Manioc
Manioc
Manioc
avec moins:
Le manioc
Guide pour une intensification durable de la production
Avant-propos
L
iii
vi
vii
1
19
35
49
59
73
87
97
Tableaux annexes
Rfrences
Abrviations
109
121
129
Auteurs
Le prsent guide a t prpar par
Reinhardt Howeler
Chercheur mrite, CIAT
NeBambi Lutaladio
et Graeme Thomas
de la Division de la production vgtale
et de la protection des plantes de la FAO
Remerciements
Kolawole Adebayo (Universit dagriculture
dAbeokuta, Nigria)
Jean Pierre Anota (consultant FAO)
Tin Maung Aye (CIAT)
Jan Breithaupt (FAO)
Hernn Ceballos (CIAT)
Swarup K. Chakrabarti (CTCRI, Inde)
Mark Davis (FAO)
Dominique Dufour (CIAT)
Emerson Fey (Universit fdrale
du Paran, Brsil)
Marjon Fredrix (FAO)
Theodor Friedrich (FAO)
Gualbert Gbehounou (FAO)
Winfred Hammond (FAO)
Lawan Jeerapong (Dpartement
de la vulgarisation agricole, Thalande)
Maquette
Thomas+Sansonetti
Couverture et illustrations
Cecilia Sanchez
Assistante ditoriale
Diana Gutirrez
Aperu gnral
1. Le manioc: une culture du XXIe sicle
Laliment des pauvres est devenu une culture polyvalente qui rpond
aux priorits des pays en dveloppement, aux tendances de lconomie
mondiale et au dfi du changement climatique.
ongtemps considr comme une culture qui ne se prtait pas
lintensification, le manioc a vu son importance dans lagriculture
mondiale se renforcer considrablement. En 2012, la rcolte a atteint des
records, grce au dveloppement du commerce mondial de produits
base de manioc et la forte croissance de la production en Afrique. La
production sintensifie partout dans le monde. Dans les prochaines annes,
le manioc va voluer vers la monoculture, vers des gnotypes rendement
lev et vers un recours accru lirrigation et aux produits agrochimiques.
Cependant, lintensification est porteuse de grands risques, notamment
des recrudescences de ravageurs et de maladies et lpuisement des sols.
Ce guide montre comment le modle Produire plus avec moins de la
FAO peut aider les pays en dveloppement viter les risques inhrents
lintensification non durable tout en ralisant tout le potentiel du manioc
en termes de rendements plus levs, de lutte contre la pauvret rurale et de
contribution au dveloppement conomique national.
4. Gestion de leau
Une fois bien tabli, le manioc peut pousser dans des rgions
qui reoivent 400 millimtres seulement de prcipitations annuelles
moyennes. Cependant, des rendements bien plus levs peuvent tre
obtenus avec un apport deau plus important.
optimisation de la production pluviale de manioc suppose que lon
prte une attention particulire aux dates, aux mthodes et aux
configurations de plantation et que lon adopte des pratiques de gestion
des sols contribuant la conservation de leau. Bien quil puisse pousser
dans des rgions recevant des prcipitations de 400 millimtres par an, les
rendements maximaux obtenus en Thalande ont t observs lorsque les
prcipitations avoisinaient les 1 700 millimtres. Le manioc rpond bien
lirrigation lirrigation de surface a permis de doubler le rendement obtenu
par rapport une culture pluviale; une irrigation au goutte goutte peut
donner plus ou moins le mme rendement que lirrigation de surface en
consommant 50 pour cent deau en moins. Au Nigria, les rendements ont
t multiplis par six lorsque lapport deau par une irrigation dappoint au
goutte--goutte tait gal aux prcipitations de la campagne. Une irrigation
supplmentaire qui a augment lapport total deau de 20 pour cent a permis
aux agriculteurs de quasiment doubler les rendements en racines.
Aperu gnral ix
6. Ravageurs et maladies
Protger le manioc avec un pesticide est bien souvent inefficace
et nest presque jamais conomique. Une srie de mesures
non chimiques peuvent aider les agriculteurs rduire les pertes
tout en protgeant lcosystme agricole.
es cultivateurs devraient utiliser du matriel vgtal de varits qui
tolrent les principaux ravageurs et maladies ou qui y rsistent, et
adopter des pratiques cosystmiques telles que le paillage, la prservation
de la matire organique du sol et le recours des cultures intercalaires
offrant un habitat aux prdateurs des ravageurs. Les biopesticides, les
piges collants et leau savonneuse peuvent tre utiles dans la lutte contre
bon nombre dinsectes ravageurs. Les stratgies relatives la sant vgtale
devraient encourager le recours des agents biologiques en Afrique et en
Asie, le lcher en masse dune espce de gupe minuscule a permis de venir
bout dimportantes infestations de cochenille du manioc. Pour viter
que les adventices ntouffent les jeunes plants, les agriculteurs devraient
optimiser les densits de plantation et la fumure et planter des varits
la croissance initiale vigoureuse. Un dsherbage manuel rgulier peut
tre aussi efficace que la lutte contre les adventices au moyen dherbicides.
Les agriculteurs doivent choisir avec soin les herbicides quils utilisent
et devraient suivre les conseils des spcialistes locaux de la protection
phytosanitaire.
8. La marche suivre
Les pouvoirs publics doivent encourager la participation des petits
exploitants un programme de dveloppement durable du manioc
et soutenir les approches de recherche et de vulgarisation qui
laissent les agriculteurs dcider.
es partenariats entre agriculteurs et scientifiques et les coles pratiques
dagriculture se sont rvls trs efficaces pour la promotion dune
gestion durable des ressources naturelles dans les systmes de production
petite chelle. Des mesures dincitation, par exemple la rmunration
des services environnementaux, pourraient galement tre ncessaires
pour encourager les producteurs de manioc adopter de meilleures
pratiques agricoles. Des mesures doivent tre prises pour rendre lengrais
minral et les autres apports plus accessibles aux petits exploitants, et pour
fournir ceux-ci du matriel vgtal de qualit et exempt de maladies. Des
investissements dans des infrastructures routires et dans des capacits
de stockage et de transformation dans les zones de production aideront
les producteurs conserver une part plus importante de la valeur ajoute.
Les politiques devraient promouvoir les investissements privs dans la
transformation du manioc et encourager les associations qui relient les
producteurs de manioc et les producteurs de produits transforms, qui
promeuvent ladoption de normes et qui diffusent les informations sur
les marchs. Si les subventions publiques peuvent rduire lexposition
des agriculteurs linstabilit des prix, des choix plus durables existent,
comme les assurances rcolte ou les contrats dapprovisionnement entre les
fabricants de produits alimentaires et les coopratives agricoles.
Chapitre 1
Le manioc,
une culture
du XXIe sicle
Laliment des pauvres est devenu
une culture polyvalente qui rpond
aux priorits des pays en dveloppement,
aux tendances de lconomie mondiale
et au dfi du changement climatique.
Mas
220
Manioc
200
180
Riz
160
Bl
Pomme
de terre
140
120
100
2010
2011
2005
2000
1995
1990
1985
1980
80
Tropique du Cancer
Equateur
Tropique du Capricorne
>0-0,019
>0,019-0,194
>0,194-1,935
Afrique sub-saharienne
Cest en Afrique sub-saharienne que la croissance de la production de
manioc a t la plus marque, avec une rcolte de 140,9 millions de
tonnes plus de la moiti de la production mondiale en 2011. De 1980
2000, la production a presque doubl, passant de 48,3 95,3 millions de
tonnes, grce une expansion de 56 pour cent de la superficie en culture
et de 25 pour cent des rendements. Entre 2000 et 2011, lexpansion de la
superficie en culture est retombe 18 pour cent, mais lamlioration des
rendements, passant de 8,6 10,8 tonnes/ha, a entran une augmentation
de prs de 50 pour cent de la production (figure 2).
En Afrique sub-saharienne, la majeure partie du manioc est produite
par de petits producteurs faible revenu qui nutilisent que peu ou pas
dintrants extrieurs. Sa culture va en gnral de pair avec dautres, telles
que mas, riz, lgumineuses, melons, bananes et palmier huile. Il reste
essentiellement une culture alimentaire environ 90 pour cent des racines
>1,935
Production
280
260
240
220
200
180
Superficie
160
Rendement
140
120
100
2010
2007
2004
2001
1998
1995
1992
1989
1986
1983
1980
80
Source: Tableaux annexes 1.1, 1.2 et 1.3
Production
Rendement
160
140
120
100
Superficie
2010
2007
2004
2001
1998
1995
1992
1989
1986
1983
1980
80
Production
120
Rendement
100
Superficie
2010
2007
2004
2001
1998
1995
1992
1989
1986
1983
1980
80
Asie
La contribution des producteurs asiatiques la production mondiale de
manioc est de 30 pour cent. Au cours des trois dernires dcennies, leur
production a augment de 66 pour cent, passant de 45,9 millions de tonnes
en 1980 76,6 millions de tonnes en 2011. Cette croissance est due presque
entirement une culture plus intensive la superficie cultive na pas
chang entre 1980 et 2011, tandis que les rendements moyens passaient
de 11,8 19,5 tonnes/ha sur la mme priode (figure 3).
Comme en Afrique, le manioc est essentiellement produit par des petits
producteurs, qui traditionnellement y voyaient une rserve permettant
daffronter une mauvaise rcolte de riz et une source daliment pour leurs
animaux. Actuellement, la plus grande partie du manioc de la rgion est
destine satisfaire la demande en cossettes de manioc sches et en
amidon de manioc, destination du sous-secteur des aliments du btail
et de la transformation industrielle.
