Solution À La Congestion Du Trafic
Solution À La Congestion Du Trafic
Solution À La Congestion Du Trafic
Technique
T 32
C i m b to n
Construire
de nouvelles infrastructures routires
La solution
la congestion du trafic ?
Construire
de nouvelles infrastructures routires
La solution
la congestion du trafic ?
3
Ce document a t rdig par Joseph ABDO, directeur dlgu Routes Cimbton.
4
Avant-propos
Joseph ABDO
Directeur dlgu Routes - Cimbton
5
Sommaire
6
3 - Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter
la capacit des infrastructures routires ? 35
3.1 - Le bilan environnemental 37
3.1.1 - Limpact global gnr par une nouvelle infrastructure routire 37
3.1.1.1 - Expression des impacts gnrs par la phase construction : Ic 37
3.1.1.2 - Expression des impacts gnrs par les entretiens de la route : Ie 38
3.1.1.3 - E
xpression des impacts dus la surconsommation des vhicules,
gnrs par la congestion du trafic cause par les travaux de construction
et dentretien : Is 38
3.1.2 - L
es impacts dus la surconsommation de carburant (vhicules lgers
et poids lourds) 38
3.2 valuation du bilan environnemental 39
3.2.1 - Les hypothses de calcul 39
3.2.1.1 - Les donnes gomtriques, structurelles et les scnarios dentretien 39
3.2.1.2 - Le recyclage en fin de vie 39
3.2.2 - Les donnes environnementales de ltude 40
3.2.2.1 - Les inventaires de fabrication des constituants de base 40
3.2.2.2 - Les inventaires de fabrication desmlanges 40
3.2.2.3 - Les inventaires de transport des constituants et des mlanges 41
3.2.2.4 - Les inventaires de mise en uvre 42
3.2.2.5 - Les inventaires de la construction 43
3.2.3 - valuation du bilan environnemental 43
3.2.4 - Les enjeux de ce bilan environnemental 47
3.2.5 - Facteurs favorables au bton, non pris en compte dans le bilan 47
3.3 Conclusion 49
7
8
Chapitre
1 La congestion
du trafic routier
est-elle une fatalit ?
1.6 - Conclusion
9
Chapitre 1 La congestion du trafic routier est-elle une fatalit ?
Malgr les progrs techniques et technologiques accomplis par lhomme dans tous les domaines
de la connaissance, le trafic routier reste victime d'une congestion sans cesse croissante.
Il sera sans doute bientt possible de voyager jusqu' la plante Mars, mais la congestion
continue demeurer un vritable casse-tte pour les gestionnaires routiers de tous les pays.
La congestion d'un rseau routier est la condition dans laquelle une augmentation du trafic de
vhicules provoque un ralentissement global de celui-ci. Le terme de congestion dsigne la
dgradation de la qualit de service quand le nombre dusagers augmente. Ce phnomne se
caractrise par lapparition de retards, voire de goulets dtranglement en priode de fort trafic,
c'est--dire quand la capacit de linfrastructure devient insuffisante pour rguler les flux.
Le problme est frquent localement et priodiquement, notamment dans les grandes villes et
lors des grands dparts pour les vacances.
Dans quelle ampleur la congestion est-elle prsente ? Quel est le cot pour la socit ? Comment
y remdier ?
Le but de ce chapitre est de rpondre ces questions essentielles. Il y sera prsent
successivement les causes de la congestion du trafic routier, les enjeux conomiques, socitaux
et environnementaux, les solutions proposes pour fluidifier le trafic et enfin les actions
entreprendre pour influencer les comportements des automobilistes.
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1.1 - Pourquoi y a-t-il des bouchons sur les routes ?
Pour comprendre la congestion du trafic routier, il faut garder prsent lesprit que cest un phnomne
qui survient lorsque la demande (le nombre de vhicules qui cherchent utiliser une infrastructure
donne) est suprieure la capacit de cette infrastructure. Si la demande excde la capacit, alors
des vhicules seront ralentis lentre de linfrastructure, formant ainsi un bouchon. Ces vhicules
excdentaires seront chaque instant plus nombreux qu linstant prcdent. Comme chaque
vhicule occupe une certaine longueur de voie, la longueur de la file dattente ne fera que crotre en
proportion du nombre de vhicules prsents dans cette file dattente. On voit de ce qui prcde que
la congestion est un phnomne volutif, la fois dans le temps et dans lespace.
Or, en raison du caractre maill de linfrastructure, cet allongement de la file dattente peut la
conduire atteindre des points de choix ditinraire, et ainsi congestionner des parties du rseau
o circulent des vhicules qui nutiliseront pas linfrastructure lorigine de la congestion.
La premire cause est tout simplement un volume de circulation suprieur la capacit
routire : les voitures sont trop nombreuses et le trafic sarrte chaque goulot dtranglement
(rtrcissement de la route, voies qui se rejoignent, croisements de routes). La circulation est ce
titre comparable lcoulement dun liquide dans un tuyau.
En outre, le contexte de la mondialisation conomique a largement contribu laugmentation
des besoins en circulation des biens et des personnes. Cet accroissement en mobilit constitue
une des causes principales dapparition de plus en plus frquente du phnomne de congestion.
La seconde cause est lie aux comportements des conducteurs. Quand les voitures sont proches
les unes des autres, il suffit quun conducteur freine brutalement pour faire freiner en cascade tous
les vhicules qui le suivent et propager ainsi un ralentissement, voire mme un arrt du trafic sur
une certaine longueur. Quand le premier conducteur redmarre, de nouvelles voitures sont venues
sagglutiner et le bouchon se dplace vers larrire comme une onde, par un effet de dominos.
En outre, plusieurs vnements peuvent provoquer ou aggraver la congestion : accidents, travaux,
voitures en panne, stationnements gnants, conditions mtorologiques mauvaises, etc.
Elles sont nombreuses et peuvent tre classes en trois catgories : conomiques, socitales et
environnementales.
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Chapitre 1 La congestion du trafic routier est-elle une fatalit ?
Le saviez-vous ?
Des tudes ralises par l'Union europenne chiffrent le cot de la congestion routire (imputable
tant aux migrations alternantes et au trafic de loisir qu'aux dplacements d'affaires et au transport
de marchandises) 1% en moyenne du PIB de ses tats membres, et plus exactement 1,5%
pour le Royaume-Uni et la France, et 0,9% pour l'Allemagne et les Pays-Bas.
