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Lignes ariennes : matriels

Supports
par

Jean-Franois DIDIERLAURENT
Ingnieur de lcole Nationale dIngnieurs de Metz
Division Pylnes de RTE

1.
1.1
1.2
1.3
1.4
1.5

Matriaux utiliss ....................................................................................


Bois ...............................................................................................................
Btons arm et prcontraint .......................................................................
Acier..............................................................................................................
Alliage daluminium ....................................................................................
Comparaison de lacier et de lalliage daluminium .................................

D 4 424 2

2.
2.1
2.2
2.3
2.4

Diffrentes dispositions des conducteurs........................................


Armement en triangle .................................................................................
Armement en drapeau ................................................................................
Armement en nappe....................................................................................
Largeur dencombrement des supports ....................................................

6
6
7
7
8

3.
3.1
3.2
3.3

Dtermination dune silhouette de support .....................................


Gnralits ...................................................................................................
Fixation des conducteurs au droit des supports.......................................
Utilisation de consoles isolantes................................................................

8
8
8
8

4.
4.1
4.2
4.3

Calcul mcanique des supports...........................................................


Efforts exercs sur le support .....................................................................
Hypothses de charge .................................................................................
Mthodes de calcul......................................................................................

9
9
10
11

5.

Conditions et diagrammes dutilisation des supports ..................

11

6.

Supports composs.................................................................................

12

7.

Supports vocation esthtique...........................................................

12

8.

Kits de renforcement ..............................................................................

14

es supports en gnral, les pylnes et les poteaux en particulier sont des


maillons ncessaires la constitution des lignes ariennes de transport et de
distribution de llectricit.
De forme et dimportance trs varies, les supports peuvent aller des simples
poteaux en bois ou en bton, dune douzaine de mtres en hauteur, aux pylnes
treillis dacier, de plus de 50 m de hauteur et ayant une masse pouvant atteindre,
voire dpasser 100 t.
Les supports sont dfinis en fonction des contraintes mcaniques principalement cres par les conducteurs quils supportent et en fonction des contraintes
disolement lectrique.
Cet article prsente les rgles de conception des supports de lignes ariennes.
Il fait galement un inventaire de solutions techniques largement prouves
mais galement de solutions nouvelles, innovantes et prenant en compte les
volutions rglementaires ou environnementales.

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D 4 424 1

LIGNES ARIENNES : MATRIELS __________________________________________________________________________________________________________

Cet article est une ractualisation avec ajouts de nouveaux complments de


larticle prsent par Yves PORCHERON paru en 1992 dans ce trait. Une partie
du texte a t conserve.
Les lignes ariennes font lobjet de toute une srie darticles auxquels le
lecteur pourra se reporter :
[D 4 420] Prsentation et calcul des lignes ;
[D 4 421] Dimensionnement ;
[D 4 422] Conducteurs et cbles de garde ;
[D 4 423] Isolateurs ;
[D 4 424] Supports ;
[D 4 425] Fondations des supports ;
[D 4 428] Accessoires ;
[D 4 429] Construction ;
[D 4 430] Entretien ;
[D 4 431] Pour en savoir plus .

1. Matriaux utiliss
Les supports de lignes ariennes sont, couramment, des poteaux
de bois ou de bton arm, des assemblages (portiques) de pices de
bois ou de bton arm ou des constructions mtalliques de formes
et dimportances trs varies, allant de la simple poutrelle aux pylnes mtalliques en treillis.

1.1 Bois
Les essences de bois utilises sont presque toujours des rsineux
que lon imprgne de produits antiseptiques pour les protger contre les attaques biologiques par insectes et champignons.
Pour plus de prcision, on peut se reporter la norme NF C 67-100.
Cette norme fixe les conditions relatives au bois (pin, sapin, pica,
douglas ou mlze), les modes de traitement des poteaux et leurs
conditions de rception.

1.1.2 Proprits des poteaux en bois


Les supports en bois prsentent certains avantages :
leur lgret, qui rend plus faciles leur transport et leur mise
en place ;
leur prix peu lev, compens dailleurs en partie par limpossibilit de raliser de longues portes ;
leur grande flexibilit : un poteau en bois est capable de prendre de trs grandes flches sans se rompre, et se dforme de faon
apprciable pour des efforts faibles ; il permet ainsi de rduire beaucoup les ingalits de tensions entre portes et dassurer une bonne
tenue de la ligne en cas de givrage dissymtrique.

1.1.3 Caractristiques mcaniques


Le poteau en bois est, en France, utilis surtout pour les lignes BT
et HTA. Pour les tensions lectriques plus leves, le poteau en bois
est utilis en portique, notamment en secteur givrable.
Les poteaux simple (S), dsigns par leur effort nominal en tte
(exprim en daN),
S 100 ; S 140 ; S 190 ; S 225

1.1.1 Procds de traitement


Les procds dinjection, slectionns dans une longue liste, ont
donn dans le pass des rsultats plus ou moins valables. Les traitements la crosote assurent une dure de vie moyenne de 35
40 ans et ceux aux sels complexes sont actuellement utiliss de
faon gnrale.
Les prescriptions de scurit (UTE C 18-510) interdisent de monter sur tout support sans stre assur au pralable de son bon tat.
En ce qui concerne les supports en bois, lexamen de laspect extrieur ne suffit pas, car ils peuvent se dtriorer de lintrieur. Deux
techniques sont employes pour valuer ltat du poteau :
lune, traditionnelle, consiste sonder la surface du poteau au
marteau pour sassurer quil ne sonne pas creux ;
lautre, plus rcente mais aussi plus objective, mesure leffort
de pntration dans le bois de 2 aiguilles de faible diamtre ainsi
que la rsistivit du bois lextrmit de ces aiguilles qui jouent un
rle dlectrodes. Plus la rsistivit est faible plus le taux dhumidit
est fort : ce qui illustre la prsence de pourriture.

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sont employs couramment ; exceptionnellement, on utilise les


poteaux
S 325 ; S 430 ; S 550
Leffort de dformation permanente ne dpasse pas 110 daN pour
un poteau S 325. Au-del, on a recours aux assemblages de poteaux
(jumels, contrefichs, haubans), si les sujtions dencombrement
le permettent ( 6).
On rappelle que leffort nominal en tte est leffort appliqu
0,25 m du sommet du support, dans la direction soumise
leffort le plus lev.
La norme NF C 67-100 donne, galement, des prcisions sur le
calcul de leffort nominal. On admet comme contrainte de rupture
la flexion 55 MPa.
De plus, chaque type de poteau correspond un effort de dformation permanente, qui est leffort ne pas dpasser sans risque de

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flche permanente du support, indpendamment de toute notion de


scurit. Cet effort est, bien entendu, considrer dans le cas des
supports dangle et darrt (NF C 11-201).
Les longueurs normalises des poteaux vont de 8 15 m. Il existe
cependant des longueurs plus petites ou plus grandes, ces dernires pouvant tre utilises pour la ralisation de portiques pour
lignes HTB.