Cest la Thalande qui a introduit lutilisation industrielle grande
chelle du manioc dans les annes 80, en crant un prospre sous-secteur
dexportation de pellets schs vers lEurope pour lalimentation du
btail. La croissance spectaculaire de la production de ce pays, passant
de 3,7 millions de tonnes en 1970 plus de 20 millions de tonnes en 1990,
a t alimente par lexpansion des surfaces cultives; les rendements
eux-mmes ont en fait diminu, passant de 15,3 tonnes moins de
14 tonnes/ha10.
Dans les annes 90, la Thalande a lanc un important programme
de dissmination auprs des agriculteurs de nouvelles varits haut
rendement, ainsi que damlioration de leur accs aux engrais minraux
et la vulgarisation. De 1990 2009, les rendements ont augment de
presque deux tiers en Thalande, tandis que la superficie cultive se
rduisait de 10 pour cent et que la production atteignait un record de
30 millions de tonnes.
Depuis 2000, avec de plus en plus de pays dsireux de pntrer des
marchs export lucratifs, la production asiatique de manioc a augment
de 55 pour cent. Le pays le plus demandeur de la rgion est la Chine.
Entre 2000 et 2009, les importations chinoises de manioc sch sont
passes de 256 000 tonnes plus de 6 millions de tonnes, tandis que les
importations damidon de manioc faisaient plus que doubler, atteignant
1,2 million de tonnes10.
La Thalande domine le march export avec des expditions de
6 millions de tonnes de cossettes de manioc sches et damidon, pour
une valeur totale de 1,5 milliard de dollars EU en 2010. Elle se trouve
nanmoins face une concurrence croissante. Le Viet Nam a plus
que quadrupl sa production de manioc depuis 2000, passant de 2
souvent importe. Le Nigria a rcemment port 100 pour cent son taux
de douane sur la farine de bl, consacrant le produit de cette hausse un
fond de dveloppement du pain base de manioc11. Il a galement indiqu
quil prvoyait de substituer du gruau de manioc 10% du mas utilis
en alimentation des volailles, ce qui augmenterait de 480.000 tonnes la
demande en racines tubreuses de manioc28. En Afrique de lEst, le secteur
des aliments du btail se tourne vers le manioc, mas et bl devenant de
plus en plus hors de prix29.
nergie renouvelable. La production mondiale de biothanol pourrait
atteindre les 155 milliards de litres en 2020, contre 100 milliards de litres
en 2010. La part quy occupe actuellement le manioc est rduite, mais la
demande chinoise est en croissance rapide, suite sa dcision de ne plus
utiliser de crales pour produire du biocarburant. Actuellement, 50 pour
cent de la production chinoise dthanol provient de racines tubreuses de
manioc et de patates douces, et on sattend ce quelle produise 780 millions de litres dthanol, partir de 6 millions de tonnes de manioc sch,
en 201213. La Chine prvoit de mettre au point des varits de manioc
adaptes la production de biomasse nergtique dans les rgions plus
froides et sches situes au nord du pays30.
Nouvelles utilisations industrielles. lchelle globale, le manioc
constitue la seconde source damidon, aprs le mas, avec une production
estime 8 millions de tonnes par an. Cependant, les pays tropicaux
importent chaque anne de lamidon de mas pour une valeur de 80 millions de dollars EU, auquel pourrait se substituer de lamidon fabriqu
base de manioc produit localement13. En Thalande, o les exportations
damidon de manioc ont rapport quelque 4 milliards de dollars EU
depuis 2000, les chercheurs sont en train de mettre au point une varit
dont les racines tubreuses contiennent un amidon capable de rivaliser
avec lamidon de mas premium waxy31, 32. Une varit rcemment
mute prsente dans lamidon de ses racines des granules plus petits,
ce qui rduit considrablement le temps et lnergie ncessaires pour la
production dthanol33.
Adaptation au changement climatique. Un autre facteur favorisant
laccroissement de la production de manioc est la capacit potentielle
de cette culture bien sadapter au changement climatique. Daprs une
tude rcente sur limpact du changement climatique sur les principales
cultures alimentaires de base africaines, la moins vulnrable aux conditions climatiques telles que prvues en 2030 serait le manioc, et en fait,
sur la plus grande partie des 5,5 millions de km englobs dans ltude,
le manioc sen trouverait mieux. linverse, toutes les autres grandes
cultures alimentaires de base de la rgion, dont le mas, le sorgho, le mil,
les haricots, les pommes de terre et les bananes devraient subir un impact
essentiellement ngatif34.
les ravageurs, donnent des rsultats comparables ceux obtenus par les
systmes dagriculture intensive et haut niveau dintrants46, 47.
Le prsent guide montre comment lutilisation de Produire plus avec
moins peut aider les pays en voie de dveloppement viter les risques
lis une intensification non durable, tout en exploitant pleinement le
potentiel du manioc en termes de rendements accrus, de lutte contre la
pauvret rurale et de contribution au dveloppement conomique national.
Par exemple, il montre comment lassociation du manioc larachide non
seulement donne des rendements levs en racines tubreuses mais encore
produit un revenu bien suprieur celui de la monoculture; comment
une gupe prdatrice est bien plus efficace que les insecticides face aux
infestations de cochenille du manioc; et comment la rotation du manioc
avec des haricots et du sorgho a rtabli le rendement l o lutilisation des
engrais minraux seuls avait chou.
On trouvera, aux chapitres 2, 3, 4, 5 et 6, une description de toute une
panoplie de pratiques la fois adoptables et adaptables, sappuyant sur
lcosystme; ces pratiques, qui renforcent la productivit du manioc,
peuvent servir de pierre angulaire aux programmes nationaux et rgionaux. Le chapitre 7 se penche sur les utilisations post-rcolte du manioc
et la cration de valeur ajoute. Le chapitre 8 dfinit des politiques de
facilitation de lintensification durable de la production de manioc, et
insiste sur limportance au moment dintroduire de nouvelles pratiques
ou technologies de laisser le agriculteur dcider.
Chapitre 2
Systmes
de production
agricole
Nombre de petits producteurs de manioc
suivent dj trois recommandations
essentielles du modle Produire plus
avec moins: labour rduit ou labour zro,
couverture du sol et diversification
des cultures.
Varit A
15
10
Labour en
bandes de
semis
cur de la saison des pluies, en juin, au moment o lhuFigure 6 Effets du mode de labour et de lengrais*
midit du sol est maximale et la temprature minimale, sur le rendement du manioc, Thalande (t/ha)
ce qui a ralenti lmergence des plants sur les parcelles 80
non laboures et entran la pourriture dune quantit
Labour conventionnel
Zro labour
substantielle de boutures18. En fait, quand la plantation 70
a t effectue au dbut de la saison des pluies, en mars, 60
lmergence du manioc a t meilleure dans les parcelles
zro labour19. Dautres exprimentations menes au 50
Cameroun et au Nigria ont conclu que le mode de 40
labour na pas deffet sur le rendement en manioc18, 20; en
Rpublique dmocratique du Congo, le rendement tait 30
plus lev en labsence de labour sur sol ferralitique, et de 20
mme niveau sur sol de limon sableux, condition que la
10
parcelle soit paille2.
Pour finir, une tude rcente portant sur une expri- 0
0-50-50
50-50-50
100-50-50
mentation de 8 ans sur sol de limon sableux en Colombie
* N-P2O5-K2O exprim en kg/ha
a conclu que le zro labour est plus efficace pour enrichir
le sol en nutriments et prserver ses caractristique Source: Tableau annexe 2.2
physiques, et que, combin avec le paillis
de rsidus de rcoltes, il produit les rende- Figure 7 Raction du rendement du manioc au paillis de plantes
ments en racines tubreuses les plus levs, de surface, la fumure et au labour, Colombie (t/ha)
7
avec ou sans fumure minrale (figure 7).
Avec engrais
Sans engrais
Ltude concluait, dans son valuation 6
cots-bnfices, que la comparaison du
labour conventionnel et du zro labour 5
tait lavantage de celui-ci, qui, sur le long 4
terme, reprsente un systme optimal de
3
production du manioc21.
2
Zro labour
+paillis
e maintien en permanence dune couverture du sol est une autre pratique de base de Produire plus avec moins, qui est de plus essentielle
pour tirer pleinement parti des avantages du labour de conservation. La
couverture du sol est tout particulirement importante dans le cas du
manioc avec sa croissance initiale lente, le sol reste expos limpact
direct de la pluie durant les 2 ou 3 premiers mois du cycle vgtatif, et
lapparition de plantes adventices est favorise par le large espacement
entre les boutures plantes. Afin de protger la surface du sol, de rduire
le ruissellement et lrosion, et de contrer les plantes adventices, les recommandations de Produire plus avec moins comportent la couverture de
la surface du sol avec un paillis, tel que rsidus de rcoltes, ou de cultiver
des plantes de couverture (aussi appeles paillis vivant) au cours des
priodes de jachre ou pendant limplantation du manioc. Le paillage
des lits de semis est tout spcialement recommand quand le manioc est
cultiv sur des pentes vulnrables lrosion. Les boutures de manioc
peuvent tre plants directement travers le paillis de couverture, avec
peu ou pas de prparation du sol24.
