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tudes et recherches de sret

par

Ren ZAMMITE
Ingnieur en gnie atomique
Coordonnateur dobjectif lInstitut de Protection et de Sret Nuclaire

1.
1.1

1.2

2.
2.1

7
7
7
7
7
8
9
10
10
10
12
12
12
12

14
15
16
16
16
17

Exemple de grand programme volutif : Phbus............................


Phbus APRP................................................................................................
Phbus CSD..................................................................................................
Phbus PF.....................................................................................................

18
18
19
19

Rfrences bibliographiques .........................................................................

21

2.3

3.
3.1
3.2
3.3

2 - 1995

B 3 835 - 3

Programmes ..............................................................................................
Racteurs eau sous pression (REP).........................................................
2.1.1 Intgrit des composants et des structures .....................................
2.1.2 Sismes de rfrence .........................................................................
2.1.3 Facteur humain ...................................................................................
2.1.4 Test des logiciels de scurit .............................................................
2.1.5 Accidents de ractivit .......................................................................
2.1.6 Incidents et accidents de refroidissement du cur.........................
2.1.7 Dgradation/fusion du cur et progression du corium..................
2.1.8 Sauvegarde du confinement .............................................................
2.1.9 Rejets radioactifs ................................................................................
Racteurs neutrons rapides (RNR) ..........................................................
2.2.1 Intgrit des composants et des structures .....................................
2.2.2 Feux de sodium ..................................................................................
2.2.3 Accidents affectant directement le cur (localement
ou globalement)..................................................................................
Cycle du combustible hors racteurs.........................................................
2.3.1 Incendie ...............................................................................................
2.3.2 Emballages de transport ....................................................................
2.3.3 Sret-criticit.....................................................................................
2.3.4 Accidents dans les usines ..................................................................

2.2

B 3 835

Gnralits.................................................................................................
Besoins de lanalyse, rle et produits de la recherche .............................
1.1.1 Rle de la recherche ...........................................................................
1.1.2 Produits de la recherche ....................................................................
Mthodes de recherche...............................................................................
1.2.1 Exploration des phnomnes............................................................
1.2.2 Balayage exprimental et corrlations .............................................
1.2.3 Essais de dmonstration ou de qualification ...................................
1.2.4 Dmarche indirecte codes de calcul ralistes/expriences.............
1.2.5 Conclusion...........................................................................................

a recherche est, avec lanalyse des incidents et accidents passs, lun des
moyens de faire progresser la sret nuclaire, en particulier pour mieux
comprendre la phnomnologie des accidents et dvelopper leur prvention.
Retour dexprience et recherche se compltent, la recherche visant mieux
comprendre les problmes mis en lumire par lexprience. Par exemple pour
les racteurs eau, laccident de Three Mile Island (TMI) a provoqu un approfondissement des recherches sur la dgnrescence possible de simples incidents en accidents graves et sur les rejets radioactifs potentiels en rsultant [3].

Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Gnie nuclaire

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TUDES ET RECHERCHES DE SRET _______________________________________________________________________________________________________

Laccident de Tchernobyl, survenu sur un racteur de conception spcifique,


bien quayant eu un impact moindre sur la recherche proprement dite, a
confort les orientations post-TMI et attir lattention sur les accidents de ractivit et les risques dexplosion. Les deux accidents ont confirm le rle essentiel du facteur humain.
Aujourdhui, la recherche de sret contribue la prvention et au traitement
des anomalies lies au vieillissement des installations existantes. Elle apporte
des lments indispensables la gestion des incidents et accidents ainsi qu
lvaluation des projets de futurs racteurs. Ces derniers incluent dsormais,
dans leurs bases de conception, des processus accidentels graves dont le risque
ne peut pas tre totalement exclu par des dispositions constructives, de faon
rendre acceptable le niveau maximal des rejets radioactifs qui pourraient en
rsulter.
Le caractre objectif et dintrt gnral de la recherche, telle que dfinie
ci-aprs, suscite dialogue et coopration entre la plupart des organismes
concerns, y compris entre ceux qui ont des vocations a priori diffrentes :
autorits de sret et leurs appuis techniques, constructeurs, producteurs
dlectricit, organismes de recherche publics ou privs, etc. Cette ouverture
naturellement internationale la sret nuclaire na pas de frontires est facteur defficacit et de qualit : elle facilite des valuations mutuelles, la coordination des programmes et, en dfinitive, loptimisation de lutilisation des
comptences et ressources.
Nous considrerons ici la recherche qui produit des connaissances et instruments utiles aux analyses de sret des installations nuclaires. Pour lessentiel, ce type de recherche est gnralement (mais pas exclusivement) conduit
par ou pour des organismes publics ayant vocation dexpertise. Elle comprend
des travaux thoriques et exprimentaux habituellement structurs en programmes et planifis. La programmation et la conduite de ces travaux
dpendent donc troitement des besoins ou de lanticipation des besoins de
lanalyse, mais il est ncessaire de distinguer clairement recherche, dune part,
et analyse, dautre part. Les produits de lanalyse sont des valuations de sret
accompagnes de conclusions et de recommandations. Les produits de la
recherche sont des connaissances exprimentales et thoriques, des outils de
calcul, des critres techniques, voire des moyens dtudes ou dessais. Ils ne
sont pas a priori des jugements de valeur ou des apprciations de sret sur
des cas particuliers. Ne seront donc pas considrs ici, par exemple, certains
types dessais de dmonstration dont les rsultats nont pas de porte gnrale
ainsi que les tudes appliques des cas despce, y compris celles qui relvent
des expertises de sret.
Cet article comprend deux parties :
des gnralits sur la recherche dcrivant de faon gnrale les besoins de
lanalyse, le rle et les produits de la recherche, puis les principales mthodes et
dmarches adoptes (avec des exemples) ;
un aperu des programmes actuels et rcents, successivement pour les
racteurs eau et neutrons rapides et pour les autres activits du cycle du
combustible, avec un dveloppement sur les programmes raliss dans le
racteur exprimental Phbus, illustration du caractre volutif des objectifs
particuliers.
Les thmes de recherche sont nombreux et font appel des disciplines aussi
diverses que la neutronique, la mcanique, la thermohydraulique, la chimie,
linformatique, la dtonique, mais aussi la psychologie et lergonomie (facteur
humain), etc. Il ne sera pas possible, dans cet aperu, daller au-del dun
rsum synthtique, en relation avec les objectifs gnraux en termes danalyse de sret, et dun bilan trs qualitatif des acquis. Le lecteur trouvera des
informations plus prcises et plus quantitatives dans les documents de lindex
bibliographique.

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1. Gnralits
1.1 Besoins de lanalyse, rle
et produits de la recherche
Nota : le lecteur se reportera utilement lensemble de la rubrique Sret nuclaire de
ce trait.

1.1.1 Rle de la recherche


Les produits de lanalyse de sret sont des valuations et recommandations. Ces valuations permettent didentifier et de caractriser les risques dus lexistence et lexploitation dinstallations
donnes dans un environnement donn, ainsi que la qualit des
dispositions prventives ou palliatives correspondantes.
La notion de risque associe la probabilit dun accident donn au
niveau de ses consquences. Lvaluation probabiliste vise quantifier la probabilit de catgories daccidents dfinies en fonction des
vnements initiateurs ou du niveau de consquences [5]. Lvaluation dterministe sattache entre autres vrifier lapplication de
rgles dont la svrit est adapte au niveau de risque (progressivit), voire de concepts qui sont, en fait, des mthodes de raisonnement plus ou moins codifies comme la succession de barrires
de confinement sopposant la dissmination des matires radioactives et la dfense en profondeur [4] [5]. Cette dernire consiste
sassurer de lexistence de lignes de dfense successives destines
faire obstacle loccurrence ou laggravation dincidents et accidents potentiels et/ou ramener linstallation dans un tat sr en
cas de franchissement des lignes de dfense prcdentes.
Lvaluation des risques et lapplication de la dfense en profondeur conduisent donc notamment :
caractriser les consquences des vnements initiateurs ou
aggravateurs dincidents ou accidents en situation normale et dans
des tats hypothtiques progressivement dgrads rsultant du
franchissement postul des lignes de dfense successives ;
valuer lefficacit et la fiabilit des lignes de dfense ;
mettre une apprciation sur chacun des points importants
pour la sret.
Compte tenu de la multiplicit de situations examiner, le plus
souvent hautement hypothtiques, on ne peut videmment pas se
fonder uniquement sur le retour dexprience.
La recherche en support lanalyse de sret a essentiellement
pour rle de dvelopper, amliorer ou complter les moyens (bases
de donnes exprimentales, critres techniques (*), outils de calcul,
dispositifs de tests ou autres) permettant de prvoir et danalyser
les situations hypothtiques, ainsi que dvaluer la fiabilit et lefficacit des dispositions prventives et palliatives correspondantes,
quand le retour dexprience, ltat des connaissances ou les
moyens disponibles sont insuffisants.
(*) Exemples de critres techniques dfinis en 1973 pour les consquences maximales
admissibles de laccident de perte de rfrigrant primaire des racteurs eau sous
pression :
la temprature au point le plus chaud des gaines doit rester infrieure 2 200 F
(1 204 oC) ;
le taux doxydation des gaines doit rester en tout point infrieur 17 % de lpaisseur (pour viter la fragilisation des crayons qui pourraient se rompre au remouillage) ;
le taux moyen doxydation du zirconium du cur doit tre infrieur 1 % (pour
limiter la quantit dhydrogne produit) ;
le cur doit garder une gomtrie permettant son refroidissement.

