Histoire Des Arabes - Louis Amelie Sedillot PDF
Histoire Des Arabes - Louis Amelie Sedillot PDF
Histoire Des Arabes - Louis Amelie Sedillot PDF
ARABES PAR
L. A.
SEDILLOT
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HISTOIRE
DES ARABES
L. A.
SDILLOT
Membre du
commission
etc.
>
Il
PAHIS
MllltAIItlK DR L. IIACIIKTT ET
RUE P E R R E-S A R R Z N, N 14
'
Cto
1854
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HISTOIRE
DES ARABES.
LIVRE PREMIER.
GOGRAPHIE DE L ARABIE.
CHAPITRE PREMIER.
GOGRAPHIE DE L'ARABIE.
DIVISIONS ADOPTES
PAR LES ARABES: PRESQU'LE DU SINA ; DESERTS DE SYRIE, DE CIIALDESCRIPTION DE L'iIEDJAZ.
L'YMEN.
DE, ETC. ARABIE PROPREMENT DITE.
L'HADRAMAUT; LE MAHRAH ET L'OMAN; l'HAA, L'AHKAF ET LE NEDJED.
ASPECT GNRAL DE L'aRARIE LE SIMOUN ET LES SABLES DU DSERT;
ROSE, PLUIES PRIODIQUES VIE NOMADE.
opinion*
le
Persique, la
l'est,
ouest.
dont
elle est
au sud
et
Quant
la ligne frontire
du nord,
elle
commence
de Palestine situe sur les bords de la Mditerrane, passe au sud de la mer Morte, l'est du Jourdain et
Gaza,
ville
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LIVRE
-2
I,
CHAPITRE
I.
frontires de la Syrie et de la
mer
Msopotamie
des Indes;
et le
me numrait de
long du
ou la
o Ptol-
le reste,
diff-
mtropoles et cinq
villes royales*.
Sur
dans
le
Digitiied by
Googl
GOGRAPHIE DE L'ARABIE.
ne s'accordent pas sur l'tendue de cette dernire rgion; les uns l'agrandissent d'une manire dmesure; les
autres la resserrent entre les montagnes. voisines de l'ocan
rcits
les
du
l'his-
pays.
Pour
qu'le
du
qu'on peut
le voir
dans
la
gographie d'drisi
*.
La presqu'le du Sina
et d'lath; elle s'tend
les golfes
la
de Suez
mer Morte;
ses
sortie
Quant
aux dserts de Syrie de Msopotamie et de Chalde (aujourd'hui dserts de Damas, d'Alep, de Bagdad, deBassorah),
ils ferment aux habitants de l'Asie Mineure et de la Perse
l'entre de la pninsule arabique; la strilit du sol en
aurait loign tous les conqurants, s'il n'avait servi de
route de commerce. La traverse de ces plaines sablonneuses
abrge considrablement le chemin des marchands qui portent en Occident les produits de l'Inde, et rciproquement
chez les peuples de l'Orient, les denres de la Grce et de
,
1.
drist, traduction
d'Amdo Jaubert,
t.
2. On trouve une description trs-pittoresque do Ptra dans l'Histoire des sultans mamlouks de Makrizi dont M. Quatrcmre a donn la traduction (t. II,
3 m partie, p. 236 et suiv.). C'tait la clef de la roule du dsert; les caravanes qui se
rendaient de Damas la Mecque, ou qui en revenaient, toutes les troupes de marchands, toutes les armes qui faisaient le voyage de la capitale de la Syrie celle
de l'Egypte, devaient forcment passer sous les murs de cette ville ou dans les environs; si un seul homme se place au milieu d'un des passages qui existent dans
ces terrains abrupts, il peut fermer le chemin cent cavaliers; consultez aussi
sur cette contre Brocard, Descriptio terrx sanctx; Irby et Mangles, Travels in
Egypt and JSubia; Burckhardt, Travels in Syria, etc.
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LIVRE
I,
CHAPITRE
Au
ment
1
de
la
L'Hedjaz, au sud-est de
mer Rouge
la
presqu'le
du
Sina, le long
des
les
de
la
!.
la
M. Quatremre, dans son mmoire sur les Nabatens (1835), fournit les doles plus complets sur cette nation d'aprs Maktizi, Masoudi, fcbn
cuments
Khaldoun,
etc.
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GOGRAPHIE DE L'ARABIE
L'hkaf entre l'Oman, l'Haa, le Nedjed, l'Hadramaut
et le Mahrah.
Ces diverses provinces ne nous sont pas galement connues si quelques-unes ont t en partie dcrites par des
voyageurs d'autres sont restes fermes leurs explorations; il y a plus, les travaux qui ont t entrepris jusqu'
ce jour sur l'Hedjaz et l'Ymen, dont on s'est surtout proccup, offrent encore de nombreuses lacunes; c'est peine
si les limites de ces provinces ont t exactement dtermines on ignorait encore, dans ces derniers temps, l'existence
d'un vaste pays nomm syr, qui tient la fois aux deux
contres, et o se conserve une population nergique et
belliqueuse*. S'il en est ainsi du littoral de la mer Rouge
qui, par sa position mme, est d'un accs facile, que penser
de l'intrieur de l'Arabie, qui n'a t qu'une fois visit dans
toute son tendue d'un golfe l'autre par un Europen, ou
des ctes mridionales et orientales, dont les Anglais com8
mencent
Description de l'Hedjaz.
renferme
et
1840'.
3. 1.0 Journal de la Socit gographique de Londres , t. V, Vil, VIII et IX a publi d'intressants rapports sur les explorations des officiers de la marine britan-
le
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LIVRE
CHAPITRE
I.
au temps d'Abraham par les serviteurs du Dieu tout-puisMdine devait tre la rivale de la Mecque; ces deux cits,
bties dans l'intrieur des terres, ne trouvent pas sur le sol
qui les entoure de quoi suffire la subsistance de leurs habitants; elles tirent leurs provisions de deux autres villes situes sur la mer Rouge et qui leur servent de ports Yanbo est
le port de Mdine et Djedda celui de la Mecque. L'Hedjaz
est entrecoup de dunes et de collines fertiles, qui sont la
demeure ordinaire des tribus; l'en tour se forment des
villages. Au sommet, une citadelle offre une retraite assure
en cas d'attaque; les versants fournissent du grain, quelques
fruits, de l'herbe pour les troupeaux et des sources d'eau
vive; prs d'une de ces collines, s'lve la ville de Tayef, le
jardin de la Mecque, dont les fruits sont trs-renomms.
A l'Hedjaz se rattache le Thamah, ou pays qui s'tend des
montagnes vers la mer; c'est l qu'on place Kondofah mais
les gographes comprennent en gnral sous la dnomination de Thamah tout le littoral, par opposition au Nedjed,
lieu lev, recul dans les terres, et ils distinguent du Thamah de l'Hedjaz, le Thamah de l'Asyr et celui de l'Ymen
ciel
sant.
I/Ymen.
L'Ymen rpond
a reu le
nom
ment
rgulier.
commerce,
et
Aden nous
comme un
p. i3).
4 1,
On
etc.
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GOGRAPHIE DE L'ARABIE.
de leur
sol
du monde;
le caf,
s'ils
dveloppement
im< a
Abkaf
Le Mahrah
est
moins
les
produits
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LIVRE
8
tout
arrive,
I,
CHAPITRE
change d'aspect
et
la
I.
contre devient le
qui sjournent
tribus
Ce moment
abandonnes, les commerants vont porter leurs denres dans les marchs de
l'Inde et de la Perse, et l'Haa n'est plus qu'une vaste so-
bus se
'
.litude 1 .
..
etl'IIaa;
^s
six
provinces maritimes de
Hadramaut.
deux dernires
le
Mahrah, l'Oman
Vendent dans
l'intrieur;
le
nomade.
1.
nombreux
p. "29i
ninsule.
2.
Nibuhr,
Drrravch
ville
d'imaniab.
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GOGRAPHIE DE L'ARABIE.
redoutable que celui des ctes. Tandis qu'ici des pluies bienfaisantes fertilisent le sol, l rien ne peut rsister la scheresse et
la
un vent
terrible,
la
mer Morte
connu sous
le
nom
nombreux
accidents
du
sol.
De
I. Herder , Ides sur la philosophie de l'histoire, liv. XIX, chap. iv et v, p. 391423 de la traduction franaise. Voy. aussi l'excellent mmoire d'OFlsner, intitul:
effets de la relia ion de Mohammed pendant les trois premiers sicles de sa
fondation sur l'esprit, les murs et le gouvernement des peuples chez lesquels
cette rtligion s'est tablie. Paris, mo.
Des
LIVRE
iO
I,
CHAPITRE
I.
offrait
CHAPITRE
LES AUABES
II.
AVANT MAHOMET.
ANCIENNES
CARACTRE BT MOEURS DES ARABES ; DIVJBION EN TRIBUS.
LES ABABES SONT MENACS PAR
TRADITIONS (xX e -X e SICLE AV. J. C.).
LA
LES NABATENS.
LES CONQURANTS DE L'ASIE (97G-323 AV. J. C).
LUTTE DES ROMAINS ET DES PARTHES OU PERSES EST FAVORABLE AUX ARADE L'ARABIE SEPTENTRIONALE DU III 8 SIECLE AV. J. C. AU VII e SICLE
BES.
ABABIE MRIAPR. J. C; ROYAUME DE HIRA ET D'ANBAB; GHASSANIDES.
DIONALE (DE 167 AV. J. C. A 6D7 APR. J. C.); TOBBAS DE L'YMEN LES
ABYSSINS.
ARABIE CENTRALE (200-020 APR. J. C. ); LA MECQUE ET IATIIREB ; PUISSANCE DES CORISCHITES. TENDANCES DE L'ARABIE VERS
MOUVEL'UNIT POLITIQUE-, ASSEMBLES D'OCAZH ; LUTTES DE POSIE.
MENT RELIGIEUX DE L'ARABIE.
Caractre et
trllms.
comme
ils
taient
petits
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1J
origine
anctres;
sont, par
ils
un
de croyances
semblent dous d'une ternelle jeunesse
et sont capables des plus grandes choses lorsqu'une ide
leve les domine. Libre gnreux et tier, l'Arabe est en
mme temps irascible et plein d'audace; on peut voir en lui
le type des vertus et des vices de sa nation
la ncessit de
pourvoir lui-mme ses besoins le rend actif; il est patient
cause des souffrances de toute nature qu'il est oblig do
supporter, il aime l'indpendance comme le seul bien dont
il lui est donn de jouir
mais il est querelleur par haine de
toute domination. Dur envers lui-mme, il devient cruel et
se montre trop souvent avide de vengeance.
L'analogie de situation et de sentiment inspirait tous
les mmes points d'honneur
le glaive, l'hospitalit, l'loquence faisaient leur gloire; l'pe tait l'unique garantie
de leurs droits; l'hospitalit embrassait pour eux le code de
l'humanit, et l'loquence, au dfaut d'criture, servait
terminer les diffrends qui ne se vidaient pas par les armes.
La division des Arabes en tribus est encore une consquence de cette vie nomade; des usages tenaient lieu de
lois et chaque famille se runissait autour d'un chef dont
et obsquieux, superstitieux et exalts, avides
et
de
fictions
ils
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LIVRE
12
CHAPITRE
I,
gneur;
Ce chef
portait le
II.
ordinairement dans
de Scheik ou sei-
nom
Tous les intrts lui taient confis, mais il ne pouen sparer les siens; car la tribu tait sa famille et
portait son nom. Quoique dcidant par lui-mme toutes les
grandes affaires, l'mir devait couter l'avis des scheiks avant
de rien entreprendre. Toutes les tribus taient organises de
sition
vait
mme
comment
les
noms d'un
1.
la tk(
>en \
>*1
'
sur
l'histoire
rhutt de l'emnire
rom
anriennr.
i
v.
Gibbon,
Histoire de
43
quels on place les Adites et les malica(Amalcites) descendants de Sem, selon les uns, de Cham selon les autres 1 Les
Moutearriba ou Jectanides s'tablirent dans l'Ymen et y
.
villes
privilgie.
emplacement pour
le
s'y fixer
la
nomade.
Lorsqu'un chef prenait possession d'un pturage, il n'employait d'autre formalit que de faire aboyer sa meute; le
rayon sonore de cette trange proclamation traait aussitt
celui d'un domaine interdit aux troupeaux d'alentour 2
.
l.
t. I
er *
a. OElsoer, p. 5;
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LIVRE L CHAPITRE
II.
1.
p. 6; Tabari, trad.
de M. Dubcux,
p. 114.
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la
les
15
Moabites, les
l'histoire des Arabes; la gloire du grand roi s'tait rpandue dans toute la pninsule; une reine de Saba (ville de
l'Ymen) s'tait rendue Jrusalem pour vrifier ce qu'on
dans
disait
avait trouve
l'Asie
Places entre l'Egypte et la Chalde, les plaines de l'Arabie Dserte et de l'Arabie Ptre semblent devoir tre la
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LIVRE
16
I,
CHAPITRE
II.
Godoman
ils
se
plusieurs
la solde
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J7
l'alliance
JLes
Xabatens.
tablis Ptra,
du temps
ennemis. Lorsque jElius Gallus entreprit par ordre d'Auguste (vers 24 ans av. J. C.) son expdition contre l'Ymen,
il prit un guide nabaten
gar au milieu des dserts, il
fut oblig de renoncer ses projets, aprs quelques succs
militaires tristement compenss par les fatigues de la route
;
Digitized
18
LIVRE
I,
CHAPITRE
II.
qute sur la pninsule, et c'est peine si nous devons mentionner l'expdition deCassiusen 170 sous Marc-Aurle, la
l'Arabie
La
lutte des
tires septentrionales
les
royaumes
Mahomet, nous
principales
rvolutions
Oc l'Arable
upr.
V.
septentrionale du
l
.;
royaume de
nr sicle
Ilira
av.
.1.
au vu*
sicle
etd*Anbar$ Cibassanidcs.
les
la
Romains
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19
de l'Euphrate par la proximit de Sleucie, elles se vengeaient du ct de la Syrie par des incursions priodiques;
chaque anne, profitant propos des moments o les troupes ennemies taient occupes dans des courses lointaines,
main, un butin consile dsert. Ces brinom d'invasions, durrent
drable, et rentraient
impunment dans
jusqu'
les
la
faim
et la soif.
que nous
les
On
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LIVRE
20
I,
CHAPITRE
II.
la
Ils
menaaient
l'Asie
Michaud,
etc.
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21
Tigre et l'Euphrate dans le dsert de Sindjar, qui avait rsist Trajan (116) et Svre (201), aux Sassanides(231) et
dont Sapor 1 er s'empara en 240; mais aprs la ruine de Palmyre, par Aurlien (272) , les rois de Hira dominrent sans
contestation sur les tribus de la Msopotamie ils tendirent
;
peu
peu leurs
qu' Antioche.
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LIVRE
I,
CHAPITRE
II.
en 411
qui prit une part active cette guerre, eut repousser l'anne
suivante une invasion des tribus de l'Arabie centrale que
J. Stylits
appelle Thalabites
fils
une
Mahomet
l'Irak et
1.
Voy. l'appendice, n
de
la
l'autorit
1.
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23
1.
Voy. l'appendice, n
2.
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2i
LIVRE
I,
CHAPITRE
II.
deux tats tributaires, l'un de Constantinople, l'aude Ctsiphon, qui exeraient sur les dserts de la Syrie,
de l'Irak et de la Msopotamie une prpondrance marque.
et entre
tre
I. t
ou dtaches,
Mousnad
tait
compose de
et plusieurs inscriptions
lettres
dcouvertes
MM. Wellsted
et Cruttenden paraissent offrir des chande cette criture mais l'opinion des savants n'est
pas encore fixe cet gard.
Un vnement peu important en apparence vint porter,
vers 120 de J. C, un coup funeste l'autorit des Hmyarites. Il existait prs de Mareb une digue immense, desti-
par
tillons
1.
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PRFACE.
En
mire
que
les
j'ai
d consi-
temps ddaign
mme
comparer
les
matriaux que
long-
si
j'avais
moi-
connatre, et
fait
Ara-
homme.
Le
livre
offre
le
plan.
il
un
conqu-
murs,
que o
les
mmes
les
mmes
habitudes, les
mmes
qualits.
mmes
l'po-
elle est
;
elle
dj
donne
Digitized by
'
PRFACE.
II
la
elle lutte
Romains,
du monde;
les matres
et lorsque,
Mahomet
res-
serrant les liens qui unissent ses diverses tribus, dirige vers
de l'Arabie
on
et
qui porte
le
flambeau de
la
plonge dans
oubli
les tnbres
compltement
les
traditions
de
la
Grce
avoir
et
de
Rome.
Le dmembrement des
le
mouvement
Arabes;
les
tats
scientifique
khalifes
et
musulmans
littraire
n'arrte point
produit
de Bagdad, de Cordoue
le
par
les
du Caire
et
;
s'ils
per-
les
Arabes de
la
Pninsule leur
em-
Turcs
et les
la
dite,
Ottomans,
couer
le
elle n'attend
chou au commencement de ce
d'affranchissement
ils
les
sicle
si les
Wahabis ont
Digitized by
PREFACE
premier signal.
III
mme
Il
des
ou
guerre sainte.
la
Quand on examine
l'Arabie,
on
la srie
pour
la
plupart certaines
comme
Eichorn
Silvestre
de Sacy
Pococke, Schul-
Quatremre
Jomard
d'autres
Prideaux
Maracci
contents d'apprcier
Mahomet
et le
musulmanes
de cet ouvrage.
mais
ils
Il
laiss
noms souvent
y a bien eu des
sur l'Asie
cits
dans
cours
le
durement
trait
lieu
une polmique
les
fort
cemment donn
trs-vive
Mills a
les khalifes
ne
s'est
compris dans
l'A-
d'intressants matriaux
il
a pass
d'Orient et d'Oc-
Nous avons eu
aussi
d'utiles secours.
un premier
Digitized
PRFACE
IT
travail, a
crit, publi
facile, et
qu'un important
si
nous
de
il
serait dsirer
qu'on et enfin
Mahomet
qu'on
s'est
reprsentent
le fils
d'Abdallah
un ambitieux, dont
fourbe,
comme un
il
enthousiaste,
serait difficile
;
pour
Il
un
d'numrer
un
monde.
la
suffit
jugements extrmes
et
du
en re-
un mmoire cou-
et Belles-
il
Le
des
s'est
rpandu.
rcit des
Ommiades de Damas
Bagdad
tats
et
musulmans
Mongols
l'histoire
dmembrement des
nous y
de
le tableau
Digitized by
PRFACE.
de
profondes racines
si
dans l'ancien monde et dont on retrouve encore aujourd'hui les traces lorsqu'on recherche attentivement les pre-
de notre re
la fin
du
vm
sicle
Cordoue et Tolde,
lettres;
le Caire,
la capitale
des Abbassides;
comments sont
gence humaine
merveil-
l'activit
de
l'intelli-
pour
du moyen ge
l'histoire
cyclopdies
fices
de
l'autre,
une
de
la
toire naturelle
mthode exprimentale,
,
la
la
Si
par l'ap-
mdecine
et l'his-
on croire
de
mme
pour
les
sciences
la
rvlation
de
en mathmatiques,
soit
en gographie,
soit
plus
Digitized by
PREFACE.
vi
point
un
fait
annales
fiques des
du
Cleste
Empire
n'ont russi
ils
qu' faire passer les Chinois pour les plus ignorants des
hommes
confirmer
et
le
mme
la
Non-seulement
l'cole
que
les
Turcs
et les brutes.
l'Europe en comblant l'intervalle qui spare les Grecs d'Alexandrie des modernes, mais c'est
dans
elle
qui a port
la
lumire
Mahmoud
le
Gaznvide; chez
les
Seldjoukides
avec
Omar
Kheiam
Thousi
de Kublai-Khan, chef de
et le tartare
Oloug Beg
et imprissable
la dynastie
lui lve
monument en
L se termine
la
en 1260;
Chine
rgne
Samarcande un nouveau
1437.
peu
peu
initie
un
injuste oubli;
et
ils
la
Renaissance;
et
mine
si
mal explore
littrature arabes se
l'tude de la
dans
langue et de
la
Digitized by
PREFACE.
aucun doute
cette
VII
ses fruits.
Heureux
si,
d'une manire
attirons
de plus en plus
marqu
du monde, nous
nous
a lgu.
Digitized by
25
ne contenir l'eau qui s'amassait au pied de deux montagnes, et qui resserre comme dans un puits entre leurs
versants levs, ne pouvait s'chapper que par une seule
issue. En fermant cette issue, on avait un vaste rservoir
qui permettait d'arroser les champs selon les besoins de la
culture. Une crue subite vint dtruire la digue; dlivres
des entraves que l'art des hommes leur avait imposes les
eaux se prcipitrent dans les campagnes et ravagrent tout
,
eu de suites
voulu recommencer
mais ils craignirent les fatigues et les
dangers d'une semblable entreprise, et attriburent la
vengeance divine cette catastrophe, qui devint pour eux
le point de dpart d'une re nouvelle 1 Exposs par leur iacurie des inondations priodiques, la plupart d'entre eux
abandonnrent la province d'Ymen et allrent fonder, les
uns le royaume de Hira, les autres celui de Ghassan. Quant
aux Tobbas, ils s'agitrent ds lors en inutiles efforts pour
recouvrer leur antique splendeur , et loin de s'tendre au
dehors de la pninsule, ils eurent beaucoup de peine
maintenir l'intgrit de leurs frontires. Lorsqu'au vi e sicle
de Jsus-Christ les trangers envahirent l'Ymen , on ne leur
opposa aucune rsistance srieuse
ils trouvrent le pays
les
si
anciens travaux
livr
aussi la
I. M. Jomard, tudes historiques et gographiques sur l'Arabie. Voy.
notice que nous avons donne de cet ouvrage, et notre trait du calendrier arabe
(Manuel de chronologie universelle, t. II, p. 340;.
LIVRE
26
Mais
il
CHAPITRE
I,
II.
facile
On
sur les
faits
qui sparent
la
sait le christianisme,
27
et
Iathreb;
Deux voisins
Digitized by
28
LIVRE
I,
CHAPITRE
II.
tires et l'avaient
encore et avait toujours t possd par des tribus indpendantes, jalouses de se gouverner elles-mmes et sacrifiant
tout la conservation de leur libert. Depuis des sicles son
aspect n'avait pas chang pas plus que son histoire. C'tait encore le mme spectacle de petites socits intimement
unies par les murs, les coutumes, le caractre, mais spares en fait par l'organisation politique. C'tait le mme
rcit de querelles et de rivalits sanglantes. Aucune tribu
n'avait acquis de supriorit dcide, car elles disposaient
toutes peu prs des mmes forces et des mmes ressources. Les richesses que la fortune semble distribuer au hasard taient assez galement rparties. Quelques peuplades,
il est vrai, s'taient enrichies par le commerce
mais des relations plus tendues leur avaient impos en mme temps de
nouveaux besoins, ce qui rtablissait l'quilibre. Au premier
rang se trouvaient les tribus qui dominaient dans les deux
plus grandes villes de l'Hedjaz, la Mecque et Iathreb. La
garde du temple de la Kaaba avait t longtemps l'apanage
des Djorhom, venus de l'Ymen avec lesquels on suppose
qu'Ismal s'tait alli; l'idoltrie se mla de bonne heure
au culte du Dieu d'Abraham, et l'impit des Djorhom
amena leur expulsion, vers l'anne 206 aprs J. C. Plusieurs
familles jectanides avaient migr diffrentes poques dans
i'iedjaz; les Codhaa s'taient rpandus dans les cantons
situs au nord d'Iathreb les Azdites avant de passer dans
le Bahren et l'Irak, avaient fond la colonie de BatnMarr, dont nous avons parl plus haut, vers 180 de J. C.
Ce fut une branche des Azdites, les Khozaa, qui succdrent
aux Djorhom dans l'intendance du temple vers 207; ils introduisirent de nouveaux usages superstitieux en parlicu,
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29
lier le culte
Arabes
de Hobal
les trois
branches de
celles
et
du
el-Mottaleb grand-pre de
Mahomet qui
,
le
fit
et
d'Abd-
creuser, dit-on,
en 540.
parrent de la ville, en 492. Aprs avoir rsist aux attaques des Tobbas de l'Ymen, ils se divisrent entre eux et
s'affaiblirent par des guerres intestines (497, 520, 583 et 615);
cinq ans plus tard, ramens des sentiments de conciliation ils entraient en rapports avec Mahomet.
,
i.
le
Digitized by
LIVRE
30
CHAPITRE
I,
II.
Mecque vaillamment d-
fendue par
ne semblait devoir
la
prserver, et sa dlivrance
attribue
Plusieurs
causes
l'unit arabe
1 la
assembles
l'un lt politique)
tl'Ocu/h; luttes
devaient
de posie.
favoriser
communaut
la
d'origine
ralisation
de
la rivalit
des
Ngusch d'Abyssinie
deux grandes
fa-
un mme drapeau
trouver sous
d'habitudes
ou
juives, la
si
2 l'identit
de murs
et
masse de
la
coutumes; l'usage de
gnral; partout on voyait le triste sacrifice d'un sexe l'autre, l'esclavage de la femme, la polygamie autorise, les filles enterres vives par le pre pauvre
la circoncision tait
vie
mme
D'un ct l'amour de
talion impose tous,
la
le
vengeance
besoin d'galit,
la
du
rapine et le
brigandage justifis par la victoire, l'adresse et la force substitues au droit; de l'autre, l'hospitalit pratique avec
une admirable abngation une soif ardente de renom,
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me
31
sion y jouait le principal rle, et l'on pouvait aisment prvoir que le jour o ces esprits bouillants et aventureux se
un
prendraient un lan
deux conditions
taient encore ncessaires, l'uniformit de langage et l'unit
de religion; la premire tait en partie obtenue. En effet,
les Arabes, en obissant leurs seuls instincts, avaient prpar la fusion en une seule langue des dialectes de leurs
nombreuses tribus. Jaloux de transmettre leurs descendants le souvenir de leurs exploits, ils aimaient la posie,
qui leur en fournissait le moyen
et voulaient que leur
gloire pt se rpandre dans toute la pninsule. Mais les
auteurs du Nedjed et de l'Hedjaz n'taient pas compris par
ceux de l'Ymen les tribus d'un mme pays elles-mmes
ne faisaient pas toujours usage de termes identiques. Les
potes reurent la mission de crer une langue plus gnrale. Leurs vers, rcits partout, fixrent les mots destins
reprsenter irrvocablement les ides; lorsque plusieurs
familles appliquaient deux expressions diffrentes la mme
pense, on adoptait celle que le pote avait choisie, et la
langue arabe se forma peu peu. On comprit en mme
porteraient vers
irrsistible.
Pour
objet unique,
arriver
un
ils
tel rsultat,
un guerrier
la
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32
LIVRE
dmarche
fire
quait qu'il et
CHAPITRE
I,
II.
un rang suprieur,
et
n'indi-
serves la postrit.
Arabes,
le soir,
com-
touchant et
y trouvent runis tous les sentiments, toutes les passions
qui peuvent les animer, dans une langue qui semble avoir
ils
1.
On
p. 164
Caussin de Perceval,
1.
1, p.
297.
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33
495 et 530
v.
),
jamais altr
les
murs
hroques
la
de
mounfera; celle qui a lieu
en 620 chez les Benou-Amir peut nous en donner une ide
le commandement de la tribu devait tre confi au plus
digne
Alcama et Amir-ben-Zofal
tous deux potes et
guerriers, y prtendent et soumettent leur contestation au
chef vnr d'une autre famille. Le juge leur fait jurer de se
soumettre sans rclamation la dcision qu'il prononcera et
glantes,
il
I.
Voy. sur Mourrakisch l'article insr par M. Quniremrc dans le Journal asronovembre 1836, p. 506-521 cl M. Caussin du Perce vil, qui analyse dans son
11 la plupart de leurs crits.
tique.
tome
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34
LIVRE
I,
CHAPITRE
II.
ils
Mouvement
religieux de l'Arable.
On
Khabaretd'Iathreb, o de puissantes tribus, celles des Corazha et des Nadhirites, taient depuis longtemps naturalises;
une fraction considrable des tribus de l'Ymen l'avait aussi
adopt; et l'on a fait observer plus haut que des Tobbas
avaient favoris l'introduction dans leurs tats de la
foi
de
du
golfe Persique
quelques sectateurs du
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35
de l'Arabie,
tait profess
la
Msopota-
gile
du
Christ
Au milieu des
(v.
ides nouvelles
rpandues dans
la
corporelles; c'taient,
comme
anciensgyptiens, des animaux et des plantes, la gazelle, le cheval, le chameau, des palmiers, des vgtaux, ou
des corps inorganiques, des rochers, des pierres, etc. Tous les
Arabes admettaient un dieu suprme, Allah; mais quelquesuns, sous la figure de leurs idoles, adoraient les anges BenatAllah (les filles de Dieu); d'autres les plantes ou les toiles
chez
les
telles
qu'Aldbaran
Sirius,
Canope,
etc.
On
croyait
aux
gnies Djinn^ aux ogres Ghoul, la magie Shir, la divination Kehana, aux sacrifices, aux oracles; on consultait le
sort au
et les
t.
Il,
p.
LIVRE
36
I,
CHAPITRE
II.
& Allah; en recevant les trois cent soixante idoles, puissances subalternes acceptes par les Arabes, il comprenait
toutes leurs divinits et devenait le Panthon de la nation;
les traditions qui s'y rapportaient taient chres tous. Ils
de
Kaaba un
la
lieu
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37
une
ainsi
ils
quels, la suite
l'Arabie,
assister
Abdallah
du
sacrifice,
le
le
nom
ce ne fut qu'
damns.
nombre
la
On en
la
dixime que
nom
d'Abdallah apparut, et
les
Dia.
d'aot 570.
3
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LIVRE IL
MAHOMET ET LE CORAN.
CHAPITRE PREMIER.
PREMIERS RFORMATEURS.
DCADENCE
Premiers rformateur!*.
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39
difier, ils
sur la
Dcadence
le
ciel paratra
bientt
Tandis qu' l'intrieur cette tendance vers une fusion gles esprits, l'indpendance de
l'Arabie se trouve assure par les guerres sanglantes qui
clatent entre les Grecs et les Perses; la lutte des deux peuples prend mme, au commencement du vn e sicle, des
proportions colossales; Chosros soumet un instant sa
domination la Msopotamie, la Syrie, la Palestine, l'gypte;
plus tard la fortune est ramene Constantinople par les
exploitsd'IIraclius. Toutefois les deux empires sontpuiss;
les villes restent dmanteles; les populations sont crases
d'impts; elles supportent avec peine des gouvernements
nrale se manifeste dans
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LIVRE
40
II,
CHAPITRE
En
la
voix de
Mahomet va
soulever
cription.
encore
le roi
des
rois, et
nom avant
usages orientaux, tait considr
dans
les
que de
se croyait
il
le sien,
ce qui,
l'effet
il dde cette
i.
Voy. l'appendice, n*
4.
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CHAPITRE IL
MAIIOJHET
(1570-632).
SON ENFANCE, SES COMMENCEMENTS. SON CARACTRE, SES PROJETS. MAHOMET ANNONCE SA MISSION ET SE POSE COMME APTRE DE DIEU (Gl 1}. MAHOMET SUPPORTE AVEC COURAGE LES PERSCUTIONS DES CORISCHITES (61 4-622).
MIRACLES ATTRIBUS FAUSSEMENT A MAHOMET; IL ATTAQUE L'iDOLATRIE;
CONVERSION D'OMAR.
LES HABITANTS D'iATHREB SE MONTRENT FAVORABLES A LA NOUVELLE DOCTRINE.
VIOLENCES EXERCES PAR LES CORISCHITES ; FUITE DE MAHOMET OU HGIRE (622); IL SE FIXE A MD1NE.
LES
HOSTILITS COMMENCENT ENTRE MAHOMET ET LES CORISCHITES; RIVALIT
COMMERCIALE DE MD1NE ET DE LA MECQUE ; COMBAT DE BEDER (624). LES CORISCHITES SONT VAINQUEURS SUR LE MONTOHUD; MAHOMET TIRE VENGEANCE
DES TRIBUS JUIVES GUERRE DU FOSS OU DES NATIONS (626-627). MAHOMET
MARCHE SUR HODAIBIA SERMENT DE L'ACACIA ; TRVE DE DIX ANS (628);
GUERRE DE KHAIBAR PUISSANCE DE MAHOMET; SES AMBASSADES.
PLERINAGE DE MAHOMET (629) BATAILLE DE MUTA PRISE DE LA MECQUE (630) ;
GUERRE DE HONAIN SIGE DE TAEF.
EXPDITION DE TABOUC; ANNE
DES AMBASSADES ; L'ARABIE TOUT ENTIRE RECONNAIT LES LOIS DE MAHOMET.
SOULVEMENTS PARTIELS MORT DE MAHOMET (632).
il
avait recueilli
noire appele
Oumm-Aman
le
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42
LIVRE
II,
CHAPITRE
II.
Sergius.
vingt-cinq ans,
Mahomet
de sa conduite, le surnom d'Al-min (l'homme sr). Engag au service d'une riche veuve nomme Khadidjah, qui
faisait un commerce tendu, il entreprit dans l'intrt de
sa maison un voyage en Syrie, et ralisa de trs-grands bnfices; Khadidjah reconnaissante lui offrit sa main
et devenu chef de famille, il acquit une haute considration par
;
dait
il
nombreux
chites
lui-mme appartenait
la tribu
des Coris
du tem-
ple de la Kaaba.
Son caractre,
Mahomet
ses projets.
principaux
Il
avait bien
rprimer
avait
les injustices
pour
il
Kaaba
mme poque
du temple de
la
chouer la
de Houwarith, qui, aprs avoir
embrass le christianisme, avait voulu placer la Mecque sous
la domination romaine. Toutefois sa conduite n'avait rien
prsent d'extraordinaire. Plus tard en se chargeant de
l'ducation d'Ali (606), en adoptant et affranchissant Zeid,
jeune Codhate enlev par des Arabes d'une tribu ennemie
et vendu comme esclave, il avait fait preuve d'une gnrosit dont les exemples n'taient pas rares dans les autres
branches de sa famille enfin il avait montr de la bravoure
en 605
une
il
tentative
d'Othman
fils
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MAHOMET.
43
pendant la guerre de Fidjar mais cette vertu tait trop commune pour le signaler d'une manire particulire. Ignorant
comme ses compatriotes, il ne savait mme pas lire. Son
imagination brillante n'avait encore rien produit qui pt
faire deviner en lui le gnie potique; ce qui le distinguait
seulement, c'tait l'exprience qu'il avait acquise pendant
ses voyages et une connaissance trs-remarquable de la nature humaine, qui lui permettait d'apprcier en un instant
la valeur morale d'un individu. On observait la vrit, que
tous les ans il se retirait avec sa famille sur la montagne de
Hir, situe non loin de la Mecque, et que l, dans le silence
de la solitude, il passait des nuils entires plong dans une
profonde mditation. Nul n'avait jamais su quel tait l'objet
de ses rflexions; aucune parole imprudente de sa part n'avait pu mme le laisser souponner. Il agitait dans son esprit
les destines futures de sa patrie et voulait lui donner force et
grandeur. Rvant pour elle une autre organisation que celle
laquelle il la voyait presque irrvocablement condamne,
il se demandait comment il pourrait tirer les esprits de l'tat
de barbarie o ils taient plongs. 11 s'indignait du culte
public rendu aux idoles et cherchait les moyens de le ren;
dogmes des
religions juive et
mense; mais
une nouvelle.
une fois
C'tait
la rsolution
prise, rien
plus (611).
et ae pose
comme
aptre
de Dieu (Oit).
Ses premires dmarches furent toutes individuelles il
parla Khadidjah, son cosin Ali, son affranchi Zeid,
;
voy de Dieu.
et reurent,
sets
Ils
comme
la lecture),
que Mahomet
se pro-
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LIVRE
44
posait de rpandre
pour
II,
le
CHAPITRE
II.
Il
d-
moumin,
le
fidle), et
les adjectifs
mouslin, musulman,
et
le
proclama
Ce
n'taient l
Bekre
le
Othman
tait
fils
d'Affan.
Au
tre mon frre, mon lieutenant, mon vicomme chacun gardait le silence, c'est moi,
qui serai cet homme aptre de Dieu, je te secon-
Mahomet, veut
caire?
dit Ali
Et
derai, et
si
quelqu'un te
yeux
rsiste, je
dents,
le* perscution*
-Stt).
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MAHOMET.
45
laquelle
ils
une
famille
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LIVRE
46
II,
CHAPITRE
II.
chercha sa consolation
didjah , son pouse chrie (620).
dans les progrs de sa doctrine. Le retour de quelques-uns
des rfugis en Abyssinie, et surtout la conversion d'Omar,
jusqu'alors son plus redoutable ennemi, avaient accru son
qui lui
ascendant. Ces succs effrayent les Corischites
tendent des embches pour le faire prir. Il essaye d'abord
de s'y soustraire et va s'tablir Taef. Chass de cette ville
Il
par les habitants, qui refusent d'couter sa parole, il retourne la Mecque, esprant que le temps aura un peu
amorti les haines, et met plus de prudence dans toute sa
conduite. C'est cette poque qu'il pouse Sauda, veuve de
Ullraeles attribus
faussement Jlahomet ;
conversion d'Omar.
attaque
Il
l'Idoltrie;
vision
musulmans comme
du reste ces rcits
,
qui convenaient l'ardente imagination des Arabes, n'taient pas un des moyens d'influence recherchs par le nouvel
aptre; on avait bien souvent rclam de lui quelques miracles qui attestassent sa mission. Dieu
rpondait-il, ne
,
m'a pas envoy vers vous pour cela, il m'a envoy seulement pour prcher sa loi si vous acceptez ce que je vous
apporte, ce sera votre flicit dans ce monde et dans l'autre. (S. XXV, 8 .) C'tait surtout par le prestige de la parole
qu'il agissait sur les esprits, et l'on peut se faire une ide
;
de l'impression
des
idoltres,
(S.
il
le
Dieu clment,
le
Dieu misricor-
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MAHOMET.
47
un
le
ciel et la
terre ont
rpondu: Nous
un chtiment
obissons....
Nous
nous leur
rendrons le mal qu'ils ont fait. La rcompense des ennemis
de Dieu, c'est le feu. Us y demeureront ternellement, parce
qu'ils ont ni nos signes. Seigneur, s'crieront les rprouvs,
montre-nous ceux qui nous ont gars; hommes ou gnies,
nous les jetterons sous nos pieds nous les chargerons d'opprobres.... Des anges portent l'adorateur du Dieu unique,
au juste mourant, ces paroles consolantes Bannis la crainte
et le chagrin. Nous t'annonons le jardin de Dlices. Nous
fmes tes protecteurs sur la terre , nous le serons dans le
ciel; va goter des plaisirs ternels; forme des vux, ils
seront accomplis. Le misricordieux a prpar ce sjour
pour ses lus.
terrible;
Mahomet
en
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LIVRE
48
II,
CHAPITRE
II.
h In
En
de l'islamisme le
promirent de travailler rpandre ses enseignements parmi
leurs compatriotes. L'anne suivante (621), douze musulmans d'Iathreb prtent serment d'obissance la personne
,
du prophte
prs de
la
d'Omayr
et
de
qui
fidlit sa religion,
Mecque;
fait
ils
emmnent
allis
je vivrai et je
Mahomet
musulmans continua.
qui le menaait l'arrt
Mahomet
semblait braver
le pril
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MAHOMET.
Mahomet
Iathreb.
et
Ils
mont Thour,
Abou-Bekre avaient
49
pris
un chemin oppos
une caverne du
au sud de
la
Mecque;
ils
mosque de
ou
jourd'hui. L'hgire
des musulmans;
elle
fuite
est fixe
l.
Yoy. l'appendice, n
5.
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LIVRE
50
II,
CHAPITRE
II.
fait
son rle.
tous
et
devait avoir sans cesse sur les lvres des versets de son
il
comme
si
il
avait
musulmans.
lien hofttllltf* commencent entre nahomet et 1cm Corlschlte ;
ri* alite commerciale de ftldlne et de la Mecque; combat
de Meder (94).
Un an
sa doctrine prirait,
s'il
laissait
se
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MAHOMET.
51
Digitized by
LIVRE
52
II
CHAPITRE
II.
o lui Mahomet
du foss ou des
1 ;
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MAHOMET.
83
Dans cette journe Abou-Sophian commandait les idolmais c'tait Khaled, fils de Walid, qui avait habilement
profit de la fausse manuvre des archers pour reprendre
l'avantage les circonstances qui avaient amen la dfaite de
Mahomet, lui permirent de la faire considrer comme le
tres
dine,
il
hommes
M-
qui avaient
Hamra-el
son courage.
Le
la
lait les
peine
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LIVRE
II
CHAPITRE
musulmans pousser
leurs ex-
et jusqu'
II
.Mali
reconnatre sinon
Digitized by
MAHOMET.
voulait laisser sa famille.
Un
55
au del de l'Hedjaz un
grand nombre de tribus du Nedjed vinrent saluer dans le
elles lui donnrent sur
fils d'Abdallah le chef de l'Arabie
elles-mmes une autorit absolue et demandrent le
suivre dans les guerres qu'il lui restait encore terminer.
Mahomet venait d'chapper au poison qu'une femme de
Khabar lui avait fait prendre il recevait de tous les musulmans des marques multiplies d'un dvouement toute
un palmier, ou dans une chaire sans ornements, le prophte dicte ses lois, et ses paroles excitent l'enthousiasme;
il ne nglige aucune occasion d'annoncer la grandeur de
sa destine
un
jaillir
foss devant
du roc des
s'crie-t-il
Mdine
tincelles.
m'apprend
la
ss
aux
rois
de la
terre.
gouverneur de l'gypte
ngusch d'Abyssinie lui envoyrent des prsents Badhan, vice-roi de l'Ymen embrassa l'islamisme
mais Harith
prince ghassanide et
Haudha, prince de la tribu chrtienne des Hanifa dans Plet le
faites.
Kaaba
Mahomet,
(0*29), et
s'tait
suivi
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LIVRE
II
CHAPITRE
II.
les fonctions
du hidjaba
et
du
sicaya
L'uvre
refusaient
n'tait pas
mme
Khaled rduisit
rallier tous
les
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MAHOMET
57
foi
musulmane.
les
musulmans
aiss veu-
Digitized by
LIVRE
58
II,
CHAPITRE
II.
Nedjed, les chrtiens de Nadjran, les Nakha, etc., dans l'Ymen, sont rduites parKhaledet Ali, ou font leur soumission.
Soulvements
partiels*,
mes et maintenaient
l'autorit de son nom. Cependant quelambitieux devaient bientt aspirer l'indpendance Mosseilamah, habitant de l'Imamah; Toulaah,
dansle Nedjed; El-Aswad, dans l'Ymen, s'rigrent en prophtes. Des expditions bien diriges devaient anantir ces
tentatives de rbellion
la mort ne permit pas Mahomet
ques
hommes
:
d'en connatre
le rsultat.
avait rsolu
au
p-
deux
il
fois
pour
s'levrent
il
ajouta
jour;
il
lui
Mon
il
d'une nouvelle expdition en Syrie, et il en confia le commandement Oucama, fils de Zeid. Il comprit bientt que
sa dernire heure tait venue; jusqu'au troisime jour
avant sa mort il rcita la prire publique Est-il quelqu'un,
s'criait-il en chaire, que j'aie frapp injustement, je me
soumets au fouet des reprsailles; si j'ai outrag un musulman qu'il me fasse subir la peine du talion si je l'ai dUne
pouill de son bien, qu'il reprenne ce qui lui est d.
femme rclama trois drachmes d'argent qui lui furent payes
sur-le-champ. Mahomet s'affaiblissant de plus en plus
chargea son beau-pre bou-Bekre, de faire la prire sa
:
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MAHOMET.
59
place. Le 8 juin 632, il se rendit la mosque et adressa encore aux musulmans de sages conseils. Quelques heures
aprs il expirait entre les bras d'Ayescha.
Telles furent les principales vicissitudes de la vie de cet
homme
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CHAPITRE
LE
III.
C0IIA1V.
M u h uni ri
Il
coneidcr
comme
un corps de nation
par un code la fois
runir en
l'Arabie
lgislateur.
Mahomet,
moment
les diffrentes
c'est l'ide
est arriv
de
peuplades de
imbus de prjugs et d'erreurs ; il choisit avec une merveilleuse habilet dans ces croyances diverses tout ce qui satisfait
ou
la
un miroir
moral o se rflchissent les vertus et les vices, les passions
et les fautes, les chimres et les ralits dont se compose
leur propre nature.
leurs faiblesses; le livre qu'il leur prsente est
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LE CORAN.
crit
Mahomet
61
compatriotes et dj sa mort on tait fort embarrass de retrouver l'ordre chronologique des rvlations
du prophte; Abou-Bekre entreprit ce travail, qui ne fut
sait ses
Le Coran,
le
troisime khalife
Othman.
monuments,
la
morale
la
envers leurs
Voy. l'appendice, n 6.
Les caractres coutiques so rapprochent beaucoup du syriaque ; usits pendant
premiers sicles de L'hgire, ils fuient remplacs, en Orient, par le caractre niskhi, qui n'acquit sa forme dfinitive qu'au temps de Mostasem, dernier
khalife abbasside; ils continurent d'elle employs en Afrique et appliqus aux
inscriptions sur pierre et sur mtal,
1.
2.
les trois
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LIVRE
02
II
CHAPITRE
III.
le
en se faisant connatre.
Pour donner plus d'autorit son enseignement , Mahomet parle toujours au nom de Dieu il suppose que l'envoy
dit Gabriel
on doit
cependant admettre qu'il avait foi dans l'excellence de sa
doctrine, et qu'en gnral il ne croyait pas avoir besoin,
pour le succs de sa mission prophtique de recourir
l'imposture. Ses compagnons lui obissaient avec soumission et respect, mais ils n'taient pas sous sa main des instruments passifs une scne qui prcda sa mort, et qui
nous est rapporte par le meilleur de ses biographes, Aboulfeda, en est la preuve. La maladie qui devait le conduire
au tombeau tait arrive son dernier priode; tout coup
Apportez-moi de l'encre et du papier, je veux
il s'crie
crire quelque chose qui vous empchera de tomber jamais
dans l'erreur. Au lieu de lui donner ce qu'il dsire, les assistants hsitent et restent immobiles. Mahomet, irrit de se
voir si mal obi
leur ordonne de se retirer et renonce
son projet.
Qui donc aurait song repousser sa demande,
si tous avaient cru rellement l'autorit divine du prophte?
L'auraient-ils empch d'crire son testament? videmment
non. Omar n'accepte le Coran l'exemple d'Abou-Bekre et
d'Othman que parce qu'il approuve les rformes qui s'y trouvent prescrites, et qu'il le juge bon pour l'avenir du peuple
auquel il est destin. Lorsque, emport par la douleur,
quelques jours aprs, il s'crie Non, Mahomet n'est pas
mort, il est all visiter le Seigneur comme autrefois Mose,
qui reparut quarante jours plus tard aux yeux de sa nation
Abou-Bekre s'tonne. Musulmans, dit-il, si vous adoriez
Mahomet, sachez que Mahomet n'est plus; si c'est Dieu que
vous adoriez, Dieu est vivant, il ne meurt point; rappelezvous ce verset du Coran Mahomet n'est qu'un homme
charg d'une mission avantlui sont morts d'autres hommes
enthousiaste n'excluait pas toujours la fourberie
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LE CORAN
G3
verset
(S.
ceux
et
n'avait-il pas
chose qu'un
rpondu constamment
homme
et
un aptre?
(S.
Suis-je
XVII,
le
>
prophte
donc autre
95 XVIII,
v.
110, etc.)
Coran
comme
feuille
et
pouvant s'adapter,
testament de Csar, aux circonstances , offre naturellement des contradictions; mais il faut considrer
l'uvre dans son ensemble, avant de songer faire la crile
sectes chrtiennes
ment
multiplies.
l'unit
de
Dieu.
I. /apprciation du Coran, par M. OElsner(Z)M effets de la religion de Mahomet
pendant les trois premiers sicles de sa fondation sur l'esprit, les murs et le
gouvernement des peuples chez lesquels cette religion s'est tablie, mmoire couronn par l'Institut en 1809), est laite avec un remarquable esprit d'impartialit;
on peut aussi consulter Herder, Philosophie de l'histoire de Pastoret, Zoroastre,
Confucius et Mahomet: Montesquieu, Esprit des Lois; Michaelis, Commentaires
sur la loi mosaque; l'ouvrage du chevalier d'Ohsson Forster. Mahometism unveiled : Weil, Historisrh kritische Einleitung in den Koran, Bielefeld, 1844 voy.
aussi Reland, de Religione muhammedv- Coita, Exrrcit. de rel. muh.; Pococke,
Sp. hist.ar.: Hottinguer, Hit. orient. de Fato, Much. diss hist. critica, Lipsiae,
1750 : Pitt, Expos de ta religion de Mahomet ; la dissertation de W. Jones sur les
Arabes; Garcin de Tassv, Ej position de la foi musulmane et l'ouvrage de C. Mills,
:
etc.
n*
6.
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LIYRE
G4
II,
CHAPITRE
III.
il proclame
ne donne la sienne que
pour la continuation et l'achvement de celles qui l'ont prcde; mais il rejette le mystre do la Trinit qu'il ne parat pas comprendre
et proteste contre l'essence divine de
Jsus qu'il place cependant au premier rang des prophtes (S. II, v. 254), il entoure du plus profond respect
la Vierge, qu'il nomme immacule (S. III, v. 3 XIX, 20, etc.)
politique habile, il apporte le bienfait de la tolrance aux
dissidents rpandus en si grand nombre dans les provinces
de l'empire romain (S. II, v. 257; V, 73, etc.).
