Ocan de Grce

Dialogues avec Mooji

Version franaise dune slection de textes issus du livre Before I am

ainsi que de transcriptions de satsangs avec Mooji
Traduction : Shambho

Om Arunachaleswaraya Namaha

Lide de traduire les mots de Mooji en franais est venue spontanment lorsque
je pensais aux gens qui ne sont pas compltement laise avec la langue anglaise
et qui, par consquent, auraient de la difficult saisir la grande sagesse
universelle qui mane de cet tre nomm Mooji. Je trouvais dommage que la
langue cre un obstacle cette sagesse si simple, si directe et cest pourquoi jai
commenc traduire des passages issus du livre Before I am qui contient des
dialogues entre Mooji et des gens en qute de vrit lors de rassemblements
nomms satsangs . Je me suis galement permis dinclure des passages
denregistrement vido (disponibles sur internet) ainsi que des citations dautres
sages tels que Sri Ramana Maharshi, Papaji (le matre spirituel de Mooji) et Sri
Nisargadatta Maharaj. Cet ouvrage est un recueil de textes. Ils ne sont pas
arrangs dans un ordre prcis et il nest pas ncessaire de lire ce livre en ordre
chronologique. Linvitation dcouvrir le Soi est prsente chaque page. Au
niveau de la traduction, tous les efforts ont t mis afin de rendre le mieux
possible les mots de Mooji dans la langue franaise et de prserver le message
original tout en ladaptant lgrement pour quil soit lisible. Ce travail de
traduction est une offrande au lecteur. Cest un travail qui sest accompli
spontanment dans la grce et lamour. Il est essentiel de saisir lopportunit qui
nous est prsente dans ce livre afin de dcouvrir qui nous sommes rellement et
afin de nous librer de tout ce que nous ne sommes pas. Il ne suffit pas de donner
les mots de ce livre notre esprit, nous devons prendre le temps de les laisser
fleurir en nous et de confirmer leur vrit dans notre cur ainsi que de suivre le
chemin qui nous est prsent, le chemin direct vers la Source, vers le Soi vritable.
Les mots de Mooji sont comme un miroir, une invitation regarder en soi et
dcouvrir ce que nous sommes vraiment, ce que nous avons toujours t.

~
Cher lecteur, cest donc avec beaucoup damour que je remets ce recueil entre tes
mains. Aie confiance en la grce qui ta emmene jusquici et laisse-la te guider
vers ta vritable nature : la paix suprme.
~Shambho
N.B. : La forme masculine est utilise tout au long du recueil afin dallger le texte.

 Ceci nest pas un livre pour plaire lesprit.

Cest un livre pour dtrner lesprit
Et librer le Cur.

Le Satsang est une invitation entrer dans le feu de la dcouverte de soi-mme.

Ce feu ne nous brlera pas, il brlera seulement ce que nous ne sommes pas.
En Inde, il y a un proverbe qui dit : Si une pine entre dans ton pied, tu peux
utiliser une deuxime pine pour enlever la premire et ensuite jeter les deux.
Ce livre est comme cette deuxime pine, son utilit est denlever les pines du
conditionnement et des habitudes qui se sont accumuls au cours de notre
existence et qui semblent bloquer la vie ou la rendre difficile alors quelle peut
tre une danse pleine de joie. Il a pour but de pointer vers cette vrit essentielle
de notre tre : limmuable, immacule Conscience dans laquelle toutes les
manifestations du monde apparaissent et disparaissent. Les mots de Mooji
peuvent donc tre considrs comme lpine qui enlve toutes les autres, en
pointant vers cette vrit qui est lessence de notre tre. Ses mots nous amnent
reconnatre que nous navons pas besoin de chercher la vrit lextrieur de
nous-mmes, car elle est en fait notre ralit la plus profonde, notre nature
vritable. Lorsque ce qui est reflt dans ce livre est ralis dans le coeur, la
recherche est termine. Nous sommes alors o nous avons toujours t.

La libration pourrait-elle tre aussi simple quun changement de point de

vue?

Q : Mooji, pourrais-tu expliquer quest-ce que la recherche de soi, par o

commencer ?
M : Commence avec : Je suis voil la ralisation la plus simple et la plus
naturelle. Le sens dexistence est spontanment ressenti en toi en tant que je
suis . Tu existes. Personne ne ta enseign cela. Prends conscience de cette
simple intuition sans lassocier aucune autre pense. Prends le temps de sentir
ce que cest dtre simplement prsent, en ce moment, sans taccrocher quoi que
ce soit. Ne touche pas quelconque pense qui suggre de faire quelque chose de
spcial. Demeure silencieux intrieurement. Si, soudainement, une vague de
penses se manifeste, ne panique pas. Il nest pas ncessaire de les contrler ni de
les craser. Laisse-les simplement apparatre et disparatre sans y participer.
Observe avec dtachement. Demeure sans intention, silencieux.
Tu peux timaginer que tu es sur le quai dembarquement dans une gare. Un
aprs lautre, les trains viennent : ils arrtent, les portes ouvrent, ferment, et ils
repartent. Tu nas pas embarquer. De cette faon, observe les penses qui
apparaissent sur lcran de la conscience sans connecter avec elles. Les penses et
les sensations seront vues comme venant et partant delles-mmes, sans tre
forces. Demeure neutre. Sois avec cette conscience en tant que la conscience
elle-mme. Observe la respiration qui va et vient naturellement, sans effort, sans
volont. Observe le fonctionnement des sens, le sens dintrieur et dextrieur,
tous les mouvements qui sont l par eux-mmes naturellement. Tout ce qui surgit
en tant que pense, motion, mouvement ou sensation est silencieusement
observ, mais contrairement auparavant, il y a moins dintrt, moins
dattraction. Tout va et vient, mais ce que tu es (le Soi) est immobile. Tout cela est
doucement observ. Mme le sens de soi le sens je suis est dans cette
conscience. Ne fais pas plus deffort quil nen faut. Tu es ici. Ce qui ne fait pas
partie de ces mouvements, qui ne dirige pas et qui nest pas affect par
quelconque activit, ce qui est l naturellement, conscient de tout cela mais
indiffrent, ouvert, dtach : Voil ce que tu es vraiment. Ni derrire, ni devant,
ni au-dessus, ni au-dessous ce nest pas un autre phnomne. Cest ce qui est
sans forme, sans dbut ni fin : cest le Soi infini.

Maintenant, observe celui qui observe : Qui suis-je? , examine intrieurement,

tout en demeurant tranquille et alerte. Namasse pas de rponses ou dindices ;
une rponse serait seulement une opinion, une ide, un autre concept. Ne
tattache pas aucun concept. Dtourne ton attention des objets de la perception
et dirige-la vers la source, sur ce qui voit. Demeure silencieux et neutre. Il devrait
maintenant y avoir une force accrue de concentration lors de lobservation.
Observe le sens je suis . Quest-ce que je ? Do vient-il ? Regarde. Que
trouves-tu ?
Q : Il ne peut pas tre trouv, il nexiste pas.
M : Il ne peut pas tre trouv objectivement. Pourtant, lintuition, le sens je
continue dtre prsent. Ce simple sens dexistence ne possde aucune forme, il
est comme une intuition qui merge du vide, en tant que vide. Sans la recherche
de soi, le je semble tre une entit englobant le corps et lesprit conditionn.
Lorsque nous examinons ce je , nous dcouvrons quil sagit en fait dune
simple pense. Le sens dexistence primordial, quant lui, merge du vide en tant
que prsence intuitive. Maintenant que le sens dexistence a t dcouvert comme
tant cette prsence sans forme, quest ce qui ralise cela ?...

M : Trs souvent, certaines penses se manifestent, mais ne nous emportent pas

pour autant avec elles. Pourquoi ? Parce que nous navons pas particulirement
dintrt envers elles. Nous luttons seulement avec les penses et les motions qui
ont un sens pour nous. Cest seulement aprs avoir cr une relation personnelle
avec celles-ci quelles peuvent ordonner et retenir notre attention. Cela mne un
tat subtil dhypnose durant lequel notre attention est accroche un courant de
penses et dmotions qui peut rapidement sintensifier en un tat de confusion et
dinstabilit. Nous sentons que nous souffrons, que nous sommes distraits de ce
que nous sommes vraiment, mais ne pouvons-nous pas percevoir cette force qui
attire notre attention ? ce stade, nous ne sommes pas encore dans lesprit
4

illusoire, nous en sommes le tmoin. Si nous ne connectons pas avec ce

courant en nous y identifiant, llancement des penses va rapidement sapaiser
ou disparatre. Nous navons pas besoin de paniquer ni dtre effrays des
penses, car la pense est la manifestation naturelle de la force vitale qui
sexprime dans cette forme humaine. Cest notre identification, tort, avec la
pense racine , la pense du je , qui donne rsidence toutes les autres
penses dans notre tre. Celui qui est la recherche du Soi dveloppe lhabitude
dobserver lesprit sans entrer dans ce phnomne, sans sy impliquer. Il utilise
les penses elles-mmes (qui taient auparavant la cause du malheur) pour
exposer leur prsum sujet : lgo. Lorsque, ventuellement, cette pense quest
lgo est abandonne, la conscience pure demeure. Le Soi est la seule ralit.
Q : Comment pouvons-nous atteindre cet tat ? Les penses semblent tellement
persistantes.
M : Demeure en tant que cette conscience primordiale qui voit sans intrt
personnel, sans engagement. tant informe, cette conscience ne peut pas
sassocier quoi que ce soit. Reconnais sa prsence, elle est dj l. Fait un avec
elle.

Q : Lattention sgare facilement.

M : chaque fois que lattention sen va ailleurs, ramne-la en toi, lintrieur,
o elle fusionne avec la conscience. Au dbut, il y aura peut-tre de la rsistance
et de linconfort, mais cela va rapidement se stabiliser lorsque le silence viendra
au premier plan. Cest le fruit de lobservation dtache ou passive . Cela
devient graduellement naturel et mri en un tat ininterrompu despace, de paix
et de joie. Le dtachement expose lidentit personnelle comme tant un mythe. Il
laisse ltre dans un tat de perception panoramique et impersonnelle qui est
libre du fardeau caus par la perception personnelle limite. Graduellement,
limmense structure du conditionnement et des concepts qui semblait camoufler
ltre commence se dconstruire jusqu ce que son pouvoir dissimulateur soit
neutralis.
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Ne te limite pas aucun tat, si plaisant soit-il. Ne vise pas le bronze. Par
bronze , je veux dire la connaissance spirituelle, les tats passagers de
batitude et les expriences paranormales. Dcouvre la couche sous-jacente de
tous ces tats la conscience pure immobile, entire, ne pouvant tre affecte
par aucune manifestation dans lespace-temps. Vise lor ! Ici, lor signifie la vision
pure, impersonnelle de ltre. Il signifie la puret au-del du concept de puret.
Cela nest pas un but ambitieux et inatteignable ou une rcompense pour des
pratiques ardues. Cest ce que tu ne peux pas tempcher dtre : ce que tu es dj!

Tu es Celui qui est tmoin des objets et des penses.

