visage, etc.}, mais aussi qu'aient t dfinies des consignes raisonnes d'utilisation.
De mme le stockage, le nettoyage, l'entretien, l'ventuelle rvision priodique et la
dsinfection de ces quipements doivent faire l'objet d'une notice communique leurs
utilisateurs : cette notice dont la fourniture par le fabricant est obligatoire peut devoir tre
adapte au contexte prcis d'utilisation de l'EPI.
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La fourniture des EPI est de la responsabilt du chef d'entreprise qui doit s'assurer de leur
adquation au risque, de leur bon fonctionnement et de leur tat hyginique satisfaisant.
Le chef d'entreprise doit galement veiller au port effectif des EPI.
L'attribution des EPI doit tre gratuite et personnelle.
Les oprations conduites sur les chantiers de rhabilitation de sites industriels pollus
sont susceptibles d'exposer les oprateurs des risques principalement d'origine
mcanique, chimique ou thermique. Les risques mcaniques sont principalement lis
aux manutentions de dchets et peuvent se traduire par des coupures, des piqres ou
des frottements. Les risques d'origine chimique correspondent essentiellement aux
produits contenus dans les fts ou qui souillent les terres. Les risques thermiques sont
a priori associs davantage des installations de traitement des terres pollues
(dsorption thermique ou distillation de solvants ayant servi une extraction chimique
des polluants) plutt qu'aux oprations d'excavation ou de manipulation de matriaux
pollus.
La normalisation europenne a prvu un marquage sous forme de pictogrammes
dcrivant les risques contre lesquels les gants protgent. Ces pictogrammes permettent
par exemple de reprer qu'un type de gants a t test contre les risques chimiques ou
contre les risques mcaniques. En fonction des rsultats ces tests normaliss, les
gants se voient attribuer pour chaque risque un niveau de performance croissant avec
la qualit du produit. Les rsultats des essais normaliss sont traduits en terme de
niveaux de performance exprims par un chiffre compris entre 1 et 6. Un chiffre lev
correspond un niveau de performance lev.
La lecture attentive de la notice d'emploi des gants est indispensable dans le cas des
gants de protection chimique. Ceux-ci ne protgent que contre certains produits
chimiques et cette protection est limite dans le temps.
L'entretien des gants revt une importance particulire. De mme, une grande
vigilance doit tre observe pendant leur port. En cas de pntration d'un produit (en
particulier liquide) l'intrieur d'un gant, ce produit peut, la faveur du port du gant,
sjourner au contact de la peau et causer des irritations, des brlures ou aboutir une
pntration percutane. Si un oprateur souponne qu'un produit a pntr l'intrieur
de son gant, il doit imprativement se laver immdiatement les mains, et procder au
changement ou au lavage de ce gant. La mme dmarche doit tre entreprise en cas de
dchirure ou de perforation du gant.
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On pourra donc tre confront des projections de solides ou de liquides, mais aussi
de gaz, de taille et de consistance trs varies, pour lesquelles des rponses de
prvention diverses peuvent tre apportes.
Comme les autres EPI, les protecteurs des yeux et du visage ncessitent un entretien et
un nettoyage rgulier. Un protecteur sale ou dtrior altre la vision et va donc
provoquer une fatigue visuelle susceptible de produire des incidents ou accidents. Sa
dtrioration peut galement entraner des ractions de rejet qui aboutiront ce qu'il
ne soit plus ou mal port.
La protection de la tte
Le port du casque est ncessaire chaque fois que l'oprateur est expos un risque de
chute d'objets partir d'un niveau suprieur. C'est le cas notamment sur les friches
industrielles o les btiments sont en rgle gnrale en trs mauvais tat.
Les casques ont une dure d'utilisation de vie limite car ils vieillissent sous
l'influence du soleil et des intempries. La date limite d'utilisation doit figurer dans la
notice d'utilisation du fabricant. A dfaut d'indications prcises dans la notice du
fabricant, on rformera un casque aprs une dure d'utilisation de deux ans maximum
dans des conditions normales d'utilisation. Aprs un choc violent, mme si le casque
ne prsente pas de signe apparent d'altration, il doit absolument tre rform. On
veillera galement l'tat de la calotte du casque, qui ne doit prsenter ni dcoloration
ni craquelures.
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La protection des pieds
Le choix des chaussures et des bottes de scurit doit tre fait de faon assurer la
protection de l'oprateur contre les risques :
mcaniques:
- les semelles anti-drapantes particulirement utiles sur des sols parfois imbibs
de produits chimiques;
chimiques:
Des articles chaussants sont galement conus pour assurer la protection contre les
risques lectriques et thermiques (a priori plus rares dans le cas des
rhabilitations).
La protection de louie
Ce sont des bouchons d'oreille, des serre-tte, des casques enveloppants, etc.
Le choix entre ces diffrents quipements sera effectu en fonction de leur
usage. On rservera gnralement les serre-tte et serre-nuque pour des ports
intermittents. Dans le cadre des activits de chantiers et en particulier sur les
sites industriels pollus, il convient de noter la possibilit de monter les serre-
tte sur les casques.
