Franquerie-Mission Divine France
Franquerie-Mission Divine France
Franquerie-Mission Divine France
PREFACE DE LA SIXIEME EDITION "Aimons les dfenseurs de la Vrit. Ils ne sont que des hommes et peuvent avoir des dfauts ; mais en dfendant la Vrit, ils rendent la Socit, l'Eglise et Dieu Lui-mme, le premier de tous les services. Plus je rflchis, plus je suis constern de la masse d'ides fausses dans lesquelles nous nous noyons ; plus je comprends cette dcadence absolue de tant de peuples que nous retrace l'histoire. "C'EST L'ERREUR PLUS QUE LE VICE QUI LES A PERDUS. Le grand mal vient des sophistes qui se font une renomme en donnant une forme entranante l'erreur. Le vice et mme le crime ont des limites, l'erreur n'en a pas. "IL FAUT DONC DIRE LA VERITE SANS FINESSE, NI STRATGIE HABILE. Je ne connais rien de plus dangereux que les gens qui propagent des ides fausses, sous prtexte que la nation ne voudra jamais y renoncer. Si elle n'y renonce, elle prira ; mais ce n'est pas un motif pour acclrer la dcadence en adoptant l'erreur. Il n'y a d'autre rgle de rforme que de chercher le vrai et de le confesser sans rserve quoiqu'il arrive. Je conois qu'un homme prudent se taise momentanment sur le vrai, bien que je condamne cette prudence, mais je repousse tout homme qui se rallie par politique l'erreur". MGR DELASSUS, SEMAINE RELIGIEUSE DE CAMBRAI, 1884, P. 735 Le Marquis de La Franquerie fut pour ma gnration un Matre, un exemple, un ami, un conseiller, un aptre. Un Matre, car ils furent peu nombreux ceux qui nous firent dcouvrir et enseigner les vrits historiques et religieuses qui, combattues, haes, oublies, sauveront demain la France et lEglise. Il nous fit dcouvrir le Cardinal Pie, Mgr Jouin, Mgr Delassus, les abbs Lmann, les Holzhauser, Barbier, Ayrolles, Dessailly, Vial, et tant dautres dont plus personne ne parlait. Pour lui, et pour nous maintenant, un seul vu : que SON Rgne arrive.
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Un exemple de courage, dobstination, dhumilit, de prire. Ne reniant rien, fidle ce qui a toujours t cru et fait, ridiculis, moqu, mpris, il fut pourtant lorigine de nombreuses et durables conversions. Je noublierai jamais la leon quil nous donnait en allant, malgr son grand ge, faire des confrences aux quatre coins de la France, dix ou vingt fidles, lui qui avait parl devant des assembles o se bousculaient des centaines dauditeurs, dont des vques et mme des cardinaux. Il fallait transmettre le flambeau. Il fallait faire prier pour que SON Rgne arrive. Il le fit. Il nous apprit le faire. Un ami attentif, indulgent, chaleureux. Pendant cinq ans, en sa prsence et par son enseignement nous avons pu approfondir, lors des Universits dt Le Christ Roi de France, tout ce que nous devions purifier dans notre mmoire, notre intelligence, notre volont pour que SON Rgne arrive. Il nous fut aussi un conseiller prudent, sr, comptent, dans notre projet de recherche exhaustive et dtude approfondie des vrais Matres, ceux que nous avons appels : LEcole antilibrale. Seuls, ces Matres ont bien compris, expliqu lorigine du mal ; seuls ils ont donn les vritables solutions pour que SON Rgne arrive. Enfin, il restera pour nous laptre qui sait enseigner, pardonner, encourager. Exemple de Foi et de vertu, de patience, de confiance, damour de Dieu et du prochain, supportant avec indulgence et sourire notre fougue imptueuse, il sut nous apprendre, moi et mes amis, quIl Rgnera, mais seulement quand nous aurons compris que toute Sa Sainte Volont sera Faite quand SON NOM sera Sanctifi.
NOM.
Au Jsus hors-la-loi de la Rvolution, il ny a quune rponse : Jsus-Christ, Roi de France. AU NON REPOND LE
Terminons par cette page prophtique, que lminent Pre Ayroles en 1885, dans Jehanne dArc sur les autels et la rgnration de la France (p. 352), nous a transmise. Il nous confirme que ces vrais Matres ont enseign avec persvrance ce que Dieu veut : "Prends ltendard de par le roi du ciel, et cela hardiment, Dieu taidera ; les saintes aimaient rpter ces paroles la libratrice. "Du haut des autels, elle nous les fait entendre son tour. Sil est une parole qui puisse RESSUSCITER LA VRAIE FRANCE, cest celle-l ; sil est un drapeau qui puisse rallier tous ceux qui veulent voir la patrie se redresser, cest le DRAPEAU DE JEHANNE DARC. Tout le programme de la contre-rvolution y est inscrit, puisquil signifie : JESUS-CHRIST ROI. "Rien de plus court, et rien de plus plein : rien de plus patriotique, rien de plus propre remuer toute fibre franaise. "On peut tre divis sur une foule dautres points accessoires, et aimer la France ; on ne peut renier celui-l, sans se ranger dans le parti de la fausse France et renier le pays.
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Ne pas oublier aussi les noms des Lon de Poncins, Pierre Virion, Jean Vaqui, qui furent ses amis les plus chers et les rares dfenseurs des mmes ides.
"Ce programme fut celui que la France proclama au lendemain de son baptme, cest--dire de sa naissance. On lit en tte de la loi salique : Vive Jsus-Christ qui aime les Francs, et encore : Quand par la grce de Dieu Clovis eut reu le premier le baptme, tout ce qui se trouva de contraire au christianisme dans le PACTE (code) fut amend excellemment et corrig ainsi quil suit. "La France na jamais abjur ce pacte et ceux qui en son nom en inscrivirent un tout contraire agissaient sans mandat, ou plutt au rebours de leur mandat. "Jsus-Christ roi ! Ce programme, la vieille France nous le lgue brlant des ardeurs de quatorze sicles (quinze ) aujourd'hui scell du sang de cent gnrations. "LA VIEILLE ET GLORIEUSE MERE "TRESSAILLERA DANS LA POUSSIERE DU TOMBEAU ET DES SIECLES, "LE JOUR OU DES HOMMES DE CUR LE PUBLIERONT HAUTEMENT ; "ELLE NOUS RECONNAITRA POUR SES FILS ; "ELLE NOUS RECONNAITRA DE SON SANG, "PARCE QUELLE RETROUVERA SES ACCENTS DANS NOTRE VOIX, "ET SES ENTHOUSIASMES DANS LES FLAMMES DE NOTRE CUR. "ELLE SE SENTIRA REVIVRE. "CE QUI FUT LAME DE LA VIEILLE FRANCE SERA LAME DE LA NOUVELLE ; "ET LA CHAINE DES TEMPS SERA RENOUEE". IL VEUT REGNER SUR LA FRANCE ET PAR LA FRANCE SUR LE MONDE Mgr Delassus.
Le Marquis de La Franquerie aurait voulu voir le Rgne du Sacr-Cur et assister Reims au Sacre de Son LieuTenant. Le Bon Dieu ne le permit pas. Mais sIl la rappel Lui , cest pour lui faire partager du Ciel le Triomphe de Sa Sainte Mre qui sera par Elle, le Triomphe de Son Divin Cur. Cest certainement lobjet des prires quil fait avec tous les Saints de France auprs de la Trs Sainte Trinit. Unissons-nous leur prire. Pour nous le Marquis de la Franquerie restera dans lhistoire
LAPOTRE DE LA
OCTOBRE 2001
LOUIS-HUBERT REMY PRESIDENT DES AMIS DU CHRIST ROI DE FRANCE. QUELQUES LETTRES REUES LORS DE LA PREMIERE EDITION Rome, 23 dcembre 1926. Le Cardinal Billot offre ses meilleurs remerciements M. de la Franquerie pour l'hommage de son livre sur La Mission Divine de la France. On y trouve assurment beaucoup de belles pages, mais aucunes ne valent celles du dernier chapitre : Le plus grand des chtiments : la Rpublique. ARCHEVECHE DE ROUEN Rouen, le 24 septembre 1926, Votre livre, La mission divine de la France n'est, suivant votre propre expression, qu'une bauche. Comment puiser en un court volume les immenses misricordes et la complaisance de Dieu pour Son peuple ? En nous annonant une uvre puissante, cette tude nous en donne l'avant-got. A certaines heures de notre histoire, les signes de Dieu furent clatants, s'ils se font plus rares aujourdhui, nous n'oublions pas cependant les apparitions clbres du XIX sicle. Elles ont t des rappels de la vocation de la France. Notre mission continue, mais notre ingratitude envers le Seigneur, depuis la guerre, risque de la faire passer en d'autres mains. Votre livre ramne opportunment aux plus fcondes rflexions sur les desseins de la Providence notre endroit et les conditions de notre grandeur nationale. Prenons conscience de notre glorieux destin, Croyez, Monsieur, mes flicitations et mes sentiments dvous. ANDR, Archevque de Rouen. ARCHEVECHE DE BESANON er Besanon, le 1 octobre 1926. Monsieur de la Franquerie, J'ai lu avec le plus vif intrt votre beau livre La Mission Divine de la France. Que Notre Seigneur Jsus-Christ ait fait de la France Son royaume, et de notre peuple, Son peuple de prdilection, il est difficile de le nier ! Je vous flicite donc de l'avoir prouv surabondamment, et mis en relief saisissant, les gloires ou les abaissements de notre Nation, selon qu'elle s'est montre, unie ses Chefs, fidle ou infidle sa mission, sa vocation. 2
Veuillez agrer, Monsieur de La Franquerie, avec mes remerciements, lassurance de mes respectueux sentiments, LOUIS, Archevque de Besanon. Mgr. A. Baudrillart, de l'Acadmie Franaise, vque d'Himria, Recteur de l'Universit Catholique, s'excuse de remercier si tardivement M. de la Franquerie de l'envoi de son ouvrage, arriv pendant une de ses absences. Il le flicite de sa haute inspiration et de ce commentaire loquent du Gesta Dei per Francos. Paris, le 12 dcembre 1926. VECHE DE MAURIENNE Saint-Jean-de-Maurienne, le 30 septembre 1926. J'ai reu en effet l'ouvrage dont vous avez bien voulu me faire gracieux hommage. Merci de tout cur. Je l'ai parcouru vivement et me suis laiss entraner le lire jusqu'au milieu. C'est vous dire l'intrt qu'il m'a inspir. Oui ! ce sont des ides vraies... Il me souvient les avoir exposes, dans les grandes lignes Gnes, en une confrence donne la Jeunesse Universitaire catholique. C'tait en mai 1914 ! Ces ides frapprent l'auditoire et je me permis mme d'annoncer la prochaine guerre (je ne la croyais pas imminente !!) et son rsultat avec l'Italie revenue sa Sur Latine... J'avoue que ce ne fut pas accept de mme faon. Je tins bon, avec l'affirmation trs nette et catgorique de ma certitude du succs Latin... Je finis par en imposer mon auditoire quelque peu turbulent. J'ai revu, je revois ces jeunes hommes depuis... et nous reprenons ce thme ! Hlas : lItalie actuelle est plus loin de nom que l'Italie de 1914 ! Et il devrait, et si facilement il et pu en tre tout autrement. Pauvres gouvernants de notre France ! Reste l'avenir... Il est Dieu : mais il faut y croire fermement et le prparer ; des ouvrages comme le vtre y contribuent surtout si au lieu de la simple esquisse qu'il est, il devient un ouvrage plus important. Merci de tout cur et religieux sentiments. Auguste GRUMEL, vque de Maurienne. P.S. J'oubliais de vous fliciter d'avoir bien not et fait ressortir la diffrence essentielle qui vous spare du point de vue de Bainville, dont l'Histoire a quelque peu tonn nombre de catholiques et de prtres. Pour nous, Franais catholiques, il y a erreur historique dmarquer l'histoire de France en y voyant seulement une suite d'lments humains, ce qui la rend absolument incomprhensible et inexplicable. Le Puy, 17 novembre 1926. Lvque du Puy-en-Velay vous remercie vivement de votre hommage. Vous avez runi dans un faisceau serr et lumineux toutes les gloires saines, parce que chrtiennes, de notre France. C'est une heureuse et fconde ide d'tablir le parallle des fidlits et des gloires de la France, des abandons et des humiliations de notre pays. Vous l'avez mis en relief avec une belle clart, avec une conviction qui trahit vos nobles sentiments de chrtien et de patriote. Avec ses plus chaleureuses flicitations. NORBERT, vque du Puy-en-Velay. VECHE DE NIMES Nmes, le 23 octobre 1926. Vous avez eu la dlicate attention de m'envoyer votre ouvrage : La Mission Divine de la France, qui n'est, dites-vous qu'une bauche et les premires pierres d'un plus bel difice. Je vous remercie. Vos pages sont fortes et consolantes. Les heures sombres que nous vivons risqueraient de nous faire douter de l'avenir de notre pays, si l'tude du pass, l'action visible de la Providence ne nous avertissait pas que nous avons des promesses de vie. Votre ouvrage apportera ce qui manque lhistoire de France de Bainville. Les vnements ont un fil conducteur que la belle intelligence de Bainville a cherch dans une volution fatale, tandis que c'est Dieu qui le tient dans Sa main. Je vous flicite d'avoir complt le grand historien et d'avoir crit l'histoire d'une France Catholique d'une plume catholique. Veuillez agrer, Cher Monsieur, l'assurance de mes sentiments dvous. JEAN, vque de Nmes. Versailles, le 3 avril 1928. Cher Monsieur, Je vous remercie de m'avoir fait remettre La Mission Divine de la France. C'est avec la plus entire satisfaction que je le lis. Il mriterait d'tre entre les mains de tous les vrais Franais. Ils y verraient que, de par Dieu, le salut de la France est dans son retour une Monarchie Chrtienne. Veuillez croire, Cher Monsieur, tout mon religieux dvouement. CARON, Prlat de la Maison de Sa Saintet, Ancien Suprieur du Petit Sminaire. A ces lettres, nous tenons associer le souvenir de S.G. Monseigneur Ngre, Archevque de Tours, qui aimait rpandre notre tude. Il nous l'a bien souvent affirm. Nous n'oublions pas non plus l'intrpide Monseigneur Marty, vque de Montauban, qui, le jour mme o il avait reu ce petit livre, avant mme de le lire, avait voulu immdiatement nous crire: Ds aujourd'hui, je veux vous envoyer mon affectueux merci avec mes vux pour le plein succs de votre ouvrage. Tous deux nous tmoignaient une trs affectueuse bienveillance et nous honoraient de leur confiance. Ils ont t des guides trs srs, un rconfort puissant et une lumire trs vive pour notre me au milieu de nos luttes pour la dfense de la vrit totale, vrit qui unit dans un mme amour Dieu, la France et le Roi. 3
PRFACE POUR LA DEUXIEME EDITION. Le temps est aux histoires et la philosophie de l'histoire. Un rcent travail de M. Jacques Bainville, par exemple, a connu un des plus gros succs de librairie de ces dernires annes. Mais on sait les lacunes de l'ouvrage. Il est d'un royaliste d'Action Franaise malheureusement incroyant, et l'auteur vise, surtout y dfinir I'uvre politique de la monarchie captienne : d'o l'unit, l'intrt et aussi les limites de son remarquable essai. Car, au-dessus des desseins mme les plus sages d'un gouvernement ou d'une dynastie, plane, pour nous catholiques, l'action de la Providence. Action permanente et visible, sinon pour nos faibles yeux dans tout le dtail de la vie des peuples, du moins dans ses lignes principales au courant des sicles. Ainsi saint Augustin, Bossuet, de Maistre ont-ils su saisir les traits de ce gouvernement divin travers l'histoire universelle. Et comment n'en trouverait-on pas les traces travers nos quinze cents ans d'histoire de France? M. A. L. de la Franquerie s'est efforc bon droit de les relever. Oui, au-dessus de nos dynasties nationales, il est un Souverain qui n'a cess de rgner sur notre pays depuis les origines. Roi Tout-Puissant, matre de la terre entire, mais qui S'est rserv d'exercer plus particulirement sur nous Son empire. C'est Jsus-Christ. Et ce Roi, mieux encore que Ses lieutenants en terre, a eu sur nous Ses manifestes desseins sculaires, attentifs et persvrants, attests par des milliers de monuments authentiques et par de glorieuses lgendes incorpores aujourd'hui toute notre vie nationale. Il n'est pas permis un catholique d'ignorer, de mconnatre ou de taire cette autre Histoire de la France sur le plan surnaturel. Elle seule rend pleinement compte, plus que la constance politique de nos princes ou la valeur militaire de nos soldats, de ces longues russites qui ont plac, audessus du miracle grec ou du miracle romain, ce qu'il est beaucoup plus lgitime d'appeler le miracle franais, chefd'oeuvre le plus complet de la plus haute civilisation indivinement irralisable parmi les hommes, selon le grand mot de Joseph de Maistre. M. A. L. de la Franquerie donne excellemment les actes de cette souverainet, trs rellement exerce par le Christ sur la France, depuis le baptme de Clovis jusqu nos jours ; et s'il ne se pique, dans le choix de ses documents ni de svrit critique ni d'rudition oiseuse, du moins a-t-il le mrite de fournir toutes les pices importantes, susceptibles d'tre verses au procs, depuis le lgendaire testament de saint Remy jusqu'au secret de la Salette. Sous ce rapport, son travail, complet, clair, bien ordonn, peut rendre les meilleurs services au lecteur et mme aux confrenciers. Il complte et corrige ce que celui de M. Jacques Bainville avait de trop rationaliste pour des catholiques d'Action 1 Franaise , soucieux de ne laisser laciser ni notre pass ni notre avenir par leurs amis pas plus que par leurs ennemis. Le rle des Sectes est suffisamment indiqu, et nul doute que sur ce canevas facile, force de recherches, de mises au point et d'loquence, le jeune crivain narrive lever peu peu un monument de dimensions plus vastes sur des bases consolides, tout fait digne de sa foi, de son zle et de son talent. Telle puisse tre du moins sa rcompense. E. JOUIN, Protonotaire apostolique, Cur de Saint-Augustin. AVANT-PROPOS DE LA PREMIERE EDITION L'an dernier, nous devions prendre la parole, dans une runion de Jeunesse au Sacr-Cur ; cet effet nous avions jet quelques penses sur le papier ; mais une crmonie de famille nous a empch de raliser notre dsir. Les ides que nous voulions dvelopper alors rsument le but de cet ouvrage : clairer les mes droites et servir la France. Nous croyons donc pouvoir en transcrire ici quelques-unes titre d'avant-propos : MES CHERS AMIS, Sans autre prambule, entrons dans le vif du sujet. Depuis longtemps dj, mais plus spcialement depuis la Guerre, 2 nous assistons un spectacle effrayant d'anarchie dans tous les domaines : religieux , international, politique, intellectuel, artistique, social, conomique, financier, etc. et enfin familial. Si la Famille elle-mme est atteinte, c'est la preuve que le mal est trs profond ; quand le Pre n'est plus respect, la socit court aux abmes, car la Famille est la base de tout l'difice. Pourquoi la Famille, aprs la socit, a-t-elle t atteinte ? La raison est simple, on a voulu rejeter Dieu de la Nation ! Le mal remonte trs loin, ces philosophes tous soudoys par la Prusse et l'Angleterre qui pervertirent l'Ame Franaise en lui inoculant, goutte goutte, le venin maonnique et protestant. L'cole historique actuelle tend de plus en plus montrer que, ce que certains appellent la grande Rvolution fut avant tout, l'uvre de l'tranger... N'est-ce pas un Anglais, Robert Pigott, qui inventa le bonnet phrygien ; un autre, Thomas Paine, qui rdigea les Immortels Principes de la Dclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen ! Quel intrt avaient donc les Puissances Protestantes provoquer la Rvolution chez nous ? Le voici : En 1789, la France tait le premier Pays du Monde. Pas un coup de canon ne se pouvait tirer en Europe sans son consentement. C'tait elle qui dirigeait les autres Peuples ! Aujourd'hui nous la voyons tantt la remorque de l'Angleterre, tantt celle de l'Allemagne ; tellement peu respecte que notre belle langue franaise qui avait, mme aprs la dfaite de 1870, conserv le privilge d'tre la seule langue diplomatique, l'a perdu aprs la victoire de 1918 ! Avant la Rvolution, la France tait le Pays le plus prolifique et le plus peupl... Aujourd'hui le flau de la dpopulation nous ronge et s'il continue, nous fera descendre au rang de petite Puissance.
Lauteur tient prciser qu'il nappartient pas l'Action Franaise et est Royaliste de droit divin. Nous appliquons le terme anarchie dans le domaine religieux aux ravages causs par les hrsies et les erreurs de l'amricanisme, du sillonnisme, du modernisme et de l'immanentisme qui dcoulent toutes du libralisme et ont imprgn un grand nombre dmes, pleines de bonne volont, qui le plus souvent ne se rendent pas compte de l'erreur dans laquelle elles vivent.