Tu es Celui qui est encore plus primordial que la conscience.
Tu es la Vie qui prcde le concept de la vie.
Ta vritable nature est le Silence et nest pas atteignable
Car elle est toujours.
~Papaji

M : Il y a quelque temps, un homme est venu au satsang et a demand, Est-ce

que je pourrais te voir en priv ? Je lui ai dit daccord, viens. Quand il est venu,
je lui ai demand, Pourquoi as-tu demand de me voir seul seul ? Il a dit :
Cest une affaire assez urgente Les docteurs mont dit que jai une maladie
terminale, ils ont dit que je suis en train de mourir. Je suis venu te voir parce que
je veux mourir avant de mourir. Qui dautre arrive avec cette urgence, cet appel :
Je veux mourir avant de mourir ?

[Long silence]

Q : Mooji, je ne suis pas vraiment sr de ce quil voulait dire

M : Il voulait dire : je veux cesser dtre agress par lgo. Je ne veux pas que
celui-ci dtermine la qualit de mon existence, avant quil disparaisse
naturellement par lui-mme (au moment de la mort). Je veux tre libre de
linfluence de lgo. Je veux que cet tat dhypnose qui me fait croire que je suis
cette personne qui va mourir cesse. Quelque part au plus profond de mon tre il y
a cette intuition que tout ce en quoi je croyais jusqu maintenant nest pas la
vrit. La conception de moi-mme comme tant seulement le fonctionnement de
mon corps et de mon esprit est ressenti comme profondment inadquate. Il y a
une certaine claustrophobie quelque part en moi et mon tre a un grand dsir de
respirer sans tre harcel par ces penses. Voil ce que jai senti quil voulait dire.

Q :Comment a-t-il pu accomplir tout cela ?

M : En dcouvrant ce quest le Soi (sa vritable nature). Il faut tre clair par
rapport notre relle position. Lorsquil est irrfutablement clair que je suis cela
dans lequel le monde est vu, que je ne suis pas ce qui est peru, mais bien cette
conscience pure qui est le tmoin de tout ce qui va et vient, que je suis au-del de
toutes formes ou toutes manifestations, leffet de cette ralisation suivra
spontanment, peut-tre mme inconsciemment. Ltre se manifeste en tant
quesprit pour se faire rappeler, pour redcouvrir quil est la conscience pure
quil nest aucune chose , toutes choses, et au-del la fois. Sri Nisargadatta
Maharaj exprimait cela merveilleusement : Lorsque je vois que je ne suis rien,
cest la Sagesse. Lorsque je vois que je suis tout cest lAmour. Et entre les deux,
ma vie coule. Parfois tu verras, comme ici et maintenant avec moi, que tu nes
rien de tangible, dobjectif et de connaissable. Tu dcouvriras aussi quil ny a
personne qui cherche ou qui dcouvre. Cette qute est comme une impulsion qui
vient du Soi pour quil se redcouvre lui-mme. Tout cela saccompli dans une
grande vague damour. Sois audacieux et renvoie tes gardes du corps, (dfenses
intrieures, rsistances), ils tempchent dtre rellement libre tout en ayant
7

lapparence de te protger. Dtruis les murs qui sont en toi. Permets-toi dtre
compltement dshabill par la grce pour que tu puisses commencer voir avec
les yeux de labsolu. Tu es ltre ternel, au-del de toute progression. Tu es la
conscience qui tmoigne de tout ce qui apparat et disparat. Laisse tout venir et
partir. Un jour ce corps partira, et tu seras l pour tmoigner de cela aussi.

[Long silence]

Mais tu es cela qui demeure inchang par tout ce qui va et vient.

Q : Mooji, je sens cette vrit lorsque je tentends parler, mais lorsque je

quitterai cet endroit, lorsque je serai de retour dans le monde, il semble que je ne
sois pas capable de me souvenir de cela.

M : Si je te dis une centaine de fois que tu es toujours cette vrit, que tu es cent
pour cent libre, que tu es le principe ternel, que ta vritable nature est la joie, la
libert suprme et la paix, tu seras enchant de lentendre une centaine de fois et
tu loublieras une centaine de fois. Pourquoi ? Parce que des milliers de fois tu as
accept cette ide que tu nes pas libre, pas encore, que tu nes pas prt, que tu ne
mrites pas cette libert, quil reste quelque chose faire avant dtre en paix. Tu
as mis tellement deffort transformer cette ombre en un objet qui est en fait
simplement une rflexion de ce que tu es vraiment.

[Silence]

Ton corps est n, mais tu nes jamais n. Ce que tu es ne peut jamais mourir.
Dcouvre cela maintenant, pendant que tu as ce corps ! Un jour, le corps
disparaitra. Trouve en toi ce qui ne peut pas disparaitre, ce qui est toujours l,
derrire toutes les manifestations de lesprit. Cette opportunit est disponible ici
et maintenant- prends la. Dcouvre : qu'est-ce qui dit je dans ce corps ? Est-ce
que cela a un ge, une dimension, une forme ? Dcouvre cela avec tout ton cur
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et toute ton attention. Nattends pas quoi que ce soit, maintenant est le bon
moment.

Ce quoi ton attention sagrippe devient ton exprience.

Tu es le tmoin de cette exprience.
Quest-ce qui est tmoin de lexprience et de celui qui la vit ?
Trouve cela. Sois cela.

Q : Quen est-il de la douleur physique, quen est-il de la souffrance?

M : Remets ton existence lexistence et reste tranquille. Tout est Grce. Si tu
avais rellement le pouvoir et la possibilit de faonner ton destin, de crer la vie
idale, tu enlverais probablement tout ce qui nest pas confortable, tout ce qui
dfie ton go, tout ce qui expose des sentiments de culpabilit, de honte ou
encore tout ce qui menace tes attachements. Tu exclurais tout cela et les
remplacerais par des moments au chocolat. Mais mme en faisant les plus grands
efforts pour construire une vie qui satisferait tes projections, tu ne pourrais
jamais russir quivaloir, en qualit et en grandeur, la vie qui fleurit sans
intention humaine, la vie qui se dploie delle-mme. Une fois, un homme a dit
Sri Nisargadatta Maharaj : Maharaj, tes mots rsonnent profondment dans
mon cur, je sens leur pouvoir et reconnais la vrit en eux, mais pour tre
honnte, il faut que jadmette que tout au long de ma vie, je vis continuellement
de la souffrance ! Maharaj rpondit : Ce nest pas tout fait vrai. Ce nest pas
que tu vis de la souffrance, mais plutt que tu souffres ta vie
Q : Peux-tu en dire plus propos de ces mots ?
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M : Je vais vous raconter une histoire. Pris dune grande douleur, un homme sen
va voir le docteur. Comment puis-je vous aider ? lui demanda le docteur.
Jai mal partout dit lhomme. Lorsque je touche ici, a fait mal ! expliquat-il en touchant un endroit prs de son cur avec son doigt, et si je touche ici,
ajouta-t-il en touchant son nez, ouch a fait mal aussi ! Le docteur lobserva,
perplexe, pendant que lhomme continuait. Lorsque je touche ici dit-il en
touchant son estomac, a me fait un mal terrible ! . Il se pencha ensuite vers le
docteur en touchant sa paupire avec son doigt. Ouuuch! cria-t-il encore. Le
docteur fit donc un examen physique complet de lhomme. Finalement, il lui dit
Monsieur, il ny a absolument rien danormal propos des endroits que vous
mavez montrs. Le problme, cest que vous avez le doigt cass !
Le Je est ce doigt. Partout o le Je va, il y a toujours des ennuis. Ce Je
est lgo. Jaime, je naime pas. Peu importe ce quil touche, il cause de la
douleur lui-mme et aux autres. Pourtant, il simagine que la douleur est cause
par autre chose que lui-mme. Lorsque, par la force de la grce, nous ralisons
que lgo est la cause de la souffrance, et que lgo est imagin en nous, quil nest
pas ce que nous sommes vraiment, mais quil est comme un rve dans notre tre,
la souffrance intrieure cesse. Lidentification avec ce Je est la racine de la
souffrance. Lorsque tu choisis ce que tu dois vivre, tu souffres. Lorsque tu choisis
de qui tu dois apprendre, tu souffres. Lorsque tu interprtes constamment
comment les choses sont et comment elles devraient tre, ce que tu mrites et ce
que tu ne mrites pas, tu souffres. Partout o il y a de la fiert, de lattachement,
du jugement, des dsirs, il y a de la souffrance. Lorsque nous nous veillons de
cette ignorance et que nous dcouvrons notre vritable nature, la souffrance
disparat.
Q : Mais Mooji, comment est-ce possible de ne pas sentir, par exemple, une
douleur physique intense ?
M : La douleur et le plaisir appartiennent au corps. Cest comme un forfait qui
comprend les deux. Lorsque tu as un corps, tu vivras tous les opposs
interdpendants et les contrastes de la danse que nous appelons la vie. Mais a ne
veut pas dire que tu souffres automatiquement parce que le corps est l.
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Lidentification avec ce corps et ce quil ressent amplifie la souffrance. Lors de

lobservation impartiale et impersonnelle du corps et de lesprit, la douleur est
perue comme tant un phnomne naturel. Lobservation impersonnelle est la
cl de la libert. Pourtant, pour certaines personnes, la souffrance semble tre un
aspect invitable de lexprience humaine. Dans le domaine de lexprience doue
de sensations, la souffrance est invitable. Lorsquil y a une forte identification
psychologique et physique, il y a une souffrance proportionnelle cette
identification. Cest la taxe pour avoir une vie et pour la vivre ! Tu dis : Jai
souffert , je ne mobstinerais pas propos de cela, mais il y a aussi des gens qui
souffrent avec un profond sens de gratitude ou mme de joie derrire leur
souffrance apparente. Je nappellerais pas cela de la souffrance, car il ny a
aucune rsistance. Ils ont accept et compris que la grce se manifeste parfois
comme un brlement intrieur intense qui purge ltre des toxines conceptuelles
et motionnelles, et sachant cela, ils demeurent en paix. Il est possible quil y ait
de la douleur physique sans souffrance psychologique supplmentaire. La
douleur et la paix peuvent faire un.
Q : Je ne sais pas si je me sentirais reconnaissant lorsque la douleur, physique
ou motionnelle est vraiment forte !
M : Il nest pas ncessaire de forcer cette gratitude. D une sorte de rflexe
habituel, lattention se prcipite vers le sens du je et la souffrance apparat. Tu
nes pas cela : tu es tmoin de cela. Sois clair propos de cela, sans paniquer. Si
tu concentres ton attention sur lintuition je suis , sur le simple sens dexister
qui est avant toute pense et que tu ne le laisses pas connecter avec aucun autre
concept, si tu le laisses simplement baigner en lui-mme immdiatement,
lespace et la joie prdominent. Spontanment, tu raliseras de faon intuitive
que tu es libre et intemporel. Ceci nest pas un enseignement cest une
exprience intrieure inexplicable. Heureusement, tu nas pas crire une thse
ce sujet. Quelque chose est ralis et cest suffisant. Tu ne peux pas et na pas
besoin de le prouver. Tu nas pas besoin den parler, ou mme de le partager.
Reste en silence intrieurement. Demeure dans cette solitude intrieure douce et
naturelle.