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Pour un port continu on aura le plus souvent recours aux bouchons d'oreilles,
discrets et peu encombrants, mais qui ncessitent des prcautions d'hygine
assez strictes : ils ne doivent tre manipuls que par des mains propres et
doivent pouvoir tre stocks dans un lieu propre exempt de toute pollution.
Selon les types, les niveaux d'affaiblissement de "ambiance sonore peuvent
atteindre 30 40 dB selon les frquences.
Outre les rgles d'hygine trs strictes sur lesquelles on a dj insist (les
casques anti-bruits doivent tre considrs comme des quipements
individuels, et un serre-tte doit tre nettoy avant d'tre transmis un autre
porteur), ces protecteurs doivent comme les autres, faire l'objet d'un entretien
rgulier. Leur stockage doit tre effectu dans d'excellentes conditions de
propret l'abri de la poussire et la pollution.
La protection du corps
100
Il s'agit en effet d'viter que des vtements qu'ils conserveraient en dehors du poste de
travail ne librent des substances chimiques contre lesquelles ils ne seraient plus
protgs, en particulier du point de vue respiratoire.
On peut citer l'exemple de vtements de travail souills qui en schant pourraient
librer des vapeurs ou des poussires dangereuses pour la sant du travailleur ou de
son entourage.
Il faut donc que les oprateurs soient quips de vtements conus pour rsister aux
phnomnes de :
o permation : c'est le phnomne par lequel un produit chimique va traverser le
vtement mme si aucune modification de surface du vtement n'apparat ;
o dgradation: les produits chimiques, mais aussi les agents physiques (usure,
exposition la lumire) peuvent avoir pour effet de modifier les proprits de
rsistance du matriau du vtement ;
o pntration: indpendamment de la permation travers le matriau
constituant le vtement, le produit chimique peut pntrer par les manches, le
col ou les dispositifs de fermeture (fermetures glissires, boutons, etc.) ou
tout orifice des vtements si une bonne tanchit n'est pas assure.
Comme pour tout EPI, le port du vtement se traduit par une contrainte
physiologique.
Plus le vtement sera tanche, moins les changes avec l'extrieur s'effectueront
facilement, plus forte sera cette contrainte. Il peut tre ncessaire dans certaines
situations de travail (vtement trs tanche, faibles changes thermiques avec
l'extrieur via un matriau isolant, forte charge physique de travail, temprature
extrieure leve, etc.) de procder une tude de ces contraintes physiologiques afin
de dterminer si elles ne mettent pas en danger la sant du travailleur.
101
Il existe par exemple des combinaisons ventiles qui permettent de minimiser ces
phnomnes, mme si leur port se traduit souvent par une mobilit moindre pour leur
porteur. Leur emploi a montr leur utilit dans le cas des oprations d'enlvement
d'amiante.
Le problme de la "portabilit" de ces vtements est important dans la mesure o il
faut videmment viter que le port d'un EPI en gnral, et d'un vtement protecteur en
particulier, aboutisse une gne du salari qui risque de se traduire par un risque
d'accident accru.
Dans ce cas galement, il faut adapter la protection au risque encouru : une
surprotection peut se rvler inutile, voire nuisible.
Le stockage entre les utilisations devra galement tre ralis dans un endroit propre
exempt de toute pollution. Chaque vtement devra faire l'objet d'un examen attentif
avant d'tre rutilis, afin de dtecter d'ventuelles dchirures ou dtriorations.
Comme pour tous les EPI, formation au port et information sur les risques contre
lesquels les vtements sont prvus doivent tre dispenss l'utilisateur.
Lutilisation d'un systme antichute doit tre rserve des oprations exceptionnelles
ou de courte dure. La prvention des chutes de hauteur doit bien videmment
privilgier l'amnagement du poste de travail et la mise en place de dispositifs de
protection collective.
Cet quipement ne peut tre utilis que s'il existe un point d'ancrage accessible et sr
situ au-dessus de l'oprateur quip.
Il existe un autre systme avec longe et absorbeur ne seront utiliss que sil est
impossible d'utiliser des systmes antichute.
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Les genouillres
Un oprateur doit tre quip de genouillres s'il est amen effectuer des travaux, de
faon frquente et/ou prolonge, genoux. Sur la plupart des chantiers, il devrait tre
possible de procder un amnagement du poste de travail afin d'viter aux
travailleurs d'adopter la position genoux.
Faire le choix d'un appareil de protection respiratoire (APR) est souvent fort ardu puisqu'il
faut concilier des critres d'efficacit et de confort des oprateurs. Il faut galement
dterminer les priodes de port puisque, sauf exception, un APR ne pourra tre port que
pendant une priode limite. Ce choix est rendu encore plus compliqu par l'existence de
multi-pollution frquentes sur les chantiers de rhabilitation de sites industriels pollus.