Les usagers de la route se plaignent amrement des heures qu'ils perdent dans les embouteillages
(plus de 1 milliard d'heures par an pour la France) parce qu'elles empitent sur le temps qu'ils
peuvent consacrer leur travail et leur famille. La congestion du trafic routier aura deux impacts
importants sur :
La qualit de vie des usagers, car les conducteurs soumis des embouteillages frquents
sont sujet des problmes de stress, danxit et dnervement, entranant un accroissement du
risque daccident,
Le pouvoir dachat des usagers, car la congestion du trafic a des consquences directes sur
laugmentation de la consommation nergtique. Dans le contexte actuel denvole des prix du
ptrole, ceci engendre une nette diminution du pouvoir dachat des usagers.
Enfin, dun point de vue environnemental, la congestion du trafic routier a un impact nfaste
et ngatif cause de laugmentation de la pollution qui engendre des cots conomiques et
cologiques en croissance exponentielle.
L'rosion de la productivit cause par les pertes de temps dues aux bouchons, l'aggravation
de la pollution de l'air et de l'eau, l'augmentation du bruit et la dgradation de la qualit de
vie sont autant de consquences de l'augmentation de la demande de transport terrestre.
On peut donc conclure que le phnomne de congestion du trafic routier est un problme socio-
conomico-environnemental crucial qui exige de rechercher des solutions efficaces et rapides.
La France s'est applique rcemment, dans le cadre de la ralisation de son plan de transport l'horizon
2050, dfinir le sens dans lequel la congestion de ses rseaux nationaux de transport allait voluer.
Il semble qu'elle doive s'attendre une multiplication des goulets d'tranglement routiers.
Globalement, la situation va saggraver. Le trafic routier continuera augmenter alors que la
capacit du rseau ne saccrotra pas au mme rythme.
Ces perspectives dvolution requirent non seulement une meilleure coordination de l'utilisation
des sols, de l'urbanisme et de la planification des transports, mais aussi des avances technologiques
et une modification du style de vie.
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L'aspiration la cration d'un systme de transport routier quilibr et cologiquement viable
incitera les gestionnaires identifier les stratgies et les mesures suivre pour influer sur la
demande de mobilit de demain, pour amliorer les conditions de circulation et pour rationaliser
l'utilisation des infrastructures routires.
Le saviez-vous ?
carburant
Selon certains chiffres officiels, la moiti du
utilis aujourdhui dans lUE est gaspill
dans les embouteillages, en raison dinfrastructures
inadquates et de goulets dtranglement.
similaire.
Les chiffres aux Etats-Unis font tat dune situation
En 2004 aux Etats-Unis, la congestion est
lorigine du gaspillage de 100 milliards de litres
de carburant, soit 250 millions de tonnes de CO2
mises dans lenvironnement !
couramment
Pourtant, le manque despace est lexcuse la plus
invoque pour ne pas construire de
nouvelles infrastructures. Mais, en moyenne, les
infrastructures routires recouvrent moins de 0,5 %
de la plupart des territoires nationaux !
Un premier remde pour dcongestionner le trafic est daugmenter la capacit du rseau routier.
Une solution, certes coteuse, mais qui prsente lnorme avantage de fluidifier de faon durable
le trafic, engendrant ainsi des conomies en matire de consommation de carburant et une forte
rduction des impacts sur lenvironnement. Cette solution nest malheureusement pas dactualit
au niveau des Pouvoirs publics qui privilgient plutt le dveloppement des modes de transport
alternatifs la route.
dfaut daugmenter la capacit daccueil des routes, une autre solution serait de mettre au point
des outils pour la rgulation et la gestion du trafic routier.
En effet, le trafic routier est un phnomne complexe dune part en raison du nombre lev
dacteurs qui y participent, dautre part cause du caractre trs maill du rseau sur lequel il
se droule. Depuis une cinquantaine dannes, cependant, des thoriciens du trafic cherchent
comprendre le phnomne de congestion du trafic, quantifier les mcanismes luvre et
mettre au point des outils bass sur la modlisation. Il s'agit de modliser l'volution de la densit
de voitures dans le temps et l'espace. Et pour tablir ces modles, certains chercheurs utilisent
les quations aux drives partielles, des quations qui permettent de dcrire des phnomnes
physiques comme la dynamique des gaz ou l'coulement de fluides.
Malgr tous les efforts consentis en matire de recherche et de dveloppement qui se sont
traduits par la mise au point dinnombrables outils pour la rgulation et la gestion du trafic routier,
force est de constater que le problme de la congestion du trafic nest pas pour autant rsolu.
13
Chapitre 1 La congestion du trafic routier est-elle une fatalit ?
Que nous reste-t-il alors comme possibilits pour grer au mieux le problme de la congestion
du trafic routier ?
Pour ma part, je pense que la solution nest pas uniquement dordre technologique, mais aussi et
surtout dordre humain. Il est enfin temps de se proccuper de lducation, de la sensibilisation
et de la formation des conducteurs pour quils deviennent les vrais acteurs dune meilleure
fluidification du trafic routier.
Pour cela, il est ncessaire danalyser rationnellement le phnomne de congestion du trafic
routier, didentifier les causes conduisant aux diffrents changements dans les conditions de
circulation et dlaborer des recommandations qui, appliques au niveau de chaque conducteur,
conduiront srement amliorer les conditions de circulation.
Les recommandations sont simples et relvent du bon sens. Elles sont le rsultat dune analyse
fine et dun modle mathmatique simplifi et idalis.
La mission dune route est de faire passer un maximum de voitures en un minimum de temps
et ceci sur chaque tronon du parcours. Cela revient dire que la route doit assurer un dbit
maximal. Quelles sont alors les conditions qui autorisent ce dbit maximal ?
Considrons une piste dessais ayant une seule voie de circulation et comprenant un tronon
rectiligne suffisamment long. Traons, sur un des bords de la partie rectiligne, une ligne transversale
la piste qui matrialise la ligne de dpart. Disposons sur ce tronon rectiligne un nombre N
de voitures identiques de longueur L et dont les conducteurs sont supposs tre des robots
parfaitement synchroniss. Ces voitures sont supposes tre identiques sur tous les plans et
disposer dun systme de freinage effet immdiat et instantan qui arrte le vhicule net quelle
que soit sa vitesse. La premire voiture est positionne de telle manire que son pare-choc avant
soit laplomb de la ligne de dpart. Positionnons ensuite les N-1 voitures restantes, les unes
derrire les autres, pare-choc contre pare-choc (voir figure 1).