1.1.4 Bois lamell-coll


On appelle bois lamell-coll des pices massives reconstitues
partir de lamelles de bois, de dimensions relativement rduites par
rapport celles de la pice, assembles par collage. Ces lamelles
sont disposes de telle sorte que leurs fils soient parallles. On
emploie, habituellement, les deux essences suivantes : pica commun et pin sylvestre.
La technique du bois lamell-coll sadapte parfaitement la
ralisation de poteaux. Leur lgret et la rsistance du bois
lamell-coll (contrainte de rupture axiale voisine de 50 MPa) leur
permettent de remplacer les poteaux en bton, mme deffort nominal important (> 1 000 daN).
Leur prix reste encore lev par rapport aux poteaux en bton et
leur utilisation ne peut se concevoir que lorsque les contraintes
daccessibilit au lieu dimplantation interdisent la manutention de
supports monolithiques trop lourds ; ils permettent de raliser des
lignes sur supports homognes sintgrant bien dans lenvironnement et donc de pallier les insuffisances mcaniques prsentes par
les poteaux en bois normaliss (utilisation en angle ou en arrt).
Diffrentes ralisations exprimentales ont dmontr la faisabilit
de supports en lamell-coll ayant plus de 20 m de hauteur et adapts des lignes 63 ou 90 kV deux circuits.

1.2 Btons arm et prcontraint


La mise en uvre est identique pour les deux types de bton. Il
est fabriqu partir de constituants normaliss et agrs (ciments,
granulats, eau). Il est coul dans le moule aprs malaxage et tass
mcaniquement par vibration, soit interne (pervibration), soit du
moule. Le bton des poteaux section circulaire (ou elliptique) est
tass par centrifugation. Des prcautions doivent tre prises en cas
de gel pour les poteaux venant dtre couls dans les 24 heures prcdant le gel (protection au moyen de toiles-paillassons, etc.).
La cure, qui a pour but de maintenir le bton dans ltat dhumidit favorable son durcissement, permet dattnuer les inconvnients du retrait du bton. Elle est indispensable et est ralise soit
par application sur la surface des poteaux dun produit retardant
lvaporation, soit en maintenant les poteaux, pendant les quelques
premiers jours faisant suite la coule, dans un milieu dont lhumidit est voisine de la saturation.

1.2.1 Bton arm


Les poteaux en bton arm sont gnralement obtenus par
moulage ; ils comprennent une armature longitudinale faite de
ronds en acier maintenus par des triers. Larmature est mise en
place dans le moule et convenablement positionne laide de cales
en bton ; cette opration demande tre faite avec beaucoup de
soin afin dviter un dcentrement prjudiciable la fois la conservation du poteau (couverture de bton insuffisante) et son comportement mcanique. Le lecteur pourra utilement se reporter, dans
le trait Structure et gros uvre, la rubrique Bton arm.

Proprits des poteaux

Bien que plus lourds et plus chers que les poteaux en bois, les
poteaux en bton arm ont lavantage dtre fabriqus dans une
gamme trs tendue de rsistances et de hauteurs, en particulier
pour les fortes valeurs deffort nominal. Ils peuvent tre utiliss pour
des conducteurs dassez forte section et pour des portes dassez
grande longueur.
Exemple : des lignes sur poteaux en bton arm peuvent tre
facilement ralises avec des conducteurs en almlec de 228 mm2
de section avec des portes de 300 m.
Cela permet donc de diminuer le nombre de poteaux par kilomtre, paramtre dont il faut tenir compte pour une comparaison correcte entre les prix de revient dune ligne sur poteaux en bois et
dune ligne sur poteaux en bton.
Caractristiques. Dimensions
La norme sur les poteaux en bton arm (NF C 67-200) fixe les
conditions relatives aux matriaux utiliss, les efforts conventionnels pour lesquels les poteaux sont conus, les dispositions constructives des poteaux et les conditions de rception.
Leffort nominal F disponible en tte des poteaux normaliss va
de 150 3 200 daN, leur hauteur de 9 28 m. La srie la plus couramment utilise pour les lignes HTA comporte les supports de 200
1 000 daN et de 10 14 m de hauteur.
Dans le cas de lutilisation avec un armement reportant leffort audessus du sommet, leffort disponible devient kF, k dpendant de la
hauteur dapplication de cet effort au-dessus du sommet et donn
par la norme.
Par exemple, pour un armement nappe-vote ( 2.3) reportant
leffort 0,75 m au-dessus du sommet,
k = 0,9
ce qui veut dire quun poteau deffort nominal F aura alors un effort disponible de 0,9 F.
Le poteau doit galement supporter les effets du vent sur sa propre structure (vent propre sur les surfaces planes et sur les surfaces
diamtrales des poteaux section circulaire). Pour cela, il est calcul
pour tenir le vent de lhypothse A (cf. [D 4 421 3.2.2]) de lArrt
interministriel en vigueur lors de sa construction.
Leffort disponible est donc essentiellement utilis pour supporter
les efforts appliqus au poteau par lintermdiaire des conducteurs,
indpendamment de leffet du vent sur le poteau lui-mme.
Les poteaux en bton arm sont galement caractriss par leur
classe, dfinie par le facteur de rsistance transversale ; ce facteur,
valable pour toutes les sections du poteau, est le rapport des
moments rsistants respectivement dans le plan perpendiculaire
leffort nominal et dans celui de leffort nominal. Trois classes
existent :
A correspond un facteur variable de 0,30 0,40 en fonction
de F ;
B correspond = 0,60 ;
C correspond = 1,00.
Justification de rsistance la rupture des poteaux
La norme NF C 67-200 spcifie que la justification de rsistance
est en gnral apporte par des essais la rupture (essais de dsagrgation) ou, dans le cas de poteaux exceptionnels ou en trs petit
nombre dexemplaires, par une note de calcul la rupture donnant
le coefficient de scurit global stipul lArrt interministriel et
dont la valeur minimale a t fixe 2,10.
Lorsquil y a des essais, un essai du comportement lastique du
poteau est effectu en vue de vrifier la conservation de ladhrence
acier-bton.
Manutention des poteaux
Ils sont lourds et difficilement maniables. De plus, ils sont relativement fragiles et peuvent se fissurer. Le fabricant doit donner, dans la

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k
A

1 ,81 ( b a )
k = 4 ,81 ------------------------------ ,
2a 2 + b 2

Section droite
du poteau

t
B
O

F effort disponible
facteur de rsistance transversale du poteau

coefficient dpendant des caractristiques


gomtriques de la section et de valeur

contrainte tangentielle la traction du bton ; sa


valeur peut varier fortement en fonction de la
position des armatures transversales (cadres ou
triers) ; des essais effectus sur les supports
actuellement raliss montrent que, si lon
choisit pour contrainte tangentielle maximale la
contrainte de rupture la traction du bton, la
scurit est respecte.

