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REPUBLIQUE DU SENEGAL

MINISTERE DE LEDUCATION NATIONALE


MINISTERE CHARGE DE LENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET DE LA FORMATION
PROFESSIONNELLE

INSTITUT SUPERIEUR DES TRANSPORTS

MEMOIRE DE FIN DETUDE : MASTER II TRANSPORT LOGISTIQUE

GESTION DES RISQUES LIES AUX OPERATIONS


DE CREDITS DOCUMENTAIRES:
CAS DE LA COMPAGNIE BANCAIRE DE LAFRIQUE OCCIDENTALE

(CBAO GOUPE ATTIJARRI BANK)

Prsent par :

Directeur de Mmoire :

BADIANE CHEIKH

M.NDIAYE AMADOU MARIE NDIAYE

Chef de dpartement documentaire


la CBAO Groupe attijjariwafa

CHEIKH BADIANE MASTER /IST: 2006-2008/Mmoire

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PLAN
PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Chapitre I : Cadre thorique
Section 1: Problmatique
Section 2 : Les objectifs de recherche
Section 3 : Les hypothses de travail
Section 4 : La pertinence du sujet
Section 5 : La revue critique de la littrature
Chapitre II : Cadre mthodologique
Section 1 : Le cadre macro-conomique
Section 2 : Le cadre micro-conomique
Section 3 : Gnralits sur les crdits documentaires et les risques lis
Deuxime partie : La gestion des risques dans les oprations de crdit documentaires et
l'approche de la CBAO Groupe Attijarri Bank
CHAPITRE I: Ltape dcisionnelle
Section 1 : Direction Clientle Entreprise (DCE)
Section 2 : Le dpartement juridique
Section 3 : Le dpartement risque
Section 4 : Le comit de crdit
CHAPITRE II: Ltape oprationnelle
Section 1 : Le dpartement des Oprations
Section 2 : Le crdit documentaire limport
Section 3 : Le crdit documentaire lexport

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Troisime partie : Analyse du processus de gestion des risques lis aux oprations de
crdits documentaires de la CBAO Groupe Attijarri Bank.
CHAPITRE I : LE SOUBASSEMENT DES OPRATIONS BANCAIRES DE
PAIEMENT INTERNATIONAL
Section 1 : Lidentification des risques bancaires associs au paiement international
Section 2 : Le change dans les transactions internationales
CHAPITRE II: Le cas de lentreprise IST-IMPORT
Section 1 : Prsentation de lentreprise
Section 2 : La phase dcisionnelle du dossier
Section 3 : La gestion oprationnelle du dossier
CHAPITRE III: Lanalyse du processus de gestion du dossier IST-IMPORT
Section 1 : Lanalyse de la phase dcisionnelle
Section2 : Lanalyse de la gestion oprationnelle des dossiers de crdits documentaire
Section3 : Recommandation.
Conclusion

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Ddicace
Je ddie ce mmoire mes parents pour le soutien et surtout pour la patience dont ils
ont fait montre mon gard :
A ma mre chrie : Maman, ton amour et tes conseils mont servi de guide toutes
ces annes. Cette uvre est avant tout la votre. Que Dieu te donne longue vie pour
que tu puisses bnficier davantage des fruits de tant dannes de sacrifices.
A mon regrett pre : Papa, je regrette que tu sois parti ; J'aurai voulu que tu restes
encore un peu plus pour rcolter le fruit de la graine que tu as seme. Repose en paix.
Remerciements
Mes remerciements vont lendroit de toutes les personnes qui mont apportes leur
soutien et particulirement :
-

Ma femme, RAMATOULAYE DJIGO

Ma chrie, ton amour et ton soutien toutes mes entreprises me donnent toujours du
courage aller de lavant. Tu es celle qui me fait croire ladage Derrire chaque
grand homme ya toujours une femme . Que je nous unisse pour toute la vie.
-

OUMAR BADIANE

Cher frre je noublierais jamais tout le soutien que tu mas apport pour que je puisse
terminer mes tudes dans les meilleures conditions.
-

NDEYE NAFI BADIANE

Ma sur, si jai russie dans mes tudes cest grce toi parce que celle qui ma
apprise les premiers mots de lalphabet, cest bien toi. Je noublierais jamais tous les
efforts que tu as dploys jusquici pour que je russisse dans la vie.
-

CHEIKH TIDIANE NDIAYE

Cher beau frre, ton rle a t dterminant, les fournitures dcole, largent, le soutien
administratif et ten dautres actions pour que je termine mes tudes dans les
meilleures conditions sont remarquables.
-

AMADOU MARIE NDIAYE :

Mon directeur de mmoire, je te remercie pour tout le soutien dont tu n'as cess de
m'apport sur le plan professionnel et intellectuel, tu es un exemple pour moi.

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Introduction
Le commerce international existe depuis des sicles et connat un essor remarquable du fait de
la mondialisation dont il est une composante majeure. Son caractre obligatoire n du fait
quaucun pays ne peut se cantonner dans son territoire gographique pour produire et
consommer lensemble des biens et services ncessaire pour la satisfaction des besoins de sa
population.
Ce dveloppement du commerce international ncessite aujourdhui un traitement rapide des
transactions et scuris. Cest pourquoi limportateur et lexportateur font appel dautres
intermdiaires pour le bon droulement de lchange. Et parmi ces intermdiaires la banque
est lintermdiaire qui sest prpos garantir le bon dnouement du commerce international
en proposant des moyens de paiements qui garantissent le transfrent des biens ou service du
vendeur lacheteur, mais aussi le transfre de largent de lacheteur.
Limportateur ne voulant payer que lorsquil est sr de lexpdition des marchandises et
lexportateur ne voulant se dessaisir de son bien que lorsquil est assur dtre pay. La
banque propose le crdit documentaire, qui est lengagement dune banque de payer un
montant dtermin au fournisseur dune marchandise o dune prestation de service contre
remise, dans un dlai fix, de documents conformes prouvant que la marchandise a t
expdie ou la prestation effectue.
Lengagement bancaire qui scurise lchange expose la banque un certain nombre de
risques que limportateur et lexportateur devraient supporter eux-mmes (risque pays, risque
commercial et risque oprationnel) en plus du risque de crdit qui lui est spcifique.
La gestion de ces risques impose la banque un processus de surveillance prudentiel adquate
pour grer ce produit phare dans les relations internationales entre la banque et son client.
Do la pertinence de notre thme qui porte sur la gestion des risques lis aux oprations de
crdits documentaires la CBAO Groupe Attijarri Bank.
Dans les pages qui vont suivre, nous prsenterons dans une premire partie les fondements
thoriques et mthodologie de notre tude ; Puis dans une seconde partie, nous exposeront le
processus de gestion des risques lies aux crdits documentaires la CBAO Groupe Attijarri
Bank et enfin, nous analyserons le processus de gestion des crdits documentaires la CBAO
Groupe Attijarri Bank.

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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE


ET METHODOLOGIQUE

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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE


Section 1 : Problmatique
Lobservation des tendances du commerce international, depuis quelques annes, dans un
environnement conomique largi et trs mouvant, offre un premier aperu sur ltendue et la
diversit des contraintes et opportunits du nouvel environnement dans lequel elles se
meuvent. Des opportunits qui sont inextricablement lies lutilisation grandissante des
technologies informatiques qui ont permis avec le commerce lectronique, daccrotre
considrablement en volume les changes commerciaux internationaux. Mais aussi des
contraintes qui sont pour autant lies au caractre sclros des processus du commerce
international.

Il

faut

souligner

que

le

commerce

international

fait partie de lun des domaines pouser tardivement voire insuffisamment les possibilits
dautomatisation des processus comme en tmoigne le nombre faramineux de documents en
support papier qui circulent entre les acteurs impliqus dans les oprations dimportation
et dexportation.
Ce constat a t corrobor par une enqute de l'ONU qui a estim le cot global du support
papier prs de 420 milliards de dollars par an, ce qui reprsente environ 7 % des changes
internationaux. Parmi les composants de ce cot, il faut y voir les erreurs oprationnelles dues
au traitement manuel, le papier lui-mme et ses canaux de transmission (postal), le temps
opratoire, la redondance dans le traitement, etc. Or, aujourdhui, les exigences croissantes de
rentabilit imposes par les financiers et la concurrence de plus en plus ardue laquelle
doivent faire face les banques de mme que leurs partenaires importateurs et exportateurs,
exige une volution vers un systme qui garantit la rapidit, laccessibilit et la flexibilit
oprationnelle dans les processus du commerce international et plus spcifiquement dans les
processus de paiement et de financement des transactions internationales. Face cette donne,
la dmatrialisation est devenue, depuis quelques annes avec limpulsion de lchange de
Donnes Informatises (EDI), le point de convergence des dbats sur loptimisation
des processus du commerce international. Dans cette perspective, les banques essaient
dimposer une nouvelle approche quelles estiment rvolutionnaire pour la finance du
commerce international, en dployant de plus en plus les oprations de financement et de
paiement relatives aux crdits documentaires, aux encaissements documentaires, aux
garanties, etc. sur des plateformes de banque lectronique. Pour ce faire, elles comptent
beaucoup sur des plateformes propritaires tel que leBolero, Tradecard ou tatiques,
notamment

les

guichets

uniques

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virtuels

qui

leur

assurent
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laconnectivit tous les intervenants du processus du commerce international (Douanes,


Administrations, Transporteurs, Assureurs, etc.). Ladoption de telles solutions lectroniques
par les banques ne manque de bases car elles invitent leurs clients y voir des possibilits de
gestion et doptimisation dune chane de logistique financire qui existe au mme titre que
la chane de logistique physique. En prenant lengagement de payer, la banque mettrice est
dans lobligation de prendre dnormes risques. Malgr le fait que le client possde un compte
au sein de cette banque, cela ne garantit pas cette dernire que ce compte soit suffisamment
approvisionn au moment du rglement cest--dire lchance. Ainsi, un problme de
gestion des ces risques simpose.
Dans le cas ou lexportateur ne respecte pas les quantits et les qualits de marchandises dans
les dlais de livraison convenus, limportateur est contraint de recevoir ses marchandises
tardivement. Ce qui peut lui porter dnormes prjudices tels que les avaries ou dprciations
sil sagit de marchandises prissables. Donc la banque est aussi dans lobligation de veiller
au respect des dlais de livraison de la part du fournisseur. Dou le rle de conseil et le rle
de scurisation que la banque doit mener durant tout le droulement de lopration vis vis
de son client. Alors, quelles sont les prcautions que la banque doit mettre en place pour
pargner son client de ces risques ?
Les banques sont exposes dautres risques tels que les changements de politique
gouvernementale, les embargos, les insuffisances de devises qui sont indpendants de la
volont de lacheteur et du vendeur. Ces risques manent des dcisions des autorits
financires comme la banque centrale.
La banque sera confronte alors des exigences de gestions prudentielles pour bien couvrir
les risques du commerce international travers son produit phare qui est le crdit
documentaire.
Cette problmatique nous pousse nous poser un certain nombre de questions savoir:

Quelles sont les risques dans le commerce international?

Comment et quel moment la banque peut tre expos ces risques ?

Comment ces risques sont grer au niveau des banques comme la CBAO?

La gestion des risques lis aux crdits documentaires est elle uniforme dans toutes les
banques?

Et pour tenter de cerner quelques axes de rflexion sur ces zones dombre, nous allons nous
fixer des objectifs de travail.
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Section 2 : Les objectifs de recherche


Nous allons dabord donner lobjectif gnral et ensuite les objectifs spcifiques.
Objectif gnral
Lobjectif principal de cette tude est de faire connatre les risques lis aux oprations de
crdit documentaire et sa gestion au niveau des banques.
Les objectifs spcifiques
Les objectifs spcifiques se drouleront comme suit :

Comprendre le droulement dune opration de crdit documentaire ;

Comprendre les risques que limportateur et lexportateur transfrent la banque ;

Comprendre quel moment, on peut parler de transfert de risque entre la banque et


son client importateur ou exportateur ;

Comprendre les mthodes et pratiques de gestion des crdits documentaires la


CBAO;

Vrifier le respect et la conformit du processus de gestion des crdits documentaires


la CBAO avec les exigences de la BCEAO;

Analyser et valuer le processus de gestion des crdits documentaires la CBAO.

Et pour atteindre ces objectifs nous allons mettre des hypothses de travail.

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Section 3 : Les hypothses de travail


Notre hypothse de travail pourrait se rsumer en ceci : le choix du crdit documentaire
comme solution pour viter les risques. Ce qui nous entraine forcment vers le postulat
dautres hypothses consquentes aux risques du commerce international et de leur gestion :
Nos hypothses de travail sont ainsi :

Une premire corrlation entre Choix du crdit documentaire comme solution par
limportateur et lexportateur;

Une seconde corrlation entre risque du commerce international et couverture par le


crdit documentaire.

Et une troisime interdpendance sur les enjeux de la gestion des risques du commerce
international par la banque.