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Hier elle tait le Pays le plus prospre, le plus riche et le plus uni... Aujourd'hui, on ne veut plus travailler, on veut jouir; la banqueroute est nos portes et aussi la guerre civile, qui dbute le plus souvent par la guerre religieuse ! Nagure on tait passionn pour la gloire de la Patrie... Aujourd'hui on trane le Drapeau dans le fumier ! Un seul mot poignant rsume la situation : la France se meurt ! La France se meurt d'avoir reni son Dieu et ses traditions ancestrales. Le voil le rsultat qu'ils ont recherch, nos ennemis ! C'est qu'ils avaient bien compris que tant que notre France serait fidle ses traditions catholiques, elle serait forte : l'Histoire tait l pour le leur prouver. Que fallait-il donc pour nous arracher le premier rang que nous tenions ? Nous dchristianiser... Et pour nous dchristianiser... abattre tout d'abord le Trne, pour pouvoir atteindre ensuite l'Autel, ainsi pralablement dsarm... Ce sont ces traditions ancestrales, c'est cette mission providentielle de la France dans le Monde, que nous voulons exposer brivement. Combien de Franais vont rptant : GESTA DEI PER FRANCOS, qui ne pourraient pas prouver seulement par quelques faits l'exactitude de ce glorieux adage. Elle est trop ignore, cette mission, et pourtant elle est la cl de vote de toute notre Histoire, l'explication du pass et le garant de lavenir. Des ouvrages importants ont t publis sur ce sujet, mais la plupart de nos Prtres et des Fidles ne les connaissent pas. Nous avons pens qu'un petit livre pourrait tre utile pour rappeler aux Catholiques le glorieux pass de notre France, de cette France qui unissait dans un mme amour les deux Architectes qui ont ciment tous ses lments pars et en ont fait un bloc d'une solidit telle qu'aucune preuve n'a pu le dsagrger : DIEU ET LE ROI ! Le lecteur verra que nous nous sommes appuys tout au long du rcit sur le tmoignage et les apprciations de Prtres, de Prlats, de Papes ; c'est dessein, le sujet chevauchant galement sur les questions politiques et religieuses. Puisse ce petit livre, en faisant connatre un peu plus notre Histoire, faire l'union de tous les honntes gens au Saint Royaume de France. L'histoire imparfaitement observe nous divise : c'est par l'Histoire mieux connue que l'uvre de conciliation doit commencer, a dit l'un des plus grands Matres de la science historique Fustel de Coulanges. C'est l tout le but de ce modeste travail. Il soulvera sans doute des critiques, nous serons heureux de les connatre. Mais ds maintenant nous tenons dclarer que nous ne rpondrons pas ceux qui nous blmeraient de nous appuyer sur des faits surnaturels, dment 1 contrls ; car nous faisons ntre ce jugement de l'Abb Darras dans son Histoire de l'Eglise : La physionomie d'une poque n'est vraie, qu'autant qu'elle est complte : la scinder, c'est la travestir et au lieu d'un portrait il ne nous reste entre les mains qu'une caricature Voil pourquoi on peut considrer comme un crime de lse-Nation chez les crivains modernes, le silence de partipris ou de dtestable respect humain, qui force les uns ou les autres supprimer dans notre Histoire nationale tout ce qui est profondment vital, c'est--dire l'intervention de Dieu ou de Ses Saints. Nous ne voulons pas tre de ceux-l ! nous souvenant, comme le dit Pierre l'Ermite, que le plus pauvre crit qui dfend les ides ternelles, pse plus devant Dieu que le volume succs que s'arrachent les mains impies du monde. crit en ce jour de la Canonisation de la Petite Thrse de l'Enfant Jsus, 17 Mai 1925. AVANT-PROPOS DE LA DEUXIEME EDITION Nous tenons prciser que pour rpondre au dsir qui nous a t exprim plusieurs reprises par quelques-uns de nos Archevques et vques de France, nous avons ajout dans cette seconde dition les chapitres sur les Croisades, sur l'Esprit Apostolique de la Royaut et sur la Loi Salique et le choix Divin. Nous avons en outre profondment modifi et complt ceux relatifs au Sacre, au Miracle des crouelles, au Caractre familial de la Royaut, Charlemagne, saint Louis, Jeanne d'Arc, Henri IV, Louis XVI, Napolon, et au plus grand des chtiments : la Rpublique. Les autres modifications sont sans importance : quelques prcisions, quelques dtails qui ne changent en rien le fonds de l'ouvrage. A Btous par Sorbets, Gers, le 15 aot 1935. CINQUIEME EDITION ROI DE FRANCE. REINE DE FRANCE. A SAINT MICHEL, ANGE GARDIEN DE LA FRANCE ET DU ROI. A JEANNE LA PUCELLE, MARTYRE POUR LA FRANCE ET POUR LE ROI ET HERAUT DE LA ROYAUTE UNIVERSELLE DU CHRIST. A SAINTE THERESE DE L'ENFANT JESUS, PATRONNE SECONDAIRE DE LA FRANCE. A SAINT LOUIS, ROI DE FRANCE ET A TOUS LES SAINTS PROTECTEURS DE LA FRANCE. AU GRAND ROI QUE DIEU VA REVELER, DONT LE REGNE ASSURERA LE TRIOMPHE DU SACRE-CUR ET DU CUR IMMACULE DE MARIE
A NOTRE-DAME, AU SACRE-CUR,
A qui veut rgnrer une Socit quelconque en dcadence, on prescrit avec raison de la ramener ses origines. LON XIII, Rerum novarum, 15 mai 1891 De parti de l'ordre, capable de rtablir la tranquillit au milieu de la perturbation des choses, il n'y en a qu'un : Le parti de ceux qui veulent Dieu, le parti de Dieu. Pis X, E. Supremi, 4 oct 1903) Il faut pour que la France soit sauve, que Dieu y rentre en Matre pour que j'y puisse rgner en Roi. Comte de CHAMBORD. Bien comprise, la fidlit la Monarchie est un hommage rendu la majest divine. R. Mre Camille de Soyecourt, carmlite. AVANT-PROPOS DE LA CINQUIME DITION Le Christ, comme Dieu et mme comme Homme uni la Personne Divine, a droit de rgner sur le monde. Il est libre de choisir Ses instruments pour tablir Sa Royaut. Si donc Il a choisi la France et ses rois, qu'on le veuille ou non, il faut bien s'incliner. Mais pour accepter, il convient que cette mission soit prouve. Trop nombreux affirment : Gesta Dei per Francos qui tabliraient difficilement la vrit de ce glorieux adage. Il nous a donc paru plus opportun que jamais (en prsence de l'anarchie spirituelle, intellectuelle et morale du monde moderne) d'exposer brivement cette mission providentielle de la France qui a valu notre pays d'tre, au dire de Jeanne d'Arc, le plus beau Royaume aprs celui du Ciel. Il faut que les Franais connaissent cette mission et en pntrent l'exceptionnelle grandeur afin qu'ils puissent tre les dociles instruments de la Providence dans l'excution des desseins divins sur le monde et, par l'lan de leur dvouement et de leur amour envers Dieu se montrent dignes de cette mission qui est la cl de vote de l'Histoire de France, l'explication de son pass et le garant de son avenir ; mission qui constitue, aprs celle du peuple d'Isral, le privilge le plus glorieux et le plus transcendant qui ait jamais t accord aucun peuple : promouvoir la Chrtient et assurer le triomphe de la Royaut du Christ sur le monde. Non fecit taliter omni nationi... II importe galement que les autres peuples et leurs Gouvernements se convainquent de la ralit de cette mission divine de la France - tant de fois affirme solennellement par Dieu la Pucelle et par tant de papes, au nom du Christ. Alors seulement ils s'inclineront devant la volont divine et reconnatront cette primaut du Roi et de la France sur tous les autres Souverains et tats comme voulue et tablie par Dieu, en vue du bien commun des peuples, afin que triomphe la Royaut Universelle du Christ, seule garante de la paix gnrale et de la prosprit dans la charit et l'amour ici-bas, et de la batitude ternelle en vue de laquelle les hommes ont t crs. Certains diront que l'auteur de cette tude fait le jeu d'un parti politique ou d'un nationalisme intransigeant, troit et condamnable. Il s'y refuse et se situe sur un plan infiniment suprieur toutes ces contingences humaines, sur le seul plan solide, celui de la volont de Dieu tant de fois affirme. Car la seule ralit qui importe et compte, la seule qui doive dicter tous les actes des tats comme des individus est cette volont divine devant laquelle, tt ou tard, de gr ou de force, il faudra bien s'incliner. Le seul problme rsoudre est donc le suivant : Oui ou non, Dieu a-t-il voulu et affirm que le Roi et la France insparables l'un de l'autre ont une mission divine remplir dans le monde, que la France est, par excellence, le Royaume de Dieu, et le Roi de France Son Lieutenant, en vue d'assurer le triomphe de la Royaut universelle du Christ ? Ce livre bas sur des documents irrfutables n'a pas d'autre but que d'apporter la rponse affirmative cette question, rsume par ces deux fulgurantes et solennelles dclarations du pape Grgoire IX, crivant saint Louis : Ainsi, Dieu choisit la France de prfrence toutes les autres nations de la terre pour la protection de la Foi catholique et pour la dfense de la libert religieuse. Pour ce motif, LE ROYAUME DE FRANCE EST LE ROYAUME DE DIEU ; LES ENNEMIS DE LA FRANCE SONT LES ENNEMIS DU CHRIST ; et de la Pucelle, proclamant au nom de Dieu : Vous ne tiendrez pas le Royaume de France, de Dieu le Roi du Ciel... mais le tiendra le Roi Charles, VRAI HERITIER, CAR DIEU LE ROI DU CIEL LE VEUT. Gentil Dauphin, vous SEREZ LIEUTENANT DU ROI DES CIEUX QUI EST ROI DE FRANCE. TOUS CEUX QUI GUERROIENT AU SAINT ROYAUME DE FRANCE, GUERROIENT CONTRE LE ROI JESUS, ROI DU CIEL ET DE TOUT LE MONDE. Puisse cette tude clairer les mes et les intelligences et contribuer ainsi l'accomplissement des desseins d'infinie misricorde de Dieu sur le monde : savoir, grce l'action concerte du Souverain Pontife et du Roi de France, l'instauration et le triomphe du rgne conjoint du Sacr-Cur et du Cur Immacul de Marie. 15, 22, 25 aot 1955.
d'une vnration particulire, et il y a bien peu d'vnements de notre Histoire auxquels l'Abbaye de Saint-Denis ne soit mle. La Basilique est le sanctuaire o sont enterrs tous nos Rois et o est dpose la vieille Bannire qui nous a si souvent conduits la victoire au cri de Mont-joye Saint-Denis. Aussi n'est-on pas surpris de voir un Allemand, l'auteur 1 de La Mystique divine, magique et diabolique s'crier : Dtruisez la basilique de Saint-Denis : dispersez au vent les ossements de leurs Rois ; abattez, rduisez en cendres cette Basilique de Reims, o fut sacr Klodowig, o prit naissance I'Empire des Francs, faux frres des nobles Germains ; incendiez cette Cathdrale. Il avait bien compris, le misrable, ce que sont Reims et Saint-Denis : les deux symboles de notre Histoire Nationale. Il ne faisait, il est vrai, que continuer les traditions sauvages de sa race. Dj, au dbut des invasions barbares, le gnral romain Crialis disait trs justement aux Gaulois : Les mmes motifs de passer en Gaule subsistent toujours pour les Germains : l'amour des plaisirs, celui de l'argent, et le dsir de changer de lieu. On les verra toujours, quittant leurs solitudes et leurs marcages, se jeter sur les 2 Gaules si fertiles, pour asservir vos champs et vos personnes... Crialis avait dit vrai. Pendant plusieurs sicles, les tribus germaniques ne cessrent de ravager la Gaule. C'tait le temps o nos vques prenaient la tte de la rsistance aux envahisseurs et mritrent de s'appeler les dfenseurs de la cit ; le temps o les Monastres taient les refuges de la civilisation et o les moines dfrichaient non seulement le sol de notre France, mais son me et y semaient profusion toutes les vertus qui devaient y germer en une closion magnifique et nulle part gale. Comment ne pas citer saint Martin, le grand aptre de nos campagnes et le fondateur de Ligug... ? Dj, cette poque, la foi rayonnait de la Gaule sur les autres Pays : saint Patrick qui convertit l'Irlande n'tait-il pas un disciple de lvque de Tours... ? Au milieu du V sicle, pour chtier le monde tomb dans l'arianisme, Dieu permit qu'Attila ravaget, avec ses Huns, les peuples hrtiques. Redoutable par son gnie et par sa cruaut, il mit tout feu et sang sur son passage, gorgeant les populations terrifies. Quand le chtiment eut t assez grand, Dieu suscita alors un autre Chef pour vaincre celui qui s'appelait justement "le flau de Dieu" et sauver son Eglise : Mrove, le Roi des Francs. Mrove tait paen, mais il avait l'me gnreuse et le cur droit ; il souffrait de voir les tortures des populations chrtiennes et rsolut d'arrter l'envahisseur. Il le rencontra aux Champs Catalauniques, non loin de Reims, o son petit-fils, Clovis, devait tre baptis et sacr. Il tailla en pices les Huns qui s'enfuirent de l'autre ct du Rhin, laissant au vainqueur un immense butin. Mrove avait sauv le monde chrtien et magnifiquement inaugur les gestes de Dieu par les Francs. Aussi Dieu permit-Il qu'il donnt son nom la premire branche de nos Rois. Comme s'Il voulait que notre Pays ne ft tranger aucun des grands vnements chrtiens, Dieu permit qu'il ft ml au triomphe de l'Eglise sur l'Empire Romain. L'homme choisi par le Christ pour tre le sauveur de la chrtient fut Constantin l'Empereur des Gaules. Et cest sur notre sol, la tte de ses lgions, composes en partie d'hommes de chez nous que la croix lumineuse lui appart avec cette fulgurante promesse de victoire : In hoc signo vinces ! et qu'il se 3 convertit . Quand le temps fut arriv, que l'Empire Romain devait tomber en Occident, Dieu, qui livra aux Barbares une si belle partie de cet Empire, et celle o tait Rome, devenue le Chef de la Religion, destina la France des Rois qui devaient tre les dfenseurs de l'Eglise. Pour les convertir la Foi, avec toute la belliqueuse Nation des Francs, Il suscita un saint Remy, homme apostolique, par lequel Il renouvela tous les miracles qu'on avait vus clater dans la fondation des plus clbres glises, comme le remarque saint Remy lui-mme dans son testament. Ce grand Saint et ce nouveau Samuel, appel pour sacrer les Rois, sacra ceux de France, en la personne de Clovis, comme il dit lui-mme, pour tre les perptuels dfenseurs de l'glise et des pauvres, qui est le plus digne objet de la Royaut. Il les bnit et leurs successeurs, qu'il appelle toujours ses enfants, et priait Dieu, nuit et jour, qu'ils persvrassent dans la Foi : prire exauce de Dieu avec une prrogative bien particulire, puisque la France est le 4 seul Royaume de la Chrtient qui n'a jamais vu sur le trne que des Rois enfants de l'glise . Le savant Cardinal Baronius crit dans ses Annales ecclsiastiques : A la chute de I'Empire d'Occident, trois races de barbares occupaient les Gaules : les Goths, les Burgondes et les Francs. Tout marchant la drive, la Divine Providence destina survivre et s'panouir dans les ges futurs, le seul de ces peuples o devait s'panouir aussi, au plus haut degr, le culte de la pit, de cette pit dont Childric fut la fleur et 6 Clovis le fruit . 7 Pour protger son Eglise naissante contre les flots envahissants de l'hrsie et de la barbarie qui rgnaient sur tous les trnes d'Orient et d'Occident...
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Voir Santo : Les crimes allemands et La chane infernale et ses 33 anneaux. P. Champion : Galerie des Rois, p. 22. 3 La tradition bourguignonne place l'apparition de la Croix dans la rgion de Paray-le-Monial (cf. le muse du Hiron Paray-leMonial), d'autres disent que ce fut lorsqu'il traversait les Alpes. 4 Bossuet : Politique tire de l'Ecriture Sainte, L.v. VII, art. 6, 14 prop. 5 Csar Baronius, Annales ecclesiastici, 1593-1607, t. IV, p. 420. Bibli. Nat. H. 106. 6 Deproratis penitus rebus Divina Providentia factum est ut ejus tantum modo gentis regnum ad posteros feliciter propagaretur, penes quam cultus pietatis foret excellentius effulsurus, cujus in Childerico ut dictum est flores apparuerunt, in Clodoveo autem collecti sunt fructus. 7 LArianisme.
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...Dieu parat avoir institu les Rois de France et les a fait s'lever sur les ruines des peuples non Catholiques disparus. C'est pour cela que tous les peuples entachs d'hrsie... furent expulss ou absorbs par les Francs, suivant la parole de Notre Seigneur : Tout arbre que n'a point plant mon Pre sera arrach (Mat, XV, 13) C'est pour cela que le Royaume des Francs s'est panoui dans une riche et luxuriante vgtation arrose par sa pit... Tout cela est d'une vidence qui se touche du doigt. ...Il ne fallait rien moins qu'un tel saint (Remy), d'une telle vertu, d'une telle inspiration divine pour amener des tnbres de la gentilit la lumire de lvangile, la noble Nation des Francs et son trs illustre Roi. Comme il ne fallait rien moins qu'un tel Roi (Clovis), pour illustrer le premier de tous et jamais, son royaume de l'imprissable clat de la religion du Christ, pour entourer d'un amour sans dfaillance, d'une protection perptuelle, cette mme religion du Christ. C'est ce que reconnaissait le Pape Plage Il : Ce n'est pas en vain, ce n'est pas sans une admirable disposition que la Providence a plac la catholique France aux 1 portes de l'Italie et non loin de Rome ; c'est un rempart qu'Elle mnageait toutes deux . Mission providentielle de la France, proclame par Grgoire IX crivant saint Louis : De mme qu'autrefois la tribu de Juda reut d'en haut une bndiction toute spciale parmi les autres fils du Patriarche Jacob ; de mme le ROYAUME DE FRANCE EST AU-DESSUS DE TOUS LES AUTRES PEUPLES, COURONNE PAR DIEU 2 LUI-MEME DE PREROGATIVES EXTRAORDINAIRES. LA TRIBU DE JUDA ETAIT LA FIGURE ANTICIPEE DU ROYAUME DE FRANCE . LE PACTE DE TOLBIAC Trois grands saints de France se trouvent participer la Conversion de Clovis : - saint Remy, dont nous allons voir les principaux Miracles en faveur de ce Prince et des Rois ses successeurs ; - sainte Clotilde qui, par son exemple, a une grosse influence sur le Roi, son poux ; 3 - et la Patronne de Paris , l'amie de la Reine, sainte Genevive qui 30 ans auparavant avait sauv la ville des hordes d'Attila (451), et lui vita la famine au moment o, encore entre les mains des Romains, elle tait assige par Clovis, dont elle avait prpar la conversion ds le rgne de Childric, sans tre parvenue, malgr sa trs grande influence, amener ce dernier prince aux lumires de la foi ; sainte Genevive qui voulait reconstruire un temple magnifique en l'honneur de saint Denis. Comme tout se tient dans notre Histoire de France ! Il semble qu'un lien mystique unit tous ceux que Dieu a envoys pour nous sauver miraculeusement ; saint Denis, qui aurait approch la mre du Sauveur, et sainte Madeleine inspirent notre pays un culte tout spcialement confiant la Vierge qui, en retour, lui marque sa prdilection par ses nombreuses 4 apparitions. Sainte Genevive revivifie le culte de saint Denis ; Jeanne d'Arc (que Dieu fait natre Domremy ) renouvelle le pacte de Clovis et de saint Remy, et dpose en hommage ses armes l'Abbaye de Saint-Denis, etc... Comme si chacun d'eux voulait faire toucher du doigt au peuple de France, qu'il n'est qu'un des artisans du mme difice ; qu'il ne fait que continuer l'uvre du prcdent missionnaire divin ; et cela de par la volont du Tout-Puissant ! Sur le point de succomber sous les forces ennemies Tolbiac, Clovis invoque le Dieu de Clotilde, le Christ, et promet de se convertir au Catholicisme s'il est vainqueur. Il obtient une victoire clatante contre les Allemands. C'est dans toute l'exaltation de sa victoire surnaturelle qu'il dicta, dans un magnifique lan de foi et de reconnaissance, le superbe dcret, vibrant d'enthousiasme et d'amour, qui voue la France jamais, aussi longtemps qu'elle existera au rgne de Jsus-Christ, exigeant qu'il ft plac comme loi constitutionnelle du Royaume des 5 6 Francs , la loi salique que compltrent ses successeurs et dont voici quelques passages : LA NATION DES FRANCS, ILLUSTRE, AYANT DIEU POUR FONDATEUR, FORTE SOUS LES ARMES, FERME DANS LES TRAITES DE PAIX, HARDIE, AGILE ET RUDE AU COMBAT, DEPUIS PEU CONVERTIE A LA FOI CATHOLIQUE, LIBRE D'HERESIE. ELLE ETAIT ENCORE SOUS UNE CROYANCE BARBARE. MAIS AVEC L'INSPIRATION DE DIEU, ELLE RECHERCHAIT LA CLE DE LA SCIENCE, SELON LA NATURE DE SES QUALITES, DESIRANT LA JUSTICE, GARDANT LA PIETE.
Migne : Patrologiae cursus completus, patres latini, t. LXXII, p. 706, Bibl. Nat. A, de 112 329. Labbe, Tome XI, p. 366 et 367. Lettre rappele par saint Pie X le 13 dcembre 1908 lors de la batification de Jeanne d'Arc (actes de Pie X, t. V, p. 204 et 205). 3 A sa mort en 512, sainte Genevive avait t inhume, par ordre de la Reine (sainte Clotilde), avec les membres de la famille royale. Tous nos souverains eurent en grande vnration la mmoire de la Patronne de Paris ; beaucoup se plurent enrichir son tombeau. En 1757, Louis XV fit construire, par Soufflot, sur un plan grandiose, une basilique nouvelle qui devait remplacer la vieille glise mrovingienne. On sait que la Rvolution Franaise (cette entreprise satanique, disait Pie IX) fit brler publiquement, puis jeter la Seine, en novembre 1793 les reliques de sainte Genevive. La chasse fut envoye la Monnaie et un dcret de la Convention transforma la basilique en Panthon pour la spulture des grands hommes. Marat fut l'un des premiers htes de l'glise profane. Le gouvernement tutlaire de la Restauration rendit la basilique au culte de sainte Genevive... En 1885, la 3 Rpublique a de nouveau dsaffect la basilique et en a fait un Panthon dans lequel, ct de Voltaire et de Rousseau, elle a plac Zola le pornographe, le cur du mtque Gambetta, complice de Bismarck, et les cendres de Jaurs le mauvais Franais. Commandant Dublaix : A. F., Chronique religieuse, 26 aot 1925). 4 C'est--dire La Maison de Remy. 5 De Maricourt et de la Morlire : La vraie Histoire de France. 6 Traduction de l'abb Lemann d'aprs les Leges Salic illustrat de Godefroy Wandelin (Anvers 1649).
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ALORS LA LOI SALIQUE FUT DICTEE PAR LES CHEFS DE CETTE NATION QUI EN CE TEMPS COMMANDAIENT CHEZ ELLE ..... PUIS LORSQUE AVEC L'AIDE DE DIEU, CLODWIGH LE CHEVELU, LE BEAU, L'ILLUSTRE ROI DES FRANCS EUT REU, LE PREMIER, LE BAPTEME CATHOLIQUE, TOUT CE QUI DANS CE PACTE ETAIT JUGE PEU CONVENABLE FUT AMENDE AVEC CLARTE PAR LES ILLUSTRES ROIS CLODWIGH, CHILDEBERT ET CLOTAIRE. ET AINSI FUT DRESSE CE DECRET : VIVE LE CHRIST QUI AIME LES FRANCS ! QU'IL GARDE LEUR ROYAUME ET REMPLISSE LEURS CHEFS DES LUMIERES DE SA GRACE ! QU'IL PROTEGE L'ARMEE ! QU'IL LEUR ACCORDE DES SIGNES QUI ATTESTENT LEUR FOI, LEUR JOIE, LA PAIX, LA FELICITE ! QUE LE SEIGNEUR JESUS-CHRIST DIRIGE DANS LE CHEMIN DE PIETE CEUX QUI GOUVERNENT ! CAR CETTE NATION EST CELLE QUI, PETITE EN NOMBRE, MAIS BRAVE ET FORTE, SECOUA DE SA TETE LE DUR JOUG DES ROMAINS ET QUI, APRES AVOIR RECONNU LA SAINTETE DU BAPTEME, ORNA SOMPTUEUSEMENT LES CORPS DES SAINTS MARTYRS QUE LES ROMAINS AVAIENT CONSUMES PAR LE FEU, MUTILES PAR LE FER, OU FAIT DECHIRER PAR LES BETES... Voil notre premire Constitution ! Elle repose sur lvangile ! Deux phrases la rsument : VIVE LE CHRIST, QUI EST ROI DE FRANCE ! VIVE LE ROI DE FRANCE, QUI EST LIEUTENANT DU CHRIST ! Ainsi, la France a eu ce bonheur inespr, unique au monde, d'avoir la premire bti sa civilisation non pas sur une vrit philosophique ou religieuse quelconque, sur une vrit plus ou moins diminue ou discute, mais sur la vrit totale, intgrale, universelle, sur le catholicisme qui signifie la religion universelle. Qu'en est-il rsult ? C'est que la France a fond une civilisation merveilleuse comme le monde n'en a jamais vu, qu'elle est devenue cet astre lumineux qui a couvert le monde de sa lumire, de sa chaleur et de ses bienfaits. On dit La civilisation franaise et on a raison ; mais cette civilisation n'est pas autre chose que la civilisation catholique, apostolique et romaine et elle nest dite franaise que parce que c'est la France qui en a tenu le flambeau ! Aujourd'hui encore, dans tout l'Orient, malgr les Combes, les Clemenceau, les Briand, catholiques et franais sont synonymes, et tous les catholiques, fussent-ils espagnols, anglais ou italiens, etc... sont dsigns sous le nom gnrique de Francs ! Ah ! la France avait pris pour base la pierre angulaire mme de l'Eglise : le Christ ; quoi d'tonnant qu'elle ait bnfici de l'universalit du Christ et de l'Eglise ? Et voil, pour le dire en passant, le vritable Internationalisme de la France ! Mais c'est celui de lvangile, non celui du Talmud ou de la libre pense, celui de I'Eglise romaine, non celui de la synagogue de Jrusalem, du temple de la rue Cadet ou de I'Eglise de Genve ! Mais cet internationalisme loin de dtruire la personnalit de la France, la 1 suppose ! Comment le flambeau de la Vrit catholique rayonnera-t-il, si vous supprimez le porte-flambeau ? LE BAPTISTRE DE REIMS Le miracle auquel on ne veut plus croire existe l'tat permanent : c'est notre HISTOIRE. On peut dire avec l'Abb Vial que Lourdes, La Salette, Pontmain, Notre-Dame des Victoires, etc,... ne sont que les avant-derniers anneaux d'une longue chane de miracles qui va du Baptistre de Reims, o est ne la France, la Basilique du Sacr-Cur o elle ressuscitera, en passant par les cycles bnis de saint Bernard, de saint Louis, de Jeanne d'Arc, du Cur d'Ars ; nous ajouterons aussi de sainte Thrse de I'Enfant Jsus.