Dans ce cas idalis, un calcul simple nous permet de
X
dterminer le nombre de voitures N qui couvrent une longueur
L donne X de la piste : N = X/L
Donnons maintenant le dpart et demandons aux conducteurs
(robots) de monter en vitesse progressivement pour atteindre,
aprs un tour complet (retour la position origine) la vitesse
Figure 1 : cas idalis V et la maintenir constante. Toutes les voitures se mettent en
mme temps, en mouvement puisque les conducteurs sont
parfaitement synchroniss. Compte tenu de la synchronisation parfaite des conducteurs et de
leffet instantan des freins, ces vhicules peuvent rouler vitesse constante V sur la piste tout
en maintenant la position serre pare-choc contre pare-choc. Le nombre de vhicules, dans ce
cas de figure, qui traverse la ligne de dpart pendant le temps T, peut tre calcul par la formule :
X
L dr=Vtr
14
N = X/L et V = X/T
Donc :
N=VT/L (1)
Dterminons alors lexpression du dbit de la piste sur la partie rectiligne.
La physique nous apprend que le dbit Q est la quantit de matire M qui franchit vitesse
constante V une section fictive pendant une unit de temps T. Adapt notre exemple, le dbit
Q dun tronon de piste est alors le nombre de vhicules N qui franchit vitesse constante V la
ligne de dpart par unit de temps T. Lexpression mathmatique du dbit de la piste devient :
Q (vhicules par heure) = N (vhicules)/T (heure) (2)
Les relations (1) et (2) permettent alors de dterminer lexpression du dbit dun tronon rectiligne
dune route dans le cadre idalis dfini ci-dessus.
Q = V/L (3)
Dans ce cas idalis, on saperoit que le dbit dune route est proportionnel la vitesse des
vhicules (la longueur L des vhicules tant constante). Plus la vitesse est leve, plus le dbit est
fort (voir figure 2).
Dans un monde idalis, tel que dfini ci-dessus, le trafic routier ne connatra jamais
dembouteillage. Pour augmenter le dbit dune route, il suffit de demander aux vhicules
de rouler plus vite pare-chocs contre pare-chocs. En effet, le dbit varie en fonction de la
vitesse selon une droite passant par lorigine et dont la pente est gale 1/L .
Ceci suppose des conducteurs ayant un
Dbit
Q
comportement identique (temps de raction
Q= 1 V
identique et synchronisation parfaite) et des
L vhicules en tout point identiques, disposant
dun freinage instantan. Si la piste comprend
Vitesse dautres voies de circulation, la mthode
0 V sapplique et le raisonnement est similaire,
Figure 2 : volution du dbit condition que les conducteurs ne changent pas
en fonction de la vitesse de voie.
dans un monde idalis Bien videmment, ceci nest pas vrai dans notre
monde rel, mais beaucoup de gens le croient !
Mais, le monde nest pas si parfait !
Dbit
Q V
Q=
Dans le1 monde rel, les conducteurs
L+trV sont si diffrents, de par leur tat, leur comportement et
t
leur attitude, que lon est tent de considrer que chaque conducteur est unique. Aussi, le mme
r
constat sapplique aux vhicules qui diffrent par leurs ges, leurs dimensions, leurs poids, leurs
tats mcaniques et en particulier leursVitesse
systmes de freinage. Dans ce monde rel, le phnomne
0 V
de congestion du trafic routier acquiert donc le statut dun systme complexe, compte tenu du
nombre lev de paramtres
Figure 4 : volution du dbit quil faut prendre en compte. Mais, la dmarche demeure la mme,
et en particulier pour la dtermination
en fonction de la vitessede lexpression du dbit dune route.
dans un monde semi-idalis
Dbit
Q
V
15
Chapitre 1 La congestion du trafic routier est-elle une fatalit ?
ToutL en maintenant lhypothse de vhicules idaliss (mme ge, mme dimension, mme
poids, mme systme de freinage, etc.), considrons que les conducteurs sont rellement des
humains avec tout ce que cette notion englobe comme diffrences.
Reprenons notre exprience sur la piste dessais. Compte tenu des diffrences qui existent entre
Figure 1 conducteurs
les diffrents : cas idalis(temps de raction en particulier), il a t demand, cette fois, chaque
conducteur dobserver une distance de scurit par rapport au vhicule qui le prcde et qui
correspond la distance dr quaurait parcouru le vhicule durant le temps de raction moyen tr
des conducteurs (voir figure 3).
X
Dans ce cas semi-idalis, un calcul simple nous permet
L dr=Vtr de dterminer le nombre de voitures N qui couvrent
une longueur donne X de la piste :
N = X / (L+ dr) avec : dr = V tr
Do :
Figure 3 : cas semi-idalis
N= X/(L+ V tr) (4)
Les relations (5) et (2) permettent alors de dterminer lexpression du dbit dun tronon rectiligne
dune route dans le cadre semi-idalis dfini ci-dessus.
Q = VT/(L+V tr)T
Dans ce cas semi-idalis, on saperoit que le dbit dune route, en situation de saturation de trafic,
varie en fonction de la vitesse V, selon une fonction hyperbolique. Pour une longueur de vhicule et
un temps de raction donns, lorsque la vitesse augmente, le dbit tend converger vers une valeur
16
Dbit
Q
Q= 1 V
L
Vitesse
0 V
17
Dbit
Q
Q= 1 V
L
Dbit
Q Dans ce cas semi-raliste, on saperoit que le
V dbit dune route, en situation de saturation de
Dbit Q=
maximum L+trV+ 1 kmV2 trafic, varie en fonction de la vitesse V, selon
2
une fonction hyperbolique. Pour une longueur
Vitesse de vhicule et un temps de raction donns,
0 Vitesse optimale V
lorsque la vitesse augmente, le dbit augmente
jusqu atteindre un maximum puis il diminue
Figure 6 : volution du dbit pour tendre vers une valeur nulle lorsque la
en fonction de la vitesse
vitesse tend vers linfini (voir figure 6).
dans un monde semi-raliste
Pour une longueur de vhicule et un temps de raction donns, le meilleur dbit est obtenu
lorsque la condition suivante est atteinte :
dQ/dV = 0
2L
ou Vopt = (10)
km
2L
Q max = a / (b + atr) avec a = et b = 2L
km
Dans ce monde semi-raliste, pour une longueur de vhicule et un temps de raction donns,
le dbit dune route en situation de saturation de trafic est une fonction hyperbolique de
la vitesse. Lorsque la vitesse augmente, le dbit augmente jusqu atteindre un maximum
puis il diminue pour tendre vers une valeur nulle. La vitesse optimale est donne par la
formule (10). A la vitesse optimale, le dbit maximal est inversement proportionnel au
temps de raction des conducteurs. Si la piste comprend dautres voies de circulation, la
mthode sapplique et le raisonnement est similaire, condition que les conducteurs ne
changent pas de voie.