1.1.2 Produits de la recherche


En gnral, les hypothses et valuations de dossiers de sret
soumis expertise sont censes tre pessimistes (ou conservatives ),
cest--dire incluant des marges de scurit par rapport des vnements non dsirs. Ce conservatisme est souvent dict par la difficult de dmontrer de faon irrfutable que des hypothses moins

contraignantes seraient acceptables. Il se fonde quelquefois sur des


donnes et modles de calcul simplifis et sur des conditions dapplication censs garantir le conservatisme des rsultats.
Les donnes et codes de ce type sont qualifis de conservatifs,
par opposition ralistes ou de meilleure estimation possible :
La plupart des recherches en support lanalyse de sret, lors du
lancement des programmes lectronuclaires, ont t suscites
par le besoin de vrifier et quantifier les marges de scurit supposes procures par la dmarche de dimensionnement conservative (recherche dite confirmatoire ).
Pour cette quantification, il faut disposer de donnes exprimentales et doutils de calcul ralistes valids (*), ayant fait eux-mmes
lobjet dune valuation dincertitude. De faon gnrale, lapprciation correcte des paramtres importants pour la sret est
conditionne par le niveau de ralisme des moyens dvaluation et
par la connaissance des incertitudes associes.
(*) Selon une terminologie gnralement admise, valids signifie la fois qualifis sur
expriences analytiques, vrifis sur expriences intgrales et valus sur la base de
lensemble des donnes disponibles ( 1.2.4).

La recherche en support lanalyse de sret vise produire des


bases de connaissances exprimentales contrles et des outils de
calcul valids dits de meilleure estimation possible (ou ralistes par
opposition conservatifs ), accompagns dune valuation dincertitude des rsultats.
Au stade de lapplication de ces outils en analyse de sret, des
marges de scurit appropries peuvent tre introduites en connaissance de cause, sur la base des dossiers dvaluation des codes et
en fonction des cas traits, notamment en adoptant des donnes et
hypothses pessimistes.
Remarque : les codes de calcul de meilleure estimation possible pour les situations accidentelles sont quelquefois dun maniement lourd car ils traitent de nombreux phnomnes
de faon mcaniste (enchanements de cause effet selon des lois gnrales explicites).
Une fois valids, ils peuvent constituer des outils de rfrence pour vrifier des outils plus
simples conus pour un maniement plus ais : par exemple, le code Shhrazade, utilisable en centre de crise [6] pour calculer rapidement le dlai de dnoyage du cur dun
racteur REP, a t vrifi laide du code raliste de rfrence Cathare ( 1.2.4). Il en est de
mme du code Cathare-Simu driv de Cathare pour des utilisations en temps acclr
dans le simulateur SIPA (SImulation des situations Post-Accidentelles) [15].

1.2 Mthodes de recherche


Les mthodes de recherche dpendent des besoins de lanalyse
de sret et de leur urgence, de ltat des connaissances, des
objectifs techniques spcifis, de la logique densemble des programmes, des installations exprimentales disponibles, du cot
des diverses options, etc. On indique ci-aprs les dmarches les
plus usites.

1.2.1 Exploration des phnomnes


Cette dmarche consiste effectuer des essais pour identifier et
comprendre les phnomnes dans un domaine peu connu, gnralement mis en vidence par le retour dexprience (incidents ou
accidents) et pour prparer des tudes ultrieures plus approfondies.
Les essais sont conus au dpart comme aussi reprsentatifs que
possible de scnarios donns pour assurer la manifestation, dans
le dispositif exprimental utilis, des phnomnes et paramtres
importants pour la sret.
Ce fut par exemple la dmarche adopte la suite de laccident
de Three Mile Island pour tudier les consquences dune perte de
rfrigrant avec dfaillance totale du refroidissement de secours,
car la dgradation et la fusion dun cur de racteur de puissance
taient lpoque des phnomnes inconnus [essais Severe Fuel
Damage dans le racteur exprimental amricain PBF (Power Burst
Facility ) et programme Phbus CSD ( 3.2)].

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1.2.2 Balayage exprimental et corrlations


Cette mthode a pour but de mesurer la rponse dun systme
ou dun composant des sollicitations dfinies dans un domaine
donn, en faisant varier systmatiquement les paramtres pouvant
avoir une influence sur cette rponse. Elle peut exiger un nombre
important dessais, mais aussi conduire rapidement des rsultats
utilisables en analyse de sret. Elle fournit des corrlations dont
la transposition ou lextrapolation hors du domaine dessai est a
priori difficile ou impossible si les lois gnrales et donnes
ncessaires ne sont pas connues.
Cette mthode a t utilise, par exemple, pour caractriser rapidement la rsistance la perforation des enceintes de confinement
en bton par des projectiles durs, moteurs davions par exemple
(figure 1) [7]. Elle est galement utilise pour dterminer leffet du
vieillissement (temprature, irradiation) sur les performances de
cbles en polymres des systmes de protection, afin de dfinir les
tests de qualification exigibles. On peut aussi citer la dmarche
adopte pour les essais de combustibles dans le racteur exprimental japonais NSRR (Nuclear Safety Research Reactor ) pour
dgager des critres dacceptabilit dans le domaine des accidents
de ractivit ( 2.1.5).

1.2.3 Essais de dmonstration ou de qualification


Ces essais sont censs tre reprsentatifs dinstallations et de
cas de figure bien dtermins pour apporter une preuve ou une
vrification directe. Cette qualit de preuve dpend donc de la
reprsentativit qui nest pas toujours assure. Les dfauts de
reprsentativit entranent une difficult de transposition au cas
rel, gnralement diffrent du dispositif exprimental en dernire
analyse. Dans la mesure o linstrumentation est suffisante, ces
essais peuvent cependant tre utiliss dans une dmarche indirecte codes/expriences dcrite ci-aprs, au-del de la dmonstration recherche, ou tre inflchis pour raliser des approches de
type exploration ou balayage.
Par exemple, certains essais Demona dans une maquette denceinte
allemande ont t conus lorigine comme dmonstration de la
rapidit du dpt des arosols radioactifs en cas daccident grave. Ils ont
pu tre aussi utiliss par la suite comme expriences intgrales de la
dmarche indirecte codes/expriences grce la qualit de linstrumentation mise en place. En revanche, plusieurs essais de
combustion/dflagration dhydrogne ( 2.1.8) dans une maquette
denceinte au Nevada (tats-Unis) nont pas pu tre utiliss pour tirer
des enseignements de porte gnrale.
Ce type dessais est utilisable pour la qualification de composants ou de systmes importants pour la sret sils sont la rplique exacte de ceux prvus dans les installations relles. Cest par
exemple le cas de la qualification aux sollicitations sismiques de
pompes primaires ou darmoires lectriques [34], que lon peut
obtenir en utilisant des tables vibrantes, ou encore de la qualification des emballages de transport lgard des critres adopts
pour les chutes, collisions, etc. Pour les automatismes de protection, on peut aussi concevoir la ralisation de bancs de test des
logiciels, permettant de simuler informatiquement la fois les sollicitations possibles et lenvironnement des systmes ( 2.1.4).
Le rle de la recherche exprimentale en support lanalyse de
sret est plutt, dans ces diffrents cas, de dterminer les conditions gnrales requises pour les tests de qualification plutt que
deffectuer la qualification elle-mme.

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Figure 1 Essais de tirs sur dalle de bton arm :


formule de perforation de murs denceinte de confinement

1.2.4 Dmarche indirecte codes de calcul


ralistes/expriences
Cette dmarche bien connue a pour objectif dexpliciter les lois
gnrales des phnomnes dans un domaine dapplication assez
large, pour la meilleure estimation possible de lvolution et des
consquences de tous les incidents et accidents de type dfini, en
fonction de donnes initiales et de conditions aux limites variables.
Elle se fonde sur les constats suivants :
les accidents ou vnements viss ne peuvent pas, sauf exception, tre tudis dans des installations relles et lchelle 1 ;
les essais raliss sur des installations exprimentales ne sont
jamais, pour la plupart, parfaitement reprsentatifs des accidents
susceptibles de survenir dans une installation nuclaire relle. Une
transposition par le calcul est ncessaire pour passer des conditions
exprimentales aux dimensions et autres conditions de linstallation
relle.
Il importe donc de bien comprendre les phnomnes physiques
mis en jeu pour les modliser sous forme mathmatique, de
combiner les modles et de calculer (ou simuler) avec des donnes
appropries, partir dun tat initial normal suppos connu, lvolution du processus selon les scnarios retenus. En pratique, les
modles mathmatiques des phnomnes individuels sont assembls et coupls dans des codes de calcul informatique indispensables
pour traiter les situations complexes. Le domaine dapplications du
code Cathare, par exemple [9], comprend lensemble des situations
normales, incidentelles et accidentelles du systme de refroidissement du cur des racteurs eau, lvacuation de la chaleur hors
du circuit primaire et les interfaces avec les autres systmes. Un logiciel issu du code Cathare est aujourdhui utilis dans le simulateur
dtudes et de formation SIPA (figure 2) [15].
Les qualits requises des outils dvaluation ralistes imposent
que ceux-ci soient qualifis sur rsultats dexpriences analytiques,
puis vrifis et valus sur la base dexpriences analytiques, puis
vrifis et valus sur la base dexpriences intgrales (ou globales)
elles-mmes qualifies. Le problme de cette dmarche indirecte
est doptimiser le bouclage entre modles thoriques, codes
(assemblages et couplages de modles et de bases de donnes),
expriences analytiques et expriences globales. Au terme de cette
dmarche, la livraison de codes aux utilisateurs doit tre accompagne dune valuation qualitative du code et si possible dune quantification des incertitudes des rsultats dapplications [14].