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SAINT REMY ET LE BAPTISTERE DE REIMS SONT POUR LA FRANCE CE QUE MOSE ET LE SINA FURENT POUR LE PEUPLE JUIF.
Le 19 dcembre 1907, l'Archevque de Reims, Monseigneur Luon, nouvellement promu Cardinal, saint Pie X 3 dclarait : Reims conserve la source baptismale d'o est sortie toute la France Chrtienne, et elle est justement appele pour cela le Diadme du Royaume. C'tait une heure tnbreuse pour l'glise de Jsus-Christ. Elle tait d'un ct combattue par les Ariens, de l'autre assaillie par les Barbares ; elle n'avait plus d'autre refuge que la prire pour invoquer l'heure de Dieu. Et l'heure de Dieu sonna Reims, en la fte de Nol 496. Le baptme de Clovis marqua la naissance d'une grande nation : la tribu de Juda de l're nouvelle, qui prospra toujours tant qu'elle fut fidle l'orthodoxie, tant qu'elle maintint l'alliance du Sacerdoce et du Pouvoir public, tant qu'elle se montra, non en paroles, mais en actes, la Fille ane de l'glise. Dans la nuit de Nol 496, minuit, au jour anniversaire et l'heure mme de Sa naissance, le Christ lors de la naissance spirituelle de notre France et de nos Rois voulut par un miracle clatant affirmer la mission divine de notre Pays et de la Race Royale de Mrove, au moment mme o saint Remy va proclamer cette mission au nom du Tout-Puissant, pour sanctionner solennellement les paroles divinement inspires de Son ministre. A minuit, alors que le Roi, la Reine et leur suite sont l,
Abb Vial : Jeanne dArc et la Monarchie, chapitre II, p. 26 et 27. Abb Vial, op. cit. p. 62, sans oublier les apparitions de la rue du Bac et de Pellevoisin. 3 Bulletin du Diocse de Reims, 28 dc. 1907, p. 621.
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SOUDAIN, raconte Hincmar, Archevque de Reims, UNE LUMIERE PLUS ECLATANTE QUE LE SOLEIL INONDE LEGLISE ! LE VISAGE DE LEVEQUE EN EST IRRADIE ! EN MEME TEMPS RETENTIT UNE VOIX : LA PAIX SOIT AVEC VOUS ! C'EST MOI ! N'AYEZ 1 POINT PEUR ! PERSEVEREZ EN MA DILECTION ! Quand la voix eut parl, ce fut une odeur cleste qui embauma l'atmosphre. Le Roi, la Reine, toute l'assistance pouvants, se jetrent aux pieds de saint Remy qui les rassura et leur dclara que c'est le propre de Dieu d'tonner au commencement de Ses visites et de rjouir la fin. Puis soudainement illumin d'une vision d'avenir, la face rayonnante, l'il en feu, le nouveau Mose s'adressant directement Clovis, Chef du nouveau Peuple de Dieu, lui tint le langage identique quant au sens de l'ancien Mose l'Ancien Peuple de Dieu : APPRENEZ, MON FILS, QUE LE ROYAUME DE FRANCE EST PREDESTINE PAR DIEU A LA DEFENSE DE LEGLISE ROMAINE QUI EST LA SEULE VERITABLE EGLISE DU CHRIST. CE ROYAUME SERA UN JOUR GRAND ENTRE TOUS LES ROYAUMES. ET IL EMBRASSERA TOUTES LES LIMITES DE L'EMPIRE ROMAIN ! ET IL SOUMETTRA TOUS LES PEUPLES A SON SCEPTRE ! IL DURERA JUSQUA LA FIN DES TEMPS ! IL SERA VICTORIEUX ET PROSPERE TANT QU'IL SERA FIDELE A LA FOI ROMAINE. 2 MAIS IL SERA RUDEMENT CHATIE TOUTES LES FOIS QU'IL SERA INFIDELE A SA VOCATION . Au IX sicle, Raban Maur, Archevque de Mayence, a rendu public le passage suivant qui aurait t prononc galement par saint Remy la fin de son allocution : VERS LA FIN DES TEMPS, UN DESCENDANT DES ROIS DE FRANCE REGNERA SUR TOUT L'ANTIQUE EMPIRE ROMAIN. IL SERA LE PLUS GRAND DES ROIS DE FRANCE ET LE DERNIER DE SA RACE. APRES UN REGNE DES PLUS GLORIEUX, IL IRA A JERUSALEM, SUR LE MONT DES OLIVIERS, DEPOSER SA COURONNE ET SON 3 SCEPTRE, ET C'EST AINSI QUE FINIRA LE SAINT EMPIRE ROMAIN ET CHRETIEN . Commentant cette magnifique vision d'avenir, l'Abb Vial crit : La prophtie comprend quatre points : 1 La vocation de la France : elle est le Soldat de Dieu ! 2 Sa gloire future : elle sera sans gale ! 3 Sa dure : celle de l'Eglise. 4 La sanction divine : rcompense ou chtiment uniques au monde, comme sa gloire. Et il ajoute en note : Bien remarquer que la prophtie est faite directement la race, la postrit, la famille royale, semini, generi regio, posteritati comme si la race tait aussi insparable de la France que la France est insparable de l'Eglise. LA SAINTE AMPOULE Un nouveau miracle devait se produire le jour mme au Baptistre ; laissons parler Hincmar . Ds qu'on fut arriv au baptistre, le clerc qui portait le chrme, spar par la foule de l'officiant, ne put arriver le rejoindre. Le saint Chrme fit dfaut. Le pontife alors lve au ciel ses yeux en larmes et supplie le Seigneur de le secourir en cette ncessit pressante. SOUDAIN APPARAIT, VOLTIGEANT A PORTEE DE SA MAIN, AUX YEUX RAVIS ET ETONNES DE L'IMMENSE FOULE, UNE BLANCHE COLOMBE TENANT EN SON BEC, UNE AMPOULE D'HUILE SAINTE DONT LE PARFUM DUNE INEXPRIMABLE SUAVITE EMBAUMA TOUTE LASSISTANCE. DES QUE LE PRELAT EUT REU LAMPOULE, LA COLOMBE DISPARUT !
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Cest avec le saint chrme contenu dans cette ampoule, qu'ont t sacrs tous nos Rois . Comme au baptme du Christ, c'est le Saint-Esprit qui par l'effet d'une grce singulire apparut sous la forme d'une 6 colombe et donna ce baume divin au pontife voulant assister visiblement au sacre du premier de nos Rois, pour
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1 Migne : Patr. lat. T. CXXV, p. 1159 et 1160. Hincmar : Vita Sancti Remigii, Cap. 36 et sv. Bibl. Nat. A, 112 329. 2 Migne. Patr. lat. CXXXV, p. 51 et sv. Flodoard : Historia Ecclesi Remensis. Lib. 1, cap. 13. Bibl. Nat. A. 112 329. 3 Voir : Bloc Catholique, mars-avril 1923, n 187, p. 51 : Les Francs, peuple lu de Dieu, par le Marquis de la Vauzelle. 4 Hincmar : Vita Sancti Remigii, cap. XXXVIII, (Migne, t. 125, p. 1160). 5 La sainte ampoule fut brise en 1793 par le rvolutionnaire Ruhl, mais : Un ecclsiastique et un magistrat de cette ville qui, dans ces temps affreux craignirent de compromettre un grand nombre de gens de bien, s'ils enlevaient ce prcieux vase, avaient eu le soin d'en retirer une partie du baume qu'il contenait. Partag entre cet ecclsiastique et ce magistrat, ce baume a t gard religieusement. En 1819, les parcelles en ont t runies dans le tombeau de saint Remy sous la garde du Cur de Saint-Remy de Reims, et des preuves authentiques, constates dans un procs-verbal lequel a t dpos au greffe du Tribunal de Reims, ne laissent aucun doute sur la fidle conservation de ce prcieux monument du sacre de Clovis. Clausel de Coussergues : Du Sacre des Rois de France, mai 1825, p. 127. 6 Crmonial du Sacre des Rois de France : Prire saint Remy.
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marquer ainsi d'un signe sacr de toute spciale prdilection notre Monarchie, consacrer tous nos Rois et imprimer sur leur front un caractre indlbile qui leur assurerait la Primaut sur tous les autres Souverains de la terre ; enfin les munir de Ses sept dons pour qu'ils pussent accomplir leur mission providentielle dans le monde. Ainsi, pour le Sacre de nos Rois, Dieu a voulu non d'une huile terrestre, mais d'une huile cleste afin que le Roi de France (tout comme le Christ) fut non pas fictivement mais trs rellement et vritablement l'oint du Seigneur. Ce privilge UNIQUE tait reconnu dans le monde entier. Dans toutes les crmonies diplomatiques, en effet, l'ambassadeur du Roi de France avait le pas sur ceux de tous les autres Souverains parce que son Matre tait sacr d'une huile apporte du ciel ainsi que le reconnat un dcret de la Rpublique de Venise dat de 1558. Hommage universel rendu au miracle de la Sainte Ampoule et reconnaissance clatante de la prminence du Roi Trs Chrtien sur tous les autres 1 Princes de la terre . Ctait pour commmorer toutes ces merveilles que le peuple, chaque sacre ou dans chaque grande rjouissance publique, criait : Nol ! Nol ! Vive le roi ! Nol ! Nol ! A l'occasion de son baptme et de son sacre, Clovis reut des flicitations de nombreux vques gaulois et trangers; il est deux lettres qui, entre toutes, mritent d'tre mentionnes, celle de saint Avit, vque de Vienne. 2 Le Nol du Seigneur, crit saint Avit , est aussi le Nol des Francs ; vous tes n au Christ, le jour o le Christ est n 3 pour nous... Votre foi est notre victoire, et nous sommes les vainqueurs partout o vous combattez . Et celle du Pape Anastase Il : Glorieux Fils, nous nous flicitons que votre avnement la foi inaugure notre pontificat. Un si grand vnement fait tressaillir de joie le sige de Pierre... Que la joie de votre Pre vous fasse crotre dans les saintes uvres. Comblez nos dsirs, soyez notre couronne et que notre mre I'Eglise s'applaudisse des progrs du grand Roi qu'elle vient d'enfanter Dieu. Illustre et glorieux Fils, soyez sa gloire, soyez POUR ELLE UNE COLONNE DE FER ! Nous louons Dieu, qui Vous a retir de la puissance des tnbres, pour faire d'un si grand Prince LE DEFENSEUR DE SON EGLISE et opposer votre gloire aux attaques des pervers. Continuez donc cher et glorieux Fils, afin que le Dieu tout-puissant entoure votre srnit et votre royaume de Sa protection et commande Ses anges de vous protger dans toutes vos voies et vous donne la victoire sur tous vos 4 ennemis . LES ARMES DE FRANCE Le Christ allait encore accomplir de nouveaux prodiges en faveur de Clovis : On lit... en auculnes escriptures qu'en ce temps avoit un hermite, prudhomme et de saincte vie qui habitoit en un bois prs d'une fontaine, au lieu qui de prsent est appel Joye-en-Val, en la chastellenie de Poissy, prs Paris auquel hermite ladicte Clotilde, femme dudict Roy Clovis avoit grande fiance et pour sa sainctet le visitoit souvent et luy administroit ses ncessitez. Et advint un jour que ledict hermite estant en oraison, un ange s'apparut luy en luy disant qu'il feist raser les armes des trois croissans que ledict Clovis portoit en son escu (combien qu'aucuns disent que c'estoient trois crapeaux) et au lieu d'iceux portast un escu dont le champ fust d'azur, sem tout de fleurs de liz d'or, et luy dict que Dieu avoit ordonn que les Rois de France portssent doresnavant telles armes. Ledict hermite revela la femme dudict Clovis son apparition ; laquelle incontinent feit effacer Iesdicts trois croissans ou crapeaux, et y feit mettre lesdictes fleurs de liz et les envoya audict Clovis son mari qui, pour lors, estoit en guerre contre le Roy Audoc, sarrazin qui estoit venu d'Allemagne grande multitude de gens, es parties de France et avoir son sige devant la place de Conflans Saincte Honorine, prs Pontoise. Clovis se combattit et eut victoire : et combien que la bataille commenast en la ville, toutefois fut acheve en la montaigne, en laquelle est prsent la tour de Montjoye. Et l fut pris premirement et nomm le cry des Franois et les armes, c'est savoir Montjoye et depuis y a t adjoust Sainct Denis. Et, en la rvrence de la mission desdictes fleurs de liz, fut illec en la valle fonde un monastre de religieux qui fut et encore est appele l'abbaye de Joye-en-Val, pour la mission de la saincte Ampolle et desdictes fleurs de liz qui furent envoyes ce grand roy Clovis, premier roy chrestien. Enquoy appert videmment que Dieu notre Pre et Sauveur a singulirement aim les Rois de France et les a voulu dcorer et garnir de singulires grces et prminences pardessus tous autres rois et princes terriens et d'iceux faire 1 les deffenseurs de la saincte Foy et Loy de Jsus-Christ .
Sur lauthenticit de tous ces faits, voir l'tude que nous avons publie dans le Bloc Anti-Rvolutionnaire n de janvier-fvrier 1933 sous le titre : Dom Mabillon, dfenseur des privilges miraculeux des Rois de France. Clausel de Coussergues : op. cit. Abb de Vertot : Dissertation sur la Sainte Ampoule. (Histoire de l'Acadmie des Inscriptions et Belles Lettres, II, p. 619, 1736). Annales Benedict : toutes les tudes de Dom Mabillon sur ces questions. Chanoine Desailly : L'authenticit du grand testament de saint Remy, Dumoulin Paris. 2 Acta Sanctorurn, 12 octobris, Sanctus Remigius. 3 Cit par Zeller : Les Francs Mrovingiens : Clovis et ses fils, p. 34 4 Anast. II, p. Il ad Clod. t. VI, Conc. Col. 1282, cit par Bossuet : Politique tire de l'Ecriture Sainte, t. I, livre VII, p. 529, ed. Delestre Boulage 1822, et par Zeller : op. cit. p. 38.
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Et Guillaume de Nangis, dans la chronique de saint Louis, explique ainsi la signification symbolique des armes de France : Puisque Notre Pre Jhsus-Christ veut espcialement sur tous autres royaumes, enluminer le royaume de France de Foy, de Sapience et de Chevalerie, li Roys de France accoustumrent en leurs armes porter la fleur de liz paincte par trois fueilles (feuilles), ainsi come se ils deissent tout le monde : Foi, Sapience et Chevalerie sont, par la provision et par la grce de Dieu, plus habondamment dans nostre royaume que en ces aultres, Les deux fueilles qui sont oeles (ailes) signifient Sapience et Chevalerie qui gardent et dfendent la tierce fueille qui est au milieu de elles, plus longue et plus haute, par laquelle Foy est entendue et segneufie, car elle est et doibt estre gouverne par Sapience et deffendue par Chevalerie. Tant comme ces trois grces de Dieu seront fermement et ordnement joinctes ensemble au royaume de France, li royaume sera fort et ferme, et se il avient, que elles soient ostes et desseures 2 (spares), le royaume cherra (tombera) en dsolacion et en destruiement . Les trois fleurs de lys du blason donn par Dieu nos Rois ont d'autres significations plus belles encore que l'histoire, la science hraldique et les rvlations nous enseignent : Charles V fixa dfinitivement trois les fleurs de lys des armes de France qui souvent, taient nombreuses et en semis. Il prit cette dcision en l'honneur et pour reprsenter les trois 3 personnes de la Sainte Trinit . Elles reprsentent galement la Sainte Famille et aussi le triangle symbolique manifest la vnrable Philomne de Sainte Colombe : le Christ, Sa Divine Mre et Saint Michel, les trois grands vainqueurs de 4 Lucifer . LE TESTAMENT DE SAINT REMY Le testament de saint Remy a une importance capitale pour nous Franais ; c'est une vritable vision d'avenir qui prend une autorit toute particulire du fait que le grand Pape saint Hormisdas crivit saint Remy lorsqu'il l'institua en 5 ces termes Lgat pour toute la France : Nous donnons tous nos pouvoirs pour tout le Royaume de notre cher Fils spirituel Clovis, que par la grce de Dieu vous avez converti avec toute sa Nation, par un apostolat et des miracles dignes du temps des Aptres. De ce testament saint Pie X disait le 13 dcembre 1908 lvque d'Orlans, lors de la lecture du Dcret de 6 batification de Jeanne d'Arc . VOUS DIREZ AUX FRANAIS QU'ILS FASSENT LEUR TRESOR DES TESTAMENTS DE SAINT REMY, DE CHARLEMAGNE, ET DE SAINT LOUIS, QUI SE RESUMENT DANS CES MOTS SI SOUVENT REPETES PAR LHERONE DORLEANS : VIVE LE CHRIST QUI EST ROI DE FRANCE. A CE TITRE SEULEMENT LA FRANCE EST GRANDE PARMI LES NATIONS. A CETTE CLAUSE DIEU LA PROTEGERA ET LA FERA LIBRE ET GLORIEUSE. A CETTE CONDITION, ON POURRA LUI APPLIQUER CE QUI DANS LES LIVRES SAINTS EST DIT DISRAL : QUE PERSONNE NE S'EST RENCONTRE QUI INSULTAT CE PEUPLE, SINON QUAND IL S'EST ELOIGNE DE DIEU... Voici ce testament : 7 QUE LE PRESENT TESTAMENT QUE J'AI ECRIT POUR ETRE GARDE RESPECTUEUSEMENT INTACT PAR MES SUCCESSEURS LES EVEQUES DE REIMS, MES FRERES, SOIT AUSSI DEFENDU, PROTEGE PARTOUT ENVERS ET CONTRE TOUS PAR MES TRES CHERS FILS LES ROIS DE FRANCE PAR MOI CONSACRES AU SEIGNEUR A LEUR BAPTEME, PAR UN DON GRATUIT DE JESUS-CHRIST ET LA GRACE DU SAINT-ESPRIT. QU'EN TOUT ET TOUJOURS IL GARDE LA PERPETUITE DE SA FORCE ET L'INVIOLABILITE DE SA DUREE... MAIS PAR EGARD SEULEMENT POUR CETTE RACE ROYALE QU'AVEC TOUS MES FRERES ET CO-EVEQUES DE LA GERMANIE, DE LA GAULE ET LA NEUSTRIE, J'AI CHOISIE DELIBEREMENT POUR REGNER JUSQU'A LA FIN DES TEMPS, AU SOMMET DE LA MAJESTE ROYALE POUR L'HONNEUR DE LA SAINTE EGLISE ET LA DEFENSE DES HUMBLES. PAR EGARD POUR CETTE RACE QUE J'AI BAPTISEE, QUE J'AI REUE DANS MES BRAS RUISSELANTE DES EAUX DU BAPTEME : CETTE RACE QUE J'AI MARQUEE DES SEPT DONS DU SAINT-ESPRIT, QUE J'AI OINTE DE L'ONCTION DES ROIS, PAR LE SAINT CHREME DU MEME SAINT-ESPRIT, J'AI ORDONNE CE QUI SUIT : I MALEDICTIONS ; QUE LE COUPABLE SOIT AVERTI UNE PREMIERE FOIS PAR TOUS LES EVEQUES REUNIS DU DIOCESE DE REIMS.
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SI
UN JOUR CETTE RACE ROYALE QUE J'AI TANT DE FOIS CONSACREE AU SEIGNEUR, RENDANT LE MAL POUR LE BIEN, LUI
Nicolle Gilles : Histoire de France (1492). Cit par Monseigneur Delassus : L'Esprit familial, p. 225, note 1. 3 Voir l'acte d'enregistrement des lettres de fondation du Couvent et de la chapelle des Clestins de Limay (Seine-et-Oise) par le Roi Charles V, en l'honneur de la Sainte Trinit. L'original de la charte de fondation existe aux Archives Dpartementales de Seine-et-Oise et ce document a t publi intgralement par Antoine Becquet dans : l'Histoire des Clestins de France. 4 Voir : Comte de Place : Problmes hraldiques. Pre Pie de Langogne : Vie de la Vnrable Philomne de Sainte Colombe. 5 Migne, t. 125, p. 1168. Hincmar : Vita Sancti Remigii cap. LIV. Baronius, Annales Ecclesiastici t. VI, p. 635. 6 Actes de saint Pie X, t. V, pp. 204 et 205. 7 Migne, t. 135, p. 60 68. Flodoard, Historia Remensis Ecclesi, lib. I. ch. XVIII (Testamentum ab ipso editum).
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UNE DEUXIEME FOIS PAR LES EGLISES REUNIES DE REIMS ET DE TREVES . UNE TROISIEME FOIS PAR UN TRIBUNAL DE TROIS OU QUATRE ARCHEVEQUES DES GAULES. SI A LA SEPTIEME MONITION IL PERSISTE DANS SON CRIME, TREVE A LINDULGENCE ! PLACE A LA MENACE ! S'IL EST REBELLE A TOUT, QU'IL SOIT SEPARE DU CORPS DE L'EGLISE PAR LA FORMULE INSPIREE AUX EVEQUES PAR LESPRITSAINT : PARCE QU'IL A PERSECUTE L'INDIGENT, LE PAUVRE, AU CUR CONTRIT ; PARCE QU'IL NE S'EST POINT SOUVENU DE LA MISERICORDE ; PARCE QU'IL A AIME LA MALEDICTION, ELLE LUI ARRIVERA ; ET N'A POINT VOULU DE LA BENEDICTION, ELLE S'ELOIGNERA. ET TOUT CE QUE LEGLISE A L'HABITUDE DE CHANTER DE JUDAS LE TRAITRE ET DES MAUVAIS EVEQUES, QUE TOUTES LES EGLISES LE CHANTENT DE CE ROI INFIDELE. PARCE QUE LE SEIGNEUR A DIT : TOUT CE QUE VOUS AVEZ FAIT AU PLUS PETIT DES MIENS, C'EST A MOI QUE VOUS L'AVEZ FAIT, ET TOUT CE QUE VOUS NE LEUR AVEZ PAS FAIT, C'EST A MOI QUE VOUS NE L'AVEZ PAS FAIT. QU'A LA MALEDICTION FINALE ON REMPLACE SEULEMENT, COMME IL CONVIENT A LA PERSONNE, LE MOT EPISCOPAT PAR LE MOT ROYAUTE : QUE SES JOURS SOIENT ABREGES ET QU'UN AUTRE REOIVE SA ROYAUTE ! SI LES ARCHEVEQUES DE REIMS, MES SUCCESSEURS, NEGLIGENT CE DEVOIR QUE JE LEUR PRESCRIS, QU'ILS REOIVENT POUR EUX LA MALEDICTION DESTINEE AU PRINCE COUPABLE, QUE LEURS JOURS SOIENT ABREGES ET QU'UN AUTRE OCCUPE LEUR SIEGE.
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II BENEDICTIONS SI
GOUVERNEMENT DE SON ROYAUME ET LE RESPECT DE LA HIERARCHIE DE LA SAINTE EGLISE DE DIEU. QU'AUX BENEDICTIONS DE LESPRIT-SAINT DEJA REPANDUES SUR LA TETE ROYALE S'AJOUTE LA PLENITUDE DES BENEDICTIONS DIVINES ! 2 QUE DE CETTE RACE SORTENT DES ROIS ET DES EMPEREURS QUI, CONFIRMES DANS LA VERITE ET LA JUSTICE POUR LE PRESENT ET POUR L'AVENIR SUIVANT LA VOLONTE DU SEIGNEUR POUR L'EXTENSION DE SA SAINTE EGLISE, PUISSENT REGNER ET AUGMENTER TOUS LES JOURS LEUR PUISSANCE ET MERITENT AINSI DE S'ASSEOIR SUR LE TRONE DE DAVID DANS LA CELESTE 3 JERUSALEM OU ILS REGNERONT ETERNELLEMENT AVEC LE SEIGNEUR. AINSI SOIT-IL . SPECIALEMENT POUR LA PERSEVERANCE DE CETTE RACE ROYALE, SUIVANT MES RECOMMANDATIONS, DANS LE BON NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST DAIGNE ECOUTER LES PRIERES QUE JE REPANDS TOUS LES JOURS EN
SA
PRESENCE,
Ce testament sign du grand vque le fut galement par six autres vques et d'autres Prtres. Trois de ces vques sont rputs pour leur saintet : saint Vedast, vque d'Arras, saint Mdard, vque de Noyon, saint Loup, vque de Soissons. Ils le signrent sous la formule suivante : X.... vque. Celui que mon Pre Remy a maudit, je le maudis, celui qu'il a bni, je le bnis. Et j'ai sign. Et Baronius, le savant Cardinal , aprs onze sicles d'exprience, de constater : Malgr les crimes de ses Rois, le Royaume de France n'a jamais pass sous une domination trangre et le peuple Franais n'a jamais t rduit servir d'autres Peuples. C'est cela qui a t accord par une promesse divine, aux prires de saint Remy, suivant la parole de David (Ps. 88): Si Mes Fils abandonnent Ma loi ; s'ils ne marchent point dans la voie de Mes Jugements ; s'ils profanent Mes justices et ne gardent point Mes commandements, Je visiterai leurs iniquits avec la verge et leurs pchs avec le fouet ; MAIS JE NELOIGNERAI JAMAIS DE CE PEUPLE MA MISERICORDE.