Alors tout au long de ce travail, nous tacherons de nous baser sur lexemple fictif dune
entreprise importatrice sngalaise en relation commerciale avec une autre linternational.
Nous partirons chaque fois sur la base que ces deux partenaires nen sont qu leur premire
transaction et donc, la mfiance absolue est de rigueur entre les deux partenaires tant dans la
rception de la marchandise (cot importateur) que dans le paiement effectif (cot
exportateur).
Ces hypothses de travail devraient aussi nous permettre de mieux ressortir la pertinence du
thme que nous nous proposons de traiter.

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Section 4 : La pertinence du sujet


A une poque o les ressources naturelles se rarfient, o le cot des financements sont
levs, o les cours des devises marquent des carts imprvisibles, o les alas climatiques,
nergtiques sont importantes et quon peine retrouver une stabilit financire mondiale ;
comment les acteurs voluant dans le commerce international ne peuvent pas penser couvrir
les risques qui y sont lis.
La banque dans sont rle de financement de lconomie et de scurit financire ne pouvait
rester sans trouver de rponses ces impratifs de scurits gages du dveloppement des
changes internationaux devenus invitables pour tous les pays.
Mais ce rle conomique fait que les autorits montaires de chaque pays ou des pouvoirs
publics au niveau international sintressent la gestion des risques lis aux oprations de
crdit documentaire qui est linstrument, le plus pris des moyens de paiement actuel dans le
commerce international.
La bonne gestion de ce produit installe la confiance entre limportateur et lexportateur et
garantie le dveloppement du commerce extrieur, en plus de sa dimension crdit qui
conforterait la banque dans sa mission de financement des conomies.
Cet argumentaire suffit pour nous convaincre de la pertinence de notre thme sur la gestion
des risques lis aux oprations de crdits documentaires.
Section 5 : La revue critique de la littrature
Pour mener bien notre tude, certains ouvrages ont t consults afin de mieux maitriser les
concepts du crdit documentaire, parmi ces ouvrages on peut citer :

Les Rgles et Usances Uniformes de la CCI relatives aux crdits


documentaires

Ces rgles comportent 49 articles dcoups en sept grandes parties que sont les dispositions
gnrales et les dfinitions, les formes et notifications des crdits, les obligations et
responsabilits, les documents, les dispositions diverses, le crdit transfrable, la cession du
produit de crdit.
Il peut exister des carts entre les principes gnraux dgags par les RUU (Rgles et Usances
Uniformes) et lapplication effective de ces principes. Il est important de prciser que ces
rgles ne sappliquent pas au cas o les parties ont expressment prvu dautres rgles pour
rgir leurs transactions.

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La pratique du crdit documentaire de BOUDINOT Andr

En plus de la prsentation des gnralits sur le crdit documentaire, luvre de M.


BOUDINOT met en vidence les oprations dimportation et dexportation. Autrement dit,
ce livre met laccent, de manire dtaille, sur la pratique du crdit documentaire
limportation et lexportation.
Aussi il nous fait part des relations existantes entre les banques intresses par le droulement
de lopration. En effet, lanalyse de ces relations nous a permis de voir le nombre de banques
qui pouvaient intervenir dans lexcution dune opration de crdit documentaire.

Jol Bessis (1995)

Dans son ouvrage gestion de risque et gestion actif-passif des banques , D'aprs lauteur, le
risque de crdit est : le risque de perte conscutive au dfaut d'un emprunteur face ces
obligations . D'o, le risque de crdit constitue le risque fondamental de toutes activits
bancaires. Il est le premier risque auquel la banque peut tre confronte. Cet ouvrage nous a
permis de maitris davantage la risque crdit et de certain mieux la dimension crdit du
produit objet de notre tude.

Les oprations bancaires avec ltranger de PRISSET Pierre

Cet ouvrage prsente lensemble des techniques financires et bancaires utilises dans les
transactions avec ltranger. Il sagit des transferts scripturaux avec le rseau SWIFT, les
modalits des rglements commerciaux sur linternational avec une mise en vidence du
crdit documentaire et du financement du commerce extrieur.
Lauteur nous par des crdits documentaires dans tous ses aspects. Prenons comme exemple
lexcution pratique de chaque forme de ralisation (crdit documentaire payable vue,
contre acceptation) et les lments de rdaction dune ouverture de crdit documentaire.
Le financement du commerce extrieur se ralise grce aux services que les banques offrent
aux entreprises exerant des activits sur linternational. Il sagit de financement divers en
loccurrence les financements dexportation court terme, moyen et long terme ; les
protocoles gouvernementaux et bancaires ainsi que les cautions.
Ce livre nous a permis de connatre les ralits sur les oprations bancaires avec ltranger.

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CHAPIPRE II : CADRE METHODOLOGIQUE


Pour une bonne prsentation de notre cadre dtude nous allons aborder dune part le cadre
macro-conomique dans lequel nous ferons la prsentation du Sngal, en mettant laccent sur
le commerce et lenvironnement bancaire, dautre part le cadre micro-conomique qui portera
sur la prsentation de la CBAO.
Section 1 : Cadre macroconomique
1. Prsentation du Sngal
Le Sngal se situe louest du continent africain avec une superficie de 197 161 Km2, il est
limit au nord par la Mauritanie ; lest par le Mali ; au sud par la Guine Conakry et la
Guine Bissau ; louest par la Gambie et par locan Atlantique sur une faade de 500 km.
Il est l'un des pays les plus stables d'Afrique car il n'y a jamais eu de coup dtat et possde la
quatrime conomie de la sous-rgion ouest africaine aprs le Nigria, la Cte d'Ivoire et le
Ghana. Il fait cependant partie des Pays les moins avancs (PMA), son conomie est trs
tourne vers l'Europe, la chine, et l'Inde.
Compar aux autres pays du continent africain, le Sngal est trs pauvre en ressources
naturelles. Ses principales recettes proviennent de la pche et du tourisme. Mais compte-tenu
de sa situation gographique et de sa stabilit politique, le Sngal fait partie des pays
africains les plus industrialiss avec la prsence de multinationales majoritairement d'origine
franaise.
Le secteur agricole emploie environ 70% de la population sngalaise. Cependant la part du
secteur primaire dans le Produit intrieur brut (PIB) ne cesse de dcrotre. La diminution de la
pluviomtrie et la crise du secteur de l'arachide, principale culture de rente du pays, ont rduit
la contribution de l'agriculture moins de 20% du PIB. La pche qui reste cependant un
secteur cl de l'conomie familiale sngalaise subit galement les consquences de la
dgradation des ressources halieutiques (surexploites) et de l'augmentation rcente de la
facture nergtique. L'essentiel de la richesse produite se concentre dans les services et la
construction et se localise Dakar et dans sa priphrie.

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Par ailleurs, les transferts financiers venus de la diaspora sngalaise (l'migration en Europe
et aux USA) reprsentent aujourd'hui une rente non ngligeable. On estime que le flux
financier gnr par l'migration sngalaise est au moins gal au volume d'aides de la
coopration internationale (soit 37 dollars par habitant et par an).
Estime environ 12 millions dhabitants en 2010, dont prs du quart vit dans
lagglomration dakaroise.
Mais cette manne financire aujourdhui produite par ces immigrs est entrain de seffrites
avec la crise conomique mondiale particulirement de lEurope et des Etats unis ou se
trouvent la plupart dentre eux.
DONNEES STATISTIQUES ET ECONOMIQUES DU SENEGAL :
1- Rpartition de la population par rgion :
Rgion

Population en %

Densit au km

Dakar

2 482 294

21,0

4545

Diourbel

1 274 490

10,8

260

737 888

6,2

93

1 268 170

10,7

82

Kolda

969 525

8,2

46

Louga

803 485

6,8

32

Matam

506 923

4,3

17

Saint Louis

834 837

7,1

43

Tambacounda

730 143

6.2

12

This

1 558 935

13,2

234

674 433

5,7

92

11 841 123

100

60

Fatick
Kaolack

Ziguinchor
Total

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2- Taux d'inflation (indice des prix la consommation):


Anne
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010

Taux dinflation
2
1,5
3,3
3
0
0,8
1,7
2
5,9
5,8
-1
1,2

3- Taux de croissance du Sngal


Anne

Produit Intrieur Brut (PIB) - Taux de croissance relle

2002

5,00 %

2003

5,50 %

2004

3,20 %

2005

6,10 %

2006

2,00 %

2007

4,60 %

2008

4,80 %

2009

1,80 %

2010

3,90 %

Aprs avoir prsent ces donnes statistique et conomique qui informent les importateurs et
exportateurs du monde sur le Sngal et son risque pays, nous allons prsenter le systme
bancaire sngalais.

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2. le systme bancaire sngalais


Pour comprendre ltat actuel du secteur bancaire sngalais nous nous appions sur
linterview de Mme Fatimata Zahra DIOP directrice nationale de la BCEAO Sngal
sexprimant dans les colonnes du journal Russir du 04/03/2010.
Pour elle le secteur bancaire et financier sngalais a connu de grands dveloppements au
cours de la dernire dcennie. Il sest notamment diversifi, tant en nombre que de par sa
structure et comprend, fin aot 2009, 17 banques et 3 tablissements financiers avec un
rseau de 233 agences. En sus des rseaux bancaires qui se sont dvelopps, les institutions de
micro finance ont aussi beaucoup volu, passant de 121 units en 2000 896 units en 2007.
En effet, jusqu une priode rcente, le secteur ne comportait, pour lessentiel, que quelques
grandes banques classiques capitaux franais. Aujourdhui, les institutions bancaires et
financires qui le composent vont de la structure de micro finance la trs grande banque
fusionne. Vraiment, le paysage financier sest beaucoup enrichi au cours de ces dix dernires
annes.
Le taux de bancarisation largi (banques et institutions de micro finance comprises), encore
faible, se renforce graduellement et stablit 12,3% en 2007.
Dun point de vue institutionnel, de nombreuses initiatives, visant rendre plus moderne, plus
accessible et plus profond notre secteur financier, ont t prises par la Banque Centrale,
depuis la restructuration bancaire de la fin des annes 80.
Cette proccupation davoir un systme bancaire et financier mr qui fonctionne selon les
normes internationales a t pris en charge travers notamment la cration de la Commission
bancaire et la mise en place dun dispositif rglementaire qui laccompagne. La loi bancaire,
bien sr, a volu sous certains aspects de mme que le dispositif prudentiel. Ainsi, tous
tablissements de crdit sont assujettis certaines conditions, notamment au respect des
normes de liquidit, de solvabilit, de couverture de risques qui permettent de sassurer que
leurs interventions se font dans les meilleures conditions, sans prjudice pour la stabilit
financire.

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Les quatre premires banques du Sngal en fonction de leur total bilan, PNB et
rsultat dans le dernier classement de lexercice 2010 sont :
o La Compagnie Bancaire de lAfrique de LOuest : Cre en 1853, la CBAO
traduit ses ambitions de grand groupe financier vocation rgionale en finanant
des activits commerciales sur le territoire.
o La Socit Gnrale de Banque au Sngal : fonde en 1962, la SGBS sadresse
aux particuliers modestes aussi bien quaiss, aux entreprises et aux PME (Petites
et Moyenne Entreprises), comme aux grands groupes internationaux.
o Ecobank SENEGAL: cre en 1999, fait partie du Groupe ECOBANK, qui est le
premier groupe bancaire rgional en Afrique de lOuest, du Centre et de lEst au
service de clients institutionnels et des particuliers. Cre en 1985, le rseau
Ecobank compte aujourdhui plus de 600 agences et bureaux dans 30 pays
africains.
o La Banque International pour le Commerce et lIndustrie au Sngal
(BICIS) : elle prend le relais de la Banque Nationale pour le Commerce et
lIndustrie (BNCI) prsente au Sngal depuis 1939. La BICIS est la banque des
grandes entreprises, puisquelle est le banquier de plus de la moiti des cent
premires entreprises du Sngal. Mais elle est aussi une banque ouverte aux
particuliers et aux employs du priv.

Parmi ces 4 premires banque nous avons choisie de faire notre tude la premire banque en
total bilan qui est considrer par beaucoup dexperts comme tant le meilleur critre de
classement.