Envoy par le souverain Crateur, Mahomet enseigne
tous que Dieu ne saurait avoir ni fils, ni filles; qu'il est
seul, unique dans l'univers; qu' lui appartient toute la
puissance, et qu'il saura en faire usage contre ceux qui re-
Voulant se concilier
il
chemin de
et l'vangile sont
Toute-puissance de Dieu; les nn;r es; le* prophtes; Mahomet n'a pas le don de miracles, et fait appel a la raison
humaine.
Il
n'est pas
amour de
produit des couples de toute espce; c'est lui qui fait descendre du ciel l'eau bienfaisante; par elle, il fait germer
les plantes et les
les
branches retom-
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63
LE CORAN,
bent avec des dattes , en grappes suspendues; il est le dispensateur de tout bien ; il n'a cr les mortels et les gnies
qu'afin d'tre glorifi; il sait ce qui est pass, ce qui doit
arriver, ce que renferme le cur de l'homme et les secrets
l'avenir. (S. XVI, v. 2-30; 4, 7-39; LXIV, 4, etc.)
D'abord on le prsente comme un Dieu de paix; il est
clment et misricordieux pour ceux qui se repentent.
de
il
prt anantir les peuples impies qui ne veulent pas reconnatre dans les paroles du prophte des signes
trs-fort
ardents de sa mission, et de
les terribles effets
de
la
nombreux exemples
justifient
colre clest.
12; XXXV,
Au premier
1, etc.).
de
la
rsurrection. Aprs
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LIVRE
II,
CHAPITRE
III
C'est ainsi
dj parl.
Dans
le
mme
chapitre
du Coran
(v. 95),
disent
Mahomet semble
Les infidles
pas moins que tu ne fasses
terre une source d'eau vive qu'un fragment
Nous ne
te croirons
de la
du ciel ne tombe sur nous ou que tu n'amnes Dieu et les
anges comme garants de ta parole; que tu n'aies tout d'un
coup un jardin plant de palmiers et de vignes et que tu ne
fasses sortir des torrents du milieu de ce jardin; que tu ne
montes aux cieux au moyen d'une chelle et que tu ne nous
en rapportes un livre que nous puissions lire tous rpondsleur louanges Dieu suis-je donc autre chose qu'un homme,
qu'un aptre?
Mahomet en s'adressant principalement la raison humaine comprenait la ncessit de faire entendre une voix
plus puissante que la sienne; il menaait del colre divine
ceux qui refusaient de* se convertir et rappelait sans cesse
l'exemple des peuples de No, d'dd et de Thamoud,
punis de leur impit aussi bien que les Sodomites et les
Madianites (S. XXII, v. 42; XLI, 12; etc.); et lorsque ses
ennemis rptaient que le Coran tait l'uvre du fils
d'Abdallah: Composez donc, leur disait-il, un seul chapitre semblable, et convoquez pour cette uvre tous
ceux que vous voudrez, hormis Dieu, si vous tes sincres.
jaillir
(S. 11, v
21.)
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LE CORAN
67
On
a reproch
dcrets ternels
Mahomet
mais
le
d'avoir
admis
la
doctrine des
fatum des anciens ni la prdestination de quelques sectes modernes. Le destin du musulman n'a rien qui
puisse amortir ou glacer son courage, car ce n'est simplen'est pas le
ment que cette loi universelle qui plane sur toutes les ttes
et qui met un terme nos travaux. 0 prophte, disaient
quelques musulmans, puisque Dieu a marqu nos places
d'avance, nous pouvons avoir confiance et ngliger nos deNon, rpondait Mahomet, non,
voirs moraux et religieux.
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68
LIVRE
II,
CHAPITRE
III.
nementon
En
de Mahomet.
du jugement
anges noirs aux yeux bleus, Mounkir et Nekir, les interrogent; Gabriel pse leurs actions dans une balance assez vaste
pour contenir
est
le ciel et la terre; le
dogme
donner
une
le
des reprsailles
musulman
doit
de ses bonnes
charg d'une partie des
partie
les juifs
il sera moindre
toutefois pour les chrtiens et
que pour les sabens, les mages et les idoltres,
chant d'une pe et tombent dans l'enfer qui s'tend audessous, et dans lequel les moins criminels ont aux pieds
des souliers de feu qui font bouillir leurs crnes comme des
,
ils
traversent l'abme
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LE CORAN
que
aussi vite
l'clair et
G9
ciel
se
dlices.
il
la
voix
dlices.
On
du
croyant,
et,
qu'il
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LIVRE
70
CHAPITRE
II,
III.
que les sens fussent pour quelque chose dans les souffrances
ou les joies futures. 11 n'en tait pas de mme du mahomtisme, qui, le jour du jugement dernier, reconstruisait
l'homme tout entier avec les deux principes qui le composent. Le musulman croit que Dieu, qui a tout cr, peut
bien aussi faire tout revivre il n'y a donc rien d'tonnant
ce qu'il regarde les instruments de notre bonheur terrestre
comme ceux du bonheur auquel nous sommes appels dans
une autre vie. Du reste, il faut bien dire que Mahomet
:
de
qu'il s'adresse
sens allgorique.
spirituelles.
11
met en premire
comme
des sens,
flicit
pour
lui
un
de rose.
Les femmes n'taient pas, comme on l'a prtendu, exclues
de la vie future; Mahomet, aprs avoir amlior leur sort
sur la terre par des lois dont il sera question un peu plus
loin, les dclare
immortelles et responsables.
Ceux qui
reuse
(S.
nous
et
XVI,
v.
les
femmes comme
l'lite
plaisirs spirituels
des fidles.
La prire ou namaz
le
Coran.
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LE CORAN
trois
(alasr),
71
au coucher du
nom
reka; c'est le
que prennent
attitudes diffrentes
le
iekbir
les
Dieu
est grand,
Dieu
est
Le clment, le misricordieux,
Le souverain au jour du jugement,
Nous t'adorons et nous implorons ton secours,
Dirige-nous dans le droit chemin,
Dans la voie de ceux que tu as combls de tes bienfaits,
Et non de ceux qui ont encouru ta colre et de ceux qui
s'garent.
>
jour.
Une ablution avant la prire, de la dcence dans ses vtements, un profond recueillement sont imposs au musulman, dont la figure doit toujours tre tourne du ct de la
kiblah, c'est--dire vers le temple de la Mecque (S. 11,
v. 139, 144, etc.). Cinq fois par jour le muezzin annonce
haute voix que l'heure de la prire est venue lorsqu'on eut
lev des tours ou minarets au-dessus des mosques, partir
du rgne du khalife Walid, le muezzin montait au sommet
de l'difice et faisait de l son appel aux fidles toutefois le
musulman pouvait lever son me au ciel en tous lieux, par
une courte invocation Mahomet ne voulait pas que les pratiques de la forme extrieure absorbassent tout le culte ;
la chair et le sang des victimes, disait-il, ne montent pas jusqu' Dieu, c'est votre pit qui monte jusqu' lui. (S. XXII,
;
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L1VKE
72
v. 38.)
tre juste,
II,
CHAPITRE
dit-il ailleurs,
III.
ou l'occident, mais
aux anges, aux critures
et aux prophtes; c'est donner pour l'amour de Dieu, de
l'argent ses parents, aux orphelins, aux ncessiteux; racheter les captifs, tre assidu aux prires, faire l'aumne,
tenir ses engagements, se conduire avec patience dans les
circonstances difficiles, dans les temps de violence et d'advisage pendant la prire vers l'orient
S. II, v. 172.)
le
la
les
aumnes
>
L'abstinence, certaines poques de l'anne, tait obligatoire : 0 croyants, le jene vous est prescrit, de mme
qu'il a t prescrit
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LE CORAN.
73
coteau dont les fruits arross par une pluie abondante sont
ports au double ( S. II, v. 267). Les croyants doivent donner aux pauvres les meilleures choses qu'ils ont acquises,
celles-l
mmes qu'ils
l'indigence (S.
quement
la
qu'ils l'exerceront
rice est
voudraient recevoir,
s'ils
taient dans
269, 270). Louables s'ils exercent publicharit, ils le seront encore plus toutes les fois
II, v.
en secret (S.
IT, v.
v. 41).
Coran multiplie
le
176, 191
foi, mme avec les infidles; avoir de la doumanires, de la modestie dans la tenue; les
hommes doivent prier pour ceux qui les ont offenss et non
les maudire.
Ils doivent tmoigner de la bont leur pre, leur
mre, leurs parents, aux orphelins, aux pauvres, aux voya-
faut garder sa
ceur dans
les
Le bien de
strictement
rgles,
Il
II, v.
77,
faut observer
la justice,
mme
134; VI, 153, etc.). Dieu voit toutes les actions et en tient
compte ceux qui les font; il accueille avec joie toutes les
bonnes uvres et pardonne les mauvaises ceux qui se re-
v.
pentent, car
il
129; V, 22, 110; VI, 132, etc.). Dieu n'aime pas qu'on divulgue le mal, moins qu'on ne soit victime de l'oppression
v.
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LIVRE
74
(
S. IV,
147
CHAPITRE
II,
III.
).
la
mesure ou
le
point avec curiosit les fautes de vos semblables, et qu'aucun de vous ne parle mal d'un absent.
suffisent
Digitized by
LE CORAN.
La %le do Mahomet offre de nombreux exemples
de gnrosit , de courage , de simplicit.
Les crivains qui ont accus Mahomet de barbarie et de
failli la vrit de l'histoire. Ils oubliaient certainement qu'il n'avait rien nglig pour abolir l'excrable
usage des vengeances hrditaires (S. II, v. 78, 79; XVI,
127, etc.) en vogue chez les Arabes comme les duels l'ont
t en Europe. Ils n'avaient pas lu coup sr ces versets du
Coran, o Mahomet condamne la coutume horrible qui autorisait le pre et la mre enterrer vives leurs filles (S. VI,
v. 152; LXXX, 8, etc.); ils ne pensaient pas au gnreux
pardon qu'il octroya, aprs la prise de la Mecque, ses
plus mortels ennemis, la clmence avec laquelle il exera
envers plusieurs tribus les droits rigoureux de la guerre,
aux regrets qu'il manifesta de quelques condamnations trop
prcipites. Ils ne rflchissaient pas que le peuple arabe
faisait de la vengeance un devoir, et donnait chacun le
droit d'immoler sa propre sret ceux qui pouvaient la
mettre en danger; ils ne savaient pas que Mahomet, qui
avait entre les mains une immense puissance, loin d'en
abuser pour satisfaire des sentiments d'une basse cruaut,
s'effora souvent de modrer ceux de ses compagnons qui se
montraient coupables d'un abus de la force. Aprs le combat
de Beder, il repousse lavis d'Omar qui demandait la mort
des prisonniers; lorsqu'il s'agit de punir les Coraidhites, il
laisse Sad fils de Moadz
leur ancien alli prononcer sur
leur sort; il pardonne au meurtrier de son oncle Hamza, et
ne refuse jamais les grces qui lui sont demandes. Un de
ses plus braves gnraux le fougueux Khaled n'avait pas
su abjurer, en se convertissant k l'islamisme, l'esprit froce
et indomptable des temps de l'idoltrie; il lui arriva, pour
venger la mort d'un de ses parents, de dcimer une tribu
entire, la tribu des Djadhima. Son action fut blme par
lchet, ont
Mahomet, quand
il
l'apprit
se hta
Digitizeci
by
LIVRE
76
II,
CHAPITRE
III.
et le
le
il
inspi-
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LE CORAN.
qualit d'aptre de
Dieu
lui assurait
77
de
la part
de tous
les
croyants.
Motifs qui
sacrs
etc.
L'homme dont
et qui
de sa nationalit.
L'tablissement des mosques, la voix du muezzin, les
gnuflexions, l'observation des mois sacrs, le plerinage
de
de
la
cette institution
ce rgime
comme
tablissant
et svre,
divinit abstraite
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LIVRE
78
l'imagination
CHAPITRE
III
la prire
natique, l'austrit
marque dans
II,
fare-
sans autels, et
le
re.
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LE CORAN.
79
pourquoi malgr le
lier la Mecque
danger qu'il y avait pour lui tromper ainsi les habitants de
Mdine , qui en l'accueillant chez eux avaient compt qu'il
assurerait leur ville le rang de mtropole il fit du temple
de la Kaaba un point de ralliement universel et maintint
le plerinage avec toutes les observances rituelles que le
temps avait consacres. Il ne faut pas d'ailleurs oublier que
chaque peuple a ses gots et ses penchants, et l'Arabe
aime toute espce de crmonial; il suffit pour s'en assurer, de lire les rcits des voyageurs qui parlent de la
sa religion. C'est
193, etc.)
Le rcit du plerinage qu'il accomplit en 632, tel que le rapporte M. Caussin de Perceval, fait trs-bien connatre les rites
imposs au vrai croyant. Mahomet partit le 25 de dzoul-cadeh
(23 fvrier 632), suivi de quatre-vingt-dix mille hommes, quelques-uns disent de cent quatorze mille il menait avec lui
ses femmes, renfermes dans des litires, et un grand nombre de chameaux destins aux sacrifices et orns de festons.
Il passa la premire nuit Dzoul-Holayfa. L, comme il
avait fait en deux occasions prcdentes, il se constitua dans
l'tat pnitenciel iihram, oppos l'tat d'ihlal, qui consistait reprendre les habitudes ordinaires de la vie. Tous
les musulmans l'imitrent et prononcrent avec lui la prire
Me voici devant toi, 6 mon Dieu
telbiye
toi appartiennent la louange, la grce, la puissance; tu n'as pas d'assoIl continua ensuite sa route vers la Mecque. Il tait
ci.
vtu de deux pices d'toffe, dont l'une, izar, lui envelop;
>
du corps;
Arriv
dzoul-hedjeh
la
(3
Digitized by
LIVRE
80
II,
CHAPITRE
III
il
fit
jusqu'au
lendemain
droit
du mont Arafat,
nomm
Essakhardt. Ce fut
l qu'il
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LE COU AN
annona
j'ai
du
du Coran
le verset
termin
soleil,
il
81
:
l'difice
ce plerinage;
ils
le
nomment plerinage
de l'enseignement
que
le
al-islam
comme
ayant t
le
seul
que Mahomet
ait
Digitized by
LIVRE
82
II,
CHAPITRE
III.
cara
qu'ils
ablucette
Mon
je crois
tuaire
c'est le sjour
commencent
du
salut
j'ai
recours
toi
sauve-
taivafs,
comme Mahomet
leur en a
donn l'exemple.
prohibition* dUere $ la polygamie autorise.
Nous avons parl des ablutions exiges par la loi musulmane, avant la prire, pendant le plerinage de la Mecque, etc. En traversant les dserts, o l'eau manque, l'Arabe devait se rpandre sur le corps du sable fin; Mahomet
recommandait ces diffrentes lustrations, parce qu'elles
sont essentielles la sant dans les pays chauds, et en faisant d'un prcepte d'hygine une rgle invariable il rendait un service vritable sa nation (S. IV, v. 46 ; V, 8, 9).
,
Digitized by
LE CORAN.
Dans
le vin
tages
pour
comme
les
dans
le feu,
hommes; mais
83
il
le
qu'ils
Mangez
pas dit
et
prohibition absolue.
Il en tait de mme du jeu qui engendre les violences et
qui ruine les'Jamilles ; le lgislateur avait raison de le pros-
crire.
Il
tait fait
les
amusements qui
On
lieu
voit,
de prendre
ou de
lui
la lettre
certaines prescriptions de
Mahomet,
pas l'auteur;
du temps,
il
n'tait
ne faisait que maintenir des usages tellement enracins dans son pays qu'il
et t insens de vouloir les dtruire c'est ainsi que le rit
de la circoncision, qu'on trouve tabli dans les temps les
plus anciens, continua d'tre une rgle obligatoire pour
tous les musulmans. C'est ainsi que la polygamie resta gnralement admise (S. Il, v. 226 et suiv.; IV, 3 et suiv.); ce
serait une trs-grande injustice que d'accuser Mahomet de
la triste condition des femmes de l'Orient; il s'attacha
au
contraire, l'adoucir; les femmes arabes sont compltela
plupart
il
Digitized
LIVRE
84
II,
CHAPITRE
III.
dprissent rapidement et semblent condamnes par la nature elle-mme un tat d'infriorit et de dpendance
de nombreuses tribus.
Le Coran, vritable code civil des musulmans, releva l'de la femme, bien loin de l'amoindrir; au temps du paganisme, les filles n'hritaient point de leurs parents;
tat
Mahomet
du pre de
famille
tait ncessaire
nuptial, et obtenaient
une
il
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LE CORAN
85
filles, vos surs, vos tantes, vos nices, vos nourrices, vos
surs de lait, ni les mres et les filles de vos femmes, ni les
pouses de vos fils, ni les deux surs. (S. II, v. 220, 235;
II, v.
226
et suiv.),
mais assu-
il
fallait,
posant du lgislateur.
Droit de reprsailles; loin eontre le vol, contre l'usure
et la fraude ; devoirs de tmoin* de l'esclavage.
:
On
a dit que
Mahomet
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LIVRE H, CHAPITRE
8<>
III
vengeances hrditaires
ne faudrait pas croire cependant que Mahomet favod'une manire exclusive et contraire aux
lois de la justice. Il veut qu'ils remplissent fidlement leurs
engagements, et non-seulement il refuse de prier pour ceux
qui ne se sont pas acquitts de leur vivant, mais il les meIl
Il
ordonne que
(S. II, v.
Digitized by
LE CORAN.
87
11
>
De
Mahomet ne
les rapports
Digitized by
LIVRE
88
troite.
Du
reste, s'ils
Toute guerre
II,
CHAPITRE
menacent
il
111
ennemis de Dieu
et
du
par
la ncessit
du
Mecque
moment.
Si les chapitres
du Coran
rvls la
il
n'en est plus de
Le musulman devient un soldat au
service de Dieu qui lui a donn le monde en partage, et
s'enrle par conscience le maniement des armes est pour
lui un acte de religion qu'il ne saurait bien remplir sans
une fois sous les drapeaux il
s'y dvouer entirement
ne peut refuser de combattre mme en duel lorsque le
chef l'ordonne
la dsertion ou le refus de contribuer aux
frais de la guerre sainte est mis au rang des crimes les
mme
Mdine
plus odieux (S. IV, v. 73, 79, 103; IX, 38, 39, etc.).
En
Digitized by
LE CORAN.
89
musulman de
il
est
du devoir d'un
el
courir de leur
il
ses dettes, pourvoir au sort de sa famille, tre approvisionn et quip pour la campagne. L'extrme frugalit des
Arabes, qui n'ont besoin que de quelques livres de dattes
ou d'orge grille pour leur subsistance de deux mois fut
une des causes de leur supriorit. Chez eux, la vie des
camps prend un caractre grave et srieux; les jeux de hasard
les passe-temps frivoles , les conversations oiseuses
et profanes sont dfendus au soldat un sujet de morale, la
probit la pit, la crainte de Dieu doivent tre la base de
tous les entretiens; au milieu du fracas des armes on se
livre aux exercices du culte les intervalles de l'action sont
employs dans les prires, dans la mditation et dans l'tude
,
ide d'excs
plus incrdules.
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LIVRE
00
II,
CHAPITRE
III.
musulman
fil
de l'pe tout
seuls
destine, et qu'on ne
dans
l'ternit
LX, 6,
l'arme
le
etc.); les
en revient quelque chose aux juges, aux moraaux potes, aux gens de lettres, aux matres d'cole,
aux veuves, aux orphelins, et mme aux trangers manquant des moyens ncessaires pour retourner dans leur
pays, et qui ds lors n'y reviennent que pour clbrer la
fiques. Il
listes,
i.o
On
prcde que
affaires religieuses
le
Coran semble
questions civiles
organisation militaire, rien n'est omis dans l'uvre de Mahomet. L'autorit de chef politique et celle de grand prtre
se trouvent runies dans la mme main au-dessous, point
de hirarchie, point de caste sacerdotale, aucune classe
privilgie. C'est l un caractre fort remarquable de la
nouvelle socit inaugure par le fils d'Abdallah et qu'on
;
dications dans la
cates
Digitized by
LE CORAN.
la charge
de cadi (juge
) ,
et
Mahomet, en traant
les devoirs
Il
un centre commun
devait rattacher
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9-2
LIVRE
II,
CHAPITRE
III.
Digitized by
LIVRE
III.
1-125 (re
musulmane.)
CHAPITRE PREMIER.
LES ARABES S'ORGANISENT POUR PORTER LA
GUERRE AU DEHORS. PREMIERS KHALIFES'.
Mahomet.
Un mouvement
inusit s'tait manifest en Arabie pende Mahomet; les tribus, jusqu'alors si jalouses
de leur indpendance et si fires de leur existence individuelle, s'taient soumises une domination unique, et groupes les unes ct des autres, n'allaient plus former
qu'un seul peuple. Ce mouvement cesserait-il avec l'homme
qui l'avait suscit ou bien les Arabes donneraient-ils un
successeur leur premier matre pour s'lancer sa suite
vers les hautes destines qui leur taient promises? Telle
tait l'alternative pose en 632 par la mort du prophte. Des
dant
la vie
avaient
l.
7.
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LIVRE
94
III,
CHAPITRE
I.
que semblait avoir prises dans la pninsule la nouLa dissolution qui tait craindre n'eut pas
elle fut empche par les hommes minents qui avaient
racines
velle religion.
lieu;
Successeurs de Mahomet*
le
les
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95
Abou-Bekre, Omar
Mahomet
Othman.
du
et
en l'absence de
lgislateur, s'taient
donn
de sa succession;
la
volont expresse
Chacun avait
du prophte; plusieurs,
libre carrire.
Ockley's the
Htory
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LIVRE
96
III,
CHAPITRE
et t admis, il et empch de natre les prtentions funestes qui ensanglantrent le premier sicle de l'islamisme;
majs Ali, craignant peut-tre qu'on ne lui oppost sa jeunesse, ne se montra point, et les compagnons de Mahomet,
apprenant que les principaux des ansars se disposaient
lire le Khazradjite Sad fils d'Obada, se htrent de reconnatre bou-Bekre, que Mahomet avait charg de dire la
prire sa place; Omar, en lui jurant solennellement obis-
<
votre obissance.
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97
avnement de OnimVadeM
l'hrdit et
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LIVRE
08
III,
CHAPITRE
I.
lui
dix jours
jours distingu, commandait ses troupes d'attendre l'attaque, d'pargner les fuyards, de respecter les captives; il
offrit vainement son rival de vider leur querelle dans un
combat
singulier.
taire
d'Amrou reut
le
Ali seul
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99
succomba. Hassan son fils fut salu khalife par les habitants de Koufah; mais Moawiah restait matre de la Syrie,
de Pgypte et de l'Arabie, et avec lui s'assit sur le trne la
dynastie des Ommades. Ds lors, dit OElsner, le rgime populaire, qui n'avait d'autre base que la simplicit patriarcale,
s'vanouit pour ne plus reparatre chez aucun peuple musulman la jurisprudence et les usages qui dpendent du
Coran survcurent la chute du gouvernement lectif.
Quelque chose de ces passions rpublicaines qui donnent
de la grandeur aux petits tats et aux grands un excs de
force, se conserva cependant dans la nation ainsi que dans
les armes jusque sous l'empire des usurpateurs.
,
CHAPITRE IL
(632-690).
etc.?
Pendant cette priode de vingt-huit ans (632-6G0), l'islamisme avait fait de grands progrs
le
vrai croyant
n'tait plus dans l'IIedjaz ou dans les dserts du Nedjed; il
campait sur les bords du Nil, du Tigre et du Jourdain.
Continuateurs de la politique de Mahomet, ses successeurs
avaient compris que le meilleur moyen d'assurer la gloire
de leur religion et la puissance de la nation arabe tait de
;
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LIVRE
400
III,
CHAPITRE
II.
la lancer contre les peuples voisins et d'exciter en elle l'ardeur du proslytisme et de la conqute; le premier soin
d'Abou-Bekre peine promu au khalifat, avait t d'appeler aux armes tous les musulmans mais l'Arabie tait loin
,
d'tre soumise.
une arme
suffisante
sa cause les
suite sa retraite
Le moment
tait
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l'islam
la
profession de
zecat ou impt.
foi
musulmane
01
la
la
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LIVRE
102
III,
CHAPITRE
II,
manire dont chaque passage devait tre lu. On ne possdait que des fragments du livre, crits sur des peaux ou sur
des branches de palmier. Plusieurs des courra les plus instruits, ayant perdu la vie au combat d'Acrab, Abou-Bekre
jugea prudent de former un corps d'ouvrage des divers
chapitres de la loi musulmane une commission s'acquitta
de ce soin sans retard, et la premire copie du Coran ainsi
complte, fut confie la garde de Hafsa, fille d'Omar, et
l'une des veuves de Mahomet.
Les soulvements qui avaient clat dans le Bahren
l'Oman et les autres parties de l'Arabie furent rapidement
comprims; El-Ala traversa le dsert de Dahn, dfit devant Djowatha les Bacrites qui, la voix de leur chef Hotam,
avaient proclam roi un prince de la famille Almoundhir,
de Hira et par la prise de l'le de Davayne , teignit les
dernires lueurs de la rbellion.
Icrima, qui cherchait faire oublier son chec dans
rimamah s'empare de Daba capitale de l'Oman et disperse les partisans du faux prophte Lakit-Dzou-Hadj; il
,
l'esprit
monde en
mots
empare de toutes
les
le
vhmence de sentiment
grands obstacles. En toute
gnraux payaient de leur personne; avant
bataille, ils provoquaient au combat le plus
occasion les
d'engager la
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103
(632-G90).
vaillant
leurs troupes
et surent tirer
de leur cavalerie en la plaant sur les ailes. A l'exemple de Mahomet, qui combattait vers le soir pour se couvrir
de la nuit, en cas d'un chec, ils vitaient l'engagement
avant les prires de midi, ou maintenaient l'quilibre de la
bataille jusqu'au soir, pour renouveler l'action avec des
troupes fraches tenues en rserve profitant ainsi de la
fatigue de l'ennemi qui ne s'attendait pas une nouvelle
attaque; mais inhabiles dans l'art des siges, ils auraient
chou dans leurs entreprises contre les Grecs et les
Perses, si ces peuples n'avaient pas puis dans leurs
guerres continuelles ce qui leur restait de sve et de vie
affaiblis par leurs succs comme par leurs revers, ils offraient, qui saurait la prendre une proie aussi riche que
facile. Les Grecs, diviss en factions ennemies par des sectes inconciliables, accoutums confier le soin de leur dfense des mercenaires, ne comprirent pas quels adversaires ils avaient affaire ils crurent que c'tait une de ces
guerres ordinaires o l'on finit par s'entendre et s'accorder,
parti
qui, vainqueurs
1.
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104
LIVRE
III,
CHAPITRE
II.
command
la re-
reconnaissance; cette
fois l'entreprise
khalife
instructions o respirait
Ilira.
On pouvait croire que les tribus arabes de la Msopotamie s'empresseraient de secouer le joug des Perses; elles
n'en firent rien; les musulmans ne trouvrent que des
ennemis dans ces rgions; trois victoires conduisirent Khaled sous les murs d'Amghichia, qu'il dtruisit de fond en
comble. Les excutions sanglantes qu'il ordonnait contre
tous ceux qui lui opposaient de la rsistance rpandaient
au loin la terreur de son nom Hira', Anbar et Ain-Tamr
capitulrent; la cour de Ctsiphon restait indcise; les dis;
du
et
prparaient la
chute de l'empire.
Khaled se dtourne un instant de la route qui lui est
trace; il marche au secours d'Iyadh qui se trouve arrt
devant Daumat-Djandal, et se rend matre de cette ville;
de retour Hira, il reprend l'offensive, dfait prs de Firadh, sur la rive orientale de l'Euphrate, les Grecs qui se
sont joints aux Perses et aux Arabes taghlibites
et, aprs
avoir accompli, l'insu de son arme, en 634, le plerinage de la Mecque il se dispose franchir les frontires
persanes, lorsqu'un ordre d' Abou-Bekre l'appelle en Syrie.
;
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C'tait
efforts
plus grands
cours suprieur du
Un premier
succs avait ouvert heureusement la campagne; mais un
combat livr une journe de Damas fut fatal aux Arabes,
et Abou-Obeda vint avec des renforts prendre le commandement des troupes avec Yzid , fils d'Abou-Sophiari et
Chourahbil.
La Syrie laquelle les Arabes donnent le nom de Barrel-Scham (pays de la gauche), ne comprend pas seulement
pour eux le territoire qui s'tend au sud du Taurus et
l'ouest de l'Euphrate jusqu'aux sources du Jourdain
elle
renferme tout l'espace qui s'tend entre les dserts de
et le
Mditerrane
en suivant
ce fleuve depuis sa source jusqu'au lieu o, aprs avoir
coul du nord au sud dans la plaine de Sennaar, il tourne
l'ouest, le
Taurus au nord,
la
et l'Euphrate l'est
Damas
et
Tib-
mier pas
fait,
il
s'arrte
PrUe de Boara
sous
amu*
alge de
Aprs un combat o
les
bataille
dAUnadln
(33).
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LIVRE
106
III,
CHAPITRE
II.
exercice de leur religion. Bosra prise, les Arabes se portrent aussitt sur Damas cinq mille hommes y avaient t
envoys par Iraclius, alors tabli ntioche. L'empereur
ne pouvait comprendre le danger dont il tait menac.
Quel avantage ne devait-il pas conserver sur ces tribus misrables, avides de butin, par la tenue des troupes, l'exprience des officiers, la qualit des armes, la richesse des
;
la force des places, par la facilit des communications et des approvisionnements ; les Grecs connaissaient
le pays, tenaient la mer et avaient leur disposition des
arsenaux,
au milieu des fantassins, les uns mal couverts, les aunus arms chacun sa fantaisie d'un arc, d'une pique
ou d'une massue , tirant le sabre ou brandissant la lance ;
leur expdition ne pouvait tre qu'une incursion passagre.
Iraclius changea de sentiment quand il reut de Damas
une lettre portant que la ville tait bloque de tous cts
par l'ennemi. Passant alors d'un excs un autre il leva
une de ces grandes armes la tte desquelles il avait combattu les Perses victorieux, et se priva maladroitement des
ressources que la Syrie lui offrait pour une guerre dfensive
si du moins il voulait en agir avec les Arabes comme
avec les Perses il aurait d se mettre lui-mme la tte des
troupes la vieillesse glaa son courage, et il se fit remplacer
par un de ses gnraux nomm Werdan ou Bahan. Celui-ci,
plein de confiance dans les forces dont il disposait, ne crut
pas ncessaire d'entrer en communication avec les habitants
de Damas il tait persuad qu' la nouvelle de son approche
les Arabes abandonneraient le sige, lis le firent, en effet,
mais ce fut pour venir au-devant des Grecs. Khaled avait
dtruit les dernires esprances des assigs repousss dans
une funeste sortie, et le sort de Damas ne dpendait plus
que du rsultat de la bataille qui allait s'engager.
A ne considrer que le nombre et la discipline, ce rsultat ne semblait pas douteux
Khaled avait tout au plus
liers
tres
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n'avait
il
407
(632-090).
forte
de
plier les
musulman
qu'elles verraient
et par l'exemple
que
Vainement esThomas, gendre de l'empereur, d'chapper leur redoutable ennemi. Vaincus dans
prirent
ils
reconnurent bientt
envoyer du secours
Abou-Obedah dont
ils
et ouvrirent
et
dont
le
carac-
honneur au sicle le plus polic, la nation la plus claire du globe. Abou-Obedah leur accorde
la vie sauve; il permet ceux qui prfreront s'expatrier,
d'emporter une partie de leurs richesses, avec l'engagement
qu'ils ne seront point poursuivis avant trois jours et trois
tre lev aurait fait
il
ren-
contre les soldats de Khaled qui viennent de prendre d'assaut une des portes opposes et massacrent tout sur leur
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LIVRE
JUS
III,
CHAPITRE
il
fermet d'Abou-Obedah fait prvaloir les conet de la justice; et son collgue se contente, aprs les dlais convenus, de se mettre la poursuite
des habitants fugitifs. Rapide comme 1 clair, il les atteint,
passage;
seils
de
la
la
clmence
Damas.
cette disgrce
ne
et
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(632-090).
109
furent trois fois mis en fuite. Trois fois ils furent ramens
au combat par les femmes qui s'taient places i'arrire-
finit
Cependant
le
chemin d'Antioche
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410
LIVRE
III,
CHAPITRE
II.
,
un dernier
effort.
Aussi Abou-Obedah
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(632-690).
141
trouva sous ses murs une arme organise la hte et range en bataille. La dfaite des Grecs et la surprise de la forteresse d'Avrar, dfendue par Youkinna, qui embrassa la
religion et la politique des musulmans, dterminrent les
habitants capituler. Ils promirent de payer trois cent mille
pices d'or, et ce prix les Arabes leur laissrent la vie
sauve et leur pargnrent le pillage (638).
Matre d'Antioche, Abou-Obedah voulut s'emparer sans
aucun retard des villes o les Grecs tenaient encore garnison. Khaled rat envoy vers les bords de l'Euphrate pour
occuper Hiropolis, tandis que d'autres gnraux taient
chargs de soumettre les villes de la Phnicie. Le succs
tait facile; il accompagna partout les armes de l'islamisme.
Hiropolis accepta le tribut que lui imposait Khaled; Tyr et
Tripoli furent surpris par Youkinna, l'ancien dfenseur du
chteau d'lep. Csare, abandonne par Constantin, dont
les troupes taient dcimes par les escarmouches, les maladies et les dsertions, ouvrit elle-mme ses portes Yzid
et Moawiah. scalon, Gaza, Naplouse, Tibriade traitrent
avec l'ennemi ds qu'il fut en prsence de leurs murs. Acre,
Jopp, Bryle, Sidon suivirent leur exemple, bien que leur
position maritime facilitt pour elles l'arrive des secours de
la mtropole. La rduction de Gabalah et de Laodice
acheva enfin l'occupation entire de la SyrieQuelques auteurs placent en cette mme anne 638 une
tentative d'Hraclius pour recouvrer cette riche province;
une flotte dbarque sur les rivages voisins d'Antioche une
arme tire d'gypte tandis que les Romains de la Msopotamie, unis aux tribus arabes rpandues entre l'Euphrate
et le Tigre, paraissent tout coup devant mse; AbouObedah se hte de concentrer ses forces Antioche se soulve
Kinnesrin, Alep et les deux Hadhirs de ces villes
(c'tait le nom qu'on donnait des bourgades d'Arabes tablis dans les environs) imitent son exemple. Csare appartenait encore aux Grecs. Omar, la nouvelle du danger qui
menace sa conqute, ordonne que deux dtachements soient
dirigs sur la Msopotamie, afin d'oprer uqe utile diver,
sion
lui-mme
se dispose rejoindre
Abou-Obedah
mais
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LIVRE
III,
CHAPITRE IL
Hadhirs
Romains, hors
d'tat
de tenir seuls
la
campagne,
et les
se reti-
(639) une peste cruelle se rpandit sur toute la conplus de vingt-cinq mille personnes succombrent;
Abou-Obedah, Chourachbil et Yzid furent du nombre des
victimes; Khaled chappa au flau; mais il avait subi, de la
de
tre;
part du khalife, une nouvelle disgrce ; accus de s'tre appropri une partie du trsor public, accabl d'outrages
il
opposa aux attaques de ses ennemis une noble fermet et
,
et
dont
suffit
rsultats positils et satisfaisants sur l'ensemble des oprations militaires des musulmans. I^ous avons sui>i le rcit d'ockley (p. 253 et suiv J, qui est genialement
adopte; M. Caussin de Perceval a lait ressortir il. III, p. 4'2i 518 les contradictions des
auteurs sans toutefois cUreir suffisamment le sujet qu'il avait traiter, l.e n'est
que par une comparai&on attentive oes historiens arabes entre eux et des chroniqueurs grecs, qu'on peut jeter quelque jour sur cette priode encore foi t obscure,
et, cet gard, il faudrait faire un appel l'rudition et au zle des jeunes orienta,
listes.
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113
(632-690).
mination du
mme
chef.
et l\%sle Jllneure sont menace*; guerre maritime; sige de Constantlnople ; fausse politique des empereurs gres l'gard des Iflardates.
I/Armnle
la
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LIVRE
III,
CHAPITRE
II.
s'emparrent d'Amorium sans pouvoir la conserver (667), et ce ne fut qu'un demi-sicle plus
tard qu'ils renouvelrent leurs incursions de ce ct. La mer
leur offrait une voie plus directe vers la capitale de l'empire
grec. Moawiah, charg du gouvernement de la Syrie, se cra
bientt une marine redoutable. Ds l'anne 647, il avait impos l'le de Chypre un tribut qui galait la moiti de ses
revenus; en 649, il s'tait empar des les de Crte, de Cos
1
en 655 il osa se mesurer contre la marine
et de Rhodes
grecque et dtruisit une partie des vaisseaux de l'empereur
Constantin II dans le golfe Issalucke, sur les ctes de la
Lycie, au pied du mont Phnix. Encourag par ce succs,
il rsolut d'quiper une flotte considrable, et de l'envoyer
devant Constantinople; il tait matre du khalifat, lorsque
l'entreprise fut mise excution.
Au printemps de 672, une troupe considrable d'Arabes fut
dbarque sur les rives de la Propontide (mer de Marmara) et
vint camper vers le couchant de Constantinople, la base du
parurent en Galatie
et
triangle
et le
que forme
la place, tandis
le
une
flotte
t.
OElsner,
p.
p. 285, et Bizara,
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phylie.
Quelques auteurs (Thophane, Cdrnus, etc.) prtendent qu' la suite de ce dsastre Moawiah aurait t rduit
implorer la paix, et se serait engag payer la cour de
Byzance un tribut de dix mille pices d'or, rendre cent
esclaves, et fournir cinquante chevaux de la meilleure
race. Mais dans cette circonstance, la vanit grecque a transform en contribution de guerre les prsents que le khalife
avait envoys son nouvel alli.
Constantinople aussi bien que l'Asie Mineure, se trouva
ds ce moment l'abri de l'agression des Arabes; on ne
vit pas davantage leur marine inquiter les possessions
grecques de la Mditerrane. Les empereurs byzantins voulurent profiter des querelles intestines qui troublaient le
khalifat pour recouvrer une partie de la Syrie. Ils se montrrent, vers 686, sur les frontires des musulmans. Abd-elMalek, quatrime successeur de Moawiah, qui se trouvait
press par trois rivaux, aima mieux acheter la retraite de
l'ennemi que de s'exposer une action douteuse. Justinien II accepta ses offres, au lieu de saisir habilement une
occasion qui ne devait plus se reprsenter. Il ne tarda pas
s'en repentir, car ds qu'Abd-el-Maiek eut consolid son
,
l. Du feu grgeois, des feux de guerre et des origines de la poudre canon, d'aprs MM. Heinaud et Kuv, Histoire de l'artillerie. 1845, t I, p. 89-97, 201 et 21 1 ;
M. de Humboldt. dans son Cosmos, t. II, p. 269 et 536, no discuie pas les questions
souleves dans ces derniers temps. Voy. aussi M. Quatremre, p. 65, sur le feu gr-
geois,
t.
XV,
p. 214.
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LIVRE
416
autorit,
il
III,
CHAPITRE
II.
que jamais.
Les Grecs avaient perdu la Syrie avec une politiqne moins
ils auraient pu en conserver une partie. Quelques
chrtiens fervents, irrits de voir le triomphe d'une religion
nouvelle, s'taient retirs, sous le nom de Mardates, dans
les montagnes du Liban
o ils essayaient de sauver leur
indpendance, et de rappeler leur premire foi les Syriens qui l'avaient abandonne. De l'asile qu'ils avaient
choisi, ils harcelaient continuellement les Arabes et s'avanaient mme jusqu' Damas. Incapables, quoi qu'en aient
dit certains chroniqueurs, de faire une guerre ouverte aux
Arabes et de forcer les khalifes de payer tribut ils pouvaient, en s'aidant des localits, leur causer beaucoup de
mal. Leur refus de suivre la mme communion que les
Grecs, et leur rapprochement de l'glise latine, irritrent
les empereurs de Constantinople, qui, loin de s'en servir
;
aveugle,
comme
Justinien
Un de
II
y parvint en employant
la
ruse et
la
trahison.
en ngociation avec
leur chef, l'assassina au mpris des lois de l'hospitalit. Ce
crime pouvanta les Mardates, qui se laissrent surprendre
douze mille d'entre eux furent enlevs de la Svrie
et conm
duits par les Grecs en Asie Mineure. Ds lors le pays qu'ils
occupaient fut ouvert aux musulmans et reconnut leur auses gnraux, feignant d'entrer
torit (690).
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CHAPITRE
III.
de l'ancienne population matresse du sol sous les Ptolmes, qui avaient gnralement embrass l'hrsie d'Eutychs ou des monophysites. A la voix de Jacques Barade,
mort vque d'desse en 578, ils s'taient organiss et arms
pour rsister leurs adversaires, sans que les empereurs
de Constantinople eussent compris la porte politique de
cette association, et ils avaient t assez loin pour se choisir
un chef dans la personne de Mokawkas, homme habile et
rus, qui avait t gouverneur de l'Egypte au temps de l'in-
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LIVRE
III,
CHAPITRE
III
la
les
droit
Arabes aux gyptiens, par une aldu mot grec Aiyutttioi). Mahomet lui avait
envoy un ambassadeur et n'avait pas ddaign ses prsents; les Arabes devaient trouver plus tard en lui un utile
tration vidente
alli.
Omar, aprs
me de
Syrie
la prise
mrou
qu'il se proposait
acte n'avait,
il
nommer un nouveau
gouverneur de l'gypte. Quand Amrou parut, les Grecs
n'taient pas en tat de tenir la campagne battus dans un
premier combat non loin d'El-Misr, l'entre de l'isthme
de Suez ils durent se retirer dans les places fortes qui
n'taient pas suffisamment approvisionnes.
Amrou, ne rencontrant pas de rsistance, traversa l'isthme
de Suez et se prsenta devant la ville de Famiah, l'ancienne
Pluse, qui commande l'entre du delta. Malgr l'inexprience des Arabes dans l'attaque des places la ville ne
tint qu'un mois
au bout de ce temps elle se soumit et
ils eurent accs dans la plus belle partie de la province.
Famiah prise (639), deux routes s'ouvraient aux musulmans.
Ils pouvaient suivre le littoral
emporter toutes les places
gantes; l'empereur s'tait content de
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(638-680).
du
H9
seulement p-
mer
eussent t coupes. C'tait la voie la plus raen adoptrent une autre qui leur et t fatale, s'ils avaient march au milieu d'une population ennemie. Prenant leur direction par les dserts qui s'tendent
du Nil l'isthme de Suez, ils s'avancrent vers la capitale de
avec
la
tionnelle
la
ils
le sige.
Prise d'Alexandrie
io
Cet habile capitaine savait que dans une guerre d'invapremier lment du succs; aussi s'empressa-t-il de reprendre les hostilits. De Mesrah il revint
vers le nord, dfit Kram'l-Shoraik les Grecs qui s'taient
un instant rallis, et les rejeta dans Alexandrie. Sans se mettre
en peine des hautes murailles de cette capitale , il n'hsita
pas l'assiger. Les habitants de leur ct ne ngligrent ausion, l'activit est le
ils
et
natisme l'emporta, et une attaque furieuse permit aux musulmans de prendre la ville le 21 dcembre (641). Les Grecs
vaincus se rfugirent sur leurs vaisseaux un parti cepen;
Ce tribut produisit, la premire anne, douze millions de ducats un recensement de tous les Coptes avait donn six millions d'individus, parmi lesquels
n'taient compts ni les femmes , ni les vieillards, ni les enfants au-dessoua de
1.
seize ans.
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LIVRE
i20
III,
CHAPITRE
III.
de l'Egypte. Sitt qu'il se vit matre de la province, Amcrivit au khalife pour lui demander s'il devait livrer
Omar lui reprocha
la ville au pillage et la destruction
d'en avoir eu un seul moment l'ide, et un systme de sage
et prudente administration fut aussitt mis en pratique.
L'impt tabli d'abord sur les Coptes fut tendu tous les
habitants puis en sus de cette capitation uniforme, ceux
qui possdaient des fermes et des mtairies furent soumis
une taxe proportionnelle la valeur de leur fonds. La
perception fut confie aux Coptes eux-mmes, mieux placs que les musulmans pour diriger ces diverses branches
de l'administration sous le rapport des relations et du langage. Les impts rapportrent bientt des sommes considrables dont le khalife employa la plus grande partie des
travaux utiles pour le pays. C'est par ses ordres qu'on rtablit l'ancien canal de Colzoum qui joignait le Nil la mer
Rouge. Amrou aurait voulu percer l'isthme de Suez, mais
Omar s'y opposa pour ne pas ouvrir aux Grecs le chemin
des villes saintes. Mesrah se releva sous le nom d'AI-Fostat
(aujourd'hui l'ancien Caire). Lorsque les eaux du Nil, au
moment de sa crue priodique, n'atteignaient pas une certaine hauteur, le peuple s'etfrayait, et l'ordre tait souvent
troubl
Amrou fit changer la longueur des coudes du
nilomtre, de manire pouvoir toujours prsenter un
chiffre rassurant, et les esprits ne se laissrent plus aller
de vaines frayeurs. Sous un gouvernement clair, de grands
travaux furent entrepris, et en quelque temps l'gypte se
trouva entirement rgnre *.
tale
rou
l. Aboul-Farage, Hist. dynast., p. 112, H4, 170, 185; Voyage de Norden, t. III
;
notes et claircissements de Langls, p. 240 ; d'Herbelot, Biblwth. orient.: Gibbon,
t. X, p. 22; Heeren, Geschicnle der sludiums der classischen litteratur. 1.
1,
p 44 et 72: Abdellatif, Relation de l'iyple, irad. par S. deSacv, p. 240; Parthey,
der Aies indrinische musum, p. 106, et de Humboldt, Cosmos, t. Il, p. 262 et 529.
1
,
la
(638-680).
121
de l'incendie de la fameuse bibliothque du Smais si l'on songe que la ville mme ne fut pas
rapion
saccage dans le premier lan de la victoire, on croira difficilement qu'un tel acte de barbarie ait t ordonn de
sang-froid. Cependant on ne saurait passer sous silence une
anecdote dont la plupart des crivains modernes ont fait
usage, et qui semble au premier abord acquise l'histoire
on suppose qu'Amrou ayant consult le khalife sur la destination donner aux livres trouvs dans la ville, Omar rpondit Si ces livres sont contraires au Coran, ils sont nuisibles; s'ils lui sont conformes, ils sont inutiles; ainsi
dtruis-les. Or, aucun historien contemporain ne raconte ce fait, qui, ft-il vrai, n'aurait port que sur un pela bibliothque ayant t dtruite
tit nombre de livres
en 390, sous Thodose. Il n'y eut Alexandrie que les murailles de sacrifies; et encore Amrou ne les fit abattre qu'
la suite d'un soulvement des habitants. Il avait t rappel
d'gypte par Othman aussitt que ce dernier avait pris en
t suivie
;
ville
l're
chrtienne, et Aboul-Fda
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LIVRE
III,
CHAPITRE
III.
de nouveaux succs
et
courent
de
et le sabre
l'autre.
L'Egypte est peine subjugue que dj une arme musulmane descend en Nubie (643) et impose un tribut au
souverain de cette contre *. Amrou renforce ses troupes
d'esclaves noirs d'une vigueur peu commune et voulant
montrer ses successeurs le chemin qu'il vient de leur
ouvrir, il pntre dans la Cyrnaque. Cette province tait
bien dchue de son ancienne splendeur. Jadis, sous le nom
de Pentapole elle avait mrit d'tre distingue au milieu
des dserts de l'Afrique la destruction de ses grandes cits lui avait fait rendre celui de Libye sous lequel elle tait
comprise dans le diocse d'gypte. Le chef arabe n'eut
qu' imposer un tribut la ville de Barcah pour pouvoir se
dire matre de toute la contre. Il n'alla pas plus loin, parce
qu'avant d'entrer dans la Tripolitaine, il lui aurait fallu des
approvisionnements suffisants pour une longue et difficile
campagne. Il revint en Egypte avec l'intention de disposer
tout pour que l'islamisme se rpandit rapidement dans
l'Afrique septentrionale mais la jalousie d'Othman devait
,
l'enlever
du poste
gnraux
le soin
d'oprer de ce ct de
nouvelles con-
qutes (644).
Le premier qui en
Mahomet,
le parallle
il
ne
s'tait signal
et les altrant
t.
1. 1,
p.
23
Etttych.,
i. II,
p. 318.
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123
(638-680).
de mpriser la crdulit des fidles. Plus tard, il avait reconnu sa faute mais
ce souvenir avait port une atteinte profonde sa considration, et s'il n'eut t beau-frre du nouveau khalife, il
n'et jamais t nomm gouverneur de l'Egypte. Sous ses
ordres, les Arabes parurent dirigs bien moins par l'ardeur
du proslytisme que par la cupidit. Leur marche vers
le droit
ils
des
sitt
que
allis
le patrice
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LIVRE H, CHAPITRE
III.
de se runir
barbares qui venaient troubler son repos. Il ne s'inquita pas s'il valait
mieux placer ses soldats dans les forteresses et se contenter
de harceler ses adversaires par de perptuelles attaques
troupes dont
ordonna toutes
les
au plus vite,
de chasser
afin
disposait
il
les insolents
prsomption
voure
tre
il
musulman ne montra
la victoire,
ne voulant pas
laisser
musulmane. Aprs
la
le dsir
de ses
Su-
fortifications essayer
quelque rsistance; la fortune lui fut contraire; les Arabes y entrrent en vainqueurs et s'emparrent des immenses richesses qu'elle contenait chaque cavalier eut
;
pour sa part
mille*
la
trois
nouvelle de ce dsastre
chaque fantassin
l'effroi
se
rpandit
(638-680).
d25
prtendre au khalifat.
quelle taxe
traite
Constant
somme
II fit
rclamer du gouverneur de
la
province une
Akbah.
se mit
Byzacne; l'entreprise n'eut pas de trselle se borna l'occupation de tout le
littoral, jusqu' El-Korn, la dfaite d'une arme greeque,
qui se rembarqua prcipitamment aprs une courte apparition, et enfin la prise de plusieurs places Djeloula, entre
autres, dont le pillage rapporta trois cents pices d'or
chaque soldat. Ce ne fut pas toutefois une simple incursion
les Arabes s'tablirent dans le pays, marquant par l leur
ferme volont de ne pas abandonner l'Afrique avant de
l'avoir entirement subjugue (665).
en marche pour
grands rsultats
la
:
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LIVRE
i2G
osa-t-il
CHAPITRE
III,
III.
traverser toute
au
si
de
nom
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nom du
lantique
(638-680).