Le paillis de couverture sert galement de couche isolante, rduisant
les variations diurnes de la temprature et lvaporation de leau, mme
en cas de scheresse prolonge. Il augmente la teneur du sol en matire
organique et offre un environnement favorable aux micro-organismes du
sol ainsi qu la faune souterraine. Le paillis, en amliorant les conditions
physiques du sol rduction de la temprature du sol, humidit du sol
Cultures mixtes
En monoculture, le manioc
est en gnral plant
avec des espacements de
1 m, soit 10 000 plants
lhectare.
terre, plantent des cultures maturation rapide, telles que mas, riz pluvial,
et diffrents types de lgumineuses graines, dont les haricots communs,
les pois chiches, le haricot mungo et larachide, dans lespace qui spare
les rangs de manioc. Les avantages de cette pratique sont nombreux elle
abrite le sol de limpact direct de la pluie, rduit lrosion provoque par
le ruissellement, et limite la prolifration dadventices durant les premiers
stades du dveloppement du manioc.
Les cultures intercalaires produisent par ailleurs des plantes dont la
rcolte stage au long de lanne, amliorent le revenu net par unit de
superficie foncire, et rduisent le risque de perte totale dune rcolte.
Cest ainsi que dans le sud-ouest du Nigria, par exemple, on plante
souvent ensemble mas et manioc, durant la premire des deux saisons
des pluies annuelles; le mas sera ensuite rcolt loccasion dune brve
interruption des pluies, tandis que le manioc continuera seul. Les deux
cultures diffrant par leurs complexes ravageurs-maladies et leurs
exigences trophiques, une dentre elles peut survivre tandis que lautre
chouera. Certains producteurs plantent mme une deuxime culture de
mas le manioc est moins risqu et le mas, en cas de russite, constitue
un bonus27.
La culture de manioc en mme temps que des lgumineuses graines
cycle court prsente encore un autre avantage: elle apporte des glucides
et des protines, qui sont la base dun rgime alimentaire sain pour un
mnage dagriculteurs. On a pu estimer quun hectare de manioc en intercalaire avec des haricots noirs communs (Phaseolus spp.) peut produire
environ 10 tonnes de manioc frais, 30 pour cent damidon, et 600 kg
de haricots 28 pour cent de protines ce qui permet de couvrir les
besoins alimentaires de cinq adultes tout en laissant un surplus denviron
Ventes brutes
Revenu net
En Thalande, du
manioc avec une
culture intercalaire de
pois chiche (ci-dessus)
entrane gnralement
des rendements en racines
tubreuses plus bas, mais
le fourrage produit suffit
assurer un revenu net
suprieur.
Chapitre 3
Varits et
matriel vgtal
Le potentiel du manioc ne sera
pleinement ralis que lorsque
les contraintes sexerant sur la production
seront attnues grce des varits
suprieures et les producteurs de manioc
auront accs un matriel vgtal
rendement lev et exempt de maladies.
5000
4000
3000
2000
1000
o
To
g
in
B
n
de
l an
s ie
a
Th
i
do
law
In
Ma
nd
ga
de
ria
Ou
Ni
In
IIT
A
sil
Br
CIA
T
laccent tait mis sur lvaluation des lignes produites par le CGIAR
par rapport des critres de plasticit; il faut dsormais complter ce
travail par lintrogression de caractres manant de matriels adapts
des conditions locales.
Voici quelques exemples de slection du manioc des fins et pour des
secteurs spcifiques. Les chercheurs du CIAT ont isol une mutation du
manioc dont lamidon contient trs peu ou pas du tout damylose13, ce qui
se rvle extrmement utile en utilisation industrielle14. Ce caractre dit
amidon cireux est en cours dincorporation dans des varits commerciales haut rendement par lInstitut tha de dveloppement du tapioca15.
Le CIAT a galement identifi une mutation provoque dont les granules
damidon font un tiers du volume normal, avec une surface rugueuse.
Cet amidon devrait tre utile pour le secteur des biocarburants, car sa
conversion en sucre, premire tape de la fermentation pour production
dalcool, demande moins de temps et dnergie16.
Dautres travaux en cours au CIAT et dans les organisations partenaires
comportent un recours rgulier aux outils molculaires pour lamlioration gntique du manioc. Par exemple, divers marqueurs molculaires
destins retracer lhrdit de la rsistance aux aleurodes, aux acariens
verts et la bactriose vasculaire sont actuellement diffrents stades
de validation.
Des marqueurs molculaires associs la rsistance la mosaque du
manioc sont actuellement utiliss dans la slection de varits prsentant
cette rsistance une maladie dvastatrice. Des varits de manioc haut
rendement, adaptes aux conditions locales et rsistantes la CMD, ont t
mises au point par le CIAT titre de mesure prventive contre le risque
trs rel de voir le virus faire son apparition sur le continent amricain.
Lutilisation de marqueurs molculaires rend galement possible les
transferts transcontinentaux de germplasme de manioc. Des gnotypes
de manioc dAmrique latine ont pu tre introduits avec succs dans les
programmes africains de slection, parce que les marqueurs constituaient
un moyen efficace pour ne retenir que les gnotypes CMD-rsistants.
Suite la premire dmonstration dune modification gntique du
manioc russie en 1996, un certain nombre de gnotypes transgniques
ont t mis au point, avec une meilleure rsistance aux virus et aux
agressions abiotiques, une moindre teneur en glycosides cyanogntiques,
de meilleures qualits nutritionnelles et un amidon amlior en rendement
et en qualit17. Au dpart, seuls quelques laboratoires de pointe aux
tats-Unis disposaient de la capacit de crer des maniocs transgniques.
Cependant, la modification gntique du manioc est prsent la porte
de plusieurs laboratoires dAsie et dAfrique. La souplesse dutilisation de
ce moyen, potentiellement trs puissant, de produire des varits sur
mesure avec des caractristiques innovantes est encore renforce par
la mise au point de protocoles de manipulation gntique du manioc
indpendants du gnotype.
Matriel vgtal
leau chaude pour tuer les ravageurs ou pathognes qui pourraient tre
prsents. Pour la temprature de leau, cest galement trs simple
mlanger en quantits gales de leau bouillante et de leau frache26.
Pour un rendement maximum, les plants-mres do proviennent les
boutures doivent avoir bnfici dune fumure adquate. Les plants de
manioc qui ont pouss sur un sol pauvre en azote, phosphore et potassium
donnent des boutures qui sont galement carencs en ces nutriments,
ainsi quen amidon, do une faible teneur en sucres et sucres totaux.
leur tour, les plants issus de boutures pauvres en nutriments auront un
moindre taux de rejets, produiront moins de tiges et leur rendement sera
infrieur (tableau annexe 3.2)27.
Mme sur un champ avec une fumure uniforme, certains plants
poussent mieux et produisent plus de racines tubreuses que dautres.
Un producteur peut amliorer sa rcolte suivante de manioc en ne
coupant des tiges pour en faire des boutures qu partir des plants fort
rendement. Il rsultera de cette pratique simple une nette augmentation
de la production, surtout avec des varits traditionnelles qui peuvent
tre vulnrables aux ravageurs et aux maladies.
Chapitre 4
Gestion de leau
Une fois bien tabli, le manioc
peut pousser dans des rgions
qui reoivent 400 millimtres seulement
de prcipitations annuelles moyennes.
Cependant, des rendements bien plus
levs peuvent tre obtenus avec un apport
deau plus important.
Culture pluviale
ans la plus grande partie du monde, le manioc est une culture presque
exclusivement pluviale. Loptimisation de la culture pluviale du
manioc exige donc dtre attentif au calendrier de plantation, de planter
et de positionner les boutures de faon exploiter au mieux lhumidit
disponible du sol, et dappliquer des pratiques de gestion du sol qui
contribuent conserver leau.
Figure 13 Prcipitations et superficie plante chaque mois
La plantation peut se faire tout au long
en manioc (Thalande)
de lanne si les prcipitations sont unifor300
mment rparties, mais pas au cours de
Superficie mise
pluies torrentielles ou de scheresse10. Dans
20
Prcipitations
en culture (%)
(mm)
250
les zones qui nont quune saison des pluies
par an, les agriculteurs plantent gnrale15
200
ment ds larrive de la pluie, normalement
en avril-mai dans les tropiques nord et en
150
10
octobre-novembre dans les tropiques sud.
Une enqute ralise en Thalande en 1975 a
100
tabli que prs de 50 pour cent des cultures
5
50
de manioc taient plantes dans la priode
avril-juin (figure 13).
0
0
Une fois bien implants, les jeunes plants
Jan
Mars Mai
Juil Sept Nov
vont dvelopper des racines de plus en plus
Source: Adapt de Sinthuprama, S. 1980. Cassava planting systems in Asia. Dans E.J. Weber,
profondes au fur et mesure que la saison
J.C. Toro et M. Graham, ds. Cassava cultural practices.
Proc. of a Workshop, held in Salvador, Bahia, Brazil. March 18-21, 1980. pp. 50-53.
sche assche les couches superficielles du
Planter en dbut de saison des pluies va gnralement donner les meilleurs rendements, du fait que la plante est assure dune
humidit du sol adquate durant la partie la plus critique Figure 15 Effets du calendrier de plantation
de son cycle de croissance. Cependant, la recherche a sur le rendement moyen du manioc*,
montr que le rendement peut varier en fonction de la Thalande (t/ha)
45
varit utilise, du type de sol, de lge de la plante la
rcolte, ainsi que de lintensit et de la rpartition des 40
35
prcipitations au cours dune anne spcifique.
