Le Potentiel Interne Et Ses Applications
Le Potentiel Interne Et Ses Applications
Le Potentiel Interne Et Ses Applications
LE POTENTIEL INTERNE
ET SES APPLICATIONS
3.1 INTRODUCTION
Dans ce chapitre seront examines les relations qui existent entre les
sollicitations agissant sur un systme et les dplacements qu'elles produisent.
Les systmes considrs sont gnralement plans (gomtrie et chargement)
mais les dveloppements thoriques s'appliquent tous les systmes, sauf
prcision contraire.
Pour garder la thorie toute sa gnralit, tout en simplifiant autant que
possible les notations, nous dsignerons une sollicitation par F (sollicitation
gnralise), que ce soit une force P, un couple C ou une sollicitation globale F
(F1, F2, , Fn) et un dplacement par (dplacement gnralis), que ce soit une
translation (dplacement linaire) ou une rotation (dplacement angulaire).
3.2 TRAVAIL DES FORCES EXTERIEURES ET ENERGIE DE
DEFORMATION
3.2.1 Notions de travail et de travail complmentaire
Pour fixer les ides, nous considrons le cas d'une barre prismatique soumise
une traction axiale F1 qui produit un allongement 1 (Figure 3.1a).
Nous supposons que la force F1 est applique graduellement, d'une manire
lente, de faon ne produire aucune force d'inertie. Dans ces conditions, on dit
que le chargement (force F1 ici) est appliqu statiquement et le dplacement
engendr (ici un allongement) est reli la force applique par une relation
reprsente par le diagramme "F-" de la figure 3.1b.
Soit F une valeur intermdiaire et l'allongement correspondant. A un
accroissement dF de la charge correspond un allongement supplmentaire d. Le
travail lmentaire produit par F au cours de l'accroissement d est dfini par :
de = Fd
(3.1)
dF
c
F1
*
d e
de
a
d
d
B
d
F1
(a)
(b)
(c)
Figure 3.1
Remarque : Fd reprsente plus exactement le rectangle "abcd". Autrement
dit, le travail effectu par dF au cours du dplacement d, qui est un infiniment
petit d'ordre suprieur 1, est nglig.
Le travail total effectu par la force F1 au cours du dplacement 1 est obtenu
par sommation des travaux lmentaires, c'est--dire :
e =
Fd
(3.2)
Il est reprsent par l'aire dlimite par la courbe F- et l'axe des jusqu' 1.
De mme, on appelle travail complmentaire lmentaire du dplacement
au cours de l'accroissement de charge dF la quantit :
d *e = dF
(3.3)
*e =
F1
dF
(3.4)
41
(3.5)
dx
dW0
dW0
dz
dx(1+dx)
(a)
dy
Figure 3.2
(b)
(3.6)
W = ij d ij dv
(3.7)
Considrons un diagramme
(unidimensionnel) (Figure 3.2b).
contrainte-dformation
unidirectionnel
On a :
dW0 = d
(3.8)
(3.9)
W = dW0 dv
v
(3.10)
(3.11)
W * = ij d ij dv
(3.12)
On a aussi :
dW0* = d
et
W0* =
(3.13)
(k = constante)
et comme : F1 = k1 , il vient :
1
e = F1 1
2
(3.14)
Le travail total est reprsent par l'aire du triangle OAB (Figure 3.1c).
