Zola
Zola
Zola
Squence ralise par M. Carlos Guerreiro, professeur certifi de Lettres Modernes, pour ses l es de seconde du lyce de l!"rc # $ran%e.
$b&et d!tude : Le roman et la nouvelle au XIXe sicle : ralisme et naturalisme 'roblmatique et ob&ectifs : Cette courte squence succde l'tude du Colonel Chabert qui aura permis de formaliser les principes essentiels du ralisme balzacien !n prolon"ement# on propose un travail autour du naturalisme de $ola % travers des te&tes reprsentatifs de l'criture naturaliste du romancier# il s'a"it d'tudier comment l'crivain opre la transfi%uration d!une ralit particulire en symboles# le plus souvent porteurs d'une critique sociale %utrement dit# il s'a"it de montrer# qu'au'del des professions de foi t(oriques qui mettent l'accent sur l'observation et la reproduction fidle du rel et sur le respect d'une mt(odolo"ie au& ambitions scientifiques# l'criture de $ola s'accompa"ne "nralement d'un mouvement de transformation de la ralit en une vision monstrueuse# pique# voire m)t(ique# qui tend vers le s)mbole et se c(ar"e d'une critique de la socit corrompue du second !mpire La squence s'or"anise autour de deu& ensembles : *n "roupement de te&tes t(oriques : document + ,lments de conte(te concernant Zola, les )ou%on*Macquart et le second +mpire -# document . ,la prface de La Fortune des Rougon- et document / ,e(trait du Roman exprimental*n "roupement de te&tes tudis en lecture anal)tique : un e(trait de Nana qui nous plon%e dans le demi*monde des courtisanes du second +mpire ,L % n0+ : 1ana ou la 2ouc(e d'or -# un passa%e qui aborde le monde misrable des ou riers e(ploits # la fin du ,-,e ,L % n0. : la dcouverte du 3oreu& dans Germinal- et un te(te qui s!intresse # l!uni ers du c.emin de fer ,L % n0/ : le train fou # fin du roman La Bte humaine- 4n peut aussi a5outer un quatrime te&te proposant un fonctionnement similaire Celui'ci peut faire l'ob5et d'un devoir surveill ou 6tre abord dans une sance de cl7ture de manire rinvestir les notions acquises pendant la squence ,p e& un e&trait de Au Bonheur des dames ou la description de l'alambic dans l'Assommoir# 8-
Concernant l'(istoire des arts# on propose une sance d'entra9nement l'criture d'invention qui s'appuie la fois sur l'tude de la description du 3oreu& ,L % n0.- et sur la lecture d'une ima"e , 2arteau'pilon # :ames 1asm)t(# +;<<L'ensemble des documents et des te&tes sont 5oints en anne&e
c- 4n termine par l'laboration d'une br e synt.se qui formalise les principales caractristiques du pro5et naturaliste de $ola 4n insistera sur la place prpondrante de la documentation au tra ers d!enqu6tes approfondies ,observation sociale-# sur l!ambition scientifique de Zola ,le romancier naturaliste est un e&primentateur - et le poids des dterminismes ,biolo"iques# sociau& et (istoriques-
consquence directe d!un milieu social misrable, malsain et en dcomposition 1otons que pour $ola# la misre rev6t la forme d' une fatalit aussi implacable que l!.rdit ,cf lon"ue (rdit de misre et de boisson c I 1ana au miroir : un portrait raliste Le dernier para"rap(e dcrit 1ana devant la "lace de son armoire Ce portrait s'inscrit dans une est.tique raliste Le narrateur privil"ie une focalisation interne ,verbe de perception il leva les )eu& l +L# modalisateurs sans doute l .+ et elle avait l'air l ./# marques de 5u"ement curiosits vicieuses d'enfant - : 1ana est perMue travers le re"ard et la sub5ectivit du comte 2uffat 'rocds ralistes : <escription trs isuelle du personna%e # la manire d!une 7 c.ose ue 8 ,cf le romancier naturaliste est un observateur - : le&ique du re%ard scrutateur , re"ardant avec attention # elle tudia # voir # s'e&aminant # 8=escription dtaille ,c(amp le&ical du corps# abondance de dtails anatomiques : cou # petit si"ne brun # (anc(e # corps # bras # torse # "or"e # cuisses # "enou # taille # dos # face # reins # ventre <escription isuelle qui m6le des %ros plans 0prcision du dtail1 et des plans plus lar%es , petit si"ne brun N torse N dos O face N "or"e N rondeur des cuisses : bala)a"e la manire d'une camra-