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Figure 2 Vue dun cran pdagogique du simulateur SIPA (EDF-CEA) reprsentant la cuve du racteur
aprs une rupture de tuyauterie vapeur cumule avec la perte de leau de refroidissement

Les expriences analytiques (et/ou effets spars) sont conues


la fois pour tudier et quantifier des phnomnes individuels identifis et pour qualifier terme les modles mathmatiques individuels et les codes dans lesquels ces modles sont intgrs (figure 3).
Une srie dexpriences analytiques diffrentes chelles peut
contribuer la rsolution des problmes de transposition dchelle.
La grille dexpriences analytiques propose par un groupe de travail
de lOCDE/CSIN [11] pour qualifier les codes daccidents de refroidissement des racteurs eau comprend 67 phnomnes tudis
dans 187 expriences de plusieurs pays.
Les expriences intgrales ou globales sont conues comme
approches de reprsentativit globale dinstallations relles dans
des dispositifs exprimentaux, pour des types de scnarios dtermins. Contrairement aux expriences analytiques, elles visent
intgrer au maximum les phnomnes significatifs attendus. Leur
objectif gnral dans la dmarche codes/expriences est de sassurer du couplage correct des modles lmentaires (cohrence du
code dans son ensemble), de vrifier quaucun phnomne important na t omis dans la modlisation et finalement de tester les
codes dans des situations dapplication aux cas danalyse de
sret [13]. La conception de ces expriences intgrales rsulte en
gnral dune optimisation cot-bnfice. Celle-ci porte notamment sur lchelle de simulation des phnomnes et peut conduire
favoriser la reprsentativit pour certains au dtriment des
autres, limportant tant de matriser par le calcul des distorsions
rsultantes. Par exemple, pour la boucle-systme Bethsy (figure 4),
destine ltude thermohydraulique des incidents et accidents
pouvant affecter le refroidissement du cur des racteurs eau,
on a choisi de reprsenter le circuit primaire dun REP 900 MW
lchelle 1 en hauteur pour favoriser les phnomnes o leffet de

gravit est dominant (convection naturelle) et lchelle 1/100 pour


la puissance et le volume, car on se limite aux situations considres pour la gestion des incidents par les oprateurs, plusieurs
minutes aprs larrt du racteur provoqu par les automatismes
de scurit [12].
valuation des codes : lvaluation se fait sur la base de comparaisons codes/expriences dans le cadre du bouclage voqu
ci-dessus (expriences analytiques pour qualifier le code pour un
phnomne physique donn, ou expriences intgrales pour vrification globale sur un scnario accidentel type). Les problmes standards quelquefois proposs plusieurs participants permettent de
jauger les capacits des codes et leffet utilisateur [17]. Dans la
mesure du possible, lvaluation qualitative doit tre accompagne
dune quantification des incertitudes.
Incertitudes : la quantification des incertitudes est partie
intgrante de la validation. En dpit des progrs accomplis par la
recherche depuis une trentaine dannes, lexprience montre que,
dans plusieurs domaines importants pour la sret, il subsiste des
incertitudes notables sur les rsultats des calculs prvisionnels : on
constate des carts variables selon les codes, les utilisateurs et le cas
tudi, entre les rsultats dexpriences calculs dune part et obtenus dautre part. Il en est ainsi par exemple en thermohydraulique
des racteurs eau et pour la prvision du comportement des produits de fission. Ces incertitudes sont dues essentiellement la
complexit des phnomnes mis en jeu et de ce fait la difficult de
lexprimentation et de la modlisation. Des travaux se poursuivent
pour caractriser et quantifier ces incertitudes dans divers domaines
[16] [18] [19].

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Incertitudes des rsultats des codes de calcul


Les incertitudes sont classables en deux catgories :
les incertitudes de base des codes : les phnomnes physiques tant dcrits par des quations de bilan, la modlisation
implique des simplifications qui gnrent une incertitude de
modle physique. Les incertitudes de corrlations proviennent
des limites inhrentes aux expriences analytiques ou effets
spars qui ne permettent datteindre que des conditions globales et non les conditions locales microscopiques. Sy ajoutent
les incertitudes de modle numrique de rsolution des quations. De mme, la schmatisation des installations (sous forme
de botes) gnre une incertitude de systme ;
les incertitudes induites par le scnario calcul : aux incertitudes de donnes, dues la fluctuation des paramtres dans
un tat initial donn, sajoutent celles des erreurs de mesure.
Par ailleurs, les corrlations tant issues dexpriences petite
chelle, lextrapolation lchelle dinstallation relle comporte
une part dincertitude due leffet dchelle ou dextrapolation
(les caractristiques des phnomnes ne sont pas forcment
identiques toutes les chelles, par exemple pour les types
dcoulement en thermohydraulique). Enfin, un accident tant
gnralement subdivisable en priodes successives selon les
phnomnes physiques prdominants, lerreur sur ltat de
linstallation la fin dune priode donne se propage dans les
priodes suivantes, do une incertitude de propagation croissante au cours du temps, qui peut devenir trs importante dans
les transitoires de longue dure.

1.2.5 Conclusion
Dans la pratique, les programmes de recherche sur un thme
donn sont une combinaison volutive de plusieurs des dmarches
indiques ci-avant : essais exploratoires ou dmonstratifs lorigine,
peu peu intgrs dans une dmarche indirecte, expriences
vocation intgrale progressivement menes comme des essais
analytiques ou, linverse, extensions progressives dexpriences
analytiques sous forme dexpriences de type intgral, etc.
On constate aujourdhui que la dmarche exprimentale indirecte
associe au dveloppement de codes de calcul ralistes valids sest
progressivement dveloppe au dtriment des expriences dites de
dmonstration et du simple balayage exprimental, en particulier
pour ltude des situations accidentelles hypothtiques.

Figure 3 Expriences analytiques et/ou effets spars pour la qualification des modles physiques du code Cathare (F)

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(0)
Les enseignements tirs des accidents de Three Mile Island et de
Tchernobyl, la volont de se prparer affronter des situations de
crise, les incidents dus au facteur humain ou des erreurs de
conception ou de ralisation, ont t jusquici le moteur principal
de la recherche. Actuellement, on constate que les risques lis au
vieillissement du parc de centrales existantes et les projets de
futurs racteurs ont un impact croissant sur la dfinition des programmes. Les acquis et orientations de recherche sont rsums
ci-aprs pour chaque thme gnral aprs rappel des objectifs de
sret [20] [21].

2.1.1 Intgrit des composants et des structures

Figure 4 Vue gnrale de la boucle exprimentale Bethsy


(CEA-Grenoble)

2. Programmes
Sont rsums ci-aprs sous forme de tableaux, successivement
pour les racteurs eau sous pression ( 2.1), les racteurs neutrons rapides ( 2.2) et les autres installations du cycle du combustible ( 2.3), les principaux thmes de recherche en support
lanalyse de sret, avec exemples de moyens exprimentaux et de
codes de calcul produits. On se limitera donc aux filires de racteurs
lectronuclaires existant en France et faisant actuellement lobjet
dtudes de dveloppement ou dvolution. Dans chaque cas, un
bilan sommaire des acquis sera dress et des orientations possibles
de recherche seront indiques en termes dobjectifs.
Il faut garder lesprit que les thmes particuliers voluent en
fonction des priorits de lanalyse, des connaissances progressivement acquises, du retour dexprience et, plus gnralement, du
contexte de dveloppement et dexploitation du parc lectronuclaire et des installations du cycle du combustible, mais que lon
constate une certaine prennit des thmes et objectifs gnraux.
Les programmes exprimentaux raliss depuis 20 ans dans le
racteur exprimental Phbus ( 3) illustrent le caractre volutif et
progressif des recherches de sret.

Lobjectif gnral est de sassurer que lintgrit fonctionnelle des


systmes et composants associs, telle que prvue pour les conditions normales et accidentelles, est obtenue pendant toute la dure
de vie des installations. La recherche exprimentale a contribu de
faon dterminante laccroissement des connaissances et au
dveloppement des outils de calcul. Ceux-ci sont applicables par
exemple aux composants et structures mtalliques et aux enceintes
en bton, y compris pour calculer leur rponse aux sollicitations sismiques (figure 5) [26] [30] [34]. Des progrs ont t sensibles
notamment sur la fragilisation des matriaux de cuve et des structures internes par irradiation [22] [23] [24], sur le vieillissement des
matriaux non mtalliques comme les polymres des cbles lectriques et les peintures [27], sur lefficacit des contrles non
destructifs [28] [29], etc.
Actuellement, lexprience montre que chaque anomalie constate (dfauts sur tubes de gnrateurs de vapeur et traverses de
cuve, fissures affectant le circuit secondaire, par exemple) constitue
un cas despce. Ce fait et le vieillissement en gnral (y compris
des enceintes en bton) entranent la poursuite des investigations
qui devraient tirer parti de lexamen des matriels et des structures
des installations dclasses. Le besoin de statuer sur la possibilit
de maintien en service dinstallations qui montreraient des signes
daffaiblissement suscite de nouveaux programmes visant lamlioration et lvaluation des mthodes de contrle non destructif (performances et fiabilit).

2.1.2 Sismes de rfrence


Les sismes sont lune des agressions prendre en compte dans
la conception des installations nuclaires car ils peuvent affecter
simultanment tous les systmes importants pour la sret. Il
subsiste des incertitudes dans ce domaine, bien que la recherche
ait permis de dmontrer lexistence de marges de scurit importantes dans la plupart des cas par rapport aux sismes qui seraient
susceptibles daffecter les fonctions de scurit. En sismologie, les
efforts visent augmenter les bases de donnes et amliorer la
mthode pour caractriser les mouvements hypothtiques prendre
en compte sur des sites donns. Les donnes macrosismiques historiques sont collectes et des cartes sismotectoniques sont tablies.
Par ailleurs, les mouvements forts qui surviennent et leurs rpliques
sont enregistrs chaque fois que possible dans les zones affectes
pour valider les corrlations de calcul des spectres de rponse
en frquence applicables sur un site donn [31] [32].