Remarquons que dans le cas de l'lasticit linaire, on a : e = *e .
b) Gnralisation
Si un systme en quilibre est soumis une sollicitation globale F (F1, F2,
Fi,,Fn) et que les points d'application de ces forces subissent des dplacements,
dont les projections sur les directions de ces mmes sollicitations valent 1, 2,,
n, le travail effectu au cours du chargement du systme (passage de l'tat
d'quilibre initial l'tat d'quilibre final), vaut :
e =
1
2
F
i
(3.15)
i =1
43
1
1
x dydz x dx = x x dv
2
2
(3.16)
Pour toutes les contraintes agissant sur dv en aura (en notation indicielle)
1
ij . ij dv
2
(3.17)
1
ij ij dv
2 v
(3.18)
dW =
et
W=
dx
dy
dx(1+x)
(a)
Figure 3.3
(b)
e =W
(3.19a)
Dans ce cas, on dit que le systme (corps + appuis + charges) est conservatif
et le travail, ou l'nergie de dformation, puisque e = W, ne dpend pas de
l'ordre dans lequel les forces sont appliques mais uniquement de leur intensit
finale. Dans le cas contraire, c'est--dire si le travail dpendait de l'ordre
d'application des forces, on pourrait le charger d'une certaine manire et le
dcharger d'une autre manire de faon raliser un gain. Aprs plusieurs cycles,
l'nergie ainsi gagne ferait exploser le corps, ce qui est absurde.
Si les charges cessent d'agir, l'nergie emmagasine dans le corps lors du
chargement sera restitue sous forme de travail qui va ramener le corps son tat
initial.
En plus des hypothses a), b) et c) ci-dessus nous admettrons dans ce qui suit
que :
d) le matriau vrifie la loi de Hooke (matriau lastique linaire),
e) les dplacements sont suffisamment petits et n'affectent pas l'action des
charges (pas d'effets du second ordre).
Il arrive quelquefois que le systme, dans son tat initial, c'est--dire avant
toute application de charges, soit dj assujetti des efforts internes et des
dformations lastiques. C'est le cas notamment des systmes hyperstatiques
dont les appuis subissent des dplacements (appuis non concordants), des
systmes hyperstatiques soumis des effets thermiques, au phnomne de retrait
dans les structures en bton, des effets des dfauts de montage, etc.
Dans un cas pareil, le systme possde dj l'tat initial une nergie
lastique (Wi) emprisonne dans le corps et qui ne peut se librer que dans des
conditions particulires. Les efforts et les dformations qui seront produits par
les forces extrieures vont s'ajouter aux efforts et aux dformations existants.
Dans ce cas, l'nergie de dformation est gale au travail des forces extrieures
qui se transforme en nergie lastique interne plus l'nergie lastique initiale,
d'o :
e + Wi = W
Les rsultats (3.19) sont parfois dsigns par thorme de Clapeyron.
(3.19b)
45
N
dA
dx
x =
N
A
dx+dx
y
(a)
(b)
Figure 3.4
Sous l'effet des contraintes d'effort normal, le tronon dx subit une variation
de longueur dx dfinie par :
dx
dx
= x dx = x dx =
x
E
dx
dx = (N/EA)dx
L'nergie emmagasine dans le couche dA.dx se calcule comme le travail
effectu par la force x.dA au cours du dplacement dx, d'o :
d 2W =
N
1
1 N
1 N2
dx =
dAdx
( x dA )dx = ( dA )
EA
2
2 A
2 EA 2
Remarque : La notation d2W est utilise pour dsigner une quantit plus petite
que l'nergie lmentaire.