='une certaine manire# le portrait de 1ana au miroir est une mise en abyme de lPest(tique raliste qui rappelle la citation de ?tend(al un roman est un miroir -- 9 =ui prend une dimension myt.ique et symbolique a I 1ana : un s)mbole Nana > symbole du peuple ,mtap(ore de la plante Q e&pression les "ueu& et les abandonns dont elle tait le produit - : ?)mbole d'un peuple misreu( et malsain ,cf c(amp le&ical de la pourriture d5 mentionn-# mais qui n!est pas responsable de cet tat ,le participe de sens passif abandonns # l'emploi de l'indfini on et de la prip(rase verbale dans la tournure la pourriture qu'on laissait fermenter # l'e&pression les c(aro"nes tolres le lon" des c(emins laissent penser que le vrai coupable est le pouvoir en place et l'aristocratie ?)mbole d'un peuple en passe de se r olter ,cf termes associs la ven"eance et la destruction : ven"eait # destruction # dsor"anisant # rfrence la mort # verbe empoisonnait -
Nana > symbole du second +mpire L'ima"e de la 2ouc(e d'or : apparence e(trieure de faste, de beaut, de morale, ... mais pourriture # l!intrieur 0corruption, dbauc.e, courtisanes, ?1 Cette opposition entre e&triorit et intriorit se traduit dans le te&te par : L'opposition entre les deu& portraits ,+re et dernire partie du te&teL'o&)more mouc(e d'or *n ensemble d'antit(ses : une mouc(e couleur de soleil # envole de @a"e R sur .<
dansante #
ordure
c(aro"nes
vs
Le te&te fonctionne sur un %randissement pique de 1ana qui la transforme en crature m)t(ique =eu& mouvements : / 9 <e la 7 plante 8 # la 7 force de la nature 8 : Ide de croissance ,verbes avait pouss # remontait # "radation "rande# belle# de c(air superbe # terme ferment -# usa"e de pluriels ou de noms collectifs , les "ueu& # les abandonns # le peuple # l'aristocratie # mton)mie @aris -# opposition entre l'un ,reprise anap(orique du pronom elle - et la multitude# termes ()perboliques# participes prsents valeur durative , corrompant # dsor"anisant # faisant tourner L!ima%e de Nana enserrant 'aris entre ses cuisses transforme Nana en une di init en%eresse %ante 2 9 La mouc.e de ient presque surnaturelle et contamine tout le r%ime : @luriels piques su""rant la propa"ation de la pourriture de 1ana , sur les c(aro"nes # le lon" des c(emins # les (ommes # les palais # les fen6tres # 8-# ampleur des p(rases ,l L +/ p e& - et reprises ,p e& rptition du terme mouc(e -# assimilation implicite de 1ana au soleil # force naturelle dont l'clat implacable pntre partout ,terme soleil Q rfrence la lumire avec clat de pierreries c I 1ana ou l'empire de la C(air Le portrait de 1ana au miroir transforme le personna"e en crature malfique *n ensemble de termes rappelle indirectement l'enfer : re"ardant le feu # la diable # le petit si"ne brun S marque du diable ,cf Les c(asses au& sorcires au 2o)en' T"e1ana semble fascine par son propre reflet comme 1arcisse : puissance irrsistible du corps fminin ,la se&ualit# le dsir S un des leviers qui remue le monde d'aprs $ola# l'autre levier serait la reli"ion- =ans tout (omme# il ) a une b6te (umaine # des instincts plus forts que tout La danse finale de Nana : 5eu de sonorits avec assonance en BenC et allitration en BsC , le frmissement continu d'une alme dansant la danse du ventre - "llitration en @sA B ondulations de la danse rappellent le serpent tentateur de la 3ible Nana > incarne la puissance de la C.air > symbole des pulsions animales 0ici, celles du dsir1 qui se trou ent dans c.aque .omme ,cf influences des t(ories de =arUin sur le naturalisme# et notamment la t(orie de l'volution des espces qui fait de l'(omme un animal parmi les autres dans la c(a9ne de l'volutionConclusion : transformation du personna"e de 1ana en crature m)t(ique et en s)mbole , la fois du peuple et du r"ime corrompu- porteur d'une virulente critique du second !mpire