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 Regarde au-del des penses,

et gote au nectar pur de ce moment.
~Rumi

Ltat naturel de lesprit est dtre silencieux, vide, ouvert Si tu crois que tu
dois pratiquer le silence, trouver le silence, garder le silence, alors tu as mal
compris. Tout ce qui est, lexistence, lunivers, est dans le Silence ! Le but nest
pas de courir pour trouver le silence, cest de reconnatre le silence qui est dj l,
toujours l, qui ne peut pas tre drang peu importe lendroit o tu te trouves,
peu importent les circonstances, peu importe le bruit intrieur ou extrieur. Ce
que tu es et ce silence ne font quun.

Il nest pas utile de contrler ni de refouler lesprit afin dessayer de le

transcender. La plus grande chose qui arrive est lorsque la voix de lesprit devient
insignifiante pour ltre. Lorsque tu es conscient que lesprit est simplement un
amalgame de concepts (pense, mmoire, imagination) et quil ne peut pas
exister indpendamment de toi qui le perois, lorsque tu commences
reconnatre cette conscience-tmoin qui est indpendante de lactivit mentale et
que tu portes ton attention sur elle, lactivit mentale diminuera.
Lorsque tu es conscient du pouvoir de la conscience pure naturelle, lorsque
linfluence des concepts nest plus aussi forte, lesprit sera naturellement apais.
Tout cela est entirement possible et naturel, en fait. Cest en pensant que lesprit
est un rel problme, quil en devient un et que sa voix devient si importante.
La seule chose que lesprit peut rellement attaquer est limage de soi, si nous
sommes attachs celle-ci, ce je qui est en fait lgo, lesprit nous donnera
limpression dobstruer la paix. Si nous gardons plutt notre attention sur la
conscience qui est tmoin de lesprit et du sens je , qui est avant tout
12

phnomne, la voix de lesprit perdra toute son importance et la lumire

omniprsente du Soi pourra alors briller librement.

Peu importe le concept ou le phnomne qui apparat en toi,

Sache que ce que tu es, le tmoin invisible, est au-del deux.
Comment pourrais-tu tre ces phnomnes ? Tout cela va et vient, si tu tais
rellement eux, tu irais et viendrais avec eux, et pourtant, au-del de ce qui va et
vient, il y a une ternelle prsence tmoin de toutes ces vagues.
Tu es linnommable, la conscience pure. Tu es Cela.

Oublie toute question, excepte celle-ci : Qui suis-je ? , aprs tout, le seul fait
irrfutable propos de toi-mme est que tu existes, que tu es. Le je suis est
certain, le je suis ceci, cela ne lest pas. Dcouvre ce que tu es rellement. Pour
savoir ce que tu es, tu dois dabord examiner et savoir ce que tu nes pas.
Dcouvre tout ce que tu nes pas rellement le corps, les motions, les penses,
le temps, lespace, ceci ou cela rien, concret ou abstrait, de ce que tu perois ne
peut vraiment tre qui tu es. Le fait mme de percevoir dmontre que tu ne peux
pas tre ce que tu perois. Lorsque tu comprends clairement que le contenu de
lesprit ne peut pas tre ce que tu es car tu en es le tmoin, tu arriveras
rapidement la fin de ta recherche et tu raliseras que tu es ltre illimit, ternel.
~Sri Nisargadatta Maharaj

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Si nous ne questionnons pas notre identit, nous demeurerons sous son hypnose.
Examine les suppositions que tu as propos de toi-mme et de lexistence,
jusqu ce quelles soient exposes et reconnues comme tant toutes des penses,
incluant celui qui semble tre affect par elles. Oui ! Ce je motionnel et
psychologique est aussi une simple pense. Au cours de notre vie, quelque chose
a dit je des millions de fois. Pourtant, lorsque la question Qui ou quest-ceque ce je ? est pose, nul ne peut dire.
La relle dcouverte de soi est la ralisation de ce que ce je est rellement. La
ralisation profonde, avec tout notre cur, que je est en fait le Soi suprme et
non une personne , est ce quon appelle la libration. La distraction, le flou
propos de ce je est le meilleur tour que lesprit a pour nous garder sous
lhypnose de lidentit. Il faut tre clair propos de ce que nous sommes.
Le je de lgo est comme un voleur habill en policier, cherchant attraper le
voleur, qui est en fait lui-mme ! Ce policier-voleur va courir un peu partout et
prtendra quil est srieusement la recherche du voleur, mais il ne se mettra
jamais lui-mme en prison. Lgo ne peut pas tuer lgo. Ce je est une simple
pense la pense la plus intime et primordiale qui existe.
Toutes les images ou les ides que tu as propos de toi-mme, mme si tu les
considre profondes et justes ne peuvent pas tre vraies ne peuvent pas
contenir, transmettre ou reprsenter ce que tu es rellement. Les ides, les
motions et les opinions sont variables, elles ne peuvent pas tre plus stables que
ce qui les observe. Dtourne ton attention des objets de la perception et laisse-la
reposer uniquement sur la conscience-tmoin. Qui es-tu ici et maintenant ?
Q : Je ne suis rien.
M : Oui, tu nes aucune chose . Tu nes personne . Quand lattention est
tourne vers sa propre source, cette dcouverte est claire et tranquille. Si tu disais
tu nes personne la majorit des gens, ils se sentiraient blesss ou insults.
Pourquoi dis-tu a ? qui est-ce que tu penses que tu parles ? Ils pleureraient.
Mais si tu dis un sage Tu nes personne, tu nes rien , il peut rpondre :
14

 Merci de me le rappeler , bien quen ralit, il nait pas se le faire rappeler.

Mon matre disait souvent : Il ne faut rien pour tre heureux il faut quelque
chose pour tre triste. Tant et aussi longtemps que nous sommes consacrs ce
monde de choses , dun autre trip , dun autre livre, dun autre point de vue
sur la vie, notre vision est forme et influence par lesprit conditionn. Donc, il
semble quil nous reste une, deux, trois tapes franchir avant dtre ce que nous
sommes vraiment. Cest une illusion, mais il semble tre ainsi car nous pensons
que ce que nous sommes est atteint la suite dun effort. Lesprit nous trompe
facilement avec quelconque promesse car nous sommes presss de cooprer avec
ses suggestions. La vritable ralisation merge du vide et non de lesprit. En ce
moment, quoi taccroches-tu ?
Q : Cette ide quil reste quelque chose faire pour tre Cela.
M : Il y a quelque chose faire est une pense trs familire et crdible. Nous
remettons rarement en question ce genre de penses car notre culture nous
prpare sefforcer et nous battre pour ce qui est en fait compltement naturel,
pour ce qui est dj l. Elle nous donne une image de la dcouverte de soi comme
tant une fantaisie ou un long parcours ardu. Donc, le besoin d agir de
faire , de lutter vers un but lointain semble naturel et mme noble. Une
voix en nous que nous connaissons bien dit : Tout a semble vrai. Je vais faire
de la recherche, apprendre plus propos de cette philosophie. Elle comporte
beaucoup de bons enseignements, les meilleurs que jai entendus. a va surement
tre bien utile tout au long de mon chemin. Et nous croyons en cette voix
instantanment, sans la questionner. Donc, invitablement, cet instant mme,
le sens de sparation est bien prsent.
Tu es comme le vide, lespace dans lequel le vent souffle. Cest dans la nature du
vent dtre en mouvement, de se promener a et l, mais lespace est infini et
immobile. Il ne peut pas y avoir de vent sans espace, mais il peut y avoir de
lespace sans vent. Lespace nest pas troubl par lactivit du vent ; ni la douce
brise, ni louragan ne laffecte. De la mme faon, tu (le Soi) es libre et immobile
comme lespace, mais tu tidentifies avec les mouvements de lesprit (le vent) qui
dansent en toi et tu oublies ta vritable nature.
15

Q : Parfois, lesprit souffle comme une tornade. Comment puis-je le calmer? a

semble impossible, mme la mditation naide pas.
M : Mme si le vent devient une tornade, comment pourrait-il affecter ou
troubler lespace ? Contemple cela. Tu mdites et fais toutes sortes de choses pour
calmer ton esprit. Laisses-moi te demander : Est-ce que lespace est plus
espace lorsquil ny a aucun vent qui souffle ?
Savoir cela cest se librer des efforts illusoires qui visent contrler lesprit (le
vent). Sois lespace et laisse lesprit errer o il voudra. Voil le secret que mon
matre ma rvl. Demeure en tant que cette conscience omniprsente. Savoir ce
quest lesprit, cest le transcender. Lesprit est comme le vent et la vague ; le Soi
est comme lespace ou locan dans lequel il danse. Identifie je comme tant
lespace, locan, au lieu du nuage ou de la vague (penses/motions) et
instantanment, tu es libr du pige de lgo. Ou encore mieux, ne tidentifie
rien et demeure en tant que ce que tu es dj. Personne ne peut enlever
compltement le je , alors, accepte ce je comme faisant partie de labsolu.
Tout y est inclus. Aucune peur ne peut demeurer dans cette unit. Vois le je
comme tant le Soi impersonnel, le tmoin, et non pas comme tant lgo
personnel. Que reste-t-il maintenant?
Q : Rien.seulementquelques sensations qui mergent
M : Oui, maintenant tes mots viennent du Cur. Demeure en tant que ce vide.
Laisse les penses merger, mais ne les berce pas, ne les nourris pas, car si tu te
dis Maintenant il faut que je laisse les sensations merger , lesprit peut
rapidement transformer cela en une autre tche accomplir.
Q : En fait, mon cur est en paix.
M : Lattention a fusionn avec la source, le Soi. Il ny a ni intrt, ni dsintrt. Il
y a cet tat de dtachement qui est sans effort. Donc, tu es heureux. Lorsque tu
16

portes ton attention sur quoi que ce soit, tu lui donnes vie. a ne veut pas dire
quil ne faut pas profiter des belles fleurs, du soleil, de la bonne nourriture, ni que
le choix entre faire une sieste ou aller nager ne devrait pas tre fait. Sois clair
propos de cela. La danse du choix est une expression naturelle du Soi. Sois
naturel, sois toi-mme dans toutes les situations, sois laise avec tout ! Il faut
simplement reconnatre que tout ce qui se manifeste dans la conscience est une
expression superficielle et non pas une dfinition de ce que nous sommes
vraiment. Leffet du conditionnement peut-tre ressenti, mais tu es plus profond
que cela et au-del de toute dfinition. Reste Ici.
Q : Je sais que je ne suis pas ce qui apparat dans la conscience, que je suis le
tmoin, ce qui est sans forme. Pourtant, la force de lesprit persiste et ne semble
pas se calmer.
M : Cette connaissance est comme de la nourriture qui na pas encore t avale.
Elle est mentale et ne reprsente pas la pleine exprience de la vrit. Si, comme
tu dis, tu es le tmoin impersonnel et sans forme, qui sera l pour tre affect ou
drang par le contenu ou la force de lesprit ?
Q : Personne. Mais
M : Arrte l ! Ce mais a-t-il rellement lieu dtre ? Qui dit mais ? Et
mme, qui dit Personne ? Y a-t-il quelconque rponse qui soit adquate ? Il
ny a pas de rponse la question Qui suis-je ? . Pourquoi ? Parce que la
question est subjective, cest une recherche du sujet, et elle ne peut pas tre
satisfaite par une rponse objective. Le sujet, ce que nous sommes vraiment, ne
peut pas tre reprsent par une rponse car elle est seulement un autre concept.
Celui qui se pose la question, ainsi que celui qui trouve la rponse, doit tre
dcouvert comme tant lesprit, la pense, et par consquent tre rejet comme
tant illusoire, car il sagit simplement dun autre objet peru en toi
Tu es la prsence qui est avant lesprit, plus subtile que la pense et entirement
informe. Donc, lorsque tu dis personne , tu dois tarrter l ; plonge dans cette
17

ralisation et fais un avec elle. Reposes-toi dans cette dcouverte qui rvle : Je
ne suis personne .
Seul le vide Est. Telle est la dcouverte. Aprs cette ralisation intuitive, tout
sapaise et retombe dans le vide. Seul le vide demeure. Saches que tu es cela.