Certains chantiers prsentent en outre la particularit d'exposer potentiellement les
oprateurs une pollution dont on ne connat pas toujours les composants, et dont les
niveaux peuvent varier fortement au cours du temps.
Les appareils filtrants purent l'air ambiant contamin. Ils sont gnralement
constitus d'une pice faciale qui recouvre les voies ariennes suprieures (bouche et
nez) plus ou moins largement selon le type de la pice filtrante (le masque complet
englobe par exemple tout le visage). Cette pice faciale est munie d'un filtre adapt au
type de polluant qui doit tre pig : arosols (solides ou liquides) ou gaz. Ce filtre
peut d'ailleurs tre une combinaison de supports permettant d'arrter plusieurs
types de gaz, ou un gaz et des poussires, etc. Dans certains cas, c'est la pice
faciale qui constitue elle-mme le filtre (contre les poussires et/ou contre les
gaz) : on parle alors de pice faciale filtrante.
Le passage de l'air travers le filtre peut tre assur par le travail respiratoire
du porteur : on parle alors de ventilation libre. Ce passage de l'air travers le
filtre peut aussi tre assur par un ventilateur motoris fix la pice faciale ou
la ceinture du porteur: on parle alors de ventilation assiste.
103
Les appareils isolants sont aliments partir d'une source d'air non contamin
indpendante de l'atmosphre pollue dans laquelle voluent les porteurs de
ces APR isolants. L'alimentation de la pice faciale est alors assure par un
tuyau qui amne l'air d'une zone non pollue, ou d'une source d'air comprim
(compresseur ou bouteilles).
104
Sa teneur en monoxyde de carbone (CO) ne doit pas excder 15 ppm. Il ne doit
pas contenir d'eau sous forme liquide et son point de rose doit tre suffi-
samment bas pour viter toute condensation ou tout givrage interne dans les
tuyaux d'alimentation ou dans les pices faciales des APR. Pour parvenir ces
rsultats, il est possible d'intervenir sur les lignes d'alimentation : il existe des
filtres qui permettent d'liminer les poussires ou les gouttelettes d'huile, des
piges eau ou huile, des systmes de rchauffement ou de refroidissement
de l'air.
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Les diffrentes pices des APR
Pices faciales
La pice faciale est la partie de l'APR directement en contact avec le visage de
la personne quipe. Par son joint facial, elle doit en particulier assurer
l'tanchit entre l'atmosphre ambiante (pollue ou susceptible de "tre) et
l'intrieur de l'appareil.
106
A la diffrence du prcdent c'est le masque lui-mme, en totalit ou
pour partie, qui constitue le mdia filtrant : il n'est pas ncessaire d'y
ajouter un filtre. Il ne peut en revanche tre utilis qu'en ventilation libre.
Selon les modles, il peut tre efficace contre les arosols solides ou
liquides, les gaz, ou toute combinaison de ces polluants.
- Le masque complet
- La cagoule
- Le casque
Il s'agit d'un casque rsistant aux chocs auquel a t ajoute une visire
transparente relie aux contours du visage, ainsi qu'ventuellement au cou
et aux paules par une jupe tanche et souple.
Comme la cagoule, le masque ne peut tre utilis qu'en adduction d'air ou
en ventilation assiste.
- L'embout buccal
Il s'agit d'un ensemble constitu d'une pice d'tanchit tenue dans la bouche,
d'une pince d'obturation des narines et ventuellement d'autres accessoires
(brides, soupape expiratoire ou inspiratoire).
Cet embout buccal n'est jamais utilis pour des situations de travail;
il est exclusivement utilis en cas d'vacuation rapide.
107
Demi masque Demi masque filtrant Masque complet
Les filtres
On distingue :
- les filtres anti-arosols qui protgent dans tous les cas contre les
particules solides, et pour certains d'entre eux contre les particules
liquides;
Les filtres anti-arosols sont classs en trois catgories en fonction de
leurs rsultats des tests normaliss :
les filtres de faible efficacit Pt qui arrtent au moins 80 % de
l'arosol de chlorure de sodium dfini par l'essai normatif;
les filtres d'efficacit moyenne P2 qui arrtent au moins 94 % de cet
arosol ;
les filtres de haute efficacit P3 qui arrtent au moins 99,95 % de
l'arosol.
Le marquage du filtre doit faire apparatre son efficacit (P1 P3) ainsi
que sa limitation aux arosols solides uniquement (S) ou son efficacit
pour les solides et les liquides (SL).
Les pices faciales filtrantes, dont le matriau constitue le media filtrant
sont classes sur des critres analogues de FFP1 FFP3.
108
- les filtres anti-gaz ;
Chaque type de filtre anti-gaz est spcifique d'un gaz ou d'une famille de
gaz ou vapeurs.
Le tableau 6.1 rsume les diffrents types existant actuellement et dcrit
leur domaine d'utilisation.
En fonction de leur capacit d'adsorption, les filtres anti-gaz sont classs
en trois catgories :
les galettes de classe 1 qui ont la plus faible capacit;
les cartouches de classe 2 de capacit moyenne;
les bidons de classe 3 qui ont la plus grande capacit.