427
il
mme
nt
de la Perse conqute
;
le
ce pays.
Pendant que l'islamisme se rpandait ainsi vers l'Occident, il avait fait l'Orient de grands et rapides progrs.
En 634 il n'avait pas encore dpass les bords de l'Euphrate;
quarante ans ne s'taient pas couls que dj le Gihon
(l'Oxus) et l'Indus le voyaient triompher sur leurs rives.
On put croire un moment aprs la prise de Hira et
d'Anbar que les Arabes n'attaqueraient pas l'empire des
Perses
dont Mahomet avait pourtant prdit la chute
Khaled avait bien crit la cour de Ctsiphon une lettre
menaante; mais appel au sige de Daumat-Djandal, et de
l en Syrie, il avait t oblig de ne laisser dans l'Irak qu'un
petit corps de troupes sous le commandement de Mothanna, fils de Haritha.
En Perse l'anarchie tait au comble-, depuis la mort du
parricide Siros, plusieurs princes s'taient succd sur le
trne; l'un d'eux, Schahriran avait envoy vers Hira dix
mille hommes qui avaient t taills en pices par les Arabes
sur l'emplacement de l'ancienne Babylone; les troubles qui
avaient suivi l'avnement des deux filles de Chosros,
Dokht-Zenan et Arzemidokht, avaient empch les Perses
de tenter de nouveaux efforts pour enlever aux musulmans
leurs conqutes Mothanna n'ayant pas de ressources suffisantes pour garder le vaste territoire envahi par Khaled,
sollicita des renforts Mdine, au moment mme de la mort
,
d'Abou-Bekre.
La premire province qui s'offrait aux yeux des Arabes,
l'ancienne Assyrie ou Chalde , runissait dans son sein
toutes les richesses de l'Asie que les Sleucides et les Perses s'taient plu y accumuler; arrose par des fleuves
Digitized
LIVRE
128
III,
CHAPITRE
III
arides.
peine
Omar
a-t-il t
la guerre de Perse
une
proclam khalife,
qu'il
imprime
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pour chasser
les
,
129
(638-680).
lieu
en 634;
lezdedjerd qui
hommes
commandement. Sad,
fils
Coran.
rsistance
du satrape
llerinozau.
qui
1. Nous trouvons, sur les affaires de Perse, la mme incertitude que pour les
laguerre de Syrie ; M. Caussin dePerceval, t. III, p. 45t, 4fi5, etc., a
essay de soulever un coin du voile qui couvre encore celle obscure priode.
faits relaiifs
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LIVRE
430
III,
CHAPITRE
Ilf.
tale.
Tigre
il
que
tandis
l. Les Arabes appelaient Ctsiphon, Madan ou les deux villes, parce qu'ils comprennent sous ce nom Ctsiphon et Sleucie , spares seulement par le Tigre
l'est de l'ancienne Babylone.
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(G38-680).
131
Mrou dans le
Khorasan o il porte le feu sacr.
Le satrape Hermozan s'tait montr le digne adversaire des
Arabes; ayant habilement distribu ses troupes dans les
places fortes de la Suziane, il avait longtemps soutenu tout
le poids de la guerre; rduit enfin la dernire extrmit,
il se rendit et embrassa l'islamisme. Conduit Mdine, il
trouve le khalife endormi parmi les pauvres de la ville, sur
les marches de la grande mosque surpris de cette simplicit de murs associe la puissance royale et n'attendant
aucune grce du vainqueur, il se plaint de la soif et cherche
profiter de la coutume des Orientaux, qui placent sous la
sauvegarde de l'hospitalit celui dont les lvres ont touch
leur coupe. Omar devine son dessein et lui dclare que sa
vie ne sera en danger que quand il aura pris le breuvage
et, aprs quelques tentatives, s'enfuit
,
qui
lui est
le khalife
les jours
prsent; aussitt
du
prisonnier.
La rsistance de ce satrape
avait
Ne voulant point laisser d'ennemis derrire eux, les musulmans, avant de se diriger vers le nord, commencent par
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LIVRE
132
III,
CHAPITRE
III
du Kerman (Caramanie),
du Mekran (Gdrosie), le long de la mer des Indes, et rejettent au del du Sind les Indiens venus au secours des
provinces menaces. Libres de ce ct, ils se dirigent alors
vers Re, considre avec raison comme la clef du Khorasan, c'est--dire de l'Ane, de l'Hyrcanie, de la Margiane,
de la Bactriane, du Paropamisus et de FArachosie; Iezdedjerd
s'tait port de Perspolis dans le Kerman, et de l dans le
Sedjestan (ancienne Drangiane); l'alliance des Turcs de la
Transoxiane lui avait permis de reprendre un moment l'offensive; Ta-Tsong, premier empereur desTang, rgnait
alors en Chine, et son empire s'tendait jusqu' la mer Caspienne; il tait reconnu par les hordes du Turkestan, qu'il
mit au service du roi des Perses; cinquante mille hommes
vont s'opposer aux progrs de l'islamisme; mais la fiert des
Turcs s'irrite de la vanit prsomptueuse d'iezdedjerd, ils
se laissent corrompre et battre; le Sedjestan est occup;
Mrou, Hrat, Balkh, Nischabour tombent au pouvoir
d'Ahnaf, charg par le khalife de la conqute du Khorasan,
et une lutte de deux mois suffit pour achever la ruine de
l'ancienne religion des Perses et du dernier Sassanide (652);
lezdedjerd se rend auprs de Ta-Tsong; sur les bords
du Margal , il est mis mort par un hte perfide, et, avec
lui , finit la dynastie d'Ardeschir, fils de Babek, qui avait
rgn trois cent vingt-neuf ans. La Perse tout entire reconnat l'autorit des khalifes 1
Jusqu'alors, la marche des Arabes n'avait peu prs t
qu'une suite de victoires; leurs progrs allaient devenir plus
difficiles. Le passage de l'Oxus fut vivement disput, et si
les musulmans
vainqueurs des cavaliers turcs dans leurs
premires rencontres, traversant les plaines de la Bokharie
et de la Sogdiane, aperurent Bokhara et Samarcande, ils
n'occuprent qu'une trs-faible partie du pays et une seule
ville, Tarmud
tomba en leur pouvoir (673-674).
Ils furent plus heureux l'ouest de la Transoxiane et
.
l. L'itinraire des Arabes dans leur conqute de la Perse esl fort bien indiqu
par M. Duruy dans son Prcis gogr. du moyen ge. 11 faut aussi consulter
Gunther Wahl, Ailes, neues Vorder und Mittcl-sien, S. 725.
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occuprent le Djordjan et
le
lentissement dans
succs.
LE PARTI DES ALIDES SUCCOMBE. SOULVEMENT D'ABDALLAH PROCLAM KHALIFE A LA MECQUE; NOUVEAUX PRTENDANTS ; HGIAGE RTABLIT LA
CONSQUENCES DES GUERRES
TRANQUILLIT DANS L'EMPIRE MUSULMAN.
CIVILES.
le
parti de Alidcs
de Mahomet, que
for-
Arabes, une sorte de noblesse gnralement accepte et s'taient rendus matres insensiblement
de toutes les avenues du pouvoir; contenus par Omar, ils
avaient contribu l'lvation d'Othman s'en taient dlivrs ds qu'il avait voulu se soustraire leur influence;
maient, parmi
les
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434
LIVRE
III,
CHAPITRE
vrage,
ils
avaient prch
la
IV.
un meurtre qui
tait leur
ou-
en bravoure
galait
par
la
un excellent chef d'tat; il rcompensa Amrou de l'appui qu'il lui avait prt, en lui rendant le gouvernement de l'gypte; sans crainte du ct d'Hassan, fils
an d'Ali, qui avait abdiqu solennellement en 661 et dont
l'ambition se bornait jouir d'une retraite paisible Mdine, il rprima la secte turbulente desKhargites, et fit, de
la Syrie, le sige de son empire; jusque-l le khalifat avait
t lectif; Moawiah voulut le rendre hrditaire dans sa famille; il trouva une opposition constante dans son frre
veraine, devint
terreur.
une opposition
Moawiah,
et n'clatrent qu'au
moment o
il
s'agit
de
lui
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135
Digitized by
LIVRE
136
tant
Tunique cause;
III,
ils
able en rendant sa
CHAPITRE
IV.
mmoire
certer
fusait
pour choisir un chef. Le fils d'Yzid, Moawiah II, rele pouvoir, et malgr les instances de sa famille, il
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Merwan
er
Hakem
remplaa, la
condition qu'il dsignerait pour son successeur, Khaled,
autre fils d'Yzid, jeune prince de grande esprance. Sans
perdre un instant, il attaqua les partisans d'Abdallah, et
annona par ses victoires qu'on avait trop tt compt sur
la chute de la maison d'Ommah. Ayant reu la soumission
d'mse et d'une partie de la Msopotamie, il se tourna du
ct de l'gypte, battit le gouverneur de cette province,
la rduisit, et chargea un de ses fils de recevoir les contributions du pays. Les villes saintes se trouvrent prives
du bl qu'on leur envoyait par le canal de Colzoum , et la
position d'Abdallah fut compltement change. Son frre
proclam.
Musab
fils
en droute
de
le
fut
mis
et revint Bassorah.
fils
de Ziad
se combattre et s'entre-dtruire.
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LIVRE
138
considrment sur
III,
CHAPITRE
les frontires
de
la
IV.
Syrie
fut taill
en
d'Hossein par
le
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139
calmer
les
scrupules de con-
sige
la
Mecque
musulmans
avec le plus grand soin tous les dgts que les machines de
guerre avaient causs dans la ville. Pendant le premier sige
que la Mecque avait soutenu en 683, la Kaaba avait dj
t renverse, et Abdallah avait d la rdifier compltement. Hgiage, en la relevant une seconde fois, imprima
un nouveau lustre sa gloire. Matre absolu de l'Arabie, il
se montra barbare l'gard des habitants de Mdine, qui
s'taient les premiers soulevs contre les Ommades. De
nouveaux mouvements provoqus par les azarakites dterminrent bdelmalek le rappeler et lui confier le gouvernement de l'Irak, du Khorasan et du Sedjestan. Dans
ces nouvelles fonctions, Hgiage servit puissamment la cause
de rislamisme, en resserrant les liens si faibles qui existaient entre ces diverses provinces il svit avec une exsans cesse
cessive rigueur contre les habitants de l'Irak
disposs se rvolter, et il enveloppa dans ses sanglantes
excutions les Corischite6 qui avaient pris part au meurtre d'Othman. Les azarakites reparurent en force. Deux
khargites, Shbib et Saleh, tinrent longtemps la campagne; la tte de leurs partisans appels safriens, ils livrrent** prs d'mide une bataille qui resta indcise, et se
signalrent par plusieurs actions d'clat. Bientt aprs
;
Digitized by
LIVRE
440
III,
CHAPITRE
IV.
rival.
civiles.
murs
l.
la bassesse
p. 84i,
702.
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141
les motazlites
ou
Les hommes qui en faisaient partie se distinguaient tous par une grande nergie ils voulaient le bien,
disaient-ils, et souffraient plus que personne des troubles qui
et les safriens.
poussrent
le
moyens de
sinat les
Ali avait t
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LIVRE
442
III,
CHAPITRE
IV.
Adjemi, qu'affluaient
leur
Damas, qui
cendie qui
les
menaait.
En Occident au
CHAPITRE
le
de sang
l'in-
contraire, rien
de
proslytisme raviv
Y.
CONQUTE DFINITIVE DE
LES OMMADES SONT PLUS PUISSANTS QUE JAMAIS.
INVASION DE l/ESPACNE (7 11).
L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE (704-708).
MOUSA PASSE EN ESPAGNE ET REOIT LA SOUMISSION DES HABITANTS ORGANISA*
TION DE LA CONQUTE ; DISGRACE DE MUSA ; MORT TRAGIQUE DE SON FILS ABDIVISION POLITIQUE DE L'ESPAGNE ; SON TAT PROSPRE ;
DELAZIS (713).
LES ARABES DANS LA
PREMIERS GERMES DE DCADENCE PARMI LES ARABES.
CHARLES MAHTEL VAINQUEUR DES MUSULMANS A LA BAGAULE (719-739).
GUERRES EN ORIENT; NOUVEAU SIGE DE CONTAILLE DE POITIERS (732).
CONQUTE DE LA TRANSOXIANE ET DE L'iNDE OCCIDENSTANTJNOPI.E (717).
TALE ; LA MAUVAISE POLITIQUE DU KHALIFE SOLIMAN ARRTE LES PROGRS
ommlades
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143
(704-750).
Us n'avaient
du
la
mme pu
khalifat.
s'entendre
sur le
Us reprochaient aux
du trne
second
lit;
Ali
une troisime
quo
fermes soutiens de
la politique
du prophte,
Une
et
un des plu*
entre ces divers partis; tant qu'elle n'aurait pas lieu, les
Ommades n'avaient rien redouter. Aussi leur politique se
borna-t-elle fomenter les jalousies et les haines dans les
rangs des dissidents. Cependant les Abbassides devaient finir
par attirer sous leurs drapeaux les familles qui avaient jusque-l soutenu les Alides, et ce fut l, plus tard, le secret
de leur force.
Une autre cause encore, le prestige de la victoire, explir
que la facilit avec laquelle les fils d'Abdelmalek se transr
mirent l'autorit souveraine. On leur savait gr des triomphes nouveaux des armes musulmanes. C'tait en quelque
sorte la preuve que la Providence se dclarait en leur faveur,
et que la prosprit de l'empire tait lie la domination
Digitized by
au
LIVRE
111,
CHAPITRE
V.
de
de ralentir l'ardeur sans gale
des musulmans, qui ne voyaient nulle part de barrires
qu'ils ne pussent franchir ils les poussrent eux-mmes en
leur famille. Aussi, loin
si
vaste,
ne
les effraya
point
inhabiles
trs-modique,
ils
cherchaient dans
la
rcompenser
le zle
les
les
mme
lointaines occupaient en
entreprenants et
guerre trangre
intrieure.
Conqute dfinitive de
1*
e
renforts ncessaires, ils auraient pntr, avant le vm sicle,
Mais,
chasss
de
ibrique.
Cairowan
pninsule
par
dans la
Maures
et les
Digitized by
il
145
assigea Carthage,
Digitized
LIVRE
146
III,
CHAPITRE
V.
il se mit
poursuite de Kahina, qui, de son ct, voulait tout
prix viter les hasards d'une bataille. Elle essaya d'chapper
la
son ennemi en faisant un dsert de l'Afrique et en affamant les Arabes par ses ordres les moissons furent dtruites,
les villes rases et les ctes de la mer changes en vritables
;
qu'o s'tendit
rien ni sur le
la
nombre des
Le khalife Walid
un trs-haut rang dans la hirarchie des provinces
en lui donnant un vice-roi, et en la dgageant de toute dpendance l'gard du gouvernement de l'gypte. Les riches
dpouilles rapportes par Hassan provoqurent un mouvement d'migration considrable; tandis que trois cent mille
Berbres taient transports en Asie, on vit un grand nombre d'Arabes quitter leur pays pour aller chercher fortune
en Afrique, o ils rpandirent le code religieux de l'islamisme. Les Berbres taient comme eux indpendants et
pasteurs nomades
ils avaient les mmes instincts et les
leurs possessions les plus importantes.
l'leva
mmes
sentiments, la fiert hautaine, l'amour de la libert, l'esprit de rapine, le respect de l'hospitalit. L'analogie de leurs passions et de leurs murs renversa les barrires
les
Romains,
les
Vandales,
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(704-750).
147
Le successeur d'Hassan, Mousa-ben-Nosir, par une conduite habile, sut inspirer aux principaux chefs berbres
une confiance sans bornes il les attira prs de lui, les incorpora dans ses troupes, et, affectant leur gard une grande
bienveillance, il les dtermina le suivre partout o il voudrait les conduire (709-711). Son plan tait dj arrt; il
voulait franchir le dtroit de Calp, envahir l'Espagne, et
y faire triompher la religion qui s'acclimatait si bien sur le
;
sol africain
1
.
deux
dfaites
que
Wamba (683)
subir sur
avec empressement.
s'engager dans cette prilleuse entreprise,
il crut devoir toutefois en informer la cour de Damas. Il
crivit donc au khalife, et lui peignit sous les couleurs les
cepta
t-il
Au moment de
plus sduisantes la magnificence et les richesses de l'Espagne. Walid approuva les projets de son lieutenant, en lui
recommandant de se tenir l'gard des tratres dans une
p.
les
15?, sur
le
vrais
mu-
K\lab~al-D)u-
man, par de
Digitized
LIVRE
III,
CHAPITRE V.
rik.
*
la dfaite
d'Edeco apprit
qu'il tait
hommes
marqus
cour de Tolde
roi Roderic ap-
la
et le
la dfense de la patrie.
La puis-
partie de la po-
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(704-750).
149
une
autorit
manant de
l'lection et resserre
dans d'-
de
couronne
comte Julien. Celui-ci anim
fait
appel
mort comme un
un chef intelligent,
prts accepter la
ciel, ils
**Mes amis,
les
singuliers
se recrutent et se reforment
tte
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LIVRE
150
III,
CHAPITRE V
et
lois
l
.
Carmona
etSville;
il
1.
t.
I.
Dans l'appendice,
p. 43
on trouve
Digitized by
(704-750).
151
Mousa dont
la famille
nombreuse
que la gloire de la
conqute restt partage. Dj le jeune Abdelazis mritait
l'amour des musulmans par les qualits les plus brillantes;
excellent gnral, adroit politique, charg aprs la prise de
Meridade pacifier Sville rvolte, il avait su, en alliant
avec habilet la rigueur et la clmence, maintenir les droits
du vainqueur et s'attirer l'affection des habitants. De l il
s'tait port dans le royaume de Murcie o le prince goth
Thodemir avait cr en quelque sorte une principaut indpendante, et il s'tait content de lui imposer tribut en signe
de vassalit tmoignant sans ostentation pour sa belle dfense une estime et une admiration qui les honoraient tous
deux galement. C'tait le meilleur moyen pour les chefs
arabes de faire aimer leur domination.
Mousa et Tarik, aprs avoir reu les instructions du khalife,
qui les plaait presque au mme niveau, se remirent en marche, le premier pour les Asturies o il refoula les derniers
dfenseurs de l'Espagne runis par Plage, le second vers
les pays situs au del de l'bre. Cette double expdition
soumit aux musulmans toute la pninsule jusqu'aux Pyrnes qui ne furent pas encore franchies. La longue rsistance de Saragosse avait rclam le concours des deux
armes et affaibli momentanment les Arabes. Il fallait d'ailrer l'indpendance;
il
voulait aussi
de l'Espagne,
et
Mousa suspendit
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LIVRE
152
III,
CHAPITRE
V.
on
s'y
soumit
gret,
subir au
mahomtisme
certaines modifications
impo-
en Europe la
lettre du Coran devait avoir encore moins d'autorit. Mais
les concessions qu'il tait indispensable de faire s'accordaient mal avec une loi d'une inflexible rigueur
il tait
craindre que les dlgus de la puissance souveraine ne
rompissent peu peu les liens qui les rattachaient la mre
;
patrie
c'est
Digitized by
(704-750).
153
La pninsule se trouvait partage en quatre grands arrondissements ayant chacun leur gouverneur particulier charg
de veiller sur les caides ( administrateurs des cits ) , les
gouverneurs avaient t placs eux-mmes sous la direction immdiate d' Abdelazis qui tait instruit temps de
toutes les tentatives de troubles, et qui avait su conserver
l'Espagne une tranquillit inespre.
Le premier arrondissement comprenait l'Andalousie , province situe entre la mer et le Guadalquivir de sa source
son embouchure, et les terres qui s'tendent entre ce
fleuve et la Guadiana, avec les villes de Cordoue, Sville,
Malaga, Ecija, Jaen et Ossuna.
Le deuxime arrondissement comprenait toute la partie
centrale du pays, depuis la Mditerrane l'est jusqu'aux
,
1.
les
d' Abdelazis;
A mbes d'Espagne
t.
Murpby, History of
I;
Almakkari,
the
t.
H,
Mahommedan
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LIVRE
III,
CHAPITRE
V.
diviser
celle
de Perse
conseil
forms
le titre
Venus de l'gypte, de
tiellement agricoles
la
dous
Syrie et de
comme
la
les juifs,
Digitized by
du
(704-750).
155
du gnie commercial, et
du prophte qui fait un
,
double ncessit de
riches produits d'un sol fertile et de sa-
travail, autant
que par
la
laquelle
il
me-
riens migrs en Espagne qui ne recevant pas un tablissement en rapport avec leurs prtentions avaient recours
la force des armes, et s'emparaient d'une cit dont ils faisaient leur proprit. En 742, une bande de ces trangers
aprs avoir longtemps fait la guerre en Afrique, la solde
du vice-roi contre des Berbres rvolts, descendit en Espagne et ravagea l'Andalousie. Victorieuse de l'mir qui lui
elle remplit la pninsule d'affreux dsordres
fut oppos
,
l. Caairi, t. II, p. 32, 252, OElsner, Duruy, Gographie du moyen ge, et sur la
charte donne Combre en 734 (Idatii chronicon), Desmichels, Hisloire gnrale du moyen ge; Rosstuw Saint-Hilaire, Histoire d'Espagne, t. |lj etc.
Digitized by
LIVRE
156
III,
CHAPITRE
Y.
la
mort de ce
chef illustre.
I/O h
Arabe dans
la
Gaule
Du sommet
157
(704-750).
du Rhne
et
de
se racheta par
la
il
leur
fit
Sane; Beaune
un
tribut. L'Albigeois, le
Rouergue
le
Sens
G-
vaudan le Velay furent aussi exposs de frquentes incursions^, si l'on s'en rapportait la tradition, il faudrait
,
c'est
Digitized by
LIVRE
158
III,
CHAPITRE
V.
vainqueur de nouveau au passage de la Dordogne, se dirigea vers Tours , dans le but de s'emparer de
l'abbaye de Saint-Martin, dont on vantait les trsors immenses. Charles, fils de Ppin d'flristal , tait alors le vritable roi des Gaules ; il rsolut de sauver la chrtient menace il appela les leudes aux armes et exigea de tous les
Francs le service militaire pour cette guerre nationale 1
derrahman
Abderrahman avait quitt les bords de la Loire, et il atennemi entre Tours et Poitiers; c'est l qu'allait
tendait son
et se prsentaient
fer.
cassonne (732).
Quelques annes aprs (735-739),
i .
OElsner, p. 73
les lieutenants
de l'mir
Digitized by
(704-750).
159
Abdelmalek
musulmans sur la Berre mais ne purent s'emparer de Narbonne pour empcher les Arabes de s'tablir au nord de
l'Aude, ils dmantelrent Nimes, Agde, Bziers, et firent
du pays un vritable dsert; en 737, Mauronte, gouverneur
de Marseille, livra la Provence aux infidles, qui assigrent
,
et
occuprent
roi des
la ville
Lombards qui
tait
expdition contre
La victoire de Poitiers avait ferm aux musulmans l'Europe du ct de l'Occident; ils pouvaient nanmoins la prendre revers et y pntrer par Constantinople dj , en 672
ils avaient assig la capitale de l'empire grec, et leurs tentatives avaient chou; ils l'attaqurent de nouveau par mer,
sous Soliman et Omar II (717-719), et virent encore une
fois leurs flottes dtruites par le feu grgeois. Lon III,
llsaurien, qui venait de monter sur le trne, dploya dans
cette circonstance un courage toute preuve; dirigeant
lui-mme les brlots incendiaires, il ruina une partie des
btiments ennemis, et fora les autres la retraite. Les
troupes de dbarquement qui avaient pris terre la hauteur d'Abydos s'taient empares des villes qui bordent la
Propontide jusqu' Constantinople; la rsistance de Lon,
un hiver rigoureux, la famine et la peste triomphrent de
;
leurs efforts.
Justinien
160
LIVRE
111,
CHAPITRE
Y.
fatale
(704-750).
461
Conqute de la Traiiftoxlnne et de Flnde occidentale In mauvaise politique du khalife Soliman arrte les progr des
Arabes (907-91 1).
:
Dans
l'Asie centrale
les
leur cupidit.
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LIVRE
162
III,
du Bahren
de Baroud
CHAPITRE
V.
de
une troisime expdition avait t dirige vers les bouches de l'Indus. En 643,
Abdallah, fils d'Ammer, aprs avoir envahi leKerman et le
Sedjestan, avait vaincu le gouverneur persan du Mekran et
le roi du Sinde runis quelques annes plus tard Abderrahman, fils de Samrah, avait attaqu la province de Daver,
dtruit l'idole Zour et occup la ville deBost. Les royaumes
tre flotte partie
Cambaye,
la ville
enfin
la valle
de
qui clatrent sous les premiers Ommades permirent quelques princes de l'Inde de reconqurir leur indpendance mais du vivant mme de Moawiah , Abderrahman entrait en vainqueur dans Caboul et
l'Indus
les troubles
en 683 Abdelazis, fils d'Abdallah-ben-Ammer, faisait respecter au loin l'tendard du prophte. Lorsqu'en 707, par
les ordres d'Hgiage, Mohammed-ben-Cassem s'avana sur
les bords de l'Indus, il attaqua d'abord le roi Daher, le dfit, et
prit la ville deDaybal, Byroun, Bahman-Abad, Alor etMoultan qui devint le boulevard de l'islamisme 1 il se rapprochait de l'Himalaya et se disposait envahir l'empire dgnr de Canoge la mort d'Hgiage le rappela du ct de
l'Euphrate et il expia bientt aprs dans les supplices le
tort d'avoir pris un trop grand ascendant sur les populations indignes par la sagesse de son gouvernement et la
hauteur de son gnie.
Les musulmans s'taient montrs un instant sur les rives
du Gange; mais ils ne conservrent pas ces contres qu'ils
n'avaient fait que parcourir.
Ici s'arrtent les conqutes des Arabes les successeurs de
Mahomet n'avaient dj plus cet esprit de proslytisme qui,
soixante ans auparavant, renversait tous les obstacles. Les
khalifes redoutaient mme un accroissement de territoire,
;
1. Voy. le Mmoire sur l'Inde de M. Reinaud et le Rapport que nous avons fait
sur cet ouvrage {Bulletin de la Socit de gographie, anne 1851).
(704-750).
163
la
fait
que
les
nait d'ajouter
khalifes, et
Mohammed
que faisait
On ne pouvait prvoir ce qu'auraient
fait
ces trois
hommes
la tte
Digitized by
LIVRE
IV.
CHAPITRE PREMIER.
LIMITES DE L'EMPIRE ARABE
E1V 745;
LUTTE DES
KHALIFATS
ABOUL-ABBAS
L'empire arabe, en 743, est parvenu ses limites extrmes. Les successeurs de Mahomet ont trac le cercle au
del duquel leur action ne se fera point sentir. A partir de
cette poque, les dchirements vont commencer.
Trois continents, l'Asie, l'Afrique et l'Europe ont t
successivement envahis. En Europe les Arabes possdent
toute la pninsule ibrique , l'exception de quelques dfils dans les Asturies, o les compagnons de Plage font une
rsistance opinitre. La Septhnanie, l'le de Chypre, les Balares, la Crte et Rhodes, le nord de l'Afrique leur appartiennent galement. Leur domination est partout reconnue,
depuis le dtroit de Gibraltar jusqu' l'isthme de Suez. Ils
l'ouest,
ont divis les ctes en deux gouvernements
le Magreb, comprenant les anciennes provinces grecques de
la Byzacne , de l'Afrique consulaire , de la Numidie , des
Mauritanies csarienne et sitifienne, et de la Mauritanie tingitane; l'est, i'gypte et la Cyrnaque dont le gouverneur
reoit les tributs imposs par Amrou aux peuples de la
Nubie.
,
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l'ont accompli avec une rapidit sans exemple leurs gnraux ont
conquis, au del du Gihon et de l'indus, la Bukharie, la Sogdiane, dont ils ont form une seule province, et le Mawarannahar. Du ct de la mer Caspienne, le Khowaresm leur
est soumis; au del du Sedjestan, le roi de Caboul paye tribut; enfin, dans la valle de l'indus, ils envoient firement
rclamer l'impt des principaux chefs du pays.
En 743, cet immense empire, plus grand que celui d'Alexandre, presque gal celui des Romains, avait pour capitale Damas, embellie de monuments magnifiques elle avait
vu s'lever, sous le rgne de Walid I er , cette mosque clbre mise au rang des merveilles du monde , et que Tamerils
Syrie
nouvelle
le
au rang o
Damas,
une rvo-
Une
dchoir et dplacer en
de
rvolution
mme
temps
centre de l'empire.
Ktat des partis; les Alles les Abtiasstdes.
;
Les Syriens, nous l'avons vu, s'taient, ds l'origine, dvous au triomphe de la famille d'Ommah qui par reconnaissance, aussi bien que par une sage politique, avaient
fix leur rsidence au milieu d'une population fidle, toujours prte les soutenir les armes la main. Mais la prminence de la Syrie n'avait pas t accepte sans murmure.
La Mecque et Mdine avaient montr en plusieurs circon,
du
que
les
Ommades
Bassorah et Koufah,
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LIVRE
IV,
CHAPITRE
I.
clamait pour
un de
ses
membres
le titre
de
khalife
ou
prtentions de l'une taient, aux yeux des autres, compltement illgitimes; lorsqu'un des Alides pre-
d'iman;
nait les
les
armes,
il
tait
allis
nombre de musulmans, pour qui un descendant de Mahomet tait toujours un digne hritier du trne;
et
un
certain
t.
2.
1837.
Digitized by
ils
avaient
suppos qu'Abou-Haschem-bdallah petit-fils d'Ali empoisonn par ordre du khalife Soliman leur avait dlgu,
avant de mourir, la dignit d'iman Abou-Haschem ne descendait pas de Fathime, la fille du prophte. Son pre,
Mohammed, surnomm Ebn-Hanefiah parce qu'il avait eu
pour mre une femme de la tribu de Hanef avait mrit
l'estime gnrale par ses vertus; mais il n'avait pu disputer
le rang d'iman au fils de Hosen, arrire-petit-fils de Mahomet; aussi, les vritables titres des Abbassides se fondrent
exclusivement sur l'intrigue et la force. Leur audace dter,
mina
de
la
la
ruine
Cette disposition avait caus sa perte ; aprs lui (720) la division n'avait pas cess de troubler la famille rgnante ; et
les revers
Hescham
Digitized by
LIVRE
168
IV,
CHAPITRE
I.
Msopotamie, Merwan,
petit-fils
tait
dtournaient tous les gouverneurs des soins de l'adminisUs mirent le temps profit pour organiser une
ligue redoutable, et rallirent autour d'eux les mcontents
de tous les partis. Des missaires adroits parcoururent le
tration.
Ommades,
guerre
civile
et la
recommena.
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Google
i
du nombre
On en
la perte des Ommades ; Merwan ayant quitt son cheau moment o son triomphe semblait assur, l'animal
effray se prcipita au milieu des combattants, qui crurent
que le khalife avait t tu le dsordre se mit aussitt dans
causa
val
une
La rvolution qui
tre regarde
de
au khalifat peut
10
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170
LIVRE
l'Asie occidentale
IV,
CHAPITRE
I.
Khorasan et de l'Irak ce furent eux aussi qui en profitrent. Les khalifes cessrent de rsider en Syrie; ils allrent
s'tablir dans la Babyionie. Aboul-Abbas, qui ne rgna que
deux ans (752-754), fixa son sjour Anbar; Almanzor, son
frre et son successeur, chercha une rsidence plus convenable et plus imposante. Il arrta d'abord son choix sur
Koufah mais l'esprit del population, mieux dispose pour
les Fathimites que pour sa propre famille, lui dplut. Il
songea crer lui-mme une ville nouvelle qui lui ft toute
dvoue; et en 762 il fonda Bagdad, dont la renomme
clipsa bientt celle de toutes les cits de l'Orient. Bagdad
fut construite au bord du Tigre
prs de l'ancienne Sautour d'une colline que dominait le pavillon
leucie
des khalifes une enceinte en briques, dfendue par cent
:
du
bellissements.
Le changement de
par tous
les
tacite.
le
174
que
CHAPITRE
II.
J.
C).
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172
LIVRE
IV,
CHAPITRE
II.
II
avait combattu,
sa famille, et
il
il
amassa un trsor immense, que quelques
ont valu sept cent cinquante millions de
francs. Ce dfaut ne l'empcha pas de se montrer libral
l'gard des gens instruits; il donna lui-mme l'exemple
d'un amour clair des sciences et des lettres, et nous le
retrouverons lorsqu'il sera question de l'histoire de l'astronomie chez les Arabes.
On s'habitua , sous son rgne considrer le khalife
comme l'image de la Divinit sur la terre. Il exigea toujours de ses sujets le respect le plus profond, et il l'obtint. L'autorit absolue de ses successeurs ne rencontra
pas plus d'opposition; la gnration qui les entourait
tait faonne l'obissance. Le seul cueil qu'ils eussent viter, c'tait l'excs de leur propre despotisme.
Les premiers successeurs d'Aboul-Abbas qui, sous bien
des rapports, ont t, juste titre, compars aux Antonins et aux Mdicis ne font servir leur suprme puissance
qu' l'amlioration intellectuelle et au bien-tre des Arabes.
richesses;
historiens
(752-84*5).
173
Respects de leurs voisins, l'abri des troubles que le fanatisme a si souvent excits, ils cherchent par une administration active et librale, par des entreprises grandes et
utiles, mriter l'estime de tous. A ct de Bagdad, d'autres cits s'lvent; on construit des routes, des caravansrails, des marchs, des canaux, des fontaines on forme un
grand nombre d'tablissements d'instruction et de bienfaisance le gouvernement excite et protge l'tude des lettres,
Les rgnes
le commerce et tous les arts de la paix.
d'Almahadi et d'Alhadi (775-786), dont la magnificence a
t si vante, furent effacs par celui d'Haroun-al-Raschid
;
ou Haroun
le
Juste (786-809).
homme
Cet
Ami
sut faire
actions.
LIVRE
174
IV,
CHAPITRE
musulman
II
Thahrites dussent abuser de leur indpendance et mconque le chef de leur famille avait reus des
bbassides; mais un funeste exemple avait t donn, et l'on
natre les bienfaits
vit les
Almamoun
considrait l'instruction
comme
le vrai salut
Il fut tabli
1.
175
Motawakkel
Lui-mme ne
fut
pas toujours
l'abri d'injustes
atta-
Almanzor
amalgame
d'ides
mages
et
s'tait servi
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476
LIVRE
IV,
CHAPITRE
II.
La
frquemment
Digitized by
177
(752-846).
de
on
ne
Haroun
tait
devenu
khalife.
Il
la fortune. Il
fit
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LIVRE
478
CHAPITRE
IV,
II.
tiles;
fut dvast
prise et rduite
stantinople.
En
texte.
829, la guerre recommena sous un singulier prAlmamoun qui aimait avec passion les mathmati,
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179
(752-846).
la lutte.
Les Arabes eurent encore, pendant cette priode, repousser les incursions des Turcs khozars. Ce peuple envahit l'Armnie pendant le khalifat d'Haroun-ai-Raschid , et
enleva prs de cent mille captifs (787). Les Arabes se contentrent de fermer l'ennemi les dfils du Caucase
proccupent exel u Hivernent
de la clvllhiatlon de l'Orient.
lies Abbaflfildefi se
Les Abbassides ne
une
sollicitude trs-
s'ils
cherchrent rattacher l'Espagne leur empire, et ils abandonnrent l'Afrique elle-mme; bien plus, ils contriburent eux-mmes l'lvation de la famille des Aglabites
en la dliant de toute obissance leur gard sous la seule
restriction de reconnatre leur souverainet, comme s'ils
taient las d'exercer leur autorit temporelle dans cette
}
partie
du monde,
de savoir leur
nom
r-
ment de
servit
Raschid avec Charlemagne, les ambassades qu'ils s'envoyrent, les prsents qu'ils changrent. Cependant les
Abbassides ne firent aucun armement contre les khalifes de
Cordoue, et eurent mme souffrir des entreprises des
I.
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LIVRE
180
IV,
CHAPITRE
II
la ncessit
En
renonant aux entreprises guerrires, les khalifes abque cder l'esprit de leur temps ; les
Arabes de l'Orient commenaient comprendre les bienfaits
de la civilisation et les matres de Bagdad rpondirent aux
vux de leurs peuples en leur donnant un systme d'administration rgulier, en tablissant une justice svre, en rpandant partout l'instruction, en favorisant par le commerce
l'union plus intime des diffrentes provinces de l'empire
bassides ne faisaient
musulman.
Gouvernement; finance*.
On
avait d'abord
une chancellerie
institu
et
la
temps toutes seules puis, leur insuffisance s'tant fait senon avait remplac la chambre des finances par quatre
diwans dont l'un tait charg spcialement de la solde
des troupes; le second de la perception des impts; le troisime de la nomination des fonctionnaires subalternes et
dont le quatrime enfin contrlait la comptabilit.
:
tir,
cette organisation
ils
qui
, espce de chambellan ,
pour mission d'introduire les ambassadeurs, et d'un
grand juge, qui les dbarrassa du soin de dcider dans les
affaires importantes, en cas d'appel, du jugement des cadis.
Les Abbassides, ds leur arrive au pouvoir, rsolurent de
donner puis d'unit et de force l'administration. Comme
le poids es affaires tait rellement trop lourd pour
avait
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181
une seule
tte,
ils
teur de fardeaux),
non pas
payer, de sorte qu'ils savaient d'avance de quelles ressources ils pouvaient disposer. Le total des revenus d'Haroun-al-Raschid , sans compter les prestations en nature, s'leva , en une anne, deux cent soixante-douze
millions trois cent cinq mille huit cents dirhems (pices
dinars
et
pices d'or 1
ou aux musulmans pour la premire catgorie, c'tait le kharadj; pour la seconde, la dime. Le kharadj, comme la capitation, eut un maximum qu'on ne pouvait pas dpasser; quant la dime, elle s'appliquait trois
1 les terres vagues, que les musulsortes de biens fonds
aux chrtiens
mans
et
possdes
armes
titre
sans y avoir t
i.
Vovet l'appendice, N
8.
11
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LIVRE
IV,
CHAHTHK
II.
les droits
location
la
Le bon tat des finances permit aux Abbassides d'entreprendre de grands travaux. C'est ainsi qu'lmahadi fit
construire des caravansrails, creuser des citernes dans le
long trajet de Bagdad h la Mecque afin que les plerins et
les caravanes trouvassent un abri dans les mauvais temps et
des secours contre les souffrances de la soif, qu'il pera une
route entre la Mecqu et Mdine, qu'il tablit enfin entre
l'Hedjaz et l'Ymen des relais de chevaux et de chameaux,
pour faciliter les communications entre ces deux importantes provinces. Dj, depuis Moawiah, un service de
courriers reliait les chef-lieux des diffrents gouvernements
de l'empire arabe.
Ce
lieux
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depuis
que
les
18U
expditions guerrires
une
de pillage
C'est ainsi
surer
la
et
que
les khalifes
abbassides
s' efforcrent
d'as-
la paix la gloire des armes , ils imprimrent une vive impulsion l'activit des esprits. Les Arabes atteignirent rapi-
civilisation
on
les vit
entrepren-
de surpasser les Grecs dans le commerce, l'indans les arts et mme dans les lettres et les sciences,
o les habitants de Constantinople croyaient au milieu de
leur dcadence tre rests sans rivaux.
militaires,
dustrie,
Agriculture; Industrie.
bile
II.
mamoun,
assistaient
sciences d'observation.
sujet,
les
18S
moyen
des richesses de tant de provinces, sans armes permanenils avaient la libre disposition des normes revenus
dont on vient d'indiquer la source. Ce furent souvent des
profusions sans rgle des dons prodigieux l'or et les perles
rpandus pleine main dans les palais, dans les jardins,
dans les mosques. lmahadi, pendant un seul plerinage
la Mecque, dpensa six millions de dinars. Zobide, la
femme d'Haroun ne se servait jamais que de vases d'or rehausss de pierres prcieuses et d'totts tissues avec des
fils d'argent
elle portait des vtements de soie doubls
d'hermine, et ses pantoufles taient brodes de perles fines.
Elle fit btir la Mecque un aqueduc afin de conduire
tes,
dans
objet
la ville l'eau
il
fut
nombre des
tait
lots
mon-
une
eunuques dont
du palais. Les
de Bagdad dans la
fit
btir
non
loin
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LIVRE
186
ville
IV,
CHAPITRE
II.
il
des prsents au
commandeur des
croyants;
le
prtexte
de cette ambassade tait de rclamer la protection du vicaire de Mahomet pour les chrtiens qui allaient Jrusalem. Haroun, qui redoutait une alliance entre le roi franc
et les Ommades d'Espagne, rpondit avec bienveillance
cette demande, et pour ne pas demeurer en reste de libralits, adressa Charlemagne des toffes prcieuses, des parfums, des bois aromatiques, un lphant, une vaste tente
dispose la manire arabe, et enfin, comme cela a dj
t dit, une horloge mcanique.
Premier** geriue de dcadence.
Si la
l'esprit
elle
opulents de
considrs
comme
les
sur leur puissance relle. On croyait que la centralisation avait uni les
diverses provinces de leur immense empire, et qu'un long
avenir lui tait assur; cependant, pour un il attentif,
les germes d'une prochaine dcadence apparaissaient de
la terre, et l'on se faisait illusion
toutes parts.
les
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187
pouvoir,
la loi
l'ordre moral, le mme vice se faisait sentir; les esenchans la lettre du livre de Mahomet, mais attirs
par les lumires de la science, avaient besoin d'tre affranchis du joug de principes trop absolus. 11 fallait qu'on reconnt la ncessit de modifier selon les temps et selon les
Dans
prits,
hommes
mane. Le
fils
d'Haroun-al-Raschid protgeait
la
secte des
Motazlitcs, dont les doctrines se rsument par les propo1 on ne peut sparer les attributs de Dieu
sitions suivantes
de son essence; 2 le Coran a t cr et n'est point temel
3 la foi ne se perd point; cependant on ne peut donner le
nom de fidle celui qui pche grossirement 4 Dieu n'a
qu'une influence gnrale sur les actions des hommes; il
leur laisse une entire libert, et c'est par l qu'ils mritent
d'tre rcompenss ou punis. Ces principes taient approu:
vs par les khalifes; le fanatisme les fit rejeter; les jurisconsultes de Bagdad triomphrent d'Almamoun, de Motas-
I.
mahomtavs,
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LIVRE
188
IV,
CHAPITRE
1.
Digitized by
CHAPITRE
III.
UACTIOX DES NATIONALITS COXTUE LE POUVOIR CENTRAL; DCADENCE DE L'AUTORITE TEMPORELLE DES KHALIFES; ETABLISSEMENT DES FATH1MITES EN EGYPTE; DERNIERS ARBASSIDES.
846-1055 (re chrtienne).
Trouble m
H vils Hotawnkkcl
:
rprimer
le
l'anarchie.
meuses, dont
les courtisans
ne devaient
ni fuir ni
repous-
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UYHK
190
IV,
CHAPITRE
III.
khalife (866).
Une autre
lvation
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MKMEMBHEMEXT DU
K H AU FAT DE BAGDAD.
Jl
la
force brutale
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192
III.
comme
des
librateurs.
ils furent mme quelquefois chargs de commander leurs armes (8H-873); le quatrime prince de cette
dynastie, Thaher -ben-bdallah
se montra le protecteur
clair de l'astronomie
on a conserv une observation de
Tquinoxe d'automne de 851 , faite en sa prsence Nischabour, capitale du Khorasan, avec une grande ami lie
qui marquait les minutes. Il eut en 862, pour successeur,
Mohammed qui tomba dans la mollesse et ne sut pas se dfendre contre les attaques des Softarides.
Les Thahrites trouvrent, en effet, des imitateurs et
relations
l'Asie orientale
Yacoub, dont
le
I.
rum
principum persic
Tahendarum
et
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1*9
11
ta-
attaquer
commandait
vainquit prs de
Wascth
et
ne se
de
le
ds l'anne
suivante il avait rpar ses pertes; il menaait dj le khalife d une ruine complte
lorsque la mort vint le surprendre Djondisabour,879 son frre et son successeur mrou
;
fit
la
paix avec
Motamed,
et obtint,
la
L'tablissement de
la
KhocomKhowaresm et
le
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LIVRE
194
solides
1
.
la
mme
IV,
CHAPITRE
III.
il
mme la ville
de Bassorah (882).
Mowaffec ne fut pas aussi heureux l'gard des Thoulonides qui dtachaient de l'empire arabe l'gypte et la Syrie.
Ahmed-Ben-Thouloun tait un de ces Turcs affranchis que
les' khalifes levaient leur cour; il s'tait distingu par
son mrite et par son courage, et avait t jug digne de gouverner l'gypte et la Syrie. Une fois tabli dans ces provinces, il sut s'y maintenir avec l'appui des chefs de la milice
turque, et rsolut, enfin, de se rendre indpendant; il fit
si bien, que tous les mirs placs sous ses ordres n'hsitrent pas seconder son entreprise. Quand tout fut prt, il
s'attribua la perception des impts (877). C'tait rompre ouvertement avec les khalifes, qui, sentant leur faiblesse, cherchrent seulement susciter des embarras aux Thoulonides,
en leur opposant des mirs de Syrie, qui tentrent des
rvoltes partielles. Ahmed sortit vainqueur de ces difficults,
et Mowaffec, occup contre les Zenghiens, le laissa consolider son pouvoir. A la mort d'Ahmed .(884), son fils Khoma,
rouiah se
et
fit
reconnatre Damas, o
il
fixa sa rsidence,
partis
hos-
tiles (889).
I.
rum
Voy.
,
Mnhammedi
filii
Ahmed
la
1if,
Syrie, le gouverne-
table surtout.
OSQUfiC
t>R
THOl'LOt'K.
animaux de toute
espce; chacun d'eux avait sa loge et un bassin de marbre
o l'eau tait apporte par des canaux de bronze. Ce prince
entretint des
l. Abul Abbasi Ahmedis Tulonidarum primi rita et res gestse, ed. Roorda,
Luyd. lldtav , 18'25.
Dissrrtatio academicn sisten* histariam primi in JEgypto
sultani Ahmed ben Tulon, ed. Jones Olsson, Lond. Golh, 1785 et 1787. Silr le second des Thoulonides , dont la magnificence galait relie des Abbassides , voy. l'article Khomarouiah de la Biographie universelle , et notre mmoire sur les instruments astronomiques des Arabes, 1845, in-4, insr dans le tome l f des Mmoires
des savants trangers publis par l'Acadmie des Inscriptions et belles leures, o
nous donnons la description du cadran de la mosque de Thouloun.
196
LIVRE
IV,
CHAPITRE
III.
ftuce*
la fin
commencement du
du v
1
sicle et
au
x*.
Ainsi
ds 892
trois grands tats s'taient constitus
en Orient; c'taient ceux des Softarides, des Samanideset
des Thoulonides. Il restait aux khalifesde Bagdad, l'Arabie
le Djezireh
l'Irak- Adjemi l'Aderbidjan l'Armnie, les
provinces de la mer Caspienne, celles de la mer des Indes
et enfin l'Irak-Arabi. C'tait encore un assez bel empire, s'ils
,
avaient su
le
conserver.
On
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197
leurs Etats dj
considrables, les Samanides ajoutrent, aprs le Khorasan le Tabarestan dont ils reurent l'investiture dans des
,
lettres patentes.
Plus tard,
ils
conquirent
le
Sedjestan, o
retir
Le signal fut donn dans le Djezireh en 930, un descendant de l'mir Hamadan, qui, sous Mothaded, avait
arbor dj le drapeau de l'indpendance , parvint s'emparer de plusieurs places fortes de cette province, pntra
jusque dans le nord-est de la Syrie (937), et se forma une
:
i.
1846-1848-1851.
Digitized by
LIVRE
198
CHAPITRE
IV,
III.
aucune force
lui
opposer,
il
fallut
perdues
pour les Abbassides (936). Ce qu'ils n'avaient pu faire, les
Hamadanites le tentrent on les vit disputer Ischkid et
ses successeurs les plaines de la Syrie avec des succs balancs; ils occuprent plus d'une fois la ville de Damas et
restrent en possession d'Alep.
Les environs de Bagdad virent aussi s'lever des princi;
vince
un
d'Ahwaz en
mme
temps
qu'ils
cherchrent jouer
Digitized by
tait
le
Laristan,
le
le
Kerman,
Susistan et
le
mme
le
ils joi-
Mekran
Kousis-
Ds ce moment, Bagdad
fut
Mirchond, Geschichte der Sultane aus Gesc.hle.chte Bujeh... par Fr. Wilken,
und Erganzung einiger Stellen aus der ron Mir1 335. Erlaute ru ng
des stamins liuwteh, par. F. Erdmanti, Casnn,
Voy.
sur
les mirs Al-Omrah. Gottingue, 1816.
1836.
aussi timbrait,
I.
Berlin,
Digitized by
LIVRE
IV,
CHAPITRE
III.
vernement,
Un
d'eux,
fait
Yakcm,
qu'augmenter
irrit de voir
la
puissance de
l'autorit entre
Digitized by
mamoun
201
en plus
loin
les
forces suffisantes
ils
Sous
les
mes
leves.