b I La focalisation interne Le 7 Doreu( 8 est dcrit # tra ers le re%ard et la sub&ecti it d!Etienne : verbe il ne comprenait qui indique que l'on accde au& penses du personna"e# modalisateur il semblait ne pas les sentir passer l .# verbe indiquant le fo)er de perception l +V les )eu& sur le cJble qui remontait # 8 La description se limite ce que le personna"e peut voir et entendre# et ce qu'il conna9t de la mine ,voir les questions traduisant l'i"norance du personna"e l +. et +<C'est cette focalisation interne qui permettra de dpasser le simple ralisme en ou rant ers un ima%inaire monstrueu( -- 9 =ui se mtamorp.ose en ision infernale La ralit du puits se c(an"e en une vision monstrueuse a I *ne mine monstrueuse Le nom du 3oreu& voque d'emble un monstre d orateur Cette mtap(ore est lon"uement file par la suite : avalait # bouc(es # "osier # viande # c(ar"ement de c(air (umaine # en"loutir # dvora # "ueule ,8- "loutonne # affam # di"rer # silence vorace *n monstre insensible et froid : aspect mac.inal d!une d oration qui semble se @a"e W sur .<
rpter ternellement ,imparfait itratif# prfi&e re' l +LO.G# 8Le silence# connotant la mort# domine : sans bruit l R# silencieuse l +G# silence vorace l /G L'ima"e de la descente ,le&ique associ la profondeur et au vide- ainsi que l!obscurit voquent une vritable plon"e dans le nant# une descente au& enfers b I Le re"istre pique !&a"rations O ()perboles : verbes de la dvoration , avalait # en"loutir # dvora # 8-# insistance sur le nombre , par bouc(es de vin"t et de trente # cinq par cinq# 5usqu' quarante d'un coup # 8-# bo)au& "ants capables de di"rer un peuple # Fermes collectifs ou pluriels prsentant les ouvriers comme une masse indiffrencie et passive : des (ommes l +# des ouvriers l .# "roupes # les ouvriers # c(ar"ement de c(air (umaine # 8 %ccumulation : cela s'emplissait# s'emplissait encore c I *ne vision infernale rvlatrice de la condition ouvrire du XIXe Les mineurs sont prsents comme une masse anon)me# passive et rsi"ne# simple nourriture pour la mine : symboliquement, on peut y oir le destin des ou riers du ,-, condamns # une ie trs dure et misreuse, e(ploits par le Capital ,le terme peuple # la fin# invite une lecture s)mbolique "lobale!nfin# on peut voir ici l'oeuvre le dterminisme du milieu rcurrent c(ez $ola# sensible dans la rsi"nation des ouvriers et une forme de fatalisme qui prdomine dans le passa"e ,actions mac(inales des ouvriers : s'empilaient O cela s'emplissait # p(rase inac(eve %(X Auand Ma casse Conclusion : ralisme dpass par l'ima"inaire zolien ,vision monstrueuse et pique de la mine- et la vise s)mbolique ,le 3oreu& : s)mbole du Capital qui e&ploite les ouvriers- et critique ,dnonciation de la condition ouvrire et du s)stme capitaliste-
+ ?orte de marteau "i"antesque qui permet de for"er de "randes pices de mtal Cette invention# cruciale pour l'essor de l'industrie mtallur"ique# date de +;R+
%rande =iffrents plans sont utiliss : des plans d'ensemble o_ le train est vu dans sa "lobalit ,p e& l + ou fin du te&te-# des plans rapproc(s ,vue rduite la locomotive l / W# Ua"ons o_ sont les soldats-# voire des plans plus lar"es encore o_ le train appara9t O dispara9t dans un (orizon plus ou moins lointain ,p e& l .GO.+ <!autres fra%ments semblent placer le foyer de perception # l!intrieur du train ou dans les %ares tra erses par la mac.ine 0forme de focalisation interne1 : p e& l +G +L# l .. .R