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Section 2 : Cadre micro-conomique


Les oprations de crdit documentaire ont un lien direct avec les banques. Concernant notre
tude, le cadre sera celui de la CBAO Groupe Attijarri Bank.
Nous prsenterons son historique et son organisation.
1 HISTORIQUE
Les dernires annes de la CBAO sont indissociables des importantes difficults vcues avant
1990 par lensemble du rseau de la BIAO S.A. et qui ont finalement conduit la
liquidation de la maison mre. En effet, la dcennie qui a suivit la cration de la filiale
sngalaise fut douloureuse car lenvironnement conomique international stait dtrior
la suite du second choc ptrolier. Paralllement, le Sngal, dont lconomie est base sur
lagriculture, traversait une nouvelle priode de scheresse, contribuant ainsi au
renchrissement du cot des ressources.
Il nest cependant pas inutile de rappeler que la date cration de cet tablissement, qui
remonte 1953, en fait la banque la plus ancienne de la rgion. Elle a ralis ses premires
oprations sous la dnomination de Banque du Sngal . Elle deviendra par la suite la
Banque de lAfrique Occidentale , puis la Banque Internationale pour lAfrique
Occidentale , capitalisant ainsi une vaste exprience tant dans le domaine des conomies
africaines que dans celui des oprations internationales, notamment du commerce intra
africain et avec et le reste du monde.
En 1988, La gestion interne de linstitution laisse dsirer et les pertes saccumulent ; ce qui
rend indispensable la mise en uvre dun plan de restructuration interne. La taille de la
banque fut fortement rduite. Le rseau fut ramen deux agences et au sige aprs la
fermeture de sept agences et les effectifs baissrent de 150 agents. Le capital de la banque fut
galement reconstitu et port 1,1 milliard de F CFA (1.676.939,18 Euros) en mme temps
que ltat sngalais et des particuliers y firent leur entre.
Cette restructuration a rsolu le problme des charges dexploitation mais le bilan de la
banque est demeur ngatif du fait des crances douteuses et litigieuses insuffisamment
provisionnes. La restructuration de 1988 est donc reste incomplte.

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En 1989, les brusques retraits oprs par le dposant le plus important de la banque cre une
grave crise de liquidit au niveau de la BIAO-Sngal tandis quau mme moment, un projet
de liquidation du rseau BIA conu par le nouvel actionnaire majoritaire (Banque Nationale
de Paris) se fait connatre.
Cest ainsi que la Banque Centrale des Etats de lAfrique Occidentale (BCEAO ), intervenant
dans lUnion Montaire Ouest Africain (UEMOA), fut charge par les Etats membres de
concevoir un scnario alternatif celui de la BNP : il prendra le nom de son gouverneur,
Alassane OUATTARA.
Pour la BIAO-Sngal, le redressement sarticulait autour des axes suivants :
- Retrait de lactionnaire majoritaire aprs sa participation la couverture de la situation nette
ngative de la BIAO-Sngal hauteur du pourcentage dtenu ;
- Apurement de lintgralit des pertes ;
- Couverture 100% des crances douteuses par la constitution de provisions par lensemble
des actionnaires ;
- Reconstitution du capital avec des actionnaires appartenant en majorit au secteur priv.
Le capital fut doubl et intgralement libr avec la prise en charge des besoins
complmentaires en capital par ltat sngalais. Ce redressement de la CBAO se poursuivit
au cours des annes suivantes ltablissement parvint la rupture complte de tout lien
juridique avec la BIAO-SA, son ancienne maison mre ; la modification profonde de la
structure bancaire (cration de nouveaux bureaux et agences) et ltablissement dun nouveau
rseau de correspondants.
Et cette phase de redressement, dans le souci de reconqute de sa rputation tant locale
quinternationale et de relle continuit, sest acheve en janvier 1993, aprs 140 dexistence,
par le changement de dnomination

de la BIAO-Sngal devenue la COMPAGNIE

BANCAIRE DE LAFRIQUE OCCIDENTALE (CBAO) et llargissement du capital port


9 .000.000.000 F CFA (13.720.412 Euros).
En novembre 2007, le groupe Attijariwafa Bank amorce lacquisition de 79,15% du capital de
la CBAO auprs du Groupe Mimran.
Le 19 dcembre 2008, la CBAO absorba Attijari Bank Sngal formant le premier groupe
bancaire avec une fusion effective des deux systmes dinformation. Le principe de guichet
unique sapplique tous les clients de CBAO Groupe AWB.
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2ORGANISATION
Lorganisation de la Compagnie Bancaire de lAfrique Occidentale repose sur un comit de
direction qui assure le management de la banque :
-La Direction Gnrale Adjointe de lexploitation (DGA-E) : a en charge lexploitation de
la banque. Elle supervise lensemble des services rendus la clientle par le biais de la
Direction de la Clientle Entreprise, la Direction Clientle Prive et Institutionnelle, la
Direction des Oprations, mais aussi le dpartement Marketing et le service Ouverture de
Compte.
- La Direction Gnrale Adjointe de ladministration (DGA-A) :
a en charge ladministration de la banque. Elle supervise la Direction des ressources humaines
et contrle toutes les directions dans le domaine administratif.
-Le Contrle Gnral (CG) : a en charge la vrification de la rgularit et de la sincrit des
oprations effectues et participe la matrise des risques quantifiables. Il supervise le
contrle interne et est rattach la direction gnrale.
-La Direction Clientle Entreprise (DCE) : est charge du dveloppement de lactivit
commerciale de la CBAO sur le march des entreprises tant du point de vue quantitatif que
qualificatif. Elle doit galement, en relation avec le dpartement Marketing, participer la
stratgie produite en ayant le souci dinnover et de rentabiliser les services offerts.
-La Direction Clientle Prive et Institutionnelle (DCPI) : soccupe du dveloppement de
lactivit commerciale de la CBAO sur le march de la clientle prive et institutionnelle. Elle
est galement charge de lanimation, du contrle et du dveloppement

du rseau de

distribution de l'offre CBAO sur le march.


-La Direction Juridique et Fiscale (DJF) : est charge de conseiller la Direction gnrale
sur les aspects juridiques et fiscaux auprs de la clientle, dassurer la bonne gestion des
engagements pris par la banque et les clients et le suivi du recouvrement des crances
-La Direction Administrative et Comptable (DAC) : soccupe, dans un souci de rentabilit
permanent, de la gestion des moyens humains, matriels et financiers.
-La Direction Informatique (DI) : garantie ladquation permanente entre les moyens de
traitement de linformation et les besoins lis lactivit.

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Section 3 : GENERALITES SUR LES CREDITS DOCUMENTAIRES ET LES RISQUES LIES


I- Gnralit sur les crdits documentaires
1- Les diffrentes formes de crdit documentaire
Le crdit documentaire existe sous diffrentes formes : rvocable, irrvocable, spcifiques.
Crdit documentaire irrvocable
Selon les R.U.U brochure 600 de la Chambre de commerce International, toutes les lettres de
crdits sont irrvocables depuis le 1er juillet 2007. Lirrvocabilit veut dire ni limportateur,
ni lexportateur ne peut modifier ou annuler une lettre de crdit en cours sans laccord de
lautre partie.
Le crdit documentaire irrvocable peut prendre deux formes : il peut tre confirm ou non.
Le crdit documentaire irrvocable non confirm
Cest un crdit simplement notifi par une banque notificatrice qui se limite vrifier
lauthenticit apparente du crdit quelle notifie, sans aucun engagement de sa part. Cette
tache est facile lorsque les banques sont en relations daffaires depuis un certain temps.
Le crdit documentaire irrvocable et confirm
Si lintervention dune banque prsente une relle garantie pour le vendeur, elle est parfois
considre comme insuffisante par ce dernier. Il souhaitera le plus souvent viter le risque
pays de la banque mettrice.
Cest un crdit qui ncessite un autre engagement ferme, sajoutant celui de la banque
mettrice. Gnralement le fournisseur exige que cette banque soit sa propre banque ou une
banque de premier rang.
En plus de ces formes classiques de crdit documentaires, il existe dautres formes
spcifiques.
2- Les crdits documentaires spcifiques
Nous pouvons distinguer quatre types de crdits documentaires spcifiques : Standby,
transfrable, back to back , red clause, revolving, .

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La SBLC
La Lettre de Crdit standby est ne aux USA dans les annes 1936 pour contourner une loi
fdrale (le banking act) interdisant aux banques amricaines dmettre des garanties
premire demande, lmission de ces dernires tant rserve aux seules compagnies
dassurances. Des USA, elles sont rapidement gagn lExtrme Orient, puis lEurope et de
faon gnrale toutes les pays anglo-saxons. Les lettres de crdit standby font l'objet d'une
double rglementation. Elles sont en effet soumises, au choix des oprateurs, soit aux RUU
600, soit Rgles et Pratiques Internationales relatives aux Standby (RPIS 98). D'inspiration
amricaine, les RIPS 98 font de la standby, non seulement une garantie, mais encore un
instrument de paiement. Elles assouplissent dans de trs nombreux domaines le cadre
contraignant des RUU. Lorsque les RUU 600, lui est applicable, la SBLC devient alors une
garantie bancaire premire demande documentaire; toutefois, elle se diffrencie des
garanties bancaires classiques qui, elles, sont soumises au droit du pays d'mission.
Le crdit transfrable
Il permet au premier bnficiaire de demander la banque charge de la ralisation du crdit,
de le transfrer, en faveur dun ou de plusieurs bnficiaires, sous-traitants ou fournisseurs
rels de la marchandise qui bnficient ainsi dune garantie de paiement.
Le crdit adoss ou back to back
Le bnficiaire du crdit initial demande son banquier douvrir un crdit en faveur de son
propre fournisseur, crdit qui sera alors adoss au premier ouvert en sa faveur. Il sagit ici
de deux oprations distinctes.
Le crdit documentaire avec red clause
Il comporte une clause spciale autorisant la banque notificatrice ou confirmatrice effectuer
une avance au bnficiaire, contre lengagement deffectuer lexpdition des marchandises et
de prsenter ultrieurement les documents prvus. Cette clause, insre la demande du
donneur dordre, prcise le montant de lavance autorise.
Le crdit revolving
Cest un crdit documentaire dont le montant se reconstitue automatiquement aprs chaque
utilisation par le bnficiaire et ce, jusqu son chance. Cette technique permet notamment
de faire respecter une cadence de livraisons.

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3- La typologie des documents


Le crdit documentaire est un instrument de paiement ralisable contre la prsentation de
documents.
Les Rgles et Usances Uniformes comportent des dispositions spciales concernant les
principaux documents. Nous nous limiterons numrer les documents les plus utiliss en
signalant quelques points importants :
Les documents de prix qui sont au nombre de quatre : la facture commerciale, la pro
forma, douanire et consulaire.
Les documents de transport : le transport est le maillon essentiel dans lexcution des
contrats internationaux.
En effet, les documents de transport ont une double utilit ; non seulement ils permettent de
constater que le vendeur sest dessaisi de la marchandise, mais ils reprsentent galement un
titre de proprit qui servira de gage au banquier metteur jusqu'au remboursement du
donneur dordre.
Ces documents de transports sont aussi diversifis que les modes de transports ; ils sont
prvus aux articles 23 30 des RUU (2003 :28-42). Comme documents de transport nous
avons : le connaissement maritime ou B/L (Bill of Lading), la lettre de transport maritime non
ngociable (SEA WAY BILL), les documents de transports multimodal, la lettre de transport
arien (LTA-AIR WAY BILL), la lettre de voiture internationale.
Les documents dassurance : tout comme les documents de transport, les documents
dassurance joue un rle essentiel dans la protection du banquier et du donneur
dordre. Ils peuvent tre tablis ordre, au porteur ou une personne dnomme.
Ces documents dassurances sont de trois sortes : la police dassurance, le certificat
dassurance, lavenant dassurance.
Les autres documents :

La liste de colisage (packing list) pour la description des colis, caisses

Note/Certificat de poids (weight note) qui indique le poids par pice, colis,
caisseet/ou le poids total.

Le certificat dorigine (certicate of origin) attestant du lieu dorigine des


marchandises.

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Le certificat danalyse (analysis certificate) et certificat sanitaire


(sanitary/health certificate) constatant la teneur en certaines substances des
marchandises, selon des critres dfinis.ect.., la liste ne peut pas tre
exaustive.

4- Les diffrents modes de ralisation


Aprs la vrification de la conformit des documents, la banque procde la ralisation du
crdit. La ralisation est lacte par lequel la banque ralise son engagement c'est--dire
procde au paiement de lexportateur.
Le crdit documentaire offre diffrentes formes de ralisation qui peuvent satisfaire diverses
exigences. Selon Neomalogic (2005), les diffrents modes de ralisation du crdit
documentaire sont :
Le paiement vue
Dans ce type de ralisation, la banque dsigne dans la lettre de notification de crdit paie
lexportateur sur la prsentation par celui-ci , des documents stipuls dans le crdit pour
autant que ces documents soient conformes.
La banque dsigne est couramment la banque notificatrice ou confirmatrice puisque celle-ci
se situe dans le mme pays que lexportateur.
Le paiement diffr
Dans ce mode de ralisation officialis par la rvision 1994 des Rgles et Usances
Uniformes , relative au crdit documentaire, lexportateur reoit une promesse de paiement
de la banque dsigne une chance convenue.
Le crdit documentaire ralisable par crdit diffr est souvent utilis pour les biens de
consommation puisquil permet limportateur de revendre la marchandise avant deffectuer
le rglement.
Lacceptation dune traite documentaire
Dans ce mode de ralisation, une ou plusieurs traites sont tires sur la banque mettrice, la
banque confirmatrice ou une banque dsigne dans la lettre de notification du crdit.
Lacceptation des traites sous-tend bien entendu la conformit des documents remis par
lexportateur aux termes et conditions de la lettre de crdit et engage la banque acceptatrice au
paiement de celles-ci aux chances convenues.