Digitized by
L1VKE
202
fanatiques de
bonne
foi
IV,
CHAPITRE
c'est ainsi
111.
que
les
comme une
en pices;
ils
combattirent avec
le
En
la
Il
qu'ils
l.
se
Mills. Histoire
le
pillage,
ils
se livrrent
du mahomlisme.
Digitized by
2(K*
mme
la
Syrie, l'Irak-Arabi et
de Bagdad. C'tait surtout dans les dserts de la Syrie et de la Chalde, dans l'Imamah et le
Bahren qu'ils avaient form leurs tablissements; de l on
les voyait souvent partir par corps de troupes pour ravager
les habitants
Digitized by
L1VHE
IV,
CHAPITRE
111.
plus,
l'Inde
il
avait
un instant
le
trouble
l'excration la
i.
Sufmmus,
ttt* theosophia
Digitized by
20.)
Alldes renouvellent leurs prtention* le Fathlnilte rndent le khallfot du Cuire et encouragent le clonces llu-
tA s
kem
et les
Druses.
la puissance des Falhimites Cairowan et Mahadia; dj il menaait l'gypte lorsque la mort vint le
surprendre. Ses deux premiers successeurs, Caiem-Biam-
ments de
tre la
bravoure et
le
>
12
Digitized by
LIVKE
206
IV,
CHAPITRE
111.
le
nom
un
civilisation
intrt vri-
insensiblement;
la
Bagdad, mais au
Caire,
Thouloun. Ebn-Jounis,
celles de
la
science infinie
l'adora
qu'il voyait
comme une
On
un jour sur
la terre.
mont au
Le Persan
1837.
Digitized by
407
s'incarner
sieurs fois
et
Syrie;
I.
il
Silvestre de Sar.y,
Expos
de,
Digitized by
LIVRE
ii"*
IV,
CHAPITRE
III.
de GhaEnUde.
Les Bouides, qui s'taient empars de
la
Perse en 933,
que
eu avant eux leur pdernire moiti du X e sicle, ils demeurrent sans rivaux en Asie
la milice turque
avait t anantie; les Hamadanites furent chasss du
les Fathimites; niais ils avaient
la
Djezireh et de Mossoul leur capitale, et la tranquillit rtablie dans les provinces permit aux Bouides de continuer l'uvre d'Almamoun. Deux de leurs princes, AdhadEddaulah et Scharf-Eddaulah (949-989), ranimrent le zle
des lettrs, en s'iniliant leurs travaux ils eurent l'honneur de relever l'cole de Bagdad, qui avait un peu souf:
enfants, prparrent le
dmembrement de
la
l'empire qu'ils
eommncialrs
dt$
Arabe* tous
les
Ab~
Digitized by
209
La domination des Samanides, qui avait subsist pendant plus d'un sicle (874-999) s'croulait vers la mme
poque. Un esclave turc s'tait lev aux premires dignits sous le rgne d'bdel-Malck; il s'appelait Alp-Teghin.
A la mort de son matre, il voulut s'emparer du gouvernement, choua dans son entreprise, et oblig de quitter
Bokhara, s'tablit Ghazna, o, pendant seize ans, il sut
rsister tous les efforts
que
firent les
Samanides pour
le
fils,
Ismal,
comme
l'hritier
Mahmoud, revendiqua,
de sa puissance
mais
l'an
Mahmoud
attaqua les Bouides, auxquels il enleva le Djordjan et l'Irak persique. La mer Caspienne devint la limite
d'un empire qui commenait aux sources de l'Indus et du
Digitized by
LIVRK
IV, lH.VlMTRE
III.
gination
au moyen d'une lampe dont la lumire tait rflchie par d'innombrables diamants. L'idole de
Somenat tait d'une seule pierre de cinquante coudes deux
mille brahmines taient chargs du service de la pagode. On
offrit au vainqueur plus de deux cents millions pour racheter
la principale divinit de l'Hindostan. Mahmoud fut inexoraliers. L'difice tait clair
ble
il lit
briser la statue, et
il
vit
tomber
bien plus considrables que toutes celles qu'on lui avait offerd'enthousiasme pour la religion de Mahomet, il
galait par son ardeur de proslytisme les premiers successeurs du prophte, et reut du khalife de Bagdad, Cader-Billah, le titre justement mrit de protecteurdes vrais croyants
tes. Plein
I,e*
Tares seldjoukldes renversent les Ghasnvldes et i'avaneent jusqu' Bagdad progrs les Cres en Syrie.
;
demand des
terres
dans le Khorasan. Masoud, qui hrita, en 1030, de la puissance de son pre, essaya vainement de se dlivrer de
leur redoutable voisinage;
il
fut
vaincu et rduit se
fit
Mirkhondi
Historia
Ghaznavidarum, Persic et
latin edid.
Fr. VVilkcn.
Digitized by
211
1.
GilHemeister
Corpus
Digitized by
LIVRE
21
de plus
toute
il
IV,
CHAPITRE
III.
plusieurs sicles.
CHAPITRE
IV.
Caractre
le*
Turcs *eldjouklde
leur* eanqule.
Digitized by
fia
effrayant,
comme
qui s'avan-
comme
Bulgares
Avares , les Hongrois les Khozares
les Petschengues les Comans et les Mongols qui plus d'une fois ravagrent l'Europe et l'Asie occidentale.
Une distinction est cependant ncessaire; tandis qu'l'ex*
trmit de l'Asie les Tartares et Mongols (Tatares et Mogols)
conservent leur caractre primitif et vivent en quelque sorte
dans l'tat sauvage, ne reconnaissant d'autre dieu qu'un
sabre nu plant en terre, les populations qui se rapprochent davantage de l'Occident et qui paraissent dans l'histoire a partir du v e sicle sous le nom de Turcs , se sont
modifies au contact de la civilisation et de la race arabe
ils n'ont dj plus les traits repoussants des anciens Scythes;
ils s'occupent d'agriculture et de commerce; orgueilleux et
vains ils sacrifient tout l'amour du pouvoir et consentent
devenir esclaves pour s'emparer de l'esprit de leur matre
par une sorte d'oppression matrielle qui touffe l'intelligence. Lorsque les Seldjoukides envahissent la Perse, ils
trouvent partout des frres au milieu des rangs ennemis;
musulmans et Sonnites, ils demandent aux Abbassides l'investiture de leurs conqutes. Anims de l'instinct guerrier,
pleins d'ardeur et d'enthousiasme, lorsque !es Arabes
cherchent dj le repos dans les arts de la paix ils rgnent
bientt sans partage. Vainqueurs des Grecs auxquels ils enlvent l'Asie Mineure, ils tendent leur domination de lindus au Bosphore. Mais ils ne savent point s'organiser fortepartout se fait sentir l'absence d'une autorit
tement
suprieure des chefs indpendants rivaux les uns des autres se disputent les lambeaux de la puissance souveraine
et leurs divisions les livreront presque sans dfense au fer
des Mongols, lorsqu'au commencement du xiu' sicle Genles
les
Digitized by
LIVRE
IV,
CHAPITRE
IV.
sait
son autorit
sa famille
fils
Djelal-ed-
Bagdad
les
collges
appels medreseh
al-hanifiah et al-
f.iss:i,
1837, in-R.
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21
1851, IV"
L1VHE
216
IV,
CHAPITRE
IV.
les forces
des Seldjou-
pour
Kerman,
mongole (1208-1218).
Voy. nos Matriaux pour servir V histoire des sciences mathmatique* chex
Grect et les Orientaux. 1845-1849.
1.
les
13
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LIVRE
IV,
CHAPITRE
IV.
passrent ainsi pendant tout un sicle (1152-1258), et Mostandged (1160-1170), Mosthadi (1170-1179) Naser Ledinillah
Bagdad
r.iat
l'autorit
du Khowaresm
et les khalifes
de
suprme.
de l'Asie occidentale la
fin
du
\i<
sicle
premire
croisade.
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comme une
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LIVRE
220
IV,
CHAPITRE
IV.
et sans chef;
les
Amer (1101-1130),
1149-1154)
Jaieh-ben-
ou
commune
religion. Il
sem-
blait
capitale
et se rendit
1. Michaud, Histoire des croisades, les Extraits des crivains arabes de M. Reinaud, et le Recueil des historiens des croisades publi par l'Acadmie des inscrip-
tions et belles-lettres.
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il
l'empereur Conrad
III
si
la
son pre;
il
et vit les
deux
ges,
il
l'alliance
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222
LIVRE
IV,
CHAPITRE
nom si clbre.
IV.
Lieutenant de Noureddin,
il
qu'un vnement inattendu l'leva au rang suprme. Noureddin expira en 1174; son fils fut sacrifi. Les musulmans
se rangrent du ct de Saladin et le chef de la guerre
sainte ne rsida plus Alep, mais au Caire.
Saladin est un personnage trs- intressant dans l'histoire
des croisades et son rgne reprsente pour nous le plus
haut point de la civilisation des Arabes. Kurde de naissance,
mais il en
il n'appartient pas prcisment la race turque
,
l'instinct guerrier et
il
au
1.
Y ta
t
et
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en Palestine;
de Tibriade, et se
prsenta devant Jrusalem, qui tomba bientt en son pou*
voir. Les musulmans rigrent tous les temples en mosques, et, profitant de leurs rapides succs, assigrent
les places maritimes un chec devant Tyr rendit le courage
aux Francs et leur permit d'attendre l'arrive de Richard et
de Philippe Auguste. La troisime croisade (1187-1192)
releva les curs abattus. On ne put cependant rendre la
malgr toute la bravoure du roi
chrtient Jrusalem qui
d'Angleterre, resta aux mains du sultan d'gypte.
il
remporta
la victoire
Quelques mois aprs le dpart de Richard, Saladin mou Damas, admir de ses ennemis et regrett des musul*
mans, qui prvoyaient de nouvelles divisions ; on vit, en effet,
s'lever trois tats aoubites (du nom d'Aoub aeul de Saladin), l'un en gypte, l'autre Damas, Jrusalem et dans la
basse Syrie; le troisime enfinAlepet dans la haute Syrie.
Trois fils de Saladin s'taient partag les tats de leur pre;
deux d'entre eux furent dpouills par leur oncle MalekAdhel Seif-eddin-Abou-Bekre, qui resta matre de l'gypte
et de Damas. Malek-Adhel, nomm dans nos choniques Saphadin (1200-1218), fut l'ennemi acharn des Francs; il
leur enleva la ville de Tripoli, et dtermina la cinquime
croisade. Le roi de Hongrie, les ducs de Bavire et d'Aurait
Camel,
profiter
de ces
luttes
de
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LIVRE
224
IV,
CHAPITRE
IV.
Il
s'y
Rome. Ds ce moment
premier caractre;
les
celles
la
part de la cour de
de Damas 1
Ainsi, au commencement du xur sicle, dans la partie
occidentale de l'empire arabe la famille de Saladin se parun descendant de Nouredtage l'obissance des peuples
din possde, il est vrai, une partie du Djezireh mais
elle domine dans la Syrie, une partie de la Palestine et l'Egypte. Certaines provinces de la pninsule arabique ont pour
gouverneurs des princes aoubites, l'Ymen, par exemple,
qui, en 1173, avait t soumis par un frre de Saladin, dont
.
rgnrent jusqu' l'invasion mongole (1258); toutereprsentants de la puissance des Arabes, est encore proclam dans les prires publiques; les Alidesou Fathimites ne forment plus qu'une secte,
sans unit comme sans influence politique.
L'Armnie et
les
fils
fois le
Gorgie sont redevenues chrtiennes; enfin un parti considrable connu dans l'histoire sous le nom d'Ismaliens*, de
Bathniens ou Assassins, et qui a jou un rle important penla
t. Voir, dans la Biographie universelle, les articles de M. udiffret, et particulirement celui de Malek-Adhel, t. XXVIII.
2. Mmoire sur les Ismalis et les Nosairis de Syrie, par M. Rousseau, t. XLII des
Annales des voyages de MaUebrun.
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certaine prpondrance.
es Bathnlens ou Assassins ;
Vers
la fin
du xr
sicle,
le
vieux de la montagne.
hommes
moiti abrutis par l'ivresse, taient prts commettre les plus grands forfaits pour revoir ces jardins de dlices dont leur imagination avait t frappe. Hassan se posa
donc comme une seconde providence charge de redresser
les torts et de punir les parjures il autorisa en mme temps
les brigandages de ses sectaires, et sa dynastie fit trembler
l'Asie occidentale pendant prs de deux sicles; on a prtendu qu'il favorisait secrtement les khalifes fathimites,
parce que les meurtres qu'il commanda frapprent plus
souvent les ennemis des souverains de l'gypte que ces
princes eux-mmes. Pourtant les rcits contemporains ne
confirment point cette hypothse; il parat seulement que
les assassins, en faisant une guerre implacable aux Sonnites,
;
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LIVRE
226
IV,
CHAPITRE
IV.
commune
ou Mogols,
murs
vint
comme
les
la
grande famille
la
Tartarie leurs
religion,
jours les
naa
alors
me-
le
I. Histoire des Mongols depuis Tchinqhiz Khan jusqu' Timour Lenc, par
1824.
AbulHanking, Histor. Besearches, etc. Londres, 1828.
,
ghazi Behadur Khan, Hitt. Mongolorum, Ca*an, 1825. La traduction de cet ouvrage, a t publie par Varennes en 1726, et celle de Mcsserscbmid (en ail.), Gottiogue, 1780, etc.
C. d'Ohsson
Digitized
lutte avait
Miles usurpateurs
petit-fils d'Ali,
d'Ali,
nomm
du
Un
descendant
Mawarannahar, o
repassa rapidement
le
Dihon
en pices. Lui-mme
dans une le de
et se rfugia
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LIVRE
228
IV,
CHAPITRE
IV.
Les Mongols n'avaient plus qu'un pas faire pour s'emparer de la Syrie et de l'gypte mais ils y rencontrrent
les Mamelouks et ne purent les vaincre les Mamelouks, ainsi
;
que leur
1.
fol.,
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TUR(S,
(1055-1258). 229
rent leur autorit sur toutes les contres dsignes aujourd'hui par le nom de Turquie d'Asie.
Journal asiatique ;
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230
U%
LIVRE
CHAPITRE
IV.
civilisation des
Au
IV,
l'Orient
mais
la
civilisation
de
l'Asie
le
se manifeste
encore;
bouleversements
les
mathmaticien de btir un magnifique observatoire Mragah; son frre Kubla, devenu empereur de la Chine,
transporte enfin dans le cleste empire les connaissances de
l'Occident. Lorsque deux sicles plus tard s'lvera sur la
ruine des dynasties mongoles, celle de Tamerlan, qui, la
tte des Turcs orientaux, pourra se croire un instant appel
rgner sur l'Asie tout entire, son fils Schah-Rokh et son
petit-fils OIoug-Beg, mriteront d'tre regards comme les
derniers reprsentants de l'cole arabe. Enfin l'Hindoustan
qui du temps des Ghaznvides s'est clair de la science
d'Albirouni, recevra de Baber, petit-neveu d'Oloug-Beg et
fondateur de l'empire du Grand Mogol, une impulsion f-
conde 1
Sous
les premiers empereurs ottomans nous aurons encore signaler des crivains illustres faisant usage du
dialecte des Abbassides ou du persan moderne qui n'en est
plus qu'un driv mais ce seront les derniers rayons de
,
le tableau que nous avons trac de l'tat des sciences cette poque
1. Voy.
dans notre Introduction aux prolgomnes d'Oloug-Beg', notre notice sur la Gographie au moyen ge de Lelewel (Bulletin de la Socit de gographie 1851) ;
M. Quatremre, Mmoires historiques'jsur la vie de Schah-Rokh, 1837, et Mmoire
sur le got des livres chex les Orientaux.
,
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l'Asie
et
de
l'industrie
humaine,
et,
ragissant sur
Digitized by
LIVRE
V.
MAURES DE
ESPAGNE
l'
CHAPITRE
er
J.
C).
125-399
(de l'hgire).
La
lutte des
Ommades
eu pour
Arabes en deux grandes frac-
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d'un ct
d'Occident.
dans l'Asie
maintenant
les
les
233
Arabes
et le
gnrale
et
tat de l'Espagne
l'histoire
du monde,
Abdrame
fonde
Il
Des deux contres occidentales conquises par les succesMahomet, l'Espagne, plus encore que le Magreb,
souffrait de son loignement de la mtropole. Les walis des
provinces, et mme les moindres scheiks se considraient
comme des chefs indpendants , sachant bien que le pouvoir central ne pourrait contrler leurs actes et sanctionnerait toujours les dcisions de la force. D'autres causes
seurs de
irakiennes
et regardaient
khalife
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LIVRE
V,
CHAPITRE
er
.
756,
et,
1/ Afrique est
rompue
1
,
En
l.
Digitized by
il
comme aucune
se
fit
235
instruction
ne venait de
et,
l'Orient, en butte
rit
l'Afrique
Un
des rsultats
le
Arabes
1)
fut la fusion
de murs
fit
dispa-
et son
Digitized by
LIVRE V, CHAPITRE
236
nom
prononc dans
basside
les
1".
mosques avec
celui
du
khalife ab-
*.
ft
un
parti puissant
parmi
il
les tribus
de
la
parvint s'emparer
drent Fez
clbrit.
1.
t. II,
p. i9l, d'aprs
Almakkari, t. II, appendix, p. 27, sur les drissites d'Espagne. Histoire des
rois de Mauritanie, compose par l'historien arabe Ebul-Ha6san-Aly-hen-Abdallahben-Ebi-Zeraa , trad. de l'arabe avec des remarques par Fr. de Dombay. Agram,
1794, en ail. C'est l'histoire des dynasties arabes d'Afrique depuis le milieu du
vin sicle jusqu'au commencement du xiv. L'ouvrage arabe est connu sous le nom
de Petit Kartas.
Digitized by
237
sur
mauresque
commena
de
la
mer 1
Leurs entreprises maritimes commencrent par des dprdations et finirent par des conqutes. Dj avant eux les
gouverneurs de l'Afrique avaient organis contre les chrtiens
un
I.
terrible
faisaient partir
domination musulmane,
Digitized by
LIVRE
V,
CHAPITRE
er
.
par des hommes hardis, allaient ravager les ctes de l'Italie, de la France, de la Corse , de la Sardaigne et de la Sicile; ces expditions se renouvelrent surtout au vm e sicle
et semrent la terreur dans les provinces du littoral de la
Mditerrane. Les chroniques italiennes et franaises sont
pleines de rcits effrayants, mais souvent exagrs, au sujet
des incursions des Sarrasins qui descendaient sur le rivage,
au milieu d'une population paisible, entraient dans les villages ouverts , saccageaient l'glise, massacraient ceux qui
tentaient de faire rsistance , et emmenaient les habitants en
gnraux .
Jusqu' l'avnement des Aglabites on compte de nombreuses expditions en Corse vers, 710, 713, 772 ; en Sardaigne, vers 724, 739; en Sicile, vers 720, 724, 728, 743, 747,
773; dans
les ctes
nations, vivant
du
dans
trafic
I.
Voy. Almakkari, 1
1,
appendix, p. 35.
Digitized by
239
sous leur protection. Chariemagne quipa une flotte considrable, qui, sous les ordres de Ppin, roi d'Italie, et du
conntable urchard, prserva quelque temps les places
maritimes de nouvelles agressions; mais sa mort (814) et
au milieu des luttes intrieures qui clatrent sous Louis le
Dbonnaire, les Sarrasins reprirent leurs courses aventureuses avec le plus grand succs.
no
du
musulmane
l'nergie
grecque ne leur prta aucun secours. L'amiral fut mis mort pour avoir laiss prendre Syracuse sans avoir combattu et la cour de Byzance ne s'inquita plus de la Sicile.
Des dissensions intestines avaient retard le triomphe
des Arabes; de 871 873, sept walis diffrents s'taient
succd dans le gouvernement, les uns nomms par les
Aglabites, les autres lus par l'arme. Un nouveau chef
venu d'Afrique, Abou-Melek, rendit enfin aux armes musulmanes l'unit d'action ncessaire et jusqu'en 899 sut
faire respecter son autorit. Ce n'tait point chose aise pour
les musulmans vainqueurs que de s'tablir fortement au
milieu d'une population toute chrtienne; ls taient trop
peu nombreux pour se rpandre sur toute la surface du
pays aussi durent-ils se contenter d'occuper les points fortifis et les villes principales. Sans doute ils cherchrent
faire des proslytes, dtruisirent des glises, et s'emparrent des trsors des diffrentes abbayes, mais ils ne poudsespoir.
La
flotte
Digitized by
AGLABITES, FATH1MITES
OMMADES, ETC.
241
Mahomet
xn e
sicle
en Europe
richesses naturelles
l'art
de
le
coration des
de soie
marbres,
que se rpandit au
porphyre,
les
l'argent,
la
les
d-
14
Digitized
242
LIVRE V, CHAPITRE
I.
l.
Digitized by
Rome
Saint-Paul saccages.
les
243
En
vainqueurs dtruisirent
les fortifications
de Civita-Vec-
chia (846).
renouvelrent
ils
la
mme
tentative;
mande par
le
la
prsence excitait
le
ils
ix e sicle.
C'est pourtant cette poque que commenait cette longue anarchie, au milieu de laquelle les noms de Thodora
et de Marozie dominent les vnements; les Arabes eux-
mmes
taient diviss;
Garigliano.
Digitized by
LIVRE V, CHAPITRE
244
trie portait
er
.
perdu , non
de laquelle les musulmans s'taient prsents devant Grado Aussi,
pendant la dernire moiti du ix 6 sicle, elle leur avait
abandonn l'empire de la mer. Outre la Sicile, les Arabes
possdaient les les de Malte Gozzo , Camino Pantellaria ;
quelque temps aprs la prise de Palerme, ils avaient envoy une flotte en Sardaigne et y avaient fait reconnatre
leur domination. Candie avait t conquise par des pirates
ds 870
loin
de Grotone
une
avait
mmorable
bataille
la suite
Arabes
le libre
l'islamisme obte-
Dcadence des
avait prdit
et
que
le
pour
l'an
lui
jurer obissance.
Ce
Digitized by
245
vivait depuis
nombreux
partisans.
ne se doutait
messe,
les
Tlemcen
(931). Mais la
1.
logie universelle,
t.
Manuel de chrono-
l r , p. 123.
Gramaye, Africa illustrata, lib. X, 1622; Vfrique de Marmol, Lon l'Africain; M. Quatreoire, Notice sur Becri, 831 p. 168.
3. Walckenaer, Recherches gographiques sur ^intrieur de l'Afrique septen2.
trionale. 1821.
Digitized by
LIVRE
24G
CHAPITRE
V,
e
I '.
de Miknasa
geret Tiemcen, o s'taient retirs les dbris de l'arme vaincue; mais Moez-Ledinillah satisfait de l'humiliation de ses
ennemis, abandonne bientt le pays, et le nom du khalife de
Cordoue est de nouveau proclam dans les mosques.
,
ils
cipal
I.
de sa politique
la Kabylie,
t. II.
t.
II, p.
Digitized by
247
ce but avec ardeur. Plusieurs expditions avaient t diriges contre l'gypte, mais sans succs jusqu'au moment o
Djauher, gnral de Moz parvint se rendre matre de
,
Ds
du Caire,
et ils
demi
Om-
Voy. l'appendice, n
10.
sd by
LIVRE V, CHAPITRE
248
I".
moment
les habitants,
toute
la
faillit
en 1005
que l'exprience
tre entirement d-
courage d'une
murs
et
femme
emporter
sauva
la citadelle
la ville.
lors
que
Les musulmans
succs de leurs expditions; ils devaient bientt tre assur leur propre territoire.
saillis
leur domination ne s'tendait rellement que sur la province de Tunis et le littoral, Alger,
Bougie, etc. Au del les liens de l'obissance s'taient partout relchs. La tribu des Ketama, qui avait le plus contriet l'clat des glabites
bu
l'autorit
sacrifiaient
la civilisation
Il
avait
peu
en
se maintnt
Digitized by
de
fleurir, corrigea
249
nestes tendances.
Telle tait la situation des Arabes d'Afrique au
xi e sicle
cement du
plus, et touchaient au
ils
allaient se fractionner
temps de
la
commen-
de plus en
dcadence. Le
mme fait
d'Espagne
grandeur.
rgne dAbderrahman 1 er .
L'histoire de la pninsule nous offre pendant trois cents
ans le tableau d'une civilisation qui fait contraste avec l'ignorance et la barbarie des peuples de l'occident. Tandis que
l'abus de la force rgne sans partage sur l'Europe chrtienne, les Arabes d'Espagne, tout en conservant l'nergie de
caractre que donne l'habitude des combats, comprennent
les travaux de la paix et respectent les uvres de l'intelligence. S'ils cultivent les sciences et les arts , ce n'est point
comme les Francs qui obissent l'esprit dominateur de
Charlemagne ; ils y sont ports par leur nature mme les
khajifes ne font que s'associer au mouvement gnral de
;
l'opinion; les
encouragements
au commerce
et l'industrie
qu'ils
donnent aux
lettres,
sont accueillis avec reconnaissance par un peuple qui en sent dj tout le prix.
De 711 755, les premiers germes de la civilisation
arabe s'taient manifests sous l'influence des institutions
que la conqute avait apportes ou maintenues. Si la guerre
,
Digitized by
LIVRE V, CHAPITRE
250
lits
er
.
et la philosophie.
L comme
ailleurs
il
se trouva des
hom-
les
que-
notamment
Une
joignait
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et les crations
de
On
trie.
Hescham
avait
nes qu'il distribuait profusion, il veillait la construction de nombreux difices o les malheureux trouvaient
des moyens de travail et une subsistance assure. Les dernires paroles qu'il adressait en mourant son fils Alhakem sont empreintes d'une haute sagesse Mon fils, lui
dit-il, les royaumes appartiennent Dieu, il les donne ou
les te son gr. Puisqu'il nous a placs sur le trne d'Espagne, rendons-lui d'ternelles grces, et, pour nous conformer sa volont sainte, faisons du bien aux hommes. Ce
n'est que pour cela qu'il a mis en nous la suprme puis:
sance.
Que
protge le riche et le
avec bont; qu'ils
tes soldats
Digitized by
LIVRE V f CHAPITRE
252
er
et des plaisirs
de
la vie.
Alhakem I er (795-821) ternit par une arrogance prsomptueuse et une svrit cruelle l'instruction et la bravoure
qui le recommandaient l'estime publique. Il tait n pour
indpendante; son caractre sauvage, ml quelqued'une sombre mlancolie, s'irrita avec l'ge, et lui fit
commettre des actes d'une vengeance aveugle aussi les rela vie
fois
moments. Abderrahman II
contemporain d'Almamoun, fit oublier pendant
mords assigrent-ils
(821-852),
ses derniers
son long rgne les torts de son prdcesseur; plus rapproch par ses penchants des sentiments de son aeul Hescham,
il avait de plus que lui un ardent amour des lettres et des
arts; toujours entour de potes et de musiciens, il contribua plus que personne introduire dans les murs arabes
cette dlicatesse et cette lgance qui, plus tard, furent
l'apanage de la chevalerie. Tout le monde connat l'histoire
de cette esclave favorite dont il fit murer la porte en pices
d'argent pour la punir d'un caprice, en lui laissant le soin
de dmolir elle-mme cette barrire de nouvelle espce.
Les trois princes qui succdrent immdiatement Ab-
derrahman
11,
Muhamad
er
(852-886),
Almondhir (886-888),
les sciences
de
Digitized by
de Bagdad,
et donnait
aux
lettres et
aux
2S3
arts
une
plus vive impulsion. C'est lui qui fit btir, non loin de Cordoue, pour une de ses favorites, le fameux palais de Zehra,
Alhakem II
et Ilescliam II;
gouvernement d'Almanxor.
Alhakem II (961-976) tait bien digne de succder Abderrahman moins dsireux de gloire, il n'eut d'autre pense
que le bonheur de ses peuples. Satisfait d'une reprsentation modeste, il trouvait dans une sage conomie les moyens
;
et
des
Maures en Espagne,
15
LIVRE V, CHAPITRE
254
I".
femme
s'adresse au cadi de
che soulever le
sac,
fait
expliquer
l'affaire
il
reconnat
sa faute, rend
et lui fait
lev.
nous considrons maintenant, d'une manire gndes khalifes de Cordoue pendant les trois
sicles qui viennent de s'couler, nous rencontrerons dans
cette tude de prcieux enseignements. Ils eurent la sagesso
Si
rale, la politique
Digitized by
255
de ne pas dpenser dans des expditions lointaines les revenus de l'Espagne, ils touffrent au fond de leurs curs
leur haine contre les Abbassides bourreaux de leur famille.
Aprs avoir vaincu l'mir Yousouf, qui avait voulu rgner au
nom des khalifes de l'Irak, ils se contentrent de repousser
son alli le wali de Cairowan Ali-ben-Mogueith, vers 761,
et ne prirent point l'offensive. Plus d'une fois, en 823, 841,
949, les empereurs grecs de Constantinople cherchrent
les entraner dans une alliance troite contre les Arabes
d'Orient. Les khalifes de Cordoue accueillirent ces avances
froidement et firent des promesses de secours qu'ils ne mirent jamais excution.
L'Afrique fut le seul pays o
ils
ques tablissements; encore se bornrent-ils au Magreb-elAcsa o ils pouvaient facilement envoyer des troupes. Cette
conqute (931) en montrant les forces dont ils disposaient,
eut pour effet d'arrter lesFathimites, qui auraient pu songer dans leur ardeur belliqueuse envahir l'Espagne et
laisser de ct leurs projets sur l'gypte mais la ncessit
de soumettre les Zntes toujours rebelles, la rendit onreuse en exigeant de continuels sacrifices d'hommes et d'ar,
gent.
l'intrieur, les
Digitized by
LIVRE V, CHAPITRE
256
I".
Arabes et
la
pardon.
A lamortd'Hescham, en 796,
ils
offrit la bataille
son grand-oncle,
s'il
un
signe, et
qu'un
la dynastie
des Ommades. Abdallah (895) et Abderrahman III (949)
eurent, il est vrai, conjurerdeux sditions occasionnes par
leurs propres fils ; mais ces leves de boucliers n'avaient
rien de srieux.
torit
forts
Digitized by
Une prompte
revers
du
257
khalife, dix
lui refuser
Aprs
de Carmona et de Baeza, qui favorisrent l'expdition d'Aliben-Mogueith (761 ), celui de Tortose qui prit part aux diverses insurrections de Suleiman et d'Abdallah
et enfin
ceux de Saragosse, Merida, Tolde et Huesca qui pendant
quarante ans mirent en feu le nord et le centre de l'Espagne, sous la pression de deux personnages dont l'origine et
le caractre sont peu connus.
Omar-ben-Hassan et Caleb son fils, c'taient leurs noms,
ont jou pendant prs d'un demi-sicle un rle important
dans l'histoire de la pninsule. Placs entre les chrtiens
et les musulmans, sans se dclarer compltement ni pour
l'un ni pour l'autre parti ils ont paru vouloir crer entre
les deux peuples une sorte de terrain neutre, o les deux
,
un pied
d'galit parfaite.
Soutenu par un grand nombre de walis et de cads, Omarben-Ilassan, aprs une vie de brigandages, tait parvenu
tablir sa domination dans la plus grande partie de l'Aragon (863-866); battu par Muhamad, il se retira dans les
Pyrnes pour organiser une troupe plus brave et mieux
discipline. Puis, avec le secours du roi de Navarre, il reconquit l'Aragon depuis les Pyrnes jusqu' l'bre. Vaincu
et tu la bataille d'Aybar, il eut pour vengeur son fils
Caleb, qui se maintint contre les attaques d'Almondhir
et acquit mme par suite de circonstances favorables une
puissance trs-tendue. Une rvolte lui ouvrit les portes de Tolde, une autre celles de Cuena (886). Il s'approcha de la Guadiana et du Guadalquivir, suscitant partout des ennemis aux khalifes (888-890). Abdallah, forc de
combattre son propre fils, ne put diriger contre Caleb des
troupes suffisantes
il
le
laissa
la
Digitized by
LIVRE V, CHAPITRE
mans
les
1".
chrtiens
comme
il
Cette
ville,
il
de l'Espagne par une opposition constante la domination musulmane. Sa population nombreuse tait tout
entire compose de juifs et de chrtiens, ennemis secrets
du gouvernement; c'tait avec peine que cette ancienne capitale des Goths s'tait vu prfrer Cordoue. Les habitants
qui, dans l'origine, s'taient plis sans regret au joug tranger
et qui avaient mme reu dans le pays le nom de mozarabes irrits maintenant d'avoir perdu toute influence politique, tchaient d'en acqurir une nouvelle en se faisant le
centre de l'ancien parti vaincu. Dj avant le commencement de la guerre de Caleb, Alhakem (800), Abderrahman II
(828-838) et Muhamad I er (853-859) avaient t forcs de
les rduire par la force, et d'entreprendre contre eux des
siges en rgle. Ces khalifes auraient pu dtruire leurs fortifications ils ne le voulurent point pour ne pas affaiblir leur
ligne de dfense, sans songer qu'entre les mains d'une population ennemie , elles ne pouvaient leur tre d'aucune
cits
utilit.
*
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259
die (843).
le soin
de s'entourer d'une
d'Abderrahman 1 er
contre l'autre les sentiments les plus hostiles. Il faut reconnatre cependant qu'il y avait dans l'arme de Caleb plus
de soixante mille Berbres. Quant la garde slavonne, la
force
du pouvoir l'empcha
d'avoir,
comme
en Orient, une
du
xi sicle
quand
la
dynastie des
Ommades
s'-
croulera.
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LIVRE V, CHAPITRE
26(1
Ci
1".
Dj
les
1er
survenus dans
du joug de l'islamisme. Quand Abderrahman futdfinitivementpromuaukhalifat, il trouva ce petit royaume solidement tabli au nord du Minho. Bien plus,
les montagnards des Pyrnes sans possder aucune orgachrtiens impatients
nisation politique
de troupes
dis
que
les
le
passage de
Francs
et
la
Ppin
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rnes
les
cette dfaite
prit
ils
Roland
le
261
repassaient les
Py-
Girone, que son fils Hescham ne rduisit qu'en 793. Hescham voulait reconqurir la Septimanie; il envoya dans
cette province une arme qui s'empara de Narbonne ; ce
ne fut qu'un succs passager. Charlemagne, en apprenant cette incursion, chargea spcialement son fils Louis,
roi d'Aquitaine, d'en arrter les progrs; pendant seize
annes, de 796 812, il y eut sur les frontires des Pyrnes une longue guerre la suite de laquelle la Navarre et
la partie de la Catalogne qui s'tend depuis la Sgre jusqu'
affaiblis
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26 -
UVK
CHAPITRE
V,
I".
du Sahagon, affluent du
dans les plaines de Zamora la premire,
o les rois de Navarre et de Lon furent runis sous les
mmes tendards , resta indcise la seconde, gagne par
Alphonse III , dit le Grand lui assura la possession de ZaDuero;
l'autre,
mora
ils
furent heureusement
contre l'ennemi
commun quand
Ds qu'Abderrahman
musulmans
rebelles
III
eut
rduit l'obissance
les
il
les
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que l'ennemi
263
entoure
de sept enceintes de murailles, dfendues elles-mmes par
un double foss rempli d'eau. Ramire II, comptant sur le
courage de ses soldats, crut pouvoir surprendre les musulmans et osa les attaquer en rase campagne; il prouva ,
Simancas, une dfaite plus sanglante encore que celle du
Duero, malgr les exploits du comte de Castille, Ferdinand
Gonzalez et les secours que lui avaient fourni des auxiliaires arabes tratres envers leurs frres et leur patrie. Zamora, abandonne elle-mme la suite de cette dfaite,
fut prise d'assaut. Aprs avoir renvers un pan de muraille,
les musulmans s'taient prcipits par la brche, persuads qu'aucun obstacle ne les sparait plus de l'ennemi.
Tout coup un large foss s'offre eux; dans leur ardeur,
ils cherchent le franchir et tombent par milliers sous les
coups des Espagnols. A la fin, ceux qui survivent, se servant comme d'un pont des cadavres de leurs frres, parviennent sur l'autre bord et pntrent enfin dans la ville.
Les hostilits continurent deux ans encore, et les musulmans conservrent l'avantage. Ce fut Ramire II qui
demanda le premier une trve de cinq ans (941); cette trve
se prolongea jusqu' la mort d'Alhakem II en 976; les
chrtiens, affaiblis par des troubles civils que fomentaient
dans le royaume de Lon le comte de Castille et le roi de
Navarre, n'taient point en tat de reprendre les hostilits ;
et Abderrahman, bien que dispos combattre vaillamment
avait fortifie et
quand
LIVRE V, CHAPITRE
204
er
.
manifesta
accourut en foute sous ses drapeaux. Muhamad
entire, et
tout
l'Espagne
conqurir
de
l'intention
hautement
ennemis de sa rejura, comme Annibal, haine ternelle aux
du moins il tint
projet,
son
dans
point
russit
ne
ligion. S'il
il envason serment. Chaque anne, la tte de ses troupes,
la Naencore
mme
ou
Castille,
la
Galice,
la
Lon,
hissait le
loin ses dpret la Catalogne et, aprs avoir port au
varre
il
n'osaient plus habiter les villes ouvertes ni tenir la campagne. De 978 983, ils n'prouvrent que des checs. Ils per-
de France avait tabli sa suzerainet sur les comtes d'Ampurias, de Girone, d'Urgel et de Roussillon. Borel essaya vainement de rsister l'invasion des Maures aprs avoir subi une
premire droute, il chercha se dfendre derrire les murailles de Barcelone et fut forc de fuir; les habitants, pour
se racheter du pillage, durent se soumettre l'impt du
sang. De 986 994 Almanzor pntra encore plusieurs fois
en Galice dans une de ces expditions il s'avana jusqu'
Compostelle, o il brla la fameuse glise de Saint-Jacques,
objet d'une si grande vnration parmi les chrtiens; il en
rserva avec soin les cloches, qui furent places dans la
grande cour de la mosque de Cordoue. En 995, il battit
dans la Castille le comte Garcie Fernandez. Peut-tre, aprs
tous ces exploits, aurait-il song tendre encore ses conqutes s'il n'avait eu rduire les Zentes d'Afrique. A
peine se fut-il retir que les chrtiens reprirent l'offensive.
Borel chass de Barcelone, recouvra ses lats avec l'appui
des chrtiens de France. Lorsque Almanzor reparut, il fut
vainqueur la journe de Cervera (1000), mais les princes
:
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265
Grand, le comte de Castille et le jeune roi de Lon, Alphonse V, ligus ensemble, livrrent l'hadjeb une action dcisive aux environs de Calat-Annosor. La lutte dura
une journe entire sans aucun rsultat; enfin les cavaliers
chrtiens, bards de fer, donnant la mort sans la recevoir,
percrent les bataillons arabes
il
s'ensuivit un affreux
massacre des musulmans, qui ne voulaient point abandonner le champ de bataille. Ce ne fut que le lendemain,
l'approche du jour , qu'Almanzor donna le signal de la
retraite
et les chrtiens puiss ne purent les poursui;
vre (1001).
C'tait la
premire
bataille
Il refusa de soigner les blessures qu'il avait reues dans le combat, et expira de dsespoir, pleurant ses
triomphes inutiles et son nom dshonor. L'arme, la
nouvelle de sa mort, manifesta les plus vifs sentiments de
regret; il semblait qu'avec lui la cause des Arabes ft
anantie. Cependant , sous la conduite d'Abdelmalek, fils
d'Almanzor, ils vengrent ce dsastre, et pendant sept ans
(1001-1008) les plaines de la Catalogne et de Lon furent de
nouveau le thtre d'actions sanglantes. Ce fut le dernier
pisode de ces longues hostilits; la guerre civile allait
vivre.
dvorer
tiens
les
un
musulmans
et
une
supriorit
d'Almanzor n'taient
en adoptant
armures et les cuirasses de fer, les Espagnols s'taient
aussi donn eux-mmes une arme spciale plus terrible.
Leurs chefs passaient leur jeunesse entire manier la lance
cavalerie, dont l'imptuosit tait irrsistible;
les
ils
sacrifier
les
LIVKE
266
V,
CHAPITRE
1".
quits.
la
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267
femmes du pays, s'adonnait l'agriculture, les autres cherchaient tendre l'islamisme par des courses aventureuses
dans l'intrieur du continent. C'est ainsi qu'en 935 aprs
,
temps
le
dinaves. En 843, cinquante-quatre vaisseaux avaient dbarqu en Lusitanie une arme de Northmans qui avaient
voulu surprendre Lisbonne. Le wali, pour les chasser, avaitd
implorer le secours de ses voisins; et les pirates, obligs de
reprendre la mer, avaient t attaquer dans l'Igarbe la ville
de Sidonia. L'anne suivante (844) , ils avaient remont le
Guadalquivir jusqu' Sville, dont ils ruinrent les faubourgs;
gne, et ne s'taient retirs qu'en pillant la fameuse mosque d'Algziras. Tant de ravages avaient excit la vigilance
des khalifes; ils avaient ordonn que des navires stationneraient sur tous les points de la cte pour les dfendre de
toute surprise; et une flotte, charge de donner la chasse
intellectuel des
Arabes d'Espagne.
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LIVRE V, CHAPITRE
268
Permit de
I".
railler la
celui-ci jura
tint parole.
Les rois de Castille et de Navarre avaient tellement confiance dans la loyaut et l'hospitalit arabes,
que plusieurs
que comme des juges, et n'abusaient que bien rarement de leur autorit.
Ce qui contribua surtout la grandeur des Arabes d'Espagne, ce fut le haut dveloppement qu'atteignirent, sous
arbitres
intellectuelles tait
les classes
de
la
socit
la
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260
monument*
et travaux
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LIVRE
270
V,
CHAPITRE
1".
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271
nom
le
portun.
Avec de tels procds, sous le climat fertile de l'Andaon obtenait trois rcoltes par an il suffisait d'ensemencer immdiatement aprs la moisson. 'C'tait d'Asie,
des plaines de la Chalde et des valles de la Syrie que les
Arabes avaient import en Espagne leur savante culture
l ne se borna point leur bienfaisante influence dans
lousie,
l'asperge, etc.
II ne faut point juger, par l'tat actuel de l'Andalousie,
de son tat sous la domination Arabe. La population tait
alors bien plus considrable. Il y avait dans toute la partie
d'Espagne possde par les musulmans, six villes capi-
tales,
ordre, et un
nombre
troisime
de bourgades, de villages et de
hameaux. A Cordoue seulement, on comptait deux cent
mille maisons, six cents mosques, cinquante hospices,
quatre-vingts coles publiques, neuf cents bains publics. La
ville contenait un million d'habitants. Ds lors il n'y a plus
lieu de s'tonner de l'opulence et du luxe dont les historiens arabes nous apprennent que les khalifes faisaient talage. Par l'azaque ou dme sur les produits de la terre, le
kharadj ou droit d'entre et de sortie sur toutes les denres,
et le taadil ou imposition sur les marchands en dtail
infini
du pays; on conoit
mont jusqu' la somme
de douze millions quarante-cinq mille dinars d'or. Nous
savons dj que l'tat se rservait la cinquime partie du
ils
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LIVRE V, CHAPITRE
272
butin
et
que
les
1".
une capita-
tion part.
MOSQUE DE CORDOUE.
nets
elle a trente-huit nefs et dix-neuf dans le sens oppos ; les
sont soutenues par mille quatre-vingt-treize colonnes de
marbre. On entre du ct du midi par dix-neuf portes couvertes de lames de bronze d'un travail exquis; parmi ces
portes, celle
du milieu
est incruste
trois
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273
les
danses joyeuses.
Nous avons parl de
fit
construire
la
ville et
Abderrahman
III,
trace,
phyre.
kem
!.
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LIVRE V, CHAPITRE
274
I".
du
imposante unit.
CHAPITRE IL
LES SUCCS DES CHRTIENS SUR LES ARABES
D'OCCIDENT SONT ARRTES PAR LES ALMORAVIDES ET LES ALMOHADES.
1008-1232 (re chrtienne).
399-629 (hgire).
I.
L'incapacit
son
fils
tes les
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'
diviss.
L'avnement de Suleiman, qui ne se prsentait avec aucun titre lgitime la souverainet, ne pouvait mettre fin
aux dissensions elles recommencrent en effet au bout de
deux ans et se compliqurent de l'apparition d'une nouvelle
famille, celle des Beni-Hamud, dont le chef, Ali-ben-Hamud, avait t choisi par Hescham 11 pour gouverner le
Magreb. Cette famille descendait de l'poux deFathime par
;
lui
il
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LIVRE V, CHAPITRE
276
II
(1017-1023),
Abdrame V
(1023),
Muhamad
II
(1023-1025),
fils
puissants khalifes, on
qu'ils retirrent
ris et les^Alides.
de
la lutte
parti
la
et les
descendants de
la famille
mme
d'Ommah
les Alides
d'aliner entre
de
moyennant un
fidlit
strile
c'tait l'tablissement
fodal.
Les walis n'taient pas seuls domins par cet esprit d'in-
dpendance
comme
matres
du
des
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aveugle.
le
dmembrement
Dans
la
aussi gnral.
seule Andalousie,
on
vit s'lever,
d'Huesca.
1. Almakkari, t. II, appeiidix, p. 10 et suiv. Casiri, t. II, p. 208 et suiv. sur les
dynasties indpendantes qui se forment en Fspagne, les Abadites, les Hamadites,
les Beni-Hud, les Beni-Alaphtas, les lluaharites, etc.
16
LIVRE. V, CHAPITRE
278
II.
r* roi de sville cherchent vainement a tendre leur domination sur l'Kspagne musulmane; les divisions des Arabes favorisent les progrs des chrtiens.
nombreuses, aguerries, et repoussa ses tentatives. Almoateded II ou Ben-Abad 111 ne fut pas d'abord plus heureux;
il se vit mme enlever par le roi de Tolde, que soutenait
Alphonse VI de Castille, les deux plus importantes villes de
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Cordoue
ses tats,
et Sville
l'affection
271
des habitants ne
tarda pas les lui rendre, et la vengeance vint accrotre encore son ardeur des combats. Il contribua trs-habilement
mane.
La prise de Tolde dvoilait, en effet, les tristes consquences de ces guerres civiles. Ce n'tait pas assez que d'avoir interrompu les travaux de la paix et les progrs immenses obtenus dans toutes les branches de l'industrie
humaine d'avoir rempli les campagnes de dsolation et
expos les villes aux plus terribles assauts; d'avoir dtruit
la grandeur de Cordoue,, que ne pouvait remplacer la ville
de Sville elles avaient donn aux chrtiens un triomphe
incontest, leur avaient permis de rparer leurs dsastres
passs, et de s'avancer de plus en plus au centre de la p,
ninsule.
Dj, de 1008 1014, en se mlant aux luttes de Muhamad-el-Alohdi et de Suleiman , le comte de Castille et le
comte de Barcelone s'taient fait cder des places importantes; on avait vu ces princes dans les batailles de Quintos et d'Acbatabahar, soutenant des causes contraires et
trois vques prendre part l'action au milieu des rangs
,
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LIVRE V, CHAPITRE
280
musulmans
II.
il
tugal situe au sud du Duero il tait mort au sige de Viseu(1026), et avait lgu cette conqute son fils, Bermude III. Celui-ci tourna ses armes contre le roi de Navarre,
qui avait runi ses tats le comt de Castille et lui causait de l'ombrage; et, en 1035, l'Espagne chrtienne fut
soumise une nouvelle division les royaumes d'Aragon et
de Castille allaient tre spcialement chargs de la guerre
contre les infidles; la Navarre, resserre dans d'troites
limites, forma comme un corps de rserve et le royaume
de Lon fut runi en 1037 la Castille, dsormais sentinelle
avance du christianisme; Ferdinand I er , matre des Asturies, de la Galice, de Biscaye, de Lon et de Castille, prit en
Portugal Yiseu, Lamego, Coimbre, et se rendit formidable
aux musulmans (1035-1044).
Pendant ce temps le roi d'Aragon, d'accord avec le comte
de Barcelone, pressait les rois de Saragosse et d'Huesca, et
les obligeait de se reconnatre ses tributaires (1063-1066).
Telle tait la consquence des querelles qui avaient clat
parmi les Arabes; ils ne durent leur salut qu' la guerre civile qui pendant sept ans (1066-1073) dsola la Castille. Les
trois fils de Ferdinand se disputrent l'hritage paternel ;
Sanche, l'an, chassa d'abord ses deux frres, Garcie et
Alphonse, de la Galice et de Lon, et les fora d'aller demander asile , l'un au roi de Sville, Almoateded, et l'autre
au roi de Tolde, connu dans les chroniques sous le nom
d'Almamoun ; mais il prit au sige de Zamora , qu'occupait sa sur dona Urraca; et Alphonse , rappel d'une voix
unanime, runit entre ses mains toute la puissance de son
pre (1073).
Ce prince se regardait comme engag par la reconnaissance envers le roi de Tolde, qui lui avait accord une gnreuse hospitalit; il lui envoya une arme qui contribua
la prise deCordoue et de Sville sur Almoateded II; aprs
la mort de son alli il n'hsita pas reprendre la croisade
;
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281
Ce
n'tait point
perdait
du
terrain
d'Afrique.
Plus tard, les Gnois s'emparrent de la Corse sur les pien taient matres , et qui, dlaisss par
les musulmans d'Espagne, implorrent en vain le secours
des souverains d'Afrique.
rates andalous qui
Italie
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LIVRE
282
V,
CHAPITRE
II
Normands, en 1035. Us furent la mme poque attaqus en Sicile et comme ils taient diviss entre
eux, ils auraient succomb si les Grecs et les Normands
n'avaient eu de graves contestations suivies d'une rupture
aids des
complte (1043).
Quant aux Balares les rpubliques italiennes ne purent
s'en emparer; un des walis indpendants de l'Espagne, le
wali de Dnia, les avait enleves aux pirates qui en avaient
fait le centre de leurs oprations , et il s'y tait fortement
,
tabli.