2.1 Racteurs eau sous pression (REP)


2.1.3 Facteur humain
Les thmes de recherche dans ce secteur sont regroups en deux
ensembles :
prvention et consquences des accidents conventionnels ;
ces accidents sont inclus dans les bases de dimensionnement
actuelles, cest--dire que leurs consquences seraient a priori
minimises par les dispositions constructives ad hoc (tableau 1) ;
prise en compte et gestion des accidents graves (tableau 2).

Lobjectif gnral est une plus grande comprhension et une meilleure prise en compte du facteur humain dans lapprciation de la
conception, de la ralisation et de lexploitation des installations. Les
tudes et recherches ont t particulirement axes sur :
la conduite en fonctionnement normal, lorganisation et la gestion des oprations de maintenance ;

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Tableau 1 REP : prvention et consquences des accidents conventionnels


Thmes et objectifs
gnraux

Thmes et objectifs particuliers

Moyens exprimentaux
et programmes (1)

Codes de calcul (1)

volution de dfauts, mcanique de la


rupture, fatigue, fuite avant rupture,
essais sur composants avec dfauts,
effets mcaniques (dpressurisation,
vibrations, etc.), fragilisation par
irradiation ou corrosion.

Laboratoires dessais mcaniques


(ex : programme international IPIRG),
racteurs dirradiation, boucles sous
contrle chimique.

Contrle non destructif (efficacit).

Banc dessais chelle 1


(laboratoire LPM, Stuttgart).

Enceintes en bton (rsistance aux


projectiles avions ou autres, aux ondes
de choc ; fuites).

Bancs de tir (projectiles, explosions),


maquettes denceintes
ou de traverses.

Vieillissement de composants
et de matriaux (cuve, joints, cbles,
peintures, bton, etc.).

Fours de vieillissement, irradiateurs.

Gnie parasismique, interaction solfondations (dveloppement et


validation de codes).

Tables vibrantes, interaction solfondations, stations in situ


(ex : programme international Hualien,
Tawan).

Sismes de rfrence

Sismologie : sismotectonique,
collecte de donnes historiques et de
mouvements forts actuels.

Stations sismologiques, forages


instruments.

Facteur humain

Sret des arrts de tranche


(maintenance, organisation), quilibre
oprateurs-automatismes, relations
comptences-formations-procdures.

Enqutes de terrain, simulateurs


dtudes, simulateurs pleine
chelle de formation doprateurs.
Stations de travail.

Test des logiciels de scurit

Dveloppement doutils de test par


simulation/ateliers logiciels : analyse
des fonctions, de la programmation,
gnration des jeux de test,
simulation de lenvironnement, etc.

Outil Ost (F), atelier logiciel


Atlas (F) : tests de
fonctionnalit, testabilit,
exhaustivit, robustesse,
etc.

Comportement du combustible neuf


ou irradi en cas dexcursion
de puissance (rupture de gaine,
dispersion du combustible : critres).

Expriences analytiques hors pile ,


expriences en pile : racteurs NSRR
(J), Cabri (F).

Codes Scanair, Tosurep (F).

Accidents de ractivit

Petites et grosses brches et autres


transitoires, efficacit du
refroidissement de secours et des
procdures dintervention,
comportement du combustible dans
ces cas complexes (dveloppement de
codes qualifis
et valuation des incertitudes).

Expriences analytiques en
thermohydraulique double
phase ( 1.2.4), expriences intgrales
(thermohydraulique et combustible)
( 1.2.4 et 3.1).

Codes dits ralistes :


Cathare (F), Relap et Trac
(USA), Athlet (RFA), etc.
Simulateurs SIPA (F).

Intgrit des composants


et structures

Incidents et accidents
de refroidissement du cur

Castem 2000 (F)


(mcanique des structures
1, 2 ou 3 D, coques,
poutres, etc.), Trio (F)
(mcanique des fluides
et thermique 1, 2 ou 3 D).

Castem 2000 (fonctions


de Green/sol, spectres
synthtiques).

IPIRG : International Piping Integrity Research Program.


NSRR : Nuclear Safety Research Reactor.
(1) Les programmes et codes de calcul cits sont donns titre dexemple.

les situations accidentelles pour lesquelles il convient de


dvelopper des mthodes danalyse particulires puisque ltude
des cas rels nest pas envisageable ;
la conception des automatisations et linterface hommemachine [35] [36] [37].
On peut penser que les tudes et recherches continueront se
dvelopper dans les directions indiques en utilisant une mthodologie aussi rigoureuse que dans le domaine technique, en tenant
compte des aspects ngatifs mais aussi positifs du facteur humain
et des ralits de terrain, en faisant un large appel plusieurs disciplines comme la psychologie et la sociologie du travail, lergonomie, etc.

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2.1.4 Test des logiciels de scurit


Lvaluation des logiciels utiliss dans les systmes de protection
programms ncessite des outils informatiss pour vrifier la cohrence entre caractristiques fonctionnelles et structurelles de ces systmes, dune part, exigences fonctionnelles et rgles dexploitation,
dautre part. La recherche de sret a produit des outils de simulation
et de test permettant lanalyse dynamique de ces logiciels [38] [39].
Il reste tendre leur champ dapplication et surtout faciliter
leur mise en uvre en mettant profit les progrs de linformatique pour la gnration automatique des environnements et des
jeux dessais, les analyses globales des codes sources, les analyses
dynamiques plus cibles, ladaptation des analyses de qualit utilises avec succs dans larmement et laviation, etc.

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Tableau 2 REP : prise en compte et gestion des accidents graves


Thmes et objectifs
gnraux

Dgradation/fusion du cur

Thmes et objectifs particuliers


Thermique et dgradation du cur en
cas de perte totale de refroidissement,
formation/relocalisation/progression
du corium (cur + matriaux fondus)
et conditions de perce de cuve.

Moyens exprimentaux
et programmes (1)

Code de calcul (1)

Expriences analytiques pour la phase


initiale, expriences semi-intgrales
dans les racteurs exprimentaux
Phbus (F), Loft, PBF, ACRR (USA),
NRU (Canada), NSRR (J) et essais hors
pile Cora (RFA) + examens TMI.

Icare, Vulcain (F), Ester


(CEE), SCDAP (USA).

Risque dexplosion dhydrogne (production, rpartition, combustion, transition dflagration-dtonation, effets


sur les structures, mitigation par igniteurs, recombineurs et inertage, etc.).

Expriences analytiques, expriences


grande chelle de rpartition dans
des enceintes de quelques m 3
11 000 m 3 (RFA, J, Canada, etc.) et de
combustion (id + Russie).

HMS (USA).

chauffement direct par jection du


corium sous pression (cas de fusion de
cur sous pression leve ).

Maquettes denceintes 1/6 et 1/10 (Sandia) et 1/40 (Argonne) (USA).

Melcor (USA).

Interaction nergtique corium-eau


(explosion vapeur ) : prmlange,
fragmentation, propagation, nergie
mcanique.

Expriences analytiques, billes surchauffes dans leau (F, RFA), jets de


matriaux simulants, essais avec
matriaux rels (Ispra, USA).

MC3D (prmlange, F),


Plexus (effet mcanique
3D, F).

Augmentation lente de pression


interne (vapeurs deau et des gaz).

Maquettes [ex. : maquette Sandia 1/6


(USA)].

Contain (USA).

Corium hors cuve : talement, refroidissement, rosion du radier, mission


de gaz/arosols.

Wetcor (Sandia, USA), programmes


internationaux Ace-Mace (EPRI, USA).
rosion : Beta (RFA).
talement du corium (simulants) (F).

Wechsl (RFA, F), Corcon


(USA), Meltspread (USA),
Wetcor/Wetmet
(USA),
Percola (F).

Autres dfaillances du circuit primaire.

Sauvegarde du confinement

Fuites du confinement : valuation,


dtection en ligne .

Rejets radioactifs

Systme expert Alibaba (F).

Combustible et corium : contenu initial et taux de relchement des produits de fission (PF), matriaux de
barres de contrle et autres.

Expriences analytiques : fours avec


dispositifs de recueil (impacteurs,
filtres, etc.) et de mesure (spectromtrie, impacteurs), en cellule blinde
pour PF rels.

Comportement, formes chimiques et


rtention des PF arosols et vapeurs (l,
Cs, Te, Ru, etc.) dans le circuit primaire
et dans lenceinte de confinement,
dpts et rmissions.
Pigeage des PF dans leau (piscines)
et par aspersion.
Rpartition des PF dans le temps :
atmosphre de lenceinte, puisards,
parois, etc.

Chimie de liode : irradiateurs (radiolyse).


Fours, enceintes et systmes de tuyauteries zones thermostates et instrumentes pour physique et pigeage
des arosols : filtres, piscines, aspersion, avec gnrateurs darosols.
Expriences hors pile grande chelle
avec simulants de PF : Marviken, Lace,
Demona.

Rtention des PF dans les voies de fuite


et bipasses possibles du confinement
(rupture de tubes de gnrateurs de
vapeur), etc.

Expriences intgrales en pile (PF


rels) : PBF, Loft FP (USA), Step (Treat,
Canada), NRU (Canada), Phbus PF
(F).