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La ngociation dune traite documentaire


Dans ce mode de ralisation, lacceptation de ou des traites, sajoute une avance de fonds
ds la remise des documents. La ngociation des traites chance induit une dduction
dagios sur la priode courant de la date dacceptation la date de paiement.
Lescompte des traites hors crdit documentaire
Cette technique permet au bnficiaire descompter la traite par une technique de cession de
crance auprs dune socit de forfait ou daffacturage international.
Cette possibilit est beaucoup plus protectrice des bnficiaires de crdit car en cas
descompte par forfait, le cessionnaire ne dispose daucun recours contre le cdant.
5- Les dates importantes dans une opration de crdit documentaire
La date extrme de validit et le lieu de prsentation des documents doivent tre stipuls sur
le crdit. Les dates importantes ci-dessous :
La date dmission : elle nest pas ncessairement la date de mise en vigueur du crdit
documentaire.
La date limite dexpdition / de prestation : cest le dlai de prsentation des
documents.
La date dexpiration : il sagit de la date limite fixe pour la prsentation des
documents au lieu dsign.
La date de paiement : elle est calcule ou effective selon les termes du crdit.
Dans le cas dun crdit documentaire ralisable vue, elle sera gnralement
antrieure la date de validit.
Pour un crdit documentaire ralisable par paiement diffr ou acceptation,
elle sera souvent postrieure la date de validit.

Aprs avoir prsent les gnralits sur et crdit document, nous allons faire de mme pour
les risques comme international.

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II- Gnralit sur les risques du commerce international:


Pour une maitrise des risques lis au crdit documentaire une bonne identification des
diffrents risques est essentielle.
Les risques lis aux oprations de crdits documentaires sont les risques du commerce
extrieur en plus du risque de crdit li directement lengament de ou des banques dans
lchange des marchandises du fournisseur et largent de limportateur.
Les risques du commerce extrieur peuvent tre regroups en trois grandes familles de risques
savoir : Risque pays, risque commercial, risque oprationnel.
Dans ce chapitre nous tudierons les risques pays, les risques commerciaux, les risques
oprationnels et le risque crdit.
1. Le risque pays :
Le risque pays peut tre dfini comme le risque de matrialisation dun sinistre, rsultant du
contexte conomique et politique dun Etat tranger, dans lequel une entreprise ou une banque
effectue une partie de ses activits.
De ce fait le risque pays englobe deux composantes :

Une composante risque politique rsultant soit dactes ou de mesures prises par les
autorits publiques ou locales ou du pays dorigine (gouvernement, lgislation), soit
dvnement internes ou externe.
-

les rglementations de change


les changements de politiques gouvernementales
les embargos commerciaux
les meutes
la guerre.

Une composante risque conomique et financier , qui recouvre aussi bien une
dprciation montaire quune absence de devises se traduisant par exemple, par un
dfaut de paiement.
-

les manques de devises trangres

la capacit dun gouvernement rgler ses propres dettes


les crises conomiques ou financires

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2. Le risque commercial
Parfois appel risque dinsolvabilit pour lacheteur et de nonrespect des obligation de
performance du vendeur, le risque commercial est celui qui rsulte directement dfe
limportateur et de lexportateur.
Risque Acheteur
La capacit de lacheteur de payer le vendeur pour des raisons
autres que le risque pays
Risque Vendeur
La capacit du vendeur de fournir la qualit et/ou la quantit correcte de marchandises en
temps voulu pour des raisons autres que le risque pays
3. Le risque oprationnel :
le risque oprationnel est le "risque de pertes provenant du processus dchange lis aux
intervenant. Linadquation ou dfaillance, de personnes et systmes des intervenant
dans le processus dchange de la marchandise et de largent.
Cette dfinition recouvre les erreurs humaines, les fraudes et malveillances, les dfaillances
des systmes d'information, les problmes lis la gestion du personnel, les litiges
commerciaux, les accidents, incendies, inondations,
Il consiste considrer comme ralisation d'un risque oprationnel :

tout vnement qui perturbe le droulement normal des processus mtier

et qui gnre des pertes financires

Toutes les choses qui peuvent mal tourner au cours dune transaction :
Contrat de vente incomplet ou incorrect
Structure incorrecte du crdit documentaire
Assurance
Le risque de performance de tierces parties
Socits dInspection
Socits de transport, transitaires et intermdiaires
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Dpartements de Douane
Fournisseurs de marchandises, etc
4- Le risque crdit
Cest le risque que la partie avec laquelle un contrat a t conclu ne tienne pas ses
engagements. (Au paiement de la LC et le compte du client est sans provision, Difficult de se
faire rembourser, etc.).
-

Risque de dfaillance du client importateur (engagement louverture, avance de


fond).

Risque de dfaillance du client exportateur (exemple LC ngoci ou escompter).

Risque de dfaillance de la banque confirmatrice

Aujourdhui, lanalyse de la dimension crdit des ouvertures de lettre de crdits revt, plus
que jamais, une importance stratgique pour les banques ; parce quimpliquant la mobilisation
de montants importants, et expose la banque un nombre important dalas.
Lvaluation du risque crdit est le facteur dterminant de toute prise de dcision pour les
ouvertures de crdit documentaire. et ce ci nous pousse nous intresser sur la gestion des
oprations de crdit documentaire la CBAO Goupe Attijarriwaffa Bank.

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DEUXIEME

PARTIE:

LA

GESTION

DES

OPERATIONS DE CREDIT DOCUMENTAIRE A


LA CBAO GROUPE ATTIJARRIWAFA BANK

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CHAPITRE I : Ltape dcisionnelle


Toute institution financire qui effectue des oprations internationales est vulnrable aux
risques tels que dcrits dans les pages prcdentes. Quand bien mme ces institutions ne
peuvent pas liminer tous les risques auxquels elles sont exposes, avec un processus efficace
de gestion des risques, elles peuvent et doivent les rduire de faon significative. A la CBAO,
la procdure de gestion du crdit documentaire implique diffrents organes que sont : La
direction de la clientle entreprise, le comit de crdit, le dpartement risque, le dpartement
juridique et le dpartement des oprations.
Section 1 : Direction Clientle Entreprise (DCE)
Il est principalement compos de trois entits que sont :
Les chargs de clientle ;
Les rdacteurs DCE ;
Le dpartement ingnierie financire.
1- La liasse documentaire :
Le donneur dordre doit prsenter la CBAO, les documents rguliers et conformes
ceux numrs sur la fiche de demande douverture de crdit. Son gestionnaire de compte
procdera la vrification de ces documents qui doivent tre en adquation avec les
procdures internes et la rglementation de change de lUEMOA.
Ensuite, il essaiera de rassembler, en vue de la constitution du dossier, des lments tels que :
Les tats financiers des trois dernires annes du client (structure et analyse bilancielle
partir du bilan retrait)
Le marketing plan et la prsentation du budget qui fournissent des informations sur la
solvabilit, la liquidit et le niveau du chiffre daffaires du client
Le document dinformation de base (BIR) qui donne un profile complet du client
Des renseignements bancaires et commerciaux au niveau des banques et du registre de
commerce
Le plan de trsorerie
Lauthenticit et lexistence du march et/ou du contrat
Vrification la centrale des risques si le client sest engag dans dautres contrats
Compte du mouvement en interne (c'est--dire sil fonctionne de faon crditrice ou
dbitrice).
Existence ou non dincidents de paiements en interne ou chez les confrres
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Il est important de noter que les lments constitutifs du dossier de crdit documentaire cits
ci-dessus, ne sont demands qu des nouveaux clients de la banque ou des anciens clients
qui nont jamais eu bnficier doctroi de crdits.
2- le montage du dossier :
Le gestionnaire monte son dossier, avec laide des rdacteurs qui son des assistants
commerciaux qui aident les gestionnaire dans lanalyse des tats financier et le calcul des
ratios.
Il envoie le dossier au dpartement juridique pour lauthentification des documents fournis
par le client.
Il prpare un mmorandum destin au comit de crdit pour recueillir les avis et obtenir
laccord de la direction pour louverture du dossier.
Section 2 : Le dpartement Juridique
1- Rle du dpartement dans le processus
Ce dpartement passe au peigne fin un certain nombre dlments concernant le client dont
les plus importants sont les garanties.
Le rle de ce dpartement consiste faire toutes les formalits juridiques ncessaires pour
recueillir les garanties demandes.
2- Formalisation des contrats
En plus de lauthentification des documents fournis par le client ce dpartement labore
aussi un certain nombre de documents dont les principaux sont :

La convention de crdit documentaire.

Lacte de domiciliation.

Section 3 : Le Dpartement Risque


Lanalyse du dossier de crdit documentaire se fait premirement dans ce service par une
analyse approfondie.
Dans certains cas, un tel examen ne simpose pas : tel est le cas lorsque le demandeur du
crdit documentaire est dj client de la banque et quil a fait lobjet rcemment dune analyse
financire approfondie, et que cette collaboration antrieure sest rvle sans problme, ou
bien lvolution de ses dpts auprs de la banque sest avre particulirement positive pour
celle-ci au cours des rcents mois.
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Dans lhypothse ou la demande manerait dun nouveau client ou dun client dont les
caractristiques ne seraient pas aussi favorables, simpose au contraire un diagnostic de sa
situation.
Lanalyse est gnralement poursuivie dans deux directions principales : une valuation
subjective et une objective ;
1- Lvaluation subjective :
Lvaluation subjective consiste en une valuation de la confiance accorder aux dirigeants.
Elle seffectue sur la base de critres aussi varis que la qualit de loutil de prvision utilis
par lentreprise, le portefeuille de ses produits, lvolution de ses parts de march, sa politique
commerciale, la lisibilit de sa politique de communication vis vis de son environnement,
notamment financier, labsence de grves ou de poursuites judiciaires et ventuellement
lvolution de son cours boursier si elle est cote.
2- Lvaluation objective :
Elle consiste orient lanalyse sur des donnes, on la qualifie danalyse financire. Elle
se fait sur la base des tats financiers des clients et permet de connatre leur pass, leur
prsent et de pouvoir faire des prvisions pour le future travers le calcul des ratios de la
structure financire, de lactivit et de la rentabilit.
Des ratios sont calculs pour se faire une ide de la sant financire de lentreprise, par
exemple :
Ressources propres

Le ratio de solvabilit =
Total passif
Ressources propres

norme >1

Le ratio de capacit dendettement =


Dette structurelle

Valeur dexploitation + Valeurs ralisables et disponible

Liquidit gnrale =
Dettes court terme
Valeurs ralisables et disponibles

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Liquidit relative =
Dettes court terme
Valeurs disponibles

Liquidit immdiate =
Dettes court terme

Marge commerciale

Le ratio de la valeur ajoute =


Vente des marchandises

Chiffre daffaire

Le ratio de productivit =
Effectif moyen
Excdent brut dexploitation

Le ratio de la rentabilit dexploitation =


Chiffre daffaires HT

Intrts et charges assimiles

Le ratio du poids des intrts =


Chiffre daffaires HT

En dehors des deux principales directions vers lesquelles lanalyse du dossier de CREDOC est
oriente, il y a un point qui nest pas ngliger : Lanalyse des garanties bancaires et la
dtermination de la fiche de cotation des risques.

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3- Les garanties bancaires


Elles permettent au banquier davoir un surcrot de scurit quant la sortie des engagements.
Le rle des analystes consiste vrifier la validit des documents fournis par le client pour
lapprciation des diffrentes garanties.
Pour louverture de crdit documentaire, il est plus souvent demand aux clients de faire des
dpts de garantie ou de domicilier leur march.
Les garanties proposes sont fonction de la qualit du client, c'est--dire de la qualit de son
management et mme de la nature juridique (SARL, SA, etc.).
Ces diffrentes garanties peuvent tre :

des garanties relles (hypothques tels un immeuble, un gage de fond bloqu, un


dposit etc.)

des garanties personnelles (exemple de caution personnelle dun dirigent de


lentreprise qui sengage rembourser la CBAO en cas dincidents de paiement)

le cash coll.: il convient de noter quil constitue la garanties usuelle du crdit


documentaire.
Son montant varie en pourcentage de 0 100% selon le client et les autres lments de
ltude.

A lissue donc de ltude du dossier de crdit au niveau du dpartement du risque, un avis


motiv sera donn par son chef, c'est--dire mentionn sil est favorable ou non avec le motif.
Outre les dpts de garantie et domiciliation de march, la banque peut tre amene exiger
de son client un gage sur les marchandises.