En Thalande, planter en juin aboutissait des rende- 30
ments moyens de presque 40 tonnes/ha, comparative- 25
ment 27 tonnes/ha pour une plantation en septembre
20
au plus fort de la saison des pluies, et 22 tonnes/ha pour
le dbut de la saison sche, au mois doctobre (figure 15)10. 15
Cependant, des recherches ultrieures sur le mme site 10
thalandais, utilisant quatre varits Rayong amliores, 5
ont li le rendement maximum une date de plantation 0
entre aot et novembre; planter plus tt, en avril-mai, ou
Mai Juin Juil Aot Sept Oct
plus tard, en dcembre-mars, donnait des rendements
* Rcolte des racines tubreuses 8, 10, 12, 14, 16 et 18 mois
beaucoup plus faibles. Une exprimentation encore plus Source: Tableau annexe 4.2
Rendement racine
Rendement amidon
1402 mm
1409 mm
1267 mm
1665 mm
Juin
Aot
Oct
Dc
1633 mm
1616 mm
30
25
20
15
10
5
0
Fv
Avr
Plantation
sur le plat
14
Horizontale
Oblique
16
12
14
10
12
10
6
4
2
0
Verticale
Saison
des pluies
(mai-aot)
Dbut
saison sche
(novembre)
Culture irrigue
uand le manioc est plant vers la fin de la saison des pluies, ou quand
la saison des pluies est trs brve, il se trouve mieux de recevoir une
irrigation de supplmentation au cours des priodes sans prcipitations.
Sur un terrain plat ou pratiquement plat, cela peut se faire par submersion
ou par sillons, mais sur une pente il sera plus pratique dutiliser des rampes
darrosage ou un canon darrosage rotatif.
Des recherches menes en Inde ont montr quen priode de scheresse,
les rendements augmentaient en fonction du volume deau dirrigation
utilis. Lirrigation complte, apportant 100 pour cent des besoins en eau
de la plante, donnait un rendement double de celui obtenu sans irrigation.
Elle avait aussi pour consquences une teneur en amidon lgrement
suprieure et une rduction marque de la teneur en cyanure dhydrogne
(figure 19)14.
En termes defficacit de lutilisation de leau, la mthode la plus
effective est le goutte goutte, qui, en apportant leau par petites quantits
intervalles rapprochs, lconomise tout en maintenant lhumidit du
sol un niveau trs favorable la croissance de la plante (outre quelle
45
25
40
35
20
30
25
15
20
15
10
10
5
Culture
pluviale
Irrigation
complte
* en priode de scheresse
(plus de 7 jours sans pluie)
Source: Tableau annexe 4.5
Zro
20%
50%
100%
Chapitre 5
Nutrition
des cultures
Lassociation de processus
cosystmiques et de lutilisation
judicieuse dun engrais minral constitue
la base dun systme de nutrition
des cultures durable qui produit plus
tout en utilisant moins dapports
de lextrieur.
Fumure minrale
Figure 22 Effets de la fumure minrale et de la gestion des rsidus de rcolte sur le rendement du manioc
sur 25 cycles culturaux, Thalande (t/ha)
50
Engrais + parties
ariennes recycles
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
Figure 23 Effets de quatre sources dazote sur le rendement du manioc, Inde (t/ha)
30
25
20
15
10
5
0
Ure
Ure enrobe
de tourteau
de margosier
Ure en
supergranules
Ure enrobe
de polymre
probablement du fait que les racines des arbres, en zone humide, tendent
rester en surface, entrant fortement en concurrence avec le manioc.
Lengrais vert pratique consistant cultiver pendant quelques mois
une lgumineuse fourragre ou graines, puis faire du paillis avec les
rsidus juste avant de planter du manioc amliore galement les sols,
notamment leur teneur en azote. Les combinaisons lgumineuses-manioc
prsentent un avantage biologique incontestable par rapport la monoculture de manioc, parce que loccupation du sol, en units de surface x
temps, est suprieure. Cependant, cet avantage biologique diminue avec
le temps, et la dure de la culture de lgumineuses ne doit pas dpasser
90 jours20.
De nombreuses espces ont t testes comme engrais vert, en
Thalande et en Colombie, par rapport leur effet sur le manioc21. Les
engrais verts utiliss en Colombie comprennent des adventices locales, le
pois chiche, larachide, le pois mascate (Mucuna pruriens), le pois sabre
(Canavalia ensiformis), la lgumineuse fourragre vivace Zornia latifolia
et le kudzu tropical (Pueraria phaseoloides). Les lgumineuses graines
ont t rcoltes quatre mois et les fourragres fauches six mois, avent
dtre enfouies dans le sol. Le manioc a t plant un mois plus tard, avec
ou sans fumure minrale selon les parcelles.
Si laugmentation de rendement a t plus marque sous fumure
minrale, lincorporation dengrais vert a contribu augmenter les
rendements mme en labsence dengrais minraux. Larachide tait un
des engrais verts les plus efficaces, mais Zornia latifolia et le kudzu se
sont aussi montrs trs efficaces, surtout en prsence dengrais.
Sur des sols colombiens trs sableux, un paillis dherbes adventices locales hautes herbes et lgumineuses rampantes sest rvl la meilleure
mthode de fumure, en labsence dengrais minraux. Une application de
3 4 tonnes de paillis sec lhectare a augment
Figure 24 Effets de la culture entre bandes boises
le rendement dans une proportion comparable ou en couloir sur le rendement du manioc, Viet Nam (t/ha)
lapplication de 500 kg dengrais 15-15-1521, 22. 25
Des essais mens en Thalande ont montr leffet
Avec engrais
Sans engrais
positif de divers engrais verts, notamment le 20
chanvre du Bengale (Crotalaria juncea), sur les
rendements du manioc21.
15
Une autre approche consiste planter lengrais
vert en mme temps que le manioc, mais entre
10
les rangs de manioc, un peu comme une culture
intercalaire. Les engrais verts croissent rapide5
ment et sont arrachs 2 ou 3 mois, puis paills
entre les rangs de manioc. Les plantes engrais
vert Canavalia ensiformis et Crotalaria juncea 0
Monoculture
Manioc+
Manioc+
se sont montrs particulirement efficaces pour
Leucaena
Gliricidia
augmenter le rendement du manioc.
Source: Tableau annexe 5.3
Tithonia diversifolia,
un tournesol sauvage
prsent sous lensemble des
tropiques, qui donne un
paillis de haute qualit,
riche en nutriments.
Lutte anti-rosion
es couches superficielles du sol tant les plus fertiles, la lutte anti-rosion est un aspect essentiel de la gestion durable de la fertilit du sol.
La disparition de la couche arable provoque la perte non seulement de
nutriments disponibles ou changeables, mais encore de la totalit des
nutriments apports par la fraction organique et minrale25.
La culture du manioc tend exposer davantage le sol aux pertes rosives
que la plupart des autres cultures, surtout quand les agriculteurs nutilisent ni plantes de couverture, ni paillis pour protger le sol de limpact
direct de la pluie, du soleil et du vent au cours des 2 3 premiers mois
de croissance10. De plus, le manioc occupe souvent des sols sableux ou
limono-sableux avec une mauvaise stabilit des agrgats, et sur des pentes
dj rodes, en partie parce que le manioc est une des rares cultures qui
peuvent produire suffisamment sur des sous-sols mis nu.
Les pratiques de Produire plus avec moins peuvent rduire dans une
proportion significative le ruissellement et lrosion, tout en contribuant
de bons rendements en manioc. Une option est le zro labour (voir
chapitre 2, Systmes de production agricole), qui dfend le sol contre
lrosion, ralentit la dcomposition de la matire organique et entretient
la stabilit des agrgats du sol ainsi que son drainage interne. Une tude
mene en Colombie a montr quune combinaison de labour minimum
et dune rotation avec un mlange de lgumineuses herbaces encourage
lactivit microbienne dans le sol, do une adhsivit significative des
particules du sol, une agrgation renforce et une rduction de lrosion
Lefficacit du zro labour est au plus haut dans un sol bien agrg et
suffisamment riche en matire organique.
Si le labour conventionnel est utilis pour la prparation du terrain, les
sillons et les billons sur les pentes doivent pouser les courbes de niveau,
plutt que la ligne de descente, et les courbes de niveau doivent tre
plantes de haies dherbe, ou de lgumineuses arbores ou arbustives,
de faon ralentir le ruissellement et piger les sdiments emports
par celui-ci. Les boutures de manioc doivent tre plantes travers un
paillis par exemple des rsidus de culture, des herbes ou des tailles de
lgumineuses arbores), et des cultures intercalaires couvrir le sol entre
les rangs de manioc.
Chapitre 6
Ravageurs et maladies
Protger le manioc avec un pesticide
est bien souvent inefficace et nest presque
jamais conomique. Une srie de mesures
non chimiques peuvent aider les agriculteurs
rduire les pertes tout en protgeant
lcosystme agricole.
Dformations des
feuilles, manque de
chlorophylle, tachetures
et dprissement sont les
symptmes de la mosaque
du manioc.
volu en parallle avec la plante. Cependant, cela ne signifie pas ncessairement que les problmes causs par ces ravageurs sont plus srieux
en Amrique latine beaucoup de ces insectes nuisibles sont tenus en
respect par des prdateurs et des parasitodes qui ont eux-mmes suivi
une volution parallle au cours des sicles4, 5.
Les aleurodes salimentent directement sur les jeunes feuilles de manioc
et transportent galement des virus, ce qui en fait sans doute linsecte
ravageur le plus redoutable dans chaque rgion de production du manioc.
En Amrique latine, 11 espces daleurodes ont t rpertories sur le manioc, dont Aleurotrachelus socialis, A. aepim et Trialeurodes variabilis,
qui sont lorigine de la plus grande partie des dgts. Laleurode Bemisia
tabaci, vecteur de la mosaque du manioc et de la striure brune du
Bemisia tabaci ransmet de
manioc, est prsent dans la plus grande partie de lAfrique sub-saharienne
srieuses maladies virales
et dsormais galement en Inde. Il est galement prsent en Amrique
aux plants de manioc.
latine, o il ne se nourrit pas sur le manioc. Une autre espce, Aleurodicus
disperses, ou aleurode spiralant, est prsente en Inde, en RPD Lao, et en
Thalande, ainsi quen Afrique, et peut causer des dgts et chutes de
rendements srieux.