Les mathmatiques nous montrent que pour contribuer la dcongestion des routes, les
conducteurs, impliqus dans la congestion, doivent appliquer les rgles dor suivantes :
18
Adopter la vitesse du flux et essayer de la maintenir constante,
Avoir un comportement caractre collectif et non individualiste.
Sur toutes les voies de circulation, on adopte la mme vitesse,
Ne pas tenter donc de changer de voie pour ne pas perturber le flux adjacent.
Application numrique
La formule (10) permet de calculer la vitesse optimale d'un trafic routier en situation de
saturation. Pour cela, on retient les hypothses suivantes :
Longueur d'un vhicule : L = 4m
Constante de freinage 1/2 k.m (coefficient de proportionnalit entre la distance de freinage dc
et le carr de la vitesse V2) :
1/2 k.m = 0,0635 s2/m (voir tableau 1).
2L
En introduisant les valeurs de L et de k.m dans la formule (10): Vopt = , on obtient :
km
2x4
Vopt =
2x0,0635
Compte tenu des hypothses retenues, les vhicules doivent observer une vitesse limite
28,57 km/h pour attnuer les effets de la congestion du trafic.
Moyenne 0,0635
*Source : Scurit routire
19
Chasse aux ides reues
En rsum, les calculs mathmatiques que nous venons d'effectuer montrent que, pour
contribuer la dcongestion des routes, il faut chasser les ides reues suivantes :
A - En tat de saturation, pour augmenter le dbit du trafic routier et viter la congestion,
il faut rouler plus vite. Faux.
Ceci n'est vrai que dans un systme idalis parfait. Dans notre monde rel, il faut, en revanche,
adopter la vitesse du flux et essayer de la maintenir constante.
B En tat de saturation, pour fluidifier le trafic, il faut toujours se rabattre sur la voie de droite
aprs avoir dpass un vhicule. Faux.
Pour amliorer les conditions de circulation, il faut que tous les vhicules roulent la mme
vitesse et, surtout, viter de changer de voie.
1.6 - Conclusion
20
Chapitre
2.3 - Conclusion
21
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
L'objectif de ce chapitre est de prouver que, du point de vue conomique et socital, il est
rentable de construire de nouvelles infrastructures routires pour fluidifier la circulation routire.
Il est vrai que la construction et lentretien de nouvelles routes ncessitera des investissements
et entranera des gnes aux usagers et aux riverains. Ces dpenses dinvestissement quon peut
facilement valuer et ces gnes quon saura dcrire avec prcision, seront supporter uniquement
durant la priode dexcution des travaux (une dure limite, de quelques jours quelques
mois).
Mais, il ne faut pas oublier que la mise en service de ces nouvelles infrastructures routires, en
fluidifiant le trafic, vont rduire nant la part des dpenses nergtiques, les pertes de temps
et la part de stress, danxit et dnervement des conducteurs, imputables la congestion du
trafic, et ceci durant toute la priode de service des infrastructures routires (une dure longue,
de quelques annes quelques dcennies).
Pour rpondre la question Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter
la capacit des infrastructures routires ?, il est judicieux de procder un vrai bilan
conomique et socital.
22
2.1 - Le bilan conomique et socital
Il porte sur le cot de linvestissement, sur les cots dentretien mais aussi sur le cot des gnes
causes aux usagers et aux riverains loccasion des travaux pendant une priode de service
donne.
Pour tenir compte de lchelonnement dans le temps des diffrents cots (cot de construction,
cots des travaux dentretien et cot de gnes aux usagers et aux riverains), il est ncessaire
dutiliser un taux dactualisation pour valuer les divers cots la date de construction de la voirie.
Le cot global Ct est ainsi exprim en valeur actualise. Il reprsente la somme dont on doit
disposer au moment de la construction pour raliser et entretenir une route sur une priode de
service prvue.
Lexpression du cot global Ct scrit alors :
23
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
La mthode consiste valuer, laide de lexpression (12), les cots dentretien actualiss en
partant de scnarios dentretien connus et tablis sur la base du comportement rel des structures
existantes. Si un tel scnario prvoit pour une structure donne, durant la priode de service,
des travaux dentretien aux ges i, j et k dont les cots - valeurs le jour de ltude - sont
respectivement (Ec) i, (Ec) j et (Ec) k, lexpression (13) permet dvaluer le cot dentretien actualis
sur une priode donne :
(Ec) actualis = (Ec) i / (1+a) i + (Ec) j / (1+a) j + (Ec) k / (1+a) k (13)
Il sagit de comptabiliser les cots actualiss de gnes aux usagers et aux riverains causes par les
travaux de construction et dentretien. Si les travaux dentretien sont prvus aux chances i,
j et k, lexpression du cot total (Cg) actualis des gnes causes par les travaux est donne
par lexpression (14) :
(Cg) actualis = Cgc + (Cge) i / (1+a) i + (Cge) j / (1+a) j + (Cge) k / (1+a) k (14)
Avec :
Cgc : cot des gnes durant les travaux de construction
(Cge) i ; (Cge) j ; (Cge) k sont respectivement les cots des gnes causes par les travaux dentretien
aux chances i, j et k.
24
Expression du cot global Ct
Les relations (1), (3) et (4) donnent lexpression dtaille (15) du cot global Ct pour une priode
de service N donne.
Ct = Pc + (Ec)i/(1+a)i + (Ec)j/(1+a)j + (Ec)k/(1+a)k + Cgc + (Cge)i/(1+a)i + (Cge)j/(1+a)j + (Cge)k/(1+a)k (15)
Connaissant les valeurs de Pc, Cgc, (Ec) i, (Ec) j, (Ec) k, (Cge) i, (Cge) j, (Cge) k, a, i, j, et k, on peut
valuer par lexpression (15) limpact conomique global de la construction et de lentretien de
linfrastructure routire sur la priode de comparaison.