Demeure dans le Cur.

Lorsque lattention sgare,
Ramne l la conscience-tmoin, au Soi.
Graduellement, elle va y demeurer sans effort.
Voil la seule relle pratique.

Tu es comme la lumire, et non les objets clairs par celle-ci.

Tu es comme le ciel, et non les nuages qui apparaissent et disparaissent en lui.
Tu es comme locan, et non les vagues qui dansent sa surface.

Q : Qui suis-je vraiment ?

M : Ne touche pas au je et tu vas savoir. Et maintenant ?

18

Q : Il y a de lagitation et une tentative daller au-del.

M : Quest ce qui essaie daller au-del ? Laisse tomber cette ide daller au-del.
Reste o tu es. Une certaine agitation est ressentie, quest ce qui est agit, troubl ?
Q : Mon esprit.
M : Quest ce qui est tmoin de lesprit agit ? Est-ce que cela est agit ?
Q : Non
M : Ce en quoi lesprit et son contenu sont vus peut-il tre dcrit, touch ou
attrap ?
Q : Non, il na pas de forme quelconque.
M : Et toi qui dcouvre cela : o es-tu dans cela ?
Q : Je nen suis pas spar. Je ne peux pas dcrire ce que je trouve. Lorsque
jessaie den parler, les mots memportent dans lesprit.
M : En fait, ce nest pas vrai. Cest un mythe trs populaire qui cre beaucoup de
problmes lorsquon y croit. En ralit, rien ne tempche dtre ce que tu es
vraiment. Cest ton attention qui sgare. Tu es l pour observer le mouvement de
lattention qui va et vient, donc, tu demeures en arrire-plan de celle-ci. Examine
cela profondment et cette ide dtre spar de ce que tu es vraiment va
disparatre. Quest ce qui est tmoin de lattention qui va et vient ?
Q : Cela ne peut pas tre connu, a na pas de qualit, de forme.
M : Tu as raison de dire que cela ne peut pas tre connu. Tu peux seulement tre
cela. Il ny a alors plus de sparation entre le savoir et ltre. Dois-tu faire quelque
chose pour tre ici ? Y a-t-il rellement un toi en tant quentit tangible
capable de venir et de partir ?

19

Derrire le flot constant des sensations, incluant lesprit et le sens je , il y a

seulement cela. Les sages lappelle lunique ralit : ce qui est
[Silence]
Maintenant, est-il ncessaire dentreprendre quelconque recherche ? La
recherche est uniquement ncessaire lorsque le sens je merge et gonfle
didentification au point o lobservation silencieuse et dtache semble
impossible ou crase par une intense identification avec lillusoire (les
phnomnes impermanents). Lorsque cela se produit, examine immdiatement
qui est affect ou impliqu dans a. Qui souffre ? Reste silencieux, plonge
lintrieur et essaie de localiser celui qui souffre . Est-il rel ? Tangible ? Peutil tre examin ? Observe, lorsque ces questions sont poses, la tendance de
lattention qui sgare vers autre chose sans importance. Ces ractions sont
frquentes lorsque ce genre de questions sont poses. Cest une forme dvasion
venant de lgo. Cest comme sil lanait une roche dans un buisson pour attirer
ton attention ailleurs et tempcher de le dtecter. Malgr cela, continue et
nabandonnes pas la recherche ! Mets ton nergie et ton attention essayer de
localiser celui qui souffre. De cette faon, tu dcouvriras quil ny a pas
quelquun qui est l et qui souffre. Cest seulement lide de que nous avons
de nous-mme qui semble souffrir.

Il nest pas suffisant de croire en ces mots tu dois dcouvrir cette vrit par toimme, par lexprience directe. Cest ce qui fera desserrer lemprise de lgo et qui
brisera le sort dillusion. Le Soi brille dans le corps en tant que je suis. Dans
chaque corps, il est reflt comme une facette dun diamant infini. Chaque facette
derrire elle le diamant entier. Cette ralisation se rvle naturellement en celui
qui a dcouvert par la recherche de soi ou par labandon de soi lirralit de
lgo-esprit.

20

Qui suis-je ? Y a-t-il deux entits agissant comme un seul et unique je ? Si oui,
quelle est la vraie ? Est-il possible de percevoir ce que je suis ?
Lesprit ne peut pas rpondre ces questions de manire satisfaisante. Poses
dans le cadre de la recherche de soi, ces questions amnent lintrospection et
sont profondment pntrantes. Lorsquelles sont poses avec attention et avec
urgence, elles vont immanquablement provoquer, tt ou tard, une raction
profonde en notre tre. Je nomme la question Qui suis-je ? , la question
piranha elle dvore celui qui se la pose ! Quelque chose se dclenche
lintrieur et devient hors de ton contrle, ce nest plus toi de ten occuper ! Tout
comme la nourriture que tu manges : cest toi de de la mcher, de lapprcier,
mais une fois avale, elle disparat, hors datteinte. Quelque chose dautre prend
le contrle. Jappelle cela la Grce.
La grce est essentielle pour la libration. Elle est synonyme de libert. La grce
est lactivit du Sat Guru notre ralit intrieure la plus profonde. La grce est
la bienveillance divine.

Q : Mooji, quentends-tu par libration ?

M : La libration est le rsultat naturel dune recherche constante et sincre de la
nature de soi. Tout ce qui merge, tout ce qui se manifeste, incluant la
personnalit, est une danse de la conscience dans la plnitude de lAbsolu. Lors
de la ralisation de ce fait intemporel, une joie ininterrompue et une paix brillent
dans le cur, le corps et lesprit. Voil le rel pouvoir de la recherche de soi : de
rvler la conscience pure comme tant la source de toutes les manifestations et
comme tant ce que nous sommes vraiment.
Q : Mais qui entreprend cette recherche?

21

M : Oublie la rponse et plonge profondment dans cette question. Toute rponse

vient de lesprit. Je dois tre l pour pouvoir dire je suis satisfait ou
insatisfait de cette rponse. Quest-ce que je ? Dcouvre ce quest je et tu
dcouvriras qui entreprend cette recherche.
Q : Il ny a pas de je .
M : Qu'est-ce qui dit cela ?
Q : Cela merge spontanment dans la conscience.
M : Et toi, o es-tu? Qu'est-ce qui est tmoin de cela ou de quoi que ce soit
dautre ? Si tu regardes vraiment et si tu portes attention tes propres
dcouvertes, je vais arrter de poser ces questions. Tu dois rsoudre ce dilemme
par toi-mme.
Q : Je suis cette chosequoi quelle soit.
M : Quy a-t-il avant que cette pense, cette phrase je suis cette chose merge ?
[Silence]
Q : Chaque fois que jentreprends cette recherche, jarrive un point o il ny
a aucune rponse qui vient.
M : Quest ce qui observe cela ?
Q : La conscience... Le vide ?... Quelque chose
M : Arrte de me lancer des cailloux. Ces mots sont vides, ce sont les mots,
lexprience de quelquun dautre et non les tiens. Ne sens-tu pas quils manquent
de pouvoir et de conviction ? Parle uniquement partir de ton exprience directe.
22

Regarde lintrieur de toi. Il nest pas ncessaire de penser, dimaginer, ni de

visualiser, seule lobservation attentive est requise. Ce pouvoir est dj en toi.
Tout ce qui se manifeste est observable et doit donc tre vu partir dun endroit
au-del. Quest ce qui demeure lcart et qui est tmoin de tout a ? Est-ce une
chose ?
Q : Non ce nest pas une chose
M : Quest ce qui sait cela ? En ce moment mme, do observes-tu, que ce passet-il ?
Q : Humm il y a quelque chose qui est vu par rien et ce que je suis est avant
cela.
M : SOIS cela!
[Silence]
M : Peux-tu tre spar de cela ?
Q : Non je ne peux pas... ce que je suis vraiment est toujours l.
[Silence]
M : Je suis venu ici pour partager cette bonne nouvelle : tu es entier. Tu es la
perfection, au-del du concept de la perfection. Tu es le principe ternel tu es l,
inbranlable avant mme que le concept je suis merge. Du plus haut point de
vue, tu es le tmoin de tous les phnomnes, perus comme faisant partie de ta
danse. Tu es tout ce qui est.

23

Dcouvre et confirme cela dans ton cur. Il faut que cela devienne ton exprience
directe. Ne cite pas ce que tu as lu ou entendu. Lis partir de ton propre livre, le
livre du Soi, de la vrit.

Apprcie les plaisirs de la vie, mais noublie pas qui tu es rellement,

De cette faon, rien ne peut te lier ou tasservir.
Lorsque la vie pique, accepte cela aussi comme un ami, comme un cadeau.
Cette piqure te dit : Ne tattache pas moi. Je suis l aussi pour te rappeler que
tout cela est irrel

Q : Je ralise maintenant que je ne suis pas lesprit et que ma personnalit nest

quune ide, mais il y a cette pense que tout cela pourrait tre plus clair, quil
reste quelque chose de plus faire.
M : Examinons attentivement ce je que tu sembles tre, celui qui pense quil
pourrait faire plus ou qui se sent de plus en plus prs du but. Aujourdhui, en cet
instant, je veux que tu ralises que tu nes pas diffrent de ltre veill (Bouddha),
que tu es le Bouddha lui-mme. Tu nes pas entirement conscient de cela parce
que tu tes identifi au corps et lesprit non seulement comme tant ton
expression mais comme tant ton tre vritable, alors tu sembles tre aussi
changeant que le corps et lesprit. Tant et aussi longtemps que tu taccroches
cette ide dtre une personne, tu vas timaginer quil y a une tche, un effort
faire pour demeurer dans le Soi ce qui est impossible, personne ne peut
faire cela. Tu deviendras trs frustr dtre limit de cette faon. Mme la
ralisation sera ressentie comme tant une exprience passagre car ton
je est enracin dans la sparation.
24

Il y a le je qui merge avec la force psychologique et la force du pass

(conditionnement). Il est associ avec toutes sortes de tendances, dimages et de
formes. Il vient de lesprit, et il est en fait lesprit lui-mme. Il y a aussi le je
qui merge de lespace infini et qui est sans forme, sans association. toi de
discerner lequel est rel.
Ce qui est tmoin du je-moi personnel et de ses restrictions peut aussi tre
ressenti comme je , mais il sagit de quelque chose de plus subtil, sans forme.
Cest le Soi qui brille en tant quespace, silence, connaissance intuitive, joie et
plnitude.
[Silence]
Q : Tant que mon attention sera sur ce qui merge, tant quil y aura un objet
peru par un sujet, il y aura toujours une dualit. Donc, un certain point je
dois laisser tomber mme la recherche, nest-ce pas ?
M : En ralit, tu ne laisses rien tomber. Ce qui arrive plutt est que, lors dun
moment propice, cest la recherche qui te laisse tomber! Sri Ramana disait :
Continue de chercher jusqu ce quil ny ait plus personne qui cherche. Cet
abandon vers le Soi est comme une mtorite, une toile filante qui se dsintgre
lorsquelle entre dans latmosphre. En continuant la recherche, celui qui
recherche disparat. Tout retourne au silence, et il ny a plus personne qui est l
pour maintenir ou valuer ce silence. Il est l tout simplement. Ce silence nest
pas troubl par la pense ou par la parole. Lespace nest pas affect par quoi que
ce soit qui apparaisse en lui. Tu es Cela. Demeure dans ce silence.