109
Quand les sites d'adsorption de l'lment actif (gnralement du charbon
actif) seront tous utiliss par le polluant, les nouvelles molcules
gazeuses traverseront le lit de charbon sans y tre arrtes et se
retrouveront l'intrieur de la pice faciale (masque). Il faut tre trs
vigilant quant ce phnomne de saturation puisqu'il va aboutir une
exposition de la personne quipe d'un APR qui se croira pourtant tort
protge.
Il n'existe pas aujourd'hui de dtecteur de saturation satisfaisant.
On ne peut pas se fier l'odorat puisque certains gaz ont des seuils de
dtection olfactive suprieurs leur valeur limite d'exposition.
110
(Source : INRS)
111
Efficacit de la protection respiratoire
les tests normatifs sont effectus sur des dures courtes (quelques minutes)
alors qu'un APR peut tre port par un oprateur pendant plusieurs heures
conscutives.
La fatigue physique et respiratoire du travailleur n'est donc pas la mme que
celle du sujet effectuant l'essai normatif.
Cette fatigue respiratoire peut inciter le travailleur crer, mme
involontairement, des fuites au visage pour s'assurer moindre cot
physiologique une quantit d'air suffisante.
De la mme faon, la sudation peut tre suprieure avec le risque de perte
d'tanchit entre le visage et la pice faciale.
112
Mme des dbits de 200 l.min-1, qui ne sont pas atteints par les APR
ventilation assiste et trs rarement par les APR adduction d'air en raison
de la gne que ces dbits entranent (sensation de froid au visage ou de
courant d'air), peuvent tre dpasss de faon instantane en crant ainsi une
dpression sous la pice faciale. Il y a alors risque que la pollution ambiante
pntre dans la pice faciale, ce qui entranerait une chute trs forte du
facteur de protection assur par l'APR.
Afin de fournir aux utilisateurs des donnes exploitables les guidant dans le
choix d'un type de protection respiratoire, diffrents organismes et chercheurs
ont donc cr la notion de facteur de protection estim (assessed protection
factor ou assigned protection factor) qui est base sur des tudes mesurant le
facteur de protection (c'est--dire le rapport entre l'exposition laquelle l'opra-
teur serait soumis s'il ne portait pas d'APR et l'exposition mesure l'intrieur de
la pice faciale) en situation relle de travail.
113
Le programme d'entretien des APR doit porter sur les points suivants:
le nettoyage ;
la dsinfection;
Il n'est pas possible dans ce document de fournir des recettes qui seraient
applicables tous les chantiers dans leur diversit. L'objectif est plutt de fournir
des lments qui permettront d'aider la dfinition d'une politique de port des
APR sur un chantier.
La ventilation libre, pour tre efficace, doit tre rserve des oprations de
courte dure sans contrainte physique importante.
114
Cet inconvnient peut tre rsolu par l'utilisation de l'adduction d'air, qui
permet de rchauffer ou de refroidir l'air d'alimentation, mais cet avantage se
fera au dtriment de la mobilit des oprateurs qui seront alors tributaires du
tuyau d'alimentation.
Quand les inconnues (nature des polluants, concentration dans l'air, etc.) sont
grandes, la solution la plus intressante reste videmment l'adduction d'air.
Elle suppose que soient rsolus les problmes de la qualit de l'air
d'alimentation et en particulier de l'absence des polluants gnrs par la
rhabilitation du site. Il faut donc en permanence disposer d'une zone
d'alimentation dpourvue de pollution: une tude de la pollution du site
gnre par les travaux s'avre donc indispensable. Au cours des travaux
conduits par l'INRS ces dernires annes, il est apparu que le niveau de
pollution dans ce type de travaux raliss l'air libre diminue trs rapidement
grce la dilution dans l'air ambiant quand on s'loigne de la zone d'mission
(gnralement celle des travaux). Les autres problmes de qualit de l'air
respirable (prsence d'huile, temprature de l'air, etc.) peuvent toujours
trouver une solution technique gnralement simple. Reste galement que
l'adduction d'air ncessite une liaison (tuyau) entre le distributeur d'air et le
masque: si la zone d'volution de l'oprateur n'est pas trop tendue, il reste
possible de construire un rseau sommaire de distribution d'air comprim sur
Je site, auquel l'oprateur vient se connecter sans que la longueur de tuyau
grer par l'oprateur soit trop grande. Dans le choix de la pice faciale
filtrante utilise en adduction d'air on privilgiera les appareils munis d'un
filtre en srie. Ils permettent en effet de minimiser l'exposition du travailleur
au cours des phases de dconnexion 1 connexion, puisque ce filtre en srie
permet l'alimentation en air filtr (ventilation libre) du travailleur pendant ces
priodes. Quoi qu'il en soit les phases de dconnexion 1 connexion doivent
rester aussi courtes que possible, le temps pour l'oprateur de passer d'une
borne l'autre
L'objet d'un diagnostic est de collecter l'ensemble des donnes (nature des
polluants, localisation, quantits ... ) qui permettront de dfinir le scnario de
rhabilitation le mieux adapt au site tudi. C'est au cours du diagnostic que
seront galement recueillies les informations utiles l'organisation du futur
chantier de travaux.