-- 9 La transfi%uration pique et symbolique a I La mtamorp(ose du train "nimalisation du train : d'abord# un c.e al emport au %alop et qui refuse d!obir ,l + / : la rtive# la fantasque # ainsi qu'une cavale indompte # "alopant # l ; "alop # l +L "alop furieu& -# puis une b6te sau a%e incontrNlable ,l ;OL : une b6te ,8- affole ,8- par le bruit strident de son (aleine # ainsi qu'un san"lier l .R# en b6te aveu"le et sourde l .L<imension fantastique avec un affleurement du surnaturel ,la b6te affole se c(an"e en monstre l +; et en train fant7me l ./- et des lments qui voquent l!enfer ,c(amp le&ical de l'obscurit et du feu# rfrences la mortb I Le re"istre pique Grandissement pique du train : e&pression ()perbolique force prodi"ieuse et irrsistible que rien ne pouvait plus arr6ter l +L !&a"rations O ()perboles : abondance de termes su%%rant une trs %rande itesse , la pression monta follement l R# la vitesse devint effra)ante l V# on traversa 2aromme en coup de foudre l <# dans un verti"e de fume et de flamme l ++# il s'tait ru l +;# 8-# e(pressions .yperboliques oquant l!effroi dans les %ares , l'pouvante "laMa la "are l +G# les emplo)s taient rests bants l +/# on tremblait de peur l ./# il terrifia @ont'de'lP%rc(e l .W-# termes connotant la iolence ou la destruction , course violente l W# bro)er l .V# crasait l .;# san" rpandu l .L# ima"es du brasier : s'embrasait l R# verti"e de fume et de flamme l ++# ?otteville fut br`le l .G'luriels, mtonymies et pronom indfini 7 on 8 contribuant l'amplification pique en prsentant les emplo)s de la "are comme une masse collective : l'pouvante "laMa la "are l +G# on se prcipita# on prvint l +W# on tremblait de peur l ./# il terrifia @ont'de'lP%rc(e l ./ -nsistance sur le nombre, ide de multitude : tous les appareils tl"rap(iques ,8- tous les c^urs l .. Sensations auditi es portes # un .aut de%r : les soldats ,8- c(antrent plus fort l V# le bruit strident de son (aleine l L# troupiers qui (urlaient l +.# le cri fut "nral l +R# le roulement du monstre c(app s'entendait l +<# "rondement l .+ Les rptitions et l!usa%e de l!imparfait ,l + la mac(ine ,8- roulait# roulait tou5ours # l L elle roulait# roulait sans fin # l .< il roulait# il roulait # l /G elle roulait# elle roulait - participent l'amplification pique en donnant l'impression d'un mouvement continu dont les limites temporelles s'estompent
c I La dimension s)mbolique La course folle du train ers une catastrop.e annonce > symboliquement, elle incarne la fuite en a ant et la folie du second +mpire qui s'ac(emine infailliblement et aveu"lment vers le dsastre de ?edan ,cf I bLe train > symbole du 'ro%rs dont la marc.e ine(orable est porteuse de iolence et de mort ,voir la situation du peuple misreu& et de la classe ouvrire dans 1ana et Kerminal : le pro"rs tec(nolo"ique et industriel ne s'accompa"ne pas forcment d'un pro"rs social ou (umain- Dision trs pessimiste du @ro"rs# loin du positivisme de cette fin de sicle @lus lar"ement# la course inluctable du train > une ima%e de la fatalit qui pse sur l!.omme, soumis # des dterminismes au(quels il ne peut c.apper ,cf t(ories naturalistes lies au& dterminismes biolo"iques# sociau& et (istoriquesConclusion : *ne fois de plus# le naturalisme de $ola est dpass par un ima"inaire pique et fantastique qui transforme le train en un s)mbole mortifre : le train fou incarne la fois la course l'ab9me du r"ne de 1apolon III# et# plus lar"ement# l'avance ine&orable et destructrice du @ro"rs
Sance K : )fle(ion problmatise : 7 Le naturalisme de Zola se limite*t*il # la reproduction fidle de la ralit de son temps et au respect d!une mt.odolo%ie emprunte au( sciences O 8
$b&ectif : 4prer un bilan sous la forme d'une rfle&ion problmatise qui permet d'initier les lves au raisonnement dialectique# premire approc(e de la dmarc(e qui sera mise en ^uvre dans l'e&ercice de la dissertation qu'on abordera plus tard dans l'anne "cti its : Hlaboration d'un plan dialectique en commun avec rec(erc(e d'e&emples dans les te&tes tudis en lecture anal)tique et dans les te&tes t(oriques complmentaires - 9 Zola c.erc.e # reproduire fidlement la ralit de son temps en s!inspirant des mt.odes scientifiques du ,-,e a I La reproduction fidle de la ralit du second !mpire Le romancier naturaliste est un obser ateur ,cf document / : il donne les faits tels qu'il les a observs # terme p(oto"rap(e - Importance de la documentation ,cf document ++(ploration de la ralit sociale du second +mpire : le monde des courtisanes ,L % +-# l'univers de la mine et des ouvriers ,L % .