L'nergie lmentaire emmagasine dans le tronon dx s'obtient par
intgration sur l'aire A de la section :
dW =
dx
2
N2
EA
dA =
2
1 N 2 dx
2 EA 2
dA =
N2
dx
2 EA
1
2
N2
dx
EA
(3.20)
b) Moment flchissant
dx
R
d
z
dA
M
y
dx+dx
(a)
(b)
x =
Mz y
Iz
Figure 3.5
x =
Mz y
M y
dx = z dx
Iz
EI z
d 2W =
M y
1
1 M y
1 M z2 y 2
( x dA)dx = ( z dA) z dx =
dAdx
2
2 Iz
EI z
2 EI z2
dx
2
M z2 y 2
EI z2
dA =
1 M z2 dx
2 EI z2
y 2 dA =
M z2
dx
2 EI z
1
2
M z2
dx
EI z
(3.21a)
Dans le cas d'une flexion gauche, on a une relation similaire (3.21a) pour
chaque moment flchissant et pour les deux moments on aura :
W=
2
M2 My
1
( z +
)dx
2 l EI z EI y
(3.21b)
c) Effort tranchant
D'aprs la relation (2.12) du chapitre 2, l'nergie emmagasine dans un
tronon dx soumis un effort tranchant Ty vaut :
dW =
y Ty2
2GA
47
dx
1
2
y Ty2
GA
dx
2
1 y Ty z Tz2
(
+
)dx
2 l GA
GA
d) Moment de torsion
L'angle dont tourne l'une par
rapport l'autre les sections
extrmes du tronon dx soumis un
moment de torsion Mt est donn par
(Figure 3.6) :
d t =
qM t
dx
GI P
dt
Mt
Mt
dx
Figure 3.6
o :
- q est une constante dpendant de la forme et des dimensions de la section,
appele coefficient de torsion (q 40Ip2/A4). Ce facteur vaut 1 pour la section
circulaire et est suprieur 1 pour les autres cas.
- la quantit C = GIp/q est dsigne par rigidit la torsion (ou rigidit
torsionnelle).
L'nergie emmagasine dans le tronon dx se calcule comme le travail
effectu par Mt lors du dplacement dt :
dW =
qM t2
1
M t d t =
dx
2
2GI P
1
2
qM t2
dx
l GI P
(3.23)
yx
xy
yz
zy
zx
xz
xy
dy
xy
dx+dx
(a)
yx
xydx
dx
(b)
Figure 3.7
(c)
1
1
( x dydz ) x dx = x x dxdydz
2
2
1
( x x + y y + z z )dxdydz
2
1
( xy dydz )
2
xy dx
1
xy
2
xy dxdydz
(3.24)
1
( x x + y y + z z + xy
2 v
xy
+ yz
yz
+ zx
zx
)dv
(3.25)
W=
1
2
M2
1
dx +
EI
2
N2
1
dx +
EA
2
T 2
GA
l
dx +
1
2
qM t2
dx
l GI P
49
(3.26)
(a)
()
Figure 3.8
(b)
v = F cos .
(3.27a)
v = P.
(3.27b)
v =
F
i
(3.27c)
i =1
(a)
W
dF
Fi i
(b)
Etant donn que le travail des forces ne dpend pas de l'ordre dans lequel
elles sont appliques ( 3.4), appliquons d'abord dFi ensuite la sollicitation
globale F (F1, F2, , Fn).
La force infinitsimale dFi produit un dplacement di infinitsimal aussi, si
bien que le travail accompli peut tre considr comme un infiniment petit
d'ordre 2 qu'il est lgitime de ngliger : (1/2) dFidi 0.
Appliquons maintenant la sollicitation globale F (F1, F2, , Fn). Le travail e
accompli est gal W ( 3.4) : e = W. En outre, la force dFi, dont le point
d'application a subi un dplacement i, produit un travail qui vaut dFii.
D'o le travail total :
e + dFi i = W + dFi i
(c)
En vertu du rsultat (3.19), les expressions (b) et (c) sont gales, d'o :
W
=i
Fi
(3.28)
51
Notons aussi que le rsultat (3.28) reste valable si le corps possde une
nergie initiale ; elle apparat dans (b) et (c) et se simplifie.
Exemples d'application
Exemple 1
Considrons une poutre bi-articule de
section constante charge en son milieu
par une force concentre P.