OB = OA
Figure 1 Utilisation des poteaux en flexion dvie

fiche caractristique de chaque type de poteau, la position du centre


de gravit et les deux points utiles pour la manutention.
titre indicatif, les dimensions et masses approximatives ci-aprs,
qui peuvent dailleurs varier notablement dun fabricant lautre, donnent une ide de limportance relative de ces supports :
dimensions en tte = 100 160 mm
dimensions au pied = 188 380 mm

masse
= 800 kg

poteau 11-A-200

[avec 11 : hauteur (en m) ; A : classe ; 200 : effort (en daN)] ;

poteau 21-B-2000

dimensions en tte = 235 370 mm


dimensions au pied = 424 748 mm

masse
= 8 000 kg

1.2.2 Bton prcontraint


Les supports en bton prcontraint reprsente environ le quart
des supports en bton utiliss annuellement en France.
La technique de mise en uvre employe est celle de la prcontrainte par fils ou cbles adhrents, cest--dire que les armatures de
prcontrainte sont tendues avant btonnage en prenant appui sur
des butes extrieures, leur tension se reportant sur le bton lorsque celui-ci a acquis une rsistance suffisante, le durcissement tant
parfois acclr par tuvage. Le lecteur pourra se reporter larticle
Bton prcontraint [C 2 360].
Ces poteaux comportent, outre les barres tendues avant
btonnage, dites actives, des barres inertes, dites passives, qui permettent dobtenir le coefficient de scurit global de 2,10, suffisamment loign du coefficient de premire fissuration (pris gal 1,00
ou 1,25) et dviter aussi une trop grande fragilit du support. En
effet, si ces deux coefficients taient trs proches (cas de la prcontrainte totale), il y aurait risque de ruine complte du support (par
exemple par explosion du bton) ds lapparition des premires fissures ou lors dun choc.

[avec 21 : hauteur (en m) ; B : classe ; 2 000 : effort (en daN)].

Utilisation des poteaux en flexion dvie

Lorsque les poteaux sont soumis un effort non situ dans le plan
vertical de leffort nominal (par exemple pour un poteau en ancrage
plac langle dun trac et sparant deux cantons de portes
moyennes diffrentes, ou pour un poteau dalignement dont les portes subissent une surcharge dissymtrique de givre et un vent de
direction perpendiculaire la ligne), leur utilisation peut se faire
ainsi : leffort disponible F, dans la direction faisant un angle avec
laxe principal OA du poteau (figure 1), doit tre limit la droite de
pente , passant par A tel que OA soit gal la valeur de leffort F
disponible en tte du poteau dans lhypothse de charge considre. Dans le cas dhypothse administrative de tempte, OA est au
plus gal leffort nominal du support.

Tenue en torsion des poteaux

Les poteaux en bton ne sont pas calculs actuellement pour pouvoir rsister la torsion. Or des efforts de torsion apparaissent frquemment, en particulier en cas de charge dissymtrique de givre
ou de rupture dun conducteur de phase. Le calcul de la rsistance
la torsion peut se faire dune faon simple en ne faisant intervenir
que les dimensions des sections de bton en tte du support et la
contrainte tangentielle la traction du bton. On a :
c tor = t a 2 b k
avec

a et b

longueurs des deux cts du rectangle figurant


la section du bton situe juste sous la ferrure de
fixation de larmement (b > a),

ctor

couple de torsion appliqu en tte du support,

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Les poteaux en bton prcontraint prsentent les avantages qui


suivent :
effort nominal gal, ils sont beaucoup plus lgers que les
poteaux en bton arm ;
le contrle de fabrication est facilit par ce mode de
construction ; en effet, toute dissymtrie dans la tension des armatures ou toute mauvaise qualit du bton se manifeste lors du relchement de la tension des aciers, soit par une rupture du bton, soit
par une courbure excessive du poteau ;
la dformation en tte sous effort nominal, cause de la haute
rsistance du bton (gnralement suprieure 60 MPa), est beaucoup plus faible que celle (30 40 MPa) du poteau en bton arm de
mmes caractristiques ; cet avantage, surtout esthtique, peut tre
dterminant dans le choix des supports pour les lignes basse tension branchements multiples, qui soumettent les poteaux des
efforts permanents.
Enfin, les poteaux en bton prcontraint ne se fissurent que pour
un effort suprieur leur effort nominal, contrairement aux poteaux
en bton arm qui peuvent se fissurer soit par la manutention, soit
pour des valeurs deffort appliqu en tte pouvant descendre
jusqu la moiti de leffort nominal. Dans les rgions o les aciers
risquent de se corroder (rgions en bord de mer par exemple),
lavantage du bton prcontraint est trs net, en particulier pour les
poteaux soumis des efforts permanents (poteaux dangle).
Les poteaux en bton prcontraint sont normaliss (NF C 67-250) ;
leur dsignation et leur implantation sont identiques celles des
poteaux en bton arm. Un essai complmentaire de contrle du
coefficient de fissuration est exig ; il permet de se rendre compte
de la valeur de la prcontrainte du bton.

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1.2.3 volution de la conception des lignes


de distribution sur supports en bton
La politique dfinie vers les annes soixante orientait le choix des
supports en bton vers des poteaux de classe A qui permettent de
rsoudre tous les cas dutilisation classique en alignement. Or des
incidents graves ont t constats vers les annes soixante-dix dans
des zones trs diverses o certaines lignes, construites suivant les
hypothses habituelles, nont pas rsist des surcharges accidentelles (neige collante, par exemple).
Des tudes thoriques et pratiques ont port sur le comportement
de lensemble des lments dune ligne, cest--dire les conducteurs, les isolateurs, les supports, les armements et les massifs de
fondation. Lune des conclusions tait la ncessit dune bonne
coordination mcanique entre les divers lments de cette chane,
dont un maillon doit jouer le rle de fusible en cas de dpassement
des contraintes admissibles. Cet lment fusible est en gnral
larmement sur les supports dalignement, mais peut aussi tre une
disposition spciale de fixation de larmement sur le support,
comme dans le cas dune poutre dformable ou rotative. Cette coordination ncessite une connaissance du comportement des poteaux
non seulement aux efforts de flexion, mais aussi, en tte, aux efforts
de torsion.
De nouvelles rgles de calcul des lignes ariennes se sont dgages et conduisent mieux limiter les consquences de surcharges
exceptionnelles sur les lignes HTA.
Lattention a t notamment attire sur le choix de la classe du
support. Les tudes conomiques ont en effet montr que, pour
limiter limportance des dgts en cas defforts exceptionnels appliqus aux lignes, il conviendrait de faire appel des supports de
classe B ou C de prfrence des supports de classe A qui
devraient, pour tenir en torsion, tre surcalibrs, compte tenu de
leur faible rsistance transversale.
Toutes ces tudes ont permis de dfinir un poteau distribution
(NF C 67-220) qui peut tre ralis aussi bien suivant la technique du
bton arm que suivant celle du bton prcontraint ; il y a deux classes (D et E) pour ce poteau distribution, qui prsente toutes les
caractristiques ncessaires une ligne de distribution HTA :
valeurs de (rapport entre leffort longitudinal et leffort transversal pour chaque section droite du poteau) appropries lutilisation des supports :
pour les alignements : 0,5 (classe D),
pour les angles et les arrts : 1 (classe E voisine de la classe C
actuelle) ;
tenue suffisante la torsion ;
caractristiques propres faciliter son exploitation :
normalisation des dimensions en tte et au pied,
rupture localise une certaine hauteur (quelques mtres) en
cas de dpassement des efforts nominaux.
Pour les lignes HTB, on a, galement, jug utile de dfinir un
poteau de classe F quirsistant, poteau ralisable soit en une seule
partie jusqu 28 m de hauteur, soit en deux parties assembles sur
chantier permettant datteindre des hauteurs de 35 m. Ces ouvrages
lourds ne sont utilisables que dans des lieux daccs facile pour les
engins de manutention, mais sont, alors, dun prix comptitif avec
celui des supports mtalliques monopodes raliss en tle.