25

 Trouve en toi cet espace qui est naturellement au repos en lui-mme. Qui est
sans effort et toujours prsent. Demeure cet endroit, sois cela.
Sous les penses et les motions, positives ou ngatives, il y a un vaste ocan
de paix qui est encore plus rel que nimporte quelle activit de lesprit.

Le bonheur est permanent. Il est toujours l.

Le malheur est dans ce qui va et vient.
Si tu tidentifies ce qui va et vient
(les penses, les motions, la personnalit, etc.),
tu seras malheureux.
Si tu tidentifies ce qui est permanant et qui est toujours l
(la conscience-tmoin, le Soi)
Tu seras le bonheur lui-mme.
~ Papaji

Q : [], mais Mooji, quen est-il lorsquil y a des choses faire, des choses
considrer, des actions poser?
M : Laisse les actions se produire sans tidentifier elles. De cette faon, les
actions seront pures dans leur expression. Est-ce si difficile ? Lactivit mentale,
les penses et laction ne sont pas contraire la vrit et nimpose pas
26

didentification. Je dis souvent cela car certain gens ont peur de tomber dans un
tat vgtatif spirituel sils font cela, peur de stagner et de passer le reste de leur
vie en mditation. Ils voient laction personnelle et la lutte comme une vertu et ils
imaginent ce genre dinstruction comme tant quelque chose de malsain, lche et
restrictif.
Fais ce que tu as faire, mais ne tidentifie pas comme tant celui qui pose les
actions. De cette faon tout se produit naturellement par soi-mme, tout est
accompli spontanment en ta prsence. Le Soi est le tmoin et tu es Cela.
Q : Mais si nous suivons cette instruction et que nous regardons simplement le
monde aller, comment allons-nous accomplir quoi que ce soit?
M : Lactivit mentale, physique et motionnelle se manifeste continuellement, la
force vitale en est la source. tant le tmoin de ces expressions, tu nes pas affect
par celles-ci. Ralise cela. La perception de lactivit cosmique libre de tout
jugement et dintrt personnel mne la libration. Il y a une immense libert et
une immense clart dans cette ralisation. Le problme na jamais t quil y avait
trop dactivit ou quune certaine activit soit mauvaise. Lerreur est que nous
nous identifions avec ce qui nest pas rellement nous. Nous nous identifions avec
ce qui est un simple nuage qui apparat et disparat dans le ciel de notre tre
infini. Cest l que le sens de sparation, de peur, de dsir, de malheur,
darrogance et dagitation se faufile.
Porte ton attention sur cette simple sensation dexistence en toi sans lassocier
aucun autre concept ou sensation. Ne cherche pas avoir une exprience spciale
ou obtenir un rsultat. Ne soit pas dans lattente. Reconnais cet unique sens de
simplement tre sans tre associ quoi que ce soit. Aucune autre pratique nest
ncessaire si tu continues faire cela avec dtermination et dvouement.
Demeure en tant que cette prsence impersonnelle : en tant que la Conscience
elle-mme.

27

 Notre vritable nature est la libert. Nous imaginons que nous sommes
prisonniers et nous faisons toutes sortes defforts pour devenir libres, alors que
pendant tout ce temps, nous sommes dj libres.
~Sri Ramana Maharshi

Oublie cette ide que tu es une personne qui vit la vie. Laisse la vie simplement
tre. Le moi est trompeur. Il cr beaucoup de problmes jusqu ce que nous
ralisons quil nest quune illusion. Laisse le tre sans ty identifier, ce nest pas
ce que tu es rellement.
Ne tenracine pas dans lgo. Libre toi de ce sens de moi , de je en
reconnaissant constamment quil ne sagit que dun phnomne qui apparat dans
lespace que tu es, dans le Soi, dans cette ralit immuable. Ne donne pas
dnergie au je de lgo. Examine do il vient, porte ton attention vers sa
source. Essaie de le trouver en toi, est-il tangible, est-il possible de lidentifier
clairement ? En le cherchant attentivement, il perdra tout son pouvoir car il sera
dcouvert comme tant irrel, illusoire. Tu demeureras alors en tant que pure
conscience.
La recherche de soi est si puissante quelle expose immdiatement le sens de lgo
comme tant une apparition, une illusion ! La recherche de soi nest pas un
enseignement, cest plutt comme de regarder dans un miroir. Le miroir ne
tenseignera pas quoi que ce soit. Il ne juge pas, ne se plaint pas. Il ne fait que
reflter le sujet et te rappeler instantanment ce que tu es ainsi que ce que tu nes
pas.

28

Au dbut, il peut y avoir de la rsistance parce que la question Qui suis-je? est
trs rarement pose. Il ny a pratiquement personne qui se pose cette question.
Ltre est ici pour se faire rappeler quil nest pas un objet. Quil nest pas la
merci du temps, de lespace et des phnomnes. Il est le tmoin indiffrent et
impersonnel de tout cela, la libert elle-mme.
Ltre peut apprcier de jouer ce rle de personne sans rien perdre ni rien
changer de son essence. Il manifeste des prfrences superficielles, mais tant
illusoires, ces prfrences nont aucune consquence et ne laisse aucune
empreinte sur la conscience. Lorsque cela est ralis, la vie devient comme une
criture sur leau qui ne peut pas tre lue une minute plus tard- elle est
disparue ! Tout est libre de venir et de partir sans laisser de trace.
Ltre na pas besoin de saccrocher quoi que ce soit. Lesprit est comme le vent,
ltre est comme lespace. Cest dans la nature du vent dtre en mouvement, de se
promener et l. Mais lespace, tant infini, est immobile. Sache que tu es
comme lespace, sans forme, compltement libre.
Beaucoup de compassion et damour se manifeste partir de cette conscience
immobile et naturellement paisible. Elle na que de lamour pour elle-mme dans
tous les tres.
[Silence]
Il peut y avoir de la peur, de la rsistance au moment o le soi mental se laisse
absorber dans linconnu, dans le rel Soi. Lide que nous avons propos de
nous-mme (lgo) est sujette plusieurs sentiments de vulnrabilit,
dimperfection, de gne. Pour quelle survive, il faut la rassurer, lalimenter sans
cesse ; elle a peur de sabandonner linconnu, elle voit cela comme tant une
perte de pouvoir injuste, sans garantie. Lgo ressent un profond malaise, une
mfiance : Si jabandonne tout mon contrle, il ny aura plus de moi pour
grer ma vie ! Je vais peut-tre finir dans la rue, non, non, je ne veux pas a !
Un emploi ennuyeux dans un bureau peut soudainement sembler trs
intressant !
29

Q : Parfois je sens que la peur empoisonne ma vie, mme en ce moment, assis ici
avec toi, je suis surpris de voir quel point la peur se manifeste.
M : Pourquoi ne pas tre surpris de voir quel point la peur disparat ?
Lorsquelle est vue, elle disparat. Nous retrouvons notre relle position. Dans ce
genre de situation, il nous semble souvent que nous sommes au bord dun
prcipice, que nous allons tre dvors par un monstre. Mais prenons le temps de
vraiment observer, de voir et de se demander : Quel est ce monstre ? Qui va tre
dvor ? Quest ce qui va mourir ? Seul lirrel peut mourir, ce que tu es vraiment
est inaltrable. Sois audacieux, dis Dvore moi, je suis prt ! , mais ne te cache
pas les yeux, demeure compltement prsent et sois prt ne rien manquer de
tout cela. Observe pleinement le moment de ta propre destruction , sil y a lieu.
Es-tu prt faire cela?
Nest-il pas merveilleux de voir quel point cette peur disparat rapidement ?
Nest-il pas extraordinaire de voir quen fait rien ne peut te troubler lors que tu
demeures en tant que cet espace, en tant que cette conscience pure ? Nest-ce pas
incroyable de dcouvrir que lexistence nest en fait quune danse divine, une
illusion - et quelle peut tout de mme tre apprcie en tant quillusion ? Ce
je qui se dplace dans le monde est aussi une illusion ! Profite du voyage mais
sache que tu es au-del de tous ces phnomnes qui apparaissent et disparaissent.
[Silence]
Q : Mais Mooji tout ce que jai fait dans ma vie a t dirig par la peur. Il est
trs difficile de profiter du voyage lorsque la peur me saute dessus Il ny a
alors aucune paix seulement le sentiment dtre perdu
M : Oui, il peut y avoir un lancement intense qui se manifeste parfois avec tant
de force quil est possible que tu te sentes compltement impuissant. Il peut y
avoir ce sentiment dtre pris au pige par les vieilles peurs, par les vieux
patterns qui semblent tre tellement bruyants que tu ne peux pas les observer
tranquillement et te questionner sur leur vritable nature. Dans cette situation, il
30

est mieux de ne pas essayer de chercher, de se questionner ; laisse toi simplement

aller dans ce feu , dans cette nergie, laisse la tre. Il est trs important de ne
pas se battre avec elle. Permets ce moment dtre tel quil est, et dans cette
acceptation, il y aura alors un moment de libert, un espace qui souvrira.
Dveloppe cette habilet laisser aller, simplement observer ce qui va et vient
en toi. Cette observation te rendra sage. Demeure en tant que cette conscience
silencieuse et cette habilet sera comme une force bienveillante qui viendra
balayer ton cur. Cest la grce en service elle-mme.
Q : Je vais continuer de me battre !
M : Ah non ! Cesse de lutter. Assez de combat ! Regarde comment tu es devenu
fatigu force de te battre. Qui est lennemi et o est-il ?
Q : On dirait quil est partout!
M : Voil le drame et le ridicule de lesprit immerg dans lillusion. Essaie une
autre approche : remets ton existence dans les mains de lexistence elle-mme.
Laisse la vie prendre soin de ton existence. Cesse de nager. Abandonne cette
envie de te sauver. Fais-le maintenant. Je suis l avec toi. Nentretiens pas cette
pense qui dit Non ! Je ne peux pas faire a, je ne peux pas rejeter leffort !
Cest cette pense qui rend lexprience douloureuse, cette obsession toujours
lutter contre quelque chose. Dans le laisser-aller, dans le laisser tre, il y a un
immense espace. Il y a la paix, le silence et la clart qui mergent de labandon
total. Laisse la vie tre. [Mooji inspire et expire profondment] ahhh oui.
Q : Qui laisse aller ?
M : Ce nest pas lindividu, ce nest pas la personne. Cette ide que la personne
doit faire une action pour obtenir la libert mne la confusion, la frustration et
un combat interminable avec soi-mme. Cest plutt ltre lui-mme qui
abandonne le sens dtre une personne et qui retourne son tat naturel. On peut
galement le dcrire dune autre faon : un sens de relchement, de laisser aller
31

survient dans le Soi selon sa volont dtre libr de la souffrance psychologique

due une identification au corps et lesprit. Lorsque nous nous librons de
lemprise de lgo, lespace, la lgret et la joie prdominent.
Le laisser aller est comme une ouverture intrieure qui laisse couler librement le
flot de la grce. Cette grce sortant de nulle part apaise lesprit et le cur.