La flche mi-porte (f) s'obtient par
application directe du rsultat (3.28) :
l/2
f = W/P
l/2
Figure 3.9
Avec :
1
W=
2
2
M z2
1 Ty
dx +
dx
2 l GA
EI z
1/ 2
W=
1
[
2EIz
W=
P 2 l 3 P 2 l
+
96 EI z 8 GA
P 2
x ) dx +
2
( ( l x ))2 dx ] +
[
2GA
1/ 2 2
l
1/ 2
P 2
) dx +
2
P
( )2 dx ]
2
1/ 2
D'o :
f =
Pl
Pl 3
+
48 EI z 4GA
Exemple 2
Soit calculer le dplacement du point d'application de la charge P (on
suppose que la rigidit flexionnelle est constante).
P
Figure 3.10
W=
l
2 EI z
( Px ) 2 dx +
2GA
( P ) 2 dx =
P 2 l 3 P 2 l
+
6 EI z 2GA
D'o :
Pl 3 Pl
+
3 EI z GA
f =
Exemple 3
On veut calculer la rotation de l'extrmit B de la poutre ci-contre.
C
B
A
W=
1
2 EI z
C 2
x ) dx +
l
2GA
Figure 3.11
C 2
C 2l
C 2
) dx =
+
l
6 EI z 2GAl
D'o :
W
Cl
C
=
+
C 3 EI z GAl
W
d i
i
(d)
53
e + Fi . d i = W + Fi . d i
(e)
W
= Fi
i
(3.29)
W
=P
Figure 3.12a
(a)
Figure 3.12b
= E = N/A N = EA
comme = /l, il vient :
N = EA/l
(c)
EA 2
(1 + 2 cos 3 )
2l
(d)
P
1 + 2 cos3
55
Soit
calculer
le
C
dplacement angulaire de
A
l'extrmit libre d'une poutre
l
console de section constante
soumise une charge rpartie
Figure 3.13
uniforme
(Figure
3.13).
L'influence de T tant ngligeable, on ne tient compte que de M.
W=
W
C
1
2 EI
C =0
M 2 dx =
1
2 EI
qx 2
( C +
0
2
ql 3
2Cl +
d'o :
3
W
1
=
C 2 EI
Cql 3 q 2 l 5
1
) dx =
(C2l +
+
)
2 EI
3
20
W
C
C =0
ql 3
6 EI
Exemple 2
On dsire connatre la rotation de l'extrmit A dune poutre bi-articule
soumise une force concentre P (Figure 3.14).
P
B
a
Figure 3.14
W=
1
2 EI
( R A x C ) 2 dx +
1
2 EI
(R
a
Ax C
P( x a )) 2 dx
W
Pab
( a + 2b )
C =0 =
C
6 EIl
Le signe "-" indique que la section tourne dans le sens contraire du couple
auxiliaire C.
ij = iju . Fj
(3.30)
iF = i 1 + i 2 + ...+ ij + ...+ in
et en vertu de (3.30) il vient :
u
ij . Fj
(3.31a)
(3.31b)
j =1
..................................................
(3.32)
..................................................
nF = un1 F1 + un 2 F2 + ...+ unj F j + ...+ unn Fn
(3.33)
57
Dsignons par mij, nij, tij et mijt les efforts apparaissant dans la section i sous
l'action d'une sollicitation unitaire applique en j, suivant la direction j.
Introduisons en j, suivant j, une sollicitation fictive j.
Sous l'action de F et j, on a par superposition des effets :
M i = M iF + f j . mij
N i = N iF + j . nij
Ti = TiF + j . t ij
t
M it = M iF
+ j . mijt
1
2
l(
M iF + j mij )2
EI
1
+
2
( TiF + j tij )2
GA
N iF + j nij )2
l(
1
dx +
2
t
+ j mijt )2
( M iF
GI P
dx +
1
2
dx +
EA
(3.34)
dx
jF =
MiF mij
EI
dx +
NiF nij
EA
dx +
TiF tij
GA
dx +
t
MiF
mijt
GI P
dx
(3.35)
Exemples d'application
P
Exemple 1
Calculons la flche au milieu C de
la poutre reprsente la figure 3.15
(EI constante).
Mm
1 l
dx =
Mmdx
.