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En lisant le Testament de Saint Remy, ne croirait-on pas entendre Mose sur le Nebo : Voici que je vous mets aujourd'hui devant les yeux la bndiction et la maldiction. La bndiction, si vous obissez aux Commandements du Seigneur votre Dieu, que je vous prescris aujourd'hui ; la maldiction, si vous n'obissez point ces mmes commandements et vous retirez du chemin que je vous montre maintenant... (Deut. XI, 26-30). LE SACRE DES ROIS DE FRANCE ORIGINE DU SACRE DES ROIS
CONSIDERATIONS GENERALES
Ainsi, l'origine mme de notre histoire, nous trouvons indique, comme frontire naturelle de notre pays, la rive gauche du Rhin. Comme les Rois de France ont t fidles ! Le nombre des couronnes que leur race a portes est l pour le prouver ; la Race Royale de France a rgn en effet en France, en Lorraine, en Allemagne, en Hongrie, en Pologne, en Savoie, en Italie, Constantinople, en Espagne, Parme, Naples, en Sicile, au Portugal, en Autriche, au Brsil, etc... 3 L'authenticit indiscutable de ce document capital pour notre Histoire a t prouve par l'Abb Dessailly, de l'Acadmie de Reims, dans un ouvrage fondamental et dcisif sur la question : L'authenticit du grand Testament de saint Remy, publi au sicle dernier, chez Dumoulin, Paris. Nous y renvoyons nos lecteurs. 4 Csar Baronius : Annales t. VI, Bibl. Nation. H. 106, p. 635 et 636.
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Jsus-Christ, Roi des Rois, est le principe de toute Royaut, puisque tout pouvoir mane de Lui, comme Dieu ; Il est le modle parfait des Rois de la terre. Il est Roi par droit hrditaire, comme Fils de Dieu, et Sa Souverainet est infinie, Son pouvoir absolu. Il est Roi par le sacre, par l'onction : Dieu Vous a oint d'une huile de joie au-dessus de ceux qui ont t sacrs comme Vous. (Ps. XLIV) et c'est Dieu, Son Pre qui le consacre de Sa propre main personne n'tant digne de sacrer le Christ. C'est la Royaut Universelle du Christ, c'est Son sacre qui ont t l'occasion de la chute de Lucifer et des mauvais anges. C'est aussi cette Royaut et ce Sacre qui ont t pour saint Michel et les bons anges l'occasion de leur victoire. Il est donc logique que Satan poursuive d'une haine inextinguible tous les oints du Seigneur dont le rle est d'tre des images du Christ-Roi, mais aussi, que ceux-ci jouissent de la spciale protection de saint Michel, le chef de toutes les milices clestes. C'est par le Sacre du Verbe que Lucifer a t vaincu, c'est par celui des Rois et des vques reprsentants spirituels et temporels de la Royaut du Christ qu'il continuera de l'tre. Aussi Satan qui veut anantir le bonheur de l'homme et qui tend par tous les moyens dont il dispose dtruire le rgne de Dieu pour mettre le sien sa place n'a pas trouv de plus sr moyen pour arriver son but que de faire disparatre LE POUVOIR PONTIFICAL ET LE POUVOIR ROYAL : le pontife et le roi qui sont les deux colonnes de l'difice social sont l'objet des attaques particulires et constantes de l'enfer ; le pontife et le Roi qui sont les canaux des grces spirituelles et temporelles dont le Seigneur veut combler les Peuples ; les tmoins de Sa Providence travers les ges ; les deux 1 fils de l'huile sainte qui sont devant le Seigneur de la terre (Apoc. XI). Satan s'efforce de les supprimer (Zach. IV, 14) . Mais le Christ ne pouvait descendre que d'une Famille Royale, aussi Dieu le Pre tablit-Il la Royaut sur Isral, comme tant la forme du Gouvernement la plus naturelle, la plus parfaite et celle qui pouvait le mieux assurer la paix et la dure de l'Etat. Non seulement Dieu tablit la Royaut, mais Il choisit la Race Royale qui devait donner naissance Son Fils : Vous tablirez celui que le Seigneur votre Dieu aura choisi du nombre de vos frres. Et Dieu fait choix de la Maison d'Isae. Mais avant de faire monter sur le trne cette maison Il veut que les exemples et les fautes d'un Roi d'une autre race lui servent d'exemple, aussi ordonne-t-il au Grand Prtre Samuel de sacrer Sal. Pour bien montrer quel point la grce du sacre est efficace, Il choisit un simple ptre sans instruction et sans intelligence : Samuel prit une petite fiole d'huile qu'il rpandit sur la tte de Sal et il le baisa et lui dit : cest le Seigneur qui par cette onction vous sacre prince sur Son hritage. (I Rois, X, 1). Le sacre est le lien qui unit le Roi Dieu et le canal par lequel la puissance, l'assistance et le rayonnement de la majest divine se communiquent au Roi au moment o il devient l'oint du Seigneur personne sainte et sacre. (I Rois, IX, 15 17 et X, 1 etc... ) Samuel ajoute Sal En mme temps l'esprit du Seigneur se saisira de vous et vous serez chang en un autre homme. (I Rois, X, 6). Et le Livre des Rois (I, X, 9) constate Dieu lui changea le cur et lui en donna un autre. Ainsi, par l'onction Dieu cra en lui une personne morale doue d'une grande supriorit. De cet isralite simple, timide, irrsolu, Dieu fit un roi sage, prudent, plein de fermet et d'nergie, capable de conduire dans sa voie la nation 2 choisie . Et Samuel termine son allocution au nouveau Roi par cette recommandation : Faites hardiment tout ce qui se trouvera faire, parce que le Seigneur sera avec vous. (I Rois, X, 7). Il n'est donc pas ncessaire que le Roi soit un homme de gnie puisque Dieu supple aux qualits qui lui manquent par la vertu du sacre. Aussi, Sal est-il vainqueur en toutes circonstances, ralisant cette grande prophtie d'Isae vraie pour tous les temps : LE JOUG TOMBERA EN POURRITURE EN PRESENCE DU SACRE. (X, 17) Mais Sal s'tant arrog les droits du sacerdoce, il est rejet. Dieu donne l'ordre Samuel de prendre l'huile sainte et d'aller Bethlem o Il s'est choisi un Roi parmi les enfants d'Isae (I Rois, XVI, 1) : le plus jeune, David. Sacrez-le prsentement car c'est lui que J'ai choisi. (I Rois, XVI, 12). Ainsi, du vivant mme de Sal, David est le seul Roi lgitime, et pourtant il est inconnu de tous, (hors Dieu, le Grand Prtre et sa Famille) Roi cach que Dieu ne veut pas faire connatre encore afin de le prparer sa mission future, et de 3 le mettre l'abri des ennemis jusqu'au jour fix par Sa Providence pour laccomplissement de cette mission . Ds lors David est rempli de l'Esprit Saint ; tout ce qu'il entreprend russit et seul il peut arrter la folie de Sal de l'esprit duquel Dieu s'est retir, pour faire place Satan. L'esprit de David, en effet, tant uni par le sacre l'Esprit de Dieu devient suprieur l'esprit mauvais et se trouve par ce secours en position de le dominer et de le vaincre. Voil pourquoi l'institution de la Royaut a une si grande importance et que Dieu a voulu, 4 ainsi que le constate l'Ecriture, y mettre Lui-mme la main .
Dans ce chapitre nous nous sommes inspir de la remarquable tude Dieu, la Royaut et le salut de la France, malheureusement puise. 2 Dieu, la Royaut et le salut de la France, p. 54. 3 David est la prfiguration parfaite du grand Roi que Dieu va rvler et qui va monter sur le Trne de France. Roi qui, pour les mme raisons, restera cach jusqu'au dernier moment. 4 Dieu, la Royaut et le salut de la France, pp. 67 et 68.
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Par le sacre Dieu constitue donc un homme Son reprsentant officiel et le munit d'une armature divine pour dfendre la socit contre les attaques de l'enfer. Aprs la mort de Sal, toutes les tribus d'Isral vinrent trouver David Hbron et lui dirent : Nous sommes vos os et votre chair. (II, Rois, V, 1). Paroles remarquables qui rappellent celles qu'Adam applique Eve : Voil maintenant l'os de mes os, la chair de ma chair. Comme l'homme doit tre uni son pouse, ainsi le peuple doit tre uni au Roi. Comme lhomme est le chef de la femme, ainsi le Roi est le chef et la tte du peuple et ne fait qu'un avec lui. C'est par la tte que la bndiction de Dieu descend sur le corps tout entier : par le Roi qu'elle descend sur la 1 socit. Ainsi, le Roi devient par le sacre la source et le canal des faveurs multiples de Dieu sur le peuple . Cette tude sur le Sacre sous l'Ancien Testament n'tait pas inutile pour mieux clairer celle du Sacre de nos Rois, car les leons qui s'en dgagent s'appliquent galement l're chrtienne.
SA SIGNIFICATION
Le sacre de nos Rois est la crmonie la plus solennelle que la religion ait tablie pour rendre nos Monarques respectables, dit Alletz dans son Crmonial du Sacre. 2 Le sacre est en France la conscration ncessaire de l'autorit royale. Gentil Dauphin disait Jeanne d'Arc 3 Charles VII, tant qu'il ne fut pas sacr . L'minent Bndictin, Dom Besse, expose la signification du sacre dans une page magistrale, quil est impossible de ne pas reproduire : Le Roi prenait possession de son trne le jour du sacre. JESUS-CHRIST LUI CONFERAIT DANS LA BASILIQUE DE REIMS LINVESTITURE DU ROYAUME. Il recevait du prlat conscrateur, avec le caractre royal, les aptitudes au gouvernement. Nous les appelons, dans la langue chrtienne, les grces d'tat. UN CARACTERE SACRE S'IMPRIMAIT SUR TOUTE SA PERSONNE, IL EN FAISAIT UN ETRE A PART, UN CONSACRE. Le Peuple Chrtien le prenait pour L'ELU DE DIEU, L'OINT DU SEIGNEUR ; il voyait en Dieu la source des droits qui lui arrivaient par la naissance. De son ct, le Souverain acceptait sa fonction comme un mandat. IL REGNAIT AU NOM DU TOUT-PUISSANT, EN VERTU D'UNE DELEGATION OFFICIELLE. Il y avait plus encore : un lien religieux se formait entre le Roi et son Royaume pour s'adjoindre celui que le droit hrditaire avait dj form. Leur union devenait ainsi plus forte et plus fconde. LE ROI APPARTENAIT A LA FRANCE ET LA FRANCE APPARTENAIT AU ROI. Le Roi lui devait le service d'un Gouvernement ferme, sage et chrtien. La France lui donnait toute sa fidlit et son dvouement. LEGLISE EN CONSACRANT CETTE UNION LUI DONNAIT UN NOUVEAU DROIT AU RESPECT PUBLIC, CEUX QUI AURAIENT TENTE DE LE ROMPRE SE SERAIENT RENDUS COUPABLES D'UN SACRILEGE. LE SACRE 4 FAISAIT DU PRINCE UN HOMME ECCLESIASTIQUE, SA SOUVERAINETE APPARAISSAIT COMME UNE FONCTION SAINTE .
LA VILLE DU SACRE
Reims est la ville du Sacre. Voil le grand fait qui s'impose ; c'est une mission que la Providence lui donne. Elle y est prpare par son histoire. Le baptme de Clovis l'a marque pour cette fin. Hugues Capet y reut l'onction royale... Quel chef-d'uvre a germ de son sol sous l'influence des ides du Sacre ! Vous avez vu l'admirable Basilique de Sainte-Marie de Reims. C'est une pope de pierre. Elle a pour elle la majest, la grce, l'harmonie et la force de rsistance. La pousse vers le ciel de ses votes en fait un monument plus qu'humain. Elle est autre chose que l'Eglise-mre d'un vaste diocse ; force est d'y reconnatre le Sanctuaire royal, la Basilique de la Monarchie Chrtienne... L'acte de foi en la Royaut de Jsus-Christ sur la France s'y affirme mieux qu'ailleurs... Notre-Dame de Reims est le tmoin dlicat et obstin d'un pass glorieux ; elle est, en outre, le symbole prophtique de l'avenir. Saluons en elle le signe 5 sensible de la France Chrtienne . C'est prcisment parce que la Basilique incarne toute notre Histoire, parce que tout cur passionnment Franais y respire toutes les vertus de la race, que l'Allemagne s'est acharne, mais en vain, faire disparatre ce monument, imprissable tmoin de nos gloires passes et futures ! Les ruines se relvent, seul l'Ange a perdu son merveilleux sourire comme pour rappeler aux Franais la tristesse que lui cause le reniement de toutes leurs traditions. Mais le sourire refleurira sur ses lvres... quand reviendront les Lys.
LA CEREMONIE DU SACRE
Dieu, la Royaut et le salut de la France, pp, 74 et 75. Toutes les prires et conscrations reproduites dans ce chapitre sont spciales aux Rois de France, l'exception de celles prcdes dun astrisque. On pourra comparer les textes du Pontificale Romanum Clmentis VIII ac Urbani VIII jussu editum et a Benedicto XIV recognitum et castigatum... avec ceux de Alletz : Crmonial du Sacre, 1775, Clausel de Coussergues : Du sacre des Rois de France, 1825. 3 Madame de Witt-Guizot Les chroniqueurs de France, t. III : Jeanne d'Arc et la guerre de cent ans, p. 714. 4 Dom Besse : Eglise et Monarchie, ch. VIII, p. 240 et 255. 5 Dom Besse, id., p. 240 et 255.
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Avant le Sacre, des prires publiques sont ordonnes dans le Royaume. Le Roi jene pendant trois jours et se confesse afin de communier la Messe du Sacre. A l'Eglise, tous les Corps de l'Etat sont reprsents. La France assiste au Sacre de son Roi. Elle a pleine conscience de ce qui se passe devant ses yeux. C'EST JESUSCHRIST QUI VA LUI DONNER SON SOUVERAIN. Sa prsence est un acte de foi qui s'lve jusqu' Dieu, source du pouvoir dans les Socits... LA FRANCE ENTIERE, ROI ET SUJETS, FAIT HOMMAGE DELLE-MEME A DIEU, JESUS-CHRIST. Tous communient la mme pense catholique qui rayonne sur l'ordre politique et social. Les ides et les sentiments 1 entranent l'union des curs et des esprits. Cette union des mes concourt ncessairement l'unit Nationale . Quelques-unes des prires et des formules du Sacre montreront l'importance de cette crmonie et des serments qui y sont prononcs tant au point de vue National que Catholique, si tant est que l'on puisse sparer l'un de l'autre. A l'arrive du Roi : Voil que Je vais envoyer Mon Ange devant vous pour vous garder. Si vous coutez Mes paroles et si vous les observez, Je serai l'ennemi de vos ennemis et J'affligerai ceux qui vous affligeront, et Mon Ange marchera devant 2 vous . Le Grand Prieur de Saint-Remy, en remettant la Sainte Ampoule au Prlat conscrateur : Monseigneur, je remets entre vos mains ce prcieux trsor envoy du Ciel au grand saint Remy, pour le sacre de Clovis et des Rois ses successeurs... L'oraison suivante est rcite par le Conscrateur : Prions. Dieu Tout Puissant et ternel qui par un effet de Votre bont avez voulu que la race des Rois de France ret l'onction sainte avec le baume qui est ici prsent et que Vous avez envoy du Ciel au saint vque Remy, faites que notre Roi, Votre Serviteur, ne s'carte jamais de Votre service et qu'il soit dlivr, par Votre misricorde, de toute infirmit, par Notre-Seigneur. Puis le Roi prte les serments suivants : Je promets de conserver chacun de vous (les vques), et aux glises qui vous sont confies, les privilges canoniques, les droits et la juridiction dont vous jouissez, et de vous protger et dfendre autant que je le pourrai, avec le secours de Dieu, comme il est du devoir d'un Roi, dans son Royaume, de protger chaque vque, et l'Eglise qui est commise ses soins. Et aprs que le Peuple a accept le Roi pour son Souverain, celui-ci la main sur lvangile : Je promets, au nom de Jsus-Christ, au Peuple Chrtien qui m'est soumis : Premirement de faire conserver en tous temps l'Eglise de Dieu, la paix par le peuple chrtien. D'empcher les personnes de tous rangs de commettre des rapines et des iniquits de quelque nature qu'elles soient. De faire observer la justice et la misricorde dans les jugements, afin que Dieu, qui est la source de la clmence et de la misricorde, daigne la rpandre sur moi et sur vous aussi. DE M'APPLIQUER SINCEREMENT, ET SELON MON POUVOIR, A EXPULSER DE TOUTES LES TERRES SOUMISES A MA DOMINATION LES HERETIQUES NOMMEMENT CONDAMNES PAR LEGLISE. Je confirme par serment toutes les choses nonces ci-dessus : Qu'ainsi Dieu et Ses Saints vangiles me soient en 3 aide . Et Dom Besse de conclure : LE SERMENT LIE LE SOUVERAIN A DIEU DONT IL EST LE REPRESENTANT SUR TERRE. DIEU LUI A DONNE LE ROYAUME ; IL PROMET DE LE GOUVERNER CONFORMEMENT A SES VOLONTES. IL Y A ENTRE EUX UN CONTRAT. LEGLISE EN EST LE TEMOIN. Aprs le serment, le Roi se prosterne tout de son long, les vques, le Clerg, tout le monde flchit les genoux. Le spectacle est grandiose. C'est la France entire qui est l, suppliante. Le Ciel est entrouvert au-dessus de la Basilique. Dieu, entour de la Cour de Ses Saints, contemple. Il bnit. C'est la France qu'il bnit en la personne de son Chef. Il lui donne tout ce qui 4 peut rendre son Gouvernement prospre . Puis, avant de procder l'onction sainte, le Prlat conscrateur remet l'pe entre les mains du Roi et dit : Prenez cette pe, qui vous est donne avec la Bndiction du Seigneur; afin que par elle et par la force de l'Esprit Saint, vous puissiez rsister tous vos ennemis, et les surmonter, protger et dfendre la sainte Eglise, le Royaume qui vous est confi et le camp du Seigneur, par le secours de Jsus-Christ, le triomphateur invincible. Prenez, dis-je, de nos mains consacres par l'autorit des saints Aptres, cette pe dont nous vous avons ceint, ainsi qu'on en a ceint les rois, et qui, bnite par notre ministre, est destine de Dieu pour la dfense de Sa sainte Eglise. SouvenezDom Besse, id., p. 235. Cet Ange est saint Michel, le grand vainqueur de Satan, auquel tous les Rois de France, l'exception de Louis XV, se sont consacrs. L'Archange saint Michel est donc le spcial protecteur de nos Rois et de notre France. Voir notre tude : Mmoire pour servir une nouvelle conscration de la France Saint Michel, honore d'une prface de S. E. Monseigneur du Bois de la Villerabel, vque dAnnecy. 3 Cest une vritable constitution. 4 Dom Besse, op. cit, p. 261.
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vous de celui dont le prophte Daniel a parl ainsi dans ses psaumes : O VOUS QUI ETES LE FORT DISRAL ! PRENEZ ; AFIN QUE PAR SON SECOURS VOUS EXERCIEZ LA JUSTICE, VOUS BRISIEZ LA MACHOIRE DES INJUSTES; QUE VOUS PROTEGIEZ ET DEFENDIEZ LA SAINTE EGLISE DE DIEU et de Ses enfants ; que vous 1 n'ayez pas moins d'horreur pour les ennemis secrets du nom chrtien que pour ceux qui le sont ouvertement, et que vous travailliez les perdre ; que vous PROTEGIEZ avec bont les veuves et les orphelins ; que vous REPARIEZ les dsordres ; que vous CONSERVIEZ ce qui a t tabli ; que vous PUNISSIEZ l'injustice ; que vous AFFERMISSIEZ tout ce qui a t mis dans l'ordre ; afin que, couvert de gloire par la pratique de toutes ces vertus et faisant rgner la justice, vous mritiez de rgner avec notre Sauveur, dont vous tes l'image, et qui rgne avec le Pre et le Saint-Esprit dans les sicles des sicles. Ainsi soit-il.
VOTRE EPEE ET DISPOSEZ-VOUS AU COMBAT
Et un peu plus loin, en ceignant le Roi de son pe : Passe le glaive autour de tes reins, trs puissant, et souviens-toi que les saints ont vaincu les royaumes, non avec le glaive, mais avec leur foi... Puis : Seigneur, daignez le combler des bndictions de Votre grce spirituelle et revtez-le de la plnitude de Votre puissance. Que la rose du Ciel, la graisse de la terre, procure dans ses tats une abondance de bl, de vin et d'huile, et que par Vos divines largesses la terre soit couverte de fruits pendant de longues annes... afin que sous son rgne les peuples jouissent de la sant. QU'IL SOIT LE PLUS PUISSANT DES ROIS... Que pour la suite des sicles, il naisse de lui des Successeurs son trne. Ensuite a lieu la prparation du Saint Chrme, pendant laquelle le chur chante les versets suivants par lesquels l'Eglise affirme que c'est le Saint-Esprit qui est venu en personne apporter le baume destin au Sacre de nos Rois : Le bienheureux Remy, ayant pris de ce baume cleste, sanctifia d'une grce sans fond la race illustre des Franais en mme temps que leur noble Roi et LES ENRICHIT DE TOUS LES DONS DU SAINT-ESPRIT. QUI PAR L'EFFET D'UNE GRACE SINGULIERE, APPARUT SOUS LA FORME D'UNE COLOMBE ET DONNA CE BAUME DIVIN AU 2 PONTIFE . Enfin a lieu le sacre proprement dit : JE VOUS SACRE ROI AVEC CETTE HUILE SANCTIFIEE, AU NOM DU PERE, DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT. Pendant le sacre la prire suivante est rcite : ...Qu'il rprime tous ses ennemis visibles et invisibles ; qu'il n'abandonne pas ses droits sur les royaumes des Saxons, des Merciens, des Peuples du Nord et des Cimbres ; qu'en inspirant ces peuples des sentiments de paix, il change leurs curs et qu'il les rappelle leur ancienne fidlit ;... que sa puissance inspire de la terreur aux infidles... Puis le Prlat conscrateur remet au Roi la main de justice en disant : Recevez cette verge de vertu et d'quit : qu'elle vous serve pacifier les pieux, et terrifier les mchants, mettre les errants dans le bon chemin, corriger les orgueilleux et relever les humbles. Ensuite, c'est le couronnement : RECEVEZ LA COURONNE DE VOTRE ROYAUME, AU NOM DU PERE, DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT. Comprenez quelle symbolise la gloire de la Saintet, l'honneur et la force de la puissance. N'oubliez point que par elle, vous participez notre ministre. Si nous sommes les Pasteurs et les Recteurs des mes, chargs de leurs besoins intrieurs, soyez dans les choses extrieures le vritable serviteur de Dieu. ASSISTEZ VAILLAMMENT LA SAINTE EGLISE CONTRE TOUTES LES ADVERSITES : ACQUITTEZ-VOUS UTILEMENT DE LA FONCTION ROYALE, QUE VOUS AVEZ REUE DE DIEU ET QUI VOUS EST REMISE PAR LE MINISTERE DE NOTRE BENEDICTION AU NOM DES APOTRES ET DE TOUS LES SAINTS. Qu'Il tablisse autour de vous Ses bons anges pour vous garder, vous accompagner et vous suivre toujours et en tous lieux... Qu'Il tourne le cur de vos ennemis vers la paix et la douceur, qu'Il couvre d'une confusion salutaire ceux qui vous perscuteraient et vous haraient avec obstination... Qu'Il vous fasse toujours triompher de vos ennemis invisibles.... Puis, s'adressant Dieu : Soyez son aide et sa protection dans toutes les occasions, ainsi que de ceux en faveur de qui il vous implorera. Dom Besse crit : On ne peut clbrer avec plus de force l'union des Reprsentants de l'glise et de celui qui personnifie l'Etat... Lvque en intronisant le Souverain dans l'glise, lui assigne SA FONCTION ECCLESIASTIQUE. Il n'appartient pas au
1 Un peu plus loin une autre oraison dit : Qu'Il vous fasse triompher de vos ennemis invisibles. Une autre encore : QuIl loigne de vous tous ceux qui voudraient vous nuire. Ainsi, par la rptition ritre de ces formules, Dieu semble vouloir mettre nos Rois en garde l'avance contre les agissements des socits secrtes et notamment de la judo-maonnerie. La chose est d'autant plus certaine que Notre Seigneur Lui-mme au cours de ses apparitions Marguerite-Marie remploie dessein la mme formule : Ce Divin Cur se veut rendre protecteur et dfenseur de sa sacre personne (celle du Roi) contre tous ses ennemis visibles et invisibles. 5 lettre, du 28 aot 1689. 2 Gentem Francorum inclytam, simul cum Rege nobili, beatus Remigius sumpto clitus Christmate, sacra sanctificavit gurgite atque Spiritus Sancti, plene ditavit munere. Qui dono singularis grati, in columba apparuit et divinum Christma clitus pontifici ministravit.