Comme les conomies de dpenses nergtiques sont ralises dune faon continue, il est, ds
lors, judicieux de dterminer les conomies ralises chaque anne (Ede) i = 1,n et de procder
ensuite lvaluation de lconomie globale (Ede)g pour une priode de service n, moyennant
lexpression (16) :
(Ede) g = (Ede)1 / (1+a)1 + (Ede)2 / (1+a)2 + ... + (Ede) n / (1+a) n (16)
Comme les conomies de gain de temps sont ralises dune faon continue, il est, ds lors,
judicieux de dterminer les conomies ralises chaque anne (Egt) i=1,..n et de procder ensuite
lvaluation de lconomie globale (Egt)g pour une priode de service n, moyennant lexpression
(17) :
(Egt) g = (Egt)1 / (1+a)1 + (Egt)2 / (1+a)2 + ... + (Egt) n / (1+a) n (17)
25
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
Economie globale Eg
Pour une priode de comparaison n donne, lconomie globale Eg gnre par suite de la
fluidification du trafic routier, exprime en valeurs actualises, est donne par lexpression (18) :
Eg = (Ede) g + (Egt) g (18)
Les relations (16), (17) et (18) donnent lexpression dtaille (19) de lconomie globale Eg :
Eg = (Ede)1 / (1+a)1 + ... + (Ede) n / (1+a) n + (Egt)1 / (1+a)1 + ... + (Egt) n / (1+a) n (19)
Connaissant les valeurs de (Ede)1,, (Ede) n, (Egt)1,, (Egt) n, a, n, on peut valuer par lexpression
(19) lconomie globale de linfrastructure routire sur la priode de comparaison.
2.1.2.1 - Les gnes causes aux usagers et aux riverains durant les phases construction et entretien de
linfrastructure routire
Elles reprsentent la somme arithmtique des priodes de gnes subies par les usagers et les
riverains durant la phase de construction de linfrastructure routire et des priodes correspondant
son entretien. Elles sexpriment en jours ou en heures de gnes subies.
2.1.2.2 - Le confort des usagers et des riverains, et le gain de temps des usagers, du fait de la fluidification
du trafic
Ils reprsentent la somme arithmtique des priodes de confort apportes aux usagers et aux
riverains, ainsi que le gain de temps dont bnficient les usagers, par suite de la fluidification du
trafic, et ceci durant toute la priode de service (except les priodes de gnes au moment des
travaux dentretien). Elles sexpriment en jours ou en heures de confort/gain de temps.
Dans le but de comparer les aspects conomiques et socitaux, une analyse dtaille a t
mene avec les hypothses suivantes :
26
2.2.1.2 - Structures prises en compte
Les calculs sont raliss pour 4 structures de chausses avec les hypothses suivantes :
classe de trafic : TC6 (1 000 PL/J, NE=15 000 000)
poids lourds : 10 % du trafic
classe de la plateforme support : PF3
dure de dimensionnement : 30 ans.
Nota
Il a t retenu une densit de 2,45 pour tous les btons et une densit de 2,35 pour tous les
produits bitumineux.
Pour la dalle goujonne, le calcul a t fait raison de 12 goujons par voie de circulation. Ces
goujons ont une longueur de 45 cm et un diamtre de 30 mm (conformment la norme NF P
98-170). Ceci donne, au mtre carr de chausses, un pourcentage en poids de lacier par rapport
au bton de 0,4 %.
Pour le bton arm continu, le calcul a t fait sur la base dun taux dacier de 0,67 % par rapport
la section bton. Ceci donne, au mtre carr de chausses, un pourcentage en poids de lacier
par rapport au bton de 2,36 %.
27
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
28
2.2.3 - Evaluation du bilan conomique
Il sagit de comparer :
Le cot dinvestissement total actualis sur 30 ans de construction, dentretien et de gnes
dune voie routire de longueur 1 km et de largeur 4 m, destine dcongestionner la circulation
routire,
Les impacts conomiques de la circulation routire en situation de congestion ou les conomies
gnres par la fluidification du trafic grce laugmentation de la capacit de linfrastructure
routire.
partir des donnes relatives aux cots de construction et dentretien des chausses, le tableau
1 donne lvaluation du cot total actualis sur 30 ans dune voie routire de longueur 1 km et de
largeur 4 m, pour les quatre structures de chausses slectionnes pour cette tude. Le cot total
actualis comprend le cot de construction de la chausse, le cot des terrassements, le cot de
la signalisation, les cots dentretien actualis de la chausse sur la priode de service de 30 ans.
Il ne comprend ni le cot du foncier, ni le cot ventuel des travaux sur ouvrages dart existants
ou construire.
Le tableau 2 montre que le cot dinvestissement total actualis sur 30 ans pour construire
et entretenir une voie routire de longueur 1 km et de largeur 4 m varie, en fonction de la
structure de chausse envisage, entre 657 853 et 772 926 HT.
Tableau 2 - Cot total actualis d'une voie de 1 km de longueur et de 4 m de largeur sur 30 ans
Structure 1
20 cm BC5g/15 cm 235 000 705 000 9 823 6 030 720 853
BC3
Structure 2
18 cm BC5g/10 cm 214 000 642 000 9 823 6 030 657 853
GB3
Structure 3
18 cm BAC/15 cm 255 000 765 000 4 911 3 015 772 926
BC3
Structure 4
16 cm BAC/10 cm 230 000 690 000 4 911 3 015 697 926
GB3
En outre, partir de donnes relatives aux gnes causes par les travaux de construction
et dentretien de linfrastructure, le tableau 3 donne lvaluation du cot actualis de
gnes aux usagers et aux riverains. Ce tableau montre que le cot socital induit par
la congestion routire occasionne par les travaux de construction et dentretien de
linfrastructure routire (longueur 1km et largeur 4 m) peut tre relativement lev.
29
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
En effet, ce cot varie entre 2 177 083 et 2699 583 HT en fonction de la structure de
chausse envisage.
Structure 1
20 cm BC5g/15 cm 1 306 250 435 417 435 417 174 167 174 167 2 525 417
BC3
Structure 2
18 cm BC5g/10 cm 1 045 000 348 333 435 417 174 167 174 167 2 177 083
GB3
Structure 3
18 cm BAC/15 cm 1 306 250 609 583 435 417 174 167 174 167 2 699 583
BC3
Structure 4
16 cm BAC/10 cm 957 917 522 500 435 417 174 167 174 167 2 264 167
GB3
Enfin, le tableau 4 donne le cot total dune voie (longueur 1 km, largeur 4 m) sur une
priode de 30 ans. Il montre que les cots conomiques et socitaux de la construction
et dentretien, pour 30 ans dun km de voie de largeur 4 m, varient entre 2 834 932 et
3472 509 en fonction de la structure de chausse envisage.