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-La fiche de cotation des risques

Elle permet galement de procder lvaluation objective de la situation financire du


client.
Ainsi, outre la prsentation du client, cette fiche prsente la nature des garanties et les
montants. Elle fournit ensuite des renseignements sur les ratios financiers de lentreprise par
rapport aux normes de la BCEAO.
Au nombre de quatre, ces ratios sont :
LIBELLES

RATIOS

NORMES BCEAO

Autonomie Financire

Ressources Propres / Total bilan

> ou = 20%

Capacit de Remboursement

Dettes Financires / CAF

< ou = 4ans

Rentabilit Globale

CAF / CA

> 5%

Liquidit Gnrale

Actifs Circulants / Passifs Circulants

>1

A la suite donc des ratios BCEAO, la fiche de cotation des risques fournit des informations
sur la tenue des comptes clients portant sur :
- lexistence ou non des incidents de paiement
- lexistence ou non des dpassements dautorisations
- des positions dbitrices frquentes
Cest alors aprs lanalyse de toutes ces informations ci-dessus mentionnes, quune fiche de
cotation des risques est propose.
Cette cotation permet la Direction de la Clientle Entreprise et du Dpartement du Risque,
de classer le client dans un niveau de risque donn allant du niveau A (trs bon risque) au
niveau F (risque restrictif).

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Cotation propose
Cotation

Intitul

Trs

Exploitation

Engagements

Risque

Direct. Gle

bon

risque
B

Bon risque

Risque
satisfaisant

Risque
moyen

Risque
sensible

Risque
restrictif

Enfin, il faut souligner que cest partir de cette tape que le dossier est prsent au comit de
crdit pour approbation.

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Section 4- Le Comit de Crdit


On distingue ce niveau trois comits auxquels les dossiers sont affects selon divers critres
lis au montant du crdit documentaire.
1- Critres daffectations des dossiers aux comits
Nous pouvons citer entre autre : Montant < 100 000 000 fcfa ; Montant > 100 000 000 fcfa
< 500 000 000 fcfa ; Montant > 500 000 000 fcfa ;
-Montant < 100 000 000 fcfa ;
Toutes demandes douverture de crdits documentaires inferieures 100 000 000 FCFA est
tudie et vis par :
-

le charg de clientle

la Direction Clientle Entreprise (DCE )

la Direction Juridique et Fiscale

le Dpartement du risque

la Direction Gnrale Adjointe en charge de lExploitation ( DGAE )

la Direction Gnrale ( DG)

-Montant > 100 000 000 fcfa ;


Les demandes douverture de crdits documentaires de plus de 100 000 000 FCFA sont au
comit de crdit qui est compos de :
-

la Direction Clientle Entreprise (DCE )

la Direction Gnrale Adjointe en charge de lExploitation ( DGAE )

la Direction Gnrale ( DG)

le Dpartement du risque

la Direction Juridique et Fiscale

la Direction Clientle Prive et Institutionnelle

le Contrle des Engagements

la Direction du Rseau

le Charg de Clientle concern

-Montant > 500 000 000 fcfa ;


Les montants suprieurs 500 000 000 FCFA, la demande est galement soumise de tous
les membres du Comit de crdit en plus le Prsident du Conseil dAdministration (PCA).
Si le dossier est approuv par le comit de crdit le gestionnaire envoie le dossier la
direction des oprations pour la gestion oprationnelle du crdit documentaire.

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CHAPITRE II : ltape oprationnelle


Section 1 : Le dpartement des Oprations
1- la direction des oprations :
Dans lorganisation de la CBAO, cest ce dpartement qui est charg de la gestion
oprationnelle du dossier.
Ce dpartement est subdivis en deux ples avec deux adjoints aux Directeur des oprations :
La division des oprations locales et la division des oprations trangres.
2- Le service documentaire :
Le service documentaire qui gre les crdits documentaire fait partie de la division des
oprations trangres avec un chef de service la tte, et 3 autres agents pour la gestion des
dossiers de crdits documentaires et de remises documentaires.
Il reoit laccord douverture du crdit documentaire
Ce dossier comprend :
-

La fiche daccord signe par les diffrents membres du comit de crdit

La demande du client

Le formulaire douverture rempli par le client

La facture pro forma

Le DPI (dclaration pralable dimportation)

Lautorisation de change

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Section 2 : Le crdit documentaire limport :


1- Lmission du crdit documentaire
Le service de documentaire reoit le dossier
A la rception du dossier, l'agent prpos cette tche s'assure que:
La fiche d'approbation a t effectivement signe par les signataires autorises
Les termes et conditions ont t clairement et correctement remplis sur le formulaire
La documentation de change
Si tout est conforme, l'agent remplit le registre L/C avec tous les dtails contenus dans la
copie du formulaire de crdit. Ensuite, il fait les tches suivantes. Il:
Assigne un numro de rfrence au crdit en utilisant
Ouvre un dossier pour le dossier en remplissant la chemise cartonne de tous les
renseignements demands
Louverture du crdit documentaire se traduit par lenvoi dun texte normalis
(MT700) sous format scuris par Society for Worldwide Interbank Financial
Tlcommunications (SWIFT), la banque du fournisseur.
Calcule les commissions relatives louverture
Passe les critures dans le systme dexploitation de la banque (DELTA BANK)1
Remet le Swift et les critures au superviseur qui vrifie tous les dtails avant de les
autoriser
Classe la demande du client, la fiche d'approbation et une copie de la L/C dans le
dossier du crdit documentaire.
Envoie une copie du Swift accompagne d'une lettre demandant au client de
confronter les termes du Swift ses instructions.
Fait le suivi avec la banque notificatrice si l'accus de rception n'est pas reu dans
deux jours ouvrables aprs la date d'ouverture de la L/C.
2- La gestion des amendements
Le service documentaire rceptionne la demande de modification, fait vrifier la
signature et la traite sans laccord du comit de crdit, sauf dans le cas ou la demande
concerne une augmentation de montant ou le dpartement de la gestion des engagement va
1

Systme d'exploitation Ecobank

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ttre informer et qui solliciterait laccord de la hirarchie pour augmenter les limites du
dossier.
L'agent prpos cette tche suit la procdure suivante.
Prpare le tlex de modification conformment aux instructions du client
Calcule les commissions (commissions de modification, tlex, frais divers, frais
postaux)
Saisie lopration dans le systme
Met jour le dossier avec les changements effectus.
Remet le Swift de modification (MT 707) et les critures au superviseur qui vrifie
tous les dtails avant de les autoriser
Classe la demande de modification du client dans le dossier L/C
Envoie une copie du Swift accompagne d'une lettre demandant au client de
confronter les termes du Swift ses instructions.
Fait le suivi avec la banque notificatrice si l'accus de rception n'est pas reu dans
deux jours ouvrables aprs la date d'envoi du Swift de modification
3- La ralisation
a. Le paiement vue
Aprs la ngociation de la lettre de crdit, la banque ngociatrice envoie la CBAO Groupe
Attijarri Bank, un avis pour lui demander le remboursement. A la rception de cet avis et des
documents de la banque ngociatrice, l'agent du service documentaire vrifie les documents
par rapport la lettre de crdit et procde de la faon suivante:
En cas d'irrgularits
L'agent envoie un tlex la banque ngociatrice pour lui notifier les irrgularits. Il envoie
galement une lettre au client pour l'informer des rserves sur la L/C; entre temps, les
documents irrguliers sont considrs comme une simple remise documentaire.
L'agent du demande et obtient l'autorisation crite du client avant de payer. Une fois cette
autorisation obtenue, il avise la banque ngociatrice de la leve de rserves. Il faut rappeler
que toute irrgularit doit tre signale dans les cinq jours ouvrables (RUU 600) sinon les
documents la disposition de la banque notificatrice seront considrs comme conformes.

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Page 40

En cas de conformit des documents


L'agent obtient auprs du trsorier le taux de change, calcule le montant payer et les
commissions de mainleve. Il dbite ensuite le compte du client et fait le transfert. Il extourne
enfin les critures de hors-bilan.
b. Le paiement par acceptation
A la diffrence du crdit vue, la banque fait accepter au client une traite avant de lui
remettre les documents.
Le compte du client est dbit des commissions dacceptation et les critures de Hors bilan
louverture son extournes et remplacs par des critures de hors bilan en acceptation..
A l'chance, les critures d'acceptation sont extournes et, la mme procdure dcrite dans le
cas des crdits documentaires vue doit tre respecte.

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Page 41

Section 3 : Le crdit documentaire l'export


Ici la banque reoit le tlex de la lettre de crdit d'une filiale ou d'un autre correspondant qui
lui demande de notifier avec ou sans confirmation.
1. La notification
L'agent du service documentaire reoit le Swift authentifi conforme, prpare la lettre de
notification qui sera envoye au client ou sa banque avec la copie de la lettre de crdit. La
lettre de notification comportera imprativement les termes suivants: "Nous vous notifions
cette lettre de crdit sans engagement de notre part". Les commissions de notification sont
dbites au client ou le cas chant, rclames la banque mettrice si les frais de notification
sont la charge su donneur d'ordre.
2. La confirmation
En cas de demande de confirmation, l'agent du service documentaire transmet une
copie du Swift son suprieur hirarchique qui vise sur la demande avec un avis et tramet la
demande au Directeur des oprations qui donne son avis.
SI les deux avis son favorable lagent prpare la lettre de notification avec la prcision
suivante "Nous vous notifions cette lettre de crdit avec notre engagement".
3. La ngociation
A l'arrive des documents, l'agent vrifie leur conformit par rapport la lettre douverture,
les fait vrifier par le superviseur. En cas d'irrgularit, le bnficiaire est immdiatement
avis pour les corrections (si c'est possible), sinon un Swift est envoy la banque mettrice
pour l'informer des rserves sur les documents.
Dans la pratique la banque garde les documents et attente lautorisation de son client
bnficiaire pour prsentation avec les irrgularits.
L'agent fait la photocopie des documents, et prpare le bordereau denvoi des documents par
DHL en ayant pris soin de faire autoriser le tout par le superviseur.
Aprs avoir prsent tout le processus de gestion mise en place par la CBAO Goupe Attijarri,
nous allons aborder la troisime partie de notre tude relative lanalyse du processus de
gestion des risques lis aux oprations de crdits documentaires.

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TROIXIEME

PARTIE :

ANALYSE

DU

PROCESSUS DE GESTION DES RISQUES A


LA CBAO GROUPE ATTIJARRI BANK

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CHAPITRE I : LE SOUBASSEMENT DES OPRATIONS BANCAIRES DE


PAIEMENT INTERNATIONAL
Une transaction commerciale implique un mouvement de biens et de services entre un
vendeur et un acheteur mais aussi un paiement de lacheteur au vendeur qui seffectue en
grande partie par lentremise dune banque. La banque facilite ainsi la transaction de par son
rle dintermdiaire ; ce qui constitue lune de ses plus importantes activits. Mais le rle de
la banque qui peut tre un peu plus simple si le vendeur et lacheteur rsident dans le mme
pays devient trs compliqu lorsque ces deux protagonistes sont spars par des frontires.
Dans une transaction internationale tout peut se compliquer, des risques naissent aussi bien du
cot de limportateur que de lexportateur mais aussi du cot des banques intervenant dans le
processus de paiement. Mais en ce qui nous concerne, nous allons nous focaliser sur les
risques quencourent les banques lorsquelles sengagent dans une opration de paiement.
Lidentification et la matrise des risques sont des facteurs cls de russite pour un
tablissement bancaire. Un autre facteur est lun des plus importants est la bonne
connaissance de certains lments qui encadrent les oprations de paiement. Par consquent,
une opration de paiement international invite imprativement les banques observer
minutieusement : La rglementation de change ; Les lments de base constituants la
transaction ; et
Les termes usuels figurant sur le contrat Ds lors, lobjectif de ce chapitre est faire de
connaissance avec la rglementation de change qui rgit toute opration dentre et de sortie
de devises dans un pays ainsi que les diffrents lments qui sous-tendent le paiement
linternational. Mais aussi et avant tout, nous allons faire linventaire des risques majeurs
auxquels une banque fait face dans une opration de paiement international et les moyens de
mitigation de ces risques.
Section 1 : Lidentification des risques bancaires associs au paiement international
Deux considrations extrmement importantes dans le commerce international sont les risques
lis dans ce type de transaction et la conformit aux rgles, lgislations et rglementations
internationales. Dans cette section, nous allons passer en revue les risques qui affectent les
transactions commerciales et dcrire les solutions de gestion de ces risques.
A. Les risques bancaires
Ds lors quune transaction est conduite entre des pays, une gamme de risques spcifiques
peut impacter ngativement son succs. La spcificit de ces risques rside :