1.3 Acier
Quel que soit leffort appliqu, les tubes et profils dacier se prtent naturellement la fabrication de toute espce de support ou
dlment de support que lon peut dsirer (ferrures darmement
pour les supports en bois et en bton, poteaux forms dune simple
poutrelle en fer ou de section plus complique, pylnes treillis de
toutes formes et de toutes dimensions). Une des caractristiques

intressantes des ensembles composs en acier est quils peuvent


se transporter et se monter par lments, car leur assemblage est
pratiquement toujours ralis par boulonnage. Dans un lment,
certains assemblages de barres peuvent se faire par soudure. Cette
technique est frquemment utilise sur les pylnes constitus dlments tubulaires, o la ralisation de pices de jonction est trs
complexe.

1.3.1 Protection contre la corrosion

Galvanisation chaud

Les pylnes sont gnralement galvaniss chaud pour tre protgs de loxydation due lhumidit ou aux pollutions marines ou
industrielles.
Cette galvanisation consiste recouvrir les aciers dune couche de
zinc. La dure de vie du revtement de zinc est grande si le traitement a t bien fait : puret et temprature du bain, dure du trempage (UTE C 66-400). La dure de la protection dpasse souvent
30 ans, mais est rduite au voisinage de la mer et dans les rgions
industrielles. En effet, lpaisseur du revtement de zinc est, au
minimum, de 70 m mais, en valeur moyenne, proche de 100 m.
Dans les rgions fortement corrosives, une perte annuelle de revtement de zinc de 10 m peut tre observe.
Il faut signaler quune bonne galvanisation ne peut seffectuer que
sur des aciers aptes la galvanisation (NF A 35-503) comportant un
taux limit de silicium et de silicium-phosphore. Une forte teneur en
silicium conduit des surpaisseurs de couches dalliage de fer-zinc
prsentant une mauvaise adhrence et une coloration bruntre dun
trs mauvais aspect.
Dans certains pays trangers (surtout amricains), les aciers du
type semi-oxydable (en particulier, acier Corten : acier au chromecuivre-nickel) ont t utiliss dans les milieux trs corrosifs. Les
essais ont montr que la perte en paisseur, au bout dune dizaine
dannes dexposition dans des atmosphres salines ou industrielles, tait trois fois moins importante que pour un acier au carbone.

Le gain sur le poids de la structure, d principalement lpaisseur minimale plus faible des profils, ainsi que la suppression des
frais de revtement et dentretien peuvent rendre, dans certains cas,
cette solution comptitive. Toutefois, compte tenu de la teinte couleur rouille et du dpt pulvrulent en surface salissant les monteurs de lignes, cette technique a pratiquement t abandonne
pour les supports de lignes ariennes.

1.3.2 Nuances dacier et types de profils utiliss


Les nuances daciers les plus utiliss en France sont S235JR
(rsilience minimale de 27 J une temprature de lacier de 20 C) et
S355 J0 (rsilience minimale de 27 J une temprature de lacier de
0 C) conformment aux prescriptions de la norme NF EN 10025.
Lacier S235 (anciennement appel acier E24) convient plus
particulirement aux barres de grand lancement mcanique, telles
que les diagonales et les treillis de contreflambement.
Lacier S355 (anciennement appel acier E36) est rserv aux barres de faible lancement mcanique telles que les membrures. Il
permet des gains apprciables de masse mais est dun prix plus
lev que lacier S235.
Llancement mcanique est le rapport de la longueur de
flambement de la barre son rayon de giration.
Tous les profils lamins chaud peuvent tre employs dans
la construction des supports, mais les pylnes treillis sont gnralement constitus de cornires soit au dixime (rapport de lpais-

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seur la largeur de laile gal 1/10), soit amincies (allant jusquau


quinzime).
Lemploi de cornires ailes amincies amliore, masse gale, la
tenue au flambement des barres dune structure. En effet, dans une
gamme importante dlancements, leffort admissible en compression, section gale, est en principe dautant plus grand que laile
est plus mince. Toutefois, deux phnomnes limitent lamincissement de laile :
le flambement local, qui consiste en lapparition de plis sur le
bord de laile ;
le flambement spatial, qui est une combinaison du flambement de flexion et du flambement de torsion et se traduit par une
rotation de la section mdiane par rapport aux sections extrmes.

2. Diffrentes dispositions
des conducteurs
La silhouette des supports et leurs dimensions en largeur se trouvent dtermines par la disposition des conducteurs, compte tenu
des distances minimales respecter entre conducteurs et masse et
entre les conducteurs eux-mmes (cf. [D 4 421]).
Les diffrentes dispositions des conducteurs (ou armements de la
ligne) ainsi que les avantages et inconvnients de ces principaux
modes darmement sont donns ci-aprs.

Cest pourquoi la minceur 15 reprsente pour lacier une valeur


limite.
Des profils en tle plie sont actuellement proposs pour la
ralisation de supports allgs dans un but esthtique. Leur comptitivit reste dmontrer conomiquement.

2.1 Armement en triangle


La figure 2 en donne quelques exemples.

La tle plie est principalement utilise pour la ralisation de


supports monopodes de type muguet (figure 3 c).

1.4 Alliage daluminium


Certains alliages daluminium (magnsium et silicium) ont t utiliss pour la ralisation de pylnes, pratiquement toujours dans des
rgions dfinies soit par leur agressivit (bord de mer ou proximit
de complexes sidrurgiques ou chimiques), soit par leur relief (difficults daccs).
a

1.5 Comparaison de lacier et de lalliage


daluminium
La tenue de lalliage daluminium au flambement est, pour un
mme profil, moins satisfaisante quavec lacier, par suite du faible
module dlasticit de ce matriau (70 000 MPa au lieu de
200 000 MPa pour lacier). Par contre, les procds de fabrication
des profils en alliage daluminium (filage) permettent dobtenir
facilement une section bien adapte aux efforts de flambement. La
tenue dun tel profil nest donc pas absolument comparable celle
dun profil dacier ; aussi convient-il de rechercher les meilleures
conditions demploi, ce qui conduit concevoir des structures en
alliage daluminium diffrentes de celles qui sont tablies en acier.
Compte tenu des tudes sur lutilisation de ces matriaux et
galement de leurs prix actuels, le cot, montage compris dun
pylne en alliage daluminium en terrain facile est plus cher (de
lordre de 20 %) que le pylne en acier galvanis de mme utilisation. Mais il faut faire intervenir, dans une comparaison complte, la
plus grande facilit de montage des pylnes en alliage daluminium
car, compte tenu de leur poids (un pylne en aluminium a une
masse environ trois fois plus faible quun mme pylne en acier), ils
ne ncessitent que des engins de manutention trs lgers qui ne
demandent gnralement pas la ralisation de voies daccs importantes. De plus, lutilisation dhlicoptres pour le transport de pylnes complets partir daires de montage centralises est une
solution qui doit tre envisage, alors que pour lacier elle nest possible que par lutilisation dhlicoptres lourds (qui nexistent pas
encore de faon courante) ou par un transport de pylne en acier,
par tronons, ce qui augmente les rotations de lhlicoptre, donc
accrot le prix du montage. Cette solution ne peut tre intressante
que dans les rgions daccs difficile. Elle est frquemment utilise
dans les pays scandinaves.