Tableau 4 - Cot total actualis d'une voie de 1 km de longueur et de 4 m de largeur sur 30 ans
Cot de construction Cots des gnes aux usagers Cot Total
Structures
et d'entretien (e) et riverains (e) (e HT)
Structure 1
720 853 2 525 417 3 246 270
20 cm BC5g/15 cm BC3
Structure 2
657 853 2 177 083 2 834 936
18 cm BC5g/10 cm GB3
Structure 3
772 926 2 699 583 3 472 509
18 cm BAC/15 cm BC3
Structure 4
697 926 2 264 167 2 962 093
16 cm BAC/10 cm GB3
30
Tableau 5 - Impacts conomiques de la circulation en situation de congestion
Pour 1 km de voie de 4 m de large
Surconsommation Surconsommation Perte de temps/30
Indicateur Total
PL/30 ans vh/30 ans ans
Cot actualis anne 1 7,80E+04 2,0057E+05 3,9188E+06 4,1193E+06
Cot actualis anne 2 7,43E+04 1,9102E+05 3,7321E+06 3,9232E+06
Cot actualis anne 3 7,07E+04 1,8192E+05 3,5544E+06 3,7363E+06
Cot actualis anne 4 6,74E+04 1,7326E+05 3,3852E+06 3,5584E+06
Cot actualis anne 5 6,42E+04 1,6501E+05 3,2240E+06 3,3890E+06
Cot actualis anne 6 6,11E+04 1,5715E+05 3,0704E+06 3,2276E+06
Cot actualis anne 7 5,82E+04 1,4967E+05 2,9242E+06 3,0739E+06
Cot actualis anne 8 5,54E+04 1,4254E+05 2,7850E+06 2,9275E+06
Cot actualis anne 9 5,28E+04 1,3575E+05 2,6524E+06 2,7881E+06
Cot actualis anne 10 5,03E+04 1,2929E+05 2,5261E+06 2,6554E+06
Cot actualis anne 11 4,79E+04 1,2313E+05 2,4058E+06 2,5289E+06
Cot actualis anne 12 4,56E+04 1,1727E+05 2,2912E+06 2,4085E+06
Cot actualis anne 13 4,34E+04 1,1169E+05 2,1821E+06 2,2938E+06
Cot actualis anne 14 4,14E+04 1,0637E+05 2,0782E+06 2,1846E+06
Cot actualis anne 15 3,94E+04 1,0130E+05 1,9792E+06 2,0805E+06
Cot actualis anne 16 3,75E+04 9,6478E+04 1,8850E+06 1,9815E+06
Cot actualis anne 17 3,57E+04 9,1884E+04 1,7952E+06 1,8871E+06
Cot actualis anne 18 3,40E+04 8,7509E+04 1,7097E+06 1,7972E+06
Cot actualis anne 19 3,24E+04 8,3342E+04 1,6283E+06 1,7117E+06
Cot actualis anne 20 3,09E+04 7,9373E+04 1,5508E+06 1,6302E+06
Cot actualis anne 21 2,94E+04 7,5593E+04 1,4769E+06 1,5525E+06
Cot actualis anne 22 2,80E+04 7,1994E+04 1,4066E+06 1,4786E+06
Cot actualis anne 23 2,67E+04 6,8565E+04 1,3396E+06 1,4082E+06
Cot actualis anne 24 2,54E+04 6,5300E+04 1,2758E+06 1,3411E+06
Cot actualis anne 25 2,42E+04 6,2191E+04 1,2151E+06 1,2773E+06
Cot actualis anne 26 2,30E+04 5,9229E+04 1,1572E+06 1,2164E+06
Cot actualis anne 27 2,19E+04 5,6409E+04 1,1021E+06 1,1585E+06
Cot actualis anne 28 2,09E+04 5,3723E+04 1,0496E+06 1,1034E+06
Cot actualis anne 29 1,99E+04 5,1164E+04 9,9965E+05 1,0508E+06
Cot actualis anne 30 1,89E+04 4,8728E+04 9,5205E+05 1,0008E+06
TOTAL 1,26E+06 3,2374E+06 6,3253E+07 6,7749E+07
31
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
Dautre part, partir des donnes relatives la circulation routire et aux donnes conomiques,
le tableau 5 donne lvaluation des impacts conomiques de la circulation routire en situation
de congestion, pour 1 km de voie de largeur 4 m. Plus prcisment, le tableau 5 donne en cot
actualis sur une priode de 30 ans :
Le cot actualis de la surconsommation des Poids Lourds sur 30 ans qui slve 1,26 millions
deuros,
Le cot actualis de la surconsommation des Vhicules Lgers sur 30 ans qui slve
3,24 millions deuros,
Le cot actualis des pertes de temps des usagers sur 30 ans qui slve 63,25 millions deuros.
Le tableau 5 montre que les cots conomiques de la congestion routire totalisent donc
67750000 sur une priode de service de 30 ans.
En examinant les tableaux 4 et 5, on constate que le bilan conomique est largement
favorable une politique daugmentation de la capacit des infrastructures routires,
quelle que soit la structure de chausse envisage.
32
Le temps de gnes subies par les riverains cause dune situation permanente de congestion
du trafic routier et qui slve 4 050 000 heures.
Structure 2
18 cm BC5g/10 cm 44 000 14 667 18 333 7 333 7 333 91 667
GB3
Structure 3
18 cm BAC/15 cm 55 000 25 667 18 333 7 333 7 333 113 667
BC3
Structure 4
16 cm BAC/10 cm 40 333 22 000 18 333 7 333 7 333 95 333
GB3
Le tableau 7 montre que les impacts socitaux engendrs par la congestion routire
totalisent donc 9 247 500 heures sur une priode de service de 30 ans.
En examinant les tableaux 6 et 7, on constate que le bilan socital est largement favorable
une politique daugmentation de la capacit des infrastructures routires, quelle que
soit la structure de chausse envisage.
33
Chapitre 2 Dun point de vue conomique et socital, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
2.3 - Conclusion
Le bilan conomique et socital qui vient dtre valu dans lexemple ci-dessus a permis de :
Prouver quil est de lintrt de la communaut, sur le plan conomique et socital, daugmenter
la capacit des infrastructures routires qui se trouvent rgulirement en situation de congestion.
Le bilan conomique, valu sur une priode de 30 ans, est largement en faveur de la construction
de nouvelles infrastructures routires. En effet, linvestissement (construction + entretiens + gnes
sur 30 ans) qui slve, en valeurs actualises, environ 3 millions deuros, permet dengendrer
une conomie de carburant et de temps aux usagers slevant plus de 67 millions deuros.
