Fiche 6 TD Administratif PDF
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Fiche de TD n7 :
La police administrative
LICENCE DE DROIT
2me anne de LICENCE
2014-2015
NB :
- Vous retrouvez la notion de dcision implicite : ici cela signifie que le maire na pas
rpondu la demande de lassociation AAVRE : ce silence est assimilable un
rejet !
- Vous comprenez que la lecture dun arrt est parfois frustrante : il est ainsi crit
que lactivit du club portait la tranquillit publique une atteinte dune gravit
telle ... mais on ne dispose daucun lment concret permettant de vrifier le niveau de
gravit (nombre de dcibels, horaires du club)
certaines
zones
les
drogations
accordes
;
Cons. que s'il appartenait l'autorit de police d'user Paris des pouvoirs qu'elle tient de la
loi des 16-24 aot 1790 et de l'arrt des consuls du 12 messidor an VIII pour rglementer en
cas de ncessit, dans l'intrt du bon ordre, de la tranquillit et de la scurit publique, dans
les voies et zones rserves aux pitons, les activits musicales et les attractions de toute
nature, elle ne pouvait lgalement, par les arrts attaqus, dicter une mesure d'interdiction
gnrale et permanente de toutes ces activits et attractions, applicable sous la seule rserve
de drogations trop limitatives, la presque totalit des voies et zones dont il s'agit
()[rejet].
NB :
A Paris, il faut savoir quune partie du pouvoir de police administrative appartient au
prfet de police (galement Marseille, depuis 2012). Vous cherchez en quoi la mesure
est trop gnrale (dlimitation gographique, type dactivit vise ?) et trop
permanente (cest plus facile !) Vous retrouvez alors une exigence du juge qui annule
toute interdiction trop gnrale et absolue.
Document n9 : CE, Ord., 9 janvier 2014, Socit Les Productions de la Plume et M. D.,
req. n374508.
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1. Considrant qu'aux termes de l'article L. 521-2 du code de justice administrative : " Saisi
d'une demande en ce sens justifie par l'urgence, le juge des rfrs peut ordonner toutes
mesures ncessaires la sauvegarde d'une libert fondamentale laquelle une personne
morale de droit public ou un organisme de droit priv charg de la gestion d'un service public
aurait port, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illgale.
Le juge des rfrs se prononce dans un dlai de quarante-huit heures " et qu'aux termes de
l'article L. 522-1 dudit code : " Le juge des rfrs statue au terme d'une procdure
contradictoire crite ou orale. Lorsqu'il lui est demand de prononcer les mesures vises aux
articles L. 521-1 et L. 521-2, de les modifier ou d'y mettre fin, il informe sans dlai les parties
de la date et de l'heure de l'audience publique (...) ;
2. Considrant que le ministre de l'intrieur relve appel de l'ordonnance du 9 janvier 2014
par laquelle le juge des rfrs du tribunal administratif de Nantes a suspendu l'excution de
l'arrt du 7 janvier 2014 du prfet de la Loire-Atlantique portant interdiction du spectacle "
Le Mur " le 9 janvier 2014 Saint-Herblain ;
3. Considrant qu'en vertu de l'article L. 521-2 du code de justice administrative, il appartient
au juge administratif des rfrs d'ordonner toutes mesures ncessaires la sauvegarde d'une
libert fondamentale laquelle une autorit administrative aurait port une atteinte grave et
manifestement illgale ; que l'usage par le juge des rfrs des pouvoirs qu'il tient de cet
article est ainsi subordonn au caractre grave et manifeste de l'illgalit l'origine d'une
atteinte une libert fondamentale ; que le deuxime alina de l'article R. 522-13 du code de
justice administrative prvoit que le juge des rfrs peut dcider que son ordonnance sera
excutoire aussitt qu'elle aura t rendue ;
4. Considrant que l'exercice de la libert d'expression est une condition de la dmocratie et
l'une des garanties du respect des autres droits et liberts ; qu'il appartient aux autorits
charges de la police administrative de prendre les mesures ncessaires l'exercice de la
libert de runion ; que les atteintes portes, pour des exigences d'ordre public, l'exercice de
ces liberts fondamentales doivent tre ncessaires, adaptes et proportionnes ;
5. Considrant que, pour interdire la reprsentation Saint-Herblain du spectacle " Le Mur ",
prcdemment interprt au thtre de la Main d'Or Paris, le prfet de la Loire-Atlantique a
relev que ce spectacle, tel qu'il est conu, contient des propos de caractre antismite, qui
incitent la haine raciale, et font, en mconnaissance de la dignit de la personne humaine,
l'apologie des discriminations, perscutions et exterminations perptres au cours de la
Seconde Guerre mondiale ; que l'arrt contest du prfet rappelle que M. B...D...a fait l'objet
de neuf condamnations pnales, dont sept sont dfinitives, pour des propos de mme nature ;
qu'il indique enfin que les ractions la tenue du spectacle du 9 janvier font apparatre, dans
un climat de vive tension, des risques srieux de troubles l'ordre public qu'il serait trs
difficile aux forces de police de matriser ;
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6. Considrant que la ralit et la gravit des risques de troubles l'ordre public mentionns
par l'arrt litigieux sont tablis tant par les pices du dossier que par les changes tenus au
cours de l'audience publique ; qu'au regard du spectacle prvu, tel qu'il a t annonc et
programm, les allgations selon lesquelles les propos pnalement rprhensibles et de nature
mettre en cause la cohsion nationale relevs lors des sances tenues Paris ne seraient pas
repris Nantes ne suffisent pas pour carter le risque srieux que soient de nouveau portes
de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignit de la personne
humaine, consacrs par la Dclaration des droits de l'homme et du citoyen et par la tradition
rpublicaine ; qu'il appartient en outre l'autorit administrative de prendre les mesures de
nature viter que des infractions pnales soient commises ; qu'ainsi, en se fondant sur les
risques que le spectacle projet reprsentait pour l'ordre public et sur la mconnaissance des
principes au respect desquels il incombe aux autorits de l'Etat de veiller, le prfet de la
Loire-Atlantique n'a pas commis, dans l'exercice de ses pouvoirs de police administrative,
d'illgalit grave et manifeste ;
7. Considrant qu'il rsulte de ce qui prcde que le ministre de l'intrieur est fond soutenir
que c'est tort que, par l'ordonnance attaque, le juge des rfrs du tribunal administratif de
Nantes a fait droit la requte prsente, sur le fondement de l'article L. 521-2 du code de
justice administrative, par la SARL Les Productions de la Plume et par M. B... D...et
demander le rejet de la requte, y compris les conclusions tendant l'application de l'article
L. 761-1 du code de justice administrative, prsente par ce dernier devant le juge des rfrs
du tribunal administratif de Nantes ;
ORDONNE:
-----------------Article 1er : L'ordonnance du juge des rfrs du tribunal administratif de Nantes en date du
9 janvier 2014 est annule.
Article 2 : La requte prsente par la SARL Les Productions de la Plume et par M. B. D.
devant le juge des rfrs du tribunal administratif de Nantes, y compris les conclusions
tendant l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, est rejete.
Article 3 : En application de l'article R. 522-13 du code de justice administrative, la prsente
ordonnance est immdiatement excutoire.
Article 4 : La prsente ordonnance sera notifie au ministre de l'intrieur, la SARL Les
Productions de la Plume et M. B. D.
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