D 4 424 6

d
a

pylne pour ligne HTB (90 kV)

chapeau de gendarme ; pylne pour ligne HTA, avec


isolateurs rigides

armement altern avec bras inclins ; pylne pour ligne


HTA, avec isolateurs suspendus

pylne pour ligne HTB 400 kV, 2 circuits, type Beaubourg

Figure 2 Armements en triangle

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Cet armement exige des dimensions transversales rduites, donc


permet dobtenir assez facilement une bonne tenue du support aux
efforts de torsion, mais la hauteur est ncessairement leve.
Pour viter le tlescopage des deux conducteurs situs du mme
ct du support, en cas doscillations verticales rsultant de dtente
aprs rupture ou de charges dissymtriques de givre, on dispose
gnralement ces deux conducteurs dans deux plans verticaux suffisamment distants (figure 2 a, c et d).
La disposition en triangle symtrique par rapport laxe du support [armement en chapeau de gendarme, (figure 2 b)] rduit le plus
possible les inconvnients prcits, mais nest commodment ralisable que pour les lignes tension assez basse, isolateurs rigides, lun des conducteurs tant attach un isolateur plac en tte
de support ; pour les lignes haute tension, ce type darmement,
frquemment utilis en Amrique du Nord, est ralis laide disolateurs rigides en porcelaine et, souvent, en matriaux synthtiques.

2.2 Armement en drapeau


Il est peu frquent pour les lignes HTB un seul circuit (sauf pour
certains angles), mais assez habituel pour les lignes HTA et BT
(figure 3 a).
En HTB, cette disposition est utilise pour les lignes deux circuits (figure 3 b et c).
Cet armement prsente, accrus, les dfauts de larmement en
triangle, mais cette disposition est pratiquement impose pour un
grand nombre de lignes, notamment en HTB, lorsque lencombrement en projection horizontale est limit (zones fortement urbanises, en traverses de forts).

Figure 3 Armements en drapeau

Dans les zones fortement givres, les contacts entre phases sont
plus frquents (charges de givre diffrentes sur les conducteurs,
dcharge de givre). Une solution, lorsque lon ne peut viter ce type
darmement, est lemploi despaceurs isols entre phases, techniques de plus en plus utilises en 63 et 90 kV. Ces espaceurs, placs
en milieu de porte, sont du mme type quun isolateur composite.
Leur lgret est un atout supplmentaire.

2.3 Armement en nappe


Il est dusage frquent pour les lignes HTA et HTB (figure 4 a). Le
pylne du type chat, trs utilis en France pour les lignes HTB, peut
tre considr comme arm en nappe, bien que la poutre centrale
soit lgrement plus haute que les consoles (figure 4 b).
Cet armement en nappe exige des supports plus larges mais
moins levs que pour les autres armements et donne une plus
grande scurit en cas de dcharge de givre ou doscillations verticales des conducteurs (cf. [D 4 421, 1.6]). Il permet, par installation
de deux cbles de garde, de protger la ligne contre les coups de
foudre et est bien adapt aux lignes de montagne.
Il faut signaler ici larmement dit nappe-vote normalis pour
lignes BT et HTA sur poteaux (NF C 66-428). Cet armement, ralis
en cornires ailes gales, a fait lobjet dabaques dutilisation insres dans lannexe de la norme NF C 11-201. La figure 5 en prcise la
forme et les dimensions ; un armement similaire cartement de
1,70 m au lieu de 1,40 m est galement normalis et utilis dans le
cas des portes suprieures environ 200 m.

Figure 4 Armements en nappe et nappe-vote

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3. Dtermination
dune silhouette de support
3.1 Gnralits
La disposition des conducteurs (nappe, triangle, etc.) et le nombre
de circuits tant fixs a priori, la silhouette du pylne est dtermine
par sa hauteur et les distances entre conducteurs et masse et celles
entre cbles (cf. [D 4 421 1.5 et 1.6]).
Connaissant ces distances ainsi que la disposition des conducteurs, il est possible de dterminer lespace libre mnager autour
de chaque conducteur. On trace alors une pure de balancement en
dessinant la chane et son quipement dans les positions extrmes
correspondant aux diverses hypothses, et en traant les cercles de
rayon gal la distance la masse (avec vent et sans vent), centrs
sur le contour des pices sous tension. Lenveloppe de ces cercles
dlimite lespace laisser libre (figure 6).
On peut obtenir une meilleure compacit de la ligne :
soit en fixant, au droit du support, le point daccrochage des
conducteurs, laide de chanes disolateurs en V ou disolateurs
rigides (cf. [D 4 423]) ;
soit en utilisant des consoles isolantes, remplaant la console
mtallique et la chane disolateurs.

Figure 5 Forme et dimensions de larmement nappe-vote


normalis

De plus, larmement nappe-vote permet de reporter leffort


0,75 m au-dessus du sommet du poteau, et donc dutiliser des supports de hauteur moindre que dans le cas des autres armements
normaliss, leffort disponible F tant toutefois diminu (0,9 F au
lieu de F).

2.4 Largeur dencombrement


des supports
Cette largeur dencombrement en fonction de la disposition des
phases est donne par le tableau 1 titre indicatif.

3.2 Fixation des conducteurs


au droit des supports
Pour les pylnes quips de chanes disolateurs suspendus, la
solution est lutilisation de chanes en V qui rduit principalement la
dimension des fentres des pylnes.
Lutilisation des chanes en V sur les phases extrieures na dintrt que pour limiter le balancement des conducteurs donc la largeur
du couloir de ligne mais au dtriment dun lger allongement des
consoles. La configuration de compromis I-V-I (figure 7) est souvent
utilise ; le seul problme qui risque de se poser pour cette solution
est un balancement asynchrone, sous leffet de rafale de vent, des
phases extrieures et de la phase mdiane pouvant entraner des
amorages entre phases.

(0)

Tableau 1 Largeur dencombrement des supports


en fonction de la disposition des phases
HTB
Disposition
des phases

HTA

1 circuit
225 kV

2 circuits
225 kV

2 circuits
400 kV

9,60 m (5)

16,00 m (5)

Verticale

Triangle

1,60 m (1)

8,70 m (3)

Horizontale

2,80 m (2)

10,50 m (4) 32,00 m (7) 52,00 m (7)

(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)
(7)

19,00 m (6) 32,00 m (6)

isolateurs rigides (figure 2 b)


armement nappe-vote (figure 5)
armement en quinconce (figure 2 a)
pylne chat (figure 4 b)
disposition en drapeau (figure 3 c)
pylne type Beaubourg (figure 2 d)
pylne type Trianon (pieds tubulaires) (figure 4 c)

D 4 424 8

3.3 Utilisation de consoles isolantes


Les consoles isolantes peuvent tre ralises par des isolateurs
long ft fixs rigidement sur le support. Ces isolateurs peuvent tre
en cramique ou en matriaux synthtiques. Ils travaillent principalement en flexion et ne sont susceptibles dquiper que des lignes
dont la tension ne dpasse pas une centaine de kilovolts. La faible
dformation possible dans le sens de la ligne peut tre amliore
par lutilisation de supports monopodes dformables, en bois principalement. Cette technique est frquemment utilise en Amrique
du Nord.
Les consoles isolantes peuvent galement tre constitues disolateurs long ft fixs sur le support par un systme articul dans
le sens de la ligne.
La ligne LIERE (LIgne Encombrement REduit) est un exemple de
ralisation (figure 8).