Si les Zeirites n'avaient pu empcher les revers de l'islamisme, c'est qu'ils taient eux-mmes tourments en Afrique par les plus tristes et les plus sanglantes dissensions.
Chaque anne voyait surgir dans leurs principales villes de
nouvelles rvoltes qui n'avaient d'autre rsultat que de remplacer un despote par un autre. Les Beni-Hammad, tablis
lies Almoravldet*.
Les Arabes d'Orient restaient indiffrents au sort de l'Afrique et de l'Espagne, et les seuls dfenseurs de la religion
si faciles
exalter.
Deux
Lam-
rois de la
Mauritanie(en
ail.).
Agram, 1794,
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les
la voix
duire
la victoire.
Aprs
s'tre organis
la fois d'esclaves
You-
et
ils
passent en Espagne.
Casiri,
t.
Il, p.
216, nous
donne
lu liste
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LIVRE V, CHAPITRE
284
du sentiment
II.
princes chrtiens.
Yousef n'eut garde de repousser des propositions qui ouvraient son ambition une nouvelle carrire. Il prpara
sur-le-champ une expdition, et aprs s'tre fait livrer d'a-
n'avait
Tout
fut inutile:
de TAIgarve et de la Lusitanie
serva son indpendance (1094).
rois
La rapidit de
l'invasion
prouve que
les
Andalous taient
Digitizeci
by
285
mieux consentiment religieux n'avait pas seul dirig la conduite de ce chef entreprenant; il laissa le Cid s'tablir Valence (1095), et
demeura plusieurs annes inactif au milieu des ftes et
des plaisirs, se transportant de Cordoue Maroc et de
l'Afrique dans la pninsule, sans s'inquiter en aucune manire des dangers de l'islamisme.
Les Arabes d'Espagne, au lieu d'accepter leur dfaite,
qu'ils avaient cru devoir servir les intrts de la religion, ne
cherchrent plus qu' secouer le joug qui leur tait impos.
Plusieurs walis des environs de Valence, s'unirent Chimne, l'pouse du Cid, pour dfendre Valence, conqute
de son poux, menace par les Almoravides, et il ne tint pas
que
le
ninsule
la
p-
les chrtiens
qui taient
redouter, mais bien les trangers qu'il fallait expulser.
Yousef tant mort (1107), son fils Ali fit triompher un instant son parti parla victoire d'Ucls, remporte sur Alphonse VI; mais il attaqua le roi de Saragosse et les Andalous, et fit son tour cause commune avec les chrtiens, qui
s'emparrent, en 1118, de la capitale mme et, en 1120, de
Calatajud et de Daroca. Le roi de Saragosse avait t cras
entre les troupes des Almoravides et celles du roi d'Aragon; ds lors le fils d' Yousef resta le seul reprsentant
de la cause arabe. Son autorit (1107-1 144) et celle de son
successeur, Tasfin-ben-Ali (1144) furent trs-chancelantes.
Cordoue tait devenue le sige de leur domination ; et les
Almoravides traitaient
une premire rvolte clata en 1121; toutes les forces
d'Ali suffirent peine pour faire rentrer la ville dans le devoir. Afin de donner une sorte de conscration religieuse
son usurpation Yousef s'tait fait investir par le khalife
de Bagdad du gouvernement de l'Espagne Ali son fils,
en introduisant dans la pninsule une foule de tribus afri,
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286
LIVRE
V,
CHAPITRE
II.
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2S7
Raymond devenu
,
e*
musulmans perdent
Sa Bielle et
il
crut le
moment opportun
il
jeta le
masque,
quitta les
Documentes arabicos para a historia porlugueza, etc.. Ed. de Sousa. LisVestigios da linqua arabica etn Portugal, par le mme, et dans
notre collection YHisioire du Portugal, de M. Bouchot 1853.
1.
bonne, 1790
Digitized
LIVRE V, CHAPITRE
288
II.
l'le
Les Arabes et les Maures qui voulurent y demeurer obtinrent des garanties nombreuses. Le vainqueur craignait qu'ils
n'emportassent avec leurs richesses cette science agricole et
industrielle qui avait assur la prosprit de la Sicile on
leur promit la libert de leur culte, le maintien de leurs
coutumes; mais, dans les deux sicles qui suivirent, la population musulmane disparut compltement. Roger fit de la
Sicile une puissance maritime, et voulut enlever aux Arabes l'empire de la Mditerrane 1 Il les poursuivit d'abord
sur le rocher de Malte, qui vit flotter son drapeau en 1098.
Plus tard son fils, Roger H, menaa l'Afrique elle-mme et
s'empara des les situes prs du littoral (1125-1143).
Profitant, en 1 146, des dissensions qui avaient clat parmi
les Zeirites, Roger se prsenta devant Tripoli. La ville ne
put rsister aux efforts de l'amiral Giorgi, et bientt Sfaks,
Sousa, Mahadia, Cairowan et Tunis reconnurent son autorit
(1148). Les Zeirites se retirrent dans l'intrieur des terres,
et laissrent entre les mains des chrtiens ces villes, o ils
dominaient depuis cent soixante-dix- sept ans (971-1148).
L'islamisme tait donc, au milieu du xir sicle, en
pleine dcadence, du ct de l'Occident la domination de
il reculait en Espagne,
la Mditerrane lui avait chapp
et dj une partie de l'Afrique lui chappait ; de nouveaux
dfenseurs vinrent tout coup lui rendre un clat passager ;
ils sortaient, comme les Almoravides, des dserts du Magreb,
et ils allaient se rpandre comme un torrent sur l'Afrique
;
et l'Espagne.
t.
in 4.
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289
et N'tendent
en
Afrique.
Parmi
peuplades qui taient soumises aux Almoravu avec jalousie l'lvation des
tribus Lamtuna et Gudula, et dsiraient ardemment acqu
rir, pour elles-mmes, les richesses qu'Youset'et Ali avaient
procures leurs rivales. Ce sentiment fut habilement exploit par un homme d'une instruction profonde qui tait
venu au Magreb propager les doctrines de son matre le clbre philosophe Al-Gazzali, Muhamad-ben-Abdallah fils d'un
employ subalterne dans la mosque de Cordoue. Initi de
bonne heure, par suite d'heureuses circonstances, aux premiers lments des sciences, envoy plus tard en Orient, et
admis, Bagdad, recevoir l'enseignement d'Al-Gazzali, il
comprit l'influence qu'on pouvait exercer au moyen des
ides religieuses sur le gouvernement des socits, et entreprit, par la seule force de son intelligence, de renverser la dynastie des Almoravides. 11 commena par critiquer,
dans la conduite de leurs principaux chefs, tout ce qui poules
aux prescriptions
s'attacha persuader
il
qu'il tait
actifs et
un
parti considrable
il
les
il
yeux
ses adhrents,
dans ce
lieu
nomms
que
la
ombrage
Al mohades (unitaires).
Il
fortifi,
appela
il
fit
lever,
un
chft-
17
Digitized
L1V. V,
291
CHAPITRE
II.
de victoires par
le
cou-
il
avait,
et d'une vo*
imposait tous par une reprsentation pleine
son esprit savait concevoir des projets hardis,
il
de dignit
il y avait en lui l'nergie ncessaire pour les excuter.
Les Almohades accueillirent son avnement avec acclamation, et il justifia les esprances que leur avaient fait concevoir ses rares qualits* En peu de temps, il leur donna un
empire beaucoup plus vaste que ne l'tait celui des Almo;
et
ravides.
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291
ville lui
celui
de Taza, qui ne
lui
En peu de temps les villes qui avaient jusque-l repouss l'autorit d' Abdelmoumen furent forces de la reconnatre. On raconte que ce hardi conqurant, irrit de la
rsistance qu'une de ces places lui opposait, fit construire
une forte digue pour lever les eaux d'une rivire qui traver,
En
puis
il
Maroc, qui
1146,
il
ne
restait plus
et les
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LIV.
V,
CHAPITRE
tourna du ct de
bites, et se
la
11.
Cyrnaque,
comme
s'il
du dsert,
et,
avait besoin.
De nombreux ennemis
du dsert
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393
La
pninsule le signal de
des Almoravides (1143).
la
chrtiens.
vaisseaux catalans.
Le
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29
LIV. V,
CHAPITRE
11
Si en secouant le joug des Almoravides, les Arabes d'Espagne avaient su rtablir au milieu d'eux l'unit de gouver-
nement
ils
eussent peut-tre
mesure de
tenir tte
Abdelmoumen,
et arrta la
lui
soumit
marche du
roi
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la
298
Arabes de l'Andalousie, qui soutenaient Valence dployrent dans la dfense de cette ville le plus grand courage
et se signalrent la journe d'Al-Gelb, ou des Clameurs;
ils succombrent la fin et Valence tut prise; Murcie subit
le mme sort. Les walis de Dnia, d'Alicante et d'autres
villes s'empressrent alors de faire leur soumission au chef
des Almohades ( 1165-1172).
les
IiCft
Almohades proclament
Ce
fut alors
seulement que
les
conqurants entrrent en
guerre ouverte avec les princes chrtiens jusque-l ils s'taient contents de secourir les places menaces, et d'empcher de nouvelles incursions. Le moment leur parut
arriv de prendre l'offensive ; l'Aragon et la Catalogne
;
spars
la
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UY.
29C
de sa
V,
CHAPITRE
II.
de 1184 1195 contre les chrtiens une guerre d'extermination. Les deux peuples se plaisaient porter l'un chez l'autre la mort et le pillage; l'algehed fut proclame dans les dserts de l'Afrique et dans
religion.
Il
entreprit,
pour
les constructions.
difices
sur
le
Yousef
fit
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un
297
le
de quatre-vingt-six pieds
tres
la lgislation
musulmane.
Nouvelle lutte; bataille de Tolosa; chute de la domination
de Almohude.
Les Arabes d'Espagne devaient au triomphe des Almohades une tranquillit qu'ils n'avaient pas su conqurir
eux-mmes; mais ils n'acceptaient ce joug tranger qu'en
affectant de se sacrifier aux intrts de l'islamisme. Il fallait
donc que les princes Almohades satisfissent leur vanit en
abaissant les rois chrtiens.
Yakoub
avait russi.
Son
Mu-
fils
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29s
les
L1V. V,
CHAPITRE
II.
combattants.
rnes.
de
la
Muhamad, qui
montagne au moment o
occupait les
mais guids par un berger au travers de sentiers inconnus sur des hauteurs presque inaccessibles, ils purent compenser par l'excellence de la position l'infriorit de leur
nombre. Les musulmans ne se dcouragrent point; Muha,
fit
On l'entoura
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299
garve. En 1223, toutes les querelles cessrent; deux princes, dous des plus belles qualits, Jacques 1 er et Ferdi-
nand
111
et entreprirent
et
de
Castille,
les Etats
mu-
Tous
les
et leurs ttes
Almamoun
fu-
Maroc. Les habitants se plaignirent des manations, pestilentielles qu'elles rpandaient. L'odeur de ces ttes, dit
Almamoun, doit tre agrable ceux qui me sont fidles
elle ne peut incommoder que mes ennemis.
Il ne se contenta point des supplices qu'il avait ordonns, il rforma
l'uvre politique du mahadi, dont le nom ne fut plus prononc dans les prires publiques les deux conseils furent
;
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300
LIV.
V,
CHAPITRE
II.
Dj Valence tait passe entre les mains d'un mir puisGiomail-ben-Zeyaz; Yacz et les places voisines taient
soumises un autre mir, Muhamad-ben-Alhamar; TA1garve avait recouvr son indpendance. H ne restait plus en
Espagne aux Almohades, la fin de 1232, que les les Balares; elles leur furent enleves par les chrtiens, qui depuis cinq ans n'taient pas demeurs inactifs le roi de Portugal, en 1227, avait pris la ville d'Elvas, voisine de laGuadiana; le roi de Lon, aprs avoir ruin Badajoz, s'tait
avanc jusqu'au Guadalquivir; enfin Ferdinand 111 avait pntr au cur de l'Andalousie et conquis non loin de Grenade Loja et Aihambra les habitants de cette dernire place,
forcs de fuir devant son arme victorieuse, trouvrent un
refuge Grenade, o ils peuplrent un quartier, qui prit le
nom de leur ancienne cit. De son ct Jacques I er fatigu
des dprdations qu'exeraient les Almohades sur le littoral de Catalogne, les combattit avec succs, envahit les
sant,
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301
CHAPITRE
III.
I*e
a TunI*;
Jfaroc.
Aprs
la dissolution
unissaient
leurs
populations, cessrent pour toujours d'obir au mme gouvernement. Cette sparation n'aurait pas eu de consquence
funeste pour l'islamisme
si
les tribus
du Magreb
avaient
la
les
uns contre
les autres.
La dfaite de Tolosa, en dmontrant l'incapacit de Muhamad-el-Nasir, avait dtermin l'insurrection de l'Andalousie. En Afrique la puissance fonde par Abdelmoumen
,
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302
LIV. V,
CHAPITRE
il
III.
aurait fallu
que
les princes
almohades montrassent plus de dcision et d'adresse. Almamoun, en dtruisant la constitution du Mahadi, porta
l'autorit le coup le plus funeste ses successeurs, dpouills de tout prestige, ne purent empcher que de nouvelles
familles ne leur disputassent avec avantage la suprme
puissance, et ne trouvrent plus dans les tribus le respect
et le dvouement qu'ils devaient en attendre.
Ds l'anne 1242, le wali de Tunis refusa de renouveler
l'hommage auquel il s'tait engag titre de vassal il se fit
reconnatre dans sa capitale comme souverain indpendant,
et assura dans le pays sur des bases solides l'avenir de sa
dynastie, celle des Abou-Hafs, destine plusieurs sicles
d'existence K
Plus l'ouest, les Beni-Zian tablirent, en 1248, leur suprmatie Tlemcen, Alger, et jusqu'aux environs de Fez *.
Enfin dans leMagreb la tribu des Beni-Mrin leva l'tendard de la rvolte et menaa Fez, Taza, Maroc. Les Almohades rsistrent vingt ans cet ennemi intrieur (12501270); tout le courage qu'ils dployrent fut inutile par
suite de leurs divisions intestines, et, en 1270, le Mrinide
Abou-Yousef recevait l'hommage des Arabes Maures ou
Berbres de l'Afrique occidentale 3
Il serait impossible aujourd'hui de dterminer avec exactitude les frontires respectives des Abou-Hafs des BeniZian et des Beni-Mrin on peut affirmer que, dans l'origine,
les premiers s'tendaient jusqu' Bougie inclusivement; que
les seconds dominaient la fois sur Tlemcen et Alger; et
que les autres possdaient tout le pays de Tlemcen l'Atlantique. Ces frontires d'ailleurs subirent de frquents
changements en raison des guerres que ces trois tats se
faisaient sans cesse, et du dplacement de telle ou telle tribu
qui, en migrant sur d'autres territoires, modifiait compl;
kabyie, l. IL
3. Voy. la srie dos mis mrinides dans Casiri,
Dombay, ton. laid.
t. Il, p.
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303
Ommades,
comme
sous
les
du moins
Ze-
noms de
il
ma-
s'orga-
bre.
<
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304
LIV. V,
CHAPITRE
III.
mme
assez puissants
mamelouks de
Les Arabes d'Afrique menaces par les rois de France, iT Espagne et de Portugal, s'adressent aux Turcs Ottomans;
Ktats barbaresques.
Les Arabes semblent avoir achev leur mission ils ne
songent plus faire triompher la cause de l'islamisme; s'ils
tendent la main leurs frres d'Espagne, c'est plutt pour
recueillir leurs tribus disperses que pour chercher relever leur courage et les entraner de nouveaux combats
ils reprennent peu peu l'existence uniforme du dsert et
recherchent l'obscurit. Dj, en 1270, l'poque de la
dernire croisade de saint Louis, ils ne montrent point le
courage qu'ils avaient dploy en d'autres circonstances au
lieu de profiter habilement des maladies et des souffrances
que les Francs supportent sous les murailles de Tunis pour
les exterminer, au lieu d'attaquer l'arme des Francs que la
mort du roi chrtien avait dmoralise ils signent avec
Charles d'Anjou, roi des Deux-Siciles, une convention dsavantageuse par laquelle ils s'engagent , sans rciprocit,
recevoir les marchandises italiennes et franaises exemptes
de droits , et permettent la libre pratique du catholicisme
dans leur propre pays.
Plus tard, les Espagnols et les Portugais conquirent par
la force des armes les villes qui dominent le dtroit de Gibraltar du ct de l'Afrique, et dirigrent vers ce continent
autant de troupes que les Africains avaient pu jadis en envoyer en Espagne quand ils taient matres d'Algziras et de
Tarifa. Les Portugais avaient les premiers tent l'entreprise.
Une fois en possession de l'Alentejo et de l'AIgarve, resserrs par la Castille, ils songrent de bonne heure reporter
sur d'autres contres cet esprit aventureux qui leur fit
demander l'immensit des mers les richesses et la puissance que la terre leur refusait. Ds le commencement du
;
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XV
30r.
vrai
sicle(t4l5),
,
interceptrent
continents
les
les princes
commandrent
le dtroit, et
communications entre
les
deux
coups.
A la bataille de Rio
Salado (1340), un
roi
song prendre
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306
LIV. V,
CHAPITRE
III.
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307
comme antipathique
toute
Les Turcs ne possdrent pas seulement la rgence d'Alger Tunis et Tripoli reconnurent leur souverainet, et ce
fut encore Barberousse qui les y introduisit. Appel par
Soliman commander, comme capitan-pacha la flotte ottomane, le frre d'Horoudj crut devoir rpondre cette distinction par d'clatants services. Il avait accueilli Alger un
prince de la famille des Abou-Hafs , qui avait t renvers
du trne; il se prsenta devant Tunis , sous prtexte de rtablir le roi lgitime, mais en ralit pour y fonder la domination ottomane. Soliman, instruit de ses desseins, ne
craignit point de se rendre complice d'une ruse indigne en
donnant publiquement l'investiture au protg de Barberousse, qu'on fit secrtement disparatre, et, ds que Barberousse se fut empar du fort de la Goulette et de la ville
elle-mme, il parla en matre; les habitants se soulevrent,
furent vaincus et se soumirent aux Ottomans 1
;
Cependant
les
la
nommaient
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LIV. V,
CHAPITRE
III.
de trouver en Barbarie des dbouchs pour les marchandises et les esclaves dont ils s'emparaient, ne pouvaient manquer de donner plus d'extension leurs courses maritimes,
et de faire de nouveau trembler les ctes d'Espagne et
d'Italie. Aussi Charles-Quint, roi d'Espagne et des DeuxSiciles, et empereur d'Allemagne, rsolut d'arrter les progrs des Ottomans. Prenant parti pour les Abou-Hafs il
fit en 1535 les prparatifs d'une expdition contre Tunis.
Des troupes appeles des Pays-Bas de Naples et de Sicile
arrivrent en toute hte Cagliari o tait indiqu le rendez-vous gnral il se mit lui-mme leur tte, et, aprs
une courte navigation , dbarqua non loin des ruines de
Carthage. Barberousse avait approvisionn le fort de la Goulette mais il n'avait pu attirer sa cause les tribus arabes,
indiffrentes au rsultat de la lutte engage. La Goulette,
bravement dfendue par le rengat juif Sinn, fut emporte
par les Allemands les Espagnols et les Italiens, anims de
la plus vive ardeur. Tunis elle-mme, aprs une droute
que Barberousse essuya sous ses murs, fut force par dix
,
rompu
leurs chanes,
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lui
309
imprimant un nouvel
commerce de
rane.
En
Italie,
en
Sicile,
Cette malheureuse entreprise rendit aux Turcs leur prpondrance. Quand les vnements le permirent, ils envoyrent une flotte contre les chevaliers de Saint-Jean
matres de Tripoli, qui fut reprise en 1551 le gouvernement
en fut confi au clbre Dragut, qui, dix ans plus tard(1560),
remporta, de concert avec Piali-pacha, une nouvelle vic;
toire navale.
Aprs
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310
LIV.
tres (1688-1689).
sort
Y,
CHAPITRE
III
le
mme
en 1728.
IjC
Ie chcrlf.
Quant au Maroc,
resta
toujours indpendant de
la
puissance ottomane.
cd, dans
il
Oatazes 1
1.
p. 57.
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311
dure ncessit de vaincre ou de mourir. En ce mole courage et l'hrosme ne l'abandonnrent point; ils ne servirent qu' illustrer sa dfaite et ses
derniers moments. Les deux comptiteurs moururent galement dans cette mme journe, l'un en se noyant dans la
rivire de Mucazen, l'autre des suites d'une fivre violente
qu'il avait surmonte par un suprme effort pour faire les
prparatifs de l'action et laquelle il succomba au milieu
de la lutte. Instruits par cette terrible preuve les Portugais ne renouvelrent pas leurs tentatives contre l'Afrique,
et les cbrifs n'eurent plus rprimer que les dissensions
intrieures qui agitrent souvent leurs tats.
Telle tait, au xvir sicle, la situation des Arabes d'Afrique.
Ils avaient conserv dans le Maroc une sorte de prpondrance. Dans les rgences d'Alger, de Tunis et de Tripoli une poigne de Turcs, matres des villes de la cte,
leur imposaient la plus dure loi. Les tribus, armes les unes
contre les autres par la politique astucieuse de leurs oppresseurs, effrayes par des excutions rapides et sanglantes, payaient l'impt sans oser murmurer et ne songeaient
pas mme secouer le joug qui pesait sur elles; un bien
petit nombre taient encore indpendantes sous l'admidans
la
ment suprme
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CHAPITRE IV
Nous reprenons maintenant l'histoire des Arabes d'Espagne qui avaient port l'empire des lmohades le premier et le plus terrible coup. La population, en se soulevant de toutes parts contre les garnisons africaines, avait
secou,
il
est vrai,
ennemi
qu'elle et combattre.
n'tait point
l le seul
Il
lui fallait
point ainsi,
comme on
,
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fiefs le
ceux qui prfraient y demeuprotgs dans leur culte et leurs proprits, taient
assujettis aux mmes impts que les autres sujets du roi d'Aesclaves et leurs richesses
rer,
ragon (1238).
Matre de Valence, Jacques s'occupait de soumettre sa
domination Villena, Dnia, Xativa, pour se porter ensuite
sur le royaume de Murcie; il fut devanc par le roi de
Castille (1241), qui, se plaant entre les Aragonais et les
musulmans, lui enleva dsormais tout espoir d'agrandissement. Le royaume de Murcie n'tait pas aussi puissant que
d'Alicelui de Valence. Divis entre les walis de Murcie
cante, d'Orihuela, de Chinchilla, d'Alhama, il n'opposa
aucune rsistance Ferdinand 111. Ces divers chefs, jaloux
de leur autorit, ennemis les uns des autres, s'empressrent
de se soumettre, ne songeant qu' obtenir les conditions
les plus avantageuses. Le seul wali de Lorca qui commandait Mula et Carthagne, maintint ses prtentions les
armes la main deux ans aprs (1243), les villes qu'il
possdait furent emportes d'assaut, et le royaume de
Murcie fut runi tout entier la couronne de Castille.
Cette couronne avait fait depuis 1232 une acquisition
bien plus importante. De la Guadiana, sur les bords de
laquelle un gnral castillan, Alvar Perez, avait, en 1233,
montr dans un combat acharn une bravoure hroque
elle avait d'abord
et une grandeur d'me admirable
,
18
314
L1V. V,
CHAPITRE
IV.
que pressaient d'un ct Mohammed-Alhamar, et de l'autre, le roi de l'Algarve, entour d'une troupe nombreuse
d'Almohades, avait assez d'nergie pour lutter contre Ferdinand III; mais il manquait totalement des ressources
ncessaires; il ne put l'empcher de prendre Ubeda, Andujar
ni
mme
esprait-il
11
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le laisser
un secours de cavaliers
en cas de guerre, et se rendrait en personne aux assembles
ou corts de Castille. Le roi chrtien se rservait d'agir contre
les Arabes de l'Algarve et du Guadalquivir, toujours diviss
en petits tats. Sville, l'ancienne capitale des Almoravides et des Almohades, dont la prise empchait jamais la
runion des musulmans de l'Algarve et ceux de la Sierra
Nevada, fut tout coup investie et elle voyait dans le camp
ennemi Mohammed-Alhamar et ses cinq cents cavaliers. Elle
rsista longtemps, recevant par le Guadalquivir des secours
de toute espce, communiquant librement par un pont de
bateaux jet sur le fleuve avec la petite ville de Triana, que
les musulmans de l'Algarve avaient soin de tenir bien
approvisionne. Sville pouvait braver Ferdinand III. Ce
prince fit quiper dans la Biscaye et dans les ports de la
Galice une petite flotte, qui s'empara de l'embouchure du
Guadalquivir et de lourds vaisseaux lancs voiles dployes, contre le pont de bateaux, le rompirent par le milieu. Les habitants, menacs de la famine, demandrent
capituler. Ils obtinrent des conditions aussi favorables que
les Arabes de Valence, et mme un dlai plus long pour
fournirait
La prise de
Sville entrana
rapidement
que
dis
les
la
soumission de
du Guadalquivir. Tan-
de
la
mer
entre
Guadalquivir et la Guadiana, o les musulmans possdaient encore quelques villes fortes et florissantes 1
le
Conde,
1618.
1811.
p.
la
etc.,
J.
etc.,
t.
Il,
246 et suiv.
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L1Y. V,
31 (i
CHAPITRE
mrite et
IV.
Mohammed- Alhamar
aux Arabes
dont
le clbre
Almanzor; il sut crer, avec une persvrance merveilleuse, un tat puissant capable d'opposer aux chrtiens une
barrire formidable. Il dtruisit dans les walis, que lui-
mme
choisissait
d'indpendance
fit
enfin
si
comprendre
par la sagesse
de son administration. Grenade, devenue sa capitale, offrit
un nouveau centre aux musulmans disperss, et la prosprit du pays seconda merveilleusement les desseins de ce
prince si remarquable. Les bienfaits de son gouvernement
attirrent dans ses tats ceux qui ne voulaient point subir
la domination des Espagnols. Les migrs de Cordoue de
Sville avaient trouv auprs de lui une hospitalit gnreuse leur nombre s'accrut encore lorsque le roi Jacques
entreprit, en 1249, de chasser des plaines de Valence toute
la population musulmane.
On conoit facilement quelle force immense apportrent
au royaume de Grenade ces milliers d'habitants si actifs et
ils lui rendirent les lments de richesses
si industrieux
que les Arabes avaient rpandus sur la surface entire de
la pninsule; l'islamisme se relevant tout coup brilla d'un
clat inattendu aux yeux de l'Espagne tonne, et se maintint encore au milieu des chrtiens pendant plus de deux
la plus troite et les rallia tous sa politique
sicles (1238-1492).
souvent convi par le souverain des ftes solende grands banquets, et ce luxe n'tait point le
rsultat de l'oppression; l'aisance tait rpandue dans toutes
les classes par suite de l'habile direction imprime aux travaux de l'agriculture et de l'industrie. La Veja, cette plaine
admirablement fertile au milieu de laquelle Grenade est situe, produisait alors le triple de ce qu'elle rapporte aujourd'hui, et nourrissait une population considrable. La fabritait
nelles et
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tard Louis
XIV
encourager
l'esprit
cultivs avec le
mme
l'architecture
Les
noms de l'Alhambra
l'ide la plus
haute de
et
la
du Gnralif
rveillent l'esprit
richesse et de l'lgance.
Dans
'.
les nouvelles
i.
L'Alhambra
et
les
tait la fois
un palais
et
la partie
rois maures.
Le
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LIVRE V, CHAPITRE
318
IV.
la plus intressante de la littrature des Arabes d'Espagne, sont encore recherches et trouvent aujourd'hui,
parmi nous, malgr leur affectation, des admirateurs pas-
sionns.
la part
ils les
tournrent
les sol-
vizir
ou commissaire;
rues
le
de
la
profession formrent des communauts, et toutes les conditions taient galement protges. Plusieurs princes, suivant les prescriptions rigoureuses du Coran interdirent
,
rement puni;
spciale;
ils
que dans
ne pratiqut
et prcis, afin
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hommes, et
du Ramadhan, au lieu
Les ftes
lies
comme
musulmans.
royaume de Grenade mrite une
place honorable dans l'histoire; malheureusement, la loi de
sevelis
On
les autres
Mohammed H
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320
L1V. V,
CHAPITRE
IV
Alhamar. Cet Ismal rgna douze ans (1313-1325), et fut successivement remplac par ses deux fils, Mohammed IV (13251333), et Yousef I" (1333- 1354). Ce dernier fut l'auteur principal des diverses rformes que nous avons signales, et, sans
contredit, le plus remarquable des princes grenadins, malgr
la grande dfaite du Rio Salado, que les chrtiens lui firent
prouver. A la mort d'Yousef, Mohammed V Guadix, son
fils, proclam roi, fut exclu du trne par son frre Ismal
et un de ses parents loigns Abou-Said. Il y remonta en
1363 et s'y maintint jusqu'en 1390. Le trne fut ensuite
occup par Yousef II (1390-1 396) et Mohammed VI, qui condamna son frre an, Yousef, une prison perptuelle, et,
se sentant prs de mourir , donna l'ordre de le tuer immdiatement; le prince ainsi condamn jouait aux checs
quand l'excuteur se prsenta devant lui; il demanda et
obtint de terminer sa partie avant qu'elle ft acheve , des
seigneurs de la cour vinrent lui annoncer la mort de Mohammed VI et son propre avnement. Yousef III (1409)
conserva la couronne jusqu'en 1423. Alors commencrent
ces dissensions civiles qui devaient, la fin du sicle, entraner la chute dfinitive de Grenade et auxquelles se trouvent mles les puissantes familles des Zegris, des Abencerrages, des Vanegas
etc.
Un prince, Mohammed VII, surnomm El-Mayzain ou le
Gaucher, aprs cinq ans de rgne (1423-1428), se rendit
odieux ses sujets. On proclama sa place un de ses parents,
Mohammed-el-Zaghir ou le Petit, que les Grenadins dposrent un an aprs pour revenir leur ancien matre. Plus
,
tard
proclama
recouvra l'autorit
la Castille
Mohammed
la mme anne. En 1445, deux nouveaux compMohammed IX Osmin et Ismal 111, s'unirent pour
suprme
titeurs,
le trne.
mort, son
I.
de
fils,
Muley-Hacen (1465).
Hila, Madrid,
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Un
donn un
sicle auparavant.
le
Nous reprenons maintenant notre rcit depuis la conqute de Murcie et de Sville par Ferdinand 111 , les Castillans taient devenus les seuls ennemis que les rois de
Grenade eussent redouter; aussi cherchaient-ils conserver la paix avec leurs voisins en rpandant leurs libralits
parmi les ministres et les principaux courtisans ou bien en
se conciliant les esprits par des procds chevaleresques.
Les seigneurs de la Castille taient parfaitement accueillis
la cour de Grenade; s'ils avaient des diffrends, le prince
intervenait comme arbitrent s'il ne pouvait mettre les parties d'accord, il fournissait aux deux champions les moyens
de faire briller leur valeur dans un combat singulier.
Mais l'opposition de race et de religion devait rendre tout
rapprochement inutile. Les deux peuples restaient toujours
ennemis, et si, pendant les deux sicles d'existence du
royaume de Grenade les Castillans ne cherchrent pas
accomplir les projets de Ferdinand 111 c'est qu'ils furent
eux-mmes en proie des discordes perptuelles. Le fils de
Ferdinand 111, Alphonse X, qui, plus que personne, contribua rpandre en Europe les travaux scientifiques des
Arabes et se rendit clbre par la publication des Tables
Alphonsines aprs avoir pass la premire partie de sa vie
briguer la dignit d'empereur d'Allemagne, employa la
seconde lutter contre son second fils, Sanche le Brave,
que les tats dclarrent roi de Castille, mme de son vivant. Les enfants de La Cerda, hritiers lgitimes du trne,
;
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LIV. V,
3S9
CHAPITRE
IV
de Saint-Louis par Blanche leur mre soutinrent leurs droits avec l'appui de la France et de l' Aragon,
et ces guerres de succession taient peine termines que
la tyrannie de Pierre le Cruel (1354-1370) faisait surgir le
parti de Translamarre, et livrait l'Espagne aux bandes de du
Guesclin et du prince Noir. Enfin, au xv e sicle, la longue
minorit de Jean II et la faiblesse de Henri IV l'Impuissant
condamnrent la Castille ne rien entreprendre au dehors.
Si les Grenadins avaient su profiter des troubles de la
Castille, ils auraient pu relever en Espagne l'tendard du
prophte ; mais l'esprit de conqute les avait tout fait
abandonns. La guerre, durant ce long intervalle de temps,
se rduisit l'attaque de quelques places situes aux deux
d'un
extrmits des montagnes qui protgent Grenade
ct, Gibraltar, Algeziras, Tarifa; de l'autre, Huesca, Baeza,
Guadix, Almeria. Il y eut cependant un dernier effort tent
la fin du xnr5 sicle par les Arabes unis aux Alrinides d'Afrique. En 1275, Mohammed II livra au prince Abou-Yousef
les deux villes de Tarifa et d'Algeziras, et tous deux envahirent l'Algarve. Sanche le Brave, quoique la flotte de Castille et t dtruite prs d'Algeziras par les musulmans, ne
se laissa pas intimider, et couvrit avec succs l'intrieur du
pays (1280). Plus tard, lorsque les tats lui eurent dcern
la couronne pour prix de sa vaillance, Alphonse X (1283)
implora son tour le secours du prince mrinide contre
un fils rebelle. Si le roi de Grenade avait accueilli sa demande comme Abou-Yousef, les Arabes se seraient trouvs
dans la position la plus favorable pour pntrer au cur de
la Castille; Mohammed II prfra, en s'alliant Sanche,
s'assurer l'amiti d'un guerrier puissant. La fortune se dclara contre le roi de Maroc sa flotte fut brle des deux
villes qu'il possdait, l'une, Tarifa, fut emporte d'assaut
par les Castillans l'autre, Algeziras, reut une garnison de
et petits-fils
Mohammed
Des
xiv e sicle.
et
(1296).
En
premire moiti du
les loigner,
il
fallut
la
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Arabes, mirent
contre Grenade
fin
mme
la
guerre
ils
fit
Un
tel
Ils
conu-
ges,
de
si
lui prter
secours,
appuy
ils
lui
le roi
Mohammed V
loin
tandis
que
sa flotte repoussait
du
deux souverains attaqurent Tarifa. Ils avaient de l'artillerie leur disposition. Nanmoins le sige trana en longueur
les armes castillane et portugaise cherchrent dgager
la place. Une grande bataille se livra sur les bords du Rio
Salado, et ce fut une seconde journe de Tolosa. Abulflacen, vaincu, laissa aux Grenadins tout ce qu'il possdait
en Espagne et alla cacher Fez sa dfaite et sa honte (1340).
;
Sa
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LIV. Y, CHAlM'i
KK
IV.
deux
continents.
lutte
suprme
et invitable.
sur le trne (1465), les Grenadins n'taient pas en tat de rsister aux Castillans. Le
nouveau roi, malgr son courage, ses vertus, son patrio-
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intrts
que
la
Muley-Hacen,
en faveur de son oncle, El-Zagal. AbouAbdallah, qui tait tomb dans le mpris de ses compa19
t forc d'abdiquer
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L1VKE
326
CHAPITRE
V,
IV
aussitt le
Arm de ce prtexte, il assigea et prit Malaga, puis dirigea ses troupes contre Almria,
Baza et Vera.
El-Zagal
aprs avoir essay de soutenir la lutte resta
bientt convaincu qu'Allah, dans sa toute-puissance, avait
prononc l'arrt de Grenade, et fit proposer une capitulation gnrale aux Espagnols
Ferdinand se garda bien
de refuser ces ouvertures, qui lui permettaient de suivre
sans obstacles l'excution de ses autres desseins
il
de
montra gnreux. Le roi musulman livrait ses tats,
Almria Guadix t plusieurs autres cits et recevait en
change de vastes domaines en toute proprit. Quant aux
habitants ils devaient tre admis au rang de sujets de la
couronne de Castille conserver leur libert , leurs biens
l'exercice de leur religion et payer l'impt exig auparavant par leur souverain (1490).
Cette convention eut une grande influence sur la destine
du royaume de Grenade; la plupart des Arabes qui redoutaient les dures lois de la guerre, et avaient jur de se
dfendre jusqu' la dernire extrmit virent dans la conduite de Ferdinand le prsage d'une paix durable, et, prexistence paisible au tumulte des combats,
frant
se soumirent aux chrtiens. Les musulmans fidles crirent la trahison et coururent aux armes ils forcrent
El-Zgal se retirer en Afrique, fortifirent Grenade, et rsolurent de s'ensevelir sous ses ruines. Le 9 mai 1491 Ferdinand se prsentait dvant les murs de cette ville la tte
de quatre-vingt mille hommes ; Abdallah laissa des gnraux habiles le ioift d'organiser la dfense ; tous les habitants, femmes, etifonts, vieillards* prirent leur part des
fortes qu'il avait conserves.
um
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LiOOQle
et d'ardeur, mais
pour montrer
sa ferme rsolution de
conqute
fit
ne point se
construire
une
ville
prit
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LIVRE V, CHAPITRE
328
IV.
dinand put, sans tre inquit , se saisir des positions importantes des montagnes et du royaume de Grenade. Les
vaincus semblrent rester indiffrents aux clauses mmes de
la capitulation qui leur laissaient leur libert, leurs biens,
leurs
Ferdinand n'avait point l'intention d'excuter consciencieusement les articles de la capitulation ; il possdait Grenade , c'tait l le but de son ambition. Quant aux musulmans, il s'inquitait peu de leur sort; habitu, en
politique, sacrifier tout ses intrts, il reconnut bientt
qu'une population riche, nombreuse, et conservant toujours un esprit d'indpendance, serait un embarras srieux
pour son gouvernement il rsolut de fondre les Arabes
malgr eux avec le reste de la nation, en leur faisant abjurer
graduellement et leur culte et leurs murs. Annoncer ou;
l.
mo,
du cardinal Ximens ; Mignot, Histoire des rois catholiques FerHistoria del rbellion y casligo de los MorisIsabelle, Paris, 1766.
par Carjaval, Madrid, 1797.
Robles, Vie
dinand
et
etc.,
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LIVRE V, CHAPITRE
IV.
poursuivait le glaive d'une main et la croix de l'autre, jusque dans les montagnes, les malheureux Arabes qui refusaient de se convertir.
Enfin, en 1568, l'archevque de Grenade, jaloux d'attacher son nom une mesure encore plus vexatoire obtint
de Philippe II un dcret qui interdisait aux infidles
l'usage frquept des bains, les danses mauresques, l'emploi
de la langue arabe, et qui dfendait aux femmes de sortir
,
en effet ils s'armrent, essayrent de surprendre Grenade et nourent des relations avec les Africains ; suivis
de prs par le marquis de Mondejar, ils ne purent s'tablir sur aucun point important, et se rfugirent daps les
montagnes, sous la conduite de Mohammed-ben-Ompnah
qui prtendait descendre des anciens khalifes de Cordoue.
La lutte se soutint pendant plusieurs annes; enfin la division se mit dans le camp des rebelles
Mohammed prit
assassin. Muley-Abdallah, qui lui succda, ne fut pas plus
heureqx; don Juan d'Autriche (1570), par ses ngociations
habiles, lui enleva la plus grande partie de ses soldats. Les
uns se soumirent; les autres furent transports en Afrique.
Muley fut rduit traiter lui-mme avec le vainqueur. On
dispersa les montagnards des Alpuxarras dans les provinces des Asturies, de la Galice et de (a Castille, et on les
plaa sous une troite surveillance.
Un dernier coup leur fut port en 1609; malgr les protestations de quelques seigneurs gnreux, les Arabes de
Valence et de Murcie furent jets ple-mle, par ordre du
Conseil de Philippe III, sur des vaisseaux qui les transportrent sur les rivages de l'Afrique. Un grand nombre passa
les Pyrnes et Henri IV les accueillit avec bienveillance
ce grand roi offrit aux uns un asile et des terres, aux autres
les moyens de s'embarquer dans les ports de la Guienne et
du Languedoc.
lieu
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LIVRE
VI.
CHAPITRE PREMIER.
L'ECOLE DE BAGDAD CONTINUE L'COLE D'ALEXANDRIE. PROGRS DES SCIENCES EXACTES.
INTRODUCTION.
introduction.
de
la
civilisation
ils
les seuls
reprsentants
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COLE DE BAGDAD
SCIENCES MATHMATIQUES.
333
tendue sur l'Europe, branle par les invasions des peuils remontent aux sources ternelles de la
ples du nord
philosophie grecque , et, loin de se borner prserver de
;
toute
atteinte le trsor
ils
nature.
les
rent d'ides
nombre
d'crits
de
de tous
l'Orient et
la
langue arabe
les tats
la
langue savante de
musulmans.
naisse.
ftVCW
C'est au khalife Abou-Giafar-Almanzor qu'est due la premire impulsion donne l'tude des sciences exactes. Au
milieu des traditions incompltes ou confuses qu'on a
runies sur l'histoire des anciens Arabes, on distingue
LIVRE
331
VI,
CHAPITRE
du
mouvements
clestes.
Les
noms
il
avec
les
singers.
I. Pococke, Spcimen hi*t. Arabum, 1650, p. 33 ; S. de Sacy, mmoire sur divers
l'histoire des Arabes avant Mahomet, dans le t.
des Mmoires
de l'Acadmie des inscriptions et belles-lettres, p. 484 et suiv.
vnements de
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COLE DE BAGDAD
SCIENCES MATHMATIQUES.
333
compte de leurs
eux-mmes,
dispositions naturelles
pour
il
faut tenir
les jouissances
de
qu'ils entrassent
Mecque
la
en relations d'amiti avec des mdecins qui s'taient forms par les leons des Grecs et dans |e clbre
tablissement qu'avaient fond les nestoriens dessp, en
Msopotamie.
Ce fut dans l'cole d'Jdesse, qui semble avoir servi (|p
modle aux coles des bndictins du mont Cassiq et de
Salerne, que prit naissance l'tude scientifique des supstances mdicinales empruntes aux minraux et aux plantes. Lorsque cet institut fut dtruit, sous 2non l'Isaurien
,
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LIVRE
336
VI,
CHAPITRE
I.
(J.
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COLE DE BAGDAD
SCIENCES MATHMATIQUES.
337
monuments de
du moyen ge.
lmamoun, le septime khalife de
l'astronomie
pour
efforts constants
le
nom
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LIVRE
338
le
VI,
CHAPITRE
I.
Damas
et
Bagdad 1
Send-ben-Ali
delmalek Almerouroudi. C'est ces deux astronomes, aset d'Ali ben-AIbahtari, que l'on doit
mesure d'un degr du mridien. Aprs s'tre rendus
dans la plaine de Sennaar, ils marchrent vers le suc], puis
vers le nord, jusqu' ce que la hauteur du ple et vari de
soixante minutes, et trouvrent pour la valeur du degr
terrestre, les uns cinquante-sept milles, les autres cinquante-six milles et un quart, chaque mille contenant
quatre mille coudes noires; cette mesure offre la mme
incertitude que celle d'ratosthne relativement la longueur du module dont on fit usage. Laplace adopte le chiffre
de deux cent mille cinq cents coudes noires. Ce nombre
doit tre port soit deux cent vingt- cinq mille, soit
deux cent vingt-huit mille. Montuela, en prenant pour
rsultat cinquante-six milles et cinquante-six milles deux
tiers, discute d'une manire fort judicieuse quelle confiance on doit accorder cette valuation. Send-ben-Ali
et Khaled firent leur observation, au rapport de Rlasoudi
entre Racca et Tadmor, tandis que M. Caussin a nomm,
sists d'Ali-ben-Isa
aussi la
Wamia,
d'aprs Ebn-Jounis,
Tadmor
Apame. M. Caussin
et
que
la ville dont il
mridien de Tadmor et un degr de
distance au nord ou au sud, ef qu'Apame de Syrie se
trouve deux degrs l'ouest de Tadmor. Il raisonne d'aprs l'orthographe du mot au lieu de consulter la position
gographique du lieu. Le nom est d'ailleurs crit de telle
sorte qu'on peut lire Waset, ville voisine de Racca, qui sa-
tisfait
sur
le
la
mme
mouvements des
plantes, aprs
p.
'
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330
avoir vrifi
les
et Al-Abbas-ben-Sad-al-.Tauheri, contribuait
gnales.
rendirent la science un
ne faut pas croire cependant qu'ils introduisirent les premiers chez les Arabes cette mthode positive qui soumet tout aux lois de l'exprience. Avant eux,
Si les auteurs
immense
de
service,
la table vrifie
il
comme
trait
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LIVRE
340
VI,
CHAPITRE
I.
mtique,
la
de
faits
tribution au
moyen
ge.
appele Zidj-abou-
frquemment sur
exactes.
sanes.
Ahmed,
adonn
le
la
ben-Musa,
c'est l'auteur
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341
astronomie.
Ce qui caractrise surtout l'cole de Bagdad son dbut,
c'est l'esprit vritablement scientifique qui prside ses
travaux; marcher du connu l'inconnu, se rendre un
compte exact des phnomnes pour remonter ensuite des
effets aux causes , n'accepter que ce qui a t dmontr par
l'exprience, tels sont les principes enseigns par les matres.
Les Arabes, au
ix e sicle, taient
en possession de cette
progrs de la science. Cet habile mathmaticien qui paappliqu le premier l'algbre la gomtrie, traduisit de nouveau l'Almageste, fit ressortir avec soin les
le
rat avoir
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LIVRE
VI,
CHAPITRE
I.
corrections que les auteurs de la Table vrifie avaient apportes aux dterminations de Ptolme, et y ajouta luimme de trs-bonnes remarques. S'il admit la doctrine au jourd'hui abandonne de la trpidation, des fixes, i\ ne faut
pas oublier que c'tait une ide grecque. Aussi doit-on repousser le jugement trop absolu de Delambre sur un savant
qui fut rellement un des promoteurs les plus actifs de l'astronomie.
L'intervalle qui spare les fils de Musa-ben-Schakir d'Albatgni se trouve aussi rempli par les observations d'Aboulbbas-Fadhl-ben-Hatem-al-Nairizi et par celles de Mohammed-ben-Isa-Abou-Abdallah, surnomm le Mahani.
Al-Nairizi s'appliqua surtout rectifier les erreurs quj
s'taient glisses dans les crits des astronomes d'Almamoun,
et qui avaient t reproduites jusqu' lui sans examen nouveau; observateur zl, excellent gomtre, il composa un
commentaire sur l'Almageste et laissa des tables qui taient
encore un sicle plus tard consultes avec fruit; Ebn-Jounis,
qui le cite trs- frquemment, lui reproche et l quelques inexactitudes, mais il se plat, en toute occasion,
rendre justice son mrite
La Bibliothque des philosophes , d'Al?ouzni nous fait
plus particulirement connatre le Mahani comme mathmaticien , mais la grande table hakmite nous le montre
marchant sur les traces des auteurs de la Table vrifie, et
dterminant avec une extrme prcision tous les phnomnes clestes survenus de son temps, clipses de soleil et de
lune , conjonctions de plantes, etc., de 854 868. Ces indications parses, dont on peut apprcier l'importance pour
l'valuation des moyens mouvements , nous font regretter
plus vivement que jamais la perte ou l'absence des ouvrages
,
p. 19, et
la srie
des auteurs
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SCIENCES MATHMATIQUES.
l'histoire
343
des sciences.
On s'est accoutum considrer Albatgni, qui suit presque immdiatement leMahani, comme le reprsentant de
e
l'cole arabe au ix sicle, parce que son trait d'astronomie
nous est seul connu et l'on a mis sous son nom plusieurs
dcouvertes dont l'honneur revient de droit ses devan,
ciers.
Albatgni
tions d'clipss
disait Bailly,
du
soleil et
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LIVRE
344
VI,
CHAPITRE
I.
n'a
que
qu'un
titre fort
comme Ptolme,
il
donner encore et
sera enfin permis
,
de rendre chacun
les
mmes
1645
Djafar-ben-hmed-ben-Abdallah-ben-Habasch, Costa-benLuka, l'mule d'Alkendi Mohammed-ben-Alhosain-ben-Hamid-ben-Aladami, qui parat avoir fait usage des tables in;
1. Albatgni a t traduit en latin nar Plato Tiburtinus; deux ditions ont t publies de son livre de Scientia stellarum. toutes deux trs fautives. Nous avons
apprci Albatgni dans le t. I de nos Matriaux dj cits ; voy. aussi Boncompagni, Dlie versioni fatte da Platone Tiburtino,etc. Roma, 18SI
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SCIENCES MATHEMATIQUES.
345
Aboul-Hassan-Ali-ben-Amadjour remarqua aussi que les limites de la plus grande latitude de la lune n'taient pas constamment les mmes, comme le supposaient Ptolme et
Albatgni; il faut encore, sur ce point, rformer le jugement
que M. Biot a port sur les Arabes dans le Journal des Savanta (1843, p. 610). Si les Benou-Amadjour ne poussrent
point leurs investigations jusqu' la dcouverte d'une troisime ingalit ils avaient du moins fray la route leurs
,
successeurs
il
tait
\.
le khalifat
l'cruvrc
rAlniamoun.
d'Almamoun
(833)
1.
T.a
d'Oloug-Beg, p. 33.
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LIVRE
316
CHAPITRE
VI,
l'meute grondait aux portes de leur palais, et le dmembrement de l'empire musulman s'avanait grands pas. De
toutes parts, on l'a vu plus haut, s'taient leves des dyl'Espagne tait depuis longtemps
nasties indpendantes
;
perdue pour
les Mequinez
les
bites,
Damas
Schiraz
Samarcande
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347
auraient
fini
des savants en s'initiant leurs travaux en les encourageant par leurs bienfaits.
