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historique
Une fumisterie dont André Gide se souviendra quand il écrira Les caves
du vatican. Dans ce roman, est mis en scène une joyeuse escroquerie où
de faux prêtres sillonnent les provinces en quête de fonds catholiques
pour délivrer le Pape secrètement emprisonné par la Franc
maçonnerie ! Le Pape en question étant justement ce Léon XIII qui, à la
suite des pseudo révélations de Taxil, avait en décembre 1892, mis en
garde le monde catholique contre le danger que représentaient les loges
maçonniques, soumises au pouvoir occulte de Lucifer.. Quant à cette
rumeur de l’enlèvement du Saint Père par les maçons, elle a réellement
circulé en France durant toute l’année 1893, présentant ainsi les Francs
maçons comme des disciples fanatiques de Satan.
Pour autant, pareils préjugés trouvent encore des adeptes. En 1973, une
enquête d’opinion sur la maçonnerie laisse apparaître qu’un
pourcentage non négligeable de français croient encore que la Franc
maçonnerie a partie liée avec le diable.
Dès le 13 août 1940, une loi est promulguée, interdisant les sociétés
secrètes, dont la publication s’accompagne de deux déclarations sur
l’honneur à remplir par tous les fonctionnaires. D’abord de ne pas
appartenir à la franc-maçonnerie et de s’engager à ne point y adhérer.
Et pour les maçons, obligés ainsi de se divulguer, un engagement à ne
plus jamais avoir de lien avec cette société désormais interdite.
Se rajoutent à ce dispositif :
- un centre de documentation, installé rue Puteaux, siège de la Grande
Loge de France, dirigé par Henry Coston, travaillant sur les documents
de cette Obédience maçonnique. Dans les années de l’après guerre,
Henri Coston qui , en mai 1943 , réclamait publiquement « le
renforcement de la législation antimaçonnique »se fera à nouveau le
chantre de la dénonciation du Grand Complot maçonnique.
Une accalmie aura néanmoins lieu avec l’arrivée de Pierre Laval aux
affaires publiques qui tentera, à plusieurs reprises, de freiner la
répression anti-maçonnique d’état. Pourtant les chiffres sont là : on
estime que plus de 64 000 maçons ont été fichés par le service français
des sociétés secrètes, environ 6000 ont fait l’objet d’enquêtes ou
d’arrestations, plus d’un millier sera envoyé en déportation.