0 EI
EI 0
l
1 l/ 2
l
= [ (Px)(0)dx + (Px)( x)dx]
l/ 2
EI 0
2
l
1 l
=
P.x( x)dx
EI l / 2
2
Soit :
5Pl3
c =
48EI
c =
C
l/2
l/2
G2
Pl
G1
l/2
1
m1 = 0
Figure 3.15
Exemple 2
On cherche la rotation de
l'extrmit A de la poutre ci-contre (EI
constante).
1 l
Mm.dx =
EI 0
l P
+
( l x )( 1
l/2 2
A=
P
B
A
l/2
l / 2 Px
1
x
[
( 1 )dx +
l
EI 0 2
x
)dx ]
l
M
Pl/4
Soit :
l/2
Pl 2
16 EI
m1=1/2
1
Figure 3.16
3.12.2 Particularisation de la formule
de Mohr
a) Systmes me pleine : mthode de Verechtchagine
Dans ce cas, les dformations dues au moment flchissant sont gnralement
prpondrantes et les dformations provoques par les autres efforts, T
notamment, peuvent tre ngliges. On peut donc calculer avec une bonne
approximation les dplacements par l'intgrale :
jF =
1
M iF mij dx
EI
(i)
59
ds =
EI
dx
M
EI
dx
x
xG
On dmontre que :
m
m1
Mm
M
dx = m1. Surface de = m1.S
EI
0 EI
o m1 est la valeur du moment
flchissant m calcule au droit du
centre de gravit de l'aire M/EI.
Figure 3.17
On a :
Mm
M
M
dx = mds , avec ds =
dx , S = aire de
EI
EI
EI
Mm
dx =
EI
tg xds = tg xds
S
comme :
xG =
xds = xds
ds S
S
xds = S . x G
donc :
Mm
dx = S . tg . xG
EI
or : x G tg = m1
alors on a bien :
Mm
dx = m1 . S
EI
(3.36)
jF =
l
EI
M
0
iF mij dx
(3.37a)
jF =
l
. m1
EI
(3.37b)
C =
1
1
1
. m1 =
1 . m1' +
2 .m"1
EI
EI
EI
avec :
= 1 +2 =
1 l Pl 1 l
Pl
Pl 2 3 Pl 2
+
+
( Pl +
)=
22 2 22
2
8
8
Pour 0 x
Pour
l
on a : m = 0
2
l
l
l
x l on a : m = 1( x ) = x
2
2
2
Il vient :
C =
1
1 3 Pl 2 5l
2 .m1" =
EI
EI 8 18
soit : C =
5 Pl 3
48 EI
1
1 Pl 2 1
Pl 2
.m1 =
=
EI
EI 8 2 16 EI
N iF nij
EA
dx = N iF nij
dx
EA
61
N iF nij l
dx
=
EA
EA
k =a
jF
k =1
N kF n kj l k
(3.38)
E k Ak
o :
P
6
1
l
A
3
2
7
4
C
l
l = 3m
Figure 3.18
Exemple d'application
On cherche la flche en C de la structure reprsente la figure (3.18). On
suppose que EA est identique pour toutes les barres.
Pour l'application numrique on prendra : EA = 315105 kg, l = 3 m et P = 30 t.
Barre k
EkAk
lk
NkF
nkj
NkFnkjlk
3 2
P 2 / 3
2 2 / 3
4P 2 / 3
P/3
2/3
2P/3
P/3
2/3
2P/3
2P/3
1/3
2P/3
3 2
P 2 / 3
-P/3
-2/3
2P/3
3 2
2 P 2 / 3
2 /3
4P 2 / 3
2P/3
1/3
2P/3
2 /3
2 P 2 / 3
CF =
k =9
k =1
N kF nkj lk
E k Ak
k =9
1
P( 6 2 + 10 )
N kF nkj lk =
6 mm
3 EA
EA k =1
ujk = ukj
63
(3.40)
1
1
P PP + F FF + P PF
2
2
PP
PF
FF
F
FF
FP
PP
Figure 3.19
1
1
F FF + P PP + F FP
2
2
(i)
t
) les efforts dans la section courante i du systme
( M iF , N iF , TiF , M iF
hyperstatique sous l'action de la sollicitation globale F.