Sur certains sites, dont la nature de la pollution est relativement bien connue,
il s'agit surtout de localiser les points et les niveaux de pollution au moyen
de forages ou d'excavations.
115
La nature des polluants est dj connue, et le choix des media filtrants (anti-
poussires ou anti-gaz) ne pose pas de problme.
Cette utilisation devra se faire dans des conditions analogues celles dcrites
dans le cas prcdent, c'est--dire que le type d'APR devra tre choisi en
fonction du type de travail et de sa dure prvisible.
116
de la nature des produits, de leurs proprits physico-chimiques (volatilit,
caractre pulvrulent, etc.), des conditions de leur mise en uvre (oprateur
isol dans une cabine pressurise et alimente en air filtr, dgagement
manuel d'un ft ventr en fond de fouille, ... ) ;
des proprits toxico!ogiques de ces produits, de leurs valeurs limites
d'exposition.
117
Comment dterminer la dure d'utilisation d'un filtre ?
Ce problme revt une acuit particulire dans le cas des filtres anti-gaz. En
effet, un filtre antipoussires en Se chargeant verra sa perte de charge augmenter,
mais son efficacit de filtration ne diminuera pas (sauf si la perte de charge
devient trop grande et entrane des problmes d'tanchit pice faciale/visage, le
travail respiratoire fournir pour faire passer l'air travers le filtre devenant trop
grand). En revanche un filtre anti-gaz quand i1 sera satur laissera passer la
pollution au risque de la sant du porteur.
Pour dterminer la dure d'utilisation d'un filtre il ne s'agit pas d'effectuer une
dtermination complte de la pollution de l'air, ni de connatre prcisment les
niveaux d'exposition, qui vont d'ailleurs certainement varier d'un jour l'autre. Il
faut simplement avoir une ide des quantits des principaux composants prsents
dans l'air pour pouvoir estimer la dure de saturation du filtre. De mme si seuls
des hydrocarbures sont prsents dans l'air, il n'est pas justifi d'avoir recours un
filtre compos complexe, dont la quantit de media filtrant rellement utile sera
faible par rapport la quantit de media filtrant totale. Dans ce cas prcis, un
simple filtre de type A sera aussi utile, moins coteux et durera plus longtemps
qu'une cartouche associant inutilement des media diffrents.
Conclusion
Tous les paramtres doivent tre pris en compte et pas seulement, comme c'est trop
souvent le cas actuellement, les critres conomiques. Seule une analyse pousse de la
situation prenant en compte tous les paramtres, et en particulier les facteurs humains
(exposition aussi faible qu'il est techniquement possible, choix de la solution la moins
inconfortable pour le porteur), doit guider le choix de cette protection.
118
6.2.4. Les vtements de protection contre les produits chimiques
- dgradation : les produits chimiques, mais aussi les agents physiques (usure,
exposition la lumire) peuvent avoir pour effet de modifier les proprits de
rsistance du matriau du vtement ;
Le choix du vtement et de son matriau doit donc tre ralis en fonction de l'analyse
des risques, et en particulier en fonction des proprits physico-chimiques des
polluants attendus. Les fabricants de vtements sont en mesure de guider l'utilisateur
dans son choix, mme si des problmes particuliers peuvent se poser sur les sites
industriels pollus. Il sera difficile en particulier de traiter le problme des mlanges :
les fts de dchets par exemple sont susceptibles de contenir des mlanges trs varis,
pour lesquels les matriaux n'auront pas t spcifiquement tests. Des mlanges de
produits peuvent se rvler beaucoup plus agressifs pour les vtements que ne le sont
leurs composants considrs individuellement.
Cette disposition vaut galement dans le cas d'un vtement jetable dont le travailleur se
dbarrassera dans un laps de temps plus ou moins proche. Si besoin est, des dispositifs
de nettoyage devront tre installs sur le chantier lui-mme ou des outils mis disposi-
tion (indpendamment de ceux qui doivent tre prvus aux points d'entre / sortie)
pour procder la dcontamination des EPI en gnral et des vtements en particulier.
Comme pour tout EPI, le port du vtement se traduit par une contrainte physiologique.
119
Plus le vtement sera tanche, moins I.es changes avec l'extrieur s'effectueront
facilement, plus forte sera cette contrainte. Il peut tre ncessaire dans certaines
situations de travail (vtement trs tanche, faibles changes thermiques avec
l'extrieur via un matriau isolant, forte charge physique de travail, temprature
extrieure leve, etc.) de procder une tude de ces contraintes physiologiques afin
de dterminer si elles ne mettent pas en danger la sant du travailleur. Il existe par
exemple des combinaisons ventiles qui permettent de minimiser ces phnomnes,
mme si leur port se traduit souvent par une mobilit moindre pour leur porteur. Leur
emploi a montr leur utilit dans le cas des oprations d'enlvement d'amiante.