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Figure 7 Disposition I-V-I des chanes disolateurs

4.1.2 Efforts transversaux


(horizontaux et perpendiculaires la ligne)
On considre ces efforts selon la direction du vent sur les
portes.
Pour les supports en alignement, il sagit de la rsultante de
leffort du vent sur les demi-portes adjacentes au support, en supposant que le vent souffle perpendiculairement la ligne.
Dans les angles, on considre, par mesure de simplification, un
vent parallle la bissectrice de langle du trac, tout en admettant,
pour les cbles, une tension gale celle qui est cre par un vent
perpendiculaire la porte. On peut toutefois serrer la ralit de
plus prs en introduisant, dans les calculs, les efforts effectifs du
vent, celui-ci pouvant souffler soit perpendiculairement lune ou
lautre des portes, soit suivant la bissectrice de langle ; il convient
alors de retenir le cas le plus dfavorable.
Figure 6 Dtermination dune silhouette de pylne

4. Calcul mcanique
des supports
4.1 Efforts exercs sur le support
4.1.1 Efforts verticaux
Ce sont :
le poids propre des constituants du support ;
le poids des conducteurs, accru ventuellement des surcharges de givre ; plus exactement, il faut considrer la composante verticale de la rsultante des tensions mcaniques du cble, de part et
dautre du support ;
le poids des isolateurs ou des chanes disolateurs, avec leurs
accessoires, et, ventuellement, leurs contrepoids.

Pour les supports dancrage, qui ne sont pas implants suivant la


bissectrice de langle et qui sparent deux cantons de rglages diffrents, on doit effectuer les calculs pour un vent tournant et retenir
la direction du vent la plus dfavorable pour le support, en admettant une tension rduite quand le vent nest pas perpendiculaire la
porte.
En outre, la pression du vent sexerce sur le support lui-mme
(vent de 1 200 Pa sur les surfaces planes, de 570 Pa sur les surfaces
multi-facettes dlments cylindriques et de 475 Pa sur les poteaux
ou membrures section circulaire) ; conformment aux termes des
commentaires de lArrt interministriel pour les pylnes en treillis,
la pression du vent doit tre prise entire sur la premire face frappe, et rduite pour la face arrire ; le coefficient de rduction
appliquer est le rapport de la surface des vides de la premire face
la surface totale.
Toutefois, dans les avant-projets de pylnes, on peut introduire
une valeur par excs en admettant, pour lensemble du pylne,
deux fois la pression applique la premire face, mais en faisant
alors abstraction des treillis des faces perpendiculaires la ligne. De
mme, pour le calcul de la pression du vent transversal sur les poutres et consoles des pylnes en treillis, on peut admettre une surface
gale la surface apparente totale.

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Figure 8 Pylne pour la ligne LIERE HTB


(90 kV)

4.1.3 Efforts longitudinaux


Les supports subissent des efforts longitudinaux importants.
En cas de rupture dun conducteur, ils peuvent tre accompagns deffets de torsion. Les supports darrt sont calculs pour
rsister sans se rompre leffort exerc par tous les conducteurs
dun mme ct, ceux de lautre ct tant supposs rompus. Il ne
sagit l que defforts statiques ; en ralit, une rupture de conducteurs saccompagne defforts dynamiques qui peuvent tre beaucoup plus nocifs en raison de leur amplitude, de la fatigue plus
leve provoque ( amplitude gale avec une force constante) par
une force rapidement variable et de la possibilit de phnomnes de
rsonance entre les oscillations des conducteurs et celles des supports.
En cas de givre, les dpts sont gnralement de poids trs
variables dune porte lautre ; de plus, le givre peut se dtacher
dans une ou plusieurs portes et subsister dans les autres.
Pour les lignes isolateurs rigides, le conducteur est arrt sur
chaque support et, en ngligeant en premire approximation la
flexibilit de celui-ci, on admet que les tensions varient dans chaque
porte indpendamment de ce qui se passe dans les portes voisines. Le support est soumis un effort longitudinal gal la diffrence des efforts de traction exercs par les conducteurs de part et
dautre.
Pour les lignes isolateurs suspendus, la mobilit des chanes fait
que les composantes horizontales des tensions sont sensiblement
gales de part et dautre du support, qui ne subit donc en service
normal que des efforts longitudinaux gnralement ngligeables.
Les supports flexibles (en bois par exemple) isolateurs rigides
se prsentent de faon analogue.

D 4 424 10

4.2 Hypothses de charge


La valeur des efforts appliqus aux supports dpend des diffrentes hypothses de charge considres :
a) hypothses de vent et de basse temprature (cf. [D 4 421,
3.2]).
b) surcharge de givre, uniforme ou dissymtrique (cf. [D 4 421,
3.3]).
c) hypothses complmentaires :
rupture dun conducteur pour les lignes HTB sur pylnes
mtalliques ; on se place dans le cas des efforts dhypothse A et on
applique successivement, chaque point daccrochage des conducteurs, leffort statique longitudinal qui y apparatrait 15 C, dans le
cas de rupture dans une porte adjacente au cble qui y est fix ; la
valeur maximale de cet effort est toutefois limite 3 000 daN ; dans
le cas dun faisceau de conducteurs, on nenvisage que la rupture
dun seul cble ;
hypothse de montage : chaque barre de treillis doit supporter
en son milieu une charge de 100 daN sajoutant aux efforts 15 C
sans vent.
d) hypothse de vrification de la coordination mcanique du
support vis--vis des autres supports de la ligne. Pour cela, on vrifie en hypothse de vent ultime que les divers types de supports
dcrits ci-aprs prsentent entre eux une bonne coordination des
rsistances, cest--dire que :
un support anti-cascade doit prsenter une meilleure tenue
quun support courant ;
un support darrt doit avoir une meilleur tenue quun support
anti-cascade.

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Lhypothse de vent ultime consiste appliquer les pressions de


vent ultimes de la zone de vent considre sur les cbles et le support (soit 1,8 fois pour les supports mtalliques et 2,1 fois pour les
supports bton la pression de vent retenue pour lhypothse A).
Les supports courants reprsentent la grande majorit des
supports de la ligne. Leur rsistance mcanique est adapte la
configuration dimplantation ( 5).
Les supports anti-cascade peuvent tre des pylnes de suspension ou des pylnes dancrage. Leur fonction est de contenir le
risque de ruine en cascade dune suite de supports sur une ligne,
permettant ainsi une rparation provisoire dans un dlai bref. De ce
fait, ils doivent avoir une rsistance mcanique longitudinale plus
leve que les supports courants . Ils sont placs environ tous les
10 supports sur la ligne.
Les supports darrt sont gnralement disposs aux extrmits
de ligne (arrives de postes) ou sont des supports arosouterrains.
Le calcul de ces supports est dcrit dans le paragraphe 4.1.3.
Par rapport leur rsistance limite ultime (endommagement par
instabilits ou limite de rsistance lastique), la tenue mcanique de
chaque composant du support ne doit pas dpasser, suivant le cas
de charge de lhypothse vent ultime de la zone de vent considre :
de 100 % pour les supports courants ;
de 90 % pour les supports anti-cascade ;
de 83 % pour les supports darrt.
e) hypothse particulire pour les supports anti-cascade. Le support anti-cascade est considr comme un support darrt ( 4.1.3)
calcul sous le cas de charge de lhypothse A de la zone de vent
considre. Sous ces conditions, la tenue mcanique de chaque
composant du support ne doit pas dpasser sa rsistance limite
ultime (endommagement par instabilits ou limite de rsistance
lastique). Dans le cas o le support anti-cascade est en suspension,
il est ncessaire de tenir compte de la dtente des conducteurs non
rompus due au dplacement de la chane de suspension pour le calcul des efforts longitudinaux (en premire approximation, on peut
retenir 0,75 fois la tension horizontale du cble comme valeur de
leffort longitudinal du conducteur non rompu).