hyperstatique
l-
n- ( m ij , n ij , t ij , m ij )
ounitaire
jF =
MiF mij
dx +
EI
l T t ij
NiF nij
dx + iF dx +
0
GA
EA
t
MiF
mij
dx
GI P
(3.41)
ou
jF
M iF mij
EI
dx +
N iF nij
EA
dx +
T iF t ij
GA
dx +
M iF mijt
GI P
dx (3.42)
Dmonstration
Nous raisonnerons sur une poutre continue reposant sur trois appuis et
soumise une force P concentre en k (Figure 3.20). Nous considrons par
ailleurs que le moment flchissant est prpondrant. Il s'agit de calculer la flche
jF de la section j.
A
jK
a) Systme hyperstatique
b) Diagramme MiF
1
j
RB
c) Systme rendu isostatique
e) Sollicitation unitaire
d) Diagramme M iF + M iR B
f) Diagramme
m ij
Figure 3.20
Le systme (a) est quivalent au systme (c) donc : MiF = M iF + M iRB
Pour le systme (c), qui est isostatique, on applique la formule de Mohr pour
le calcul de jF :
jF
( M iF + M iRB )m ij
dx =
EI
65
M iF m ij
dx
EI
A = W / R = 0
A =
l(
l
MiF MiF
dx =
EI
EI R
M iF
dx =
R
M
0
iF
MiF
dx
R
x
R
Figure 3.21
qx 2
( Rx
)xdx
EI A = M iF
0
0
2
3ql
Rl 3 ql 4
EI A = (
)=0 R =
8
3
8
M =
l
EI
M
0
iF m iM dx
avec :
M iF =
q
3ql
l
l
l
x x 2 et miM = 0 pour 0 x , miM = x pour x l
8
2
2
2
2
il vient : M =
1
EI
l/2
3ql
q
ql 4
l
x x 2 )( x )dx =
8
2
2
192 EI
A
B
Figure 3.22
B(xB,yB)
A
A(xA,yA)
Fx=1
ds
i(x,y)
Fy=1
UA
>0
x(u)
VA
(a)
(b)
Figure 3.23
En vertu du thorme complmentaire, le problme revient calculer les
composantes du dplacement de l'extrmit libre B du tronon AB dont
l'extrmit A subit les dplacements UA, VA et A.
Dans le calcul des composantes du dplacement de B, on peut distinguer
l'influence des composantes UA, VA et A et l'influence des charges.
a) Contribution des composantes UA, VA et A
La translation de composantes UA et VA est reproduite intgralement en tout
point de AB donc :
U A U' B = U A
V A V' B = V A
A ' B = A
De plus, la rotation d'ensemble A est accompagne d'une translation dont les
L =
z AB avec : z ( 0 ,0 ,1 ) et AB ( x B x A , y B y A , 0 )
67
D'o :
L = A( yB y A ) x + A( xB x A ) y
En rsum on a :
U A
U A A ( y B y A ) suivant x
V
A
V A + A ( x B x A ) suivant y
A
A
M iF
ds
EI
M iF ( y B y )
ds +
EI
N iF cos
ds +
EA
TiF sin
ds
GA
M iF ( y B y )
ds +
EI
N iF
dx +
EA
TiF
GA dy
A
M iF ( x B x )
ds +
EI
N iF sin
ds
EA
N iF
dy
EA
TiF
TiF cos
ds
GA
ou encore :
VB =
M iF ( x B x )
ds +
EI
GA dx
A
BM (y
iF B
EI
y)
ds +
B N cos
iF
EA
ds +
TiF sin
ds
GA
VB = VA + A( xB xA ) +
BM
iF ( xB
x)
EI
ds +
NiF sin
ds
EA
TiF cos
ds
GA
M iF
ds
EI
ou encore :
M iF ( y B y )
ds +
EI
U B = U A A( yB y A )
M iF ( x B x )
ds +
EI
VB = V A + A ( x B x A ) +
N iF
dx +
EA
N iF
dy
EA
TiF
GA dy
A
TiF
GA dx
A
M iF
ds
EI
U B = U A A( yB y A )
M iF ( x B x )
ds
EI
VB = V A + A ( x B x A ) +
M iF
ds
EI
Exemple d'application
Dterminer les moments aux appuis de la poutre continue reprsente la
figure 3.24 sachant que l'appui (1) subit un affaissement de 5 mm.