Demeure dans ce silence intrieur.

Tu nas rien faire, rien comprendre.
Laisse aller cette pense qui dit quil te manque quelque chose,
quil y a quelque chose que tu ne comprends pas.
Ne touche aucune pense, daccord ? Je vais prendre soin de toi.
Tu nas plus toccuper de toi-mme.
Je vais moccuper de toi...
La Grce est toujours prsente. Il faut seulement sabandonner elle.
~Sri Ramana Maharshi

Sois vide, voil le secret. Observe, et graduellement tu verras que toute lexistence
apparat dans cette conscience pure, dans ce vide. De cette faon, tu raliseras
que la perception, lactivit, les rves, etc. sont en fait une expression naturelle de
ltre. La vie devient plus claire, plus harmonieuse et plus spontane lorsquelle
nest pas gre par le je de lgo. Quelle belle dcouverte.
32

Qui es-tu ? Le vide qui se manifeste en tant qutre humain. Oublie ce que tu crois
tre et dcouvre le Soi. Confirme avec tout ton tre ce que tu sais mentalement.
Voil pourquoi tu es venu aux satsangs : pour dcouvrir ce que tu imagines avoir
perdu.
Apprends observer lgo afin de diffrencier ce qui est vrai de ce qui est faux.
Lirrel est changeant. Il se manifeste en tant quesprit, humeur, temps et
relations. Le rel est linvisible au sein du visible. Cest le tmoin qui ne peut pas
tre vu lui-mme. On peut le connatre seulement en niant tout ce qui est
quantifiable, mesurable, relatif et variable. Lorsque nous reconnaissons et que
nous nous identifions cette conscience-tmoin impersonnelle, le flot de penses
et dvnements est observ comme tant tout simplement passager et ne laisse
aucune trace dans la conscience.
Au fur et mesure que la comprhension ultime mrit, lide dun moi
personnel se dissout. Tout arrive par soi-mme, et non un moi . Par
consquent, une relle harmonie est ressentie, ainsi quune joie et une quitude
sans borne. Tout ce que nous faisons, tout ce que nous percevons, merge du vide.
Ce vide nest pas stagnant ou strile. Il na aucune qualit, il est comme lespace
dans lequel tout se manifeste. Tout cet univers merveilleux danse dans ce vide. Il
est la source de tout ce qui est.
Q : Cest une si belle faon de le dcrire
M : Personne ne peut lexprimer seulement avec des mots. Je ne crois pas que
mme le Bouddha, Papaji ou Ramana Maharshi pouvaient le faire. Cependant,
ayant fusionn avec la source, la paix et la lumire pure du Soi manaient de leur
prsence.
Q : Jaime beaucoup tentendre parler, mais je trouve cela un peu difficile
saisir. Est-ce d au fait que je ne connais aucune pratique spirituelle ?

33

M : Tu possdes dj en abondance ce qui est ncessaire ta propre ralisation.

Sois certain de cela. Il y a des gens qui viennent aux satsangs et qui ne parlent
mme pas anglais [langue parle par Mooji], pourtant, quelque chose rsonne
profondment en eux et ils ralisent le Soi naturellement, sans effort, en silence.
Cette vrit est au-del du langage et de lintellect. Il y a mme des animaux qui
sont venus. Effectivement, le satsang nest pas uniquement pour les tres
humains mais pour tous les tres. Le mot satsang signifie : association avec la
vrit . Tous les tres qui ont le dsir de simplement tre ragissent cette
vrit.

La majorit du temps, cest la question qui attire notre attention, celui qui pose
la question est rarement examin. La majorit des questions, tant objectives,
peuvent tre rsolues par une rponse objective. Cependant, lorsquon se
demande mais qui est celui qui pose la question ? , un tremblement de terre
survient dans lesprit et la fausse identit commence se dconstruire, pour
ventuellement laisser place la lumire pure de ltre.

Place ta main sur ton cur et dis quelque chose partir de l.

Q : Je ressens un profond dsir de mabandonner cela. Je ralise que la
recherche de plaisirs passagers et de scurit ne me rend pas service. Je crois
que je suis un point critique. Je vois en toi quelque chose qui minspire et qui
me donne une grande confiance en moi mais je sens que jai encore beaucoup de
chemin faire.

34

M : Combien de mtres ou de kilomtres ? tant assis ici, en ce moment, o as-tu

besoin daller pour tre plus prsent que tu ne les dj ? Abandonne ce genre
dides et tous ces efforts pour tre ailleurs. En faisant cela, observe si quoi que ce
soit de valeur est perdu.
Q : Jai pass la plupart de ma vie sur un chemin, en essayant de me rendre
quelque part, de trouver quelque chose !
M : Ce nest pas une mauvaise chose, cela ta permis de constamment chercher la
vrit et cela ta men ici. Au dpart, on ne peut pas chapper cette recherche,
cette agitation. En ayant confiance et en disant toujours oui la vrit, des
dcouvertes de plus en plus profondes vont se dployer et apporter de la joie.
Cette joie peut tre passagre, mais la joie qui mane de la connaissance du Soi
est toujours frache, impersonnelle, libre, intemporelle. Lorsque le Soi est ralis,
il y a un merveilleux relchement et la rigidit mentale disparat. Tout est vu et
vcu comme tant la danse de la conscience.
Q : Jai encore une question. Comment survient cette ralisation? Comment se
produit ce changement de perspective?
M : Nembourbe pas ton esprit dinstructions, de choses faire. Elles touffent ta
spontanit !
Q : Que devrais-je faire ? Jai foi en tout ce que tu as dit aujourdhui, jai
pleinement confiance en tes mots, mais je ne sais pas quoi faire maintenant
M : Quas-tu besoin de faire ? Que peux-tu faire ? Reste tranquille et plonge
lintrieur dans cette direction vers laquelle je pointe constamment. De croire est
une bonne chose, de faire confiance est encore mieux ; mais lexprience directe
de cette connaissance est suprme. Suite cette dcouverte, seule la Ralit
demeure.

35

Il ny a pas de faon dtre particulire adopter. Relaxe, sois toi-mme et

demeure ouvert et tranquille face tout ce que la vie amne. Souviens-toi
simplement de cela : tu es ce qui est vu, ce qui voit et aussi au-del des deux, en
tant que conscience pure. On pourrait aussi dire : tu es la personne, le tmoin de
la personne et lespace dans lequel les deux apparaissent.
Q : Alors que faut-il faire ? Simplement demeurer dans cette conscience, dans ce
vide ?
M : Oui, quoi dautre ? Encore mieux que de demeurer dans cette conscience, sois
cette conscience, sois ce vide. En fait, cette pratique , si tu veux lappeler
comme a, se fera de plus en plus spontanment, sans quil y ait le sens dune
personne qui soit l pour lappliquer. Elle viendra par elle-mme et prendra soin
de toutes tes affaires.
Q : Je vois maintenant quelle tait mon erreur, dune certaine faon, jessayais
davoir une exprience du Soi, mais ce nest pas possible !
M : Exactement ! Le Soi fait tellement un avec lui-mme quil ne peut pas se voir
lui-mme. Il est la source partir de laquelle tout se manifeste. Tu peux
seulement tre cela. Comme par exemple : un couteau peut couper plusieurs
objets mais ne peux pas se couper lui-mme, tant une unit insparable. Ou
encore comme une balance qui peut peser plusieurs objets mais qui ne peut pas
se peser elle-mme, faisant dj un avec elle-mme.
Q : La libert dont tu parles est donc la libert dtre une personne ?
M : Oui et ultimement, cest la libert au-del du concept de libert. Cest la fin du
combat. Nous mettons toute notre attention, tous nos efforts et notre nergie,
36

essayer de devenir la meilleure personne qui soit. Cela est naturel, cest lhistoire
de lhumanit, mais ce nest pas la libert.
videmment, il est bien de vouloir vivre la meilleure expression de soi possible et
de changer les choses qui ne rendent pas service ton tre. Suis ton cur, mais
ne considre pas cette expression comme tant une dfinition de ce que tu es
vraiment. Apprcie la vie et profites-en avec gratitude, comme tant lexpression
de labsolu, comme tant la danse du cosmos, tout en demeurant le tmoin de
tout ce qui se prsente. Le sage regarde dans le miroir et voit les images qui
semblent tre lui, mais il nest pas confus.
Il demeure dans le sanctuaire du Soi en tant qutre immuable.