Bien que de nombreux agriculteurs luttent contre les infestations
daleurodes au moyens dinsecticides, ces pulvrisations restent en
gnral sans effet par exemple laleurode A. socialis voit sa population
double en moins de 5 jours. En revanche,
Figure 28 Nombre moyen dAleurodes du manioc sur les feuilles
ne pas pulvriser dinsecticide permet
de manioc, Cameroun
aux ennemis naturels des aleurodes, qui
40
comprennent de nombreuses espces de
manioc
parasitodes, de prdateurs et dentomopathognes, de mener la lutte biologique.
Manioc+
mas+
Une exprimentation sur deux ans
30
nib
au Cameroun a montr un lien entre la
culture intercalaire de manioc avec du
mas et des pois chiches et une chute de
50 pour cent des populations daleurodes
20
adultes, ainsi quune rduction de 20 pour
cent de la prvalence de la mosaque du
manioc (figure 28)12. Des recherches
menes en Colombie suggrent que la
10
culture en intercalaire avec le pois chiche
inhibe la croissance des feuilles de manioc, les rendant moins attractives pour
les aleurodes. Le rendement na pas t
0
affect par cette moindre croissance en
4
6
8
10
12
14
16
Semaines aprs la plantation
fait, le rendement nest tomb que de
13 pour cent dans le systme manioc-pois
Source: Adapt de Fondong, V.N., Thresh, J.M. et Zok, S. 2002. Spatial and temporal spread of cassava
chiche, contre une perte allant jusqu
mosaic virus disease in cassava grown alone and when intercropped with maize and/or cowpea.
65 pour cent en monoculture13.
J. Phytopathology, 150: 365-374.
Un ennemi naturel de
la cochenille du manioc
Anagyrus lopezi, une
gupe minuscule.
Figure 29 Superficie infeste par la cochenille du manioc, Thalande, 2009-2012 (000 ha)
250
200
150
100
50
2009
2010
2011
30 Juil
9 Dc
15 Jan
18 Jan
24 Dc
8 Dc
15 Jan
14 Mai
2012
Source: Rojanaridpiched, C., Thongnak, N., Jeerapong, L. et Winotai, A. 2012. Rapid response to the accidental introduction of the mealybug, Phenacoccus manihoti,
in Thailand. Note dinformation prepare pour la FAO. (mimeo)
feuilles, les mouches des pousses et les mouches des fruits. Toutes les
prcautions doivent tre prises pour prvenir lintroduction accidentelle
de ces insectes latino-amricains en Afrique ou en Asie, o ils nont pas
dennemis naturels et pourraient donc exercer des ravages. Une menace
rcemment identifie en Asie signale au Cambodge, en RDP Lao, aux
Philippines, en Thalande et au Viet Nam est la maladie du balai de
sorcire, attribue un phytoplasme.
Certains ravageurs et pathognes du manioc ont galement t introduits accidentellement avec des espces vgtales troitement apparentes
au manioc, comme Jatropha curcas, utilis comme haie vive en Asie et
rcemment devenu une source apprcie de biocarburant. Des prcautions
appropries doivent tre prises pour le transport international de matriel
vgtal despces apparentes au manioc, et il convient de ne pas crer de
grandes plantations de Jatropha dans les rgions productrices de manioc.
Chapitre 7
Rcolte,
oprations aprs
rcolte et valeur
ajoute
Aliment pour le mnage, fourrage pour
le btail et matire premire pour une large
gamme de produits valeur ajoute,
de la farine grossire aux gels damidon issus
de technologies avances, le manioc est vraiment
une culture polyvalente.
Transport de la rcolte la
ferme. Les agriculteurs du
monde entier ont produit
plus de 280 millions
de tonnes de racines
tubreuses fraches
en 2012.
dune perche porte sur lpaule; en RDP Lao, les agriculteurs utilisent
des hottes en bambou. En Chine, la rcolte est en gnral transporte
dans des remorques tires par des tracteurs deux roues, tandis quen
Thalande les agriculteurs utilisent souvent des camionnettes agricoles.
Une fois les racines tubreuses rcoltes, les parties ariennes sont
souvent laisses sur le sol pour scher, et ensuite enfouies pour aider
entretenir la fertilit du sol (voir chapitre 5, Nutrition des cultures).
Cependant, les agriculteurs peuvent multiplier le volume total de feuillage
disponible pour lalimentation animale en coupant les parties ariennes
tous les 3 mois ou tous les 2 mois et demi au cours du cycle de croissance
de la plante. Aprs chaque coupe, le restant de la tige va refaire des rejets
et une nouvelle rcolte de feuilles sera disponible dans les 2 ou 3 mois.
Pour une production maximale de feuillage, lespacement des boutures
doit tre rduit environ 60 x 60 cm.
Les jeunes feuilles ainsi collectes intervalles rguliers au cours du
cycle de croissance du manioc tendent tre plus riches en protines
et moins fibreuses que celles rcoltes en mme temps que les racines
tubreuses, lge de 11 12 mois en principe. Ces feuilles plus jeunes
sont mieux apptes et constituent un fourrage de meilleure qualit. De
mme, la farine de feuilles faite uniquement base de feuilles est plus
riche en protines et moins fibreuse que celle qui incorpore galement
des ptioles et des tiges vertes.
Au cours dune exprimentation mene en Thalande, le rendement
total en feuilles sches tait de 710 kg/ha si les feuilles taient rcoltes
uniquement lors de la rcolte des racines tubreuses, 11,5 mois aprs
plantation (tableau annexe 7.1). Mais ce rendement passait 2,6 tonnes
si les feuilles taient coupes cinq reprises dans le mme temps. Le
rendement total en protines foliaires augmentait galement, de 170 kg/
ha pour une seule coupe de feuilles 650 kg/ha, comparable une
bonne rcolte de soja1, 2. Cependant, plus la frquence des coupes de
feuilles augmentait, plus le rendement racine final dclinait, passant
denviron 40 tonnes/ha pour une unique rcolte de feuilles moins
de 25 tonnes pour cinq rcoltes de feuilles2. Lintrt conomique de
ce systme dpend du cot de la main-duvre et des prix relatifs des
racines tubreuses fraiches et des feuilles sches.
De plus, prlever 4 ou 5 fois en une anne les parties ariennes de la
plante revient exporter de grandes quantits de nutriments notamment
de lazote partir du champ, et la pratique ne saurait tre durable sans
lapplication de volumes importants dengrais minraux pour prserver
la fertilit du sol.
les fibres, puis mise reposer dans des rservoirs ou circuler dans des
canalisations pour laisser dposer lamidon en suspension. Une fois leau
de surface limine par siphonage, lamidon humide est rcupr, broy
et tal sur des tapis de bambou ou des sols de ciment pour scher au
soleil. Dans ces systmes artisanaux, la productivit par ouvrier varie de
50 60 kg/j damidon, tandis que la transformation semi-mcanise peut
aller jusqu 10 tonnes/j8.
Dans certaines rgions de la Colombie, lamidon humide reste
fermenter durant quelques jours avant dtre sch au soleil. Il en rsulte
lamidon acide, ingrdient principal de prparations boulangres appeles
pan de bono. Dans ltat indien du Tamil Nadu, lamidon humide est
collect, broy puis secou sur une toile de chanvre pour former de petites
boulettes damidon, qui sont tamises puis cuites quelques minutes la
vapeur, donnant des perles de tapioca. En Indonsie, un mlange damidon
de manioc avec de la pte de crevettes, un colorant alimentaire et de leau
subit une extrusion avant dtre dbit la main en tranches fines. Aprs
une cuisson vapeur sur des tamis en bambou pendant 15 minutes, et un
schage au soleil sur le sol dune cour intrieure pendant une demi-journe,
on obtient des chips dures appeles krupuk. Pass la friture, le krupuk
gonfle pour donner des ptales de crevettes croquants et tendres, un
amuse-gueule apprci qui figure presque tous les repas.
Lextraction de lamidon donne toutes sortes de sous-produits utiles. Les
pluchures des racines tubreuses peuvent tre recycles comme engrais
et comme fourrage. Les fibres limines, aprs schage, sont vendues
lindustrie minire comme agent de floculation, tandis que lamidon
faible densit non rcupr par sdimentation sert daliment pour porcs8.
Utilisations industrielles
Dans certains pays comme la Thalande et la Chine, une bonne partie de
lamidon natif de manioc subit des transformations supplmentaires pour
donner toute une srie damidons modifis, qui sont incorpors dans des
produits alimentaires ou servent de matire premire pour la production
ddulcorants, de fructose, dalcool et de monoglutamate de sodium. Au
mme titre que la farine de manioc de haute qualit, lamidon modifi
est galement utilis dans la fabrication de contreplaqu, de papier et de
produits textiles.
En Chine et en Thalande, des usines entirement mcanises
procdent au lavage, la coupe et au rpage des racines tubreuses de
manioc, aprs quoi la pulpe est mlange plusieurs fois de leau pour en
extraire les granules damidon. Le lait damidon leau contenant les
granules en suspension est alors spar de la pulpe, puis les granules
eux-mmes spars de leau par sdimentation ou centrifugation. cette
tape, lamidon doit tre dbarrass de son humidit par schage solaire
ou artificiel, avant dtre moulu, blut et conditionn en sacs de 50 kg ou
Alimentation animale
Tant les racines tubreuses que les feuilles des plants de manioc peuvent
tre utiliss pour nourrir les animaux de la ferme, ou comme matires
premires pour la production industrielle daliments du btail. Cependant,
en raison de leur teneur en cyanure, les racines tubreuses et feuillages
frais ne peuvent tre donns aux animaux quen quantits trs limites.