4.3 Mthodes de calcul


Une fois dtermins tous les efforts susceptibles dagir, simultanment ou non, sur les supports, ceux-ci peuvent tre calculs par
les mthodes habituelles de la rsistance des matriaux avec les
modalits spciales au matriau utilis : bois, bton ou acier.
Pour le bois et le bton arm, nous renvoyons le lecteur aux
articles spcialiss du trait Structure et gros uvre ; on peut galement se reporter aux normes et rglements relatifs ces types de
supports (NF C 67-100 et NF C 67-200).
Pour les supports en treillis mtalliques, le calcul des efforts
dans les barres peut se faire par les mthodes connues de statique
graphique (diagramme de Crmona) ou par la mthode des
moments, tout au moins lorsque le systme est isostatique.
Or, pour les lignes haute tension, tous les pylnes ont un ordre
dhyperstaticit tel quil est impossible manuellement dentreprendre le calcul sans adopter des hypothses simplificatrices :
dcomposition de la structure en tronons, rpartition gale des
efforts dans les panneaux constitutifs de ces tronons, pour ramener le calcul dune structure tridimensionnelle une structure plane.
Ces mthodes sont longues et imprcises car elles supposent des
rpartitions defforts aux points de raccordement des tronons,
valables pour une structure isostatique mais non pour une structure
hyperstatique. De plus, du fait du calcul plan, il nest pas possible de
tenir compte aisment des efforts dus la torsion de la structure,
provoque par les efforts appliqus quelconques (par exemple dus
la rupture dun conducteur extrme dun pylne avec armement
en nappe).

Les logiciels actuels permettent dtudier directement des structures rticules tridimensionnelles hyperstatiques ; ils conduisent,
compte tenu dun catalogue de barres, et dune silhouette donne,
la dfinition des barres optimales suivant les diffrentes hypothses
de chargement. La vrification sur pylne rel des contraintes dans
les barres a dmontr la validit complte du calcul sur ordinateur
et de lhypothse faite dune articulation des nuds, mais loptimisation dune structure ne peut se faire quen considrant une contrainte limite qui, pour les pylnes haute tension, est toujours une
contrainte de flambement sous compression ; or cette contrainte
dpend des paramtres gomtriques de la barre (section, moment
dinertie, longueur), de ses paramtres physiques (limite dlasticit), mais aussi de sa fixation sur les autres barres. Les formules de
flambement utilises drivent de la formule dEuler (formule de
Rankine-Resal) et font intervenir des coefficients variables en fonction du degr dencastrement de la barre. De plus, lorsque les profils prsentent des sections inertie variable (pour une cornire, le
flambement peut soprer, soit selon linertie minimale, soit selon
linertie parallle), seule lexprience permet de contrler les hypothses.
Les supports mtalliques monopodes en tubes polygonaux
[pylnes muguet (figure 3 c), par exemple] sont calculs la
flexion.
Par suite de la possibilit de voilement local, la contrainte de rupture peut tre infrieure la limite dlasticit si le rapport de la largeur dune face lpaisseur de la tle dpasse la valeur 630 e ,
e tant la limite dlasticit du mtal exprime en mgapascals.
Exemple : pour un acier S355 de limite dlasticit 355 MPa, le rapport a pour valeur 33.

5. Conditions et diagrammes
dutilisation des supports
Pour rpondre aux besoins de la faon la plus prcise, un catalogue de supports devrait offrir un choix tel quil permette de traiter
tous les cas dutilisation, faute de quoi il serait ncessaire de recourir des supports spcialement adapts aux cas particuliers. Mais
par contre, pour rduire le cot des ouvrages, il est utile de diminuer
le nombre de types de supports diffrents afin daugmenter le nombre de supports commander dans chaque type.
Les normes relatives aux poteaux en bois et en bton fixent les
diffrents types mais les utilisateurs ont tendance choisir, parmi la
srie des types normaliss, une srie prfrentielle limite un petit
nombre de supports qui savrent tre les plus utiliss.
Les pylnes mtalliques sont classs en familles qui comportent une srie de supports de rsistance croissante tablie pour un
armement de base et pouvant admettre diffrentes variantes
darmement (pylne H2 pour ligne 63 ou 90 kV, par exemple).
Une famille de pylnes peut comporter les types suivants, par
ordre croissant de rsistance mcanique :
un pylne pour zone givre faible tabli pour lalignement ;
un pylne pour zone givre important tabli pour
lalignement ;
un pylne pour zone givre important tabli pour un angle
souple denviron 15 grades ;
un pylne pour zone givre faible tabli pour lancrage (ou
pour un angle de 30 grades) ;
un pylne pour zone givre important tabli pour lancrage
(ou pour un angle de 100 grades).
Pour chaque pylne de la famille, on tablit un diagramme dutilisation qui permet de dterminer avec rapidit les types de pylnes
qui conviennent aux divers emplacements prvus la rpartition
sur le profil en long.

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Figure 9 Supports composs utiliss le plus frquemment

Dans ce but, chaque type de pylne fait lobjet dune note de calcul, dite aux charges unitaires, qui donne les efforts qui prennent
naissance dans toutes les barres des pylnes quand on applique des
charges de 1 000 N verticales, puis transversales, puis longitudinales, dune part, tous les points daccrochage des conducteurs et,
dautre part, ceux des cbles de garde. laide de ces valeurs, on
tablit, pour un conducteur et un paramtre de rglage donns,
avec ou sans cble de garde et pour une hypothse donne, un graphique, en fonction :
de la moyenne des portes adjacentes au pylne
P moy = ( P + P ) 2 , porte en abscisse ;
de langle de la ligne, port en ordonne sous la forme dune
chelle linaire en sin(/2) ;
du coefficient de dnivellation [ ( h P ) + ( h P ) ] , qui intervient
comme paramtre avec des valeurs rondes (0 0,1 0,2), h et h
tant les diffrences de niveau des portes adjacentes.
Les limites dutilisation dun pylne sont ainsi constitues par plusieurs polygones correspondant aux diverses valeurs du coefficient
de dnivellation et dont chaque ct est relatif lune des barres qui
limitent cette utilisation.
Grce linformatique, un programme de calcul peut se substituer aux diagrammes dutilisation, pour vrifier quun pylne pralablement choisi convient ou non mcaniquement dans des
conditions donnes. Le programme doit contrler, pour toutes les
hypothses de calcul, la valeur de contrainte dans les barres et, de
ce fait, possder un certain nombre de donnes stockes de faon
permanente dans des fichiers qui sont :
un fichier cbles, donnant les caractristiques mcaniques des
cbles le plus couramment utiliss ;
un fichier hypothses, contenant la description des hypothses normalises ;
un fichier barres, comprenant les notes de calcul aux efforts
unitaires des pylnes le plus couramment utiliss.
Les donnes particulires du programme sont essentiellement la
gomtrie des portes et cantons encadrant le pylne vrifier, sa
dsignation et la dnomination des cbles.
Le programme fournit :
la tension horizontale dans les cbles ;
les efforts aux points daccrochage [conducteur et cbles de
garde ventuellement dcomposs suivant les trois axes (vertical,
horizontal, longitudinal)] ;
la note de calcul du pylne examin ;
la justification du pylne dans les diverses hypothses ;
les efforts dans les embases.