-# l'univers du rail ,L % /- Fous les milieu& et toutes les classes sociales sont reprsents ,aristocrates# bour"eois# courtisanes# ouvriers# militaires# 8b I Les procds ralistes mis en ^uvre par $ola C.oi( des su&ets et des personna%es : intri"ues et personna"es communs puiss directement dans la ralit ,une courtisane# des ouvriers# "bondance et prcision des dtails dans la description : p e& dtails anatomiques dans la description de 1ana ,L % +-# prcision des c(iffres dans la description du puits de la mine ,L % ."ncra%e rfrentiel : p e& mention de lieu& rels et allusion des vnements (istoriques ,L % + et L % /*sa"e d'un le(ique spcialis et sou ent tec.nique m6me de dcrire prcisment la ralit : p e& celui de la mine ,L % .-# celui du monde du c(emin de fer ,L % /<escriptions isuelles m6lant des plans d!c.elles diffrentes ,plans d'ensemble# plans rapproc(s# "ros plans# 8- : p e& L % + et L % / c I La mt(ode scientifique du romancier Le romancier naturaliste est un e(primentateur Le roman est le procs'verbal de l'e&prience que conduit l'auteur ,cf document /- afin de vrifier les lois qui r"issent le comportement des (ommes en socit La mt.ode naturaliste est influence par les t.ories de Paine concernant les dterminismes $ola veut tudier les influences de l!.rdit# du milieu social et de la priode .istorique ,cf document . et L % +Les dterminismes prennent la forme d'une fatalit implacable laquelle l'(omme ne peut c(apper ,cf L % . et L % /-
-- 9 Mais son criture naturaliste s!accompa%ne le plus sou ent d!une transfi%uration du rel en symboles porteurs d!une critique sociale. a I Le recours l'pique# au fantastique et un ima"inaire souvent monstrueu& Le plus souvent c(ez $ola# dpassement du ralisme par une transfi%uration du rel : L % + : Krandissement pique de 1ana qui se transforme en une divinit ven"eresse# capable d'enserrer @aris entre ses cuisses de nei"es 2tamorp(ose de la courtisane en une mouc(e d'or surnaturelle# capable de contaminer tout le second !mpire par sa pourriture L % . : @ersonnification de la mine en monstre dvorateur qui en"loutit les mineurs 3ision infernale et pique de la mine L % / : 2tamorp(ose du train en b6te sauva"e# puis vision pique et fantastique de la mac(ine# transforme en une force de destruction que rien ne peut arr6ter
b I La dimension s)mbolique Les )ou%on*Macquart incarnent l!ensemble de la socit ,cf document . : ils racontent ainsi le second !mpire l'aide de leurs drames individuels Le rel transfi%ur se c.an%e en symbole : L % + : 1ana Sa s)mbole du peuple O 1ana S la 2ouc(e d'or Sa s)mbolise le second !mpire ,apparence e&trieure de beaut et de morale# mais pourriture l'intrieur- O 1ana Sa s)mbolise la force des pulsions animales prsentes dans c(aque (omme L % . : les mineurs de Germinal Sa s)mbole de tous les ouvriers misreu& et e&ploits la fin du XIXe O le 3oreu& S monstre dvorateur Sa s)mbole du Capital L % / : le train fou qui court l'ab9me Sa s)mbole de la folie et de la fuite en avant du second !mpire O la course folle du train Sa s)mbole d'un @ro"rs mortifre dont l'avance est ine&orable
c I La critique sociale Les symboles 4oliens sont porteurs d!une critique sociale : critique du second !mpire ,L % + et L % /-# dnonciation du Capital et de l'e&ploitation des ouvriers ,L % .-# critique du @ro"rs ,L % /-# et plus lar"ement# critique de l'(omme en "nral ,p e& quand il se laisse dominer par ses instincts bestiau& : voir la formule la b6te (umaine -