Aux Benou-Amadjour avait succd le shrif Aboul-Cassem - Ali-ben- Alhonain-ben -Mohammed -ben-Issa surhotum Ebn-al-Aalam qui fit de nombreuses observations
et rdigea une table astronomique dont nous n'avons malheureusement que le titre; mais si nous apprcions Ebn-alAalam d'aprs le sentiment des Arabes eux-mmes , c'tait
un homme trs-habile, et qui devait soutenir avec honneur
l'uvre de ses devanciers il dtermina d'une manire trsexacte la prcession des quinoxes, et les instruments dont
,
il
faisait
main.
Vers
mme
Uranographie.
tout
,
On
fait original
et
Hyde
dePtolme,
qu'il avait
de
les rduire
au
conserv toutes
pour
1
er
les latitudes, et
octobre 964
on ne peut douter
il
aimait
s'il
Djafar,
fils
un
trait
sur les
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LIVRE
348
comtes
VI,
CHAPITRE
I.
Hamdani
originaire de l'Ymen
s'illustrait
Au-dessus de cette pliade de savants, dont nous possdons peine quelques fragments brillent les astronomes Alkuhi et Aboul-wfa , qui fleurirent sous les rgnes
d'Adhad-Eddaulah et de Scharf-Eddaulah non-seulement
les rcits des biographes , mais encore les traits qui nous
ont t conservs du dernier de ces auteurs, nous apprennent qu'ils firent un trs-grand nombre d'observations, et
qu'ils les comparrent attentivement celles de leurs prdcesseurs, compltant sur plusieurs points importants les
thories de l'cole d'Alexandrie.
Alkuhi - Vaidjan - ben-Vastem-Abou-Sahl , astronome et
gomtre, fut spcialement charg de dterminer de nouveau les mouvements des sept plantes et de discuter les
hypothses grecques. Ses ouvrages admirs de ses compatriotes, renfermaient sans doute de curieuses dcouvertes;
il ne nous a t transmis
de cet astronome que deux observations rapportes par Alzouzni
celles d'un solstice
d't et d'un quinoxe d'automne , de l'an 378 de l'hgire.
On ne sait gure quel degr de confiance accorder des
observations perdues pour ainsi dire dans un dictionnaire
biographique il est seulement un fait digne de remarque :
c'est qu' l'exemple d'Almamoun
Scharf-Eddaulah voulait que tous les astronomes contribuassent par leurs travaux au succs de l'uvre commune; Alkuhi tait sans
cesse entour des savants les plus estims de son temps :
Abou-Bekre-ben-Saber, Aboul-Hossein-Alkhuzi, Abou-IsaacIbrahim-ben-Helal , Abou-Saad-ai-Fadhl-ben-Polos-Alschi,
Aboul-wefa-Mohammed-ben-Mohammed-al-Haseb
Aboul-Hamed-ben-Mohammed-al-Sagani Aboul-HassanMohammed-al-Samari, Aboul-Hassan-al-Magrebi, etc. *.
razi,
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SCIENCES MATHEMATIQUES.
349
extraordinaire, c'est le sextant d'Abou-Mohammed-al-Chogandi, dont on s'tait servi en 992, et qui avait quarante
nomes qui
l'avaient prcd.
rahman-Soufl dans le Supplment au dictionnaire de la conversation, notre Mmoire sur les instruments, astronomiques des Arabes, p. in t et Assemani , Globns clestis Cuf. Arab. 1790.
}
20
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LIVRE
350
VI,
CHAPITRE
dont les gomtres arabes faisaient le mme emploi qu'aujourd'hui dans les calculs trigonomtriques ; au temps d'lbatgni, on avait dj substitu les sinus aux cordes Aboul;
wefa
simplifiait,
un
longue et
si
embarrasse.
Ce n'est pas tout frapp de l'imperfection de la thorie
lunaire de Ptolme, il vrifia les anciennes observations et
signala, indpendamment de Y quation du centre et de l'rection, une troisime ingalit qui n'est autre que la variation dtermine six cents ans plus tard par Tycho-Brah. On
a vainement cherch obscurcir la question en produisant
une version inintelligible de l'auteur arabe; les termes qui
constatent la dcouverte sont si formels et si positifs, qu'elle
si
de Bagdad
tait
Au commencement du
xi sicle le
du Caire;
table hakmite.
poque
peu
partir de cette
l'cole
i. Nous avons runi, dans le t. I de nos matriaux, etc., tout ce qni concerne
Aboul-wfa; les objections souleves l'Acadmie des sciences au sujet de la dcouverte de la troisime ingalit lunaire; les rponses que nous avons fuites.
Voy. les comptes rendus des sances de l'Acadmie des sciences, de 1836 18J1.
On y remarquera les expressions peu mesures de M. Biot dsertant le terrain de
la science pour se jeter dans des personnalits.
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SCIENCES MATHMATIQUES.
351
jette
vif clat.
veau ; sous les rgnes d'Aziz et de Hakem, Alotkj et EhnJounis se distingurent par leurs vastes connaissances; le
second surtout, inventeur du pendule et du gnomon
trou
vou entirement l'tude de l'astronomie, allait se
montrer digne de marcher sur les traces d'Aboul-wfa et
,
du mont Mocattam
la
grande
de Ptolme et aux
traits
de l'cole de Bagdad
cette table
Omar Kheiam
Eddin-Thousi, vers 1260; chez les Chinois enfin, dans l'astronomie de Co-Cheou-King, 1280.
Ebn-Jounis mourut en 1007, et son zle trouva des imitateurs; Ben-al-Nabdi, qui rsidait au Caire en 1040, rapporte que la bibliothque de cette ville renfermait alors six
mille manuscrits sur les mathmatiques et l'astronomie, et
de plus deux globes clestes fabriqus l'un par Ptolme,
l'autre par Abderrahman-Soufi. Le plus illustre successeur d'gbn-Jounis fut sans contredit Hassan -ben-Haithem,
qui composa plus de quatre-vingts ouvrages ; il avait fait un
recueil d'observations dont on ne saurait trop dplorer la
perte, compos un commentaire sur l'Almageste, un autre
sur |es dfinitions qui sont en tte des lments d'Euclide,
et un trait d'optique traduit par Risner. Un opuscule de ce
mathmaticien intitul
des Connues gomtriques, offre
quelque analogie avec les porismes d'Euclide, qui ont fait si
longtemps le dsespoir des rudits, et l'on doit regretter le
:
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LIVRE
352
CHAPITRE
VI,
I.
peu d'encouragement que Ton donne des recherches entreprises pour remettre en lumire les curieux dpts des
connaissances d'un autre ge
1
11
d'un autre ct, nous sommes loin d'avoir tous les crits
des auteurs justement clbres que nous venons de mentionner encore nous sommes-nous born parler des astronomes qui ont observ si nous avions voulu prsenter
la liste complte des savants de l'cole de Bagdad, nous auet,
un regard sur
noms
enregistrer.
de jeter
Il suffit
ment de nombreuses
On
lacunes.
une
admise
s'il
s'agissait
crmonies et
sacrifi
le
grands dignitaires de la cour impriale, faisaient marcher arbitrairement les corps clestes,
et qui n'ont eu jamais d'astronomie proprement dite; mais,
applique aux Arabes, elle ne saurait soutenir l'examen. On
a dit que la science avait t cultive sous les khalifes
abbassides cause de l'astrologie plutt que par le sentiment
de sa propre beaut; le premier de ces deux motifs n'exclut
pas l'autre, et lorsqu'on voit les Arabes, excits par le seul
ciel les
les
l. La grande table hakmite d'Ebn-Jounis est encore indite. M. Caussin en a publi des extraits dans les notices des man. de la Bibt. nation.; voy. aussi les beaux
travaux de J.-J. Sedillot dans V Histoire de l'astronomie au moyen ge de DiM amOn peutcons. Histoire du collge de France, t. III, p 364; notre notice
bre.
sur Hassan-oen-Haithem ; son Opticx Thsaurus, publi par Kisner, Basil., 1572;
Assemani, Glob. Cl. cuf. arab., p. 33 Montucla, Histoire des mathmatiques, t. I,
p. 359; Aboul-pharadje, p. 223 et 340, et nos prolgomnes d'Oloug-Beg, introd.
p. 72.
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333
que
celui
forts
cation
si facile,
imbus de
la
Astronome* de l'EMpagne
et
de l'Afrique occidentale
si
les
constater le
mouvement
littraire
que
les khalifes
de Cordoue
que
Ragel, donna
un
Ebn-abi-Thalta
fit,
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354
LIVRE
VI,
CHAPITRE
I.
des observations rputes trs-exactes; Arzaehel suidirection; outre quatre cent deux observations
pour la dtermination de l'apoge du soleil, il en avait fait
d'autres dont on n'a pas tenu compte, et qui tablissent avec
tives,
vit la
mme
la
valeur relle
du mouvement
struit
professait
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^55
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LIVRE
356
VI,
CHAPITRE
I.
la cte occidentale,
pitale
En Orient
l'astronomie est cultive sons les auspices de nouveaux conqurant h qui cdent a 1 Influence de lu civilisation
Revenons
commencement du xr
en feu
Les conqutes de
Mahmoud le Gaznvide, l'invasion des Turcs seldjoukides,
les croisades, la destruction du khalifat du Caire en 1171,
par Saladin, le premier des sultans aoubites, celle du khalifat de Bagdad, par le khan des Mongols Houlagou, en 1258,
avaient modifi profondment la situation politique de l'Asie;
la science cependant tait reste en honneur, et ses reprsentants n'avaient point laiss prir le dpt confi
depuis
le
sicle.
Dechalles, Cur$.
mathm.
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COLE DE BAGDAD
SCIENCES MATHMATIQUES.
1140; on voyait fleurir
quit de l'cliptique en
357
Damas
Abdallah-ben-Schakerben-Ali-al-Mothaher-Almadani vers 1170, et Abou-Hanifah, auteur de tables astronomiques estimes vers 1220;
Meragah, Schamoul-ben-louda vers 1160; enfin, nous trouvons Bagdad Algazel (Abou-Ahmed) en 1090, Hebath-Allah en 1120, Alkhacani mort vers 1135; Mobaschar-benAhmed, mort en 1 193 Mohammed-ben-Mobaschar, mort en
1
1221, et Nassir-Eddin-Thousi, dont il sera question plus loin
Des circonstances heureuses entretinrent l'activit scientifique des esprits; pendant que le khalifat d'Orient perdait
successivement ses plus belles provinces, les vainqueurs
rendaient hommage la supriorit intellectuelle de ceux
qu'ils venaient de soumettre en tudiant leurs livres, en s'clairant de leurs lumires; Mahmoud le Ghaznvide (9971030), appelait sa cour Albirouni, dont la rputation devait s'tendre dans tout l'Orient; Gelal-Eddin-Melik-Schah
(1072-1092), sultan seldjoukide, runissait autour de lui l'lite des astronomes de son temps et donnait son nom
Y re glalenne; deux cents ans plus tard le petit-fils de
Gengis-Khan (Tchinghiz-Khan), Houlagou, matre de Bagdad
(1259), confiait Nassir-Eddin-Thousi la direction du nouvel
observatoire de Alragah, tandis que Gemal-Eddin transportait en Chine avec le khan suprme Kublai les sciences des
Arabes. Le sultan Mamelouk Mohammed-ben-Kelaoun (13101341) protgeait les lettres, et au milieu des troubles qui
clatrent aprs sa mort, Ebn-Schathir observait Damas
et composait des tables encore plus exactes que celles de
ses devanciers ; enfin les premiers sultans ottomans ne se
montrent pas moins favorables aux travaux de l'intelligence,
et d'un autre ct le Tartare Oloug-Beg, petit-fils de Tamerlan (Timourlenk), fonde au xv e sicle, un observatoire
Samarcande, prside lui-mme aux observations astronomiques et laisse dans ses tables, comme on le verra plus
loin , un monument glorieux de ses efforts et de son gnie.
philolatca,
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LIVRE
3f>8
VI,
CHAPITRE
I.
Le Envldes et Al-Mrowil.
C'est vraiment
fluence de
un
spectacle imposant
que de voir
l'in-
ben-Ahmed),
le
conseiller et l'ami de
Mahmoud
le
Gazn-
communiquer
ses htes les dcouvertes de ses compatriotes et rpandre sur son passage bien des ides nouvelles,
tes Hindous
comme
emprunt du dehors
sances scientifiques.
les
la
Il
Chinois paraissent, en
effet, avoir
est vrai
avait
des fixes, qu'on trouve indique dans Thon. Quant au zodiaque lunaire, dont les anciens livres des Hindous font mention et dont M.Biot a essay rcemment, par une misrable
confusion de mots, faire, bien tort, honneur aux Chinois , il ne faut pas en chercher l'ide premire chez tel ou
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ECOLE DE BAGDAD
tel
peuple
les
mouvements de
elle est
SCIENCES MATHEMATIQUES.
359
qui dclare lui-mme avoir fait pour les Hindous des extraits des manuscrits grecs et arabes exera
longtemps, en Orient, une trs-grande influence; partout
Albirouni
lscs
de
six sicles la
;
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360
LlVltfc
Ni,
CHAPITRE
I.
du xn e
sicle avec les grands rcits des croisades et pendant la dure des guerres saintes, l'tat des sciences, en
Orient, reste couvert d'un voile que personne n'a encore
soulev. Il tait certain toutefois, que les tudes srieuses
n'avaient point t abandonnes, puisque le khan des Mongols Houlagou accueillait sa cour (1259) des hommes
distingus par leur savoir en mathmatiques et en astronomie.
Le plus illustre de ces savants, Nassir-Eddin-Thousi, auteur des Tables Ilkhaniennes, encourag par les bienfaits de
son nouveau souverain, fit lever l'observatoire de Mragah,
rassembla soigneusement les manuscrits pars dans le Khorasan, en Syrie, Bagdad et Mossoul, et s'attacha perfectionner les instruments dont il devait se servir pour ses observations. Un trou, pratiqu sur la coupole mme de l'difice,
permettait de connatre, par la projection des rayons du soleil, les degrs et les minutes de son mouvement diurne, sa
hauteur dans les diverses saisons de l'anne et la succession
des heures. C'tait une nouvelle application du Gnomon
trou, employ par les Arabes ds le x e sicle; de grandes ar,
un mural que l'on a compar celui de Tychodes quarts de cercle mobiles, des sphres clestes et
terrestres formaient, avec des astrolabes de toute espce
'un matriel considrable. Nassir-Eddin, aid dans ses oprations par Mouvvaiad-Eddin-l-Oredhi de Damas AlfakrEddin-Alkhalathi de Tflis , Nedjm-Eddin-ben-Debbiran de
Cazwin, Fakr-Eddin-Almaraghi de Mossoul, Mohi-Eddin-alMagrebi, etc., termina, en douze annes, un travail qui
d'aprs les premiers calculs, devait en exiger trente. On sait
maintenant qu'il se contenta de reproduire la table Hakmite
d'Ebn Jounis en y introduisant un petit nombre de modifications utiles; mais il n'en est pas moins vrai qu'on se
livra ds lors, avec une nouvelle vivacit, aux observations.
Les Tables ilkhaniennes, abrges par li-Schah-al-Bokhari,
par Alnoddam, et par Nedjm-Eddin-al-Neboudi, et corriges
milles,
Brah
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361
rsultats
le
milieu
du
renomme de Nassir-Eddin-Thousi,
tait ori-
ginaire de
l'objet
d'aucun examen
et
si
les
rests inconnus
et
que personne ne
s'est
donn
la
peine
de parcourir*.
Les Timon rides; Oloug-Bejc fonde l'observatoire de feJamarcaude
et dresse de nouvelles tables astronomiques.
21
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LIVRE
VI,
CHAPITRE
I.
un nouveau conqurant
au nord de l'Asie. Tamerlan (Timour-lenk) simple
mir de Kesch, aprs avoir fait ses premires armes dans la
province de Khiva, profitait de l'affaiblissement de la domination mongole pour fonder Samarcande un empire qui
devait bientt prendre des dimensions colossales.
Matre de la Transoxiane en 1370, Tamerlan soumet sucle Khorasan
cessivement le Kaptschak , le Kharizme
VAderbidjan, la Gorgie. Aprs avoir vainement attaqu les
Mamelouks , il se replie sur l'Orient et va conqurir le TurDelhi tombe
kestan et la Perse quelques annes aprs
en son pouvoir, et l'Inde reconnat ses lois. 11 reprend alors
l'excution de ses projets contre les Mamelouks, se jette sur
la Syrie, saccage Damas, dont il dtruit la clbre mosque,
et ruine Bagdad en 1401.
L ne s'arrtent pas les succs du vainqueur de tant de
peuples; appel par Michel Palologue et par des mirs
indpendants que menaaient les Turcs ottomans, il marche
la rencontre du sultan Bajazet, le dfait la bataille
d'Ancyre, et dispose de ses tats en faveur de Musa.
Ces rapides et vastes conqutes avaient renouvel les prodiges du rgne de Gengis-Khan la Chine cependant manquait encore l'ambition du nouveau souverain de l'Asie
au moment o il allait envahir le Cathay et venger les descendants de Kubla, chasss en 1368 du cleste empire,
il expire dans la ville d'Otrar (1405) l'ge de soixante-neuf
ans. Sa mort entrane aussitt le dmembrement de la mon%||hie qu'il avait fonde les contres situes l'ouest du
Tigre^au nord de l'Araxe, au sud et l'est du Sihoun, recouvrenWfe*c indpendance; la Perse, la Transoxiane et les
provinces septentrionales de l'Hindostan seules sont maintenues dans l'obissance par la sagesse et la fermet de
Schah-Rokh, quatrime fils de Tamerlan qui rgne paisiblement jusqu'au milieu du xv* sicle.
la
s'levait
Samarcande
florissante
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363
il
avait institu
fils
Samarcande ne
de Schah-Rokh
charg du gouvernement de la Transoxiane, se livra tout entier, l'ombre de l'autorit paternelle, son got naturel
l'oubli
!.
Comparer Dclambre, Histoire de Vagronomie au moyen ge, et nos prolgoParis, 1847; Kehr, Monarvhi asiatico saracenic* stai. etc.;
mnes d'Oloug-Beg,
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3G4
LIVRE
Le Arabe tudient
VI,
CHAPITRE
i.
qui lui donnrent son nom d'algebr w mocabalah (opposition et rduction). L'origine indienne de cette science n'a
Lipsia\ 172
l'aris,
notre
mmoire sur
i&3y, et la vie
la
Transoxiane,
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3(;ri
cette
nombres ou algorithmes; ce que l'on sait aujourd'hui incontestablement, c'est que les Hindous n'ont adopt l'usage
des chiffres qu' une poque fort moderne, et que, selon
ils les avaient reus de l'Occident. Les
Arabes les leur empruntrent leur tour, et nous les transmirent sous une forme diffrente. On suit avec intrt les
diverses modifications que subirent les chiffres en Afrique
et en Espagne, au moyen ge, avant de nous arriver tels
ue nous les employons prsent. C'est galement aux
rabes que nous devons les petites figures qui servent
dsigner dans nos almanachs les sept plantes des -nripns\
En gomtrie, nous sommes un peu plus au courant des
travaux de nos devanciers; ds le rgne d'Almamoun
Euclide
Thodose
Apollonius
flypsicls et Mnlaus
avaient t traduits; les traits d'Archimde de sphra et
cylindro, et probablement ses autres crits, taient comments, et les productions multiplies des gomtres arabes
prouvent que, pendant plusieurs sicles, ils s'occuprent
des questions les plus ardues de la science l'ardeur qu'ils
apportaient dans leurs discussions se rvle surtout par
leur correspondance matfimatique
dont nous avons recueilli des fragments.
On a longtemps prtendu que les Arabes n'avaient fait
que copier les Grecs; l'on ne peut plus maintenant soutenir une semblable thse sans tre tax d'ignorance et d'erreur; non-seulement nous devons de la reconnaissance
l'cole de Bagdad pour nous avoir conserv les plus impor-
toute apparence
l. Consultez nos Matriaux pour servir l'histoire compare des sciences mathmatiques hez les Tires et les Orientaux, 845- 1849, t. I, nos prolgomnes
d'Olotig-bei, lntrod. et pa-e 77 de In traduction.
1
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LIVRE
360
VI,
CHAPITRE
I.
qu'elle a
donne
forme
derne.
Le petit trait de gomtrie spculative de Hassan-benHaithem, que nous avons fait connatre, donne une ide
assez juste des considrations mtaphysiques que les Arabes
ont rpandues dans leurs crits; nous y avons joint trois
opuscules d'AI-Sindjiari que Montucla cite comme l'auteur
d'un trait sur les sections coniques, un chapitre de l'pitome de l'imam Muzaffer-al-Isferledi sur les lments d'Euclide, et un fragment d'Averros sur la trigonomtrie
sphrique. On pourrait remplir des volumes d'extraits intressants des mathmaticiens arabes. Nous ne rappelons
pas ici les titres de leurs ouvrages, parce que l'histoire de
la science chez un peuple, consiste moins accumuler de
sches nomenclatures qu' montrer les progrs qu'elle a pu
faire
nous nous contenterons de renvoyer aux catalogues
des principales bibliothques de l'Europe o se trouvent encore enfouies tant de richesses inexplores, et de donner
l'extrait suivant d'un excellent mmoire de M. Chasles sur
les mthodes en gomtrie
Thbit-ben-Corah, disciple de Mohammed-ben-Musa, fut
un gomtre clbre qui embrassa les mathmatiques dans
toute leur tendue. Parmi les nombreux ouvrages qu'il a
laisss, et dont on trouve le catalogue dans Casiri, il en est
un dont le titre De problematibus algebricis geometric ratione comprobandis, aurait d piquer vivemept la curiosit
des gomtres car il annonce que Thbit avait appliqu
l'algbre la gomtrie. C'est sans doute le titre de cet ouvrage qui a fait dire Montucla que Thbit a crit sur la
certitude des dmonstrations du calcul algbrique, ce qui
pourrait donner lieu de penser que les Arabes avaient eu
l'ide heureuse d'appliquer l'algbre la gomtrie. Cette
conjecture est devenue un fait certain, par la publication de
;
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COLE DE BAGDAD
SCIENCES MATHMATIQUES.
367
Mohammed-ben-Musa et par celle d'un fragment d'algbre (trouv dans le manuscrit arabe n 1104 de
la Bibl. impriale), o les quations du troisime degr sont
1
l'ouvrage de
rsolues gomtriquement 2
Mais
il
ne
s'agit encore
c'est
le
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LIVRE
368
dad
j ,
eut l'heureuse
VI,
et
CHAPITRE
I.
cordes des ares, dont les Grecs se servaient dans leurs cal-
culs trigonomtriques.
C'est
d ce nouveau pas.
Aboul-Wfa (937-998), aprs avoir expos
la thorie
ombre verse
et
ombre droite
diamtre de l'ombre. Aboul-Wfa a calcul sa table de tangentes pour un rayon gal 60 il n'a pas calcul les s;
cantes.
On n'a point cette table des tangentes; mais ce qu'il
importait de savoir, c'tait la date certaine de leur intro-
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COLE DE BAGDAD
SCIENCES MATHMATIQUES.
389
rests
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370
LIVRE
VI,
CHAPITRE
metrum
(styli apicis
et
De
umbra)
percurrit.
On
de
la
trouve pour
1
.
la
heures antiques, ingales, judaques). Il se sert des proprits des sections coniques pour dcrire les arcs des
signes. Il calcule les paramtres et les axes de ces courbes,
en fonction de la latitude du lieu, de la dclinaison du
soleil et de la hauteur du gnomon.
Cette partie de l'ouvrage prouve que le gomtre astronome Aboul-Hassan tait un homme de mrite. 11 ne donne
pas la dmonstration de ses rgles, mais elle devait se
trouver dans un Trait des sections coniques qu'il avait
compos. Delambre, qui a approfondi toute cette partie
gomtrique de l'ouvrage d'Aboul-Hassan la trouve bien
prfrable aux procds enseigns par Commandin et Clavius, qui* ont aussi trac leurs arcs des signes par des
moyens tirs de la thorie des coniques.
e
On attribue Mahomet-Bagdadin, gomtre du X sicle,
,
un lgant
1.
J. J.
mon
trait
sur
la division
Voy
Httotre de l'astronomie
au moyen- ge.
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COLE DE BAGDAD
duit par Jean
une
diviser
De
et
SCIENCES MATHMATIQUES.
Commandin,
et qui a
371
pour objet de
nombres
donne
la solution, qu'il
dmontre ensuite.
Cet ouvrage, par sa nature, est le complment ncessaire d'un trait de godsie; aussi il a t imit par tous les
gomtres modernes dans leurs traits de gomtrie pra
tique.
De et Commandin pensrent que ce trait pouvait
provenir d'Euclide, qui, au rapport de Proclus, dans son
commentaire sur le premier livre des lments, avait aussi
crit sur la division des figures. Cette opinion n'a pas t partage par Savile, et depuis, la question est reste indcise.
L'optique a t traite chez les Arabes par un grand
nombre d'auteurs, dont le plus clbre est Alhazen. Son
ouvrage qui nous est parvenu, se recommande par des considrations de gomtrie savantes et tendues. On y remarque surtout la solution d'un problme qui dpendrait,
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LIVRE
37*
composition de son
CHAPITRE
VI,
I.
fait
un gomtre europen.
Enfin Hassan-ben-Haithem qui mourut au Caire, en
1038, a compos un ouvrage original sur les donnes gomtriques 1 qui est une imitation et une continuation du
livre des donnes d'Euclide
mais avec cette diffrence que
les propositions du premier livre choses tout fait neuves,
et dont le genre mme n'a pas t connu des anciens,
roulent sur des propositions locales, tandis que celles d'Euclide taient des thormes ordinaires o tout est dterparatre
min.
rimes du gomtre
le
stance
arabe.
Toutes
sont dans
le
les propositions
appartiennent, comme celles-ci, la Gomtrie lmentaire ( la ligne droite et au cercle); mais plusieurs
offrent un degr de plus de difficult. Elles sont de celles
elles
l.
trait
dans
le
373
De
la gographie
mathmatique ehez
de** traits
les
Arabe; Imperfection
grecs.
continent.
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374
LIVRE
VI,
CHAPITRE
I.
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375
une observation trs-importante et facile justiTandis qu'au v* sicle de notre re Agathodamon dessinait des cartes Alexandrie suivant les longitudes et les
latitudes donnes par Ptolme et Marin deTyr, s'efforant
ainsi de faire prvaloir leur systme, qui surchargeait le
globe de continents inconnus, des gographes de diffrentes
coles signalaient les vices de leur construction et prfraient donner aux terres habitables une forme ronde ovale
ou carre les chrtiens adaptaient bien mieux ces ides
la gographie biblique. Les descriptions de saint Jrme
(367), d'thicus(400), d'Orose(416), de Jules Honorius (500),
taient bien loignes de la tradition des Alexandrins. Cassiodore recommandait aux moines, d'une manire toute
particulire
l'ouvrage de Jules Honorius Cosmas Indicopleusts (550) supposait l'habitable carre; la rotondit de la
terre devait cependant prvaloir; elle permettait de placer
Jrusalem au centre du monde
quasi umbilicus terr,
disait Isidore de Sville (600) *.
C'est l
fier.
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LIVRE M, CHAPITRE
37G
sances profanes et
tions
tures
de pays
on
auxquelles
la
gographie.
I.
On y rdigeait des
la
nomenclature
sche
descrip-
de
l'cole
voit dj,
de
au
de Saint-Gall possder
muppa
subtili opre.
En
Ir-
parence.
Vers le mme temps, le moine irlandais Dicuil (825) compose un ouvrage de gographie descriptive qui rappelle la
carte Thodosienne, et montre combien on s'intressait encore aux ludes de ce genre.
Alfred le Grand, digne mule de Charlemagne, donna
une grande activit la navigation anglo-saxonne, et rsolut
de faire explorer les parages d'o venaient les pirates danois. Wulfstan et Olher, chargs de cette mission, ctoyrent les rivages, les les, les pninsules et la terre
ferme, reconnurent la Raltique jusqu' la Vistule, les ctes
de Norvge, et rapportrent la relation de tout ce qu'ils
avaient appris dans leur voyage. Cette relation fut mise par
crit en anglo-saxon. En mme temps, Alfred fit traduire
en langue vulgaire la description du monde de Paul Orose,
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en
compltant avec
la
les
377
il
Lorsque, sous
les
premiers Abbassides,
les
Arabes se livrent
grecs des notions positives sur les mathmatiques et la gographie, Ptolme est leur principal guide; pourtant, ils
mme
la
fois
fjievi;
Il est
d'Almamoun
il
faut
reconnatre
que
les
astronomes
du mridien
dans
tes plaines
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378
LIVRE
CHAPITRE
VI,
I.
musulmans. L'Arabie,
le golfe
Per-
ctes mridionales de la
la
mer Caspienne,
la Sardaigne
telles sont les
rgions qui reoivent du Rasm-al-rdh une dlimitation
plus exacte.
:
Jusqu'au xi e sicle de l're chrtienne, la gographie mathmatique ne fait point de progrs sensibles; mais la
gographie descriptive prend un dveloppement considrable. Dj les Arabes, au milieu de leurs conqutes, avaient
recueilli de nombreux itinraires. Lorsque leur empire
s'tend de l'ocan Atlantique aux frontires de la Chine, il
s'tablit peu peu de grandes routes commerciales, qu'on
peut rduire quatre principales de Cadix et de Tanger
aux extrmits de l'Asie. La premire traverse l'Espagne et
le continent europen, la Slavonie jusqu' la mer Caspienne,
Balkh et le pays des Tagazgaz. La seconde, l'Afrique septentrionale, l'gypte, Damas, Koufah, Bagdad, Bassorah, Ahwaz,
le Fars, le Kerman, le Sind et l'Hind; les deux dernires
franchissent la Mditerrane, se dirigent l'une par la Syrie,
et le golfe Persique, l'autre par Alexandrie et la mer Rouge,
pour se rejoindre dans la mer des Indes. Les voyages particuliers se multiplient et vont porter au loin les ides et la
civilisation des Arabes les relations les plus intressantes
viennent clairer les navigateurs sur les dangers qui les
attendent dans des contres encore mal explores, lbnHaukal, Al-lstakari, Masoudi, qui florissaient au milieu du
x 6 sicle de notre re, retracent dans leurs crits le tableau
des dcouvertes nouvelles et fournissent la science de
prcieux documents. Alcomi, en 1007, comptait les longitudes partir de l'extrmit orientale du continent; mais si
;
les tra-
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379
usage;
est vrai
s'il
aucune ressource. On y
tait place
marquait
le
voit
bien
au milieu de l'univers,
et
(Ceylan) ou de
Ce ne pouvait
tre la ville d'Ougein. dont les Arabes connaissaient fort bien la position gographique; Arine
tait un terme systmatique, c'tait le nom d'une le imaginaire situe entre l'Inde et l'Abyssinie, que Diodore de
Sicile avait le premier appele l'le d'Uranus. Jamais d'ailleurs les Hindous n'avaient song dresser une table des
anciens.
longitudes terrestres partir d'Ougein les Arabes substituaient le mridien d'Arine ou de la coupole de la terre
celui des les Fortunes, par une ingnieuse innovation qui
;
sicle
et
I. Voy. notre mmoire sur les Systmes de gographie compare des Grecs et
des Arabes. Paris, i8tl ; Tailas de Lflewel, loc. cit.; Albatgni et Ehri-Jouiiis, dans
Y Astronomie au moyen gr. de Delambre, d'aprs J. J Sedillot. Zenker, dans Sji
Bibl. orient. , ne cite pas mme Altiatgui; Liber climatum d'Abou-lsbak-elFaresi-al-lsiachri
Ed Moller Goih, 1839, et la trad. en allemand do Mordtmann.
Hamb., 1845; il Segistan, du mme. Milan, 1842; Diuputatio d* bn-!lauknlo y
par [Uylenbrock, Ludg. Batav., 1822; Frhn (Ihn-Fozlan, p. 9, 22 et 256-263) a
montr que la gographie d'Ibn-rfaukal, publie Londres en 1800 par Ouseley, est
celle d'Abou-Ishak-al-lstachri.
,
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380
LIVRE
VI,
CHAPITRE
l.
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fait
384
variations
(llMtll).
On
vu que
le
de fausses indications,
l'Afrique
septentrionale
le littoral
conservait
de l'Espagne
et
de
re. L'astronome Arzachel, de l'Andalousie, avait eu cependant sous les yeux, en 1080, une bonne observation
sur la longitude de Tolde, qu'il plaait 4 h , ou 61 30'
d'Anne. La longueur de la mer Mditerrane, fixe d'abord
62 par Ptolme, puis rduite 54 par le Rasm-al-Ardh,
se trouvait ramene presque sa juste valeur, ou 42; mais
on ne tira aucun parti de cette observation, et il tait rserv
Aboul-Hassan-Ali, de Maroc, qui florissait vers 1230, d'o-
gographie arabe.
Dj les Arabes, aprs une premire rduction de dix degrs, avaient distingu de l'occident habit l'occident vrai,
qui touchait aux Aores. Comme ils ne connaissaient pas
encore ce groupe d'les, ils avaient adopt le mridien de
e
la coupole d'Arine, qui s'identifiait avec le 90 degr de
Ptolme, et qui leur offrait un moyen ingnieux de donner
leurs nouvelles tables toute la perfection dsirable; on
peut croire qu'Aboul-Hassan s'tait servi d'une carte trsinexacte dresse antrieurement, aussi bien qu'un autre
gographe de l'Occident, nomm Ibn-Sad. Mais il opra la
refonte d'une partie de cette carte, tandis que Jbn-Sad et
ses copistes, ignorant cette refonte, transmirent aux gographes de l'Orient la carte primitive avec ses erreurs ; voil
Albirouni ne nous est connu que par les extraits d'Aboul-Feda; voy. Lelewel
laud.
Avant la traduction d'Am. Jaubert (Paris, 1836-1840, nous n'avions
que la version latine de Cabr. Sionita, Paris, 1G19 ; l'Afrique de Hartmann,
(ioti., i7yc; l'F.spagne de Cunde, Madrid,
la Sicile de Tardia, Paterne, 1790,
to
et la Syrie de Kosen muller dans ses Analeta arabica.
l.
lor.
d'F.drisi
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LIVRE
382
VI,
CHAPITRE
I.
manque
par cela
mme d'autorit.
mme
poque,
Son ignorance
livre
composa
il
gographes
I.
prix
ses tables
la fois, et
Aboul-Hassan-Ali, de Maroc, dont la traduction fut juge digne d'un des grands
dcennaux en 1809. etque nous avons publie en 1835 \oy. auss-i nos Mat-
riaux,
etc.,
t. Il,
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COLE DE BAGDAD
trsor.
En
SCIENCES MATHMATIQUES.
383
il
ne fit point assez attention aux
erreurs et l'altration de certains chiffres qu'il reproduisit
sans examen il accepta pour exactes des leons videm-
ment
que
les
le
noms
rissait vers
que.
Travels of Ibn Batuta; Ed. S Lee, Londun, 1829, elles Dissertations de Kul.
segarten et d'Apetz, lerm, 1 8 8 et i8i9.
Des fragments d'Ebo-el-Vardiontt
publies par Aurivillius, Upsal, 1752 ; Faxe, Lund, 178G ; Frhn, Hal, 1804, A. Hy1
Digitized
LIVRE
384
VI,
CHAPITRE
I.
'
en mathmatiques et en gographie.
le
la mme cole; la nomenclature scientifique des Orientaux tait toute arabe, et depuis longtemps la langue persane
s'tait modifie au contact du Coran et du grand mouvement intellectuel qui s'tait manifest au vm e sicle avec les
de
En rsumant
savants
du xv e
et
du
xvi e sicle.
l'orbite
de Bagdad.
MM
Digitized by
385
III. La gographie mathmatique n'tait pas resie stationnais entre leurs mains; les tables de Ptolme avaient
reu les corrections que Delisle proposait d'y apporter, seulement, vers 1705.
IV. A peine pouvait-on compter du vr au xvi e sicle de
J. C. quelques observations astronomiques imparfaitement
indiques; le grand nombre d'observateurs arabes mentionns plus haut comble l'immense lacune qui existait dans les
annales de la science.
V. Tycho-Brah fondait en 1576 l'observatoire d'Uranibourg; dans le sicle prcdent, l'observatoire de Samarcande faisait l'admiration desastronomes de l'Orient.
VI. Au milieu des instruments de toutes sortes employs
par Tycho-Brah, on citait le mural, dont l'invention, disaiton lui tait due; on trouve le mural aussi bien que le
gnomon trou dans l'observatoire de Mragah; le pendule
,
mme
VII.
IX.
rits
Tycho
de
la
n'avait pas le
Wfa
De
devait
le lui
disputer.
\c
que
franais Rouen.
22
LIVRE
386
De 970
vestre
980,
VI,
CHAPITRE
II.
le
nom
de
Sil-
II,
et
commenter Euclide;
CHAPITRE IL
DES SCIENCES PHYSIQUES CHEZ LES ARABES.
introduction.
chimie.
botanique ; matire mdicale ; conomie
rurale.
mdecine; coles grecque, arabe; rhazes et avicenne.
COLE ESPAGNOLE; ALBUCASIS, A YEN -/OH AU, ETC.
un
aussi
les sciences
ma-
Digitized by
387
tion.
Les Arabes s'levrent ce troisime degr, presque
compltement inconnu des anciens, en s'attachant surtout
aux laits gnraux; ils habitaient un pays o rgne partout
le climat des palmiers, et sur la plus grande partie de sa
surface, celui des tropiques. Le tropique du Cancer, en effet, traverse la presqu'le peu prs depuis Mascate jusqu'
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388
LIVRE
VI,
CHAPITRE
II
les
rend plus
sit,
et,
plus prcieux.
une cration des Arabes; ils constiturent la pharmac'est d'eux que sont venues les premires
chimique;
Chimie.
Digitized by
mme
que
le
389
mais de
aux progrs de la
connaissance des astres, de mme des oprations hermtiques sur les mtaux amenrent les plus curieuses dcouvertes; les travaux de Djeber ( bou-Moussah-Djafar-alKoufi) qu'on suppose avoir fleuri au viu e sicle, ceux de
Rhazes (Abou-Bekre-Arrasi) mort vers 923, ont eu d'importantes consquences. On trouve dans leurs crits la composition de l'acide sulfurique, de l'acide nitrique et de l'eau
rgale, la prparation du mercure et d'autres oxydes de
mtaux, la fermentation alcoolique, etc.
1
La connaissance que
gtal
les
3'2.
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390
LIVRE
VI,
CHAPITRE
II.
saires.
Les Arabes nous ont fait connatre des aromates, tels que
noix de muscade, le clou de girofle. Correa de Serra,
juge trs-comptent, a remarqu qu'en cultivant plusieurs
arbres fruits dioques, ils avaient eu des ides trs-nettes
sur la fcondation sexuelle. Dans son excellent aperu de
l'ouvrage d'Abou-Zacharia, il a clairement dmontr la vaste
instruction des Arabes en conomie rurale. Quoique la superstition s'en mlt, ils avaient des procds qui mritent
l'attention des cultivateurs; l'Espagne leur devait les noria
ou roues chapelet sur le contour desquelles des sceaux
taient adapts. Ils avaient port l'agriculture au plus haut
degr de perfection et s'taient aussi occups de gologie;
le rcent ouvrage de Lyell leur rend cet gard la justice
qui leur est due M. de Sacy a publi plusieurs parties intressantes de l'ouvrage de Cazwini, surnomm avec raison
le Pline des Orientaux; nous devons aussi mentionner le
nom d'Aldemiri, le Buffon des Arabes, dont l'histoire des
animaux est justement clbre; on peut donc affirmer que
toutes les branches des sciences naturelles taient consciencieusement tudies".
la
Lyell,
insrs dans
eecliellonsi uiaroniiu.
Digitized by
et
394
Digitized by
LIVRE
392
VI,
CHAPITRE
II.
la suite
des temps et
de la
mit contribution les crits d'une infinit de docteurs qu'il cite et dont Haller a fait le dnombrement, dirigea successivement les grands hpitaux de
Bagdad, de Re et de Djondischabour et publia sous le
titre de Hawi (continens), un Corpus mdical fort estim.
Son trait de la petite vrole et de la rougeole a t consult
par les mdecins de toutes les nations ; les dix livres
qu'il ddia au prince lmanzor, prince samanide qui commandait au x e sicle dans le Khorasan, et qui furent imprims Venise en 1510, lui ont fait beaucoup d'honneur;
ils brillent surtout par un esprit de mthode remarquable;
Rhazes
il y est question pour la premire fois de l'eau-de-vie
science d'autrui.
faut-il s'clairer
11
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393
Vers la mme poque, 980, naissait Avicenne (AbouAli-Hosein-ben-Sina) A fchanah, bourg dpendant de Schiraz, dont son pre tait gouverneur. Il fit ses tudes mdicales Bokhara, et, peine g de dix-huit ans, il gurit
l'mir Nouh d'une maladie fort grave; cette cure jeta les
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LIVRE
39 4
VI,
CHAPITRE
II.
lah le choisit pour son vizir et son mdecin plus tard il fut
appel remplir les mmes fonctions Ispahan par Ala-Eddaulah, et au milieu des affaires de l'tat et des soins de la
;
politique,
la
il
trouvait le temps de
il
mdecine
ii
1 1
d'Ibn-Wafed-el-l aklimi, d'Alkimli, etc. Voy. aussi la traduction d'Aboul-llassanel-Moukbtar-ben-Boll.m de Baitdad, Aruentor , 1531, et celle d'Abiu-Ali-Ialiiaben-Isa-ben-Ojezlu de Bagdad, Argentor., 1632. lias Diuietiscbe sands chreibon
des Maimonides (Haniban) au den sultan Saladin , ein Beitrag zur gescbicble der
medicin, mit noten von Dr. Wintermolz Wien, 1843; Ali-ben-lsa monitorii ocularorum S. Conipendii opbthalmiatriei, d. C. A. Hille, bresd et Lips., 1845. Voyez
aussi la curieuse dissertation de M. Daremberg sur le Zad-el-.Mouatir d'Aboubjarar et l Maleki d'Ali-Abbas ou d'isaac, Archives des missions, septembre i85l,
p. 506 et 507.
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il
telle
ou
telle
indique pour
opration.
la
En
section le
dcrivant
mme
395
la litho-
endroit que
Aven-Zoar ( Abou-Merwan-ben-bdelmalek-ben-Zohr )
n Penaflor, entra au service du prince de Maroc Yousefben-Tasfin, qui le combla d'honneurs et de richesses
il
voulut ramener la mdecine aux lois de l'observation et il
osa, contre les prjugs de son temps, unir l'tude de cet
art, celle de la chirurgie et de la pharmacie la matire mdicale lui doit l'emploi de plusieurs mdicaments utiles; la
;
la
la
mde-
toujours avec
la
dont
il
parle
Pour parvenir
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.m
LiVKE
VI,
CHAPITRE
II.
il a su tout ce
permis l'homme de connatre dans ces matires,
et c'est sa famille qu'on doit la vraie science mdicale.
Ce
jugement fait honneur Averros qui dans ses crits s'at-
qu'il est
>
pratique;
se
il
partie
la
une grande estime pour Galien ; on a de lui, outre ses Commentaires sur Aristote et sur les Canons d'Avicenne, un
trait sur la thriaque, un livre sur les poisons et sur les
fivres; son principal ouvrage publi sous le titre de Collyget,
a eu de nombreuses ditions Venise, Lyon, etc
Aprs Averros, nous mentionnerons le clbre mdecin et
botaniste Aben-Bithar (Abdallah-ben-Ahmed-ben-ali-Beithar
le vtrinaire), qui tait n Bnana, village situ prs de
Malaga, et qui voyagea longtemps en Orient; il fut accueilli
engypte par Saladin, qui faisait le plus grand cas de son mrite, et il trouva la mme faveur auprs du prince de Damas
Mlik-al-Kamel. Son recueil des Mdicaments simples qui se
divise en quatre parties, contient la description de toutes
1
clbres, et nous ne
de fortune
on
n'est
,n
t.
d'Almakkari.
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J>ES
nombre
infini
397
d'hommes remar-
fait
lixir;
de pharmacie o
il fait connatre
la prparation des potions, des bols, des
confections, des sirops, et des pilules dores. C'est aux
Arabes enfin que nous avons emprunt les alambics, cornues, aludels, etc. La nomenclature des mdecins arabes
dans la biographie d'Abou-Osaibah forme a elle seule un
volume et nous y renvoyons ceux qui voudraient avoir des
dtails plus tendus sur ce sujet.
trait
23
uigitize
CHAPITRE
111.
DE
INVENTIOx\S.
LES
LES PHILOSOPHES ARABES NE SE BORNENT PAS A COMMENTER AR1STOTE.
MOTAZLITES, LES MOTAKHALLIMS ET LES MYSTIQUES, ETC. JURISPRUDENCE
LITTRATURE DES ARAMUSULMANE; LES QUATRE SECTES ORTHODOXES.
GRAMMAIRIENS,
BES ; LE CORAN FIXE ET MAINTIENT L'UNIT DE LANGAGE.
PHILOLOGIE, CONTES, FABLES ET NOUSCOLIASTES ET RHTEURS ARABES.
PROVERBES ET RECUEILS. DE CHANSONS, PREMIRE PARTIE DES
VELLES.
POSIES ARABES , DEUXIME PARTIE DES SOURCES
SOURCES HISTORIQUES.
HISTORIQUES
ARABES DE L'ESPAGNE.
DES RELATIONS COMMERCIALES DES ARABES AVEC L'AFRIQUE ET L'ASIE OCCIINVENTIONS ET DCOUVERTES; LA BOUSSOLE ; LE PAPIER DE
DENTALE.
COTON; LA POUDRE ET LES ARMES A FEU.
us
Mohammed-ben-
plus
donnent
lui
399
a t con-
commenter Aristote
ils
connaissaient
le
Ph-
don, leCratyle de Platon, et particulirement son grand ouvrage sur les lois; ils possdaient plusieurs livres attribus
Pythagore, et attachaient la plushaute valeur ses prceptes.
Ils
les
citent,
parmi
les anciens,
Orphe
mme
et
Homre
dont
d'Alexandrie, et ils affectionnent particulirement Thmistius, Alexandre Aphrodisias, Ammonius et Porphyre ; Plotin et Proclus jouissent de la plus
haute faveur auprs d'eux; les propositions d'Apollonius de
tote
et
l'cole
ment
chane qui joint l'ancienne philosophie la scolastique. C'est ainsi que la dispute qui a dur des sicles entiers
entre les nominalistes et les ralistes sparait dj les coles
la
comme
nomi-
appede Bagdad et philosophes. Les doctrines d'Albert le Grand pourraient tre avec
raison revendiques par les Arabes dont l'influence s'est
fait sentir jusque sur les mystiques du moyen ge comme
saint Bonaventure
nalistes,
leurs
conceptualistes,
ou,
ils
les
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100
111
s.
vie.
doutables antagonistes. Les motazlites plaaient les exigences de la raison au-dessus de la foi tout en cherchant
les accorder. Les motakhallims considraient au contraire
les dogmes de la religion comme les bases du raisonnement; les mystiques enfin ou soufis, rejetant tout raisonnement comme conduisant Terreur, se laissaient guider
par les seules inspirations de la foi.
C'est cette dernire cole qu'appartenait l-Gazzali.
(bou-Hamed-Mohammed fils de Mohammed), n en 1058
Thous, o son pre faisait le commerce de fil de coton
(Gazzal); aprs avoir tudi Djordjan et Nischabour, il
fut appel une chaire de thologie Bagdad et professa
avec le plus grand succs plus tard, il se fixa Damas, et
,
ensuite
la
il
reprit
,
et
Petrus Liechtenstein en 1506, avec celle d'Avicenne, traelles offrent peu de diffrence;
un homme minemment religieux; ses ouvrages, dont on compte prs de cent, eurent tous pour but
principal de relever le mahomtisme. Le plus important, in-
l-Gazzali tait
titul
le
une
si
surnom de Hujiat
telle
vogue que
al islam (preuve
de l'islamisme), eut
coutume de
la
dire
que
16<0;
Documenta
philosophiie
Arabum,
tOI
tous ses
mal
sions.
montrer des murs austres matriser ses pasOn s'est compltement mpris dans l'apprciation d'un
champ
Parmi
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i02
prsentaient eux-mmes
ils
III.
Quant aux soufis vous la vie contemplative, les disde MM. Brucker, Graham, Malcolm, Hammer,
Tholuk de Sacy les ont fait suffisamment connatre ils
existaient certainement en Perse avant l'tablissement du
mahomtisme.
Il nous reste dire quelques mots des motakhallims, qui
sertations
,
Ali-ben-Omar-al-Khatibi
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403
On
la
l'hgire.
Le Coran
on
et la
Sonnah
n'offrant point
un systme rgulier,
un pour la tho-
Ils
mme,
et les dispositions
circonstances ou des
ou
le
caprice des
furent reconnus
comme
ortho-
t. E**ai sur le* cole* philosophique* chez le* Arabe*, et notamment sur la
Doctrine d'Al-dazzali ynr A. Schnioldtr, Puris, I8V2 ; QKlsner, p. HSetsuiv ;
lionk ofreliffiouH ami philn*oph>cal *ect*.by Mob. Althnratani, Kd. W. ('.union,
Londres. 184?.
,
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III.
nom
portent le
lebi (d'Alep).
vingts ans.
que
Yousef.
sous le rgne d'Al-Hakkam, Iahia qui avait
entendu les leons de Malek, celles d'Ebn-al-Casem, mort en
806, et d'Ebn-Ouahb mort en 812, exera la mme autorit
lui dsignait
En Espagne
qu'Yousef; il substitua la jurisprudence hanfite d'Alaouzai (mort en 773) les principes du rite malkite, et il en fut
de mme en Afrique, o Sehnoun, qui vcut de l'anne 776
854, imita l'exemple d'iahia. Depuis cette poque, la ju-
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405
malkite qui doit attirer particulirement notre atgouvernement a charg M. le docteur Perron
de traduire en franais le MouJchtasar, ou prcis de jurisprudence de Khalil-ben-lshak-ben-Iakoub, qui est, sans contrele rite
tention; le
dit,
le
mourut en
les),
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*06
M.
