Rivures
Rivures
Rivures
J.F. Debongnie
7 novembre 2012
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1 Gnralits
Les rivures constituent des assemblages permanents. Selon leur destination,
on distingue traditionnellement
les rivures de force, que l'on rencontre dans les constructions mtalliques
en acier ou en mtaux lgers ;
les rivures de force et d'tanchit, en chaudronnerie ;
les rivures d'tanchit, dans les rservoirs, les chemines en tles, les
tuyauteries sans surpresssion ;
les rivures de liaison des lments de tles ( aviation, automobile).
Dans beaucoup d'applications, les rivures ont t supplantes par la soudure.
Une rivure demande en eet plus de travail, et les pices soudes sont plus
simples et moins chres. En outre, le faonnage des rivets la bouterolle soumet
l'oue des ouvriers rude preuve. Cependant, les rivures sont trs sres et d'un
contrle trs facile (au son, quand on frappe l'assemblage). Par ailleurs, dans le
cas des alliages lgers, on prfre encore souvent la rivure qui permet d'viter
les consquences de l'chauement de soudage.
2 Pratique de la rivure
2.1 Types de rivets, et leur pose
Le rivet plein se prsente avant pose comme une tige possdant une tte, la
tige ayant une longueur susante pour pouvoir former la deuxime tte. Pour
assembler des picesPd'acier dont la somme des paisseurs est t, la tige doit
P
avoir une longueur t + f , avec f = (1, 5 1, 7)d (g. 1). Le diamtre d du
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Il existe deux manires de poser les rivets : chaud ou froid.
1. Les rivets d'acier ayant un diamtre de 10mm et plus sont poss chaud.
On porte le rivet la temprature du rouge clair ( 900 C ), on forme la
tte la bouterolle et on maintient celle-ci en place jusqu' une tempra-
ture de l'ordre de 500 C (g 2). En se refroidissant, le rivet se contracte et
2. Les rivets d'acier de diamtre infrieur 10mm, ainsi que les rivets de
mtaux lgers et de cuivre sont monts froid. Le serrage rsiduel reste
faible et on ne peut compter sur un eort de frottement important. La
transmission de l'eort dans ces rivures se fait ici essentiellement par ci-
saillement du rivet et pression des tles sur le manteau de sa tige (g. 4).
Pour les applications o la tte ne peut dpasser de la tle, on utilise des rivets
tte noye, dont l'une des ttes est noye dans une fraisure. La scurit est
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Figure 4 Comportement du rivet mont froid
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2.2 Gamme des oprations d'excution d'une rivure
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Figure 9 Flambage d'un rivet trop long
An (` nd)t
= =
Ab `t
S'il y a plusieurs ranges de rivets, le problme est plus complexe. Consi-
drons une rivure double couvre-joint et trois ranges de rivets, la range
extrieure tant incomplte (g11). On admet dans les calculs que chaque rivet
reprend une charge gale. Il faut alors suivre la progression de l'eort. Dans la
zone dlimite sur la gure, le nombre de rivets qui se partagent l'eort F est
donn par (3 + 4 12 ) = 5. L'eort par rivet est donc ici F/5. On peut donc
tablir le tableau suivant pur les tles assembles :
Section eort section nette contrainte nominale
I F (a d)t F
(ad)t
II 4
5F (a 2d)t 4 F
5 (a2d)t
III 2
5F (a 2d)t 2 F
5 (a2d)t
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Figure 11 Rivure double couvre-jont trois ranges de rivets, la premire
tant incomplte
La contrainte dans la range I aurait alors t gale 1,5 fois celle de la range
II. C'est ce qui justie la premire range incomplte.
Revenant au cas de la rivure premire range incomplte, le couvre-joint
peut tre dcoup en sinusode sur son bord, ce qui rduit sa section brute de
moiti, mais cet endroit les couvre-joints ne reprennent encore qu'un cinquime
de la charge. Cette forme du bord est prfrable pour l'ecacit du matage dans
le cas de rivures devant assurer l'tanchit.
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3.2.2 Contrainte nominale de la tle
On dnit naturellement la contrainte nominale de la tle par
F
nom = (2)
A
ce qui mne la scurit
s=
(lim ) tle (3)
nom
Pour une sollicitation statique, lim = Re et une scurit normale sera de l'ordre
de 1,25 1,5.
la ngligence de cette condition [1], qui ne doit donc pas tre perdue de vue. Ce
type de ruine se faisant par cisaillement technologique, on utilise la contrainte
nominale
F
= (4)
2zet
o z est le nombre de rivets correspondant la charge F . En admettant une
limite de cisaillement technologique lim = 0, 8Re, et une scurit de 1,25, on
obtient la condition
F
e 0, 78
tRe
que les rgles CM66 arrondissent
F
e 0, 8
tRe
En outre, les mmes rgles xent une second condition :
e 1, 5d
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Figure 13 Billement d'une tle rive trop prs de son bord et oxydation
conscutive.
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Figure 14 Deux surfaces de frottement
Pour des charges dpassant la limite de glissement (et pour les rivets poss
froid, quelle que soit la charge), l'eort passe par le contact entre le rivet et
les pices assembles. Il importe plus que jamais que le rivet rmplisse bien son
trou si l'on veut viter l'arrachement de sa tte (g. 15)
Figure 15 Rivet pos froid : il faut que le rivet soit bien ajust au trou,
sous peine d'arrachement de sa tte.
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Figure 16 Pression de contact
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Figure 18 Comparaison entre la pression de contact et la rsistance au ci-
saillement
soit
d 4 plim 4 2Re
= 3
tlim lim 0, 8Re
Or, on n'utilise jamais d'aussi gros rivets, car ils pourraient reprendre la charge
tout en tant trs distants les uns des autres. Les tles auraient alors la possibilit
de biller (g 19) ce qui est prjudiciable l'tanchit, la tenue la corrosion
et mme la rpartition des eorts. Pour xer les ides, voici des formules
empiriques en usage en Allemagne [5] :
r
d tmin
50 2 (acier) (16)
mm mm
d 2tmin (alliages lgers) (17)
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Figure 20 Rivets en traction, avec cornires : risque d'arrachement des ttes
de rivets
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Rfrences
[1] Rgles de calcul des constructions en acier (rgles CM66) Paris, 1979.
[2] C. Massonnet Rsistance des matriaux, second d., Sciences et Lettres,
Lige, 1967.
[3] , lments de statique des constructions, vol. 2. Constructions mtalliques,
AEES, Lige, 1970.
[4] G. Niemann Maschinenelemente, 2. d., Springer, Berlin, 1975.
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