120
7. Prvention psychologique
Complment indispensable de la prvention technique qui veille la conformit et la
fiabilit du matriel et des installations, la prvention psychologique s'adresse directement aux
acteurs humains de la Direction en passant par l'encadrement jusqu'au personnel d'excution.
- L'approche des attitudes face aux risques, des reprsentations du travail (dont la
scurit est un lment), notions que l'on retrouve souvent synthtises dans la
formule "tat d'esprit scurit"; c'est l'objet des actions d'animation
- L'tude de la comprhension des comportements d'un individu ou d'un groupe en vue
de les prvoir, de les modifier ventuellement, de les rendre conformes au rsultat
positif attendu; c'est le but d'actions de slection et de formation.
Trois grandes aspirations fondamentales de 1'homme, parce que non satisfaites entranent
un malaise, une modification du comportement:
Se sentir en scurit.
C'est notre besoin de base qui se rapporte au maintien de notre existence.
Faire une activit qui ait un sens, dont nous connaissons la finalit. Cela se rapporte
aux exigences de dignit. Notre action doit avoir une valeur nos propres yeux.
121
Etre intgr et libre au sein d'une collectivit, y avoir notre part de pouvoir.
C'est la notion de libert qui est centrale ici : ne pas tre un simple instrument dont
l'existence ne dpend que des autres.
Ces aspirations sont hirarchises. Des exigences de dignit ou de libert peuvent conduire
mettre la scurit en pril. En fait, cela est toujours le cas puisque exister signifie aussi
prendre des risques. Mais chacun juge si, selon sa faon de percevoir la situation, le jeu en
vaut la chandelle.
Cette expression peut tre aussi corporelle, non dlibre, inconsciente et nous revenons
la question des actes manqus et des erreurs humaines.
Il est prfrable, on l'aura compris, que l'expression soit verbale.
On peut dfinir le comportement comme une raction de l'individu ou d'un groupe une
situation. Au niveau individuel, cette raction est rflexe pour assurer la survie biologique.
Cependant, certaines situations ne sollicitent pas nos sens et il nous faut tre inform et
form pour adopter une conduite conforme aux risques Prenons l'exemple du
comportement individuel.
122
Pour matriser les risques il faut:
montrer une certaine aptitude
L'APTITUDE est une disposition naturelle, un potentiel permettant celui qui en
est pourvu de dpasser facilement certaines difficults dans l'excution d'une
tche.
avoir de l'exprience
L'EXPERIENCE n'est pas seulement le temps pass effectuer un travail, mais
l'acquis retenu par analyse des causes de russite et des causes d'chec dans le
travail
Positivement:
l'aptitude sera pleinement actualise
la formation intgre et applique
les leons de l'exprience retenues
Le tout, dterminant par rapport l'activit de rfrence,
une COMPETENCE.
123
Dans la pratique, l'orientation de l'action peut se faire en posant la question: S.V.P.
Avant de traiter un comportement de qui que ce soit, il convient d'abord de poser un
diagnostic:
La personne
Sait-elle?
Veut-elle?
Peut-elle?
Sattaquer aux causes de la conduite est plus important que d'apprcier les manifestations
extrieures.
- Ne pas Savoir quivaut soit un manque de juste apprciation du risque par dfaut
d'information soit des modles socioculturels diffrents qui entranent une prise en
compte des valeurs autres que celles prvues par l'organisation. Cela peut concerner
toute personne appele prendre une dcision et, quelque niveau de la hirarchie.
- Ne pas Vouloir peut tre directement li ce qui prcde et ce qui suit. Par manque
de connaissances pertinentes, l'imaginaire et l'anxit crent des craintes irrelles et
amnent une volont ngative d'action. Le manque de possibilits (psychomotrices,
intellectuelles et caractrielles) introduit galement un blocage mme s'il est d'une
autre nature.
- Ne pas Pouvoir est souvent mis en vidence l'occasion d'un chec. Le propre d'un
examen de prvention est de mettre le sujet devant une situation test qui mesure ses
aptitudes sans lui tre prjudiciable sous forme de blessures.
Un homme qui nglige une mesure de prudence pour gagner du temps, rduire ses efforts
et amliorer son rendement essaye d'une certaine manire de rsoudre un problme,
puisque son comportement vise surmonter une difficult de travail.
Au contraire, un individu qui fume dans un endroit o c'est interdit, soulve un nouveau
problme: en aucune faon cette conduite ne peut amener la suppression d'un obstacle.
Pour le premier, la solution rside dans une meilleure intgration de la scurit dans
l'action de production, par l'explication et la justification des consignes de travail.
124
Le second, ne comprendra pas les explications qu'on lui donne sur l'interdiction de fumer;
les reproches renforceront encore son impression de contrainte, ou mieux par la
modification des conditions de travail.