III.
du mahomtisme. On ne
saurait
de tangage.
Aprs avoir ainsi pass en revue ce qui se rapporte la
philosophie et la jurisprudence chez les Arabes, nous
nous trouvons encore une fois ramens au Coran, qui conpremire de leur littrature. Mahomet devait
langue de son pays, que les potes avaient
dj perfectionne et que tous les peuples soumis au joug
de l'islamisme s'empressrent d'adopter; le Coran servit
de modle pour les rgles de la grammaire et du style.
stitue la base
fixer
en
Comme
effet la
il
il
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qu de
diffrentes manires;
en inventant
vaste
la vocalisation
champ aux
du discours,
ments et des
du
407
la
la disposition
syntaxe indiqua
des priodes,
le
la
composition
figures de rhtorique. L'art de lire et d'interCoran forma plus de cent branches diverses, qui
donnrent lieu une infinit d'crits de tout genre. Bien
loin de se corrompre au contact des autres idiomes, l'arabe
s'enrichit d'une foule d'expressions nouvelles, se dveloppa
de plus en plus avec l'lude des auteurs grecs, et devint la
langue savante de l'Orient. La littrature persane ne fut
qu'une division de la littrature arabe. De mme qu'en Allemagne au moyen ge les ouvrages scientifiques taient crits
en latin, tandis que les Minnesingers craient la posie nationale, de mme chez les Persans et les Turcs les livres de
science ont conserv la nomenclature arabe, et l'on ne peut
encore aujourd'hui les tudier fond sans avoir acquis la
connaissance pralable de la langue de Mahomet.
C'est ln un fait remarquable qu'au milieu des nombreux
dialectes que parlent les nations musulmanes, en Asie jusque
dans l'Inde, en Afrique jusqu'au Soudan, et qui offrent des
diffrences si tranches, le Coran est compris de tous; il
maintient au milieu de ces populations, si opposes par
leurs murs et leurs usages, une sorte d'unit de langage et
de sentiments. Dans les coles ou Mekteb, on donne aux
enfants comme exercices des Inschallah et Maschallah(ce
que Dieu veut), des Allah Akbar et Allah Krim (Dieu est
grand), puis un fatiha ( la premire sourate du Coran). Dans
les acadmies ou medreseh, ils apprennent Y Adjarouma
de Mohammed-ben-Daoud-Alsanadji, le Tesrif du seheikelIman l'alfiya ou la quintessence de la grammaire arabe de
Djemal-Eddin-Mohammed-ben-Malek le Flambeau de Motarrzi; la syntaxe des dsinences d'Ebn-Hescham. Nous
possdons un cours complet de grammaire arabe, etc., qui
contient le Mirah-el-Arwah d'Ahmed-ben-Ali-ben-Masoud
YFssi du scheick Isseddin-Aboul-Fodhail-Abdel-WahabAmadeddin-ben-Ibrahim-el-Sendjani; le Maksoud; ou doc
prter
le
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408
III.
de l'intlexion des noms et des verbes de l'imam Youou doctrine des parties indclinables du
discours; les Emsile, ou tableaux de conjugaison.
Nous ferions connatre plus en dtail les travaux des scoliastes et des grammairiens arabes, si M. de Sacy n'avait
pas donn dans son immortel ouvrage, tout ce qu'il est possible de savoir ce sujet; l'illustre savant a jet la plus
vive lumire sur la nomenclature grammaticale des Arabes,
en remontant aux principes gnraux du langage et en comparant terme par terme les diverses parties de deux systmes
aussi trangers l'un l'autre, que celui des Orientaux et celui des Europens
trine
sef-Ilanifi; le Bina,
On
que
les
Au premier rang
Ismal-ben-Hammad-Djewheri, n
la
Msopotamie,
la Syrie,
sa rsidence Nischabour.
Ce
en 999,
puret du langage, le
dictionnaire le plus parfait qu'aient eu les Arabes; lui-mme
reut le surnom d'Imam-Alloghat le matre suprme de la
langue son ouvrage a servi de matire un grand nombre
de commentaires, et il a t misa contribution par Golius et
Meninski qui en faisaient le plus grand cas. Firouzabadi
sous
le titre
de Sihah-al-Loghat,
la
(Medjid-Eddin-Abou-Thaher-Mohammed-ben-Iacoub
vint
ne sautait surpasser;
il
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W)
prcieux matriaux et
il
mais
il
rsolut de
composer un
mains de
livre qui
Il
existait
deux dictionnaires d'une grande tendue le Mokaddem d'Aboul -Hassan - Ali - ben - lsmal, surnomm Ebn-Sed ( mort
en 1065), et le Obab, en vingt volumes, de l'iman Hassanben-Mohammed de Saana (mort en 1252). Firouzabadi entreprit de les refondre dans un vaste recueil qui devait avoir
soixante volumes aussi forts que le dictionnaire de Djewheri. Son Camous(al-Camous-al-Mohit, l'Ocan environnant),
que nous possdons, est le rsum de ce travail dont il forme
peine la trentime partie. Aprs avoir longtemps voyag
:
et s'tre
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410
III.
d'loquence d'Ebn-Cotaibah mort en 890. Ce fut Khaiilben-Ahmad qui le premier rdigea, d'aprs les anciens
potes, les rgles de la mtrique adoptes par toutes les nations musulmanes. Le Persan Ebn-al-Sekaki,rhteurclbre,
a t compar Quintilien pour la clart et la justesse des
prceptes; Cicron pour la beaut et la richesse du style.
Dans sa Mlhole universelle lgazri expose les diffrentes
espces de connaissances qu'il juge ncessaires l'orateur;
enfin, dans un livre sur le mme sujet, lsoouthi traite de la
puret, de l'lgance, de l'nergie de la langue arabe, et
joignant l'exemple au prcepte, il cite des passages des au,
de
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411
Eddaulah-Aboulhassan-Ali,
fut
aussi le
protecteur de
on lui
en vers sur la grammaire arabe,
Molhat'Aliraby et un commentaire en prose sur ce
doit encore
intitul
mme
un
trait
trait.
du langage.
*.
sources historiques.
Ceci nous conduit parler des recueils de proverbes et
de chansons que possdent les Arabes et qui sont une
source fconde de renseignements historiques. Le livre des
,
ais,
en allemand et eu anglais.
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412
III
connaissance des combats fameux et des faits mmoradans celle des gnalogies et de la
bibliographie
il composa
plusieurs ouvrages jusqu' sa
mort, arrive en 356 de l'hgire; mais le>plus important,
sans contredit, comme le plus volumineux est son recueil
de chansons dont la Bibliothque nationale possde un
exemplaire en quatre volumes in-folio. On se tromperait si
l'on jugeait ce livre d'aprs son titre d'un genre frivole
ce
sont de vritables morceaux de posie empruntes diffrents
auteurs, avant ou aprs l'islamisme, qui fournissent de nombreux et intressants matriaux pour l'histoire civile et littraire des Arabes. L'abondance, la varit et le piquant des
anecdotes de toute espce qui y sont racontes, font passer
rapidement sur des particularits dpourvues d'intrt auxquelles l'auteur s'est peut-tre un peu trop attach. Cet ouvrage, qui n'est connu en Europe que depuis l'expdition
d'gypte, est fond sur un recueil de. cent chansons fait
pour le khalife Raschid par Ibrahim-Mauseli, Ismal-benDjami et Folaih-ben-Aoura plus tard, par l'ordre de Wathek, Ish'ak fils d'Ibrahim, ajouta cette collection les
chansons de Mabed , d'Ebn-Soraidj d'Younis celles de
plusieurs khalifes ou de leurs fils et quelques pices de
la
une
ou
chansons dont il fit choix les faits qui les expliquaient, des noet pour pitices sur les potes qui les avaient composes
quer davantage la curiosit du lecteur, vita de s'assujettir
La gnalogie du pote Abou aucun ordre rgulier
Katifah, petit-fils d'Okbah tu de sang-froid aprs le combat de Beder par ordre de Mahomet, pour ne citer qu'un
posie auxquelles se rattachait
histoire instructive
l.
M. Quatremere, Notice sur Meidani, et Mmoire sur le Kilab-Alaqani : MeiA. Schultens, l.ttdg. Rat 1795 l'extrait
{Arabum pmre.rbia), 3 vol.,
Bonn,
1838-184*2.
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413
fait
celui-ci se hta
frre
lieu
plus illustre
L'indulgence ne t'aurait caus aucun prjudice; souvent l'homme gnreux , quoique agit par les transports de la haine et de la colre , pardonne a son ennemi.
Si tu avais voulu accepter une ranon, nous t'aurions offert les objets qui
eussent t pour toi les plus rares et les plus prcieux.
Nadr tait de tous ceux dont tu as puni les fautes, celui qui te touchait
de plus prs, et le plus digne de la libert, si quelqu'un avait d l'obtenir.
Les anecdotes abondent dans les rcits de Meidani, et quelques-unes sont curieuses propos de ce proverbe Certes,
il rapporte que ces mots
il y a de la magie dans l'loquence
furent prononcs par Mahomet lorsqu'il reut, en 630, une
:
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III.
mort,
la
il
un chameau
point borgne
ils
lui
demandrent
penchant d'un ct
si
ce chameau n'tait
turel farouche l'homme rpondit affirmativement et s'imagina que les quatre frres s'taient empars de l'animal
mais ils dclarrent ne l'avoir pas mme aperu. Interrogs par Af, Modar dit qu'en voyant les restes d'un
;
champ dont
Pofile* arabe
hltttoriqaes; les
On
que
les
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44
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-41
(>
111.
vertus et les vices, introduisant dans son rcit les vnements et les personnages les plus remarquables du sicle de
nom aux
moallacat, se trouvent des hommes d'un mminent, parmi lesquels nous devons mentionner
les deux Mourrakisch , qui prirent part la guerre de Bacous Schanfara, de la tribu d'Ard Taabbata-Scharran Nabigha-Dhobyani qui se concilia successivement la faveur
des rois de Hira et des princes Gassanides, et qui vcut jusqu'au commencement du vu c sicle de notre re enfin Dourayd, fils de Simma, qui prit la bataille de Honan aprs
leur
rite aussi
avoir atteint
d'Abdallah,
fils
que Mahomet
lui jeta
son manteau
comme marque
les khalifes
de satisfaction; ce
bbassides, est con-
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417
ottomans l
Les recueils d'anciennes posies arabes qui comprenaient
les productions d'un auteur ou d'une tribu entire, portaient le nom de divan, et Ja connaissance des divans formait une branche des tudes historiques; quelques ouvrages comme le Hamasa offrent au contraire la collection
palais des sultans
'
1.
V. Edleu
J.
1761, et l'dition
de
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418
III.
n'ont qu' retracer les scnes qui sont sous leurs yeux sans
qu'il leur soit ncessaire de rien changer au langage de
'
En Espagne
Mahomet furent
rassemblaient sous
leurs tentes pour entendre quelque rcit merveilleux auquel
le soir ils se
se mlaient comme Grenade la musique et le chant; le Romancero compos de pices traduites ou imites de l'Arabe
retrace avec exactitude les ftes du temps, les jeux de Bra-
nom
Maures
seul des
potes
tio
par
P. Vatiier,
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il 9
l'art
d'crire
l'histoire
toutefois
des vnements, offre un mrite qu'on ne saurait trop apprcier et permet aux esprits d'un ordre lev d'appuyer
leurs considrations et leurs jugements sur une base solide
et relle.
Aboulfeda dont nous avons dj parl en traitant des gographes arabes, ml tous les grands intrts de son
temps, exeraitllamah la puissance souveraineau commencement du xiv e sicle. Dou de qualits minentes, il brillait
par son courage la guerre et par sa prudence dans les conseils il aimait avec passion les lettres et les sciences, et il crivit une Histoire abrge du genre humain, divise en cinq
parties et remplie de faits curieux. La premire partie comprend les patriarches, les prophtes, les juges et les rois
d'Isral la seconde les quatre dynasties des anciens rois de
Perse; la troisime, les Pharaons d'gypte, les rois de la
Grce, les empereurs romains; la quatrime, les rois de
l'Arabie avant Mahomet; la cinquime, l'histoire des diffrentes nations, des Syriens, des Sabens, des* Coptes, des
Persans etc., et les vnements arrivs depuis la naissance
de Mahomet jusqu'en 1328 de J. C. Aboulfeda mourut trois
ans plus lard. Son livre n'est pour les temps anciens qu'une
;
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i0
111
Kbn
On
I. Abulfeda, Annales motlemini. latino* e.rarabicis fecit Uciske, 1794, et l'dition d'Adler,, 1789-1791: de Vitd Afohammedis, d. J liagnier, 172*2: trad. en anglais par Murra-y et en franais par M. Desvergers, 837; et enlin Vtihtoria anteislamica de Fleisclier, l.ipsiu.', 1831. Hisloria cornpendtosa dynaistiarum autore
Gregorio Abulpharttjio , etc., trad. par Pococke (Osoitix, 1663 et 1672 , avec le
supplaient; l'dition en allemand de G. I.. Bauer (I.cipsig, 1783- 1785), Lcrtiones
abulphrirarpanif, de Koeper (Danizig, i84i\ etc.
Vita et res (jestir Saladini,
Auctore Buhadino F. Sjeuadi, ed. Alb. Schultens, l.ugd. Datav., 1733 et 173.
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121
Khaldoun
d'Ebn-Khaldoun
il
est
et contient
des Berbres.
L'auteur traite d'abord de la critique historique puis il tudie la socit son origine, donne une description succincte
du globe et recherche quelle influence la di versit des climats
peut exercer sur l'homme; il examine ensuite les causes du
dveloppement et de la dcadence des tats chez les peuples
nomades et au milieu des grandes agglomrations d'indi-
cle, et celle
vidus;
il
traite
du
travail
en gnral, numre
les diverses
une
animant son rcit par des exemples curieux et instructifs puiss dans les annales de toutes
les nations. Il existe une version turque de ces prolgomnes faite sous le rgne d'Achmet III, par Mohammed
Pirizadeh et qui est d'un tiers plus longue que le texte
original.
doun ne
et la description historique et
M
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i22
La
111
mme
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423
les annales
jusqu'en 1453, poque laquelle lui-mme florissait; EbnAyyas (Mohammed-ben-Ahmed) qui les a continues jusqu'en 1522 de J. C; Schems-Eddin fils d'Aboul-Sorour qui
s'arrte en 1652; on sait quel service immense M. de Sacy
a rendu aux lettres orientales, en traduisant la description
de Vgypte d'Abdallatif contemporain du sultan Saladin,
(n Bagdad en 1161, mort en 1231); Al-Soouthi (Aboulfadhl-Abderrahman-Djelaleddin ) n'est pas moins clbre
qu'Abdallatif, par son histoire de l'gypte qui s'tend depuis le commencement du monde jusqu'au rgne du sultan Abou-Nasser-el-Melik-al-Aschraf-Caitba; cet crivain,
ont lu dans
de
possible
donner complte
M. Auditret dans la
donne sur Soouthi n'en compte pas moins
la
notice qu'il a
de cinquante-six 1
9Iaoudl, Taburl
1790. et le Maured Allatafrt Jamaleddini Tor/ri-Hardii seu rerum rfyyotiacarum annale* ab anno Christi 971 u*q6 ad anuum 1453, d. J fi. CarhlV,'l792.
424
III.
trouvaient rsolues dans ses diverses producSon rudition tait immense pour le temps o il tlorissait; non-seulement il avait lu et mdit tous les livres
difficiles se
tions.
avait
s'il
volumes
in-4,
les
Prairies d'or
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425
des docteurs appels Moudjtehed parce que dans les questions controverses, ils ne suivaient l'opinion d'aucune cole
l'histoire
I. M. Sprenier a donn, en
84
le premier volume de Y Encyclopdie historien*
de Masoudi, et M. Dubeux, en 1836, le premier volume de la Chronique rie Tabari
voy aussi le Tabari de Kosegarten, GryphiswaldiP, I83l-i83d .VHtttrto snracenicp d'Rlmacin, trad. par Erpenius, Uuzd. Hat., 1625. et par Vattier, Paris, 165", a
t souvent mise contribution. La traduction latine offre de singulires mprises,
on y Ht. par exemple Dedicemt ventorum xtationes: und notus eut tentas al<
mamonis. Il s'agit au lieu de vent d'une table astronomique zig au lieu de ri/t)
Weidleret Bailly lui-mme ont rpt celte trange erreur.
1
1 ,
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LIVRE
VI,
CHAPITRE
III.
Le xni c
Ebn-Wasel (Mohammed-
ben-Salem), auteur prsum de la chronique du faux Tabari, et Ebn-Djouzi, auquel on attribue le Miroir du temps.
Un
comme
fait
remarquer
la
Transoxiane, r-
de Mahmoud le
Ghaznvide; enfin Ebn-Kothaibah de Bagdad, mort en 890,
avait bien antrieurement recueilli d'importants matriaux
sur les gnalogies arabes et compos une histoire des
digeait dans sa chronique la biographie
potes 1
les
noms
l'Ktfpagiie.
l'Espagne produisit galement un grand nombre d'historiens d'un mrite rel. Ebn-al-Couthiah mort en 978 Cor
J.
I.assen
Sacy nous a
Rasmussen a
fait
connatre Otbi
Digitized by
427
ans aprs
il
compltait
musulmane,
Damas
de
la
xr
sicle
bn llayian composait une histoire gnrale des musulmans d'Espagne, dont Alazdial-IIomadi de Majorque a fait
un abrg en 1095; Ebn-Sabihi-s-Salat du xiir sicle de
notre re, retraait l'histoire de l'Espagne sous les Almo,
P. de Gayangos,
Casiri.
Mohammedan
London, 1140,
et les
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128
III.
En
esquissant
le
ponani.
nomes
dans l'une
et l'autre
il rdigea
Khelasse - al - Akbar (quintessence de l'histoire, etc.) qui
en 1499, et YHabib-al-Seiar, etc. (l'ami des biographies et des hommes distingus) qui comprend les vne-
s'arrte
Dictionnaire biographique.
On
On
trouve, l'indication <Jes extraits publis jusqu' ce jour des historiens persans dans la Hxbliotheru oriental de Zenker, Leipsig, i846 ;il faut y joindre les
notices et extraits des manuscrits de la Bibliothque impriale.
l.
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429
infini d'auteurs.
estim.
On
Voy. l'dition de Hadji Khalfa par Flcugel Leipsig, 1835-1850, l'Ibn Khallican
I
de M. Slane, Paris, 1838 184.2. ei celai de F. Wuslenfeld, Goitirig. 1835-1840; le
Dictionnaire des hommes illustres d'Abou-Zacharia-Yahia-al-Nawawi, publi par
I*. Wustenfeld, Gotting. 1841. Voy-. aussi Ylfatoite de la littrature des Arabes,
pnr M. do Hamrner.
.
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431
Pour
la
pninsule,
il
et
et
imitation
place.
troisime poque
apoge,
la
en
est
mme
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432
111.
qu'un arc immense dcor de quelques emblmes et d'une inscription qui rappelle le nom du fondateur de l'difice les murailles sont construites avec une espce de mortier ml de petites pierres que le soleil
colore diversement; l'intrieur, au contraire, le gnie de
l'entre n'est
l'homme dploie
De
vastes galeries
dcoupes en festons, en stalactites, et charges de denen stuc; les appartements percs de fentres
claire- voie la salle des ambassadeurs, celle des deux surs,
le cabinets des infantes, la tour de Comars, la cour et la
fontaine des Lions, la cour de l'Alberca au-dessous de
laquelle se trouvent des bains imits de l'antique, offrent
la vue d'admirables effets ici l'eau jaillit travers des millions de colonnettes lgantes, isoles ou groupes del
manire la plus pittoresque; l elle se rpand dans des
rigoles de marbre; elle forme tantt des cascades, tantt
des jets lancs et alimentent des bassins dans les patios
entours d'arbustes et de fleurs. Partout des inscriptions
habilement combines avec les sculptures expriment des
sentiments nobles, levs, et ajoutent un nouveau prestige
aux merveilles de ce palais, que les rois chrtiens ont en
partie dtruit. Les ornements intrieurs des salles principales de cette ancienne rsidence des rois maures sont en
pltre les mouvements et les dessins en relief reprsentent
des formes gomtriques qui bien que se rptant constamment, n'en ont pas moins d'lgance et de dlicatesse.
Les peintures, distribues avec art et protges par le climat
de l'Andalousie, sont encore aujourd'hui ce qu'elles taient
du temps des Abencerrages. Dans quelques-unes des salles
qui entourent la cour des Lions, on voit briller les couleurs
appliques jadis par les Arabes; elles sont trs-simples et ne
se composent que de rouge, de bleu, de jaune et de vert;
les matires bleue et
on en a fait rcemment l'analyse
rouge qui dominent sont formes de bleu d'outremer et de
vermillon ou sulfure de mercure.
telles
l.
comparativement
les
mo-
appartiennent
Caire les
riaux
que
On
la
ter
les difices
que
les
cette lacune.
les richesses
de son
des
commande
le
commerce
et l'agriculture
comme
mritoires
et la
Digitized by
M, CHAPITRE
LIVRE
43 i
Des
III
l'Asie orientale;
Gibraltar, et
de dcouvrir
les
Aores et peut-tre
l'Amrique; mais rduits l'ancien continent, les musulmans avaient imprim sur tous les points une active impulsion l'industrie humaine. L'Espagne s'enrichissait des produits de son agriculture et de ses fabriques; la canne
sucre, le riz, le coton, le safran, le gingembre, la myrrhe,
l'ambre gris, le pistachier, le bananier, les mriers, le hinn
pour la teinture, le mohaleb qui favorise l'embonpoint,
fournissaient aux changes de la Pninsule. Les tapisseries
en cuir de Cordoue, les lames de Tolde, les draps de
Murcie fabriqus avec les belles laines de ses troupeaux
les soieries de Grenade, d'Almeria et de Sville, le papier de
coton de Salibah taient recherchs dans toutes les parties
du monde. Le
la
trempe de
l'acier
d'Espagne
faisait
tre
que quatre-vingt-seize
mille.
lieues
de
maisons; aujourd'hui
elle
a peine cinquante-
Digitized by
y avait dans
villes et
le seul
hameaux qui
faisaient le
tan
I>cm relation*
uigitize
43G
III.
taux le commerce de la Mditerrane, se portaient de prfrence du ct del'ocan Indien. Ils parviennent, en suivant
de l'Afrique
les rivages
Mandeb
ils
I. Relation des voyages faits par les Arabes et les Persans dans l'Inde et Ifc
Chine, et le discours prliminaire de M. Keinaud. p. 118; Deguigues, Journal des
savants, nov. 1764, p. 21.
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Ml
Kordofan en rapports continuels avec 1'gypte et vritable clef du Darfour et de l'Ouaday taient visits par
les musulmans; de Tripoli on se rendait aussi dans le
Fezzan; les caravanes parties du.Magreb ne craignaient
pas de s'aventurer au milieu des sables du dsert de Sahara
qui recouvrent, des bords du Nil l'Ocan, une surface value deux cent mille lieues carres, et de se rpandre dans
le Soudan ou la Nigritie. La race arabe devait marquer son
passage au milieu des populations africaines en caractres
ineffaables, et les voyageurs modernes s'accordent tous
signaler les amliorations qui en ont rsult sous le rapport physique, moral et intellectuel
et le
les
fins
dire
et
nous ont
et la
poudre canon.
utiles et
importantes
quand
mme
ils
du monde
l.
VA frique de
Digitized by
LIVRE
438
VI,
soie,
CHAPITRE
mme
III.
dont on trouve
la trace
firm
1
.
Digitized by
substituer
esprits cette
poque,
dans
mables pour
l'histoire
de
relations
dans
les arts
yeux ce peuple
Mills,
saient
liv.
IV,
le
c.
I i
Digitized by
LIVRE
VII.
INTRODUCTION.
Nous avons
qui se trouve
si
la civilisation
I<e Ai-abcs
* le du dsert ; en Afrique,
subissent le joug des Tures.
reprennent la
Ils
du Nedjed reprennent leurs habitudes d'indpendance sauvage et semblent avoir oubli les grandes entreprises de leurs pres. Les habitants de l'Hedjaz sont moins
trangers aux vnements du dehors parce qu'ils ont la
garde des villes saintes
la Mecque et Mdine, qui attirent le respect de tous les musulmans quelque race
Syrie et
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441
mamlouks
les sultans
leur ont accord leur protection. Dans l'Ymen (1258), les princes
ayoubites sont chasss du pays que Saladin a su runir ses
tats, et des chefs indignes ont fond de nouvelles princi-
commerce de
du
de
les accueillir
Mousa, o
les
les
mmes drapeaux
grande pense de
l'unit
musulmane,
taient
sous
Digitized
LIVRE
443
VII,
CHAPITRE
I.
au Maroc,
du dsert
On comprend que dans une telle situation la race arabe
n'offre l'histoire qu'un champ fort aride; nous allons cependant indiquer les faits qui rvlent et l son existence
et qui peuvent rpandre quelque lumire sur son avenir.
dance
et l'obscurit
CHAPITRE PREMIER.
LES ARABES D'ORIENT.
Lorsque
les
Mongols envahirent
ils
la
trouvrent dans
la rsistance et le
de nom-
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443
breuses tribus d'Arabes venaient se mler aux armes gyptiennes et contribuaient leur succs. Bibars le plus c,
Syrie, et s'engager
h consacrer
au
des mamlouks.
lifat
mme
en
nom
de
la
Nanmoins
impressionna vivement
aucun
cloute
les
temps,
lui et ses
successeurs,
cette
rsurrection
du kha-
sans
,
habitants de l'Arabie au parti de Biles esprits
et entrana
matres du pays. Les Hmyarites souponnrent leurs desseins, s'unirent contre l'ennemi
commun
et l'expdition
Digitized by
LIVRE
444
VII,
CHAPITRE
I.
du chef qui
avait
tale (1425).
meree de
l'Orient
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de
les toffes
la
la
gomme,
les
myrrhe et le
l'caill, l'ivoire,
des comptoirs florissants. Ce commerce tait une des principales causes de la richesse des sultans du Caire. Ils ne
virent pas sans inquitude apparatre dans la mer des Indes
les vaisseaux de Vasco de Gama qui venait de doubler le
cap de Bonne-Esprance. Sentant combien la dcouverte
allait
ils
menacs gale-
ment dans
Mecque et de l'Ymen, qu'irritait aussi le parcommerce dont ils avaient eu si longtemps le mo-
ciants de la
tage d'un
Digitized
LIVRE
VII,
CHAPITRE
I.
foi
(1510-1515).
Matre de quelques citadelles sur les rivages de l'Ymen
et
Digitized by
Ul
avaient toujours pu s'lancer en toute libert, et dans l'impuissance de lutter contre un ennemi qui leur tait aussi
suprieur, ils se fortifirent sur les ctes tandis que leurs
tribus, divises entre elles, taient
uniquement occupes de
la
Tandis que
le
sud
et Test
de
la
Pninsule s'effaaient de
plus en plus, il se passait au nord et l'ouest des vnements qui allaient donner de nouveaux matres l'Arabie.
I.afitau,
Monde,
2.
et
le
Nouveau-
l'aria, 1733.
p.
'22<J.
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LIVRE
448
VII,
CHAPITRE
1.
Bonmlflslon de l'Ymen*
Un
la dissertation
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lift
Digitized by
LIVRE
VII,
CHAPITRE
1.
Digitized by
que
la
communication entre
que Moutahher se contenterait de
principaut de Kaukeban (1568).
i'Hedjaz et l'Ymen
la petite
Ta
situation
et
L'empire turc tait parvenu l'apcge de sa puissance; ce fut aussi l'poque du plus grand abaissement des
Arabes. Jamais ils ne s'taient trouvs, vis--vis des trangers dans une aussi troite dpendance. Presss par les Ot-
Digitized by
LIVRE
(52
CHAPITRE
VII,
I.
d'mir l-Moumenin (comen foule se ranger sous ses drapeaux. La ville de Sanaa tomba au pouvoir
des rebelles, et Aidin-Pacha, ancien gouverneur d'thiopie,
charg par Amurath IV de les soumettre, fut rduit se fortifier dans Moka. Le schrif de la Mecque, avec lequel ils
entretenaient de secrtes relations leur fut d'un grand secours en interceptant plusieurs convois partis du Caire.
Kaussoun-Pacha, successeur d'Aidin, venu la tte de nouvelles troupes et confiant dans ses forces obligea l'ennemi
le titre
de Djann et fut
pas cependant
toujours contraire, il reprit Taaz et Zebid. Mais les Arabes
ayant rompu les communications de l'Ymen et de lHedjaz,
en comblant les puits et couvrant la route d'obstacles de
toute espce, le pacha dsespra de dompter la rvolte, et
abandonna l'Ymen l'imam Zeidite.
Pendant cette mme priode les Portugais taient chasss
de l'Oman. En 1658 les Arabes s'emparrent de Mascate
qui avait t reconstruite aprs le dpart de Piri-Reis (1551),
et occuprent tout le pays. La famille des Arrabi qui se
disait issue des Corischites de la Mecque, prit en main
l'autorit, tendit sa domination jusqu' Ormuz, Bahren,
dans l'Haa, et possda mme sur la cte d'Afrique Quiloa
d'engager une
compltement
bataille
dfait.
range dans
la valle
La fortune ne
lui fut
et Zanzibar.
le nord la situation tait galement change. Il avait
convenu entre la cour de Constantinople et les Arabes
des dserts de Syrie, que pour le passage des caravanes l'mir Al-Haddj (ou chef du plerinage) recevrait annuellement
une somme de vingt-trois mille piastres distribuer aux
tribus des Beni-Mahmour, Wahidan, Ghaza, etc. Le sultan
avait plusieurs fois manqu ses engagements les caravanes
Vers
furent pilles
meux Fakreddin
un
et les
,
Digitized by
153
grands efforts pour se concilier l'affection des habitants de l'Hedjaz. En 1624 elle avait augment ses dons
annuels de deux mille piastres que le bey d'Alger payait auparavant au bey de Tunis. En 1630 la Kaaba, renverse par
une inondation avait t rdifie de fond en comble, sur
les ordres d'murath IV avec la capitation des Coptes
d'Egypte en 1651 les dsastres causs par des pluies torles plus
aux
frais
du
sultan.
Nanmoins
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LIVHE
toi
VII,
CHAIMTKE
I.
Lamm
mis en 1716 sous la protection du gouverneur persan de Houweir, les tribus arabes du Nedjed et de Bassorah arborrent le drapeau noir et, toutes runies, repoussrent trente mille Persans, qui avaient envahi leur
territoire
Ds lors le dsert tout entier leur appartint.
s'tant
tribu sortie
les
lev, etc.
2. Mmoire sur les trois plus fameuses sectes du musulmanisme, les wahabis
les nosairis et les ismalis. par llousseau. 818 ; Description du pachalik de BagHisdad, suivi d'une notice historique sur les wahabis, etc., par le mme. 1809
toire des uahabit depuis leur origine jusqu' la lin de 18"9, par Cmancez, in-8,
1810.
History of seid snid sultan of Masrat icith an account of the countries
1
and people on the shores of the Pereian Gulf, particularly of the Wahabysby
Shask Mansur, etc., in-8, 1819.
Notes on the bdouins and tvahabys, etc., bj
J.
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musulmans
observation du Coran il leur rendrait l'enthousiasme dont ils avaient besoin pour reconqurir leur grandeur passe. La rforme dont il se fit le chef n'avait d'autre
de leurs forces
une
il
stricte
objet
que de
rtablir
la loi
du pro-
phte.
vrantes.
Il
rappelait
ordonnait chacun
cinquime de ses biens, qu'elle
imposait aux cadis l'intgrit la plus
que
la loi religieuse
de convertir en aumnes
dfendait le luxe et
scrupuleuse.
Il
le
com-
formrent une petite arme commande par Mohammedben-So'oud, de la tribu Msalih. So'oud avait embrass
Derreyeh la nouvelle doctrine et , comme Abd-el-Wahab
avait reconnu en lui les qualits militaires dont il tait priv,
il lui avait donn sa fille en mariage et confi le gouvernement politique de la tribu des Wahahis.
So'oud fit publier dans la suite la Mecque un petit catchisme pour expliquer la pense du matre. Voici, d'aprs
ce document, quelle tait la] nature de ses ides reli,
gieuses.
trois points
1 connais-
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LIVRE
Vil,
CHAPITRE
1.
mission
une
Digitized by
i57
formidables inva-
contre lesquels
de Bagdad
il
s'tait
domination dans le
Ds 1730 il avait tent une attaque sur
l'Oman sans pouvoir surmonter la rsistance des indignes.
Aprs avoir rassembl une flotte de vingt-cinq gros vaisseaux dont une partie avait t construite Bender Rigk
Abuschahr et Bombay, et l'autre partie achete grands
frais de marchands occidentaux, il n'avait pu runir un
nombre de matelots suffisant, ceux qui appartenaient la
secte sonnite refusant de servir contre leurs coreligionaires
oblig d'abandonner l'excution de ses desseins
il avait
rsolu de transporter les habitants du golfe Persique sur les
bords de la mer Caspienne et de les remplacer par de nouvelles colonies lorsque la mort vint le surprendre! En 1740
un chef arabe introduisit les Persans Mascate, et de l
ils se rpandirent dans toute la province
mais, abandonns
leurs propres forces, ils ne purent repousser longtemps
et
golfe Persique.
les
attaques incessantes
parurent c'taient les Hollandais les Franais et les Anappels par le commerce vers ces parages. Les
Europens ne cherchaient qu'une occasion pour s'tablir
sur les ctes de la Pninsule. Mascate surtout attirait leurs
regards par sa position avantageuse elle rsista toutes les
entreprises des trangers. En 1755 seulement, les Hollan,
glais
dais s'emparrent de
l'le
de Karek
et la conservrent prs
un
des principaux pirates arabes, Mir-Mahenna, qui fut longtemps matre de la navigation du golfe Persique.
26
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LIVRE
158
men
VII,
CHAPITRE
I.
de
la
Syrie,
imposait par
la
sait la justice.
Mohammed-ben-Sooud
les
force des
nouvelle doctrine; les Scheiks du district d'Ell'flaa avaient succomb dans leurs tentatives de rsistance, et dj les cavaliers wahabis venaient sur
ardeur
Aroud
la
et
ceux de
il
en 1765,
Il
mourut
Abd-el-Aziz,
qui dj s'tait signal dans plusieurs expditions et qui
subjugua entirement le Nedjed (de 1763 1803). Son fils
1.
laissant
Relation de l'expdition de
Moka en
fils
Ja-
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et,
4Ti9
le parti
wa habite.
Nous n'avons pas de dtails bien prcis sur les expdiWahabis qui prsentent toutes d'ailleurs le mme
tions des
par
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LIVRE
4G0
VII,
CHAPITRE
mme
arme jusqu'
chemin
autre-*
par Alexandre. M. de Lascaris accomplit sa mission avec un dvouement admirable; parti d'Alepsans autre
suite qu'un secrtaire de qui l'on tient le rcit de ses
aventures, il s'enfona sans crainte par les ruines de Palfois fray
la
frontire de la Syrie;
de
la
Digitized by
401
chrent runir
les
et soldrent les
la
les
Ottomans,
confdration
fil
M. de Lascaris, en 1802,
pour nous
Digitized by
LIVRE
402
l'Egypte une
CHAPITRE
VII,
I.
de
combattre les Wahabis et de renverser leur domination l
Une premire expdition avait eu lieu en 1811 sous le
commandement de son second fils, Toussoun- Pacha. Toussoun s'empara d'Ianbo et de Soueyg, puis vainqueur prs
de Bedr, il se porta en avant de Safra; mais les Wahabis occupant les dfils et le haut des montagnes, et profitant habilement des avantages de leur position, mirent l'arme gyptienne en pleine droute. Toussoun-Pacha, retir Yanbo,
reut bientt des renforts de son pre, et, saisissant l'offensive, il se rendit matre en 1812, deMdine et de Djedda
de Bessel de Taef et de la Mecque que les Wahabis abandonnrent en emportant ses innombrables richesses. So'oud
jusqu'alors n'avait pris que des mesures de dfense; au
commencement de l'anne 1813 il dploya une activit qui
fit promptement changer les affaires de face. L'arme gyptienne fut de nouveau dfaite devant Tarabeh; Mdine fut
assige par So'oud en personne et la garnison d'El-Henakyeh passe au fil de lepe; les Arabes de l'Ymen, secrtement excits par le chef des Wahabis, se rpandirent
dans les environs de la Mecque et de Djedda et couprent
toutes les communications; les gyptiens se trouvaient
dans une position presque dsespre lorsque Mohammedpartie de son ancienne splendeur, entreprit
lui-mme en Arabie.
Jusqu' la mort de So'oud, le vice-roi eut peu de succs;
vaincu prs de Tarabeh, chass de Gonfodah, dont il s'tait
d'abord empar, il laissa bloquer par les Wahabis l'importante
place de Taef. Mais So'oud succomba et parmi ses douze
fils aucun n'tait capable de le remplacer. Mohammed prit
Ali passa
tout
fait
l'avantage.
Il
Wahabis
l.
II.
Digitized by
463
vice-roi avait
demand
sa grce;
la politique
du divan
fut implacable, et le
fils
pendant trois
place de Sainte-Sophie.
la
Porte,
chass de l'Hedjaz,
au fond de l'Ymen et chercha un
asil dans la ville de Moka.
Enfin, en 1836 et 1837, la guerre clata de nouveau et
enveloppa toute l'Arabie. Mohammed-Ali eut combattre
la fois dans l'Asyr, l'Ymen, l'Hedjaz et le Nedjed; quatre
armes envahirent la Pninsule; une, sous Kourchid-Pacha s'lana dans le Nedjed la poursuite d'un descendant
de So'oud nomm Faysal qui commenait se rendre redoutable; elle l'atteignit dans les plaines de Dalam, le battit
compltement et pntra jusqu'aux bords du golfe Persique
aux environs d'El-Haa et d'El-Katif. Kulschuk Ibrahim
la tte de la seconde, obligea l'iman de Sanaa abdiquer en
faveur de son matre. Les deux dernires, commandes par
Ahmed-Pacha et Slim-Pacha, rduisirent enfin l'obissance les populations mcontentes de l'Asyr et de l'Hedjaz.
Il semblait que Mohammed-Ali dt tre dsormais le
il
LIVRE
4(U
VII,
CHAPITRE
I.
men
ils
se sont
l'attention des
CHAPITRE
II.
MAROC ; ALGRIE.
Digitized by
mmes
la
conqute
mmes
avec les
465
qualits et les
indpendante.
On
on leur
si
Tout rcem-
ment encore le sultan Saboun, actuellement rgnant, s'emparait du Baghirmeh en invoquant le nom de Mahomet, et
s'avanait jusqu'au lac Tchad. Les voyageurs
europens qui
de pntrer au centre de l'Afrique en
suivant les Arabes par le Kordofan et le Darfour
ou en
s'lanant de Tripoli au travers du dsert ont pu constater
ce nouveau mouvement des esprits. Tandis que les Wahabis
cherchent relever l'lan dans la foi religieuse en Arabie,
les foullah se font les rformateurs et les missionnaires arms de la Nigritie.
s'efforcent aujourd'hui
1. Voy. la notice que nous avons insre dans le Journal asiatique (1847) sur
les grandes voies de communication dans l'intrieur de l'Afrique, l'occasion du
voyage an Darfour du scheik Mnhammed-el-Tounsi.
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LIVRE
CHAPITRE
VII,
Maroc
11
l'Algrie.
germes de
arabe, si les dissensions intestines de la famillergnante n'avaient prcipit sa dcadence. Le prince rgnant, Muley-bderrahman, est mont sur le trne en 1822;
Mquinez, Fez et Maroc, les trois rsidences de l'empereur
ont encore quelque splendeur ; Fez surtout que l'on considre comme le dernier asile des lettres orientales et qui
compte de nombreuses coles , avec une bibliothque remplie de manuscrits prcieux. On doit seulement regretter
que les savants jaloux de ce trsor inestimable confi leurs
soins ne permettent aucun Europen d'en approcher.
On peut valuer la population du Maroc six millions
d'habitants qui se subdivisent en Berbres, Arabes, Juifs,
Ngres, etc. Les Berbres sont rpandus sur la chane montagneuse qui s'tend du sud-ouest au nord-est; plus prs de
la cte sont les montagnes du Rif, dfendues par des tribus
indpendantes dont nous connaissons peine les noms.
Le territoire se partage en Tell et en Sahara; le Tell a
soixante-quinze myriamtres de longueur sur trente ou quarante de largeur, le double peu prs du Tell algrien sa
superficie est de trois mille deux cent vingt-cinq myriamtres carrs; les Sahara des deux tats sont d'une tendue
peu prs gale; au sud et l'est se trouve le petit tat de
Sidi-IIescham fond en 1810 et compos d'Arabes et de Chillouks. Talent en est la capitale ; elle sert d'entrept entre
Tombouctou et Maroc.
Les montagnes sont trs-leves dans cette partie de l'Afrique; la pente gnrale uniforme les fleuves plus considrables que dans la contre orientale le Mlouia, le Loukkos, l'Ouarra, le Sbou, l'Omm-er-Rbia, le Bouragraz, se
dirigent au nord
le Guir, le Ziz, l'Ouad-Draa rpandent
leurs eaux vers le midi; c'est un pays magnifique, et dont
on ne connat pas toutes les ressources.
Les rapports des schrifs et des souverains d'Alger, de
la nationalit
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467
que
du gouvernement
les liens
la
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468
un
instant
Bone
et
d'tablissement durable.
Medeah, dans
c'est ainsi
la
fidle.
visoires, cette
ne purent
dernire
ville
fut
s'y maintenir, et le 18
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4Gu
dans des conditions trs-dfavorables; l'ennemi plein de confiance croyait dj notre prochaine expulsion de l'Algrie.
A Tlemcen
et
Mostaganem
les
tobre 1832.
mme
la
contre
lui et
htrent sa dfaite.
27
Digitized by
47U
11.
la ville
Metidja,
le
Mazafran et
la
appui au vainqueur.
Il en tait de mme dans
la
plaine d'Alger
o Ton rpa-
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471
igitized
by
UVHE
47*
VII,
CUA.PITRE
11.
du territoire de ces tribus au commenet donne ainsi le signal des hostilits; aprs
se porte en avant
cement de juin*
une suite de combats sans rsultats importants, assailli de
toutes parts par un ennemi suprieur en nombre il opre
sa retraite sur les bords de la Macta, rivire forme de la
runion du Sig et de l'Habrah essuie des pertes considrables et regagne avec peine Arzew.
Le dsastre de la Macta produit un grand mouvement
,
rgulire
mais
il
ne pouvait songer
la
rsistance
il
en-
entamer.
Cette expdition devait avoir pour effet principal de dtruire le prestige dont
Abd-el-Kader
tait
entour
aussi
leur soumis-
sion.
Le
coup
d'clat;
fils
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473
veau point d'appui dfait dans deux engagements successifs, il se contente de harceler le corps expditionnaire qui
regagne Tlemcen et Oran.
Le dfaut de ressources ne permet pas au gouverneur
gnral d'achever l'uvre si glorieusement commence
mais il recueille les fruits de cette expdition conduite avec
hardiesse et fermet. Les chefs de tribus rclament l'investiture en grand nombre. L'ordre et la paix renaissent aux
environs d'Alger; des tablissements agricoles sont forms
en dehors des avant-postes franais. Vers l'est, la situation
s'amliore aussi de plus en plus; Bougie, on profite habilement des divisions des Kabyles pour les tenir en respect ;
Bone on exploite les sentiments de haine que le bey Ahmed
a excit chez les Arabes pour s'en faire d'utiles allis et l'on
ouvre peu peu nos armes la route de Constantine.
Dans les premiers mois de l'anne 1836, Abd-el-Kader
;
Une
saire
pour raffermir
la
les
la
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LIVRE
474
VII,
CHAPITRE H.
commune
avec l'mir.
Libre de toute inquitude de ce ct, le gouverneur gnral songe raliser ses projets contre le bey de Constantine qui depuis cinq ans est rest paisible possesseur de
,
de tenir
l'offensive.
Dj
le
connus sous
le
noms de
tiles.
8 novembre tout est prt pour l'expdition. Le maraccompagn du duc de Nemours se met en marche
le 15, on arrive Ghelma;
la tte de neuf mille hommes
le 21 on est sous les murs de Constantine. Mais les lments
semblent se dchaner contre l'arme un hiver rigoureux,
des pluies torrentielles paralysent tous les mouvements, et
aprs d'inutiles attaques, il faut se replier sur Bone et rsister un ennemi qui, fier d'un succs si facilement achet,
Le
chal
sible.
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47S
Dran
avait atteint
au mois de
ques cavaliers arabes, on atteignit la vaste plaine l'extrmit de laquelle coule l'Oued-Zenati. Le 13 on tait de
retour Medjez-el-Ahmar. Du 21 au 23 on eut soutenir
plusieurs attaques o l'ennemi dploya beaucoup de rsolution et de bravoure, mais fort inutilement. Le 28, le duc de
Nemours arrivait au camp et le 1 er octobre le gnral Damrmont se mettait en marche le 3 on bivouaquait au marabout de Sidi-amtam, au del de l'Oued-Zenati; le 5, on
passait le Bou-Mezrough, petite rivire qui coule deux
lieues de Constantine le 6, toute l'arme tait runie sous
les murs de la ville, situe au milieu d'une gorge forme
droite par les hauteurs de Mansourah,et gauche par celles
du Coudiat-Ati. Le sige commena du 7 au 9, une pluie
affreuse menaa l'arme d'un nouveau dsastre; Ben-Aissa,
brche
tait faite.
Le
mais
le
mme
la
temps
jour, la
s'tait
remis et
le
12
la
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LIVRE
476
VII,
CHAPITRE
II.
un hakem
la ville
nomm
trois cads;
il
avait
donn
avait ouvert
I.
Voy.
de la Campagne de
frre. Paris, 1838.
la relation
Ch. Sdillot,
mon
Can<tantme de
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duc d'Orlans
477
Le 22
Bugeaud remplace
le
g-
il
er
juin au
;
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LIVRE
au centre, Mdah
tailles, et le
et Taaza.
la
CHAPITRE
VII,
et Milianah taient
II.
encore une
fois ravi-
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479
successives,
il
fut oblig
de se rendre (13
intern en France.
Le
fils
de Mahi-Eddin
heureux
il
avait
la
Bou-Maza qui
tenait encore la
campagne, ordonna
le
mas-
Envoy en
France,
il
(Turquie d'Asie).
Depuis la chute d'Abd-cl-Kader, l'Algrie tout entire reconnat nos lois; l'expdition du gnral Bugeaud dans la
grande Kabylie (mai 1847) devait inspirer une terreur salutaire aux tribus belliqueuses de cette contre
on n'a plus
enregistrer que des faits isols, tels que l'attaque malheureuse de Zaatcha (16 juillet 1849), venge le 6 octobre;
quelques oprations militaires dans les deux Chott et contre les Kabyles, une razzia contre la tribu marocaine de
Mzaouir en 1850, l'expdition du gnral Saint-Arnaud
dans la Kabylie et la soumission des Flissas par le gnral
Plissier en 1851, etc.
Les gouverneurs gnraux qui succdent au marchal
Bugeaud, le duc d'Aumale (27 aot 1847), Cavaignac (25 fvrier 1848), Changarnier (29 avril), Marey-Monge (14 juin),
Charon (9 septembre), d'IIautpoul (22 octobre 1850), Plissier (10 mai 1851), Bandon (U dcembre 1851), se pr;
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LIVRE
4riO
VII,
CHAPITRE
II.
leur territoire
ments assurent
le tarif
fix, d'utiles
rgle-
provinces
d'Alger, de Constantine et d'Oran reoivent une dlimitala
et les
tion dfinitive.
Ces
trois
division d'Alger
province de Constantine est partage en quatre subdiviConstantine, Bone, Stif, Batna, avec Biskara, Phi1
lippeville, Ghelma, Djidjelli, laCalle, Tebessa, etc
L'Algrie borne au nord par la Mditerrane, l'ouest
par l'empire de Maroc, l'est par la rgence de Tunis,
s'tend au sud jusqu' Ghardeia dans l'oasis de l'Oued-Mzab
par 31 50' de latitude borale.
La Kabylie proprement dite, toujours difficile contenir,
embrasse sur le bord de la mer un espace de cent quarante-six kilomtres entre Dellys et Bougie elle se prolonge
du ct du continent jusqu'au Biban ou portes de Fer au
la
sions
sud-ouest et jusqu' Stif au sud-est. L vivent les descendants de ces Musulans et Quinqugentiens qui dans les
premiers sicles de l're chrtienne, opposrent une si vive
rsistance aux Bomains. Ce pays tait alors appel mons
ferratus, la montagne barde de fer; pour les Arabes ce fut
ils y introduisirent l'islamisme
la terre ennemie bl-adou
par l'entremise pacifique des marabouts, sans jamais y fouderune domination durable ; il en fut de mme des Turcs,
et personne ne peut encore prvoir si nous serons plus ha,
biles
ou plus heureux*.
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481
de cette
civilisation
les Infidles et les Chrtiens, 2 vol. in-folio, 1573-1 599; Caretie, Etudes sur
la Kabylte,2 vol. in-8. 1848. Consulter aussi Shaler, Etquisse de l'tat d'Alger,
1830; Ch. Sdillot, Campagne de Constantine, 1838, etc., et l'exploration scientifi-
que de
l'Algrie, publie
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APPENDICE.
Note
page 22.
Malk, v. [Sh de
H. Djodhayma,
215;
III. Amr I", v. 2G8i
fr
v. 288;
IV. Imroulcas
V. Amr IL v. 338 ;
VI. Aus fils de Callam, v. 303
VII. ImroulcaTs II, v. CEi
VIII. Nomn I", v. 390j
IX. Moundhir I% v. 418j
X. Nomn II, v. 462j
v.