Le bilan socital, valu sur une priode de 30 ans, est aussi largement en faveur de la construction
de nouvelles infrastructures routires. En effet, les gnes subies par les usagers et les riverains
durant les priodes de travaux (construction + entretiens sur 30 ans dun km de voie) qui slvent,
en cumul, environ 100 000 heures, sont largement compenses par les conomies de gnes
et de pertes de temps aux usagers et aux riverains apportes par la nouvelle infrastructure et qui
slvent plus de 9 millions dheures.
Enfin, le bilan conomique et socital est largement en faveur de la construction de nouvelles
infrastructures routires quelle que soit la structure de chausse bton envisage.
Ce bilan conomique et socital prsente un cart tellement important en faveur dune
augmentation de la capacit des infrastructures routires quune tude de sensibilit ne parat pas
justifie. Pour complter cette tude, il reste raliser un bilan environnemental.
34
Chapitre
3.3 Conclusion
35
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
L'objectif de ce chapitre est de prouver que, du point de vue environnemental, il est aussi rentable
de construire de nouvelles infrastructures routires pour fluidifier la circulation routire.
Il est vrai que la construction et lentretien de nouvelles routes engendrent des impacts sur
lenvironnement. Ces impacts quon saura dcrire avec prcision, et quon peut facilement
valuer, seront gnrs uniquement durant la priode dexcution des travaux de construction et
dentretien (une dure limite : de quelques jours quelques mois).
Mais il ne faut pas oublier que la mise en service de ces nouvelles infrastructures routires, en
fluidifiant le trafic, vont rduire nant la part des impacts imputables la congestion du trafic, et
ceci durant toute la priode de service des infrastructures routires (une dure longue : de quelques
annes quelques dcennies). Pour rpondre la question Faut-il alors augmenter la capacit
des infrastructures routires ?, il est judicieux de procder un vrai bilan environnemental.
36
3.1 - Le bilan environnemental
Il consiste comparer :
Dune part, limpact global gnr par une nouvelle infrastructure routire qui est la
somme arithmtique des impacts gnrs par les travaux de construction et par les travaux
dentretien effectus durant la priode de service. cela, il convient dajouter les impacts dus
la surconsommation de carburant, gnrs par la congestion du trafic imputable aux travaux de
construction et dentretien.
Dautre part, les impacts dus la surconsommation de carburant (vhicules lgers et poids
lourds), gnrs par la circulation en situation de congestion durant toute la priode de service
prvue ou, ce qui revient au mme, les impacts pargns du fait de la fluidification du trafic.
37
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
3.1.1.3 - Expression des impacts dus la surconsommation des vhicules, gnrs par la congestion
du trafic cause par les travaux de construction et dentretien : Is
Connaissant le trafic journalier (vhicules lgers Tvlj, poids lourds Tplj), la dure journalire des
travaux h, la dure des travaux de construction Jc et les dures des diffrents travaux dentretien
Je1, Je2, , Jej, les surconsommations des vhicules lgers (Cvc - Cvf ) et des poids lourds (Cvc - Cvf )
causes par la congestion et linventaire de cycle de vie du fioul (ICV) fioul, on peut valuer les
impacts sur lenvironnement Is dus la surconsommation des vhicules lgers et des poids
lourds, gnrs par la congestion du trafic durant toutes les priodes de travaux de construction
et dentretien, par lintermdiaire de lexpression (23) :
Is = [Tplj . (Cvc - Cvf ) + Tvlj . (C'vc - C'vf )] . h/24 . (Jc + Je1 + Je2 + ... + Jej) . (ICV) fioul (23)
Avec :
Cvc : consommation au km dun poids lourd en situation dun trafic congestionn,
Cvf : consommation au km dun poids lourd en situation dun trafic fluide,
Cvc : consommation au km dun vhicule lger en situation dun trafic congestionn,
Cvf : consommation au km dun vhicule lger en situation dun trafic fluide.
3.1.2 - Les impacts dus la surconsommation de carburant (vhicules lgers et poids lourds)
Les impacts, dus la surconsommation de carburant, gnrs par la circulation en situation de
congestion ou, ce qui revient au mme, la diminution des impacts engendrs par les vhicules
du fait de la fluidification du trafic, ont un caractre permanent et durent tant que la route est en
service et que les conditions de fluidit du trafic existent. Ils saccumulent anne aprs anne, tout
au long de la priode de service choisie pour la route.
Comme les impacts, dus la surconsommation de carburant, gnrs par la circulation en situation
de congestion sont engendrs de faon permanente, il est, ds lors, judicieux de dterminer les
impacts raliss chaque anne (Isc) i = 1,n et de procder ensuite lvaluation de limpact global
(Isc)g pour une priode de service n, moyennant lexpression (24) :
38
Toutefois, on peut supposer que les impacts sur lenvironnement dus la surconsommation de
carburant sont constants dune anne sur lautre (Isc). On peut donc simplifier lquation (24)
comme suit :
(Isc) g = n . (Isc) (25)
Avec :
n : priode de service,
(Isc) : impacts annuels sur lenvironnement dus la surconsommation de carburant.
Connaissant le nombre de vhicules lgers NVL et celui de poids lourds NPL par kilomtre de voie en
situation de congestion, la dure de chaque congestion h, le nombre de congestion par jour c, la
vitesse moyenne des vhicules en situation de congestion Vc, le nombre de jours de congestion par an
j, les surconsommations au km des vhicules lgers (Cvc Cvf) et des poids lourds (Cvc - Cvf) causes
par la congestion et linventaire de cycle de vie du fioul (ICV)fioul, on peut valuer les impacts sur
lenvironnement Isc dus la surconsommation des vhicules lgers et des poids lourds, gnrs par la
congestion du trafic durant une anne, par lintermdiaire de lexpression (26) :
Isc = [(C'vc - C'vf ) . Nvl + (Cvc - Cvf ) . NPL] . h . c . Vc . J . (ICV) fioul (26)
Les expressions (25) et (26) permettent de dterminer les impacts globaux (Isc)g dus la
surconsommation des vhicules sur une priode de service n, moyennant lexpression (27) :
(Isc) g = n . [(C'vc - C'vf ) . Nvl + (Cvc - Cvf ) . NPL] . h . c . Vc . J . (ICV) fioul (27)
39
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
Epuisement
des Ressources 1,5939E-03 2,1312E-02 1,2900E-05 2,7600E-05 7,8355E-03 1,6559E-02
(kg eq Sb)
Dchets
1,9400E-05 5,4523E-04 7,3737E-04 8,3800E-08 4,0600E-05 5,4266E-02
radioactifs (kg)
Acidification
1,8032E-03 5,3300E-03 1,5172E-05 8,5300E-08 4,3400E-03 5,1686E-03
(kg SO2)
Eutrophisation
2,8600E-04 7,2700E-03 2,4975E-06 5,6800E-09 4,5670E-04 3,5857E-04
(kg PO43-)
40
Tableau 10 - ICV centrales de malaxage
Epuisement des
1,6559E-05 1,1591E-04
Ressources (kg eq Sb)
partir de ces donnes, les impacts de chaque mlange sont valus pour une quantit
correspondant 1 m2 de chausse, en prenant en compte les pourcentages des diffrents
constituants de base.