Corsor (USA).
Systme de codes Escadre
(F).

EPRI : Electric Power Research Institute.


NRU : National Research Universal.
NSRR : Nuclear Safety Research Reactor.
PBF : Power Burst Facility.
(1) Les programmes et codes de calcul cits sont donns titre dexemple.

2.1.5 Accidents de ractivit


Lvaluation probabiliste de sret effectue pour les racteurs
eau sous pression et laccident de Tchernobyl ont attir lattention
sur les accidents de ractivit susceptibles de produire de brves
et fortes impulsions ou excursions de puissance. De telles excursions
seraient limites par les caractristiques neutroniques inhrentes
ce type de racteurs (effet Doppler et autres effets de contreraction), mais elles pourraient en cas de dpassement dun certain

seuil dnergie dgage par unit de masse du combustible provoquer la dispersion de la matire fondue ou surchauffe dans le rfrigrant, avec risque dinteraction nergtique [40] et [41].
Les critres de sret actuels imposent que ce seuil ne puisse tre
atteint ; sa valeur est connue exprimentalement pour les combustibles neufs ou pour les taux dirradiation moyens mais non pour
les taux de combustion levs. Les projets actuels daugmentation
de taux de combustion ont de ce fait suscit des programmes exprimentaux actuellement en cours dans le racteur japonais NSRR
(approche par balayage) et dans la boucle en sodium du racteur

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mentales et des codes de calcul ralistes en thermohydraulique ;


ceux-ci sont irremplaables pour lanalyse de sret : ils ont dj
prouv leur capacit prdire qualitativement et souvent quantitativement les principaux phnomnes accidentels. Ils permettent
dvaluer de faon convenable lefficacit des systmes de
refroidissement de secours et les procdures de gestion des
incidents et accidents (lignes de dfenses pour viter la dgnrescence de ceux-ci en accidents graves). Il subsiste cependant des
difficults, en particulier pour le calcul des accidents par grosses
brches ( 1.2.4).
Une amlioration de certains modles pourrait tre obtenue
au prix dun effort limit (expriences analytiques dimportance
moyenne) mais, au-del, un consensus se dgage pour estimer
quune rduction significative des incertitudes exigerait une
approche exprimentale et thorique nouvelle, donc un effort de trs
longue haleine, disproportionn par rapport au bnfice attendu.
Priorit est donc donne la mise en tat oprationnel et
lvaluation des codes existants pour les besoins de lanalyse de
sret, par rapport aux nouveaux dveloppements. Cette valuation
devrait comporter la quantification des incertitudes, entreprise
relativement complexe en raison de la diversit des sources dincertitudes ( 1.2.4).

2.1.7 Dgradation/fusion du cur


et progression du corium

Figure 5 Installation dessais Tamaris (CEA-Saclay) :


tude de la rponse de composants et structures (pompes primaires,
armoires lectriques, etc.) des sollicitations sismiques

Cabri (approche plus analytique). Dans les deux cas, les configurations exprimentales ne sont pas compltement reprsentatives
des cas rels, mais elles fournissent des donnes utilisables pour
une dmarche indirecte codes/expriences. Cela est notamment le
cas du programme Cabri-REP qui accompagne la validation du code
Scanair pour llaboration de critres techniques [42].
Laugmentation du taux de combustion, enjeu conomique important, et les premiers rsultats exprimentaux obtenus (sensibilit
particulire du combustible trs irradi aux excursions de puissance)
laissent prsager une accentuation des investigations pour dterminer lvolution du seuil dnergie entranant la dispersion en fonction du taux dirradiation. Lapproche indirecte codes/expriences
parat la plus approprie pour valider de nouveaux critres techniques. Elle devra comprendre des essais analytiques hors pile (thermohydraulique et mcanique) et des essais de type intgral dans
des conditions thermohydrauliques plus reprsentatives des REP
que les expriences actuelles.

Les phnomnes tudis rsultent de la dgnrescence possible


des incidents et accidents conventionnels avec dfaillance partielle
ou totale de la fonction de refroidissement (non-vacuation de la
puissance rsiduelle aprs larrt du racteur), donc dgradation et
fusion du cur. Des donnes importantes ont t acquises sur la
phase initiale dun tel accident, grce des essais analytiques et surtout grce aux essais en pile. Le code franais Icare qui dcrit cette
phase est en grande partie qualifi sur ces bases [44]. Les phases
intermdiaire et terminale de progression des dbris et matires fondues (corium) jusquau fond de cuve, au contraire, ont t moins
tudies exprimentalement, mais des enseignements ont pu tre
tirs de laccident de Three Mile Island : les examens post-mortem
ont permis de se faire une ide des types de dbris et de leur localisation (figure 6) ainsi que des dfaillances potentielles possibles
du fond de cuve, par pntration locale ou par fluage local et global,
en fonction des caractristiques des dbris et du fond de cuve [45].
Les connaissances et outils actuels sur les phases intermdiaire
et terminale de la progression dun corium en cuve ne sont pas suffisants pour fonder des procdures dintervention ou de nouveaux
concepts qui permettraient dviter ou de retarder de faon certaine
la dfaillance de cuve ; on doit donc se contenter dhypothses enveloppes conservatives. Les modlisations venir pourront utiliser des
expriences analytiques avec simulants de corium (coulements,
gels, formation de poches ou bains fondus, formation et rupture de
crotes, renoyage de lits de dbris, comportement des structures
internes, etc.), mais lobtention de codes valids, capables de traiter
de faon raliste tous les cas de figure possibles de relocalisation
et de progression des dbris du cur en cuve, ne peut pas tre un
objectif court terme. Des projets exprimentaux comme Rasplav
(OCDE/Institut Kurtchatov de Russie) ou Corvis (Institut Paul
Scherrer, Suisse) devraient nanmoins permettre de prciser les
types de rupture de cuve, ceux-ci pouvant avoir des rpercussions
sur lintgrit du confinement.

2.1.6 Incidents et accidents de refroidissement


du cur

2.1.8 Sauvegarde du confinement

Le refroidissement du cur et lvacuation de la chaleur sont des


fonctions essentielles, mme larrt, puisque leur dfaillance peut
entraner la destruction et la fusion du combustible, comme lors de
laccident de Three Mile Island, donc le relchement des produits
de fission. La recherche a produit des bases de donnes expri-

Cet objectif de recherche est dterminant, tant pour les racteurs


actuels que pour les racteurs futurs, car lintgrit du confinement
au sens large est par dfinition lassurance que les rejets radioactifs dans lenvironnement pourraient tre supprims, quelques
fuites acceptables prs, y compris dans les cas daccidents graves.

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Figure 6 Estimation schmatique de ltat final du cur de TMI 2


aprs laccident grave de 1979

La recherche doit aider comprendre et quantifier les diffrents


risques dagression physique, les parades ou dispositions prventives envisageables et la rponse correspondante des structures de
confinement existantes ou prvues, pour lvaluation des procdures dintervention-mitigation sur les racteurs existants et pour
la conception des racteurs futurs (figure 7) [46].
Des codes ont t dvelopps et en grande partie valids pour
calculer les conditions de tenue ultime en cas de monte progressive
de la pression interne ou, lextrme, de dtonation de mlanges
gazeux combustibles hydrogns (en cas daccident grave, loxydation des mtaux, la radiolyse de leau, la dcomposition du bton
gnrent de lhydrogne). Des outils de calcul de composition, distribution spatiale (figure 7b ) et dtonation de ces mlanges inflammables ont t dvelopps mais ne sont pas compltement qualifis
[47] [48] [49]. Des expriences (Beta en Allemagne, par exemple) ont
permis de qualifier partiellement les codes de calcul dcrivant lrosion des radiers en bton par le corium aprs traverse de cuve
(Wechsl, Corcon) [50], mais il na pas encore pu tre vrifi exprimentalement sil est possible dviter le percement dun radier en
refroidissant le corium par talement et/ou noyage (exprience Mace
en prparation par lEPRI aux tats-Unis).
Lchauffement direct de latmosphre de lenceinte, en cas djection des dbris de cur trs haute temprature travers une brche
en fond de cuve, est considr comme le risque majeur de perte
dintgrit de lenceinte de certains types de racteurs eau en cas
de fusion du cur dans un circuit primaire sous pression, en raison
de la rapidit du transfert thermique initial et de loxydation exothermique des particules mtalliques jectes [46]. Des essais exploratoires de type intgral ont t raliss aux tats-Unis sur des
maquettes au 1/6 et 1/10 (Sandia) et au 1/40 (Argonne) mais la mise
au point dune mthodologie codes/expriences de type classique
avec expriences analytiques na pas encore abouti [51].

Figure 7 Sauvegarde du confinement : risques tudis

Le risque de perte dintgrit du confinement par explosion de


vapeur est gnralement considr comme minime, mais sa
quantification prcise reste raliser. Ce phnomne peut tre
gnr en cuve ou hors cuve, par mlange et interaction thermique
deau avec des matriaux de cur haute temprature. Des travaux
se poursuivent pour modliser la phase de prmlange, la fragmentation grossire puis fine des dbris, linitiation ventuelle et la
propagation de lexplosion et les effets mcaniques sur les
structures [52].