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Dune part, dans la complexit croissante des oprations du commerce international o


les deux partenaires sont gographiquement loigns, parlant pas la mme langue et
dont les rglementations et lgislations nationales sont souvent divergentes ; et
dautre part, dans lapparition de nouveaux risques dans la vie des affaires et qui
rsultent

de

lexplosion

technologique

en

matire

de

transport

et

des

tlcommunications, de lacclration de la mondialisation de lconomie et de la


globalisation financire, de la concurrence et des n revanche, la banque ne se limite
pas seulement percevoir des commissions ou des intrts pour compenser le/les
diffrent(s) au(x)quel(s) elle sest expose. tant soumise des rgles extrmement
strictes en matire de risque, elle est bien oblige de se prmunir contre ces risques en
observant certaines dispositions prudentielles dictes par la banque centrale du pays
ou issues des accords de Ble ou mme dveloppes en interne . Ainsi, la Banque
applique ces rgles trs strictes par le biais de sa cellule de management des risques.
B. Le management des risques
Nous avons vu que les transactions internationales implique principalement le risque de
crdit et le risque pays. valuer et assumer des risques commerciaux est le rle traditionnel
des banques comme expos prcdemment, les banques ont tablis des pratiques standard
pour dterminer la solvabilit dun client. Les banques qui financent le commerce
international doivent analyser le risque pays du dbiteur ou des pays impliqus dans
la transaction. Pour ce faire, elles ont soit recours au rating ou des mthodes dvaluation
qui leur sont propre. Cest sur cette base que le contrle interne exerce ses activits de
management des risques qui peuvent consister :
Fixer des limites sur les montants que la Banque peut traiter avec un pays.
Dcrire les types de transaction autoriss : par exemple la Banque peut recommander
la confirmation de lettre de crdit mais se retient octroyer des crdits en relation avec
un pays.
Recommander les types de maturit admissibles pour chaque type de transaction.
Autant se demander ce que ferait la Banque si elle a en vue une transaction trs
rentable comportant des risques importants quelle ne peut engager. Il existe, en effet,
des modalits et des techniques de transfert des risques que les banques ne sont pas
disposes conserver. Quelles sont ces techniques et dans mesure peuvent-elles

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Page 45

apporter leur rponse aux exigences du management des risques et aux besoins des
clients ?.
1.Le transfert de risques
Le transfert de risques implique essentiellement de trouver des moyens pour dplacer les
risques politique et commercial dune transaction internationale. Les objectifs du transfert de
risque sont de :
Aider les clients de la banque faire leurs affaires dans des pays qui prsentent des
opportunits uniques et des problmes potentiels particuliers ;
Percevoir des commissions sans excder les contraintes de la banque.
1.1. Le transfert de risque par syndication
Si une seule banque est rticente ou incapable de financer un prt, elle peut inviter plusieurs
autres banques accorder conjointement le prt afin dtendre les risques aux autres banques.
Aprs avoir lucid la notion du risque bancaire dans les oprations du commerce
international,

nous

allons nous focaliser dans la prochaine section sur le principe du contrle de change : une
rglementation laquelle les banques doivent strictement se conformer dans les transactionsin
ternationales.
Section 2: Le change dans les transactions internationales
A. Le risque de change
Les banques jouent un rle de premier choix dans les oprations du commerce extrieur,
puisquelles interviennent dans la quasi-totalit des transactions internationales .En finanant
les importations et les exportations, en garantissant leur paiement et en procdant
leur dnouement rgulier, elles permettent en effet aux importateurs et aux exportateurs de
nouer des liens et dentretenir aisment leurs relations avec des fournisseurs et des clients
trangers. En revanche, vis--vis des autorits de chaque pays, les banques sont des
intermdiaires agrs qui ont pour objet de faciliter lapplication de la rglementation des
changes tour en collaborant avec ltat au dveloppement du commerce extrieur dans
le cadre des orientations prconises
Pour rgler un achat de biens ou de services ltranger, limportateur qui reoit une facture
de son fournisseur dont le montant est libelle en monnaie autre que la sienne, doit
ncessairement avoir recours au change, gnralement en se tournant vers sa banque qui ellemme se tourne vers le march des changes afin de procurer son client la monnaie de la

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facturation. Ainsi, le change est lopration par laquelle une monnaie est change contre
celle dun pays ou dune monnaie internationale. Cet change seffectue sur le march des
changes, le lieu de confrontation des offres et des demandes (achats/ventes) de devises, c'est-dire des moyens de paiement des diffrents pays. La confrontation donne lieu des
fluctuations (pouvant tre favorables comme dfavorables) entre les devises, do la gense
du risque de change. A cet effet, les importateurs et les exportateurs ont besoin de protection
de ce risque en se servant dinstruments techniques de couverture fournis par leurs banques.
B. Le contrle des changes
Un pays peut avoir des difficults dfendre la valeur de sa monnaie quand les entreprises ou
des particuliers de ce pays prfrent garder leurs richesses en dehors du pays. Ceci est
essentiellement d soit au manque de confiance des investisseurs dans lconomie de ce pays,
soit lexistence ailleurs dautres environnements drglements et favorables aux
investissements. Il en ressort une sortie nette de capitaux de ce pays provoquant ainsi une
dvaluation de la monnaie locale. Une autorit tutelle, en principe la banque centrale du pays,
peut introduire des lois obligeant les entreprises et les particulier garder leurs capitaux
lintrieur du pays et dans la monnaie locale. Ces lois sont appeles rglementation des
changes ou contrle des changes
Dune manire assez simple, le contrle des changes peut tre dfini comme toute dcision
rglementaire visant limiter les entres ou, plus gnralement, les sorties de capitaux
Pour mieux apprhender lvolution historique et contemporaine de ces mesures, il faut au
moins remonter lpoque de ltalon-or. Mais, cest au lendemain de la crise de 1929 et la
veille de la deuxime guerre mondiale que les dispositifs de contrle des changes se sont
renforcs. Cest par la suite que les rglementations se sont assouplies dans la plupart des
pays avec le processus de libralisation progressive du commerce mondial. La rglementation
des changes vise assurer que les dtenteurs de recettes en devises tels les exportateurs
rapatrient leurs avoirs en devises trangres du pays, dans ce cas la banque centrale
prend possession entire ou partielle des devises trangres disponibles dans le pays,
obligeant les dtenteurs de devises convertir les devises trangres en leur possession en
monnaie locale en les vendant la banque centrale. Ces mesures concernent gnralement les
importations et les exportations de biens et de services, les investissements, les oprations
financires internationales, les transferts courants, etc.
Nous allons nous intresser prsent sur lanalyse dun cas rel : Le dossier de IST
IMPORT
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Chapitre II : Le cas IST IMPORT


Section 1 : Prsentation du cas
La socit IST IMPORT est spcialise dans limportation de matriels didactiques, son
capital est de 10 millions entirement libr.
Le Directeur de cette socit est venu voir son gestionnaire avec la demande douverture et
toute la documentation de change la date du 01/09/2007.
1- Informations relative lopration:
Facture pro forma :
-

Montant : EUR 100.000.00 valeur CIF

Nom du fournisseur : DIDACT IRLAND

Forme de la lettre de crdit : Irrvocable confirm par une banque europenne

Payable vue :

2- Situation du compte de IST IMPORT :


-

Le compte du client est dbiteur de EUR 100.000 (XOF 65.655.957)

Son compte fonctionne correctement depuis 3 ans sans incident

La banque dj pris une hypothque de premier rang sur limmeuble du sige


de la socit, valuer XOF 100.000.000, lors de la mise en place de la ligne
de dcouvert de XOF 20.000.000

Section 2 : La phase dcisionnelle


1- Direction Clientle Entreprise (D.C.E)
Le charg de compte monter le dossier et donne son avis favorable pour la prise comme
gage limmeuble en hypothque et la domiciliation des revenus du march sign par le
Ministre de lducation pour une valeur de XOF 90.000.000.
Le directeur de la clientle entreprise donne un avis favorable.
2- Le dpartement Juridique (D.J)
-

La convention de crdit documentaire est prparer et le client la signe.

Toutes les formalits ncessaires sont prises pour linscription de lengagement


du client sur lhypothque de limmeuble.

La domiciliation du march certifi

Le Directeur juridique donne son avis favorable.

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3- Le Dpartement Risque(D.R)
Lvaluation subjective :
-

Dirigeants : moralit correcte, niveau intellectuel satisfaisant, bonne gestion.

Lvaluation objective :

Ce dpartement na pas sujet utile de faire encore une analyse financire des tats
financier de lentreprise et juge que les deux garantie voques par le gestionnaire sont
suffisantes. Comme cest une demande ponctuelle et quun dossier de crdit a t dj
ficel lors de lautorisation de dcouvert.
Le Directeur du risque donne son avis favorable :
4- La Direction Gnrale Adjointe en charge de lExploitation (DGAE)
Le DGAE donne son avis favorable
5- La Direction Gnrale ( DG)
Le DG donne son accord
FICHE RECAPITULATIF DES AVIS

Fonction

Avis

Commentaire

Gestionnaire de compte

Favorable

Garantie : Hypothque de XOF


65.595.700

et

domiciliation

march pour une valeur de XOF


90.000.000

DCE

Favorable

Vrifier avec la direction juridique


les

prises

de

garantie

et

lauthentification de la signature
du Ministre.

D.J

Favorable

Garantie

prise

et

signature

authentifie

D.R

Favorable

Analyse financire dj ralis


avec le dossier de dcouvert.
Cotation Risque B: Bon risque

D.G.A.E

Favorable

Favorable au vue de tout ce qui


prcde.

D.G

Accord

Favorable comme le DGAE

Aprs avoir tudi la phase dcisionnelle de notre cas nous allons aborder la phase
oprationnelle de la gestion du dossier.

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Section 3 : La gestion oprationnelle du dossier


1- La direction des Oprations
-

Rception de la demande du client avec toutes la documentation de change


(DPI, Autorisation de change et copie attestation non vise par la douane) en
plus de la fiche daccord du comit de crdit.

Visa du Directeur des oprations et de son adjoint en charge de linternational


et transmission au chef de service documentaire pour traitement.

2- Le service documentaire
Lmission du crdit documentaire,
L'agent prpos fait les vrifications dusage et tout est en ordre:
Lagent remplit le registre L/C avec tous les dtails contenus dans la copie du
formulaire de crdit.
Assigne un numro de rfrence au crdit,
Ouvre un dossier pour le dossier en remplissant la chemise cartonne de tous les
renseignements demands,
Calcule les commissions relatives louverture,
Passe les critures dans le systme dexploitation de la banque (DELTA BANK),
Envoi un texte normalis (MT700) sous format scuris par Society for Worldwide
Interbank Financial Tlcommunications (SWIFT), la banque confirmatice
NATIXIS PARIS,
Remet le Swift et les critures au superviseur qui vrifie tous les dtails et valide
lopration.
Lagent envoie une copie du Swift accompagne d'une lettre demandant au client de
confronter les termes du Swift ses instructions.
La banque confirmatrice accuse rception par SWIFT avec un MT730,
Lagent classe le dossier en attente de ralisation,
La gestion des amendements
Le service documentaire a reu une demande de modification pour une prorogation de
la date limite dexpdition de 15 jours.
Lagent traite la demande en :
Prpare le tlex de modification conformment aux instructions du client

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Calcule les commissions (commissions de modification, tlex, frais divers, frais


postaux)
Saisie lopration dans le systme,
Met jour le dossier avec les changements effectus.
Remet le Swift de modification (MT 707) et les critures au superviseur qui vrifie et
autorise
Classe la demande de modification du client dans le dossier L/C
Envoie une copie du Swift accompagne d'une lettre demandant au client de
confronter les termes du Swift ses instructions,
La banque confirmatrice accuse rception par SWIFT avec un MT730,
Lagent classe le dossier en attente de ralisation,
La ralisation
* Les documents sont envoys par la banque du bnficiaire avec des irrgularits pour
approbation sur les dates dexpdition et de prsentation de documents. Cette situation est due
par lirruption du volcan Irlandais occasionnant des annulations de vols,
* La banque confirmante NATIXIS a envoy les documents la banque mettrice CBAO
Groupe attijarri, pour approbation.
- Document reu par le service courrier et transmis la secrtaire de la direction,
- Visa du Directeur des oprations et de son adjoint en charge de linternational et
transmission au chef de service documentaire pour traitement,
- cas d'irrgularits
- L'agent envoie une lettre au client pour l'informer des rserves sur le crdit documentaire,
- Le client rpond 2 jours aprs et donne un avis dfavorable par fax sans spcifi le
destinataire de ce fax, soutenant dans sa lettre que son fournisseur na pas respecter la date
limite dembarquement et que le Ministre de lducation a rsili le contrat pour non respect
des conditions et termes.
- La secrtaire de la direction gnral na pu identifier le destinataire du courrier que 3 jours
aprs son arriv.
- Lagent envoie lavis de refus(MT734) NATIXIS le sixime jour ouvr aprs rception des
documents comme latteste le bordereau de suivi des colis de DHL.

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- La banque confirmante NATIXIS a appliqu les dispositions de larticle 16 d et f qui


stipulent que : en d, Lavis de refus doit tre adress au plus tard la fin du cinquime jour
ouvr suivant le jour de la prsentation et en f,
Si une banque mettrice ou une banque confirmante nagit pas conformment aux
disposition de larticle d, elle ne pourra pas faire valoir que les documents ne constituent pas
une prsentation conforme .
NATIXIS a dbit alors le compte de la CBAO Groupe Attijjari et pay la banque du
bnficiaire.
-

A rception de lavis de dbit de NATIXIS le service documentaire a dbit le


compte de IST IMPORT,

Le client refuse de prendre les documents et conteste le dbit parque pour lui
sa demande de refus est arriv la banque 2 jours aprs la notification des
rserves et que la banque avait suffisamment de temps pour respecter les dlais
de 5 jours ouvrs prvus par les rgles et Usance Uniforme de la brochure 600
(RUU 600)de la Chambre de commerce internationale (CCI).