c I Les variations de plans La description de la scne m6le des plans diffrents# ce qui contribue au ralisme en proposant la fois des vues d'ensemble de la foule# des plans rapproc(s sur des clientes# voire des "ros plans Le rel est ainsi saisi # la manire d!une camra qui effectuerait des 4ooms et dont le foyer de perception se situerait dans le re%ard de Mouret C'est d!abord un plan d!ensemble : la foule anon)me des clientes est saisie dans sa "lobalit , 2ouret B8C re"ardait son peuple de femmes -# 2ouret ne distin"ue que des sil(ouettes qui se confondent# des ombres ou des t6tes qui s'a"itent Diennent ensuite diffrents plans rapproc.s sur des clientes prcises qui sont passes en revue ,2me 2art) et sa fille l +<# puis 2me Yourdelais# et enfin 2me de Yoves# 3alla"nosc et Ylanc(e- 3ient ensuite un nou eau plan d!ensemble , la clientle entasse # cette mer de corsa"e l .G- avant le clou du spectacle : un %ros plan sur le corsa"e nu de 2me =esfor"es Le te&te s'ac(ve par un retour un dernier plan d'ensemble , il les tenait ses pieds -- 9 La transfi%uration pique et symbolique a I L'ima"e de la mer Mtap.ore file de la mer : l . de lon"s remous brisaient la co(ue # l / roulant la (oule dsordonne des t6tes # l .G cette mer de corsa"es "onfls de vie La foule des clientes est compare une mer a"ite : l'analo"ie su""re la frnsie et le dsordre de la foule La mtap(ore prsente les clientes comme une masse anonyme et indiffrencie L'ima"e de la mer dc(a9ne contribue l!amplification pique# en prsentant la foule comme une force naturelle incontr7lable et en donnant l'impression de la multitude b I Les procds piques La description du %rand ma%asin fait l!ob&et d!un %randissement pique. -nsistance sur le nombre de clientes : ima"e de la mer d5 mentionne# pluriels ou noms collectifs , son peuple de femmes l +# ombres noires l +# clientle entasse l .G# 8+(a%rations Q .yperboles pour oquer la frnsie qui %a%ne les clientes : la fivre l .# comme un verti"e l /# le sacca"e des toffes l R# dpouille# viole l V# volupt assouvie l V# emportes au plus (aut l +<# battant de dsirs l .+ "bondance des marc.andises : pluriels piques , des toffes l R# les meubles l +<# articles de @aris l +<# les toffes l .G-# tournure ()perbolique son entassement continu de marc(andises l < Gi%antisme du ma%asin : ad5ectif ()perbolique ,l +W l'norme c(arpente mtallique -# pluriels ,l +W le lon" des escaliers suspendus et des ponts volants L'emploi d'un le(ique %uerrier ,cf I b- renforce l'aspect pique ,2ouret se voit en vritable conqurant# sorte de (ros de l'pope moderne des "rands ma"asins- L!usa%e d!imparfaits # aleur durati e participe aussi l'amplification pique en donnant l'impression d'un mouvement continu dont les limites temporelles s'estompent c I La dimension s)mbolique et critique C.amp le(ical li # la se(ualit : viole l V# volupt assouvie l V# dsir @a"e +V sur .<
content l W# emportes au plus (aut l +<# battant de dsirs l .+ Le dsir compulsif d!ac.at s!apparente # un dsir se(uel irrsistible Ce dsir devient une pulsion incontr7lable# presque animale ,voir les e&pressions qui traduisent l'attraction irrpressible e&erce sur les clientes : l +V il les vo)ait B8C s'ent6ter # l +; 2me Yourdelais ne pouvait s'arrac(er # l +L s'arr6tant c(aque ra)on # osant re"arder encore les toffes et la comparaison ainsi qu'un btail l .R- Symboliquement, la mise en scne de ce dsir imprieu( traduit la force des pulsions bestiales ancres dans tout .omme ,pour le naturalisme# il ) a dans tout (omme# une b6te (umaine # c'est''dire des mcanismes biolo"iques au&quels il ne peut se soustraire : voir l'influence des t(ories de =arUin sur $ola# et notamment la t(orie de l'volution des espces qui fait de l'(omme un animal parmi les autres dans la c(a9ne de l'volution- Symboliquement tou&ours, la reprsentation de ce dsir traduit aussi cette soif de &ouissances caractristique du sicle ,cf document . Les >ou"on'2acquart# le "roupe# la famille que 5e me propose d'tudier a pour caractristique le dbordement des apptits# le lar"e soulvement de notre J"e# qui se rue au& 5ouissances Htroitement m6l au c(amp le&ical de la se&ualit# on trouve celui de la reli%ion/ , reli"ion nouvelle l L# les "lises l L# la foi l +G# Jmes l +G# c(apelle # dieu # culte # au'del divin # dvotes # confessionnal # autel - @our $ola# les "rands ma"asins sont les cat(drales du commerce moderne. : autrement dit# les "rands ma"asins apportent une reli"ion nouvelle ,l L- et remplacent les "lises Le %rand ma%asin est donc le symbole d!une socit nou elle, une socit matrialiste domine par le dsir de possession et l!appRt du %ain au dtriment des aleurs spirituelles qui disparaissent Zola porte un re%ard fascin mais nanmoins trs critique sur l! olution de la socit. La critique est clairement lisible dans la reprsentation des clientes du ma%asin : masse anon)me et indiffrencie# celle'ci para9t totalement asservie au dsir matrialiste de possession qui semble anni(iler toute conscience et rduire les 6tres des marc(andises parmi les marc(andises 3ision amre et pessimiste certes# mais combien 5uste et prop(tique : il suffit de considrer ce que sont au5ourd'(ui nos socits occidentales Conclusion : La description vise raliste du "rand ma"asin s'accompa"ne d'un "randissement pique qui traduit la frnsie des clientes et le dsordre de la 5ourne de "rande vente L'e&trait se c(ar"e aussi d'une dimension s)mbolique et critique : le "rand ma"asin est emblmatique d'une socit nouvelle et matrialiste qui abandonne les valeurs (umaines au profit d'un culte de l'ar"ent et de la consommation
+ C'est que pour $ola# les deu& "rands leviers qui remuent le monde sont le se&e et la reli"ion ,il crira dans l'bauc(e du roman 1ana : Il n') a que le cul et la reli"ion . L'e&pression est emplo)e par $ola dans le roman Au Bonheur des dames
"NN+,+S
2 9 Les )ou%on*Macquart C)cle romanesque de $ola ,.G romans- qui rappelle l'ambition de la Com die humaine de Yalzac Gistoire d!une famille sur plusieurs %nrations pendant le second +mpire ]amille frappe par une tare (rditaire "rbre %nalo%ique ,cercls de 5aune : les personna"es et les ^uvres tudies dans la squence-
/' La ]ortune des >ou"on ,+;<+- 2' La Cure ,+;<+- 5' Le 3entre de @aris ,+;</- C* La Conqu6te de @lassans ,+;<R- F'La ]aute de lPabb 2ouret ,+;<V- I ' ?on !&cellence !u"ne >ou"on ,+;<W- K ' LP%ssommoir ,+;<<- J ' *ne pa"e dPamour ,+;<;- S ' 1ana ,+;;G/L ' @ot'Youille ,+;;.- //' %u Yon(eur des =ames ,+;;/- /2 ' La :oie de vivre,+;;R- /5 ' Kerminal ,+;;V- /C ' L'buvre ,+;;W/F'La Ferre ,+;;<- /I'Le >6ve ,+;;;- /K'La Y6te (umaine ,+;LG- /J'LP%r"ent ,+;L+- /S'La =bJcle ,+;L.- 2L'Le =octeur @ascal ,+;L/-
5 9 Le second +mpire /JF2 ,coup d'tat de dcembre +;V+- ' /JKL ,effondrement en septembre +;<G lors de la dfaite de ?edan face au& @russiens- 1apolon III >"ime caractris par : Le d eloppement industriel et l!essor du capitalisme entra9nant de profondes mutations sociales# conomiques# urbaines# 8 : modification du pa)sa"e urbain de @aris ,"rands travau& d'Eaussmann-# apparition des "rands ma"asins# des banques# essor de la Yourse# essor des c(emins de fer# e&ploitation des ouvriers de plus en plus nombreu& et misrables et dbuts du s)ndicalisme# Le positi isme ,foi inbranlable dans le @ro"rs et la science supposs capable d'amliorer la marc(e de l'(umanit $rdre s re et moral en apparence : censure ,procs de Yaudelaire et de ]laubert-# refus de l'opposition politique ,e&il de 3ictor Eu"o- c mais en ralit, moeurs dissolues des classes au pou oir ,lu&e dmesur des f6tes impriales # ambition# vnalit# r"ne des demi'mondaines# 8 $ola veut dcrire fidlement la ralit du second !mpire : le romancier s!appuie ainsi sur un tra ail important de documentation et d!enqu6te Les te&tes de la squence parcourent trois univers : le demi*monde des courtisanes : ralit sociale incontournable du second !mpire Les prostitues de (aut'vol# officiellement entretenues par des (ommes de pouvoir# connaissent une priode faste ,cf lecture anal)tique + : 1ana ou la 2ouc(e d'or le monde misrable des ou riers e(ploits, notamment dans les mines : la rvolution industrielle "nre une in"alit sociale croissante# les ouvriers ,(ommes# femmes et enfants-# privs de droits# travaillent +R (eures par 5ours# si& 5ours sur sept# pour des salaires misrables ,cf lecture anal)tique . : La dcouverte du 3oreu& le monde du c.emin de fer : miracle de tec(nolo"ie et s)mbole du pro"rs# le train conna9t un essor spectaculaire tout au lon" du sicle : +;.< ' premier train tir par des c(evau& et destin au transport de marc(andises# +;/+ ' premire locomotive vapeur et transport de passa"ers# +;L/ ' premire traction lectrique ,cf lecture anal)tique / : le train fou-