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La sauvegarde du confinement reste un objectif majeur de


recherche tant pour les racteurs existants (dispositions pour mitigation des accidents graves) que pour les racteurs du futur (bases
de conception des enceintes qui devront supporter les situations
lies aux accidents graves dont la probabilit ne peut tre rendue
ngligeable par des dispositions constructives). On peut sattendre
des activits intensifies lavenir sur trois thmes :
risque dexplosion dhydrogne et sa mitigation (recombineurs, igniteurs, inertage, etc.) avec la ncessit daboutir paralllement des codes de rpartition spatiale des mlanges gazeux
hydrogns ainsi qu des critres de transition dflagrationdtonation valids sur des bases exprimentales solides ;
possibilit de refroidissement dun corium hors cuve qui conditionne le non-percement des radiers en bton : diverses expriences
sont en prparation (talement, rcuprateurs), avec matriaux
simulants et rels. Des codes sont en cours de dveloppement ou
damlioration ;
chauffement direct de latmosphre de lenceinte qui ncessite un approfondissement de lapproche analytique et de la dfinition dexpriences intgrales appropries, avec meilleure prise en
compte des effets dchelle, le but tant daboutir des modles dans
les systmes de codes applicables aux cas racteurs et si possible
des critres dacceptabilit oprationnels .
Les travaux sur lexplosion de vapeur devraient par ailleurs tre
poursuivis.

2.1.9 Rejets radioactifs


Lobjectif gnral est lobtention de donnes et doutils de calcul
pour une valuation raliste du comportement des produits de fission et autres nuclides radioactifs librs par dgradation et fusion
du combustible (accidents graves). Ces produits, mis avec dautres
matriaux non radioactifs par le cur/corium en cuve ou hors cuve,
se propagent sous forme de vapeurs ou darosols dans le circuit
primaire et/ou, travers les brches existantes, dans lenceinte de
confinement. Ils peuvent tre pigs par divers mcanismes sur les
parois et dans les puisards qui recueillent les fluides. Le niveau de
rejet radioactif dans lenvironnement, d aux fuites ou bipasses du
confinement, dpend de lefficacit de ce pigeage pralable lintrieur de linstallation, diffrent pour chaque nuclide et pour chaque
espce concerne. La modlisation requiert donc la connaissance
des lois gnrales de relchement des produits et de comportement
physico-chimique des espces en fonction des conditions thermohydrauliques environnantes.
Des connaissances substantielles ont t acquises par des expriences analytiques hors pile sur le relchement des produits de
fission par le combustible, la physique des arosols, la chimie de
liode, etc. (figure 8) [53] [54].
Liode est dterminant dans lvaluation des effets radiologiques court terme des rejets radioactifs en cas daccident grave
de racteur nuclaire. Son comportement est complexe du fait de
la multiplicit de ses formes et de leurs spcificits. Sa modlisation ncessite des expriences analytiques sur lquilibre des
diffrentes espces volatiles ou particulaires (iode molculaire,
iodures, iodates, etc.), en phase gazeuse ou liquide, en fonction
des conditions rencontres (temprature, pH, radiolyse par le
rayonnement ambiant, prsence dautres nuclides comme
largent ou de surfaces absorbantes, etc.).
Des expriences grande chelle avec produits de fission simuls [57] et des expriences en pile caractre exploratoire ont
port sur certains phnomnes ou sur des parties dinstallations.
Cependant, en raison du nombre lev despces chimiques prsentes et de la complexit des lois rgissant leur comportement,
en particulier pour liode et ses composs, les rsultats obtenus
avec les codes de meilleure estimation possible, par exemple

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12

Escadre (figure 9) [58], sont entachs dincertitudes importantes.


La ncessit dvaluer et de vrifier la capacit de prdiction a
conduit la spcification et la prparation dun programme
dexpriences intgrales dans le cadre de la dmarche indirecte
codes/expriences.
Ce programme international Phbus PF ( 3.3) constitue, avec les
nouvelles expriences analytiques suscites et leffort de modlisation, un arsenal de moyens qui devrait permettre de progresser
dans lvaluation raliste du comportement des produits radioactifs librs en cas de dgradation/fusion du cur et dans celle
des rejets potentiels.
Pour les plans dintervention en situation de crise, des outils dun
maniement plus ais ont t dvelopps ; ils permettent le diagnostic
sur ltat dune installation accidente et le pronostic des rejets
probables en faisant quelquefois usage dinformations transmises
en temps rel : Ssame par exemple, driv du systme Escadre.

2.2 Racteurs neutrons rapides (RNR)


Depuis le dmarrage des grands projets de surrgnrateurs de
dmonstration, les progrs de connaissances ont t significatifs
mais les alas rencontrs dans la construction et lexploitation de
ces racteurs et lvolution de lanalyse de sret ont suscit des
questions nouvelles. Le dveloppement de la filire des fins de
surrgnration de matire fissile est considr actuellement
comme une perspective long terme. La consommation dexcdents
de plutonium et ventuellement dautres radio-isotopes vie longue
apparat en revanche aujourdhui comme une utilisation intressante. La recherche de sret devra sadapter aux volutions, tout
en continuant apporter un soutien lanalyse de sret des racteurs existants tenant compte du retour dexprience. Les thmes
gnraux passs succinctement en revue ci-aprs ont toute chance
de subsister en tant quobjectifs de recherche court et moyen terme
(tableaux 3 et 4) [60].
(0)

2.2.1 Intgrit des composants et des structures


Les enjeux sont le risque de rupture brutale de tuyauteries (en cas
de sisme ou de raction sodium-eau par exemple) ou mme de la
cuve. Lobjectif gnral est la dtermination du niveau et des zones
de contrle priodique adquats en particulier si le risque de rupture
ne se signale pas par des fuites pralables dtectables. Des connaissances importantes ont t acquises sur la propagation des dfauts
(essais sur tubes droits, coudes et joints souds, en France et au
Japon), sur lamorage et la propagation de dfauts en fatigue et
fatigue-fluage et sur le faenage thermique qui est lorigine de
fissures de surface et de fuites rellement constates. Des tudes
de base ont t ralises sur le comportement mcanique des aciers
utiliss dans les RNR qui ont la particularit de fluer de faon importante haute temprature.
Les travaux de ce type devraient tre poursuivis pour pouvoir
statuer avec plus de prcision et de certitude sur les zones o le
concept de fuite avant rupture est applicable (cumul faenage
fatigue oligocyclique fluage, possibilit dapproche locale de
mcanique de la rupture, etc.) et sur lefficacit du contrle non destructif (contrle des tubes de gnrateurs de vapeur par courants
de Foucault par exemple). Le vieillissement des structures internes
pourra ncessiter dapprofondir les connaissances sur la fissuration
par fluage.

2.2.2 Feux de sodium


Lobjectif gnral est la prvention et la mitigation des consquences des feux de sodium. De trs nombreuses expriences de
diffrents types (analytiques, intgrales, de dmonstration, etc.) ont

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Tableau 3 RNR : intgrit des matriels et feux de sodium


Thmes et objectifs
gnraux

Thmes et objectifs particuliers

Moyens exprimentaux
et programmes (1)

Rupture brutale en cas de raction


sodium-eau.

Intgrit des matriels

Codes de calcul (1)


Inca (contraintes)
et Delfine (thermique)
du systme Castem (F)

Faenage thermique.

Machines de choc thermique en air


et sodium.

volution des dfauts en fatiguefluage, rupture en lasto-plastique


daciers austnitiques vieillis, structures internes (flambage).

Machines de fatigue.

Comportement au sisme.

Tables vibrantes (Azale ).

Contrle non destructif de petits


dfauts de cuve.
Feux en nappe, pulvriss et mixtes,
consquences pour le confinement.

Expriences analytiques : enceintes


de quelques m3 ; expriences intgrales : grande chelle [Esmralda
(F) 3 600 m3, Fauna (RFA) 220 m3].

Feuna (feux en nappe)


(RFA).
Pyros (feux mixtes) (F).

Consquences radiologiques de feux


de sodium charg en produits radioactifs (accidents graves).

Cuves et dispositifs de tailles diverses


en zone active (expriences
analytiques).

Arosol A2 et B1 (F).
Pardiseko (RFA).
Aerosim (GB).
ABC-INTG (J).

Feux de sodium

(1) Les programmes et codes de calcul cits sont donns titre dexemple.

Tableau 4 RNR : accidents affectant directement le cur


Thmes et objectifs
gnraux

Accident local de refroidissement (assemblage)

Excursion de puissance
phase primaire

Thmes et objectifs particuliers

Moyens exprimentaux
et programmes (1)

Codes de calcul (1)

Baisse de dbit partielle ou totale


par bouchage en pied, formation
et propagation de bain fondu.

Racteurs Scarabe (F) et BR2 (B/CEE).


Expriences analytiques hors pile,
examens post-mortem : laboratoires
chauds.

Physura-Grappe (F).
Wapiti (bain fondu, F).
Simmer
(USA + divers pays).
Thbes (bains, F).

Thermique du combustible,
mcanismes de rupture, jection
et relocalisation des matriaux, interaction combustible-sodium.

Racteurs Cabri (F), Treat (USA).


Examens post-mortem : laboratoires
chauds, expriences analytiques
en pile : Silne, et hors pile : Corect,
Geyser (F), Faro (CCE).

Tosura, Germinal (F).


Physurac (F).
Frax (GB).
SAS4A
(USA + divers pays).
Euref (CEE).

nergie mcanique et effets sur les


structures.

Plexus (F).

Relocalisation secondaire
des matriaux (recompaction
du cur), effets en ractivit
et excursions secondaires,
nergie mcanique.

Racteurs Cabri et Scarabe.

Simmer
(USA + divers pays).

jection de combustible fondu


(critre), propagation
(aiguilles voisines, etc.),
interaction combustible-sodium
et effets mcaniques.

Racteurs Cabri et Scarabe.

Remonte de barre
intempestive

Physurac, Surfass (F).


MC3D (F), SAS4A (USA).
Simmer (USA).

Outils de crise

Simulateur de fonctionnement,
valuation de rejets.