Au vu de ce cas nous allons maintenant analyser tout le processus de gestion des risques de ce
dossier pour nous convaincre de lefficacit ou non de la gestion des risques la CBAO
Groupe Attijarri.

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Page 52

CHAPITRE II: Lanalyse du processus de gestion du dossier IST-IMPORT


Section 1 : Lanalyse de la phase dcisionnelle
Dans cette phase nous allons nous bas sur la fiche rcapitulatif des avis du comit de crdit.
FICHE RECAPITULATIF DES AVIS

Fonction

Avis

Commentaire

Gestionnaire de compte

Favorable

Garantie : Hypothque de XOF


65.595.700

et

domiciliation

march pour une valeur de


XOF 90.000.000
DCE

Favorable

Vrifier

avec

la

direction

juridique les prises de garantie


et

lauthentification

de

la

signature du Ministre.
D.J

Favorable

Garantie prise et signature


authentifie

D.R

Favorable

Analyse financire dj ralis


avec le dossier de dcouvert.
Cotation Risque B: Bon risque

D.G.A.E

Favorable

Favorable au vue de tout ce qui


prcde.

D.G

Accord

Favorable comme le DGAE

Le mmorandum du gestionnaire qui sollicit laccord du comit de crdit, le client a t


correctement prsent et que toutes les garanties proposes taient suffisantes pour la
couverture du risque de crdit lis directement la banque mettrice.
Par contre cest le transfert des risques pays, commercial et oprationnel de limportateur et
lexportateur qui ntaient pas pris en compte dans lanalyse du dossier et ce mmorandum
tait bien argumentait de tel sorte que dans les diffrentes directions ou le dossier est pass les
avis sont favorables.

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Page 53

Dans cette phase la non ralisation du contrat domicili ntait pas aborder et
que la condition de lirrvocabilit du payement par le Ministre de lducation
tait sous conditions de dlivrance de la marchandise au moins 15 jours avant
louverture des classe.

La garantie hypothcaire prise comme gage pour le risque de crdit est une
bonne chose mais la banque na pas pour vocation de saisir des immeubles et
que la ralisation dune garantie ne se fait pas du jour au lendemain.

En plus des deux garanties prises la banque devait rclamer un cash coll.
(deposit) dau moins 20% du montant du crdit documentaire pour attnuer les
risques.

Le risque pays ici dans lexemple est lirruption du volcan Irlandais dans le
pays de lexportateur qui a fausser lquation du commerce extrieur X-Y=0 et
sans lintervention de la CBAO Groupe attijarri, son client IST IMPORT
devrait supporter ce risque.

Le risque commercial de notre exemple allait tre support par les deux parties,
pour limportateur le non ralisation du contrat peut avoir une tournure
juridique avec le ministre, mais aussi et surtout sur les prvisions de
rentabilit et de trsorerie de lentreprise. Pour lexportateur sans la ralisation
du risque oprationnel constat au niveau de la CBAO GROUPE Attijarri, il
risquer de ne jamais recevoir le paiement de sa marchandise parce
limportateur nen voulait plus. Le risque commercial pouvait pour lui avoir
des consquences dans sa gestion parce que des charges ont t dj engager
pour la livraison des marchandises.

Nous allons nous intresser prsent sur lanalyse de la gestion oprationnelle


du dossier de IST IMPORT

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Section2 : Lanalyse de la gestion oprationnelle du dossier de IST IMPORT.


Dans cette phase le risque oprationnel qui sest dclench est imputable la banque dune
part ;
En effet, lors de la notification de rserves au client,
-

le service documentaire devait prciser les dlais prvus par la chambre de


commerce international et fix la date et le canal que le client devrait utiliser
pour donner son avis sur les rserves.

Le service documentaire en particulier lagent qui soccuper de ce dossier


devrait appeler le client avant la date butoir prvue par les RRUU 600 et le
client all linformer de sa rponse au besoin quil renvoie le fax son
attention.

Le management de la banque aussi peut tre tenu comme responsable, si on


sait que le dossier le crdit documentaire a t ralis dans le courant du mois
de septembre 2007, alors que les nouvelles rgles et usances uniformes sont
rentres en vigueur le 25 juillet 2007 et jusquici aucune formation nest faite
par les agents du service international et quils disposent de la dernire
brochure 500 qui prvoyait un dlai de 7 jours ouvrs au lieu de 5 jours ouvrs.

La gestion des fax au niveau de la banque et la passivet de la secrtaire de


direction sont aussi responsables de ce risque oprationnel.

Le client quant lui, il est vrai quil a rpondu temps mais est quil est
autoris donner des ordres par fax (Fax agreement),
Dans les termes de sa relation sil na pas ce Fax agreement sa demande
peut tre considrer comme nul et non avenue.

La forme de son courrier qui navait pas de destinataire est en partie une des
causes s de ce risque oprationnel.

En plus comme un courrier lui a t adress, il devait utiliser le mme canal


pour donner sa rponse.

La ralisation de ce risque oprationnel qui donne avec ce cas un autre rsultat de lquation
du commerce extrieur diffrent de 0, oblige la banque de grer la dimension crdit de cette
opration.

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Section 3 : Recommandations
De toutes les techniques de paiement, le crdit documentaire, dans sa forme irrvocable et
confirm apporte plus de scurit en termes de limitation de risque pour limportateur et
lexportateur.
Pour la banque cela suppose que des risques lui ont t transfrer et que seul la dimension
crdit ne doit pas tre prise en compte.
En effet, lexemple de IST IMPORT en est illustratif, pour ce cas la banque doit trouver un
compromis avec le client pour le partage des pertes qui en rsultent.
Parce que si la banque va dans un bras de fer avec le client pour dterminer sa responsabilit,
les marchandises vont demeurer laroport Lopold Sedar Senghor et continuerons de
supporter des frais de magasinages.
Mais aussi cela va mener rien dentrer en conflit avec un assez bon client la perte
daujourdhui peut tre compens plus tard dans la relation.
-

Que le gestionnaire propose un crdit relais au client avec un taux dintrt nul
pour compenser le dbit du compte et propose au client la leve les documents
et des marchandises pour les revendre.

Que la direction envoie en formation les agents de linternational et commande


sans dlai la nouvelle brochure 600.

Que la direction revoit les procdures de diligences des fax et courriers dans
son ensemble.

Que le comit de crdit aille au-del de cette dimension crdit des oprations
de crdits documentaires et renforce les garanties prises tout en favorisant les
garanties facilement ralisables.

Toutefois, pour accrotre la ractivit des agents du service tranger et sa part de march pour
ce qui est des crdits documentaires, la CBAO GROUPE Attijarri, gagnerait organiser des
sances de formations/sminaires l'endroit du personnel en particuliers, les agents du service
tranger, du risques et les gestionnaires de comptes sur les volutions des techniques
bancaires et des risques l'international. Ces modules de formation devront incorporer des
notions de marketing pour mieux vendre le crdit documentaire et les services connexes.
Aussi la CBAO GROUPE Attijarri, gagnerait intresser davantage ses clients "importexport" aux produits de crdit documentaire.

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Ce qui permettrait d'optimiser leurs oprations commerciales l'international.


La CBAO GROUPE Attijarri, devra par ailleurs amliorer les conditions d'accueil de la
clientle au service Etranger. L'enjeu est de taille pour la banque. La clientle concerne
permet en effet la banque d'encaisser d'normes commissions et frais connexes.
Pour ce qui est de l'optimisation de l'ouverture des dossiers de crdoc, nous recommandons
la banque de vulgariser le "E-crdoc" qui permettra des grer les lettres de crdit via internet.
Les avantages du "E-crdoc" se rsument en:
rduction des cots de traitement des dossiers
automatisation et simplification des procdures
clrit dans le traitement des requtes des clients avec des obligations contractuelles
en termes de dlai de traitement
Rationalisation des ressources humaines et matrielles affectes la prise en charge
des clients
augmentation des revenus grce un volume dactivit accru
Ainsi, la CBAO comme toute autre banque minimiserait ses risques en prenant des mesures
prventives que sont :

Le suivi la lettre de la rglementation bancaire,


Le strict respect des procdures,
Lorganisation de contrles rguliers,
La mise en place dun manuel de procdure au service tranger.

Toutefois, il faut noter que lapplication de toutes ces mesures prventives nest pas une
solution absolue la matrise des diffrents risques auxquels sont exposes les banques dans
les oprations caractre international.

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Conclusion
La scurisation des transactions commerciales entre les nations est un dfis mondial. Les
outils actuels (instruments et techniques bancaires, cautions et garanties bancaires, et
assurances) sont parfois mis rude contribution tant les risques se complexifient de plus en
plus. Mme quand ils scurisent le paiement comme dans le cas du crdit documentaire, ils
peuvent se rvler inefficace pour couvrir les institutions financires, sans lesquelles les
oprations ne peuvent se raliser, contre les risques de guerres, de rvolution, etc.
En fonction donc des ralits de son environnement conomique et juridique immdiat,
chaque intervenant une opration de ngoce international devra composer avec les
instruments et techniques qui lui apportent la plus grande scurit en termes de paiement ou
de ralisation de contrats.
Globalement les risques sur le crdit documentaire sont bien grs la CBAO Groupe
Attijarri Bank. Au del des mthodes de gestion classique des risques que la banque applique
aux clients demandeurs de crdit directs,
Les lettres de crdit documentaire ne sont mises CBAO Groupe Attijarri Bank quaprs
obtention de lapprobation de crdit requise. Les offres faites sous des lignes dj autorises
sont approuves conformment aux politiques de crdit tablies par la banque. Cette
approbation s'appuie sur l'analyse de la situation financire du client et mme de sa structure
organisationnelle pour en dceler les ventuels points faibles. Pour rduire donc le risque de
contrepartie (insolvabilit, non paiement d par exemple la mauvaise foi du client) mais la
question reste savoir si le crdit documentaire permet effectivement de rsoudre lquation
du commerce extrieur si nous savons que dautres alas non prvus peuvent entasser le bon
droulement de lchange au niveau international.
Les arguments tant nombreux, mais ce qui reste essentiel, cest dexplorer de fond en
comble, les possibilits et les limites des solutions de banque lectronique dans la finance du
commerce international. Cependant, avant de passer cette tude du bien fond de la banque
lectronique et les changements positifs quelle pourrait engendrer dans les processus du
commerce international, il savre primordial dapprhender au pralable les techniques de
gestion des modalits de paiement et de financement linternational. La matrise de ces
techniques est indispensable pour un spcialiste de banque car il y va de la notorit de
ltablissement. En effet, la mise en place de crdit documentaire ou de garantie bancaire
exige une bonne connaissance et une utilisation bon escient des standards internationaux en

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la matire, des rgles et usances instaures par des organismes comme la CCI et les
procdures internes de la banque. Mais aujourdhui, il ne suffit plus de matriser des
techniques pour prtendre fournir des services la la nature et la qualit attendues par les
oprateurs du commerce international. Faudrait-il allier leur prestation avec rapidit et cot
moindre.

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Annexes
Listes des annexes :
1- Les Rgles et Usances Uniformes (RUU 600)
2- Le choix de la scurit de paiement selon les critres
3- Le check list ou points vrifier
4- Le rseau ORBUS 2000
5- La domiciliation bancaire des oprations dimport - export

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Annexe 1: les Rgles et Usances Uniformes (RUU 600)


LES RUU 600
Les rgles et usances relatives aux crdits documentaires sont rvises environ toutes les dcennies. Ces
rvisions, sous lgide de la Chambre de commerce international et ses comits dexperts nationaux,
tiennent ainsi compte de lvolution des moyens de transport et des documents relatifs ces expditions,
mais aussi et surtout des avis des intervenants (acheteurs, vendeurs, banquiers, assureurs, transporteurs)
la lueur des comptes rendus des commissions darbitrage. Lobjectif est donc de fiabiliser ce moyen de
paiement et de scurisation, en diminuant substantiellement le nombre dirrgularits constates sur les
documents, ce qui concourt la fluidit des paiements.
La dernire rvision vient dtre effectue et la mise en pratique de ces rgles aura lieu le 1er juillet 2007
dans le monde entier, sous lgide de la CCI et des rgles de la publication n 600.
Les principaux changements
Alors que les RUU 500 en usage depuis 1993 contenaient 49 articles, leffort de simplification et de
clart des comits nationaux a permis une rdaction des RUU 600 en 39 articles seulement.
Larticle 2 sur les dfinitions , permet dapporter des prcisions sur certains vnements, sur les

ANNEXES

participants ou sur quelques termes en particulier.