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Clerg, mais le Sacre le met au-dessus des simples Fidles ; sa place est entre la hirarchie qui gouverne et la masse du Peuple Chrtien qui est gouverne. ON COMPREND DES LORS LES HONNEURS LITURGIQUES DECERNES AUX ROIS ET LE CARACTERE RELIGIEUX DE LEUR AUTORITE ET AUSSI DE LEUR PERSONNE... LE ROI EST UN ENFANT PRIVILEGIE DE L'EGLISE. ELLE 1 VEUT ETRE POUR LUI UNE AUXILIAIRE... Nous ne pouvons passer sous silence ce que dit du Sacre de nos Rois l'un des Thologiens les plus estims, Monseigneur Delassus. L'onction sainte donnait la personne du Roi la France, de telle sorte que LE ROI APPARTENAIT PLUS AU PAYS QU'IL NE S'APPARTENAIT A LUI-MEME. APRES LES ETATS DE LEGLISE, C'EST EN FRANCE QUE LA ROYAUTE ETAIT LA PLUS DEGAGEE DES LIENS TERRESTRES, LA PLUS SPIRITUALISEE, PEUT-ON DIRE, LE ROI ETAIT PLUS VERITABLEMENT LE PERE DE SON PEUPLE QUE DE SES PROPRES ENFANTS. Il devait sacrifier ceux-ci celui-l ; et il savait le faire, comme les tables de marbre de Versailles en font foi. Ou plutt ses enfants n'taient plus lui, c'taient les FILS DE FRANCE. 2 L'ONCTION SAINTE DONNAIT AU ROI UN CERTAIN CARACTERE DE SAINTETE , non point de cette saintet qui rend l'homme capable de voir Dieu tel qu'Il est dans les splendeurs ternelles, mais de CELLE QUI ETABLIT DES RAPPORTS PARTICULIERS ENTRE DIEU ET TELLE OU TELLE DE SES CREATURES, C'EST SAINT THOMAS D'AQUIN QUI LES A QUALIFIEES DE CE NOM : SAINTETE. Et il donne en preuve de leur existence ce qui s'est pass au Baptme de Clovis et ce que Dieu a renouvel 3 de sicle en sicle jusqu' nos jours . L'minent thologien ajoute : Le sacre de ses rois a longtemps t un privilge rserv la France. Aucun empereur romain, ni Constantin, ni Thodose n'avait demand l'Eglise de conscration religieuse. Quand le moment vint o la Providence voulut avoir en France des rois protecteurs du Saint-Sige et propagateurs de la Foi catholique, saint Remy, comme un nouveau Samuel, donna l'onction sainte au fondateur de la monarchie franaise. Ce ne fut que bien plus tard que l'Espagne voulut avoir, elle aussi, un roi oint de l'Huile sainte. L'Angleterre, puis les autres nations de lEurope, exprimrent ensuite le mme dsir. Mais le sacre des rois de France a conserv un crmonial particulier... Le roi de France tait sacr avec le Saint Chrme, la plus noble des Huiles Saintes, celle qui est employe au sacre des vques (auquel on mlangeait une parcelle de lhuile apporte du Ciel par le Saint-Esprit et conserve dans la Sainte Ampoule). Lorsque d'autres rois demandrent l'Eglise de les sacrer eux aussi, elle ne voulut leur appliquer que l'huile des catchumnes. Le roi tait oint la tte d'abord, comme l'vque, pour montrer que de mme que l'vque a la premire dignit 4 dans le clerg, le roi de France avait la prminence sur tous les souverains... Les prires suivantes complteront bien l'ide que les Franais doivent se faire du sacre de leurs Rois QU'IL SOIT HONORE PLUS QUE LES ROIS DES AUTRES NATIONS : qu'il rgne heureusement sur ses peuples : QUE LES NATIONS LE COMBLENT DE LOUANGES ET CELEBRENT TOUTE SA MAGNANIMITE . Bnissez, Seigneur, la force de notre Prince et cooprez toutes ses uvres ; et que par Votre bndiction le pays de sa domination soit rempli des fruits de la terre, des fruits du ciel, de la rose des valles, des fruits du soleil et de la lune, de ceux du haut des montagnes et des collines ternelles ; de ceux que la terre donne en abondance de son sein... Et celle-ci que rcite le prlat conscrateur, aprs avoir conduit le Roi sur son trne et en le tenant par le bras droit : Tenez-vous debout et restez ainsi jusqu' ce que vous teniez la succession paternelle qui vous est dlgue en vertu du droit hrditaire, par l'autorit du Dieu tout-puissant et dont nous vous mettons en possession, nous et tous les vques et tous les serviteurs de Dieu ; et COMME VOUS VOYEZ LE CLERGE PLUS PRES DES SAINTS AUTELS QUE LE RESTE DES FIDELES, PLUS VOUS DEVEZ AVOIR ATTENTION A LE MAINTENIR DANS LA PLACE LA PLUS HONORABLE, ET EN TOUS LIEUX CONVENABLES, AFIN QUE LE MEDIATEUR DE DIEU ET DES HOMMES VOUS ETABLISSE LE MEDIATEUR DU CLERGE ET DU PEUPLE. Le Roi s'assied sur son trne et cette dernire : Prions : Dieu, Auteur ineffable du monde, crateur du genre humain, qui consolidez les trnes, qui avez choisi ds le sein de Votre fidle ami, notre Patriarche Abraham, le Roi qui devait venir dans la suite des sicles, par l'intercession de la bienheureuse Marie toujours vierge et de tous les saints, enrichissez de Votre fconde bndiction ce Roi insigne et son arme ; fixez-le sur son trne inbranlablement, visitez-le, comme Vous avez visit Mose dans le buisson ardent... rpandez sur lui cette bndiction cleste et cette rose de sagesse que le bienheureux David reut... SOYEZ-LUI CONTRE L'ARMEE DE SES ENNEMIS UNE CUIRASSE, UN CASQUE QUI LE GARANTISSE DE L'ADVERSITE, la sagesse qui le modre dans la prosprit, le bouclier QUI LE PROTEGE SANS CESSE. Faites que ses peuples lui restent fidles, que les grands vivent en paix, qu'ils s'attachent la charit et s'loignent de la cupidit, qu'ils observent la justice et la vrit dans leurs discours. Que ce peuple, charg de la bndiction ternelle, se multiplie sous son
Dom Besse, op. cit., p. 266 270. Nous trouvons, crit saint Thomas d'Aquin, une preuve de cette saintet dans les gestes des Francs et du Bienheureux Remy. Nous la trouvons dans la Sainte Ampoule apporte d'en haut par une colombe pour servir au sacre de Clovis et de ses successeurs, et dans les signes, prodiges, et diverses cures opres par eux. (De Regimine Principum, II 16.) 3 Mgr Delassus : Le Problme de l'heure prsente, t. II, p. 604. 4 Mgr Delassus, op. cit, pp. 602 et 604.
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gouvernement. Que tous tressaillent dans la paix et la victoire. Que Celui qui vit et rgne avec Vous dans l'unit du Saint Esprit, Dieu, dans tous les sicles des sicles, daigne nous exaucer. Ainsi soit-il. A la fin du sacre l'Officiant s'crie :
VIVE LE ROI POUR L'ETERNITE
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La messe continue. Le Roi fait la Sainte-Communion . Il s'associe de la sorte au Sacrifice Eucharistique. Ses nergies divines descendent en son me et le pntrent tout entier pour confirmer I'uvre Sainte qui vient de 2 s'accomplir. Quand l'office liturgique est termin, les vques laissent le Roi au peuple. Il lui appartient sans rserve et c'est pour faire des miracles en sa faveur. Alors la Basilique rsonne des ovations de ceux qui ont le bonheur d'assister cette grandiose crmonie ; les cloches mlent leurs joyeux sons l'enthousiasme gnral et le peuple, dehors, ne cesse d'acclamer son Roi au cri mille fois rpt par nos Pres et que bientt, esprons-le, nous crierons, nous aussi : NOL ! NOL ! VIVE LE ROI ! NOL ! NOL ! Aprs le festin royal, le Roi, accompagn de la Reine, se promne sans garde au milieu de son peuple et s'entretient avec les uns et les autres, comme un pre au milieu de ses enfants ; le peuple peut l'approcher, lui parler sans protocole. Ainsi, chaque changement de rgne, chaque sacre, la France demandait Dieu, et l'Eglise ratifiait sa demande, si le Roi, qu'Elle reconnaissait l'an de tous les Princes de la terre, et le peuple, restaient fidles leur mission privilgie de Protecteurs de l'Eglise : la bndiction et le secours divins ; des Hritiers pour la Couronne ; une population toujours plus nombreuse et forte ; la force pour l'Arme ; la victoire, en cas de guerre ; la prosprit dans la paix ; la justice, la charit, la concorde entre tous ; l'abondance de tous les biens. Aussi, la Protection Divine tait-elle manifeste et toujours plus abondante sur la France que sur les autres Peuples. On ne connaissait ni la haine entre citoyens, ni la crise de la natalit, ni la dgnrescence de la race, ni la pauvret, ni la famine, etc... Toutes ces maldictions s'abattaient sur notre Pays, s'il venait s'carter de la route lui trace par Dieu Lui-mme pour l'expiation de ses pchs. Dans tous les domaines, la France l'emportait sur les autres Empires. C'est qu'alors, Roi et Peuple demandaient leur pain quotidien au Dieu Tout-Puissant. Comme ils cherchaient d'abord le royaume de Dieu, Dieu leur donnait tout le reste par surcrot. LES MIRACLES DES ROIS DE FRANCE LA GURISON DES CROUELLES Les marques de la faveur divine ne s'arrtrent pas l ; tant de miracles, Dieu en ajouta un qu'Il accorda tous les Rois de France : LE POUVOIR DE GUERIR MIRACULEUSEMENT LES ECROUELLES. Comme le montre trs bien Claude de Seyssel, Archevque de Turin, ce privilge n'est pas accord tel ou tel de nos Rois titre personnel, mais exclusivement la fonction de Roi de France, quel qu'en soit le dtenteur, ds qu'il est l'hritier lgitime de la couronne et qu'il a t sacr. Quant l'origine de ce don, crit M. Frantz Funck-Brentano, d'aprs la croyance gnrale, dont on trouve trace 3 jusque dans les crits de saint Thomas d'Aquin , elle se serait galement rattache l'onction par la Sainte 4 Ampoule . Certains auteurs la font remonter "Saint Marcoul ". Ce miracle n'tait possible au Roi qu'autant qu'Il tait en tat de grce et venait de recevoir la Sainte Communion. Le Roi touchait les malades, puis les embrassait, en disant : DIEU TE GUERISSE, LE ROI TE TOUCHE. Non seulement nos Rois pouvaient accomplir ce miracle en France, mais encore l'tranger ; c'est ainsi que l'on vit er Jean II, aprs la bataille de Poitiers, prisonnier Londres, et Franois I , aprs Pavie, Madrid, gurir bien des 6 malheureux atteints de semblables maladies . Marie-Thrse, la femme de Louis XIV, avait fait disposer une maison Poissy o taient reus et logs les malheureux qui venaient souvent de contres lointaines afin de se faire toucher par le Roi : ils y attendaient le jour fix pour la crmonie.
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On cite mme des Jsuites qui furent envoys de Portugal, d'Espagne, etc., dans notre pays par leur Compagnie, pour tre guris par le Roi de France. 7 Les derniers miracles, enregistrs avec le plus grand soin, se produisirent au sacre de Charles X en 1825 .
Sous les deux espces. Clausel de Coussergues, p. 646. Dom Besse : dito, p. 269. 3 De Regimine Principum. 4 Frantz Funck-Brentano : L'ancienne France : le Roi, p. 177. 5 Mgr Delassus, op. cit., pp. 215 et suivantes. 6 Relation Chigi : comparer galement avec les tmoignages de Saint-Simon, du Marquis de Sourches, d'Argenson, etc... 7 Mgr Delassus, op. cit., p. 66, et l'Esprit familial, p. 215 et suivantes.
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1 Dans la Revue de Philosophie , le Docteur Robert Van der Elst, dans la magistrale critique qu'il fait du livre de M. Bloch, Les Rois Thaumaturges, affirme la gurison des crouelles et conclut : Le fait ne s'explique donc que par une cause transcendante. Et cette cause, c'est la prdilection marque par Dieu envers la Dynastie des Rois de France. Est-ce parce qu'ils sont Rois ? Non, certes, car les Rois des autres Pays ne sont pas favoriss du mme prestige. Est-ce parce qu'ils sont saints ? Non, pas davantage, car ils le sont trs ingalement et quelques-uns ne le sont pas. Qu'y a-t-il donc en eux qui justifie cette sorte d'alliance entre leur race et Dieu? Eh ! prcisment la vocation de leur rgne ! Ils sont Rois pour concourir au rgne de Dieu. Ils sont de la race lue pour cette fonction, ils reoivent ce privilge la faon d'une grce, sans doute immrite comme toute grce, mais motive par leur devoir sur le sens duquel le peuple est ainsi renseign. C'est ce que rappelle le trait de Regimine Principum, commenc par saint Thomas, achev sans doute par le docte Tolome, imbu, quoi qu'il en soit, de la pense de l'Ange de l'Ecole. De ce point de vue, pour l'esprit humain affam de justes rapports et non de probabilits, indfiniment discutables, une claire relation s'tablit entre deux ordres de faits ingalement patents : d'une part la destine de la France, surnaturellement soumise, dans l'intention de Clovis, aux fins de lEglise et parfois honore, comme au temps de Jeanne d'Arc, d'une libration miraculeuse ; d'autre part le privilge des Rois qui n'est qu'un moyen de leur influence et un motif de leur confiance en Dieu, subordonnes elles-mmes aux fins que ce privilge signifie.
Au surplus, ces miracles sont attests dans la bulle de canonisation de saint Louis (11 aot 1297) ; le Souverain Pontife, Boniface VIII, prend soin de distinguer les miracles que faisait le saint Roi en vertu de sa saintet et ceux qu'il faisait de par sa dignit de Roi de France, la gurison des crouelles ; et Benot XIV crit : Citons, par exemple, le privilge qu'ont les Rois de France de gurir les crouelles, non par une vertu qui leur est inne, mais par une grce qui leur a t accorde gratuitement soit lorsque Clovis embrassa la foi, soit lorsque saint 2 Marcoul l'obtint de Dieu pour tous les Rois de France . Enfin, saint Franois de Sales, dans ses Controverses pour convertir les Protestants, s'appuie, entre autres miracles certains, indubitables sur ceux que faisaient les Rois de France pour montrer que la vraye Eglise doit reluire en miracles et que l'Eglise catholique romaine est la seule vraie parce qu'elle seule jouit du miracle. Il crit : 3 Le bon pre Louys de Grenade, en son Introduction sur le Symbole rcite plusieurs miracles rcens et irrprochables. Entre autres, il produit la gurison que les Roys de France catholiques ont faict, de nostre aage mesme, de l'incurable maladie des crouelles, ne disant autre que ces paroles : Dieu te gurit, le Roy te touche n'y 4 employant autre disposition que de se confesser et communier ce jour-l . Ces deux seules conditions mises par Dieu s'expliquent : Sans l'tat de grce, l'me tant loigne de Son Crateur est hors d'tat de pouvoir faire aucun bien, plus forte raison un miracle. N'est-il pas logique aussi que la Communion soit ncessaire dans une uvre de charit et d'amour comme la gurison de malades incurables. Le Christ n'est-Il pas la source de tout amour et de toute charit, et la Communion n'estelle pas le moyen par lequel Il se donne et nous nous donnons Lui pour qu'Il vive en nous. Quoi d'tonnant alors qu'au moment o Il vit rellement dans le cur du Roi, Son Oint et Son Reprsentant dans l'ordre temporel, Il accomplisse des miracles par son bras ? Ainsi, Dieu a voulu orner le front de nos Rois d'un rayon de Sa Puissance, et Il a choisi l'un des plus beaux : celui du miracle source de la sant, c'est--dire du bien le plus prcieux l'homme aprs la foi. Comme s'Il avait voulu montrer notre France qu'elle ne recouvrera sa force et sa sant que par son retour aux traditions monarchiques, qui ont assur sa gloire et sa prosprit dans le pass. Privilge unique dans sa permanence puisqu'il ne dpend que du Roi une fois sacr d'en prodiguer sans cesse les effets. 5 Dans le mme ouvrage saint Franois de Sales s'appuie sur le miracle pour prouver la divinit de l'glise . Dieu donnait tmoignages la foy qu'il annonait par miracles. Dieu mit en mains de Moyse ces instruments afin qu'il fust creu (Exod. IV) dont Notre-Seigneur dit que s'il n'eus faict des miracles, les Juifs n'eussent pas t obligs de Le croire. (Jean. XV, 24). ... Pour vray ce que nous avons toujours veu, en toutes sortes de saisons, accompagner l'Eglise, nous ne pouvons que nous ne lappelions proprit de l'Eglise; la vraye Eglise doncques fait paratre sa saintet par miracles... L'Eglise a toujours t accompagne de miracles solides et bien assurs, comme ceux de son Espoux, doncques c'est la vraye Eglise car me servant en cas pareil de la rayson du bon Nicodme (Jean, III, 2) je diray : nulla societas potuit facere quae haec facit, tam illustria aut tam constanter, nisi Dominus fuerit cum illa6... ainsy oyant qu'en 7 l'Eglise se font de si solemnelz miracles, il faut conclure que vere Dominus est in loco isto . (Gen. XXVIII, 16)... La nostre doncques seule est la vraye Eglise.
Revue de Philosophie, novembre-dcembre 1925, p. 621. Mgr Delassus, op. cit., p. 606, De Canon. Sanct, livre IV, ch. III. 3 Pre Louis de Grenade : Introduction sur ce symbole pars Il, chap. XXIX, VIII. 4 Saint Franois de Sales op. cit. p. 102 et 103, 1re Partie ch. III. Article VII, Grande dition d'Annecy (1892). 5 Saint Franois de Sales, op. cit., pp, 100 108. 6 Il n'est aucune socit qui puisse faire ce que celle-ci fait, ni des choses aussi clatantes, ni d'une manire aussi constante, si Dieu n tait avec Elle. 7 Vraiment le Seigneur est dans ce lieu.
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Ce raisonnement irrfutable s'applique rigoureusement aussi la Royaut Franaise. IL S'ENSUIT DONC QU'EN FRANCE DIEU EST LA ROYAUTE, PUISQUE, SEULE, ELLE A ETE ETABLIE MIRACULEUSEMENT ET QU'AU COURS DES AGES, ELLE A TOUJOURS JOUI DE PRIVILEGES MIRACULEUX, A ELLE SEULE ACCORDES PAR DIEU. LES AUTRES REGIMES SONT DONC SEULEMENT PERMIS PAR DIEU POUR LE CHATIMENT DES FAUTES DE NOTRE PAYS. Que si ces autres formes de gouvernement prtendent la lgitimit, avec saint Franois de Sales on leur imposera silence avec ces saintes paroles : si filii Abrahae estis, opera Abrahae facite ! 1 (Jean VIII, 39). Et saint Francois de Sales ajoute pour nous obliger croire, sous peine de pch, la vrit de ce qui repose sur le 2 miracle : Si Nostre Seigneur n'eust faist tant de miracles on n'eust pas pch de ne le croire pas... Saint Pol tmoigne que Dieu confirmait la foy par miracle (Heb. II, v. 4) doncques le miracle est une juste rayson de croire, une juste preuve de la foy, et un argument pregnant pour persuader les hommes crance ; car si ainsy n'estait, nostre Dieu ne s'en fut pas servi. L o il plaict la bont de Dieu d'en fayre pour confirmation de quelque article, nous sommes obligs de le croire. Car, ou le miracle est une juste persuasion et confirmation ou non - si c'est une juste persuasion, doncques en quel temps qu'ils se fassent ils nous obligent les prendre pour une trs ferme rayson, aussy le sont-ils. Tu es Deus qui facis mirabilia3, dict David (Ps. LXXVI, 14) au Dieu tout puissant, doncques ce qui est confirm par miracles est confirm de la part de Dieu ; or Dieu ne peut estre autheur ni confirmateur du mensonge, ce doncques qui est confirm par miracles ne peut tre mensonge, ainsi pure vrit.
LE SEUL REGIME POLITIQUE VOULU PAR LA ROYAUTE EST DONC BIEN LA SEULE VERITE POLITIQUE EN FRANCE.
LE JEUDI SAINT DES ROIS DE FRANCE Pour montrer quel point l'institution monarchique en France tait chrtienne, qu'il nous soit permis de rappeler les 4 crmonies qui avaient lieu chaque anne la Cour le Jeudi Saint. Nous emprunterons son rcit M. Paul Gruyer : C'est le pieux Roi Robert qui, aux lointains alentours de l'an mil, institua l'usage par les Rois de France de laver les pieds des pauvres le Jeudi Saint de chaque anne et de clbrer la Cne en leur honneur. Cette coutume qui courbait devant des malheureux la Majest Royale, avait t pratique dj par les Empereurs Grecs de Byzance, et c'est de l qu'elle tait venue en Europe. Le nombre des pauvres amens au palais pour cette crmonie fut d'abord illimit. Il se rduisit par la suite et au 5 dbut du XVII sicle, Henri IV rgnant, il avait t dfinitivement fix treize garons ou fillettes , ce nombre symbolisant Jsus-Christ et les douze Aptres. Si le Roi tait empch, le Dauphin le remplaait... ... On les assied le long d'un banc, le dos tourn contre la table o le Roi les doit servir, et le visage vers la chaire o le Grand Aumnier, ou autre Prlat qui a t choisi, doit faire l'exhortation. Celle-ci termine, on chante le Miserere, puis le Roi s'avance vers les Enfants et prostern deux genoux, il commence laver le pied droit au premier, et le baise, et ainsi continue aux autres... Les enfants passent ensuite avec leur banc de l'autre ct de la table o ils sont servis par le Roi chacun de treize plats de bois, les uns pleins de lgumes, les autres de poisson, et d'une petite cruche pleine de vin sur laquelle on met trois pains ou chauds. Puis le Roi passe au cou chacun d'eux une bourse de cuir rouge dans laquelle il y a treize cus d'or, laquelle est prsente sa Majest par le Trsorier des Aumniers. Ce sont toujours comme par le pass, les Princes du sang royal ou autres Princes et Nobles qui tendent les plats au Roi... Derrire les Enfants, il y a un Aumnier servant qui prend tous les plats sitt que le Roi les a mis sur la table, et les remet dans des paniers ou corbeilles, qui sont tenus par les Pres et Mres ou Parents des enfants, auxquels le tout appartient. Finalement, le Roi se rend la Messe avec une grande suite et l'issue, avec un cierge blanc en main, suivi des mmes Princes et Seigneurs, il accompagne le Saint-Sacrement depuis l'autel o la Messe a t dite, jusque dans un oratoire qu'on lui a prpar, o il est pos en grande dvotion. ... Une crmonie parallle se droula jusqu' la Rvolution, galement dans les grands appartements de la Reine. Elle aussi y servait les petits pauvres, assiste par les Princesses de la Famille Royale et par des Duchesses qui lui tendaient les plats. Quel magnifique exemple chrtien donnait ainsi le Roi de France. Ajoutons que saint Louis, tous les vendredis, accomplissait ce geste qui grandissait la majest royale et que bien souvent, au cours de sa sortie matinale quand il rencontrait des pauvres, il ne manquait pas de les ramener au palais royal o lui-mme tenait les servir table, voyant en chacun d'eux un membre souffrant de Jsus-Christ. On comprend que devant de pareils faits l'Eglise ait encourag ds avant le XIII sicle, et Rome mme, la prire pour le Roi de France. A Saint-Louis-des-Franais, on lit sur chacun des piliers, qui font face la porte d'entre : Quiconque prie pour le Roi 1 de France gagne dix jours d'indulgences accords par le Pape Innocent IV .