Les racines fraches sont dbits en copeaux ou en tranches, tandis que
les feuilles sont haches menu. Avant dtre distribus aux animaux, les
fourrages de manioc sont tals par terre durant une nuit pour laisser
lvaporation liminer une partie du cyanure. Les copeaux de racines et
le hachis de feuilles peuvent galement tre schs au soleil, puis, arrivs
une teneur en eau de 12 14 pour cent, entreposs pour utilisation
ultrieure. Ou bien encore, les morceaux de racines et de feuilles peuvent
tre entasss bien serr dans des sacs plastiques ou des rcipients tanches
lair, pour produire un ensilage par fermentation (voir p. 96) Tant le
schage solaire que lensilage liminent lessentiel du cyanure, de sorte
que ces produits peuvent tre consomms sans danger par les porcs, le
btail, les buffles et les poules.
feuilles et de trs peu de jeunes tiges, rcoltes sur des plantes ou des rejets
de moins de trois mois. Aprs rcolte, le feuillage est hach et tal sur
une aire en ciment pour schage au soleil. La teneur en eau doit baisser
de 70 pour cent environ 12-14 pour cent pour permettre la mouture et
lentreposage du feuillage.
En raison de sa forte teneur en fibres, la farine de feuilles de manioc
est surtout destine aux ruminants. Des recherches ont montr quune
supplmentation de 1 2 kg/j/animal de foin de manioc augmente la production des vaches laitires et fait monter la teneur du lait en thiocyanate,
avec la possibilit deffets positifs sur la qualit du lait et son aptitude
se conserver. Par ailleurs, la forte teneur en tanins de la farine de feuilles
limite la prolifration de nmatodes gastro-intestinaux, suggrant une
activit anti-helminthique de ce produit12. Pour les non-ruminants, il vaut
mieux limiter lapport en farine de feuilles de manioc 6-8 pour cent de
laliment total pour les porcs en croissance et moins de 6 pour cent pour
les poulets de chair. Pour les poulets, lintrt de la farine de feuilles de
manioc rside dans son action comme pigment naturel sa teneur leve
en pigments xanthophylliens (500-600 mg/kg) amliore la pigmentation
de la peau des poulets de chair ainsi que celle des jaunes duf13.
Lensilage de feuilles est produit en mlangeant les feuilles haches
avec 0,5 pour cent de sel et 5 10 pour cent de farine de racine de manioc
ou de son de riz, avent de placer le tout dans de grands sacs plastique ou
des rcipients tanches lair. Les sacs sont scells aprs un tassement
des feuilles pour en expulser tout lair. Dans ce milieu anarobique, les
feuilles se mettent fermenter, do une chute rapide du pH, ainsi que de la
teneur en cyanure. Au bout denviron 90 jours de fermentation, lensilage
est prt pour alimenter les animaux, en gnral des porcs et des bovins.
Lensilage peut se garder sans dtrioration dans des sacs rigoureusement
tanches pendant au moins cinq mois. Lensilage de feuilles a une teneur
denviron 21 pour cent de protines brutes et 12 pour cent de fibres brutes.
Sa teneur en cyanure dhydrogne nest plus que de 200 ppm, contre plus
de 700 ppm avant fermentation. Au cours dexprimentations menes au
Viet Nam, ladjonction de 15 pour cent densilage de feuilles de manioc
la ration de porcs a amlior leur prise de poids quotidienne, tout en
rduisant de 25 pour cent le cot de leur alimentation14.
Chapitre 8
La marche suivre
Les pouvoirs publics doivent encourager
la participation des petits exploitants
un programme de dveloppement durable
du manioc et soutenir les approches
de recherche et de vulgarisation qui
laissent les agriculteurs dcider.
sol et de la lutte contre les insectes ravageurs, les maladies et les plantes
adventices. Dans de nombreux pays, des pratiques essentielles de Produire
plus avec moins comme le labour rduit ou zro, les cultures de couverture
et le paillage, et les cultures mixtes, ont dj t intgres des systmes
de production de manioc faible intensit dintrants. Le rle jou par les
services de vulgarisation et de conseil tant manant du secteur public
et du secteur priv que dONG dans lamlioration de ces pratiques,
en assurant un accs aux connaissances extrieures pertinentes et en les
connectant aux trsors de connaissances dtenus par les petits agriculteurs
eux-mmes, sera essentiel. Des approches participatives de la vulgarisation
seront ncessaires pour aider les agriculteurs tester et adapter les
nouvelles technologies. Les nouveaux moyens de communication comme
la radio, la tlphonie mobile ou linternet pourront contribuer rduire
les cots dinterface de la vulgarisation.
Les producteurs de manioc pourront galement avoir besoin dincitations par exemple, tre pays pour les services environnementaux
rendus pour passer de nouvelles pratiques culturales et la gestion de
services cosystmiques allant au-del de la production alimentaire, tels
que la conservation des sols et la protection de la biodiversit. Ladoption
de la lutte intgre peut tre facilite par labandon des subventions
perverses sur les pesticides synthtiques, la rglementation de leur vente,
et la mise en place dincitations la production locale de biopesticides et
dinsectariums pour llevage des prdateurs naturels des ravageurs.
Faciliter les progrs de la filire dapprovisionnement en intrants. Le revenu disponible de nombreux mnages de petits agriculteurs est trop faible
pour leur permettre la transition dun systme faible niveau dintrants et
de production un systme de production de manioc intensif. Il est donc
ncessaire de prendre des mesures pour mettre le matriel vgtal amlior,
les engrais minraux et autres intrants la porte des petits agriculteurs.
Les gouvernements doivent encourager linvestissement priv dans la
production dintrants, et mettre en place des lignes de crdit permettant
aux fournisseurs privs dorganiser des systmes dachat group assurant
que les intrants seront disponibles temps pour la plantation du manioc.
Si ncessaire, la qualit des intrants doit tre rgulirement contrle pour
prvenir la vente de contrefaons. Afin dviter une utilisation inapproprie,
un gaspillage ou un impact environnemental ngatif des engrais minraux,
leur distribution doit tre accompagne par une action de formation et des
services de vulgarisation.
Les institutions qui promeuvent la participation groupements
agriculteurs, organisations communautaires et ONG de dveloppement
peuvent aussi contribuer rduire les cots de transaction lis laccs
aux intrants du commerce, tandis que des systmes de bons (subventions
cibles) pourraient tre introduits pour permettre aux petits paysans de
se procurer de lengrais et du matriel vgtal un prix infrieur celui
du march. Si les petits agriculteurs sont favorables aux subventions,
celles-ci peuvent crer une dpendance; dans le long terme, une source
de financement plus durable devra tre recherche du ct des crdits
rotatifs collectifs. Une fois que les producteurs de manioc auront constat
par eux-mmes lamlioration de leur rendement et de leur revenu grce
lutilisation dengrais et de varits amliores, ils seront dsireux den
acheter davantage et disposeront des moyens financiers ncessaires. Il
en rsultera une stimulation de la concurrence, qui pse la baisse sur les
prix des intrants et les rend meilleur march.
Sattaquer aux problmes de ravageurs et de maladies avec des varits
rsistantes et de strictes rgles de quarantaine. Au fur et mesure quelle
sintensifie, la production en continu risque dentraner une recrudescence
des ravageurs et des maladies, qui constituent dj une des contraintes
les plus srieuses laccroissement de la productivit. Plutt que de se
reposer sur les pesticides chimiques, les programmes dintensification de
la production du manioc doivent promouvoir la lutte intgre, qui fait appel
aux cultivars rsistants, aux agents de lutte biologique, aux biopesticides et
la gestion des habitats pour dfendre les cultures, prserver la biodiversit,
et protger lenvironnement et la sant des populations. Le germplasme et
les varits mis en place doivent toujours tre rsistants aux populations de
pathognes prdominantes dans chaque pays, agro-cozone et systme de
production agricole spcifique. Faute dun systme semencier organis, du
matriel vgtal de qualit doit tre mis disposition des producteurs au
moyen de systmes communautaires de multiplication et de distribution.
Avec lintensification des mouvements et changes transfrontires de
germplasme de manioc, il sera ncessaire de mettre en uvre des mesures
phytosanitaires amliores pour veiller ce que le matriel vgtal soit
exempt de ravageurs et de maladies. Des mthodes sensibles et fiables de
dtection et de diagnostic, visant bloquer la circulation des organismes
pathognes, sont essentielles pour amliorer la scurit fournie par la
quarantaine et pour mettre les rglementations phytosanitaires de chaque
pays au niveau des conventions et protocoles gouvernant le commerce
international. Les transferts de germplasme de manioc doivent tre
soigneusement prpars, en consultation avec les autorits administrant
la quarantaine, et se faire en quantits telles quelles permettent les tests
ncessaires. Les seules formes sous lesquelles le germplasme de manioc
peut tre autoris voyager sont les graines, le matriel vgtal produit in
vitro et test sans pathognes, et les boutures obtenues en milieu ferm
partir de matriel vgtal rgnr in vitro test sans pathognes2.