Honor peut signifier plusieurs modes dutilisation : le paiement vue, lengagement sur un paiement
diffr et le paiement diffr, lacceptation dune traite tire par le bnficiaire et le paiement terme de
cette traite si la ralisation est prvue ainsi. La Ngociation signifie l achat par un banquier autre
que lmetteur de la L/C, de la traite ou des documents conformes demands. Cet achat seffectue sous
forme davances ou dagrment sur lavance de fonds avant la date de remboursement effective de la part
du banquier metteur.
Les articles 2 7 8 9 12 prcisent le rle des banquiers.
Les documents font lobjet darticles spcifiques relatifs :
- aux examens de leur conformit,
- lavis de rejet
- la description des documents de transport
Lexamen des documents
La priode dexamen de la conformit des documents est rduite 5 jours ouvrs alors quelle tait de 7
jours ouvrs prcdemment.
Aprs cette priode, le banquier en charge de lexamen (correspondant ou banquier metteur) ne peut
plus soulever dirrgularits.
Lavis de rejet
Cet avis doit mentionner, si des irrgularits existent, que les documents sont tenus la disposition de la
banque prsentatrice mais, si le donneur dordre (acheteur) lve les irrgularits, les documents lui sont
dlivrs.
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Annexe 2: choix de la scurit de paiement selon les critres


Critres

Nature de la
marchandise
Biens de
consommation
Biens
d'quipement
Lgers-peu
chers
Volumineuxchers
Risque pays
destinataire
Nul

Encaissement
Simple

Fiable

Encaissement
documentaire
D/P
D/A

Crdoc
SBLC
irrvocable
confirm
Notifi Confirm

Fort
Risque acheteur
Pas de
confiance
Moyenne
confiance
Grande
confiance
Risque banque
locale (pays de
l'acheteur)
Inconnue

er

De 1 rang

Source: le Moci/Denis Chevalier

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Annexe 3: Check list ou points vrifier


A rception des documents, la banque procdera lexamen des documents conformment
aux Rgles et Usances Uniformes RUU 600. Elle vrifiera, entre autres, les points suivants:
La facture :
Elle nest intitule ni "pro forma" ni "provisoire",
La description des marchandises correspond celle du crdit documentaire,
Elle inclut tous les dtails visant les marchandises, les prix et conditions, comme prvu dans
le crdit documentaire.
Le montant de la facture correspond celui du crdit documentaire,
Elle est signe, notarie, lgalise, authentifie si le crdit documentaire lexige,
La traite :
Elle est dment date.
Le montant du tirage nexcde pas celui du crdit documentaire ou de son solde.
Les valeurs portes sur la traite et les factures correspondent.
Les documents dassurance
Le jeu complet du document dassurance est prsent,
Il est mis et sign par la compagnie dassurance ou tout autre assureur ("underwriter") ou
leur agent, et par lassur si le document dassurance lexige,
La date d'mission ou la date laquelle lassurance prend effet nest pas postrieure la date
de mise bord, dexpdition ou de prise en charge des marchandises selon le cas,
La valeur des marchandises assures est conforme aux stipulations du crdit documentaire ou
des RUU 600, Article 28,
Il couvre les marchandises depuis le port de chargement dsign ou le lieu de prise en charge
jusquau port de dchargement ou au lieu de livraison,
Les risques couverts sont ceux spcifis dans le crdit documentaire et sont clairement
dfinis,
Les documents de transport :
Le document de transport nest pas une "charte-partie" sauf stipulations contraires dans le
crdit documentaire,
Le nom du destinataire est indiqu comme prvu dans le crdit documentaire,
Le document comporte le nom du chargeur ou de son agent,
Autres documents :
Certificat dorigine
Les informations et donnes correspondent celles figurant sur les autres documents,

Le pays dorigine est spcifi, et les conditions du crdit documentaire sont respectes.

Liste de poids/Certificat
En additionnant les divers poids partiels, on obtient le poids total indiqu,
Il est sign,
Les informations correspondent celles figurant sur les autres documents.

Liste de colisage
Elle remplit les conditions du crdit documentaire. Une liste dtaille de colisage doit
indiquer le contenu de chaque colis, carton, etc.. et toutes autres informations pertinentes.

Certificat dinspection
Il est dlivr par lagence dinspection dsigne, le cas chant, dans le crdit documentaire,
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Il est sign.

Annexe 4: Le rseau ORBUS 2000


DESCRIPTION DU RESEAU ORBUS 2000
La solution ORBUS a t mise en place par le GIE GAINDE 2000 au Sngal en 2004. C'est un
Systme informatique est conu pour faciliter les procdures du commerce extrieur par des changes
lectroniques entre les diffrents intervenants du commerce extrieur. Le systme repose la fois sur une
infrastructure technologique et un dispositif de services.
ORBUS permet la rduction significative du dlai des formalits de pr-ddouanement, la rduction des
cots lis aux formalits, lamlioration de la qualit du service rendu la clientle ainsi que la quasi
suppression de lutilisation du papier.
Le systme interconnecte, dans un rseau, les principaux acteurs du commerce extrieur pour le
traitement automatis des demandes dautorisation et des demandes de certificats exigs dans
laccomplissement dune opration dimportation ou dexportation.
Dans la version mise en production au dbut de lanne 2004, la connexions des administrations
suivantes a t prvu:
1. Les Banques
2. La Direction de la Monnaie et du Crdit (DMC)
3. La Fdration Sngalaise des Socits d'Assurances (FSSA)
4. La Direction de la Protection des Vgtaux (DPV)
5. La Direction de l'levage (DIREL)
6. La Direction du Commerce Extrieur (DCE)
7. La Direction de lOcanographie et des Pches Maritimes (DOPM)
La Division du Contrle et de la Qualit (DCQ)
8. La Division de la Mtrologie
9. La COTECNA
10. La Direction des Eaux et Forts
11. La Direction Gnrale du Trsor
Tableau: Documents et Certificats dlivrs partir du systme ORBUS (Extrait)
N CODE
1
DPI
2
AV
3
AC
4
AI
5
EC
6
AE
7
FD
8
FP
9
QT
10 BAE
11 PA
12 CON
13 COI

DOCUMENTS
Dclaration Pralable dImportation
Attestation de Vrification
Autorisation de Change
Attestation dImportation
Engagement de Change
Attestation dExportation
Facture Dfinitive
Facture Pro Forma
Quittance de paiement Trsor
Bon A Enlever Douane
Police dAssurance
Connaissement
Certificat dOrigine Import

Organisation du systme ORBUS

Douanes

Importateurs
Exportateurs

Trsor

Banques
Dclarants
Ples publics

Note: Les documents et certificats ci-dessus sont traits de manire lectronique

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Annexe 5: les domiciliations bancaires


Les domiciliations bancaires
Base lgale : Rglement No. R09/ 98 / CM
/ UEMOA / du 20 dcembre 1998, relatif
aux relations financires extrieures des
tats membres de l'UEMOA.
Toute importation avec rglement
financier d'une valeur FOB suprieure
5.000.000
de
F.CFA,
doit
obligatoirement, quelque soit sa
provenance, tre domicilie auprs
d'une banque intermdiaire agre.
Conjointement

l'opration
de
domiciliation, une Dclaration Pralable
d'Importation (DPI), tablie sur le
formulaire prvue cet effet par la
rglementation,
est
dpose
et
automatiquement enregistre par la banque
intermdiaire agre. Les importations sans
rglement financier font l'objet d'une
dispense de domiciliation bancaire, mais
soumises au visa pralable de la Direction
charge des Finances Extrieures, loge
la BCEAO nationale.
Ouverture du dossier
L'importateur produit :
la facture proforma ou toute autre
forme de contrat commercial,
l'autorisation de change dj vise
par la Direction de la Monnaie et
du Crdit (DMC),
l'attestation d'importation
et justifie de la dtention d'une
carte import-export.
La banque enregistre le tout, ouvre un
dossier auquel elle affecte un numro
comme pour tous les autres documents
produits et restitue son client importateur,
l'attestation d'importation que celui-ci
devra faire viser par les services de la
douane, l'arrive des marchandises.

Le dossier est considr comme apur


lorsqu'il y sera vers :
l'attestation d'importation vise par
la douane,
les avis de rglement bancaire au
plus pour le montant domicili
la copie du connaissement ou tout
autre document de transport.

A l'exportation, la domiciliation de
l'opration est une obligation pour tout
montant suprieur 5.000.000 de FCFA
ou en contre-valeur de toute autre
monnaie.
La rglementation qui rgit ce secteur est
galement dfinie par le Rglement de
l'UEMOA susvis, document disponible
auprs de toutes les banques intermdiaires
agres.
Les principales caractristiques sont les
suivantes :
Ouverture du dossier
L'exportateur produit :
la facture commerciale ou tout
autre forme de contrat commercial,
l'engagement de change,
l'attestation d'exportation
et justifie de la dtention de la carte
import-export
Le banquier enregistre le tout, ouvre un
dossier et restitue l'exportateur
l'attestation d'exportation qu'il devra
prsenter la douane qui y apposera son
cachet pour attester de la sortie des
marchandises du territoire douanier.
Apurement du dossier
Le dossier de domiciliation doit tre
obligatoirement apur et ce au plus tard un

Apurement du dossier
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mois aprs la date d'exigibilit fixe au


contrat commercial.
Un dossier est dit apur lorsqu'il y aura t
vers :
les avis de rglement bancaire
quivalents
au
montant
de
l'ouverture, toute diffrence devra
tre justifie notamment les carts
en moins,
l'attestation d'exportation portant le
cachet de la douane.
Il est important de noter que la D.P.I est
obligatoire quelque soit l'origine ou la
provenance de la marchandise condition
que celle-ci ait une valeur suprieure
1.000.000 de F. CFA ou en contre-valeur.
Il faudra toutefois retenir la nuance que
lorsque l'importation est faite pour une
valeur suprieure ou gale 3.000.000 de
FCFA ou en contre-valeur, il y a bien
entendu D.P.I mais il y a obligation
d'inspection des marchandises au dpart du
pays d'expdition avec production d'une
attestation de vrification qualit, quantit
et prix.

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Table des matires

PREMIERE PARTIE
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Chapitre I : Cadre thorique
Section 1: Problmatique
Section 2 : Les objectifs de recherche
Section 3 : Les hypothses de travail
Section 4 : La pertinence du sujet
Section 5 : La revue critique de la littrature
Chapitre II : Cadre mthodologique
Section 1 : Le cadre macro-conomique
1- La Prsentation du Sngal
2- Le systme bancaire
Section 2 : Le cadre micro-conomique
1- Historique de la CBAO Groupe Attijarri Bank
2- Organisation de la CBAO Groupe Attijarri Bank
Section 3 : Gnralits sur les crdits documentaires et les risques lis
Deuxime partie : La gestion des risques dans les oprations de crdit documentaires et
l'approche de la CBAO Groupe Attijarri Bank
CHAPITRE I: Ltape dcisionnelle
Section 1 : Direction Clientle Entreprise (DCE)
1- La liasse documentaire
2- Le montage du dossier
Section 2 : Le dpartement juridique
1- Rle du dpartement dans le processus dcisionnel
2- La formalisation du contrat

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Section 3 : Le dpartement risque


1- Lvaluation subjective
2- Lvaluation objective
3- Les garanties
4- La fiche de cotation
Section 4 : Le comit de crdit
1- Montant < 100 000 000 fcfa ;
2- Montant > 100 000 000 fcfa < 500 000 000 fcfa ;
3- Montant > 500 000 000 fcfa ;
CHAPITRE II: Ltape oprationnelle
Section 1 : Le dpartement des Oprations
1- La direction des oprations
2- Le service documentaire
Section 2 : Le crdit documentaire limport
1- Lmission de la lettre de crdit
2- La gestion des amendements
3- La ralisation du crdit documentaire
Section 3 : Le crdit documentaire lexport
1- La notification
2- La confirmation
3- La ngociation
Troisime partie : Analyse du processus de gestion des risques lis aux oprations de
crdits documentaires de la CBAO Groupe Attijarri Bank.
CHAPITRE I : LE SOUBASSEMENT DES OPRATIONS BANCAIRES DE
PAIEMENT INTERNATIONAL
Section 1 : Lidentification des risques bancaires associs au paiement international
A. Les risques bancaires
B. Le management des risques
1. Le transfert des risques
1.1.Le transfert de risque par syndication
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Section 2 : Le change dans les transactions internationales


A. Le risque de change
B. Le contrle des changes
CHAPITRE II: Le cas de lentreprise IST-IMPORT
Section 1 : Prsentation de lentreprise
1- Informations relative lopration
2- Situation du compte de IST IMPORT :
Section 2 : La phase dcisionnelle du dossier
1- la Direction Clientle Entreprise (DCE)
2- la Direction Juridique et Fiscale
3- le Dpartement du risque
4- la Direction Gnrale Adjointe en charge de lExploitation (DGAE)
5- la Direction Gnrale (DG)
Section 3 : La gestion oprationnelle du dossier
1- la direction des oprations
2- Le service documentaire
CHAPITRE II: Lanalyse du processus de gestion du dossier IST-IMPORT
Section 1 : Lanalyse de la phase dcisionnelle
Section 2 : Lanalyse de la gestion oprationnelle des dossiers de crdits documentaire
Section 3 : Recommandation.
Conclusion

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