Q : Je ralise maintenant que je ne suis pas les penses, les sensations et les
phnomnes, mais pourtant, une question demeure: Est-ce assez ?
M : Cette question semble noble mais elle suscitera le doute si tu lacceptes.
Encore plus fort que le doute, il y a cette confirmation, cette dcouverte de ce que
tu es vraiment. Demeure simplement en tant que ce que tu es dj.
La question Est-ce assez ? nest pas aussi importante et puissante que le fait
de simplement demeurer en tant que ce que tu es. Il nest pas ncessaire de
pouvoir se dire voil ce que je suis . Tout comme tu ne te dis pas tout le temps
je suis Mirabai, je suis Mirabai (le nom de la personne qui Mooji parle). Tu
nas pas besoin de te le rappeler car il ny a pas de doute que tu es Mirabai, il ny a
pas cette question Suis-je Mirabai ? . Tu es simplement Mirabai, nest-ce pas?
De la mme faon, tu es le Soi, tu es toujours le Soi. Mme sil y a une question ou
un doute, tout cela apparat dans le Soi. Auparavant, tu tais pris avec cette
37

illusion dtre une personne, dtre tes penses et tes motions. D la grce, et
ta propre recherche, tu vois maintenant plus profondment et tu ralises ce qui
nest pas rellement toi. Cette dcouverte de ce qui nest pas toi se fait partir de
ce que tu es vraiment. Demeure en tant que cette conscience primordiale et
aucune question, aucun doute ne viendra. Au dbut elles viendront peut-tre
mais si tu ne nourris pas ces penses, ces motions et ces sensations qui attirent
ton attention ailleurs, elles vont te quitter doucement et te laisser toi-mme.
Lorsque cette attitude est adopte, lesprit perdra de son impertinence et de sa
force. Il va reculer. Lesprit napprochera pas la conscience non associe. Il ne
lapprochera pas de la mme faon. Par contre, il va assurment approcher la
conscience distraite. Lorsque la conscience est identifie la forme je suis une
personne , lesprit, le pass et lgo auront le pouvoir de venir et de sassocier
toi, dattirer ton attention. Tu tassocieras avec eux car ils vont te suggrer des
choses qui sont attirantes lorsque tu es dans cet tat hypnotique didentification.
Lorsque tu demeures dans ltat naturel de ltre, tous ces phnomnes nauront
aucun pouvoir. Lesprit salimente de lattention quon lui donne et surtout de
lidentification. Si nous demeurons simplement en tant que la conscience, lesprit
ne viendra pas ou naura pas la mme force. Sil merge, il naura pas de pouvoir
car, lorsque nous demeurons en tant que conscience, lesprit nest plus nergis
par notre identification.
Parfois, ds que nous avons limpression datteindre le but, lorsque nous navons
plus besoin de carte, plus besoin denseignement, que nous sommes revenus
la source et que nous relaxons finalement dans cette paix, dans ce silence, il y a
soudainement quelque chose qui cogne notre porte : Alllloooo! Lesprit, ou
quelque chose (sensation, motion) revient. Mais dois-tu vraiment lui rpondre,
dois-tu vraiment retourner dans cette transe ? Au dpart, il peut y avoir une
certaine rsistance lorsque tu retournes ta vritable nature, ton tat naturel.
Cela peut tre ressenti comme si tu ne pouvais pas endurer ta propre immobilit,
ton propre calme, comme si tu ne pouvais pas endurer ce silence, mais tout cela
est simplement passager. Cest dans ces moments dapparente vulnrabilit que
lesprit viendra essayer de te sduire, de regagner ton identification.
Dans ces moments, demeure en tant que conscience-tmoin, ne lui donne pas ton
nergie. Tu peux appeler cela un exercice ou une pratique mais tu nas pas y
38

coller aucune tiquette. Habitue toi demeurer l, tre cela, jusqu ce que le
malaise, le besoin de tassocier lgo, lesprit et aux sensations svapore. Tu
seras alors de retour dans ltat naturel de ton tre, dans le Cur. Demeure en
tant que cela consciemment jusqu ce que leffort de demeurer disparaisse et
quil ne reste que Cela.

Le soleil nira jamais emprunter sa lumire la lune.

De la mme faon, le Soi nira jamais vers lesprit pour se reconnatre
Mme cette ide de perdre ou de quitter le Soi, est une ide qui survient
dans le Soi.

Q : Jai limpression quil me manque quelque chose.

M : Lesprit a toujours faim. Aussitt quil sassocie avec le sens dautonomie et
dindividualit, le sentiment quil manque quelque chose se manifeste presque
automatiquement. La conscience qui sidentifie en tant que personne est toujours
en train de chercher quelque chose un sens de stabilit, de scurit, de
plnitude Cela peut tre ressenti de plusieurs faons telles que le besoin de
gurison, de changement, de progrs, etc. Cette tendance semble tre
profondment enracine dans la psych humaine. Il manque quelque chose
Sil ne manquait rien, je ne me sentirais srement pas comme a ! . Ce nest
quune pense, une supposition. Qui a dit quun tre libre nprouvait aucune
pense, aucunes motion ? Il suffit dtre conscient que ce que nous sommes
rellement est au-del de lgo que nous sommes un tre port par la force de
labsolu et par la grce. Toute la vie nous mne vers le Soi lorsque nous ne luttons
pas contre son courant.
39

Pourquoi ton esprit se dbat-il autant pour chapper ce qui est pourtant
vident ? Pourquoi tvades-tu lorsque tu es dirig vers cette vrit qui est
lessence mme de ton tre ?
Lorsque lesprit se sent menac par la recherche de soi, il fait tout pour crer une
distraction ! Il vaudrait mieux pratiquer encore un peu ! Allons-y tape par
tape, doucement, doucement Il y a quelque chose qui ne veut pas tre expos,
examine bien ce que cest. Sache que cette fuite fait aussi partie de la danse de la
conscience, lesprit est une expression de celle-ci. Ce nest pas vraiment toi qui
fuis, tu es le tmoin de cette fuite. Il sagit plutt de lgo qui tente dchapper sa
propre fin, sa perte de pouvoir.
Certains tres ralisent leur vritable nature dans un court laps de temps. Un seul
satsang et leur esprit est compltement rduit au Silence.
Q : Jai eu cette ralisation il y a quelques jours, mais lesprit est revenu avec
encore plus de force quavant ! Pourquoi donc ?
M : Prenons cet exemple : si tu tires un dard tranquillisant sur un lapin, il va
tomber instantanment. Chez certains, lesprit est comme a. En entendant la
vrit, leur cur souvre et leur tre se dissout entirement dans le Silence de
faon irrversible. Pour dautres, cest plutt comme de tirer sur un rhinocros
et le voil parti : Bougoudoup, Bougoudoup, Bougoudoup ! , mais tu nas pas
lui courir aprs. Tu nas qu continuer de marcher tranquillement dans sa
direction, car mme sil se sauve un peu plus loin, il va ralentir au fur et mesure
que le tranquillisant fera effet. ventuellement, il va tomber lui aussi. Chez
certains, lgo est comme a. Lorsquil est entre en contact avec la vrit, il se
rebelle et attire lattention vers quelconque distraction pour viter dtre dtect.
Cela ne cause pas vraiment de problme, cest aussi une expression de la
conscience, que peut-on y faire ? Il suffit de simplement demeurer en tant que
tmoin de tous ces mouvements intrieurs.

40

Tu as t amen ici, ce moment, par le courant de la vie. As-tu besoin daller

ailleurs ? Vers quoi ? Pourquoi ? De lignorance la sagesse, lessence de ton tre
demeure inchange. Tu es lintouchable.
[Silence]
Garde ton esprit dans ton cur.
Q : Est-ce l une pratique ?
M : Tu peux appeler a une pratique, pourquoi pas ? Il ny a rien de mal avec le
mot pratique . Sri Nisargadatta Maharaj, qui tait un vrai jnani (tre ayant
ralis le Soi), chantait pourtant des bhajans tous les jours. Est-ce quil se disait
Oh non, je dois arrter de faire a, je suis un sage maintenant. Quest-ce que les
gens vont penser ? , bien-sr que non. Son tre tait en parfaite harmonie avec
tout ce qui lentourait, il faisait un avec le flot de lexistence. Par consquent, ses
actions taient spontanes, sans inhibition. Ne retiens pas ta danse afin de jouer
un rle. Sois toi-mme.
On dit que celui qui cherche la vrit se trouve lui-mme et que celui qui se
cherche, trouve la vrit. Peu importe le chemin, que ce soit celui de la dvotion,
de labandon de soi ou de la sagesse, le but est le mme.
Q : Il y a une certaine finalit dans tes mots, cest comme si jattendais de
recevoir le dernier coup .
M : Qui va recevoir le coup final ? Qui va dire Jai reu le dernier coup ? Ne
sois pas l attendre quil se passe quelque chose, quun dernier coup soit donn.
La hache est en train de tomber mais la tte parle encore ! La tte est maintenant
coupe mais elle parle encore !
[Silence]
41

M : Tu es Cela.
Q : Merci.

Pour un moment, laisse de ct tout ce que tu peux dcrire, toutes tes penses,
tout ce que tu peux imaginer, mmoriser, croire. Laisse tout a de ct et
demeure en tant que ce qui reste.
La pense je est ce qui gnre et supporte toutes les autres penses. Certaines
dentre-elles attireront ton attention plus facilement que dautres et renforceront
considrablement le sens du je . Lorsque cela se produit, la clart du Soi peut
sembler masque par lintensit de lidentification avec ce je et ses sensations,
mais regarde en toi et essaie de trouver ce je , de lattraper. Essaie de voir sil
est rel ou sil ne sagit que dune autre pense.
[Silence]
Ce que tu cherches tant est en fait lendroit partir duquel tu cherches.
Naccepte pas cette ide qui suggre que quoi que ce soit tempche dtre ce que
tu es vraiment. Lorsque quelle est examine, elle est vue comme tant irrelle.
Rien ne tempche dtre le Soi, except cette ide que quelque chose tempche
de ltre. Si tu taccroches cette ide, elle va drainer toute ta force et toute ton
nergie.
Q : Il faut vraiment le vouloir

42

M : Il y a trois possibilits : premirement, de laisser aller cette ide quil y a

quelquun qui veut avoir quelque chose. Deuximement, dignorer toutes ces
invitations atteindre quelque chose, arriver quelque part. Troisimement,
daccepter que ce dsir de raliser qui tu es vraiment est lactivit de la Grce.
Q : Cest aussi un genre de dsir suicidaire
M : Lgo qui se suicide laisse place au Soi. Ce suicide nest pas mauvais, cest un
bon suicide !
Q : Je ne peux plus maccrocher grand-chose toutes les ides qui formaient ce
que je croyais tre scroulent.
M : Oui, et quelle merveille ! La fausse identit scroule. Lesprit peut
fonctionner parfaitement sans saccrocher une identit. Cest lesprit pur.
Q : Cela semble tre tout un dfi
M : Pour qui ? Trouve celui qui sent ce dfi et qui en a peur.
Q : Il y plein dides propos des attachements et
M : Ces attachements ne sont aussi que des ides. Je nai pas denseignement
offrir. Le satsang nest pas un endroit pour apprendre. Cest un endroit pour
dcouvrir, pour la dconstruction de toutes stratgies mentales et psychologiques.
Cest un endroit pour compltement lcher prise sur ce qui nest pas rellement
nous.
Q : Cela semble assez effrayant
M : Sois audacieux ! Lors du moment le plus propice, offrant la possibilit de
rellement dcouvrir et de raliser qui tu es, une rsistance apparat et attire
43

toute ton attention. Quest ce qui essaie de schapper comme a ? Au moment

crucial, sois bien conscient de toutes ces excuses et de ces faons de fuir
linvitable.
Une fois, un homme est venu me voir et plus la recherche de soi sapprofondissait,
plus il cherchait une distraction. Est-ce que je peux aller aux toilettes ? , Estce que je peux avoir un verre deau ? Il fait un peu chaud ici Est-ce quon peut
ouvrir la porte ? et ctait en plein milieu de lhiver !
Jai finalement confront son dsir de fuir : Vois-tu ce qui est en train de se
passer ? Tu nes pas prisonnier ici, tu peux partir quand tu veux. Vas-ten si tu ne
veux pas tre ici! et cest seulement ce moment, lorsque ces distractions lui
ont t rvles, quil a pu se stabiliser dans la recherche de soi et que son esprit a
pu se dissoudre dans la paix.
Q : Il ny a donc rien faire ?
M : Laisse la grce te dballer. Laisse-la te dshabiller. Tout ce que tu as fait ta
men jusquici, jusqu ce moment. Il ny a rien regretter. Maintenant, reste
tranquille. Repose-toi, ici et maintenant, dans la source de ta conscience. Dans sa
plnitude, dans son vide. Maintenant, cette pure prsence brille la place de lgo
que tu timaginais tre. Cette prsence est omniprsente, intemporelle. Lorsque
lultime dcouverte se produit, une nergie pure vient apaiser tous les aspects de
ton existence. Il ny a plus rien comprendre. Il reste simplement tre. Les
projections, les opinions, les interprtations et les ides tombent et tout ce qui est
danse dans la libert la plus complte.
Papaji disait : Le Soi se rvle seulement dans un esprit pur . Cest en
demeurant dans le Cur que lesprit sapaise et que la lumire du Soi brille
naturellement.