C'est la prise en considration de l'motion qui peut nous mettre en relation avec les
motivations profondes et nous permettre de les faire voluer.
Prenons l'exemple de la formation en scurit : nous dsirons que les personnes adoptent,
en situation courante et en situation de crise, un comportement qui soit la rponse, aussi
juste que possible, la situation.
Certes, le niveau du savoir a son importance, mais ce savoir ne peut tre efficace, voire
intgr, que sur un fond motionnel aussi neutre que possible.
Toute formation en scurit doit dbuter par l'coute du vcu des stagiaires. L'animateur
ne sera pas forcment apte rsoudre les problmes relatifs aux thmes autres que celui de
la scurit au sens strict, mais il pourra contribuer les clarifier et viter ainsi de s'engager
dans des voies fausses.
C'est, d'autre part, lorsque l'expression, l'change sont conduits au sein du groupe de
travail que peuvent apparatre des changements dans les systmes de valeur et
comportements dsigns par l~ notion de culture de groupe .
Cette dmarche prsente le mme intrt pour la dtermination d'un choix de dispositifs de
protection, ou dans le cadre d'une intervention ergonomique. Dans tous les cas, c'est
l'occasion:
125
Expression, mise en relation des personnes, laboration collective, dynamique d'volution
.... toutes notions qui se rapportent la gestion des ressources humaines, la gestion
participative et la communication dans l'entreprise. Le terme communication tant pris
dans son sens tymologique de "rendre commun".
De mme que la scurit peut tre le domaine d'expression comportementale de tous les
thmes relatifs au milieu de travail, elle peut tre le domaine d'expression verbale dans
lequel les personnes se sentent autorises dcharger leurs tensions ou, contrario, dans
lequel les personnes peuvent recommencer entrer en communication.
Bref la scurit est outil de management. Il n'y a pas management de la scurit sans
management tout court. Rciproquement, tout management dmarche participative qui
veut privilgier l'tablissement de communications, c'est--dire d'changes entre les
personnes, en se centrant sur la satisfaction de celles-ci, ne peut pas ne pas s'appuyer sur la
scurit en tant que base, assise de la dmarche.
Tout est li: la scurit du travail n'est pas seulement un "indicateur" de la qualit des
autres lments de la situation de travail: motivation au travail et climat social. La scurit
est un outil de management et un outil de communication. C'est, en particulier, dans le
domaine de la scurit et des conditions de travail que doivent s'exercer l'coute des autres
personnes, l'aptitude la rencontre et aux changes .... ce qui doit tre la principale qualit,
non seulement d'un formateur, d'un intervenant, mais aussi d'un manager.
126
PARTIE III AUTRES OBLIGATIONS
8. La surveillance mdicale
8.1. Cadre rglementaire
L'objectif de ce dispositif est d'adapter la surveillance ralise par le mdecin du travail en
fonction des risques professionnels auxquels sont exposs les salaris et de mettre en place une
surveillance renforce pour certains salaris en raison des risques personnels.
L'arrt du Il Juillet 1977 fixe la liste des travaux ncessitant une "surveillance
mdicale spciales" dont la collecte et le traitement des dchets (article 1).
L'exposition ces travaux peut avoir des consquences sur l'tat de sant des salaris
et leur aptitude physique tenir leur poste de travail, ds lors qu'ils sont effectus de
manire habituelle.
127
Le mdecin du travail participe l'valuation de ces risques, informe et conseille les
salaris et les employeurs sur les moyens de prvention et de protection, renforce la
surveillance de l'tat de sant des salaris exposs ces risques.
l'observation ou d l'tude des lieux et des postes de travail avec les CHSCT
ou les dlgus du personnel,
La prvention mdicale est un lment important du dispositif gnral de prvention des risques
professionnels.
Toutefois du fait des particularits des conditions de travail et dexposition sur les chantiers de
rhabilitation de sites industriels pollus, elle ne peut permettre elle seule dviter des
problmes de sant pour les salaris.
Parmi les actions qu'il doit mener, le mdecin du travail devra participer la mise en
place de ces mesures techniques prventives.
128
Par ailleurs plusieurs aspects de sa mission peuvent tre prciss:
- action sur le milieu de travail;
- examen mdical des salaris : le mdecin doit s'assurer de l'aptitude mdicale de
chaque salari et mener des actions sur les lieux de travail (amlioration des
conditions de travail, adaptation des postes, protection des salaris, hygine).
129
lis au travail sur un site pollu peuvent essentiellement entraner des aggravations de
pathologies existantes ou favoriser l'apparition de troubles non spcifiques.
Cet examen mdical comprend :
Visite d'embauche
Il sagit dun examen mdical complet. Il est d'abord indispensable de raliser une
recherche des antcdents personnels et familiaux, mdicaux et chirurgicaux. Il est
particulirement important de s'assurer de l'absence d'atteintes hpatiques, rnales
ou hmatologiques volutives ou ayant laiss des squelles fonctionnelles.