Simulateur Oasis.

Idem : phase de transition

(1) Les programmes et codes de calcul cits sont donns titre dexemple.

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Figure 8 Programme exprimental en support au dveloppement de codes pour lvaluation du comportement du confinement
et des rejets en cas daccident grave (IPSN)

t ralises dans ce domaine diffrentes chelles. Des codes de


calcul ont t dvelopps pour traiter des feux en nappe, pulvriss
ou mixtes et de leurs consquences thermiques, mcaniques, radiologiques, notamment en cas de contamination du sodium (figure 10)
[61] [62] [63].
Les travaux sont en voie dachvement et pourraient se limiter
la validation et lamlioration des codes par une modlisation
plus raliste des phases transitoires comme ltablissement des
jets de sodium, du rayonnement et du transfert des arosols entre
btiments, et par llaboration de critres techniques simples pour
lanalyse de sret.

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14

2.2.3 Accidents affectant directement le cur


(localement ou globalement)
Lobjectif gnral est la confirmation du bien-fond des bases de
conception du cur, des structures internes et de la cuve en prenant en compte les initiateurs daccidents retenus par lanalyse de
sret, pour le dimensionnement ou hors dimensionnement. Les
programmes exprimentaux extensifs raliss dans les racteurs
Cabri et Treat dune part (excursions de puissance), Scarabe et
BR2 dautre part (bouchages partiels ou totaux ou autres dfauts
de refroidissement) ont t accompagns de nombreuses expriences analytiques et de lexamen approfondi des effets produits
sur les combustibles essays. Les mcanismes de rupture, dispersion, interaction avec le sodium, relocalisation du combustible lors
des excursions de puissance sont en grande partie compris et
modliss pour du combustible vierge et irradi (figure 11). Il en

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Figure 10 Phnomnes intervenant dans les feux de sodium


pris en compte dans le code Pyros II (F)

Figure 9 Systme de codes Escadre (IPSN)

est de mme de la formation de bains fondus et du dbut de leur


propagation en cas de dfaut de refroidissement local (bouchage
total ou partiel) bien que les expriences aient t limites jusquici
au combustible vierge (figure 12) [64] [72].
Un travail important reste faire pour amliorer les outils qui
permettraient de prciser les possibilits de propagation
lensemble du cur dune fusion localise dun ou plusieurs
assemblages. Celle-ci pourrait se produire, par exemple, la suite
dune remonte intempestive de barre provoquant la fusion partielle et ljection du combustible contenu dans des aiguilles affaiblies. Cette propagation serait envisageable de faon plus gnrale
partir de fusion locale ou de nouvelles criticits par recompaction
la suite dune excursion primaire (phase de transition). Bien
entendu, ladoption de nouveaux types de combustibles et les
orientations nouvelles des racteurs de la filire RNR auront toutes
chances de susciter de nouveaux programmes de recherche de
sret, y compris dans les racteurs Cabri et Scarabe.

2.3 Cycle du combustible hors racteurs


Nous aborderons ici les recherches de sret des laboratoires et
usines et des emballages de transport (hors stockage de dchets).
De manire gnrale, les problmes de sret des usines de retrai-

Figure 11 Essai Cabri (RNR) : comportement typique


en fonction du temps dune aiguille combustible soumise une baisse
de dbit de refroidissement suivie dune excursion de puissance

tement, par exemple, se posent en des termes assez diffrents de


ceux des racteurs nuclaires. Les installations du cycle sont marques par la diversit des matires mises en uvre, de leur forme
physico-chimique, des oprations et procds, des problmes de
sret rencontrs. Les matires radioactives sy trouvent sous une
forme trs divise qui se prte leur dispersion dans lenvironnement en cas de dfaillance des confinements. En revanche, pour une
mme usine, elles sont rparties en plusieurs ateliers alors quelles
sont concentres dans les racteurs. Cela tant, les principes de
sret utiliss pour les racteurs se retrouvent dans les installations
du cycle : multiplicit des barrires de confinement, dfense en profondeur. Les problmes de sret rencontrs le plus souvent sont
lis au risque de criticit qui existe dans toutes les installations mettant en uvre des matires fissiles (plusieurs accidents constats),

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aux risques dexplosion (Tcheliabinsk 1957, Tomsk 1993) et au risque


dincendie. La recherche contribue donc lvaluation de ces risques,
confirms par le retour dexprience, mais galement une meilleure valuation des rejets radioactifs qui pourraient se produire
dans divers cas accidentels inclus ou non dans le dimensionnement
des installations. Les acquis et orientations des travaux sont rsums
ci-aprs pour chaque objectif gnral pralablement explicit
(tableau 5) [73].

2.3.1 Incendie
Lobjectif gnral est de complter et daffiner les normes existantes par une approche plus analytique tenant compte des besoins
de la sret nuclaire. Il faut, en effet, valuer limpact des incendies
sur les fonctions de sret, sur le dimensionnement des enceintes
de confinement et sur le risque de dissmination de matires radioactives. Lapproche choisie a t la mthode indirecte codes/expriences. Des essais de laboratoire ont apport des connaissances de
base sur la combustion de divers matriaux, sur les transferts de
contamination (utilisation de traceurs), sur les ventilations, etc. Des
essais chelle moyenne ont t conduits avec du krosne et de
lhuile (possibilits dextinction, rsistance de matriels) [77] [78]
[79]. Des codes multi-foyers, multi-locaux ont t dvelopps, par
exemple le code Flamme [80].
Les tapes suivantes pourraient tre lextension de la qualification
des codes dautres combustibles et surtout leur vrification
densemble sur des expriences intgrales grande chelle ellesmmes multi-foyers et multi-locaux.
Nota : les connaissances acquises et les outils de calcul sur les feux, leur propagation et
leurs consquences trouvent des applications aussi bien dans le domaine des racteurs que
dans celui des installations du cycle du combustible, en particulier pour la ralisation
dtudes probabilistes des accidents de fusion du cur initis ou aggravs par des
incendies.

2.3.2 Emballages de transport


Lobjectif gnral de la recherche sur ce thme se limitait jusquici
la vrification du comportement des emballages selon les rgles
internationales en usage (AIEA) et plus prcisment la vrification
de critres mcaniques, thermiques, de criticit et de radioprotection
[74]. Des connaissances ont t acquises sur les risques de rupture
fragile, sur la tenue en temprature des joints dtanchit, et un
important programme de dmonstration/qualification grande
chelle est en cours sur la tenue au feu des conteneurs dUF6 [75].
Les donnes issues de ces derniers essais sont mises profit pour
la validation des codes de calcul [76]. Un nouveau programme serait
ncessaire si lon voulait valuer de faon raliste les marges de
scurit des systmes de transport existants (emballages et vhicules), dans des cas daccidents ou dagressions non actuellement
pris en compte par les rgles internationales.

2.3.3 Sret-criticit
Les activits concernes par la manipulation de matire fissile
(uranium 235 et plutonium) en quantits suprieures aux masses
minimales critiques doivent faire lobjet de mesures de prvention
lencontre du risque de criticit. Celles-ci doivent tre values par
les analystes de sret (plusieurs accidents entranant la mort doprateurs se sont produits aux tats-Unis et en Grande-Bretagne).
Lvaluation de sret repose bien entendu sur les codes de calcul
valids qui constituent lobjectif final de la recherche [81]. Dans ce
domaine de la prvention, des codes ont t dvelopps et valids
sur des configurations multiples normalement rencontres ou sur
des configurations anormales hypothtiques, allant par exemple de
solutions dilues de plutonium jusqu des milieux secs, reproduites
dans lappareillage B (figure 13a ) ou laide de la machine de rapprochement Maracas (figure 13b ). De plus, pour les accidents de
criticit, les programmes raliss dans le racteur exprimental
Silne (figure 14) ont permis de caractriser les consquences radiologiques et de mettre au point des dtecteurs spcialiss [82]. (0)

Tableau 5 Cycle du combustible


Thmes et objectifs
gnraux

Incendie
dans les installations

Emballages de transport

Sret-criticit

Thmes et objectifs particuliers

Installations exprimentales (1)

Vitesse de combustion de matriaux


(graisses, plastiques, etc.),
effet des ventilations, transferts
de contamination.

Enceintes de tailles diverses :


caisson Galaxie de 3 600 m3 (F).
Maquettes de rseaux de ventilation :
Simoun (F).

Rsistance et colmatage des filtres.

Bancs dessais de filtres (F).

Comportement au feu, rupture fragile,


effets de chute, dimmersion, rejets
radioactifs et dispersion en cas
daccident.

Bancs dessais au feu :


caisson Galaxie 3 600 m3 (F).
Bancs et stations dessais mcaniques
(F).

Criticit cycle aval (transport,


entreposage, retraitement) :
empoisonnement par produits
de fission, isotopes divers,
matriaux de structure, etc.

Expriences analytiques.
Expriences intgrales :
appareillage B, machine de rapprochement Maracas (F).

Accidents de criticit (milieux liquides,


poudres, htrognes).

racteur Silne (F).

Codes de calcul (1)


Flamme : multi-foyers,
multi-locaux (F).
Simevent :
ventilation/incendie (F).

Moret (F).
Critex (F).
Powder (GB).

Phnomnologie et consquence de :
perte de refroidissement de cuves
dentreposage,
Accidents dans les usines

dnoyage de piscine dentreposage dlments combustibles


irradis,
sismes hors normes,
vaporisation UF6 , explosions.

Maquette (chelle 1) dun assemblage


combustible.
Essais analytiques sur table vibrante.
Expriences en cours de dfinition.

(1) Les installations exprimentales et codes de calcul cits sont donns titre dexemple.