44

Aie confiance et sache que la grce opre dj en toi. Le fait que tu sois ici est d
la grce. Quelque chose rsonne en toi et redirige ton attention vers le Soi. Cette
impulsion de vouloir sengouffrer dans le feu qui brule lgo est une impulsion qui
merge de la grce.
Q : Pourquoi y-a-t-il parfois tant de souffrance, est-ce parce que nous le
mritons ?
M : Non, ce nest pas a. La souffrance nous permet de ressentir de la compassion
et de lempathie pour les autres tres. Elle approfondit notre tre en nous librant
de ce qui est futile et elle prpare le sol de notre esprit afin quune relle
connaissance de soi puisse y fleurir. Sois reconnaissant envers toutes les
expressions de la vie.
Q : Il est difficile de trouver notre but dans la vie. Il semble impossible de savoir
quel est le bon chemin prendre, quelle est la bonne action poser.
M : Pourquoi se tracasser avec tout a ? Oublie-toi et sois heureux. La vie nest
pas seulement un voyage personnel. Ce nest pas seulement lexprience de
lexistence travers le voile de limagination, des motions et de lintellect. La
vraie vie commence seulement lorsque le sens du je personnel et limit
fusionne avec ltre universel, avec la conscience pure.
Nous possdons un trs grand pouvoir en nous : la prsence-tmoin, qui nous
permet de reconnatre lidentit / lgo comme ntant pas rels et de demeurer
dans le cur.
Q : Je dsir vraiment porter attention ce que tu dis, mais mon esprit est vide,
mon attention sgare.

45

M : Lors de ce type dobservation intense, il nest pas rare que lesprit devienne
vide et que lattention sgare. Mais tu nes pas lesprit. Tu es ce qui est tmoin de
lesprit et mme de lattention qui sgare. Tu es tmoin de tout cela.
cet instant prcis, lattention peut facilement se diriger vers une distraction car
lgo essai de ne pas se faire dtecter par la prsence tmoin.
Demeure en tant que cette prsence tmoin de tout phnomne et ne sois pas
assez naf pour accepter les suggestions et les jugements de lesprit qui ne veut
pas tre dtrn.

Lesprit a peur de la libert, car lorsque ltre est libre, lesprit na plus le mme
rle, le mme pouvoir. Il reste l, mais seulement en tant que serviteur, il ne
dirige plus lexistence. La libert, cest dtre libre de toute dpendance, libre de
cette tendance tre hypnotis par nos propres concepts.

Lgo est comme notre ombre. Il serait ridicule de vouloir sen dbarrasser.
Il suffit de reconnatre quil nest pas rellement ce que nous sommes,
quil nest quune simple projection.
Dirigeons plutt notre attention vers sa source :
le Soi.

46

Bien aim, reconnais la magnificence de ton existence et demeure en Silence. Je

fais un avec toi en tant que prsence-tmoin intemporelle et immuable. Ralise ta
vritable nature et sois heureux. Nous ne sommes pas nos penses, nos motions,
nos souvenirs ou notre conditionnement. Nous sommes ltre ternel, inaltrable,
lessence derrire toute manifestation. Stabilise-toi dans cet espace silencieux
derrire les mouvements de lesprit. Fais un avec cette prsence qui peroit la
danse grandiose de lexistence et lesprit se calmera.
Sois prt laisser aller les projections de lesprit qui mergent de ltat
hypnotique didentification. Observe ce Silence ininterrompu partir duquel tout
se manifeste. Sache que tu es sans attribut, au-del de tout changement, et sois
heureux.
Sois tranquille et sache que tu es . Laisse ton tre se reposer dans ce sens
dexistence non associ. Nous sommes la prsence ininterrompue et inaltrable
derrire tout phnomne.
Ne te laisse plus prendre au jeu de lgo qui saventure dans toutes sortes de
futilits. Elles peuvent sembler inoffensives, mais la longue elles abasourdissent
lesprit et semblent tyranniser ltre et lempcher dtre en paix.
Sois vigilant, rsiste cette tendance de suivre le flot de lesprit. Graduellement,
lesprit et lattention deviendront habitus demeurer dans le Cur. Voil la
vraie sadhana (pratique spirituelle). Voil le vrai sens de lexistence.
Lorsque la conscience sidentifie au corps et lesprit, lgosme cause de toute
souffrance prvaut. Sois dtermin vaincre ce dragon. Il est vaincu avec le
lcher-prise, la dvotion la vrit et la recherche de soi.

47

Cesse de tidentifier et dalimenter ce qui tempche dtre en paix. Sois prt dire
oui la vrit qui est en toi.
Garde ton attention dans le cur. Mme sil peut y avoir un malaise ou une
rsistance, persvre. De cette faon, lgo - qui survit uniquement sur loxygne
de ton attention et de ton intrt - perdra de sa force graduellement.
Aie confiance lorsque je te dis que tu es dj libre. Laisse ta vie tre un satsang,
une opportunit pour faire honneur cette vrit et ty abandonner. Laisse aller
lenttement, lorgueil, la rsistance et le cynisme qui ne font que te ralentir. Tu
nas pas besoin de savoir qui tu es, il suffit de raliser ce que tu nes pas. Sois
humble ; lhumilit est sagesse. Il est sage de chercher de laide jusqu ce que tu
transcendes le besoin dtre aid.
La graine de la ralisation profonde qui mne la paix suprme est dj en train
de germer dans ton Cur.
Aie confiance.
La conscience pure que nous sommes nest pas le rsultat dun processus, elle est
ce en quoi la progression et le changement sont perus. Ce que tu cherches tant
est en fait lendroit partir duquel tu cherches. Tu es la vrit. Tu es ce en quoi
lunivers se manifeste.
La recherche de soi est le miroir qui reflte lternel. Tu es Cela !
Nous sommes tous unis en tant que vrit et amour. Nous sommes ltre unique
qui se manifeste en tant quexistence.
Cest une joie pour moi de partager avec vous ce doux message du Cur. Mon
plaisir est de nous voir sveiller lternel en nous.

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Le soleil semble se lever et se coucher mais ne bouge pas rellement, cest la terre
qui tourne. De la mme faon, le Soi, tant infiniment prsent, ne bouge jamais,
ne nous quitte jamais. Cest lesprit qui se dirige ailleurs et semble perdre le Soi
de vue. Cest une simple illusion.
Demeure donc en tant que la conscience pure tmoin de tous les mouvements de
lesprit et de lattention, mais qui est elle-mme immuable. Je nai aucune
connaissance te donner. Il suffit que tu ralises avec clart et conviction cette
vrit que tu es dj.

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50

 Dessayer de demeurer dans le Soi nest quune ide qui merge du Soi.
Tu es dj cela.

51

Ce qui devrait tre le plus important dans la vie, est notre recherche de vrit. La
vrit ne peut pas seulement tre un concept, une croyance, un conditionnement.
La vrit est ce que nous sommes, elle est notre vritable nature, et elle a toujours
t. La vrit est intemporelle. Lors des satsangs, le voile de lignorance et de
lillusion qui nous distrait du Soi et qui nous tient en otage est lev afin que la
lumire pure de la conscience brille et que ltre ralise ce quil est rellement.
Voil ce que sont lamour et la relle libert. La libert relle est disponible pour
tous car nous sommes dj cela. Il suffit de venir avec lesprit et le cur ouvert,
avec ce dsir en soi : Je dois tre libre dans cette vie.
~
Ayant t identifi pendant des annes au corps et lesprit, il semblait normal
dtre dans cette transe. Maintenant, le satsang tinvite diriger ton attention sur
le je . En lexaminant minutieusement, il sera reconnu comme ntant pas rel
et laissera place la joie, un grand soulagement ainsi qu une grande libert. Il
y aura ce sentiment dtre libr de tout fardeau. Tu auras dcouvert l aimant
qui attire tant de concepts et qui cause tant de confusion tout au long de notre
existence. Ce je nest pas ce que nous sommes rellement, il nest quune
construction mentale. Ralisant cela, lesprit sort de la fort de lidentification et
retourne au silence et la quitude sa vritable nature.
~
Ne forme aucune conclusion. Laisse les nuages flotter. Nessaie pas de les
contrler ou de les organiser. Seuls les yeux qui peroivent limmensit du ciel
peuvent voir la perfection.
~
Apprends diffrencier entre le Soi et lesprit. Trop souvent, nous coutons et
donnons notre attention aux phnomnes qui ne sont que des images passagres
sur lcran de notre conscience et cest ce qui nous fait passer ct de la Source.
Lorsque lnergie de lesprit est dirige vers sa source le cur lespace, lunit
et lharmonie prvalent.
52

~
Agis sans attente, sans rechercher quoi que ce soit, sois prsent, accueille tout ce
qui vient. Ceux qui suivent le flot de la Vie nont pas besoin daucune autre force.
La Nature ne se presse pas et pourtant tout est accompli. Sois tranquille, demeure
simplement au centre, en observant, et ensuite oublie que tu es l. Cette quitude
rvlera lternel. ~Lao Tseu
~
Bien aim, ne te laisse pas prendre dans lagitation de lesprit. Le Silence est dj
l, dans les profondeurs de ton cur. pouse le Soi. Tu es la conscience en
laquelle ce monde apparat, danse et disparat. Mais ce que tu es, ltre ternel,
ne peut jamais disparatre, ni mme apparatre, car il est infini, intemporel.
Sache que tu es Cela.
Cest une grande opportunit davoir une forme humaine, car dans cette forme, tu
viendras dcouvrir ce qui est sans forme.
Vas au-del de la tristesse de ce monde.
Tu es la libert elle-mme et ta vritable nature est ternelle.
Sachant cela, sois heureux.

53

Pour plus dinformations :

www.mooji.org
Site officiel incluant information, vidos, extraits audio, textes, horaire des
satsangs, etc.

www.youtube.com/user/Moojiji/videos
Page YouTube officielle de lquipe de Mooji contenant
des centaines dextraits vido de satsangs travers le monde.

www.youtube.com/user/SatsangWithMooji
Autre page YouTube contenant des extraits.

www.youtube.com/playlist?list=PLFB9E5172A832A801
Page YouTube contenant une slection dextraits vido sous-titrs en franais.

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