Soutenir la recherche et le dveloppement technologique portant sur
le manioc. La recherche agronomique applique peut faciliter lvolution
des systmes de production du manioc en contribuant mettre au point
des varits rsistantes aux maladies et aux ravageurs et prsentant des
caractres souhaitables dun point de vue commercial, des technologies
dirrigation conomes en eau, et un machinisme agricole adapt, surtout
Tableaux annexes
Chapitre 1: Le manioc, une culture du XXIe sicle
Tableau 1.1 Superficie plante en manioc (millions dha)
Afrique sub-saharienne
Asie
Amrique latine/Carabes
1980
7,05
3,89
2,65
1990
8,59
3,85
2,75
2000
11,01
3,40
2,54
2011
13,05
3,91
2,67
1990
70,26
49,79
32,21
2000
95,34
49,46
31,30
2011
140,97
76,68
34,36
1990
8,18
12,92
11,72
2000
8,66
14,53
12,34
2011
10,80
19,60
12,88
1980
48,34
45,94
29,70
1980
6,85
11,82
11,23
12,2
9,7
13,5
9,5
1,8
Tableau 2.2 Effets du mode de labour et du taux dapplication dazote en premire anne
sur le rendement du manioc, Khon Kaen, Thalande, 2000/01 (tonnes/ha)
Mode de labour
Labour conventionnel
42,7
44,94
53,69
47,13
Pas de labour
55,13
56,06
67
59,38
Traitement*
LC
LC+paillage
PL
PL+paillage
Moyenne
Sans fumure
Rendement
racines
(t/ha)
Biomasse
parties
ariennes
(t/ha)
Taux MS
racines
(%)
Rendement
racines
(t/ha)
Biomasse
parties
ariennes
Taux MS
racines
(%)
5,51
5,92
4,42
6,11
5,49
3,18
3,98
2,77
3,85
3,45
30,2
30,9
29,5
31
30,4
2,19
4,66
1,93
4,66
3,36
1,43
2,93
1,43
2,95
2,19
30,1
30,6
29,2
30,4
30,1
1982-83
1983-84
Paillage*
Sans
paillage
Paillage*
Sans
paillage
Paillage*
Sans
paillage
4,7
5,3
4,8
3,7
3,7
3,4
4,3
4
4,4
4,2
3,6
3,2
3,7
3,8
6,2
6,7
7,1
4,5
5,2
4
5,6
4,7
5
5,2
3,9
3,7
3,1
4,3
6,1
6,8
6,8
4,7
4,9
4,4
5,6
3,4
4,7
4,5
3,1
3,2
2,8
3,6
Tableau 2.5 Moyenne des rsultats de trois essais participatifs de cultures intercalaires
mens par des paysans des villages de Suoi Rao et Son Binh, district de Chau Duc, Ba RiaVung Tau, Viet Nam, en 2001/2002
Rende- Teneur RendeVentes Cots de Revenu
ment en amidon ment inter- brutes production net
manioc
(%)
calaire
(t/ha)
(t/ha)
(millions dong/ha)
Traitement
M + arachide intercalaire 30,74
M + haricot mungo
29,81
intercalaire
M + soja intercalaire
34,54
C ++maize
intercrop
21
M
mas intercalaire
21,00
Monoculture manioc
31,88
Prfrence des
paysans
(%)
27,66
1,483
25,81
10,07
15,73
48
26,66
0,57
20,38
8,64
11,74
42
27,5
24,3
24,30
27,93
0
3,643
3,64
-
19,00
15,56
17,53
8,62
8,59
7,12
10,38
6,90
10,42
6
35
29
Tableau 2.6 Effets de diverses pratiques culturales sur les pertes de sol rosives et sur
le rendement du manioc et de larachide intercalaire, ainsi que sur les ventes brutes et le
revenu net, dans un essai de lutte anti-rosion men par six paysans du village de Kieu
Tung, district de Thanh Ba, province de Phu Tho, Viet Nam, en 1997 (anne 3)
Pertes de
sol sec (t/ha)
Traitement*
Monoculture M avec fumure, pas de haies
106,1
M+A, pas de fumure, pas de haies
103,9
M+A, fumure, pas de haies
64,8
M+A, fumure, haies de Tephrosia
40,1
M+A, fumure, haies dananas
32,2
M+A, fumure, haies de vtiver
32
Monoculture M avec fumure, haies de Tephrosia 32,5
Rendement (t/ha)
Manioc
Arachide
19,17
13,08
0,7
19,23
0,97
14,67
0,85
19,39
0,97
23,71
0,85
23,33
-
* M = manioc; A = arachide; engrais = 60 kg N + 40 P2O5 + 120 K2O/ha; toutes les parcelles ont reu 10 t/ha de fumier de
porc
Rendement
du manioc
Traitement*
(t/ha)
Pas de fumure
26,9
Fumure 50%
41,2
Fumure complte*
40,9
Cots
de production
(000 Rs/ha)
16,04
19,60
24,94
Ventes brutes
(000 Rs/ha)
Revenu net
(000 Rs/ha)
56,24
80,90
80,73
40,19
61,30
55,79
Emplacement
CIAT
Brazil
IITA
India
Nigeria
Uganda
Malawi
Indonesia
Thailand
Benin
Togo
Other
5436
2889
2756
1327
1174
1136
978
954
609
600
435
14 148
RL
87
0
28
0
0
4
22
0
0
100
100
26
ME
11
0
47
0
0
89
72
0
100
0
0
3
CA
0
0
0
0
0
7
6
100
0
0
0
14
AT
1
100
25
100
100
0
0
0
0
0
0
51
Fumure des
Taux
plants-mres russite
(kg/ha)*
bouturage (%)
NPK
000
85
0 100 100
97
100 0 100
98
100 100 0
77
100 100 100
97
Tiges
2,02
2,63
2,98
2,25
3,10
Tubercules
19,1
25,6
23,5
24,7
30,2
Tiges
4,49
3,64
4,38
4,53
6,22
Rendement racines
(poids sec, t/ha)
10,81
9,72
6,91
6,70
4,48
Juin
Juillet
Aot
Septembre
Octobre
8 mois
10 mois
12 mois
14 mois
16 mois
18 mois
Moyenne
20,27
22,15
19,82
14,46
12,25
8,16
26,98
27,73
29,07
22,96
17,64
16,69
36,49
36,51
35,07
29,14
28,65
22,17
42,46
47,31
40,74
38,62
32,48
23,95
49,52
51,93
44,05
39,57
34,59
29,52
57,06
53,36
48,51
43,68
36,26
32,61
38,76
39,83
36,21
31,41
26,98
22,18
Prcipitations
totales**
(mm)
Couvert***
(%)
1402
1409
1267
1665
1633
1616
77,3
55,0
55,0
82,0
89,2
87,8
Plants
survivants
(%)
Rendement
tubercule
(t/ha)
Teneur
en amidon
(%)
Rendement
amidon
(t/ha)
97
97
91
90
88
87
23,32
18,92
24,56
32,18
27,92
25,67
21,27
22,33
25,73
25,07
30,35
26,13
4,96
4,22
6,32
8,07
8,47
6,71
Traitement
Mode de plantation Billons
Mode de plantation Sans billons
Nombre
RenTeneur
de plants dement en amidon
survivants tubercule
(%)
(000/ha)* (t/ha)
Nombre
RenTeneur
de plants dement en amidon
survivants tubercule
(%)
(000/ha)* (t/ha)
14,57
14,43
14,98
13,47
16,64
16,66
10,69
12,09
14,69
14,96
18,63
18,65
16,04
15,46
11,08
17,03
17,14
15,85
13,04
11,99
9,31
17,74
19,04
16,4018,68
10,32
18,17
14,55
14,41
14,52
13,54
16,67
16,69
10,58
13,02
14,53
15,41
18,51
18,87
14,43
14,56
13,90
14,43
16,61
16,73
9,74
12,71
13,14
16,17
18,21
18,97
Niveau dirrigation*
IW/CPE = 0 (pluviale)
IW/CPE = 0,25
IW/CPE = 0,50
IW/CPE = 0,75
IW/CPE = 1,0
C.D. (0,05)
Rendement
racine frache
(t/ha)
20,8
24,5
30,8
34,8
39,7
4,8
Teneur en amidon
(% poids sec)
Teneur en HCN
(ppm poids sec)
72,7
72,9
74,5
75,2
75
55
41
41
33
22
* en priode de scheresse (plus de 7 jours sans pluie); IW = eau dirrigation en mm ; CPE = vaporation bac cumulative en mm
Tableau 4.6 Effets de lirrigation par submersion et goutte goutte sur le rendement
tubercule du manioc dans le Tamil Nadu, Inde (t/ha)
Source: Adapt de Manickasundaram,
P., Selvaraj, P.K., Krishnamoorthi, V.V.
et Gnanamurthy, P. 2002. Drip irrigation
and fertilization studies in tapioca.
Madras Agric. J., 89(7-9): 466-468.
Niveau dirrigation*
Par submersion 5 cm 0,60 IW/CPE
Goutte goutte, 100% de lirrigation par surverse
Goutte goutte, 75% de lirrigation par surverse
Goutte goutte, 50% de lirrigation par surverse
1996/1907
48,5
57,6
53,9
51,6
1998
59,8
67,3
64,6
62,2
1999/2000
45,8
51,2
50,4
46,2
0
25
50
100
Eau apporte
par irrigation par rapport
leau totale utilise (%)
2006/07
2007/08
0
0
14,83
17,85
34,33
40,65
51,11
61,72
2007/08
2,98
6,43
9,20
15,36
* Pour un cycle de croissance sur 9 mois, durant lequel les prcipitations totales taient respectivement de 872 mm et 795 mm
en 2006/2007 et 2007/2008
Ca
Mg
Racines
30,3
7,5
54,9
5,4
6,5
3,3
0,08
0,02 0,38
0,02 0,1
Parties
ariennes
Feuilles
tombes
69,1
7,4
33,6 37,4
16,2
8,2
0,07
0,03 0,45
0,33
0,26
23,7
1,5
2,5
0,04
0,01 0
0,37
0,18
24,7
Cu
Fe
Mn
Zn
Source: Adapt de Howeler, R.H. 1985.