Si vous tes les fils d'Abraham, faites les uvres dAbraham. Saint Franois de Sales, op. cit. Les rgles de la foi. ch. VII, art. 1. pp. 319 et 320. 3 Tu es Dieu, Toi qui fais ces merveilles ! 4 Paul Gruyer : Quand les Rois de France lavaient les pieds des pauvres. 5 Le chiffre de 13 Pauvres a t adopt depuis saint Grgoire le Grand parce qu'un jour, ayant invit 12 pauvres, il s'en trouva un treizime qui, la crmonie finie, disparut mystrieusement comme il tait venu, et l'on pensa que c'tait Notre Seigneur Lui-mme.
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Inscriptions et indulgences existent encore. LE ROI PRE DE LA FRANCE ET DE TOUS SES SUJETS La Famille est d'institution divine et est la cellule sur laquelle repose la socit tout entire. Monseigneur Delassus dans son admirable ouvrage L'Esprit Familial dmontre cette vrit tous les chelons de la socit humaine : famille, corporation, cit, tat. Il prouve que toutes les institutions qui s'appuient sur la famille et la favorisent sont dans l'ordre naturel, c'est--dire dans l'ordre voulu par Dieu et qu'au contraire toutes celles qui combattent la famille ou simplement ne reposent pas sur elle sont voues la disparition parce que contraires la loi naturelle et donc la volont divine. Si les peuples, crit-il, ne sont construits que de familles vivantes et si les lois imposes par Dieu la famille doivent 2 tre les lois de toute socit, il est ncessaire que les tats reproduisent en eux quelque chose du type primitif . C'est pourquoi la Royaut est le rgime normal parce quelle a pour base la famille et ne se perptue que par la famille ; elle repose donc sur la loi naturelle et est donc dans l'ordre voulu par Dieu. La Patrie, ce fut l'origine le territoire de la famille, la terre du pre. Le mot s'tendit la seigneurie, et au royaume entier, le Roi tant le Pre du peuple. L'ensemble des territoires sur lesquels sexerait l'autorit du Roi s'appelait donc 3 Patrie . Dom Besse remarque que les Monarchies chrtiennes de l'Europe, sont toutes I'uvre d'une famille. Cette famille est aime et respecte comme la premire du pays. Elle personnifie ses traditions et ses gloires. Sa prosprit et celle du pays n'en font qu'une. Elle porte en elle les esprances de l'avenir. Tous le savent et vivent en 4 paix . Mais alors que la France, l'Allemagne et l'Italie sont toutes trois issues du dmembrement de l'Empire de Charlemagne, il convient de remarquer que tandis qu'il fallut dix sicles aux deux dernires pour parvenir leur unit, la France prit immdiatement figure de nation. A quoi notre pays dut-il ce privilge ? A la Loi Salique et au mariage qu'il avait contract de par la grce et la volont divines avec sa dynastie. Aucune autre Maison Royale ne poussa aussi loin le respect de l'esprit familial, et c'est ce qui fit sa force. Renan lui-mme le reconnat : A toute nationalit correspond une dynastie en laquelle s'incarne le gnie et les intrts de la nation ; une conscience nationale n'est fixe et ferme que quand elle a contract un mariage indissoluble avec une famille qui s'engage par le contrat n'avoir aucun intrt distinct de celui de la Nation. Jamais cette identification ne fut aussi parfaite qu'entre la 5 maison captienne et la France. Ce fut plus qu'une royaut, ce fut un sacerdoce . Mais aussi, Dieu bnit manifestement la Famille de nos Rois : C'est Dieu en effet, dans ses desseins sur la France, qui a permis que dans cette grande ligne captienne, o l'on ne compte pas pendant plus de trois sicles un seul prince adultrin, l'hritier direct ne manqut jamais au trne, en sorte que l'on a vu sans interruption, depuis Hugues Capet jusqu' Philippe le Long, le Fils an du Roi dfunt 6 succder rgulirement son Pre . C'est l'esprit familial de nos Rois qui prsida la formation de l'unit territoriale de la France : Le principe de la Monarchie franaise tait que rien de ce qui avait fait partie l'origine ou avait t comme on disait du domaine de la couronne ne pouvait tre alin. Lorsque, par droit d'hritage fodal, partage successoral ou constitution d'apanage, une province est distraite du domaine royal, elle ne cesse point pour cela de faire partie intgrante de la monarchie et, quelque jour venir, elle fera retour au domaine inalinable de la couronne. Or, les juristes et les conseillers de nos Rois soutiennent sans admettre la discussion, que le fondateur de la Monarchie Franaise, le Franc Clovis, rgna sur toute la Gaule et que toutes les terres qui avaient fait ,partie du Regnum Francorurn de Clovis doivent en droit faire retour la Couronne7 parce que c'tait la terre des Pres. Or, Clovis rgnait sur un territoire limit par le Rhin, le Jura, les Alpes et les Pyrnes. Il s'en suit donc qu'aprs les grands partages du Trait de Verdun entre les petits-fils de Charlemagne, nos Rois ne vont jamais cesser de tendre se rapprocher de la frontire naturelle et reprendre province province la Terre des Pres et c'est par la famille qu'ils y parviendront. Dieu a permis en effet que les dtenteurs de ces provinces les uns aprs les autres n'eussent plus d'hritiers mles, et que leurs filles fussent demandes en mariage par les Fils de nos Rois. Aussi, de Lionne remarque-t-il dans ses instructions au baron de Boisnebourg (7 juin 1659) que la France n'a jamais rien retenu au seul titre de conqutes et si elle a eu parfois quelques avantages, 'a a t des choses qui se trouvaient d'ailleurs appartenir nos Rois, par succession, confiscation, change ou mme achat.
Abb Delassus : Louis XVI et sa batification, p. 17. Mgr Delassus : L'esprit familial, dans la famille, dans la cit, dans l'Etat, p. 31. 3 F. Funck-Brentano : L'Ancienne France, le Roi. 4 Mgr Delassus, id note 1, p. 20. 5 Renan : Rponse au discours de rception l'Acadmie Franaise de Jules Claretie. 6 Mgr Delassus, id., note 1, p. 26. 7 E. Babelon : Le Rhin dans l'Histoire.
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Cest qu'en effet, le Roi, en bon Pre de Famille, ne veut arrondir son domaine que par des moyens honntes. Les instructions que donne le Cardinal de Richelieu ce sujet sont admirables et mritent d'tre cites. Il veut une paix sre, juste et raisonnable. On veut traiter de bonne foi et sans prtendre autre avantage que ce que la raison doit accorder un chacun, crit-il son agent en Espagne, Pujol, le 8 novembre 1637. Le Grand Cardinal s'inspire des mmoires que les juristes de la Couronne, les Godefroy, les Dupuy, les Lebrait, les Delorme et autres ont tablis. Il les fait contrler par des docteurs en thologie pour savoir s'ils sont vrais au point de vue de la conscience. Pour prendre un territoire comme un particulier pour revendiquer un bien, le Prince doit invoquer des titres lgitimes. Aussi rprouve-t-il toute conqute qu'il considre comme un acte violent et injuste et il se refuse conseiller son Matre 1 des procds que la conscience, l'honneur du Roi, la dignit et l'intrt de l'Etat interdisent . Tels furent les principes que les Rois de France s'efforcrent toujours de faire triompher dans les relations internationales, afin que la justice ft satisfaite, parce que la justice, seule, respectant l'ordre voulu par Dieu, peut, seule, assurer la paix, l'apaisement des passions et la prosprit gnrale. Quelle magnifique leon de droiture et d'honntet ! Comme le monde a besoin que le Roi de France vienne rtablir le rgne de Dieu afin que tout le reste lui soit donn par surcrot. C'est l'esprit familial, galement, qui prsidait aux rapports du Roi et de ses sujets. Le gouvernement royal avait conserv le caractre familial. L'autorit du Roi tait peu prs celle du Pre de Famille. Comme le Pre de famille, il tait la source de toute justice : Summun justiti caput crit Fulbert de Chartres au XI sicle. Il traitait ses sujets avec une entire familiarit, se promenait pied, sans escorte dans les rues de Paris, comme le Pre au milieu de ses enfants. Chacun l'abordait, lui parlait. Son palais tait ouvert tout venant. Il mangeait devant ses sujets, en famille. Car, crit Lacatelle, en 1665, Le Roi veut que ses sujets entrent librement. Nommer le Roi Pre du Peuple, dit La Bruyre, c'est moins faire son loge que sa dfinition. La Famille Royale ne s'appartenait pas, elle appartenait la France et la France prenait part intensment tous les vnements heureux ou douloureux de la Maison de France ; pour tout le Pays, c'taient des vnements de famille. Une naissance tait-elle attendue, la Reine devait accoucher en public. Ds le XII sicle la naissance de Philippe-Auguste, le 21 avril 1165, des scnes d'amour dlirant se produisent, la maison du Roi est entoure, envahie de palatins, de bourgeois qui attendent fivreusement la dlivrance de la Reine. C'est un fils ! La Reine pleure de joie ; la nouvelle vole de bouche en bouche ; elle court d'une extrmit de la France l'autre avec une rapidit surprenante : Paris s'veille dans la joie ; les rues et les places s'illuminent. Les trompettes retentissent au coin des carrefours ; les cloches sonnent toute vole. Un Anglais, Graug de Barri, rveill par la joie populaire, crit : Je saute de mon lit, je cours la fentre et j'aperois deux pauvres vieilles qui, portant chacune un cierge allum, gesticulaient et couraient comme des folles. Je leur demande ce qu'elles ont : Nous avons un Roi que Dieu nous a donn rpond l'une d'elles ; un superbe hritier royal par la main de qui votre roi 2 vous recevra un jour honte et malheur . Les Princes de la Maison Royale savaient mourir pour dfendre la France. Les tables de marbre de Versailles en font foi : plus de trente d'entre eux furent tus, sans compter tous ceux qui, blesss, versrent leur sang gnreux. Il est un fait unique dans les annales de l'Histoire. Alors qu'en Angleterre, les Plantagenets, les Tudor, les Lancastre, les Hanovre, etc ... ; en Allemagne, les Hohenstanffen, les Habsbourg, les Lorraine, les Hohenzollern ... ; en Autriche, les Habsbourg et les Lorraine ; en Espagne, les Habsbourg et les Bourbons ; en Italie, de nombreux princes et notamment les Bourbons et les Savoie ; en Russie, les Romanoff.... etc., rgnrent sans jamais adopter le nom du pays, en France le premier de nos Rois a donn le nom de sa race la France et la France son tour a donn le sien notre Famille Royale en signe d'union indissoluble : nos Rois sont tous de la Maison de France, et alors mme que cette Famille ne rgne plus sur la Patrie, elle demeure et demeurera toujours la Maison de France et l'histoire a montr que la sparation momentane entre les deux conjoints avait des consquences dsastreuses pour le Pays. C'est que Dieu avait choisi de toute ternit la race royale des Francs pour la faire rgner jusqu' la fin des temps sur la France et que cette sparation est contraire la volont divine. Jamais aucune Maison Souveraine n'a t passionnment aime par son peuple comme l'a t la Maison de France, mais aussi, aucune n'a t digne et n'a mrit de l'tre comme elle. Michelet lui-mme le constate, qui crit : Des entrailles de la France sort un cri tendre, d'accent profond : Mon Roi ! Et Tocqueville dit trs justement : La nation avait pour le Roi tout la fois la tendresse qu'on a pour un Pre et le respect qu'on ne doit qu' Dieu ! M. F. Funck-Brentano a montr quel point tait demeur vivant dans le cur des Franais l'amour du Roi lors de la Rvolution : Issu du Pre de Famille, le Roi tait demeur dans l'me populaire, instinctivement et sans qu'elle s'en rendt compte, le Pre auprs duquel on cherche soutien et abri. Vers lui, travers les sicles s'taient ports les regards dans les moments de dtresse ou de besoin. Et voici que brusquement, par le violent contrecoup de la prise de la
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Voir : Louis Batiffol : Richelieu et l'Alsace (Revue Historique, nov., dc. 1921). Mgr Delassus, id., d'aprs Luchaire.
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Bastille, cette grande autorit paternelle est renverse. Et c'est parmi le peuple de France un malaise, un effroi vague, irrflchi. Oh, les rumeurs sinistres ! les brigands !... Et le Pre n'est plus l ! La Grande Peur est la dernire page de l'histoire de la Royaut en France. Il n'en est pas de plus touchante, de plus glorieuse pour elle, il n'en est pas o apparaisse mieux le caractre des relations qui, traditionnellement, 1 naturellement, s'taient tablies entre le Roi et le pays . L'ide paternelle que l'on se faisait de la Monarchie avant la Rvolution ne serait pas complte si nous ne rappelions 2 la sublime page de dvouement des otages de Louis XVI . Aprs le retour de Varennes, nombre de royalistes sentirent planer la menace de mort sur le Roi ; l'un d'eux, Farmain de Rozoi, lana un admirable appel demandant que les vrais royalistes s'offrissent en otage la place du Roi. L'appel fut entendu : de tous les points du Pays et de toutes les classes de la nation parvinrent des adhsions enthousiastes et d'autant plus mritoires que chacun de ceux qui rpondait se dsignait aux reprsailles des rvolutionnaires. Les hommes se proposrent comme otages du Roi ! ; les femmes, de la Reine. Nous citerons seulement deux de ces rponses particulirement touchantes : Je suis pauvre, crit un paysan de Vaas prs Chteau-du-Loir, si l'on ne me juge pas indigne d'un tel honneur, j'irai prendre les fers ( la place du Roi) ; et si je n'ai point assez d'argent, je vendrai mes boucles, ma montre pour subvenir aux frais du voyage. Je ne suis point aristocrate, dclare une simple fille de la campagne, mais je suis jeune et sensible et les malheurs de Louis dchirent mon cur. S'il est condamn, s'il doit prir, je m'offre comme victime sa place. Julie. Le voil le vrai cur de la France LE CHRIST CLEF DE VOTE DE L'ANCIENNE FRANCE ET ROI UNIVERSEL DES SICLES ET DE L'TERNIT Nous venons de voir que le Roi, reprsentant de Dieu sur la terre, et le gouvernement Royal, avaient pour base l'autorit religieuse et familiale. Deux autres exemples montrent que toute la vie de l'ancienne France reposait sur la religion du Christ : la Chevalerie et les Corporations. Le jeune Chevalier, avant que d'tre arm, devait jener et passer une nuit en prires devant le Tabernacle, puis se confesser et communier. Il jurait solennellement alors, devant le Saint Sacrement, de dfendre I'Eglise, son Roi, le faible, le pauvre, la veuve, l'orphelin et d'tre toujours courageux, loyal et gnreux. Quant aux Corporations de Mtiers, elles trouvent, le plus souvent, leur origine dans l'hommage fait Dieu, et 3 chacune d'elles tient l'honneur de vnrer son Saint Patron . De mme que le Christ est Roi de France, il est le Chef suprme de la Chevalerie et des Corporations. LE ROI, LA NOBLESSE, LE PEUPLE, TOUS RECONNAISSENT LA ROYAUTE DU CHRIST QUI EST EN TOUTE VERITE LA CLEF DE VOUTE DE L'ANCIENNE FRANCE Cest ce quaffirmait le plus grand vque du XIX sicle, le Cardinal Pie, quand il crivait justement : Jsus-Christ, c'est la pierre angulaire de notre Pays, la rcapitulation de notre Pays, le sommaire de notre Histoire ; Jsus-Christ, c'est tout notre avenir. (t. X. p. 493). Aussi fut-ce pour tous les Catholiques du monde mais plus spcialement pour les Franais une grande joie et une immense esprance, au milieu des douleurs prsentes, de voir le Pape Pie XI, dont ce sera le plus beau titre de gloire, proclamer la Royaut Universelle du Christ et instituer la Fte annuelle du Christ-Roi. Elle sera la source d'inluctables bndictions sur le monde et, tout particulirement sur la France, qui a t la premire promouvoir le grand 4 mouvement dont l'encyclique Quas Primas a t le magnifique couronnement ; sur cette France dont le Christ disait 5 Marie Lataste, le 28 novembre 1843 : Le Premier Roi, le premier Souverain de la France, c'est Moi. Je suis le Matre de tous les peuples, de toutes les nations, de tous les royaumes, de tous les empires, de toutes les dominations ; JE SUIS PARTICULIEREMENT LE MAITRE DE LA FRANCE. CONCLUSION DU LIVRE I : VERS LAVENIR LA LOI SALIQUE ET LE CHOIX DIVIN Joseph de Maistre relevant cette expression de l'Ecriture : C'est moi qui fais les Rois ajoute :
Frantz Funck-Brentano, op. cit., p. 397. Ed. Pilon : Les otages de Louis XVI. (A. F. du 17 janvier 1935). 3 Voir G. Fagniez : tude sur l'industrie et la Classe Industrielle Paris aux XIII et XIV sicles. H. Blanc : Les Corporations de Mtiers, p. 83 et suiv. 4 La Ligue Apostolique des Nations et la Socit pour le Rgne Social de N.-S. J.-C. ont t fondes dans ce but. Le R. P. Thotime de Saint-Just a crit un livre magistral sur le sujet : La Royaut Sociale de Notre Seigneur Jsus-Christ, d'aprs le Cardinal Pie. 5 Abb Pascal Darbens : Vie de Marie Lataste, t. III, p. 395.
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Ceci n'est point une mtaphore, mais une loi du monde politique. Dieu fait les rois au pied de la lettre. Il prpare les races royales ; Il les mrit au milieu d'un nuage qui cache leur origine. Elles paraissent ainsi couronnes de gloire et d'honneur. C'est Dieu en effet qui tablit la Royaut. Il la fit reposer sur deux principes qui se compltent rciproquement : la primogniture mle et l'hrdit. Il voulut, en outre, choisir la Race Royale par excellence ! celle de David, parce quelle 1 devait donner naissance Son Divin Fils. Mais, si le principe de l'hrdit mle tait intangible , il n'en tait pas de mme de celui de la primogniture. Dans des cas exceptionnels, Dieu se rservait, en effet, d'y droger en faveur du Prince le plus digne de rgner. Ainsi, parmi les enfants d'Isae, il choisit non l'Ane mais le plus jeune, le huitime, David : 2 Je l'tablirai le premier n d'entre ses frres et Je l'lverai au-dessus des rois de la terre . Ce n'est pas non plus l'an de David que Dieu choisit pour succder son pre mais le dixime, Salomon, choix divin reconnu et admis par l'an, Adonias : Vous savez que la couronne m'appartenait et que tout Isral m'avait choisi par prfrence pour tre son roi mais le 3 royaume a t transfr et il est pass mon frre, parce que c'est le Seigneur qui le lui a donn . 4 C'est ce que David lui-mme tint affirmer plusieurs reprises . En France, il en est absolument de mme. Dans son Testament, incontestablement inspir et que saint Pie X recommandait aux franais comme un trsor, saint Remy proclame que Dieu a choisi dlibrment la Race de Mrove pour rgner jusqu' la fin des temps sur notre Pays. Le grand thaumaturge affirme formellement l'unit de race de nos Rois, il ajoute pour mieux confirmer notre foi et illuminer nos intelligences : Qu'en tout et toujours il garde la perptuit de sa force et l'inviolabilit de sa dure ! Il s'en suit donc que Mrovingiens, Carolingiens et Captiens sont trois branches d'une seule et mme race. Cette unit de race de tous nos Rois tait considre comme une tradition au Moyen-Age et jusqu'avant la Rvolution : dans la salle du Trne de l'ancien Palais Royal Paris (incendie en 1618 et sur l'emplacement de laquelle a t construite la salle des Pas Perdus de l'actuel Palais de Justice) sous la statue de Ppin le Bref, l'inscription suivante tait grave dans la pierre en caractres gothiques : Ppin, Fils de Charles le Martel, DE LA LIGNEE DE CLOTAIRE SECOND, fut lu Roy. Plusieurs auteurs parlent de cette tradition que Piganiol de la Force dfendit dans sa Description de la France, publie avec autorisation et privilge de Louis XIV, en date du 20 Juin 1714 : Le Royaume de France a commenc l'an de l're vulgaire 420 et depuis ce temps-l, a toujours t successif de mle en mle et gouvern par 65 Rois, TOUS ISSUS DE LA MEME MAISON, quoique de trois races diffrentes, ainsi que je 5 le prouverai dans un autre ouvrage... . Sans aller jusque-l, les Bndictins ont cependant nettement dmontr sinon l'unit des trois races, du moins celle des Carolingiens et des Captiens, dont l'auteur commun est Ppin d'Hristal, Pre de Charles Martel, qui a donn le jour aux premiers, et de Childebrand d'o sont issus les seconds. Il n'est pas sans intrt d'ajouter qu'indpendamment de leur ascendance salique avec les Mrovingiens, les Carolingiens et les Captiens descendent galement par voie fminine de Clovis et de Clotaire Il par Blitilde, fille de ce dernier et mre de saint Arnoul, aeul de Ppin d'Hristal ; et que les Captiens descendent de Charlemagne par Adlade, fille de Louis le Dbonnaire, qui pousa Robert le Fort. Quant au choix divin sur les membres les plus dignes de la famille Royale, il s'est exerc galement en France. Piganiol de la Force continue : La Loi Salique, qui est la Loi Fondamentale de cette Monarchie, en exclut les filles et elle a toujours t inviolablement observe leur gard. Elle l'a t aussi quant aux mles, mais il y eut de la diffrence dans la manire. Sous les deux premires races, les Franais lisaient pour leur Roi le Prince le plus digne de leur commander, POURVU QU'IL FUT ISSU PAR MALE DU SANG ROYAL ; c'est cette libert de choix que Ppin et Hugues Capet furent redevables de leur lection, quoiqu'ils ne fussent pas les plus proches hritiers de leurs prdcesseurs. Dans la troisime race au contraire, les Princes issus du sang royal par mles ont toujours t appels la Royaut par l'ordre 6 et la prrogative de leur naissance, le plus proche a toujours exclu celui qui l'tait moins . Ainsi la Providence a voulu choisir les trois branches de la Race Royale au moment o dans Sa prescience des vnements Elle savait que chacune d'elles serait la plus digne de rgner et assigna chacune une mission particulire, les Mrovingiens devant catchiser les peuples, les Carolingiens les baptiser et les Captiens les sanctifier. A l'origine le choix se portait donc sur le plus digne, le plus courageux, parmi les Princes de la Race Royale et non pas forcment sur l'an, l'image de ce qui s'tait pass dans l'Ancien Testament. On comprend cependant que sous la
1 Rois II, ch. VII. La loi des enfants dAdam, dont il est question au verset 19, nest autre que la future loi salique, quant lhrdit. Cest ce qui ressort nettement de tout ce chapitre. 2 Ps. 88 - Rois, livre I, XVI, 1 - 13. 3 Rois, Livre III, II, 15. 4 Paralipomnes I, XVIII, 4 - 10 ; XIX, 1 et 23 25. 5 Piganiol de la Force : Description de la France, Tome 1 p. 7. 6 Piganiol de la Force : Description de la France, Tome 1 p. 7.