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Figure 12 Essais Scarabe sur le bouchage total instantan


en pied dassemblage : phnomnes tudis

Laugmentation prvue du taux de combustion du combustible des


racteurs et les projets de sparation transuraniens/produits de
fission demandent une requalification exprimentale des codes de
criticit sur plusieurs points en dehors des plages de qualification
actuelles. Des axes de recherche sont dfinis sur la capture par
isotopes rsonnants, sur lempoisonnement neutronique par les
produits de fission, sur leffet de matriaux de structure, notamment
laide de lappareillage B. Dans le domaine des accidents, les
exprimentations venir pourraient porter en priorit sur des configurations htrognes solide/liquide, sur des solutions de plutonium
et sur les poudres doxyde duranium et de plutonium.

2.3.4 Accidents dans les usines


Lobjectif gnral des recherches sur les accidents hors criticit et
incendie est de prciser les marges de scurit par rapport aux
limites de consquences prises en compte dans les plans durgence
(cas daccidents graves) et les enveloppes de consquences daccidents de types divers. Les tudes sur la perte prolonge du refroidissement de cuves dentreposage de solutions concentres de
produits de fission sont acheves. Elles ont confirm le caractre
trs pessimiste des estimations antrieures. Un programme est en

Figure 13 Expriences de criticit avec assemblages combustibles


(IPSN)

cours sur le dnoyage dune piscine dentreposage de combustibles


irradis (ralisation dune maquette de zone de piscine et dun
assemblage combustible, dveloppement et validation exprimentale de codes de thermique adapts, selon la mthode indirecte). Sur
la tenue au sisme des usines, qui constitue lune des proccupations
de lanalyse de sret, des essais statiques ou dynamiques de voiles
de bton pleins ou vids se poursuivent pour valider les modles
de calcul utilisables et les modes de ruine ventuels.
Il reste dvelopper et valider des moyens de calcul pour une
valuation raliste des explosions possibles dans les usines de retraitement (hydrogne dans le ciel de cuves de stockage par exemple),
mais aussi pour prciser les consquences de fuites importantes de
produits tels que lUF6 ou le CIF3 sous forme liquide.

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Figure 14 Vue densemble du racteur exprimental Silne (IPSN)

3. Exemple de grand
programme volutif : Phbus
Phbus est la fois le nom dun racteur exprimental situ
Cadarache et celui dun programme consacr ltude daccidents
qui pourraient affecter le cur des REP. Le racteur exprimental
sert produire et ajuster la puissance nuclaire ncessaire au sein
du combustible dessai, rplique sous forme dchantillon de celui
qui constitue le cur des REP. Cet chantillon de combustible est
plac dans un circuit (boucle exprimentale ) dont les conditions
thermohydrauliques sont pilotes de faon reproduire les conditions qui affecteraient le cur des centrales lectronuclaires dans
les situations accidentelles hypothtiques que lon dsire tudier.
Conu au dbut des annes 70, le programme Phbus est typique
de lvolution de la recherche en sret qui dpend troitement du
retour dexprience (accidents de Three Mile Island et de Tchernobyl)
et du progrs des connaissances. Trois programmes se sont en fait
enchans (figure 15) :
Phbus APRP (Accident de Perte de Rfrigrant Primaire) jusquen
1984 ;
Phbus CSD (Cur Svrement Dgrad) : essais de 1986 1989 ;
Phbus PF (Produits de Fission) : essais partir de 1993.

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Figure 15 Domaine dinvestigation des trois programmes raliss


successivement dans le racteur exprimental Phbus (IPSN Cadarache)

3.1 Phbus APRP


Phbus APRP a t conu pour tudier laccident de rfrence des
REP, savoir la perte de rfrigrant par rupture de la plus grosse
tuyauterie du circuit primaire (APRP) et lefficacit du refroidissement
de secours [83]. Les essais effectivement raliss de 1979 1984,
aprs mise au point des conditions aux limites thermohydrauliques,
ont vis plus prcisment la vrification exprimentale du comportement du combustible dans les cas limites dintervention des
systmes de secours. On a ainsi pu vrifier, y compris dans des conditions juges pessimistes, que les dommages taient limits et que
le gonflement des gaines nempchait pas le refroidissement du
cur (figure 16). Les essais ont port sur du combustible reprsentatif des REP, mais non irradi. Le comportement des produits
de fission ntait pas abord. Les tempratures maximales
explores ont atteint 1 300 oC environ, donc au-dessus des
1 200 oC des critres de sret en vigueur pour les racteurs de
puissance.
Bien quinitialement conus dans un but de dmonstration (ou
vrification), ces essais en pile ont t accompagns dexpriences
analytiques hors pile et ont t progressivement dfinis comme
expriences intgrales au sens de la dmarche indirecte dcrite
prcdemment ( 1.2.4). Leur utilisation principale fut et reste lvaluation-validation des codes de calcul ralistes sur le comportement

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Figure 16 Phbus APRP : vue en coupe (post-mortem) dune grappe


de combustible dessai aprs transitoire de temprature typique
de laccident de rfrence

du combustible (figure 17) [84] [85], mme si lobjectif de vrification


exprimentale directe des marges de scurit inhrentes aux critres
en usage a t par ailleurs atteint.

Figure 17 Taux de dformation rupture des crayons lors dun essai


de type Phbus APRP : comparaison exprience/calcul
(validation des codes)

3.2 Phbus CSD


Ce programme rsulte des enseignements tirs de laccident de
Three Mile Island de 1979. Celui-ci a mis en vidence le risque de
dgnrescence dincidents banals, comme les trs petites brches
du circuit primaire, et de non-fonctionnement des systmes de refroidissement de secours classiques. De telles dgnrescences peuvent
conduire la dgradation importante et la fusion du cur. Le nouveau programme, initialement de type exploratoire, a vis ensuite
ltude des phnomnes dans un domaine accidentel avanc alors
peu connu, afin dorienter dventuelles procdures dintervention
durgence : par exemple mise en service de modes de refroidissement exceptionnels en ultime recours.
Laspect produits de fission ntait toujours pas abord dans un
premier temps (combustible non irradi), mais des tudes de faisabilit taient entreprises cet gard.
Six essais ont t faits de 1986 1989 dans une boucle CSD en
pile spcialement construite, dont la fonction tait de raliser les
conditions thermohydrauliques calcules pour diverses parties du
cur REP au cours de scnarios typiques.
Ont pu tre tudis [86] [87] :
loxydation du Zircaloy des gaines par la vapeur deau ;
les changes thermiques par rayonnement et convection ;
linteraction chimique UO 2 Zircaloy ;
la dgradation par refroidissement rapide ;
linfluence des lments AgInCd des barres de contrle sur
la dgradation.
La figure 18 montre les vues en coupe (post-mortem) dune
grappe de combustible dessai aprs perte de rfrigrant et dfaillance du refroidissement de secours (accident grave), aprs transitoire de temprature atteignant 1 800 oC.
Le programme a volu en dmarche indirecte de validation du
code de calcul raliste Icare [44]. Les expriences Phbus CSD taient
accompagnes dessais analytiques support . La qualification du
code Icare sappuie en fait sur lensemble des expriences analytiques ou intgrales disponibles (comme les essais Cora en
Allemagne).
Lobjectif de mise au point dun code mcaniste pour la dgradation du cur a donc t atteint, mme sil est apparu que les
essais ne pouvaient inspirer directement des procdures dintervention ultime.

Figure 18 Phbus CSD : rsultats dessais

Ce code fait aujourdhui lobjet dextension pour traiter de la


relocalisation des matriaux vers le fond de cuve, bien que les
bases exprimentales de validation pour cette phase soient trs
limites.

3.3 Phbus PF
Ce troisime programme est n du besoin dune meilleure valuation des rejets radioactifs en cas daccident grave affectant un
racteur de puissance REP ; actuellement en cours, il a ncessit des
modifications importantes de linstallation initiale [88]. Six essais
sont prvus, de 1993 1998, le premier ayant eu lieu en dcembre
1993. Conu demble comme exprience intgrale de la dmarche
indirecte (et non comme exprience de dmonstration ), il
commence apporter des connaissances dterminantes pour lvaluation-vrification des codes de calcul ralistes. La boucle dessais
comporte une section en pile contenant le combustible irradi et une
section hors pile pour tudier le cheminement et le comportement
des PF dans des circuits exprimentaux reprsentatifs du circuit
primaire et de lenceinte de confinement dun racteur de puissance
(figure 19) [89] [90]. La reprsentativit a t recherche en priorit
pour les phnomnes physiques influents et non pour la topologie

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des REP rels ou pour des scnarios accidentels dtermins : la


dfinition prcise de chacun des essais et des mesures associes
est faite de faon optimiser loccurrence et la mesure des phnomnes susceptibles dinfluer sur le niveau et la composition des
rejets, en particulier de ceux sur lesquels subsistent dimportantes
incertitudes : physico-chimie des PF (formes diode en particulier),
comportement des arosols, couplage des effets spars modliss
dans les codes, etc. Le champ dinvestigation de Phbus PF ne

comprend pas les phnomnes explosifs et le corium hors cuve. Le


programme est accompagn de nombreux essais analytiques
( 2.1.9). Il succde des expriences intgrales en pile ralises
essentiellement aux tats-Unis et au Canada (produits de fission
rels comme dans Phbus), mais de porte plus limite, et des
expriences hors pile grande chelle mais qui ne pouvaient tre
ralises quavec des matriaux simulants et hors rayonnement
(excluant donc la physico-chimie des PF).

Figure 19 Phbus PF : vue gnrale de linstallation (IPSN)

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