XI.
Aswad,
v.
4U
Kbn Khaldoun
et le Kitab-Alagani
cits par
M. Caussin de l>erceval
(t.
II,
sur la
p. 8 et suiv.), dont le travail est ce qu'on a publi de plus rcent
matire.
Note
2j
page 23^
Djafna
II.
Amr
er
, v.
v.
205^
248j
3M
XI. Harith V. v.
687
3SO 420;
IX. Djafna H et Nomn II,
Nomn IV, Harith III,
de 42 490 ;
Amr
Nomn III,
Noman V,
Hodjr I r
Abou -Chammir- Harith IV, Kl
MoundhiTTi;
XIII.
III,
600;
II, et Amr V, de 690
615;
XVI. Harith VII fils d'Abou-Chammir, Chourahbil , Ayham II, et
Moundhir III, de G00 G30;
XV. Hodjr
P.,
t.
II, p. 2Q et suiv.
4*1
APPENDICE.
Note
3,
page
24.
Harith Erraich;
II.
III.
IV. Africous;
V- Dzoul Adhar;
VI. Chouralibil
VII. Hodhad ;
La Keine Belkis;
IX. Yacer;
X. Chammir Yerach
XI. Abou-Malik et Zavd-el-Acran
de 90 140 de J. C;
XII. Tobba Ben-el- Acran , de 150
180;
XIII. CaJki Cariba, de 180 200;
XIV. Abou-Carib, de 200 236;
XV. Hassan Tobba, de 236 250 ;
XVI Amr Al-Mauthaban, de 250
270;
XVII. Quatre frres, et Abdhaa leur
sur, de 270 273;
XVIII. Abd-Kelal, de 293 297 ;
VIII.
Les rudits ont encore un grand nombre de dissertations crire sur cette
prsume des princes de l'Ymen ; le dernier travail de M. C. de P.
soulve bien des objections. Voyez Silvestre de Sacy (Mmoires de l'Acadmie des inscriptions et belles lettres, t. XLV1I1 et L), les opuscules de
M. Fresnel, Nowairi, Hist. imp. vet. Foc*., et M. Jomard, tudes sur VAliste
rabie, p. 107.
Note
page 40.
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APPENDICE.
du mahomtismc en
etc.,
Stuttgard,
York, 1860,
485
toire
etc.
Note 5, page
49.
Erpenius, Colins, Pococke, ZechendotT, Clenardus, Ravins, P. Fuffcrus et Danzitis , ont donn quelques parties du Coran (C. Mills, trad.
franc., p. 207). La premire dition de l'ouvrage entier en arabe fut publie Venise, en 1530, par Paganinus de Brescia; une autre parut in-4,
Hambourg, en ;694, par les soins de Hinckleman (Reinesii historia Alcorani, scct. 8, 9, 10, Lipsiae, 1721). La plus clbre est celle de SaintPtersbourg imprime en 1787, aux frais de C.itherine 11, par Molla Osman Ismal, reproduite en 1790, 1793, 1796, 1798 a Saint-Ptersbourg, et
Kasan en 180:5, 180), 1 8 7, I8l9, 1821, 1839 et 1843 ; l'dition de Flugel,
Lipsia, 1834 et 1842, celle de Redslob, Lipsiae, 1737, sont particulirement recherches. Les versions du Coran, en persan et en turc, sont peu
nombreuses. 11 en existe aussi dans les dialectes javanais et malais ; ces traductions sont interlinaires, bien que postrieures au khalife Walid, qui
avait dcrt que la langue arabe serait celle de tous les musulmans.
Bibliander publia une traduction latine du Coran, en 1513, la demande
de Pierre, abb de Cluni. Arrivabene le traduisit en ilalien, 1547. En
1606 et 1641, parut l'ouvrage de Salomon Schweiggers, et Andr Duryer
publia, pour la premire fois, Paris, en IG49, une version franaise du
livre de Mahomet. La traduction latine de Louis Maracci (Padouc 1098),
fit oublier les essais qui l'avaient prcde et partage encore aujourd'hui
avec le beau travail de Sales [the Koran translated inlo cnglish, London 1734), l'approbation des orientalistes de tous les pays. Savary a donn,
en 1783, une traduction franaise du Coran avec un abrg de la vie de
Mahomet, qui jouit d une grande estime; la plus rcente est celle de M. Kasimirski. Paris, 1840. Nous parlerons ailleurs des commentaires du Coran.
On peut encore citer les crits distingus de Bh. Arnold, 1746,01. Domay, 1754, F. E. Boysen, i773, C. W. Augusti , 1798, F. G. Wahl 1828,
L. LMImann
1840, E. W. Lane, 1814, etc. Voyez aussi M. Garcin de Tassy
Sur un chapitre mconnu du Coran (journal asiatique, mai 1842), De la
religion musulmane dans l'Inde, Paris, 1831 Exposition de la foi musulmane, etc. ouvrages dont la rimpression serait fort dsirable.
L'apprciation du Coran par M. Oelsner (des Effets de la religion de
Mahomet pendant les trois premiers sicles de sa fondation, sur l'esprit, les murs et le gouvernement des peuples chez lesquels cette religion s'est tablie (Mmoire couronn par l'Institut, en 1809), est faite avec
un remarquable esprit d'impartialit ; on peut aussi consulter Herder,
Philosophie de l'histoire ; de Pastoret, Zoroastre, Confucius et Mahomet;
Montesquieu, Esprit des Lois; Michelin, Comment, sur la loi Mosaque;
l'ouvrage du chevalier d'Ohsson ; Forster, Mahometism unweiled ; Weil
Histori Kristiche einleitung in den Koran, Bielefeld, 1844. Voyez aussi
Reland, de Heligionne muhammedica; Cotta, Exercit. de rel. muh.; Pococke, Sp. hist. ar.; Holtinger, Hist. Orient. : de fato muh. diss. hist.
critica, Lipsix, 1750, etc.; Pitt, Expos de la religion de Mahomet ; la
dissertation de M. Joncs sur les Arabes, etc.
1
Note G
Voyez notre
selle,
l.
H,
page
61.
du Calendrier arabe {Manuel de chronologie univer340 ). Mahomet avait ordonn que chaque anne serait
trait
p.
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APPENDICE.
48G
distingue par un des vnements les plus importants qui aurait signal
son cours. La premire , celle de V hgire ou fuite , fut d'abord nomme
l'anne du pardon; la seconde, Tanne de Vappel aux armes et il en fut
de mme des quinze annes suivantes. Mais sous le khalifat d'Omar (036),
rassemble des principaux compagnons de Mahomet dcida qu'on adopterait l'hgire comme point de dpart unique et on la fit concider avec
er
moharrem qui rpondait, selon la conjonction moyenne, la cinquime
le 1
fri, c'est--dire au jeudi 15 juillet, 022 de J. C.
Les anciens Arabes
se servaient de Tanne lunaire de 354 jours huit heures quarante huit secondes, divise en douze mois de trente et de vingt-neuf jours. Pour la
faire concorder avec Tanne solaire des Grecs et des Syriens , ils ajoutaient
un mois tous les trois ans. Cette intercalalion tait appele nai, retard,
et quoiqu'elle ne lt pas parfaitement exacte , elle suflisait pour maintenir
une sorte de corrlation entre les dnominations des mois et des saisons.
Mahomet supprima le nu a, et imposa aux Arabes Tanne lunaire vague, en
conservant nanmoins les noms des mois qui ne se rapportrent plus aux
Les douze mois arabes sont moharrem (mois sacr), safar (mois
saisons.
du dpart), rebi 1 er (premier mois du printemps), rebi 2 (deuxime mois
du printemps), djoumada er (premier mois de la scheresse), djoumada 2
(deuxime mois de la scheresse), redjed (respect ), schaaban (pousse des
arbres), ramadhan (grande chaleur) , schoual (mois de l'accouplement)
dzoulcadeh (mois de la trve), dzoulhedjeh (mois du plerinage). On a remarqu avec raison que safar signifiait vide et non dpart; mais les scoliastes arabes expliquent que les Arabes laissaient leurs maisons dsertes
ou vides en partant pour la guerre sainte. Le mot schoual prsente aussi
quelques difficults d'interprtation qui n'ont pas t rsolues.
Les
Arabes d'Afrique ont substitu les noms de aschour, de schal-al-aschour,
de mouloud et de scha-al-mouloud, ceux de moharrem , de safar, de rebi
et de rebi 2. Aschour (le dixime), et mouloud (la naissance du Proplite), sont des jours de fte qui tombent le 10 moharrem et le 11 rebi 1 er .
Les trois derniers mois schoual , dzoulcadeh et dzoulhedjeh , sont remplacs par schahar afthour (cessation du jene), bou'l-djelaib (mois du colportage), et al-ad-al-kebir (la grande fle). Ces modifications s'expliquent
par la clbration de certaines solennits du Calendrier africain. Nous
Note
7,
page 93.
l'usage, en crivant Mahomet et non Mosi nous avons rtabli l'orthographe du mot khalife, nous
que consacrer une rectification gnralement admise. L'A-
hammed,
n'avons
cl
fait
cadmie franaise semble, il est vrai, dans son dictionnaire, rester fidle au
mot Calife; mais elle est renie par son secrtaire perptuel lui-mme qui,
dans une rcente publication {Introduction a l'ouvrage de Montesquieu
Grandeur et dcadence des Romains. Paris, Ducrocq, 1851), remplace le
c par un k et prend, d'aprs je ne sais quelle autorit, le mot kalife comme
moyen terme. L'initiative de M. Villemain n'est pas heureuse, car il reprsente la mme lettre par un k,dans kalife, et un peu plus loin, par kh.
L'illustre rhteur citant le clbre biographe, Hadjt-Kualfa, qui llorissait
au xvil" sicle et non pas au xr% et dont l'ouvrage a t traduit par
M. Flugel en 4 volumes, estropie son nom et l'appelle Nadyi-Khaffa; H
:
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APPENDICE.
487
Note
page 1GG.
Les musulmans qui considrent Ali et ses descendants comme les lgitimes successeurs de Mahomet admettent une succession de douze imans
(Imams) dont le dernier existe encore et doit reparatre avec le prophte
Elie au second avnement de Jsus-Christ. Ces douze imans sont
,
1.
Ali.
2.
Hassan,
fils
an d'Ali.
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APPENDICE.
488
Note
9,
page 181.
Le
petit trait
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AM'ENDICIS.
Note
10,
189
page 242.
Note
11,
page 247.
Il ne faut pas confoiulre les Zeirites ou Beni-Mnad dont les tats s'tendaient d'Alger Tripoli et qui faisaient partie de la tribu des Sanhadiites,
avec les Zeirites ou Zenetes de Fez, qui rgnrent de 988 1070 voy. Becri
(Ap. Quatremre), p. 85, et d'Hcrbelot, Bibliothque orienlale t 'au mot
Zeiri.
Quaul aux Hamadites ou Beui-Hainmad de Bougie , qui formaient aussi
une branche des Sanhadjiles, voici la Ibte de leurs princes:
;
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APPENDICE.
490
Hammad
I.
VI. El Mansour.
VII. El Naser.
Alkaid bon
II.
III.
Hammad.
VIII. Badis
Moham-
med.
Voyez
Note
12,
ben
el
Mansour ben
el
Naser.
IX. El Aziz ben el Mansour.
X. Jahia ben el Aziz.
par
MM.
Policier et Kinusat
page 310.
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APPENDICE.
4yl
Muley-MohammedrMahdi-al-Tzid second
fils, de Sidi-Moliammed et Muley Haschem, ne firent que paratre sur le
trne. Aprs eux viennent Sidi-Soliman (1792-1822), et Muley -Ab de rrahman, aujourd'hui rgnant.
dation de Mogador en 1760.
FIN.
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ERRATA.
Page
retranchez
lieu de
au
Slylits,
lisez
bcyhtzs.
22,
11,
41,
24,
recueilli,
eu.
44,
4,
Mousiin,
LuOllM
49,
H,
Calife,
(vnauie.
II
60,
33,
propagation
il dit o
proslytisme.
66,
11,
ardents,
vidents.
78,
27,
132,
23,
138,
5,
t \ 1'/
\w
Margal,
Margab.
142,
4,
d\
14C,
1,
runi
rassembl.
149,
24,
des,
de leurs.
153,
11,
Cades
Cads.
760
743.
181,
nu 8
il"
38,
Gihon ;Djihoun\
227,
14,
Dihon,
299,
317,
28,
Anasir,
El-Nasir.
dans.
protgeaient
surmontaient.
327,
8,
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Les
abbassides, 165,
'229,
chiffres indiquent
abencerragls, 320
abenzoar, 296.
Ablutions, 71, 82.
442, 465.
m ju (pre d'Abdallah
225, 325.
Arou-Abdallau-ben-abduii, 405.
ABOU-ABDALLAII-.MAHMOFD, 405.
ABOU-ABDALLAU-MoIIAMMED, 406.
Abdallaii-Aboil-Cassf.m, 347.
ARDALLAn-BKN-UAXIA, 294.
Abdali.au -BEN -Sa AD. 122, I2i.
ABDAUMI LU n Shahl-ben Naoubacku
ABOL-ALI-AL-DJUBBA, 402.
339.
ABOe-BEKRE,
ABDALLAH-DEN-TASttlFIX, 282.
Abdallah, fils d'Animer, 102.
Abdallah , fils de Djacli, 5i.
Abdallah, tils de Rowalia, 51, 416.
Abdallah, His de So'oud, K2.
Abdallah, fils de Zibara, 416.
Abdallah, tils de Zobcir, 136, 139.
ABDALLATIF, 423*
AbdFLAZIS, 150, 153.
Abdelazis, fils d'Abdallali, 162.
ABDELAZIZ, 458.
Abd-el-Kadeb,
ABD-EL-MALEK, 115
Abou-Djah, 51.
Abol-Kath-abderrahman, 356.
Abuu-Giafar-almanzor, 333, 379,
AbOU-HaFS (U'S 302, 308.
Abou-Hadifaii Wacil, 402.
Abou-HaN.FAH, 357, 404.
Aboo Haschem, 167.
159,
331, 394.
392.
ABD-EL-WAIIAB, 454.
ABDERAME. V. ABDERRAHMAN.
ABDERRAHMAN, 157. 156.
ABDERRAlIMAN
Abuc-DjafakbenHabascd, 344.
ABDERRAHMAN
ABDERRAHMAN
ABOU-CARIB, 26.
Aboo Djafar-al-Thalib, 397.
100, 254.
AUEN-UlTHAR
les pages.
Alton. -A
s,
46.
ABOl'L-ASWAD, 407.
Aboul-Casem, 403
AboI L-KarADJE, 397, 4 12,
Aboll Feu a, 61, 382, 419.
Aboul-Haen, 323
4 19.
ABOL'L-OLA, 4 17.
ABOIL-SALAT,
399.
28
194
AOUBITES. 223.
Aiznadin (bat. d'), 107.
175.
AKBAH.
128.
125.
ALABDARIS, 259.
ABOU-OBEIDOLLAU,205, 245.
Abou-Rosciid, 399 voy. Averroes.
AbOE-SaiD, 320.
Abou-Sophian , fils de Harb, 51, 53,
Alacab journe
i
d'), 298.
Aladami. 344.
56,
ala-f.ddin. 227.
alaiieris, 275.
ALAMIRI, 398.
89, 96.
ABOU-TEHAM
398, 417
A bou -Temam-Habib-ben-Aws,
4 1 7.
ABOU-THAHER.203.
ABOU-TlULEB-ALI, 425.
ABOU-YAROLB. 299. V. ABOU lAKOUB.
ABOU-YoUSEF. 302, 322. V. ABOU-lOUSEF.
ABOU-ZACHARIA 390.
AbRAHAU-EL-ASCHRAM, 27, 29.
ABYLA, 108.
,
ACBATARAHAR
ALAZDIAL-HOMAID1, 427.
ALBAHTARI, 338.
ALBATEGNI. 343, 368, 378.
ALBAYCIN (1), 327.
Albayda, 33.
ALBIROUNI, 230, 357, 359, 380.
ALBOKHARI, 360.
ALBUCASIS, 394.
ALBUMAZAR, 340.
ALCAIDS, 153.
ALCAMA, 33.
AlCAMTaRA, 299.
ALCarah (bat. d,), 286.
ALCASAR (l'y, 431.
ACEQt:iAS,270.
ACUA, 33.
ACRABA, 101.
ADD, 66.
ADE.N, 6,7, 24,27,
ALAilT7.A, 404.
ALARCOS
At.CASSIM, 275.
alcazaba. 294.
alcazari, 356.
AL COLUZI,
450, 464.
347.
ALDEMIRI, 390.
ALDJEZIREH, 112. Y. Djezirlh.
Aldzemebi, 383.
ALEP, 110, 183. 198, 216,218.
ALEXANDRIE, 119, 179.
Alfaquis, Docteurs de la loi, 250.
Alfarabi, 398.
ALFAZARI, 339.
ALFOSTAT, 120.
ADI1RUH, 57.
Adites, 12, 14.
AdjaroL'MIA, 407.
JSLIUS GALLIS, 17.
Afa, le Djoramide, 414.
Afghans, 216.
AFRIKIA, 236.
AFRItOl S, 26.
Ka
il
5, 7.
,
Al
il.
3, 15, 57.
,
470.
ALGEDER,
2<J6.
Algehed ( guerre
sainte
),
296.
suiv.
ALUAMA 325.
Alhambua , 300,
,
AN-MERAN, 478.
AlN-TAMR, 104.
AiN-Tl'RK, 477.
ARBET-KuEDbA,
V. Gazzali.
Al.GAZRI, 410.
Ahmed-ben-Ali-ben-Mesoid 407.
Ahmed ben-Arabschah, 426.
AHMED BEN-MOHAMMED, 418, 427.
Ahmfd-ben-Nassar, 175.
AhMED-BEN-THOI'LOCN 193.
AHNAF, 132.
AnwAZ, 131, 193, 198.
AN-HDA
ALFRAGAN, 339.
ALGARVE. 287, 294, 300.
ALGAZZALI, AL GAZEL, ALGAZELI 357, 400.
ALUAMDANI. 348.
Alhasan (de Bassorali), 402.
Ai iiassan Lon l'Africain), 383.
Alhassan-den-Masbau, 356.
477.
Digitized by
ALUOSAIN,402.
ALI.
97, 98,
Ali, 2fii
m,
9^
4M,
ALI-AL-KnOVENJI 3!J9.
Ali-ren-al Addas, afi
ALI BEN HAML'D, 211.
ALP-TtCHlN, 20fi*
Alpixarras, 258,
Ali-ben-Isa, 33
ALI-BEN-MOGUEITII
Alsagam, ^ 10.
Alsamar, 151.
055, 257.
ALSAMARCANDI, 34
Alsarari, 348.
ALSAUNADJI, 407.
Alselemi, lui
ALTHAU, 417.
Altonukhi, 316,
ALI-SCHIR, 428.
Ali-Istakaiu, 378.
Ali-Zenab, 2fil
ALJAI HKRI, 3_39_.
Alraisi, 42L
Altlpiiiri,
3r,:.
Alzoheiri,
loi.
Amadjolr,
Amazones,
Alremad, 31L
fil,
111/ Ail.
111^
22u.
A.MGIIICIHA liLL
Ami de, i_3i
.M
Amer.
Ifii,
357.
ALKIIARIZMI. VOV.
i.
ALSINDJIARt, 36JL
Alsoioi tui, 410^ 421
Ali-I)zou-Djadan,2L
Ali-Mrarer, 46?^ 411*471,
ali-schah- alrokhari, MO.
3H
Alrazi, 4ojl
Al.RIlACANI
49r>
MOHAMMED-REN-MUSA.
ALRIIIII, 348.
Amir-ben-Tofal, 23.
4
Amoiuim,
Amr, fils d'Adi, 20, 21*
Amraouas, 475Amrou, il.
AMROO, 98, 110. 117, 121, 134,
Amrou, fils d fil-As. 4i6.
Amrou, tils de Colthouni,
Ami rath IV, 452, ilL
ANDAR, 4j IL 22, 104, 170.
ANDUJAR, 293.
ANSARS, 91
Antar, Ant\ra, 32, 415.
Antartous, uul
Antiocue, 107,
1, 301.
Allah, 2iL
35_i
3iL
ALMADAM,
Al.M.Eo.N, 356.
AlMAHADI,
185,
188. 235,
337.
Ai.MAKKARI. 427.
ALMAM01N,
3Gj,
377. 391.
AlUai
zi.li, 348.
387. 2111
280, 2JLL
Alnedhari, 42JL
Alnehavrndi, 337, 312.
360.
ALPRTRAGF, 355.
ALPIIEREAN,
41L
ARABIE,
97_,
334,
4fi5T
Aouamir-al-Siacieh, 4o:i.
Arabes, 9, io, 1 2, 14, 15, 1 6, 38,
ALOTBI, 405.
ALOTKI, 31L
ALP ARSLAN, 214.
138, 193.
lu
ALMEOIAZ, 405.
Almfria. 294. 321L
ALMEROUROUDI, 338.
ALMOATEDED L 278.
ALMOATEDED II, 278,
<
4fl4.
441,
Arafat, 3JL
Aragon, 251.
Ariba, 12
ARZEW,
469, 470.
ASCHIR, 211
ASHATILl, 427.
Asie Mineure, M3, 213, 216,
211
Digitized by
AMox-ftAnr.R. 15.
A^i\. 71. 80.
Atra
21
atziz, le Kharizmicn,2i6.
Ai'HAs combat d') , 57.
BEPEB.
ST~75.
BEMU/INS. 182.
Beidiia\m 402.
BEJA. 269. 283.
,
Belezma. 487.
Ben-Abad I, 278.
BEN-ABAD II. 111-
AVEN-PacE, 398.
AVEN ZohaR, 394.
Avekroes, 296,353, 366, 386, 389, 395,
399.
r.EM'.l, 380.
AUMONE, 71.
AIRES 0' 478.
Avnvu
198. 453.
257.
278.
A zi z- Bill a h
A/LAM,
206, 351
3.').
B
RaALBER, 108.
BABEK '202.
Bab-el-Mandeb,
Beni-Djorhom,
Bem-Hammap,
277.
14. 28,
Bem-Hi
d. 277.
8, 446.
Baber. 230.
de). 33.
BABRAM,
106.
4, 21, 22, 27, 58, 100, 103, 446,
449, 452, 464.
Bakoim, 33.
BAKTIMU'A. 392.
Balares, 238, 266, 287, 297, 300.
RALMS, 26.
H un i. 25U.
Barbekousse, V. KflAlREDDIN, 306.
BAHt EIN.
BUDAH,
469, 47
Boabuil.
4.
477.
AnorTnnAU.*H.
V'y
BoaiAR.
478.
BullAEDIUN, 419.
BokllAUA, 132, 161 438.
BnNE. 4ti8, 470, 472.
,
BolUL, 26 4.
BORIIAN-KDDIN, 405.
Bosr, 209RnSTRA. ID5.
B ARC Ali,
12.
282
Bacocs <guerre
Bem-Alaphtar.
122, 245.
Barcelone, 26 i, 263.
Barr-f.l-Scbam, 105.
473. 489.
302
30(
470
20JT, 208,
BOU-MAZA, 478.
BOU-MeZHAC, 467,
BoU-MERZOUG
chillour8
m.
466.
Chimie, iJl
Chine, rjQ, 41/L
ClIOSROES, 39_, 40, Sj.
468.
47 5,
Boussole,
Buuzakiia, 101.
BRlNDES,242.
Broussa
Christianisme,
Cbott ,
4 i:>.
Coda,
5JL
Caaba. V. Kaa a.
Caboul, 161.
Caab, UU de Malik, 4m
Cacidat el Borda p-nne,
Cacem- Biamrillab 20 s.
,
CODBAITES OU CODHAA,
COBEX-ATTAR, 397.
COMBRE, 262, 28".
COLAYR, 3JL
COLEAM, 469, 474.
57.
CadEsiab
bat. de),
49.
Co-CllEOU-KlNC. 35 1 . 361
11
112.
3 s.
c
,
41&.
CHRYSOCOCCA, 15_L
Chypre, 114, 212.
Bl'SENTELLO, 247.
Butin (partage du\ 9JL
Caab
497
CBIIATITRS, 402.
lii,
lhl
21.
'8<>.
COLZOUM, 120.
Compagnons du PropbF.te,
COMPOSTELLB. 264.
Constantin, lils d'Hraclius, im
CONSTANTINE. 467j 474. 475, 480.
constantinople, in* 159, 450.
Coptes, lia,
CoraIdhites, 7JL
C.MROWaN ,
288, 2yi
CALATATUD, 285.
Calatannosor (bat. de),
Calatrava, TA<L
Caleb,
Calendrier arabe, ml
237, 245j
265.
HL
CALICUT,
COP.AIZHA, 29,
271
276. 278
2M
2Jtf_,
llfi.
Cordoue (Mosque
de), 272.
Coreiscbitks, 29 et suiv.,
COROMANDEL,
13JL
Cappadoce, 16IL
CARACORUM, 221.
CARMONA
Coudiat-Ati , 475.
Coufiques (caractres), jl
Courra, lOi.
COZHAA. 28.
2t>i.
m.
CHAIILES-QUiNT,
Cheddad,
269_,
f.TRNAlQUK, L22,
CYZIQUB, 114. It5.
tr.9.
S 08.
4.
L28,
COSWA.
Cats, 10JL
CAZWiNI, 382, 390, 120.
Cf.rvui k bai de
2b 4.
Csarb,
COSTA-BEN-l,UKA, 344.
Catalogne, 257,
Catane , 28JL
H .4I,
L3JL
COS, 114.
COSSA , 29.
Cossayr, lils de Sad. 20,
4M,
293_,
353.
4 4f.
Capitation,
ai,
DABA, 12.
ClIERCBELL, 477.
CIIRIFS. V. SCBRRIFS.
DACBICHA, 29.
Daims (guerre
CHiFFA(la\ 411.
Patina. u>2.
de), 33.
279, 294,
51
96.
498
DAHRA, 283, 478.
DAHRUTES, iL,
MA,
Damas , 105,
DAS,
DANEK,
DARFOL'R. 437,465.
DASTAGERD, 40
Daulet-Schah, A2&
DaCMAT-DJANDAL, 54,
DAVAYNE, liLL
Daya, lA*
Di
m.
Duero
DZOU-CAR, 22.
Dzoil-Carnein 26.
dzol'l holayfa, 19.
Dzoul-Medjaz, 31.
57, LQ1L
216.
DELLYS, 478.
DENIA, 277_, 295, 30O, 313.
DERBEND, lOo.
DERREYUf, 461.
Dhafar,7, ^1, 21.
DHAHER, 207, 218, 22iL
Dhobyan, 3JL
Dia la), prix du Rang, if.
Diar-Brkir, 113.
Diar-Babia, LL3*
Diego db Cordoie,
305.
DlLEMITES, 34<i.
DME, lfil^
DINAR, 487.
I) HUlt M, 4B7.
BlVANS, 180j Ali.
djabalai1, 23^ 109.
Ebn-arabschaii, 411.
Ebn-ayasii, 40JL
Ebn-Ayyas, 423.
Ebn-Bajaii,
aber-ben-Afflaii,
,
3Ai
7JL
Ebn-Farmoi'.n.
de), L3L
Eb.n-Hayian, 421
Ebn-Hfscham,
DJAUI1ER, 212.
Djeber, 38iL
407.
EBN-KiIALLICAN,
Eb.N-KiIATTIB.
4 i0.
4'i7.
Ebn Kothaibaii.
49fl.
Ebn-Ouabh, 4M,
OZ.
DJEMILAII, 47
DjEMSCHID , 363.
*
DjKRBA 57.
Djebdjis (Georges), Il V. SeRciis et
Bahira.
Djewiiem, 4oa.
,
1,
218, 220,221.
DJIGELI.I, 47(i.
Djin.
4 ()'
Ebn-Forat, 42!.
EbN-HaBIB-AS-SOLAM!, 427.
Ebn-Habitii-al-Khoshni. 422.
Djahizitks, loi.
Djalulah (bat.
DJAMRA, SX.
:<;>s.
f.bn-cotaibaii, 410.
Ebn-Djoizi, 126.
K un -Don in,
F.BN-FaREDII, 417.
Djaber. al
Djadima 56^
DJAFAR, 347.
DJAFNA. 2L
42fi.
EBN-AL-FABADHI, 437.
Ebn-al Hadjeb, 40jL
Ebn-al-Massih, as!.
Ebn-al-Moraffa, 4n.
Ebn-AL-SeKAKI 410.
DlAR-MODHAR UJL
lij
IL
Djodhaima, 2iL
Djondisscuabocr, 335, 391
Djordjan, 133. ma. qio
Djorrom. V. Beni-Djorrom.
Djowatiia, M2.
DOJAIL-EL-AlIWAR, 140.
DotUlRg.470. 421.
F.BN-UOSCHD, 105.
EbN-SaBIIII-S-SALAT, 427.
EBNSaHL, 398.
EBN-ScH ATHIB, 357, 361
F.BN-SEID. 409.
Ebn-Sina 393.
EBN-SOBAIDJ, 412.
.
Ebn-Wasfl.
42fi.
EBN-YOLNIS, V. F.BN-JOUMS.
Echecs, 8JL
F.DHAN,
aii
S-L.
Edbis , F.DRI>RITES
20.1
236. 213
259.
34fi.
ed by
Egypte,
464.
EL-ALA, 102.
El-Aroud, 4.
Elrarkani, 467.
Eleuse, 160.
ELFARHAT, 469.
BLHACA, 8. V. HAA.
Elkatba. 8.
ElkaTIF, 8, 446.
Ellakhmi. 405.
Elmacin, 425.
ELMAZERI, 405.
ELOUFFIA, 469.
ELSEADJAM,
Gacie (Guerre
Gaiouk
407.
Emir-al-Moumenin
12.
commandeur des
Croyants, 245.
f.uphmius, 239.
Geber, 386.
G Kl SU, 196.
Gemal-eduin 357. 361,417.
Gneralif le), 316.
GNES, 248. 281.
,
452.
Ghoul
118.
35.
Fatiiime, 46.
GlULUEKI
397.
Gozzo (le de), 238.
Grgoire, 123.
Grenade, 150, 269, 270, 283, 286, 294,
300, 316, 325etsuiv., 353.
,
GRYN 8. 13.
GUADALAXARA,
,
281, 296.
Gl DULA, 282, 289.
Gui de Kavenne , 375.
GUZZARATE, 209.
355, 466.
FEZZAN, 437.
41, 43.
FlROUZARADI, 408.
FlRADII, 104.
Flissas, 479.
FOKAHAS, 402.
386.
Faresi, 408,
Farsistan, i3i.
Fatii-ben-Naueba, 356.
F DJAR,
18,
482.
Ghatafan,
FaKREDDIN-AL-IIAZ|, 402.
4,
54.
172.
Ferme modle
Fetwa, 406.
Feu Grgeois,
GaZ7.AH
Gazzali Omar ben Faredh, 4i7.
Ghassanides,
Famiah,
156.
(Al), 289. 357.
306.
FADBL,
Farreddin,
264.
Gaule,
Fadac,
228.
,
.
Garabas, 473.
Garcie Fernandez,
F.LYAS, 235.
ELZAGAL, 326.
sainte), 219.
Galice 260.
Eutemi
490
Folaih-ren-Aoura, 412.
FOSTAT, 194, 206.
FOULLAN OU FELLATAS, 465.
FRAGA, 295.
France, 238.
Francs, 156.
Fraxinet,244, 266.
Frdric II, 386.
HabRAH, 473.
Haa (F), 4, 7,
449, 452.
58, 80.
Hadiiir, 111.
Digitized by
500
HGIRE
.263.
Hai.r
477.
21.
49.
Hejer, 134.
HaORAMAUT,
4,
7,
100, 102,
Hentela 290.
HRACLIUS , 39, 55,
HERMOZAN, 131.
441.
HAKEM,
102.
206, 351.
HAHAII, 108.
105, 106.
Hescham-ben-Muhamad,
276.
HlROPOLlS, 111.
HlLF-AL-FODllOUl, 42.
HlNDOUSTAN, 230.
HlRA 4, 18, 20, 21. 22, 25, |04, 129, 482.
HAMALAT-EL-CoRAN 101.
Hamasa , 417.
Hammam- Berda 475.
HAMZA, 45, 51. 52, 75, 207.
Hamza-el-asad, 53.
Hanbal, 404.
,
HlWA, 33.
HOBAL, 29,
35.
HODAbi A, 54.
HODAILITES, 402.
Hanbalites, 4o4.
HaNHFITES, 404, 405.
HODEIDA, 7.
H on ai. a , 235.
Honain, 57, 76, 391, 392,
hanzhala , 101.
Haguch-Chaoucu, 471.
HAPUED, '220Haractah, 477.
Harith (Arelas), 22, 33.
398.
HOROt'DJ, 306.
Hossein, fils d'Ali, 84, 98, 136.
HOTAM,
102.
H A ROUX,
196.
HAROUN-AL-KASCniD,
337, 391.
Haroin-bkn-Ali
350.
Haiiran, 39t.
lAlllA-
Haschem, 29.
Haschgoun ,471.
H am h
h , 2*25.
Hassan, 98 , 145.
Hassan aga , 309.
Iaiiia-ben-ari-Mansolr 337
Iaiah-ben-Nasrillah, 220.
lATHREB. 5, 26,28, 29, 48, 49.
1BEGH, 229.
HA8SA.N-AL-KFBIR, 451.
IBNOU KlIN-AL-OL'ARDI,
lll A
llASSAN-REN-MOIIAMMED, 409
Hassan Uey, 468.
Hassan,
fils
HAT, 403.
382.
lBN-AYAS. 383.
IRN-BaTHOITHAH, 382.
Ibn-Halkal , 378.
IBN-KHAlDOUN, 420.
d'Ali, 134.
N-KHALED, 337.
,
Hassanden-Haithbm,
B<-
Ibn-Uaif.k. 199.
Ibn-Sad, 381.
51, 4iti.
Ibrahim, 168.
Ibkahim-al-Mzam,
403.
HAOftAM, 105.
llAL'WARIN , 136.
Hai:za (Combat de), 33.
1CRIMS
HCOaU,
HEDJER, 4, 101.
H KG AGE, 39.
1
101, 102.
IDCIIMA, 406.
lEMAMAII, 4, 8, 55, 58, 100.
405.
HEDJAZ.
134, 140,
Digitized by
SOI
32.
KERMAN,
Kesra (Voy. Cbosro;.
lii
Ioums
L&L
KETAMA
83
lSFAUAM. 412.
Khalil-ben-Ishar ben-Iaroub,
KUARADJ, LIA. 181,211
KUARAM1TES, 401.
KHARECITES, 134, L2R,
Islam, 41,
iifl.
ISMAEL
ISMAEL
193.
20JL
ISMAI.-BEN-l)JAM, 4l2.
lSPAllAN. L&L
32^
KllARIZMIRNS. '229.
Khat-ei.-Arab. L3ffi
lilL
KHIRWAN,
41A_.
22L
KlTADA , 445.
KORDOFAN, 465.
KOTAILAH , 1LL
.!
Jacques
Jaen 3
.
W,
i
29JL
KHOULAN,
KHOWARESM,
131.
28, 5JL
35.
KlNDA, 33, 102,
Krozaa,
JRUSALEM
UOj
Km ah,
Jeune, ll
Judasme, 3jL
Juifs, 270,
KlNNESRINN.
Jurisconsultes,
fil*
KOTBAD,
KOUFAU,
K
KAARA,
Kabyles iKbals;
457.
Karmathes, 202.
(
Hadji-Kbalfa ),
l^
KouscniAR, 312*
KjiBLaL 22J^230j 357^
Kurdistan , uil
35.
I34j
ifi-L.
L
La Calle
1.AKM1TFS
474.
lagiioua , 478,
La H or , 2JiL
L AH V A n ile),jLL
1.AK1T DROU HADDJ, 102,
20,
L A M EGO , 262j
28JL
,
Kaukeban. A5J.
Kerla, 51, 71
KKRAM
:i83
2UL
Lfifi.
9JL 98,
La mu na , 2fi2 2b 9.
LARISTAN, ljL
LA SC ARis (de; , 460.
42tt.
K mi an \ (divination),
KELB, 112.
108.
KONDOFAH, fi.
KOSDAR. 20JL
21L
Katib Tcheleri
fi.
KlIOUZISTAN, 13L,
lABHiai , 339.
Jauheri-Ali-ben-Ismail. 1LL
JECTANIDE8 13^ 14. 24. 21.
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196.
KHORASAN,
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130.
Khomarouiaii, \Mi
KllONDEMIR, 421.
KnORAlBA, 97.
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Italie, 238.
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478.
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LON, 263.
Lon l'Africain, 383.
Lon i.'Isaurien, 159.
LONARD DE PlSE, 386.
Lettres de change,
270.
Liban, i 16.
Liqueurs fermentes , 82 87.
Lisbonne , 262 267, 276 , 293.
,
Masken 138.
Masocoi, 378,423.
Massold, 210, 217.
Maures indpendants, 129, 133,
Mauronte, 159.
Macsel, 140. Voy. Mossoi l.
,
LOCMAN, 14,
LOHVA, 7.
Lorca, 325.
411.
34.
MAGREB, 25,
BlAHADI , 245.
MAIIADI (le ALMOIIADE, 299.
i
288, 292.
471.
MAHI-F.DD1N, 469.
Mahmoud, 209. 215, 230, 350, 357.
Mahomet, 37, 92, 483.
Mahomet Bvgdadin, 370.
Mahr, don nuptial, 84.
,
100, 102.
421.
150, 269, 275, 278, 283, 284,
383.
Mruwan
Mervan
toi.
Malhadet, 401.
Malte, 238, 288.
23.
37, 42.
5fi,
136.
139,
2?3.
230, 357.
Maria,
Meragah (observations
,
Mamlolk
385.
Malais 436.
Malem Cana
Meidani, 412.
326.
Malek
Mazagran. 477.
Mazanderan, 133, 183, 198.
MAZDAC, 22.
Mazdakites 401.
MAZDARITES 402.
MAZZARA. 238, 240.
MBAREK, 467, 469.
MCHOUAR 470, 472.
Mecque (la), 5, 13, 14, 28, 30,
,
Magisme,
ii
23.
MA7.AFKAN, 475.
130.
M Ak i/i
MALAGA,
C2G.
227.
Mawia
Madagascar 436.
Maden (Almaden), 269.
Madjna, 31.
Madrid, 281,296.
Matielma
45
MAAMILAT, 403.
Mabed, 412.
Macta (la), 472.
M ad AIN,
!% 137.
II
168.
Msopotamie, 112.
MESRAH, 120, 194, 195,
2C9.
Messine, 288.
Mesu
391.
Metidja, 471.
MlHMEL, 447.
MlHRAB, 272.
M L A il , 476.
,
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MOTAZ,
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125, 134,
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478.
| 348.
MOGETABBI
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319.
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220.
Mohammed
Mohammed alhamau
320.
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MollAMMt.D-ALl
3J11,
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MlSERGUIN. 47T.
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MoHAMMED-BEN-KELAOUN
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MoilAMMED-BEN-MOBASCUAR 357.
MOIIAMMED-BEN-MoHAMAD,
Mohammkd-ben-Musa-al-Kuonvaresmi,
.
III,
22,
150.
MoUTARRIBA
MoHAMMED-BEN-AGLAB 240.
MoHAMMED-BEN CASSfcM, 162,
189, 103,
MoUTaUHER,
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463, A65_.
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Mluamad-el-Nasir, 29JL
33JL 301-
Mohammei>-ben-Ommiah 31iL
MoilAMMED-BEN-bOOUD, 455, iiiL
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Mois saches, 7JL
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.
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5JL
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MOSSF.ILAMAH
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MOSTALI, 2J9. 220.
MoSTALIK, 5_L
MoSTANDJED, 2liL
Mostanser , L8A 207, 211, 2l8j 220.
MOSTARCUED, 217.
MOSTAZEM , 219, 228_-
MUHAMAD
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23.
MuZAFFEH-AL-ISFERLEDIj 366.
Mystiques , 400.
479.
M?, aol ni
,
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304
Ommades
N
N ABATBN8,
Oppas
A
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Nabigha-Dhobyani, 33j 416.
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nadhirites,
Nadir->cuah,
NADJEUAN, 24j 26, 3!L 5JL
Nadb-ben-Habbth, 112.
Narha. sa
Narhla, 3_l_, 41.
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Namar
(la prire), l.
138.
NaMIR,
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2'j,
NABIB,
96, 99.
(visite desleux saints;, 58, 19,
Omba
Napolon. 46al
N A RBONNK, 150a 260,
N A SA F 1, iOi.
NASAR-ADOIL-CIUZ. 320.
Othman , ftUde
NASRITES, 2JL.
N'ASSEn-EDDAlLAH, l&L
Ouama, lilsdeTTd,
NA88IR-EDDIN>T IIOUSI
Hoiiwaritb, 39,
Ottomans. 229, 230, 417.
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NOUB-EDDIN, 216. 221.
NOWAIBI. 3, 82, 42,
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2113.
Pelage, I5i.
Pendjab, 20iL
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287,
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Palhyre, L
Papier de coton,
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NlSCHABOLR, 316.
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58, 100-103.
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NlGBITIE. 465.
NoMAN
Ol'ED-ZEXATI, 475.
NlZAMITES,
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Nestoriens,
JA
2AL
Omab-ben-Khaldouk, 353.
Omar-KBEAM, 215. 351. 35i>,
HaIKITSTS, 198.
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367, 311L
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S.VRDA1GNE, 238,
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237.
RBABARITES, 277.
Rhodes, ii4.
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466.
Sebel-ben-Bashar, 3 i 4
Sebnoun. 404. 40S.
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273.
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SALAMANQLE.
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139, 46 3.
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Seif-Eddin, 22L.
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SAMA1L, 234.
d'Aboul-Sorour, 423.
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SEBEGTEGBIN , 20JL
SEDJELMESSE , 248. 283. 292.
SKDILLoT (J.-J.), 352. 356, 382. 408.
SDILLOT (C), 17JEL
SEDJFSTAN. 132, 197.
Sghems-Eddin
SGHERIA, 4111.
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ABhE.Vs 13, 24^ li.
SAVA
ScHELiF, 473.
ScllKMS-EDDIN, 402.
Sgberif-eddin-Ali, 428.
scberifs, 310,490.
SCBIBAM, 1
SGHIITES, 28_, i_3JL
SGB1RAZ, Hl^lilL
SCBIRKOUK., 221.
SGBIRWAN. Htt.
SBASTIEN , 310.
SEBAOL, 477.
SEBDOU, 477.
ROOSTEM, L2&.
SAHAGON
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Sgbems-eddin-al-Halebi, 36 1.
105.
IlOSTAMlTES
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SAUDA. 46.
Sayyid-Yousef, 4_ul
schafe, schafeites, 4114
SCHAH-CnOLGI 3Ji.
SGHABHESTANI 428.
SCBAB-ltOKB, 230, 363, 3A1. i_LL
SGBAMAR, 2fi>
SCHAMER. 135_, 13JL
SCHAMOUL-BEN-tOI DA, Hii".
SCH ANKARA 4|6.
SGBAUF-EDnAULAB, 208, 3i7.
SGBEBAB-EDDIN-ABMED-AlkAHI 427.
Slbeikb (vieillard on seigneur). 1, 7JL
SCBEIKB-EL-ARAB, 176.
SCDEIKB-EL-DJEBEL. 22Ll.
SCHEIKH-LL-IMAM, 07
,
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,
263.
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SELDJOUKIDES, 350.
SELIM l r AL
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SELMAN, ilL
SELSOUS, 477.
S END-BEN- ALI, 338.
SENNAAR, 437.
SEPTIMANIE, 153j 156
SRAPION, ,193.
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12, V.
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STIF, Hf,
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Samta,4jl
SEYBOrSE
29
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506
SHEB1B, 139.
SlBAVAIHI, 408.
SlCAYA, 29.
Sicile, 159,238, 287, 438.
SlCKAH
Talimites, 401.
(la;, 474.
Sidi-bel-Abbs, 478.
SlDI Hescham, 466.
Sidi-Mahattan, 470.
Sidi-Tamtam, 475.
SiDONiA (bat. de), 299.
Sierra de los Infantes,
SlNAN, 308.
Si.nan-Pacha, 450.
Tantarani, 417.
TARAFA, 32, 35, 415.
Takente, 242. 248, 282.
Tarifa, 300, 323.
Tarik, 146, 152.
Tarmidz, 132, 161.
Tarragonne, 269, 295.
Tahtares Mongols, 213.
TASFIN-BEN-ALI, 285, 291.
TASHBIH1TES, 401.
SlND-HlND, 339.
TAURIS, 183.
SlRlUS, 35.
SlWAH, 78.
323.
SlFATlTES, 401.
Sihr (magie), 35.
Smala
Tchad
(la),
478.
45, 82.
(Laci, 465.
Tchinghis-Khan. V. Gengis-Khas.
Tebai.A, 30.
TEDJ1NI, 476.
TEFTASANI, 409.
Soudan,
437, 465.
Soufis (Sophis), 204, 402.
SOULAYM, 101.
SOULLAZ, 33.
sou m en at, 209.
Spahis, 471.
Sumatra, 436.
Strie, 105, 134, 198, 216, 218, 228.
105.
248.
Ta-Tsong, 132.
Taef , 6 , 30, 31
462.
T AIMA,
Telha, 97.
Tell (le), 466.
Temini, 33, 57.
THAHER,
174, 182.
Thaherites, 346.
Tha, 201.
THAKIFS, 57, 58.
THALABA, 23.
TU A MOUD, 66.
TnEBIT-BEN-CORRAH, 341, 366, 370, 397.
Thjiah, 100.
Theodemir, 151.
THOULONIDES, 193, 196, 346.
THOUR, 49.
TlBRIADE, 105, 223.
TiMOOR-LENK, 330, 362, 444.
TlNMAL, 289.
TlTERY, 467.
TlZi,476.
302
470, 472.
476.
Tahart,
6, 21.
Tafna,471,475.
TAGDEMPT,
TEHAMAH,
TERBIR, 71.
Tekrit (combat de), 128Telbiye, 79.
Tours
TOZDN, 200.
55.
Digitized by
TUNIS
TR, Ut.
463
YERHOUK,
109.
YEZD, 183.
YOUSEF
I, 11, III,
299, 323.
(bat. d'), 285.
(Lois contre If), 86.
,
Ucls
Usure
YOUNIS, 142.
UBEDA
507
YakOUR, 295.
Yanbo, 6.
YMEN, 4, 5,6,
YUSIJF, 234.
285,
ZAATCBA, 479.
Zab, 169.
VANEGAS, 320.
Zabara,
Venise, 445.
ftls d'Amr, 39
Zaid-el Kbail, 34.
zamakscbari, 409.
Verdan, 106.
Viandes dfendues, 82.
f IF.UX DE LA MONTAGNE. 225.
VlSEU, 262, 280.
VlTELLION
386.
Vizirs, 180.
Vol (Lois contre
WADl'L-CORA, 55.
Wahabis, 454 et suiv., 461, 462.
37.
Xrs
YACOUB, 192.
Yacouba fbat.
Yacoct, 380.
Yaez, 300.
le), 86.
W
WAHB,
Walid
Walid
325.
Zaid,
d'), 124.
Zeinab, 46.
ZERITES, 246, 248, 282, 288,
29*2,
489.
Zendirisme, 175.
ZNTES, 246, 247, 255, 25y, 264
ZENGBI, 216.
ZENGBIENS, 193.
ZNOBIE, 20.
ZBOR,fJl<it, 71.
ZlAD, 134.
ZlRAN, 477.
ZlZlM, 445.
ZMELAS, 470, 472.
ZOBIDE, 185.
ZoBlR, 97, 113, 124.
ZOBIR
32.
415.
YAHIA, 276.
ZOBRI, 37.
Yabia-ben-Al-Nasir, 299.
ZOUAOUA, 476.
Yarem.
ZOLZENI, 429.
200.
51, 100.
Zedjadj, 408.
Zegrik, 320.
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igitized
by
Avant-Propos
Page
L1VHK PREMIER.
Gographie de l'Arabie; des Arabes avant Mahomet.
Gographie de l'Arabie
Chapitre
I".
Chap.
II.
10
LIVRE DEUXIEME.
Mahomet
CBAfe,
I' r-
et le Coran.
de notre re
Chap. IL Mahomet
Chap.
111,
38
.
L e C o ran
11
LIVRE TROISIME.
Les Arabes peuple conqurant.
CHAP.
l*
r
.
guerre au dehors.
la
Premiers khalifes
Chap.
93
Mahomet; rpres-
11.
(C32-690)
Chap.
Chap
Ommiadcs
L22
(060-705)
de
la
Transoxlane
et des
LL
la
bords de l'indus
142
LIVRE QUATRIME.
Grandeur et dcadence des Arabes .en Orieui.
Chap.
,r
.
lutte
des Ommiadeset
\M
Digitized by
3i0
Chap.
11.
Chap
III.
le
pouvoir central
171
dca
dence de l'autorit temporelle des khalifes tablisse ment des fathimites en gyptc; derniers Abbassides.
;
189
Chap, IV. Empire des Turcs Seldjoukides; anantissement de l'autodes khalifes Abbassides; invasion des
rit spirituelle
Mongols
et des
Turcs orientaux;
fin
de
la
domination
211
LIVRE CINQUIME.
(Grandeur et dcadence des Arabes en Occident.
Chap.
Les Aglabiteset
I*'.
Chap.
11.
Almohades
Chap.
III.
Dcadence de
le
21i
la race
dans
233
la
Maroc
301
312
LIVRE SIXIME.
Tableau de
Chap.
I'
r
.
la civilisation
arabe.
Pro332
Chap.
II.
Chaf.
III.
De
la
les
Arabes
prudence
387
Thologie
et juris-
39H
LIVRE SEPTIME.
tal actuel de la race arabe.
Chap.
Chap.
K
II.
442
464
fin
493
y,
prs de l'Odou.
ad by