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troisime branche on ait t amen fixer d'une manire rigoureuse l'ordre de succession au Trne, afin d'assurer plus de tranquillit, de stabilit, de continuit au Royaume et pour viter les comptitions. De quoi demain sera-t-il fait ? C'est le secret de Dieu. Ce que l'on peut dire, sans tre tax de lgret, c'est qu'en prsence de la perturbation gnrale et des catastrophes imminentes il semble bien que le monde touche la fin des 1 temps et soit la veille de la restauration miraculeuse de la Royaut annonce par prs de deux cents prophties , que le Roi qui montera sur le Trne sera vraisemblablement le Grand Monarque qui doit tre le plus grand de tous les Rois et le dernier de Sa Race. Dans ce cas il ne serait plus ncessaire que la Providence portt son choix FORCEMENT sur l'An, mais sur le plus saint et le plus digne. Les dcisions du Concile de Paris viennent confirmer le choix divin : Que nul d'entre les Rois ne se figure que son royaume lui vient de ses anctres : mais qu'il croie humblement et sincrement qu'il le tient de Dieu, de ce Dieu qui a dit par son prophte Jrmie aux enfants d'Isral : Vous direz vos matres : c'est Moi qui, par Ma puissance et par Mon bras tendu ai fait la terre, l'homme et les animaux qui sont sur la surface de la terre, et Je la donne qui il Me plat (Jrmie XXVII, 5). Ceux qui croient que la royaut leur vient de leurs anctres plutt que de Dieu sont de ceux que le Seigneur rprimande par la bouche de Son prophte en disant : Ils ont rgn, mais pas par Moi ; ils ont t princes, mais Je ne les ai pas connus. Or, tre ignor de Dieu, c'est tre rprouv. C'est pourquoi quiconque commande temporellement aux hommes doit croire que l'empire lui est confi par Dieu et non par les hommes. Les uns rgnent PAR LA GRACE DE DIEU, les autres PAR SA PERMISSION. Ceux qui rgnent avec pit, justice et misricorde rgnent, sans aucun doute, par la grce de Dieu. Les autres ne rgnent pas par Sa grce, mais seulement par Sa permission. Et c'est d'eux que le Seigneur a dit par le prophte Ose : Je te donnerai un Roi dans Ma fureur. C'est 2 d'eux dont parle Job lorsqu'il dit : C'est Dieu qui fait rgner l'hypocrite cause des pchs du peuple . Notre Seigneur ne disait-il pas galement Marie Lataste, Religieuse du Sacr-Cur, le 29 novembre 1843, au sujet de la France : Je lui ai suscit des Rois, elle en a choisi d'autres son gr... Ne voit-elle pas que Je me sers de sa volont pour la 3 punir, pour lui faire lever les yeux vers moi ? Une autre me privilgie crit : Malgr ce que je dis de prparer les voies de Dieu, Notre Seigneur veut me cacher jusqu'au dernier moment celui qu'Il trouvera DIGNE d'tre le Sauveur de la France. Et Notre Seigneur demande le concours des hommes par une foi docile et humble dans Ses avertissements. Que l'homme fasse ce qu'il doit faire, et Dieu fera le reste. Et elle explique : 4 On voit que la mauvaise volont des hommes change les desseins que Dieu avait sur eux . 5 Qui donc rgnera ? De trs nombreuses prophties parlent du ROI CACHE CONNU DE DIEU SEUL . C'est donc le secret de Dieu qui veut Se rserver de choisir le plus digne d'entre les Princes de la Maison de France. LE DEVOIR EST DONC D'ATTENDRE L'HEURE DE DIEU AVEC CONFIANCE ET POUR L'AVANCER DE VIVRE DANS LA PRIERE ET LE SACRIFICE EN FAISANT RAYONNER AUTOUR DE NOUS LA VERITE TOUT ENTIERE, DANS TOUS LES DOMAINES, VERITE QUI SERA L'ASSISE INDESTRUCTIBLE DU TRONE DE DEMAIN. Ainsi c'est Dieu qui a choisi sous l'Ancien Testament la Race de David et sous le Nouveau celle de Clovis. Nous en trouvons une nouvelle preuve dans les constatations de Blanc de Saint-Bonnet : Quand Celui qui sonde les curs et les reins choisit une famille parmi toutes les autres, Son choix est rel et divin. Celle-ci le prouve bientt (quoique la libert lui reste pour recueillir ou dissiper ses dons) en fournissant plus de lgislateurs, de guerriers, et de saints que les familles les plus nobles, bien qu'en ce point celles-ci l'emportent dj 6 sur les autres dans une proportion prodigieuse .
Voir : Elie Daniel : Serait-ce vraiment la fin des temps ? Conc. Paris. Lib. II, cap. 5 ap. Coletti IX, 753. 3 Abb Darbins : Vie de Marie Lataste, Tome III, p. 398. 4 crits de Marie Josphe p. 63. 5 C'est ce qui ressort presque chaque page d'un manuscrit indit qui nous a t confi ; celui du Docteur Imbert-Gourbeyre sur les rvlations de Marie-Julie concernant le grand Monarque. Le principe du choix divin s'en dgage aussi, non moins lumineusement. 6 Blanc de Saint Bonnet : La Lgitimit La monarchie Franaise. Et Mgr Delassus note sur ce sujet : Pour ce qui est de la saintet il suffit pour s'en convaincre de parcourir n'importe quelle vie des Saints. En s'en tenant au Brviaire on s'aperoit (l'observation est de M. Blanc de Saint Bonnet) que les familles nobles runies en ont produit plus de trente sept sur cent et les seules familles royales six, c'est--dire plus du vingtime. Mme au dix-huitime sicle o la noblesse tait si dchue, les Filles de nos Rois taient des saintes et leurs petit fils des hros. En admettant une famille noble sur cent et une famille royale ou princire sur deux cent mille, on aurait cette proportion : le mme nombre de familles a produit dans la noblesse cinquante fois plus de saints que dans le peuple et dans les maisons royales quatre cents fois plus que dans la noblesse ou vingt mille fois plus que dans le peuple. Que sont, devant ces faits les dclarations de la dmocratie mme chrtienne sur les vertus du peuple et les vices des grands ! Des sots se font un argument contre l'institution monarchique des dsordres de Louis XV. Ils ne songent point aux sductions dont il n'a cess d'tre entour et devant lesquelles ils auraient fait eux sans doute meilleure figure. Ils ne songent pas non plus aux saints dont il tait le fils et le pre. Ils ne songent point l'incroyable puissance de vertu qu'il a fallu une famille plonge depuis huit sicles dans le bain dissolvant des plus grandes prosprits pour ne point retomber, dans l'gosme et produire encore au bout de ce temps la saintet. (L'Esprit familial, note de la p. 22)
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L'uvre qu'elle accomplt, ajoute Mgr Delassus, marque la main qui l'a choisie la soutient et la guide .
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Cette uvre c'est la France : Parti du nant, crit Taine, le Roi de France a fait un tat compact qui (au moment o clate la Rvolution) renferme 26 millions d'habitants et qui est alors LE PLUS PUISSANT DE L'EUROPE. Dans tout l'intervalle, il a t le chef de la dfense publique, le librateur du pays contre les trangers. Au dedans, ds le XII sicle, le casque en tte et toujours par les chemins, il est grand justicier, il dmolit les tours des brigands fodaux, il rprime les excs des forts, il protge les opprims, il abolit les guerres prives, il tablit l'ordre et la paix : uvre immense qui de Louis le Gros saint Louis, de Philippe le Bel Charles VII et Louis XI, de Henri IV Louis XIII et Louis XIV se continue sans s'interrompre. Cependant toutes les choses utiles excutes par son ordre ou dveloppes sous son patronage, routes, canaux, asiles, universits, acadmies, tablissements de pit, de refuge, d'ducation, de sciences, d'industrie et de 2 commerce portent sa marque et le proclament bienfaiteur public . C'est aussi l'ordre et la paix assure dans le monde et les conditions favorables au dveloppement et au rayonnement de l'glise dont la Royaut Franaise a toujours t le bouclier et l'pe ; c'est l'apostolat des Rois, Princes ou 3 Princesses de la Maison de France qui convertit l'Angleterre, la Saxe etc.. Leur vaillance qui brise l'invasion musulmane et entrane le monde chrtien aux Croisades ; enfin ce sont les premires missions auxquelles ils assurent leur protection, leur appui et leurs subsides et qui amneront peu peu la conversion du Nouveau monde. Le rayonnement de la Maison de France dans le monde est unique : elle compte treize couronnes terrestres dont sept de Rois et deux d'Empereur. Au point de vue surnaturel sa primaut s'accentue : de toutes les maisons souveraines catholiques, elle s'honore d'tre celle qui a le nombre le plus considrable de saints avrs : sans compter les canonisations en cours et celles 4 dont les procs ne sont pas encore ouverts . Ainsi, c'est Dieu le Pre qui a choisi la Tribu de Juda et la Maison de David, pour rgner sur Isral, parce qu'elle devait donner le jour Dieu le Fils, et c'est le Christ qui a choisi la Maison de Clovis pour rgner sur la France. C'est, de par la volont divine, la mme loi qui rgissait la succession au Trne dans la Royaut d'Isral et dans la Royaut Franaise. Ce ne sont pas les seuls rapprochements que l'on peut faire entre le Peuple de Dieu sous l'Ancien Testament et la Tribu de Juda de l're nouvelle. Il en est d'autres qui mritent de retenir l'attention et d'tre mdits, notamment les promesses et les serments solennels faits par Dieu David et Clovis par lesquels Il s'engage formellement maintenir leur Race sur le Trne jusqu' la fin des temps. Vous direz donc maintenant ceci Mon serviteur David, ordonne Dieu au prophte Nathan : Voici ce que dit le Seigneur des Armes : Je vous ai choisi lorsque vous meniez patre les troupeaux, afin que vous fussiez le chef de Mon peuple d'Isral. Partout o vous avez t, Je ne vous ai point abandonn... De plus le Seigneur vous promet qu'Il fera votre Maison puissante. Et lorsque vos jours seront accomplis et que vous serez endormi avec vos pres, Je mettrai sur votre trne, aprs vous, votre fils et Je rendrai le trne de son royaume INEBRANLABLE A JAMAIS. S'il commet quelques fautes, Je le punirai, MAIS JE NE RETIRERAI POINT MA MISERICORDE, comme Je l'ai retire Sal que J'ai cart de devant Ma face. VOTRE MAISON SERA STABLE; VOUS VERREZ VOTRE ROYAUME SUBSISTER ETERNELLEMENT ET VOTRE 5 TRONE S'AFFERMIRA POUR JAMAIS . Or, Dieu voulut de nombreuses fois confirmer ce serment: Le Seigneur a fait David un serment trs vritable et Il ne le trompera point. J'tablirai, lui a-t-Il dit, sur votre Trne 6 le fruit de votre ventre . 7 Vous avez voulu assurer votre serviteur de l'tablissement de sa Maison, MEME POUR LES SIECLES A VENIR Le Psaume LXXXVIII est lumineux sur ce point : Je conserverai David ETERNELLEMENT Ma misricorde et JE FERAI SUBSISTER SA RACE DANS TOUS LES SIECLES ET SON TRONE AUTANT QUE LES CIEUX. Si ses enfants abandonnent Ma loi et s'ils ne marchent pas dans Mes prceptes, s'ils violent la Justice de Mes ordonnances et s'ils ne gardent pas Mes commandements, Je visiterai avec la verge leurs iniquits et Je punirai leurs pchs par des plaies diffrentes ; mais Je ne retirerai point de dessus lui Ma misricorde et Je ne manquerai point la vrit des promesses que Je lui ai faites. Je ne violerai point Mon alliance et Je ne rendrai point inutiles les paroles qui sont sorties de Mes lvres : J'AI FAIT A DAVID UN SERMENT IRREVOCABLE PAR MON SAINT NOM ET JE NE LUI MENTIRAI POINT: JE LUI AI PROMIS QUE SA RACE DEMEURERA ETERNELLEMENT ET QUE SON TRONE SERA ETERNEL EN MA PRESENCE COMME LE SOLEIL...
Mgr Delassus : L'Esprit familial, p. 22. Taine : Les origines de la France Contemporaine ; L'Ancien Rgime, pp. 14 et 15. 3 Berthe, princesse franque convertit son mari, le Roi Ethelbert en 597. Charlemagne convertit les Saxons et Hedwige d'Anjou, princesse captienne qui pousa Jagellon, Grand Duc de Lithuanie, convertit son peuple ; etc... 4 L. de Beauriez : Robert le Fort et les origines de la race captienne, p. 106 et 107. Cet auteur ne mentionne que les saints et les couronnes de la branche captienne ; il y a lieu dajouter ces chiffres les saints et les couronnes des branches mrovingiennes et carolingiennes. 5 Rois, II, 7, 8 et suivants. 6 Paralipom. I, XVII, 7 15 ; 26, 27. 7 Paralipom. I, XVII, 17..
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Ainsi Dieu a fait David le serment irrvocable que ses descendants rgneraient jusqu' la fin des temps et les termes de ces serments sont tels qu'ils ne s'appliquent pas seulement au sens mystique en la personne du Christ qui rgnera sur le monde ternellement, mais la race elle-mme. Que sont-ils devenus, quel trne occupent-ils donc les fils de ces Rois qui rgnaient sur le Peuple lu de l'Ancien Testament ? Saint Remy va clairer le mystre : Par gard seulement pour cette race royale (de Clovis) qu'avec tous mes frres et co-vques de la Germanie, de la Gaule et de la Neustrie, j'ai CHOISIE DELIBEREMENT POUR REGNER JUSQU'A LA FIN DES TEMPS au sommet de la majest 1 royale pour l'honneur de la Sainte Eglise et la dfense des humbles... j'ai arrt ce qui suit... suivent les maldictions en cas d'infidlits et les bndictions s'ils persvrent dans les voies du Seigneur. Et il achve : Que de cette race sortent des Rois et des Empereurs qui confirms dans la vrit et la justice pour le prsent et pour l'avenir suivant la volont du Seigneur, pour l'extension de la Sainte Eglise, puissent rgner et augmenter tous les jours leur puissance et mriter ainsi de s'asseoir sur le trne de David dans la cleste Jrusalem o ils rgneront 2 ternellement avec le Seigneur . C'est la rptition du serment fait par Dieu David. Pourquoi tant de miracles l'origine de notre Royaut ? Pourquoi ces privilges uniques accords aux seuls Rois de France, celui de n'tre sacrs qu'avec une huile sainte apporte spcialement du ciel par le Saint-Esprit lui-mme et cet autre de gurir miraculeusement les crouelles ? Pourquoi ce sacre spcial institu par l'Eglise pour les seuls Rois de France ? Pourquoi cette Loi Salique dont la raison profonde, essentielle, fondamentale est que nos Rois soient toujours de la mme race ? Pourquoi tant de miracles au cours de notre Histoire, tant d'apparitions du Sacr-Cur, de Sa Divine Mre, et de Saint Michel ? Pourquoi la mission de notre Jeanne d'Arc dont le but essentiel tait de maintenir et de sauver LE SANG ROYAL ? Pourquoi la Royaut Franaise est-elle la seule qui ait t fonde par le miracle, qui se maintienne par le miracle et se perptue par le miracle ? Pourquoi ce privilge unique ? 3 Parce que la Race de nos Rois n'est autre que celle de David afin que cette Race divine en un de ses Membres puisse rgner jusqu' la fin des temps et que ce soient toujours des Princes de la Race du Christ qui soient les principaux auxiliaires de l'tablissement du rgne du Sacr-Cur sur le monde grce leur Royaut sur le Peuple lu du Nouveau Testament. De par Dieu Jeanne dArc ncrivait-elle pas au Roi dAngleterre : FAITES RAISON AU ROI DU CIEL DE SON SANG 4 ROYAL ! Nous pouvons donc essayer maintenant de donner une dfinition de la Royaut Franaise : LA ROYAUTE EN FRANCE EST DE CHOIX DIVIN. DIEU L'A INSTITUEE POUR DEFENDRE L'GLISE ET ASSURER LE REGNE UNIVERSEL DU SACRE-CUR ET DU CUR IMMACULE DE MARIE. IL LA CONSERVE PAR LA LOI SALIQUE, GRACE A LAQUELLE LE SOUVERAIN SORT TOUJOURS DE LA MEME RACE (CELLE DU CHRIST) ELUE PAR LE SEIGNEUR AU TEMPS DE DAVID ET CONFIRMEE PAR SAINT REMY ET SAINTE JEANNE D'ARC. IL LA GOUVERNE EN SE RESERVANT DE CHOISIR COMME ROI DANS CETTE RACE LE PRINCE LE PLUS SAINT ET LE PLUS DIGNE DE REGNER, LA LOI DE PRIMOGENITURE MALE S'APPLIQUANT NORMALEMENT HORS LE CAS D'ELECTION DIVINE. Le Souverain est donc Roi directement par la grce de Dieu et non par l'autorit du Sige-Apostolique. A Dieu revient l'lection, la nation le consentement, au Sacerdoce le Sacre de l'lu. Nous sommes tents d'ajouter que les trois branches de nos Rois, issues de la mme Race, sont comme une image de la Trinit Une. C'est la seule explication satisfaisante (mais combien fulgurante) de la mission divine de la France et de notre Royaut, et de la prdilection du Christ, de la Vierge et de saint Michel sur nos Rois et notre Pays. Il n'en est pas de plus belle, de plus pure et de plus glorieuse... O Dieu tout puissant et ternel, qui avez tabli lempire des Francs pour tre par le monde l'instrument de Votre trs divine volont, le glaive et le bouclier de Votre sainte Eglise : nous Vous prions, prvenez toujours et en tout lieu de la
Psaume CXXXI, 11. Voir le texte complet au chapitre six : Le Testament de saint Remy. 3 Cette filiation est videmment impossible dmontrer historiquement encore que l'on sache que tous les peuples l'origine viennent de l'Orient et que la plupart des historiens et chroniqueurs vivants aux premiers sicles de l're chrtienne nous aient transmis des traditions affirmant l'origine troyenne des Francs, ainsi qu'en font foi les rcits d'Aethius, de saint Jrme, d'Hunibadd, de Frdgaire, de saint Grgoire de Tours, d'Aimon, de Roricon, de Draire ainsi que les grandes Chroniques de Saint Denis et les Annales de Quedlinburg, sans oublier non plus certaines chartes royales de Dagobert et de Charles le Chauve. Sans doute, on peut trouver dans ces rcits ou documents des anachronismes certains et des dtails peuvent n'y pas tre rigoureusement exacts mais la science historique est impuissante dmontrer que le fonds est faux. Quel curieux rapprochement faire entre les mots de Galile et de Gaulonie, spares par le Jourdain, et la Gaule et les Gaulois que les Grecs appellent Galates ! N'est-ce pas de l que sont partis les Gaulois ?... Pourquoi ce nom de Gaule implant sur la terre Celte, comme plus tard le nom de France implant sur la terre de Gaule ? D'o venaient eux-mmes les Francs qui avaient donn leur nom la Franconie, Francfort sur le Mein ? Si on cherchait bien sur les anciennes cartes de Palestine, on trouverait bien aussi une Franconie, comme on y trouve une Gaulonie. Les tribus se sont succd, pousses les unes les autres jusqu'au moment o la Providence a voulu que les tribus d'Isral se rpandissent avec leurs chefs travers l'Europe et que les descendants de la Maison de Juda vinssent en Gaule qui, dans les dcrets ternels, devait tre, le nouveau peuple choisi, Isral ayant rejet l'Arche d'Alliance. (Comte de Place : Problmes Hraldiques, p. 11) La science hraldique confirme cette filiation. C'est ce qui ressort de l'ouvrage ci-dessus cit du Comte de Place. C'est aussi ce qu'affirme une me privilgie. Parlant de la mission de Jeanne dArc, Mgr Delassus crit : En dehors de la race de David, jamais dynastie na reu une pareille conscration. La Mission posthume de sainte Jeanne dArc et le Rgne social de Notre-Seigneur Jsus-Christ, p. 247. 4 Ayroles : La vraie Jeanne dArc, t. III, p. 74, 220, 621, etc. Chronique de Tournay, etc.
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cleste lumire les fils suppliants des Francs, afin qu'ils voient toujours efficacement ce qu'il faut faire pour Votre rgne en ce monde, et que, pour faire ainsi qu'ils auront vu, ils soient jusqu' la fin fortifis de charit et de courage. Prions encore pour les rois trs chrtiens, afin que notre Dieu et Seigneur fasse que leur soient soumises toutes les 1 nations barbares, pour notre paix perptuelle . Le texte de la premire prire a t modernis. Nous le donnons dans sa forme actuelle, car il est plus facile rciter : PRIERE DES FRANCS Dieu Tout-puissant et ternel, qui pour servir d'instrument Votre divine volont dans le monde, et pour le triomphe et la dfense de Votre Sainte Eglise, avez tabli l'empire des Francs, clairez toujours et partout leurs fils de Vos divines lumires, afin qu'ils voient ce qu'ils doivent faire pour tablir Votre rgne dans le monde et que, persvrant dans la charit et dans la force, ils ralisent ce qu'ils auront vu devoir faire. Par Notre-Seigneur Jsus-Christ, Roi de France.
LIVRE II
TEMPOREL DU PAPE.