+G
+V
.G
.V
/G
+G
+V
.G
.V
+G
+V
.G
.V
/G
+ . / R V W <
>tif : qui refuse d'obir ]antasque : imprvisible# capricieu& *ne cavale : une 5ument 2aromme ainsi que toutes les villes cites sont des lieu& rels ,dpartement de Eaute'1ormandie=es troupiers : des soldats ,populaire]utaie : ensemble d'arbres trs "rands Les ptards taient utiliss pour la si"nalisation ferroviaire
Pe(te C : :ne &ourne de ente dans le %rand ma%asin 7 Au Bonheur des dames ,
%ola d crit dans ce roman la naissance des grands magasins 3 Paris sous le second 8m+ire/ Dans l'e*trait# Fcta0e 2ouret# +ro+ri taire du grand magasin 9 Au bonheur des dames :# a organis une 0ente .ui connaGt un succ6s +h nom nal/ A la !in de la -ourn e# celui1ci contem+le les clientes du haut d'un escalier/ + !t 2ouret re"ardait tou5ours son peuple de femmes# au milieu de ces flamboiements Les ombres noires sPenlevaient avec vi"ueur sur les fonds pJles =e lon"s remous brisaient la co(ue# la fivre de cette 5ourne de "rande vente passait comme un verti"e# roulant la (oule dsordonne des t6tes 4n commenMait sortir# le sacca"e des toffes 5onc(ait les comptoirs# lPor sonnait dans les caisses c tandis que la clientle# dpouille# viole# sPen allait moiti dfaite# avec la volupt assouvie et la sourde (onte dPun dsir content au fond dPun (7tel louc(e CPtait lui qui les possdait de la sorte# qui les tenait sa merci# par son entassement continu de marc(andises# par sa baisse des pri& et ses rendus# sa "alanterie et sa rclame Il avait conquis les mres elles'm6mes# il r"nait sur toutes avec la brutalit dPun despote# dont le caprice ruinait des mna"es ?a cration apportait une reli"ion nouvelle# les "lises que dsertait peu peu la foi c(ancelante taient remplaces par son bazar# dans les Jmes inoccupes dsormais La femme venait passer c(ez lui les (eures vides# les (eures frissonnantes et inquites quPelle vivait 5adis au fond des c(apelles : dpense ncessaire de passion nerveuse# lutte renaissante dPun dieu contre le mari# culte sans cesse renouvel du corps avec lPau'del divin de la beaut ?Pil avait ferm ses portes# il ) aurait eu un soulvement sur le pav# le cri perdu des dvotes au&quelles on supprimerait le confessionnal et lPautel =ans leur lu&e accru depuis di& ans# il les vo)ait# mal"r lP(eure# sPent6ter au travers de lPnorme c(arpente mtallique# le lon" des escaliers suspendus et des ponts volants 2me 2art)+ et sa fille# emportes au plus (aut# va"abondaient parmi les meubles >etenue par son petit monde# 2me Yourdelais. ne pouvait sParrac(er des articles de @aris @uis# venait la bande# 2me de Yoves/ tou5ours au bras de 3alla"noscR# et suivie de Ylanc(e# sParr6tant c(aque ra)on# osant re"arder encore les toffes de son air superbe 2ais# de la clientle entasse# de cette mer de corsa"es "onfls de vie# battant de dsirs# tous fleuris de bouquets de violettes# comme pour les noces populaires de quelque souveraine# il finit par ne plus distin"uer que le corsa"e nu de 2me =esfor"esV# qui sPtait arr6te la "anterie avec 2me KuibalW 2al"r sa rancune 5alouse# elle aussi ac(etait# et il se sentit le ma9tre une dernire fois# il les tenait ses pieds# sous lPblouissement des feu& lectriques# ainsi quPun btail dont il avait tir sa fortune Au Bonheur des dames# Hmile $ola# +;;/
+G
+V
.G
.V
+ . / R V W
2me 2art) : cliente trs dpensire 2me Yourdelais : cliente 2me de Yoves : comtesse et cliente du "rand ma"asin 3alla"nosc : amant puis mari de Ylanc(e# fille de 2me de Yoves 2me =esfor"es : ma9tresse de 2ouret 2me Kuibal : cliente conome