Mineral nutrition and fertilization
of cassava. Dans J.H. Cock et J.A. Reyes, ds.
Cassava: Research, production and utilization.
UNDP-CIAT Cassava Program.
Cali, Colombie. pp. 249-320.
Tableau 5.2 Effets de quatre sources dazote sur le rendement et les aspects qualitatifs
de manioc, cultivar Sree Visakham, cultiv au Collge dagriculture,
Trivandrum, Inde, 1989-1991
Ure
Ure enrobe de tourteau
de margosier
Ure en supergranules
Ure enrobe de polymre
Nombre
de racines
tubreuses
par plant
5,1
5,8
Rendement
(t/ha)
Teneur
en HCN (ppm
poids frais)
Matire sche
totale
(t/ha)
19,95
22,59
47,4
46,8
10,52
12,13
5,9
4,9
25,65
17,76
48,4
48,2
13,97
10,4
Teneur
Ventes brutes
Cots de
Revenu net
en amidon (millions dong/ha) production (millions dong/ha)
(t/ha)
Traitement*
M monoculture
M+pois cajan EV
M+Mucuna EV
M+arachide IC
M+nib IC
M+Crotalaria EV
M+Leucaena CB
M+Gliricidia CB
Moyenne
avec
engrais
(%)
sans
engrais
avec
engrais
(millions dong/ha)
sans
engrais
avec
engrais
sans
engrais
avec
engrais
sans
engrais
avec
engrais
sans
engrais
20,41
18,28
20,85
24,82
22,75
21,94
24,20
22,58
21,98
5,63
7,90
10,02
10,09
8,71
9,95
15,67
19,60
10,94
6,01
8,11
8,11
8,11
8,11
8,11
7,71
7,71
7,75
3,80
5,90
5,90
5,90
5,90
5,90
5,50
5,50
5,54
14,40 1,83
10,17 2,00
12,74 4,12
16,72 4,19
14,64 2,81
13,83 4,05
16,49 10,17
14,87 14,10
14,23 5,40
Engrais verts
Aucun
Aucun
Aucun
Aucun
Tithonia
Tithonia
Tithonia
Chromolaena
Chromolaena
Chromolaena
* Fertilizer = 17-17-17 as N-P2O5- K2O
Rcolte 1
Kiduma Mbuela
12,7
10,5
23,7
14,9
31,4
19,6
39,6
18,6
32,8
18,1
37,6
23,5
41,5
21,7
19,9
18,2
29,5
21,1
35,2
23,4
Rcolte 2
Kiduma Mbuela
10,1
5,4
14,9
7,4
17,6
9
33,1
18
12,7
6,4
17,8
8,7
20,2
8,2
12,2
7,3
18,4
8,5
18,6
9
Tableau 5.5 Effets de lapplication de fumier de ferme (FF) et dengrais chimiques sur le
rendement manioc et la rentabilit conomique lUniversit dagriculture et de foresterie
de Thai Nguyen, province de Thai Nguyen, Viet Nam, en 2001 (anne 2)
RendeIndice
ment du de rcolte
manioc
(t/ha)
Traitement
Ni engrais, ni FF
3,25
0,39
FF 5 t/ha
7,79
0,49
FF 10 t/ha
10,02
0,52
FF 15 t/ha
13,11
0,52
80 N+80 K2O/ha, sans FF
15,47
0,5
80 N+80 K2O/ha + FF 5 t/ha 17,98
0,48
80 N+80 K2O/ha + FF 10 t/ha 18,7
0,49
80 N+80 K2O/ha + FF 15 t/ha 18,5
0,48
Ventes
brutes
1.625
3.895
5.010
6.555
7.735
8.990
9.350
9.250
Cots
Cots de
dengrais production
(000 dong/ha)
0
500
1.000
1.500
680
1.180
1.680
2.180
Revenu net
2.800
3.300
3.800
4.300
3.580
4.080
4.580
5.080
-1,175
595
1.210
2.255
4.155
4.910
4.770
4.170
0-0-0
135-0-0
135-50-0
135-50-100
0-0-0
0-0-0
135-0-0
135-0-0
135-50-0
135-0-0
Fumure
organique
(t/ha)
0
0
0
0
10 fumier
10 compost
5 fumier
5 compost
5 compost
5 boues de sucrerie
10,96
35,6
36,8
37,47
26,53
22,67
35,63
39,33
39,07
33,73
1,1
1,93
2,07
2,1
1,66
1,63
2,26
1,97
1,87
1,67
Ventes
brutes
Cots
Cots de
dengrais production
4,72
13,52
14,05
14,3
10,32
9,05
13,89
14,75
14,56
12,63
(mil. Rp/ha)
0
4,1
0,45
7,01
0,69
7,37
1,27
8,02
2
7,65
1
6,27
1,45
8,01
0,95
7,88
1,19
8,1
0,95
7,32
Revenu Prfrence
net
des
paysans
0,62
6,51
6,68
6,28
2,67
2,78
5,88
6,87
6,46
5,31
2
3
4
1
5
Tableau 5.7 Valeur nutritionnelle dune tonne de divers types de fumier humide et de
compost par comparaison avec 50 kg dengrais chimique 15-15-15
1 t fumier de bovins
1 t fumier de porcs
1 t fumier de poulets
1 t fumier de moutons
1 t compost
50 kg dengrais 15-15-15
MS (%)
32
40
57
35
71
100
N (kg)
5,9
8,2
16,6
10,5
6,9
7,5
P (kg)
2,6
5,5
7,8
2,2
3,3
3,3
K (kg)
5,4
5,5
8,8
9,4
6,1
6,2
Tableau 5.8 Effets de diverses pratiques de conservation du sol sur le rendement relatif
moyen en manioc et la perte rosive de sol sec, daprs des exprimentations sur la lutte
anti-rosion, des parcelles de dmonstration participatives et des essais participatifs,
Viet Nam, 1993 -2003
Rendement
manioc relatif (%)
100
113
110
103
112
110
107
100
106
122
106
69
32
115
105
109
103
102
100
92
100
48
49
51
50
69
71
48
70
103
81
21
137
51
64
62
44
62
100
202
Nombre de
dsherbages*
Rapport
au rendement
maximum
(%)***
4+
3+
2+
1+
15
4
3
2
1
15
15
15
15
30
30
30
2
2
0
0
Rendement
tubercule frais
(t/ha)
15
30
30
60
60
60
120
120
120
120
JR**
JR
JR
JR
18,0
16,0
11,0
7,0
86
76
52
33
60
60
120
19,5
12,9
13,3
5,8
92
61
63
28
30
60
45
Dsherbage chimique
Pas de dsherbage
16,3
15,4
21,1
1,4
77
73
100
7
* + = dsherbages supplmentaires
** JR = jusqu la rcolte, au besoin
*** Pour cent par rapport au rendement de manioc dsherb aux herbicides
Nombre de
coupes
de feuilles*
1 2 3
x
x x
x x x
x x x
Average
5
x
x
x
x
x
RenRen- Teneur
Cots de Revenu
Teneur Total
Ventes brutes
dement
Rende- dement
production
net
en
en
feuille protines ment tubercule amidon Feuilles TuTotal
sche
bercules
(%) protines frais
du
totale
foliaires (t/ha) tubercule
(t/ha)
totales
(%)
(t/ha)
0,71
1,5
1,99
2,56
2,57
1,87
24,46
25,16
25,21
25,13
25,28
25,05
B/ha)
(000
0,17
39,89
0,38 39,91
0,5
27,02
0,64 28,6
0,65 24,46
0,47 31,97
19,58
20,15
21,1
19,75
18,19
19,75
4,15
9,02
11,92
15,34
15,56
11,2
45,43
46,01
31,59
32,53
27,2
36,55
(000 B/ha)
49,58 24,3
55,04 30,68
43,51
32,53
47,88 36,78
42,76 40,07
47,75
32,87
25,28
24,35
10,99
11,09
2,7
14,88
* Les coupes de feuilles 1, 2, 3, 4 et 5 correspondent respectivement aux coupes effectues aux mois aprs plantation 2,5, 5, 7,
9 et 11, avec la dernire coupe la rcolte des tubercules
* M = manioc; A = arachide; engrais = 60 kg N + 40 P2O5 + 120 K2O/ha; toutes les parcelles ont reu 10 t/ha de fumier de porc
121
Rfrences
Chapitre 1: Le manioc,
une culture du XXIe sicle
Chapitre 2: Systmes
de production agricole
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TCP/GAB/3203(D). Rapport final de
projet. Rome.
129
Abrviations
CGIAR Groupe consultatif pour la recherche
agricole internationale
CIAT Centre international pour lagriculture
tropicale
CBSD Maladie de la striure brune du manioc
CMD Maladie de la mosaque du manioc
CTCRI Institut central de recherche sur les
tubercules, Inde
FAO Organisation des Nations Unies pour
lalimentation et lagriculture
FFS Champs-coles pour agriculteurs
K Potassium
K20 Oxyde de potassium
N Azote
ONG Organisation non gouvernementale
P Phosphore
P2O5 Pentoxyde de phosphore
PIB Produit intrieur brut
t tonne
TUUSI Initiative africaine de soutien
linnovation et la dissmination
technologiques
ISBN 978-92-5-207641-4
7 8 9 2 5 2
0 7 6 4 1 4
I3278F/1/10.13