D 4 424 12

6. Supports composs
Lutilisation de supports composs permet de raliser, laide de
poteaux normaliss de petits efforts, des supports defforts importants ncessaires aux angles et aux arrts, surtout dans le cas de
conducteurs dassez forte section pour les lignes HTA principalement.
Il serait trop long, dans le cadre de ce document, de donner une
liste de toutes les solutions possibles. On peut toutefois signaler les
supports suivants, le plus couramment utiliss (figure 9) :
les supports haubans, en bois (NF C 11-201) ou en bton ;
les supports jumels, en bois (NF C 11-201) ou en bton ; dans
le cas du bton, le jumelage se fait par accolement sur la grande
face, ce qui permet de raliser un support deffort en tte, double de
celui de chaque poteau composant ; des jumelages sur la petite face
ne sont pas conseiller car, si leffort disponible est suprieur
deux fois leffort disponible dun seul poteau, la solidarisation des
deux poteaux est difficile raliser ;
les supports contrefichs : en bois (NF C 11-201) ;
les supports dits chevrons (ou en V invers), en bton
prcontraint ; en effet, dans de tels supports, un des poteaux est
tendu en permanence et lemploi des poteaux en bton arm traditionnel risquerait de provoquer des fissures permanentes sur le
bton du poteau tendu ; un support deffort en tte de 2 000 daN
peut tre obtenu laide de deux poteaux de 300 daN deffort
nominal ; par contre, ce type de supports impose une ferrure de
liaison des poteaux leur sommet assez complique ; leur levage
est galement dlicat ;
les portiques, en bois ou en bton.
Lutilisation de portiques en bois croisillonns avec disposition
des conducteurs en nappe est conseiller dans les rgions soumises des dpts de givre importants.

7. Supports vocation
esthtique
Le dveloppement de supports esthtiques contribue linsertion
des lignes de transport de llectricit dans le paysage.

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houette des pylnes en treillis de cornires a t voulue, ds les


premires conceptions, harmonieuse et quilibre. Ainsi, les pylnes chat (figure 4 b) ont t prfrs aux armements Triangle
(figure 2 a) ou double-drapeau (figure 3 b), jugs plus agressifs.
Dans les annes 1950, lutilisation de structures tubulaires ouvre
de nouvelles possibilits. Le premier pylne dit esthtique fut le
pylne Apollone en treillis de tubes. Il reut le label Beaut-France
1957 desthtique industrielle. Le pylne Trianon (1960) (figure 4 c),
portique pieds droits tubulaires haubans, tendit la technologie
tubulaire et permit de construire des lignes plus basses. Paralllement ces volutions, certains pylnes ont t redessins pour
accompagner le dveloppement des lignes lectriques haute et trs
haute tension lies au programme nuclaire. Cest ainsi quest ne
en 1977 la silhouette lance du pylne Beaubourg (figure 2 d).
Dans les annes 1980, de nouvelles formes de pylnes venues
doutre-Atlantique sont installes sur le rseau de transport
dlectricit : on voit donc fleurir les premiers pylnes muguet
(figure 3 c), supports monopodes et tubulaires ayant une fine silhouette. Llgance de ces supports, composs dlments pleins, a
retenu toute lattention des esthticiens industriels consults sur le
sujet de lesthtique des pylnes et linsertion des lignes dans les
paysages.
Dans les annes 1995 sont apparus des pylnes architecturaux
qui sinscrivent dans une dmarche desthtique industrielle :

Figure 10 Pylne roseau dvelopp par larchitecte Marc MIMRAM


(RTE)

faisant suite un concours international pour linsertion de


supports sur des lignes lectriques 400 kV, les pylnes roseau
(figure 10) et fougre (figure 11) ont t retenus pour la crativit
de leurs architectes, tant sur le plan des formes, des couleurs que
des technologies utilises ;
dans cette nouvelle gnration de pylnes, le bois matriau
noble associ la robustesse de la technique du lamell coll, fait
aussi son apparition pour les lignes haute tension 90 kV avec les
pylnes grand duc (figure 12) et corolle (figure 13).

Figure 11 Pylne fougre dvelopp par lquipe RITCHIE/RFR/


GUSTAFSON (RTE)

La prise en compte de limpact environnemental dans la conception des supports nest pas nouvelle. Dune manire gnrale, le
support esthtique est un juste compromis entre les besoins techniques et industriels dune part et les attentes du public pour une
meilleur intgration dans le paysage dautre part.
Dans les annes 1920, le pylne en treillis de cornires a accompagn le dveloppement du rseau de transport dlectricit. La sil-

Figure 12 Pylne grand duc dvelopp par larchitecte Fabienne


POULAT (RTE)

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onreux de ces solutions (de 7 10 fois plus lev que les supports
treillis quivalents), celles-ci ne seront utilises que de faon
exceptionnelle.

8. Kits de renforcement
Le kit de renforcement sert augmenter la tenue mcanique globale du support en remplaant des lments structurels existants
par des plus performants ou en ajoutant de nouveaux lments sur
ces derniers.
Il est utilis pour des situations telles que :
pallier des faiblesses de structure rsultant dun dimensionnement insuffisant dtect aprs conception ;
rendre encore plus robuste le support existant en allant audel des recommandations fixes par les normes retenues lors de la
conception pour le calcul du dimensionnement (action de dpasser
les performances mcaniques initiales du support).
Le kit est un ensemble de renforcements dont les principaux types
sont dcrits ci-aprs.
Dans le cadre du programme de scurisation des lignes de transport dlectricit engag suite aux dgts causs par les temptes
de vent de 1999, un renforcement par kit gnrique a t dvelopp
pour les supports treillis et monopodes.
Figure 13 Pylne corolle dvelopp par larchitecte Martin
SZREKELLY et la socit TRANSEL (RTE)

Ces nouveaux pylnes promettent doffrir une solution alternative face aux difficults dinsertion des ouvrages HTB dans
lenvironnement. Toutefois, compte tenu du cot relativement

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Pour les supports treillis, il est parfois suffisant de renforcer quelques lments (barres, boulons, goussets, ...) pour atteindre la
tenue mcanique globale du support escompte.
Pour les supports monopodes, les techniques dveloppes sur les
poteaux bton consistent, en fonction des efforts reprendre, coller un composite en fibres de carbone ou ajouter une surpaisseur
de bton renforce avec de nouvelles armatures mtalliques.

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