Trajet Distance
Acirie-chantier 500 km
(goujons et armatures) 0 km
Eau 20 km
41
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
Pour obtenir les impacts correspondant au transport des constituants de base et des mlanges
(Bton maigre BC3, Bton de Ciment joints goujonns BC5g, Bton Arm Continu BAC et Grave
Bitume GB3), on a retenu les hypothses suivantes :
Les constituants de base (granulats, ciment, eau, goujons ou armatures, bitume) sont transports
de leurs lieux de production jusqu la centrale de malaxage, sur des distances values et fournies
dans le tableau 11.
Les mlanges sont transports de la centrale (centrale denrobage, centrale bton) jusquau
chantier, sur une distance moyenne, value 20 km,
Le transport seffectue en camion de 40 tonnes, dont la charge utile est de 25 t et dont
la consommation slve 39 litres de fuel aux 100 km. Les indicateurs correspondant la
consommation du fuel sont obtenus de la base Ecoinvent. On considre un pouvoir calorifique
de 42,8 MJ/kg et une masse volumique de 0,84 kg/l.
partir de ces donnes, les impacts gnrs par le transport, des constituants lmentaires et
des mlanges ncessaires la ralisation dun m2 de chausse, sont valus (y compris larmature
pour le BAC ou le goujon pour le BC5g), en prenant en compte les pourcentages des diffrents
constituants de base et selon le pourcentage en masse du bton et de lacier.
BC3 : 4 000 m2
Coffrage glissant voies 75 litres fioul BC5g : 3 000 m2
BAC : 2 500 m2
42
3.2.2.5 - Les inventaires de la construction
partir des inventaires de fabrication, de transport, de mise en uvre, on peut valuer limpact
construction pour 1 m2 et pour les 4 structures envisages.
En outre, partir des ICV des machines dentretien et de fin de vie, on peut valuer les impacts
entretien et fin de vie pour 1 m2 et pour les 4 structures envisages.
Le tableau 13 donne lACV cycle construction, entretien, fin de vie pour 1 m2 de chausse et pour
les 4 structures envisages.
43
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
partir des donnes relatives aux impacts gnrs durant la phase de construction et dentretien
des chausses, le tableau 14 donne lvaluation des impacts globaux sur 30 ans dune voie routire
de longueur 1 km et de largeur 4 m, pour les quatre structures de chausses slectionnes
pour cette tude. Les impacts globaux comprennent les impacts engendrs durant les phases
de construction de la chausse, des terrassements, de la signalisation, les impacts provoqus par
les travaux dentretien de la chausse sur la priode de service de 30 ans ainsi que les impacts
gnrs par les travaux de dconstruction en fin de vie de la structure.
En outre, partir de donnes relatives aux gnes causes par les travaux de construction et
dentretien de linfrastructure, le tableau 8 donne lvaluation des impacts dus la surconsommation
des vhicules gnrs par la congestion du trafic cause par les travaux de construction et
dentretien.
Enfin, le tableau 16, somme des rsultats des tableaux 14 et 15, donne les impacts totaux sur
30ans gnrs lors des travaux de construction, dentretien, fin de vie et congestion par une voie
de route de longueur 1 km et de largeur 4 m.
Dautre part, partir des donnes relatives la circulation routire et aux donnes environnementales,
le tableau 17 donne lvaluation des impacts de la circulation routire en situation de congestion,
pour 1 km de voie de largeur 4 m. Plus prcisment, le tableau 17 donne sur une priode de 30 ans :
Les impacts de la surconsommation des Poids Lourds sur 30 ans,
Les impacts de la surconsommation des Vhicules Lgers sur 30 ans,
Les impacts totaux des vhicules sur 30 ans.
44
Tableau 15 - ICV congestion trafic durant travaux de construction
et d'entretien sur 30 ans - Pour 1 km de voie
45
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
Tableau 18 - Bilan environnemental pour 1km de voie et pour une priode de service de 30 ans
Surconsommation
Moyenne des 4 Surconsommation vhicules sur 30 ans
Indicateur des vhicules sur
structures Bton Moyenne 4 structures Bton
30 ans
Epuisement
des Ressources 1,53E+03 1,12E+05 73,11
(kg eq Sb)
Dchets radioactifs
3,16E+03 3,66E+05 115,96
(kg)
Acidification (kg
9,31E+02 3,49E+04 37,46
SO2)
Eutrophisation (kg
2,53E+02 2,42E+03 9,56
PO43-)
46
En examinant les tableaux 16 et 17, on constate que le bilan environnemental est largement
favorable une politique daugmentation de la capacit des infrastructures routires, quelle que
soit la structure de chausse envisage (voir tableau 18).
47
Chapitre 3 Dun point de vue environnemental, faut-il augmenter la capacit des infrastructures routires ?
48
3.3 - Conclusion
Le bilan environnemental, qui vient dtre valu dans lexemple ci-dessus, a permis de :
Prouver quil est de lintrt de la communaut, sur le plan environnemental, daugmenter la
capacit des infrastructures routires qui se trouvent rgulirement en situation de congestion.
Montrer que ce bilan environnemental, valu pour 1 km de voie sur une priode de 30 ans, est
largement en faveur de la construction de nouvelles infrastructures routires. En effet, les impacts
globaux gnrs durant les travaux (construction + entretiens + gnes sur 30 ans) sont largement
infrieurs ceux gnrs par la surconsommation des vhicules, cause par la circulation en
situation de congestion.
Dmontrer, enfin, que ce bilan environnemental est largement en faveur de la construction de
nouvelles infrastructures routires, quelle que soit la structure de chausse bton envisage.
Ce bilan environnemental prsente un cart tellement important en faveur dune augmentation
de la capacit des infrastructures routires quune tude de sensibilit ne parat pas justifie.
49
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50
Dcembre 2011