A.N. : I = 3 000 cm4, E = 2 106 kg/cm2.
Afin d'obtenir des rsultats applicables dans le cas gnral, nous supposons
que la poutre considre est charge. Nous admettrons par ailleurs que
l'influence de T peut tre nglige.
(0)
(2)
(1)
l1=5m
l2=4m
(i-1)
(3)
l3=4m
l4=5m
(i)
li
(4)
(i+1)
Figure 3.24
li+1
Vi Vi 1 = i 1 li +
Vi +1 Vi = i li +1 +
M iF ( li x )
dx
( EI )i
li
li + 1
69
M iF ( li +1 x )
dx
( EI )i +1
d'o :
Vi Vi 1
= i 1 +
li
Vi +1 Vi
= i +
li + 1
li
li + 1
M iF ( li x )
dx
li ( EI )i
(a)
M iF ( li +1 x )
dx
li +1 ( EI )i +1
(b)
i 1 i =
li
M iF
dx
( EI )i
on obtient :
1 1 V
1
V
Vi + i 1 + i +1 =
li +1
li
li li +1 li
li
MiF x
dx
( EI )i
li +1
1
MiF
dx +
( EI )i +1
li +1
li +1
MiF x
dx (c)
( EI )i +1
i-1
i+1
Si
i-1
Si+1
G1
Mi+1
Mi-1
Mi
i+1
G2
Zi
Zi+1
Figure 3.25
Supposons que EI est constante sur chaque trave.
1
li
li + 1
1
li +1
li
MiF
1
dx =
( EI )i +1
( EI )i +1
li +1
1
MiF x
dx =
( EI )i
li ( EI )i
MiF x
1
dx =
( EI )i +1
li +1( EI )i +1
li
MiF xdx =
li + 1
li +1
1
li ( EI )i
MiF dx =
Mi 1 + 2 Mi 2
li
Si Zi +
6
1
( EI )i +1
M i + Mi + 1
li +1
Si +1 +
2
MiF xdx =
1
M + 2 Mi +1 2
Si +1 li +1 Zi +1 + i
li +1
li +1( EI )i +1
6
o :
-
li +1 li ( EI )i li +1( EI )i +1
li li +1 li
C'est l'quation gnrale, dite des trois moments, qui permet de calculer les
moments aux appuis des poutres continues ; elle s'applique pour chaque appui
intermdiaire. On verra dans le chapitre consacr aux poutres continues comment
tablir cette formule d'une autre manire.
Si EI est constante sur toute la longueur de la poutre, l'expression prcdente
devient :
Mi 1li + 2 Mi ( li + li +1 ) + Mi +1li +1 =
1 1 Vi 1 Vi +1 Si Zi Si + l Z i +1
+
+
= -6 EI Vi +
6
li +1 li
li +1
li li +1 li
2
4 M 1 + 16 M 2 + 4 M 3 = 4.5 tm
4 M + 18 M = 0
2
3
On tire :
M 1 = 0 .55 tm, M 2 = 0 .44 tm, M 3 = 0 .10 tm ( M 0 = M 4 = 0 ) .