En complment le mdecin recherchera
- des dermatoses volutives (qui peuvent favoriser la pntration des toxiques
dans l'organisme ou gner le port d'EPI) ;
- des atteintes pulmonaires qui pourraient s'aggraver en cas d'exposition certains
polluants (asthme, fibrose, bronchite chronique) ou gner le port de certains
masques de protection respiratoire (insuffisance respiratoire svre) ;
- des atteintes cardiaques qui pourraient empcher de supporter la charge
physique lie au travail et au port des EPI.
- Afin de disposer dans le dossier mdical du maximum d'informations de base
pour permettre des comparaisons ultrieures, il pourra tre utile d'effectuer
quelques examens complmentaires.
On peut suggrer:
radiographie thoracique de face, explorations fonctionnelles respiratoires du
fait de l'exposition potentielle des poussires ou toxiques pulmonaires;
un lectrocardiogramme du fait de la charge physique;
un bilan biologique: s'il est inutile de multiplier les dosages biologiques, il
est nanmoins important de pratiquer un bilan hpatique (dosage des
transaminases ASAT et ALAT, gamma GT), rnal (cratinine, recherche
d'hmaturie et de protinurie la bandelette) et hmatologiques (numration
formule sanguine et plaquettes). Ces lments sont importants car ces trois
organes sont les plus concerns par les intoxications chimiques, le foie et le
rein jouent par ailleurs un rle fondamental dans la dtoxification et
l'limination des polluants.
Visites systmatiques
La priodicit de ces visites et des examens complmentaires est fonction de
l'exposition et des facteurs individuels de sant. C'est le mdecin du travail qui en
est le juge, aprs connaissance de chaque poste de travail, moins qu'une lgisla-
tion ait fix le rythme de cette surveillance.
Le contenu de ces visites doit tre le mme que celui des visites d'embauche. Les
effets cliniques rechercher particulirement sont:
- des symptmes respiratoires comme une dyspne, une respiration courte, des
douleurs pulmonaires, une irritation bronchique, une toux;
- des symptmes gnraux comme des cphales, une asthnie;
130
- des effets sur la reproduction et le dveloppement ftal;
- des symptmes cutans comme des irritations, des eczmas ;
- des symptmes d'irritation des muqueuses (oculaires, des voies ariennes
suprieures, digestives) ;
- des effets neuropsychiques comme une irritabilit, une perte de mmoire, une
insomnie, une baisse de la libido;
- des perturbations biologiques du mtabolisme hpatique et de la fonction rnale.
En dehors de ces visites il faut rappeler l'importance des examens mdicaux qui
sont successifs certains arrts de travail pour maladie, accident du travail ou
maladie professionnelle. Le salari doit tre inform qu'il peut demander une
consultation auprs du mdecin du travail en cas de problme particulier.
Surveillance spcifique
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Il est particulirement important de vrifier que les salaris pourront bnficier de
moyens efficaces de lavage en cas de projection accidentelle de substances chi-
miques dans les yeux ou sur la peau.
Du fait de la configuration de certains de ces chantiers il faudra prvoir des
systmes portables eau ou produit actif.
La trousse de secours doit contenir les lments ncessaires aux premiers soins de
petites blessures et brlures ainsi que des ventuels traumatismes.
Dans certains cas il peut tre important de faire figurer dans cette trousse des
traitements spcifiques certaines intoxications. Il s'agit surtout d'oxygne et
d'hydroxocobalamine en cas de possible intoxication par les cyanures. Du fait de
l'loignement de certains chantiers des lieux de traitements l'hydroxocobalamine
doit pouvoir tre fournie aux secours mdicaliss qui n'en disposent pas en gnral.
Dans tous les cas l'introduction d'un moyen de traitement doit tre accompagne
d'une formation spcifique. A quoi servirait en effet de disposer d'une bouteille
d'oxygne si personne ne sait l'utiliser de faon approprie!
132
9. La formation spcifique du personnel
Une formation spcifique doit tre dispense aux travailleurs potentiellement exposs
certains produits chimiques, intervenant dans des environnements particuliers ou
utilisant certains matriels.
Les salaris sous contrat dure dtermine et les intrimaires doivent recevoir une
formation identique celle dispense aux travailleurs en contrat dure indtermine.
Cette formation la scurit pour ces salaris sous contrat prcaire sera renforce pour
les postes de travail prsentant des risques particuliers (liste tablie par le chef
dentreprise).
Elle peut tre axe sur les mesures dhygine respecter, sur la bonne utilisation des
quipements de protection individuelle, sur les codes relatifs ltiquetage, sur les
procdures durgence respecter, les risques lis aux proprits toxicologiques et
cotoxicologiques des produits, etc ..
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Cette signalisation prendra la forme de panneaux d'avertissement et de signalisation
de risque ou de danger (matires toxiques, comburantes ), de panneaux
d'interdiction (dfense de fumer ) et d'obligation (protection obligatoire du corps,
des voies respiratoires ... ).
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