Et Ppin de voler au secours du Pontife. Il passe deux fois les Alpes, crase les Lombards et
CREE LE DOMAINE
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Qu'y lisons-nous ? crit Monseigneur Baudrillart, que tous les hommes libres prendront l'engagement de se vouer au service de Dieu, et le dtail de leurs devoirs suit. Qu'y lisons-nous encore ? Que la raison d'tre de l'Empire c'est l'unit de la foi et de la charit entre tous ses membres ; que le but des conqutes de l'Empereur c'est l'extension de la 1 foi catholique : car l'Empereur est le propagateur et le dfenseur de la religion chrtienne . L'Empereur signe ses Capitulaires : Charles sous le rgne du Christ. Royal sacerdoce qui s'tend sur le. monde antique. Le Royaume de France embrassera toutes les limites de l'Empire Romain avait dit saint Remy. Tournons quelques pages : Les derniers Carolingiens ne se montrant plus la hauteur de leur tche, c'est le Prince le plus digne de rgner qui monte sur le Trne : Hugues Capet, Duc de France et Comte de Paris, descendant salique de Ppin d'Hristal, et non salique de Charlemagne par Adlade, fille de Louis le Dbonnaire et pouse de Robert Le Fort, le vainqueur des Normands. Depuis plus d'un sicle, la Providence avait permis cette branche de la Famille Royale de se distinguer par les exploits de Robert le Fort, d'Eudes et de Robert, de Hugues le Grand et d'incarner trs rellement la grandeur et l'indpendance du Pays. Dieu avait ainsi prpar l'lection de Mont-Notre-Dame o fut choisi le nouveau Roi, grce l'influence de l'Archevque de Reims, Adalbron, au prestige et aux services d'Hugues Capet et de ses anctres. Le nouveau Roi s'assure l'appui de l'Eglise et affirme le principe de l'hrdit mle en faisant sacrer de son vivant son er fils Robert. La pit de ce dernier et la clairvoyance d'Henri I qui fait prvaloir l'ordre de primogniture mle, assurent er peu peu au Roi de France un prestige que saint Grgoire VII le Grand va proclamer au temps de Philippe I quand il crira que les Rois de France sont autant au-dessus des autres monarques que les souverains sont au-dessus des 2 particuliers . Comment ne pas mentionner galement Louis VI et son grand ministre, le moine Suger, ainsi que les deux minents thologiens qui illustrrent cette poque saint Bernard et AbIard. C'est ce moment que la politique pontificale et la politique royale vont suivre une direction parallle qui leur permettra ds lors de s'appuyer rciproquement. L'Eglise est-elle opprime par le Saint Empire notamment lors des lections pontificales ? Le grand mouvement de libration partira de France, de Cluny, avec Hildebrand. A partir du XII et jusqu' la fin du XIII , le Roi de France vient gnralement en aide au Saint-Sige. En 1107 le er Pape Pascal II, traqu par l'Empereur Henri V, se rfugie Paris o Philippe I et son fils Louis lui font le plus magnifique accueil ; c'est de Troyes en Champagne, au sein d'un Concile dvques franais, qu'il lance l'anathme contre l'Empereur d'Allemagne ; c'est en France aussi que vient Calixte Il et qu'il se met en mesure de terminer par un Concordat la querelle des investitures ; en France qu'aux heures les plus tragiques de la querelle du Sacerdoce et de l'Empire, les Papes viendront demander la Fille ane de l'Eglise aide et refuge. Alexandre III rsidera deux annes 3 dans notre Patrie, et de Sens, o il aura transport tout le gouvernement pontifical, il rgira l'Eglise Universelle . C'est lui qui dclara la France un Royaume chri et bni de Dieu dont l'exaltation est insparable de celle de 4 l'Eglise . Aussi lorsque le Plantagenet menacera la France, c'est la Papaut qui l'arrtera, car elle se rend compte que la France est le centre rel de l'quilibre europen. Cest la raison pour laquelle Innocent III (lors de son conflit avec Philippe-Auguste) loin de chercher disposer de la Couronne de France, comme il le fait de celles d'Allemagne et d'Angleterre, proclamera au contraire dans une de ses clbres Dcrtales, que le Roi de France n'a AUCUN SUPERIEUR 5 AU TEMPOREL car il sait qu'il est la pierre angulaire de l'Europe chrtienne et que les principes qui guident sa conduite sont la vrit mme : A moi appartient le soin de tout ce qui touche le glaive temporel, disait Philippe-Auguste, le gouvernement du royaume me suffit. Je laisse aux hommes de Dieu traiter les choses du service de Dieu. Le Roi avait le sens des choses surnaturelles ainsi que le prouve le fait suivant : Les Vaisseaux de Philippe-Auguste voguaient vers la Terre Sainte. En Sicile, ils furent assaillis par une violente tempte. Le Roi ne perdit pas contenance, il ranima le courage et la confiance des matelots : Il est minuit, dit-il, c'est l'heure o la communaut de Clairvaux chante Matines. Ces saints Moines ne nous oublient jamais. Ils vont apaiser le Christ ; ils vont prier pour nous, et leurs prires vont nous arracher au pril. 6 Philippe-Auguste tait un chrtien et comprenait que la prire attire sur le monde toutes les bndictions . Tout chrtien qu'il est, il n'hsite pas et il a raison s'opposer la politique pontificale s'il la juge dangereuse pour la France. Le cas se produit en 1198 lors de la succession impriale. Malgr les avertissements lumineux du Roi, le Pape fait triompher la candidature d'Othon de Souabe qui, peine lu, se retourne contre son bienfaiteur. Alors le Souverain Pontife, humblement, reconnat son erreur et fait appel au Roi de France :
Voir l'tude de M. Dehrain (Journal des Dbats, 5 mai 1935). 1 Mgr Baudrillard : La Vocation de la France, p. 15, d. Flammarion. 2 Grgoire VII, Magn. Ep. Lib IV, cp. 6, tome II, col. 795. 3 Mgr Baudrillart, op. cit., p. 21. 4 Alexandre III : Epst. XXX t. X, Conc. Col. 1 212. C'est galement ce qu'affirmait Grgoire XI : t. XI, Conc. Col. 367. 5 J. Leclerc : Chrtient mdivale et Socit des Nations, Etudes n 15, 5 aot 1932. 6 R. P. Janvier, Carme 1924, premire Confrence, p. 32.
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Ah ! si nous avions pntr aussi bien que vous le caractre d'Othon, il ne nous aurait pas tromp ! Le fils impie perscute sa Mre... qui ne peut dsormais, avoir confiance en lui puisqu'il ne nous tient pas parole, nous, le Vicaire 1 du Christ ! Nous vous parlons notre honte, car vous nous aviez bien dit de nous mfier de cet homme... . Ainsi, l'histoire montre que si dans le domaine spirituel le Successeur de Pierre jouit de toutes les lumires du SaintEsprit, il n'en est plus de mme dans les questions temporelles. C'est le Roi de France qui sur ce terrain en bnficie, car c'est lui qui a mission de par la volont divine de les rgler et qui reoit d'en haut son Sacre les lumires et les grces ncessaires. Grande leon qui prouve que le Pape et le Roi doivent l'un et l'autre rester dans leur domaine et demeurer toujours unis : le Pape clairant et guidant le Roi dans le domaine spirituel et le Roi clairant et guidant le Pape dans la politique temporelle. Vers la fin du rgne de ce grand Roi, la protection divine va se manifester ostensiblement. En 1214, l'Empereur d'Allemagne Othon, excommuni depuis peu, veut ravir sa couronne Philippe Auguste, et envahir la France avec 200 000 hommes. Le Roi appelle toutes les paroisses de France : 60 000 volontaires rpondent... Il va Saint-Denis, communie, prend l'oriflamme et part la bataille. Les Franais ont lutter contre un ennemi plus de trois fois suprieur; ils flchissent tout d'abord sous le nombre mais soudain, vers trois heures, du fond de la plaine ensoleille, apparat dploye la Sainte Oriflamme ; une force mystrieuse s'chappe de ses plis : sa vue dconcerte, puis pouvante les ennemis. Ils cdent, brisent leurs lignes et 2 bientt fuient de toutes parts... En ce jour, naquit la grande Patrie Franaise . Pour longtemps, le pril allemand est cart ; l'Eglise et la France sont sauves. Philippe Auguste a bien mrit de l'une et de l'autre. A son fils incombera une autre tche : dtruire l'hrsie albigeoise dont les consquences religieuses et politiques peuvent tre considrables, puisqu'elle aboutit un malthusianisme avant la lettre et l'extinction de la race. Louis VIII la combat hardiment et meurt au retour de l'expdition. LA FRANCE ET SES ROIS ENTRANENT LE MONDE CHRTIEN AUX CROISADES La France, le peuple par excellence de la foi et de l'hrosme, devait tre la premire comprendre la grandeur d'une telle entreprise. Quoi de plus noble, de plus beau, de plus enflammant, pour des mes chrtiennes et valeureuses, que d'aller dlivrer les Lieux Saints et le Tombeau du Christ des mains des infidles musulmans ! Nos Chansons de Geste ont prpar les esprits aux Croisades. Charles Martel, Poitiers, avait bris l'invasion musulmane et sauv la Chrtient. Charlemagne, pendant tout son rgne, eut lutter contre les Sarrasins d'Espagne. Ce sont eux qui crasrent l'arrire-garde de l'arme impriale, commande par Roland, Roncevaux, le 15 aot 778. Or, qui ne sait l'influence de la Chanson de Roland sur nos aeux, dans les chteaux aussi bien que sous l'humble toit des chaumires. Trouvres et Troubadours, par leurs Chansons de Gestes, faisaient vibrer tous les curs valeureux du XI sicle et des sicles suivants. L'une de ces chansons "Le plerinage de Charlemagne", si elle est moins connue que celle de Roland, n'en eut pas moins une influence capitale sur les esprits en y dposant les germes des popes futures que l'appel des Papes et des Rois de France allait faire germer un peu plus tard pour dlivrer le Tombeau du Christ des mains de ces mmes Musulmans. Le thme du "plerinage de Charlemagne" est le suivant : Le Grand Empereur runit ses barons, c'est--dire les hauts seigneurs de son vasselage, pour leur annoncer quil va faire un plerinage au Saint Spulcre et les douze pairs de dclarer qu'ils partiront avec lui; quatre vingt mille hommes vont les accompagner. Ils prennent le bourdon du plerin l'Abbaye de Saint-Denis sans quitter leurs armes, traversent la Bourgogne, la Bavire, l'Italie, la Grce, enfin nos plerins arrivent Constantinople. Ne dirait-on pas dj l'histoire de la premire croisade ? Arrivs Jrusalem, ils vont adorer le tombeau du Christ. Dans l'glise de la Ville Sainte, le pote dcrit une scne apprcie par Gaston Paris dans les termes suivants : Notre vieille posie hroque n'a rien trouv de plus beau pour nous reprsenter la majest sainte de Charlemagne et de ses pairs que la scne de l'glise de Jrusalem o ils prennent place, sur le trne et dans les douze chaises o 3 Jsus et Ses aptres s'taient assis autrefois . En vrit un tel rcit ne devait-il pas exalter la foi et enflammer les imaginations de tous les Seigneurs du Moyen ge qui ne rvaient que beaux coups d'pe et combats hroques ? Depuis longtemps dj les plerins taient nombreux qui allaient Jrusalem et qui, leur retour, le soir, pendant les longues veilles d'hiver contaient leurs aventures et dcrivaient avec enthousiasme les Lieux Saints, les motions de leur me au Saint Spulcre, la splendeur des monuments, des sites, de la vgtation luxuriante, des forts de cdres et aussi le miroitement, le chatoiement et l'clat des toffes et des uvres d'art orientales. Combien, ces rcits, rvaient d'y partir leur tour ! Aussi, quand le monde chrtien apprit, coup sur coup, la prise de Jrusalem (1070) sur les Fatimites dgypte par les Turcs Seldjoukides, sectaires intolrants de Mahomet, puis celle d'Antioche (1084), enfin l'invasion de l'Espagne par les Almoravides (1087), craignit-il, comme au temps de Charles Martel, une submersion totale de l'Europe et la pense vintelle beaucoup (en apprenant que les nouveaux matres de Jrusalem empchaient les plerinages) qu'il fallait briser la puissance musulmane et dlivrer le Tombeau du Christ des mains des Infidles.
Cit par Andr Rousseaux : La politique religieuse de la Monarchie. Chanoine de Roquetaillade : Les grands plerinages de France, Saint Denis, p. 30. 3 F. Funck-Brentano : Les croisades, p. 5 et 6.
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Les esprits taient mrs pour des actions hroques. C'est un Pape Franais, et en France, que revint l'honneur de lancer l'appel au monde en faveur de la Croisade. Ce fut au Concile de Clermont : Franais qui m'coutez, s'cria Urbain II, rappelez-vous les vertus de vos anctres. Plus qu' toute autre nation, Dieu vous a donn la gloire des armes. Cest de vous, surtout, que Jrusalem attend le secours dont elle a besoin... Armezvous du glaive des Macchabs et allez dfendre la maison d'Isral. Dieu le veut ! Dans toutes les provinces de France, un enthousiasme indescriptible accueillit l'appel du Souverain Pontife et de toutes parts retentit le cri de "Dieu le veut ! Dieu le veut !". Pierre l'Ermite se consacra prcher la croisade et entrana les masses populaires. Hommes, femmes, vieillards, enfants, tous voulurent partir. Vous jeunes gens, disaient les vieillards, vous combattrez par l'pe. Qu'il nous soit permis de conqurir le Christ par la souffrance ! Dans ses chroniques, Guibert de Nogent rapporte que, pour subvenir aux frais de la croisade, c'tait qui vendrait ses biens, sa maison, ses bijoux, etc... Et voici que, par un miracle qui parut divin, et devait encore exalter les enthousiasmes, laffreuse disette et aux flaux des annes passes succda brusquement une anne d'abondances et de bienfaits (1096) ; abondance en bl, en vin, en fruits de toutes sortes, comme si Dieu avait voulu directement favoriser l'uvre de ceux qui allaient combattre 1 pour Lui . La Croisade populaire, malgr les qualits exceptionnelles de Pierre l'Ermite, choua, faute d'organisation et de cadres militaires. La plupart moururent martyrs en Asie Mineure. Par contre, celle des Chevaliers russit. Un million d'hommes y prirent part. Philippe I , Roi de France, encouragea sa noblesse la croisade et envoya son frre, Hugues le Grand, Comte de Vermandois, qui reut le titre officiel de "PORTE-DRAPEAU DE L'EGLISE". Admar de Monteil, vque du Puy, dirigea la Croisade. Aprs avoir travers l'Europe et reu l'appui de l'Empereur de Constantinople, les Croiss prirent successivement Doryle et Antioche. Mais les Turcs, sous les ordres de l'Emir Kerboga, contre-attaqurent et, d'assigeants, les Franais devinrent assigs dans Antioche. Le miracle vint soutenir la foi des assigs et enflammer leur courage : Saint Andr serait apparu par trois fois Pierre Barthlemy pour lui faire connatre l'endroit o, sous l'autel de saint Pierre Antioche, la sainte lance qui avait Perc le sein du Christ crucifi serait retrouve... On excuta les fouilles 2 la place indique et la prcieuse relique apparut (14 juin 1098) . Allgresse et transports ! D'un cri unanime, il fut dcid de sortir aussitt de la ville et de marcher contre Kerboga... Avant d'en venir aux mains, le 27 juin 1098, Bohmond envoya cinq messagers l'Emir Kerboga pour lui enjoindre, de se retirer.
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Kerboga rpondit que les Francs avaient le choix entre leur conversion au croissant, ou la mort. ...Pour se prparer au combat, trois jours durant, les chevaliers chrtiens jenrent, puis suivis de la foule des plerins, firent de pieuses processions d'une glise l'autre, se confessrent, communirent, distriburent des 3 aumnes et firent clbrer des messes . La Sainte Lance fut alors porte en tte des combattants. Au cours de la lutte, le secours du ciel se Manifesta : On vit descendre, des montagnes, des masses innombrables de guerriers monts sur des chevaux blancs, prcds de blancs tendards. Les ntres ne pouvaient comprendre quels taient ces guerriers, mais enfin, ils reconnurent que 4 c'tait une arme de secours envoye par le Christ et commande par saint Georges , saint Mercure et saint Demetrius. Ceci n'est pas un mensonge. Beaucoup l'ont vu !, crit l'auteur des Gestes. La victoire fut clatante et assura aux Croiss la possession de la Syrie tout entire. Le 8 juillet, les Croiss taient devant Jrusalem. Repousss d'abord une premire fois, ils firent, pieds nus, une grande procession autour des remparts de la Ville Sainte. On prcha sur la Montagne des Oliviers. Les Croiss s'embrassrent, se pardonnrent mutuellement leurs offenses, puis donnrent l'assaut. Aprs un jour et demi de lutte, la ville fut prise le 15 juillet. Tous allrent, alors, pieds nus et pleurant pour une trop grande joie, auprs du Saint-Spulcre. O temps, si longtemps attendus, crit Foucher de Chartres, temps mmorables entre tous ! Exploits qui surpassent tous les exploits du monde, car les fidles avaient de tout temps, du fond de leur cur, form le vu de voir les lieux (o Dieu fait homme avait apport le salut au genre humain par Sa naissance, Sa mort, Sa rsurrection) dlivrs de la domination paenne et, aprs avoir t si longtemps souills par la superstition, rendus leur dignit premire par la main des croyants.
Funck-Brentano : op. cit., p. 16. Les Chroniques Monastiques disent que c'est Robert II, Comte de Flandre, qu'apparut saint Andr. D'autres auteurs disent un prtre qui aurait confi la chose au Comte Robert. Ce dernier fit chercher la Lance qui fut trouve et, en reconnaissance, il fit vu de fonder le monastre qui n'est autre que l'Abbaye Bndictine de Saint Andr prs Bruges. Le Comte de Flandre tait alors vassal du Roi de France. 3 Funck-Brentano : op. cit., p. 67 et 69. 4 Nous pensons que c'est saint Michel, le Chef de toutes les milices clestes, qui vint avec une lgion d'Anges sauver les Chrtiens et leur donner la victoire sur les infidles, ainsi quil le fera plus tard, au sige de P Tang, en Chine, pendant la guerre des Boxers.
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Les Lieux Saints taient dlivres, il fallait, ds lors, assurer la perptuit de cette uvre grandiose. Aussi, Admar de Monteil tant mort Antioche, les Chefs des Croiss dcidrent-ils de choisir parmi eux, un Roi. Ils prescrivirent des prires publiques afin que leur choix se portt sur le plus digne. L'lection eut lieu le 22 juillet ; Raymond de Toulouse lu, se rcusa : Je ne veux pas porter une couronne d'or, dit-il, l o le Roi des Rois a port une couronne d'pines ! Godefroy de Bouillon fut alors proclam Roi ; il prit l'humble titre d'AVOUE DU SAINT-SEPULCRE. Mais dj, les Turcs voulaient reprendre la lutte. Le 13 aot 1099, Godefroy remporta une victoire dcisive sur le Kalife Ascalon. La Palestine tait ds lors assure aux Francs. Cet Empire Franc, si brusquement install sur les confins de l'Asie Mineure se trouva d'ailleurs rapidement organis. L'arme des Chevaliers, n'avait cess d'tre ordonne fodalement, avec les cadres et la hirarchie tablie en France. Cette mme organisation fut porte en bloc sur les versants du Liban. Les villes du littoral acquirent une vie prospre par suite des relations qui se nourent avec l'Occident ; les plerins aux Lieux Saints devinrent de plus en plus nombreux ; enfin, des ordres mi-partis religieux et militaires, les Templiers et les Hospitaliers furent fonds pour 1 dfendre la conqute . L'Empire Franc de Jrusalem ne dura gure qu'un sicle. En 1144, Edesse tomba au pouvoir des Musulmans. Alors, le Pape Eugne IV et le Roi de France Louis VII demandrent saint Bernard, Abb de Clairvaux, de prcher la seconde Croisade. Il le fit Vzelay, Pques 1146, en prsence du Roi et de la Reine, et souleva l'enthousiasme comme au temps de la Premire Croisade. L'Empereur d'Allemagne, lui-mme, voulut se joindre au Roi de France et leva une arme. Les deux Princes, aprs deux ans de lutte (1147-1149) chourent devant Damas et durent rentrer en Europe. En 1188, les Chrtiens ayant t vaincus Tibriade, l'Empire Franc de Jrusalem s'effondra et la Ville Sainte retomba aux mains des Musulmans. Le Roi de France, Philippe Auguste, l'Empereur Frdric Barberousse et le Roi d'Angleterre, Richard Cur de Lion, unirent leurs efforts pour tenter une troisime Croisade. Le seul rsultat fut la prise de Saint-Jean-d'Acre, le 13 juillet 1191, mais les Chrtiens obtinrent le libre accs permanent de la Ville Sainte. Quinze ans aprs, l'appel d'innocent III et de Foulques, cur de Neuilly, Baudoin de Flandre, Simon de Monfort et Thibaut III, Comte de Champagne organisrent la quatrime Croisade. Ils ne purent fonder que l'phmre Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 1261. Les cinquime et sixime Croisades n'eurent aucun rsultat. Les deux dernires Croisades furent organises par saint Louis. Ayant fait vu de prendre la Croix s'il chappait une grave maladie, le Roi, guri, s'embarqua Aigues-Mortes en 1248, et fit voile vers lgypte. Damiette fut emport d'assaut, mais les Croiss furent dfaits Mansourah et le Roi fait prisonnier. La grandeur d'me et la noblesse du saint Roi en imposrent plus aux Arabes que s'il avait t victorieux. Vraiment, Celui-ci est le plus fier Chrtien que nous ayons vu, disaient-ils, nous le gardons aux fers et il nous parle comme si nous tions ses captifs ! Une fois libr, saint Louis alla en Palestine (1250-1254) et obtint quelques avantages pour les chrtiens, puis il rentra en France. Seize ans plus tard, le dernier effort de son rgne sera pour rpondre l'appel angoiss des Papes qui supplient l'Europe, dchire par les guerres civiles, de s'unir contre l'Islam enivr de ses rcentes victoires. S'il le faut, Louis IX partira seul. Mais, merveilleux et saint combat ! Clment IV qui l'a souhaite cette croisade voit le Roi de France si affaibli par la maladie, il le sait si ncessaire au royaume et la chrtient que c'est lui maintenant qui le conjure de rester. J'irai, reprend Louis, et le Roi fait accepter du Pontife le sacrifice vers lequel il court. Il part. Il aborde Tunis. La mort, presque la mort du martyre, est la rcompense d'un tel hrosme chrtien. chec politique apparent, mais qui achve de consacrer le saint Roi aux yeux du peuple dont il fut le matre et le pre, crit S. E. le Cardinal 2 Baudrillart . Sans doute, le but immdiat des Croisades n'a pas t atteint, puisque le Tombeau du Christ est rest aux mains des Infidles ; mais les rsultats rels ont cependant t immenses : Et tout d'abord l'appel d'Urbain II, au dire d'un Chroniqueur, Foulques de Chartres, a renouvel la paix entre nations rivales, entre seigneuries hostiles ; la fodalit s'y est glorieusement affaiblie, si bien que l'affranchissement des communes a pu se produire sans heurt. Les Croisades ont donc permis au dire de M. Funck-Brentano le dveloppement et laffermissement du pouvoir royal en France, et dans l'Eglise Catholique, l'accroissement de l'autorit du Souverain Pontife. Le commerce avec l'Orient est devenu beaucoup plus actif. Enfin, les croisades arrtrent pour un temps les invasions musulmanes... et la France acquit, en Orient, une influence considrable au profit de tous les er Chrtiens qui sera consacre, sous le rgne de Franois I , par les "Capitulations". Ainsi, l'me franaise qui n'avait voulu travailler que pour Dieu fit du nom de Franais et du nom de Chrtien deux synonymes toujours vivants au cur 3 des Orientaux . Enfin, les Croisades exaltrent la foi des peuples et assurrent la palme du martyre des multitudes d'mes. L'un des contemporains, Guibert, abb de Nogent, racontant tant d'exploits donna comme titre sa chronique : "Gesta Dei per Francos". Il ne pouvait mieux dire. En entranant le monde chrtien la dlivrance des Lieux saints, la France et nos Rois avaient crit l'une des plus belles pages de notre histoire et, une fois de plus, accompli les Gestes de Dieu.
Funck-Brentano : op. cit., p. 91 et 92. S. E. le Cardinal Baudrillart : Vocation Catholique de la France, p. 26. 3 Id., p. 23.
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Ainsi, la grande ombre de Charlemagne surgit lorigine des Croisades ; saint Louis les illumine par son hrosme (en mme temps qu'il sacre toute sa Race de l'aurole de la saintet) et, demain, il sera donn au Grand Roi, annonc par tant de prophties, d'en assurer le triomphe par la dernire croisade qui dtruira tout jamais la secte de Mahomet et librera les Lieux Saints, o, aprs un rgne des plus glorieux, il ira Jrusalem, sur le Mont des Oliviers dposer sa Couronne et son Sceptre. L'INCARNATION VIVANTE DU ROI TRS CHRTIEN : SAINT-LOUIS Quels sicles que ceux du Moyen ge ! Sicles des Croisades et de la Chevalerie, de la ferveur et du dveloppement prodigieux des ordres religieux et de l'enseignement thologique (enseignement qui fut pouss un tel degr dans notre France) grce des matres comme saint Thomas d'Aquin et saint Bonaventure que Paris en devint le centre universel tel point que le Lgat Pontifical pourra dire que La Gaule est le four o se cuit le pain intellectuel du monde entier ; sicles o pour lever la gloire de Dieu et de Sa Divine Mre ces magnifiques cathdrales, l'me franaise, ptrie de foi et d'idal, crera un style qui sera le tmoin imprissable et l'image la plus parfaite de toutes ses nobles aspirations. Le style ogival qui est le style franais par excellence n'est-il pas en effet le symbole admirable de la foi et de la prire qui veulent s'lancer toujours plus haut vers le ciel ? La Providence ne devait-Elle pas, autant que ce langage est permis, une telle nation, une telle socit, un chef de tous points digne d'elles ? Un Roi de France s'est rencontr qui, prenant la lettre les promesses du baptme de Clovis et le sublime programme de Charlemagne, a ralis, dans sa plnitude, l'idal mme de la Monarchie chrtienne : j'ai nomm saint Louis. Est-ce parce qu'il entend remplir auprs de ses sujets et jusque dans le reste de la Chrtient le rle de Sergent de Dieu que saint Louis nous apparat comme par excellence, le roi trs chrtien ? Sans doute, mais ce ne serait point assez si plus que nul autre, il a mrit ce titre, c'est en raison de ses vertus chrtiennes, vertus prives ; c'est en vertu de sa politique chrtienne, vertus publiques. Chrtien, il l'est jusqu' la 1 moelle Fidle aux enseignements de sa mre et du cardinal romain de Saint-Ange, qui ont form son me, il dclare prfrer mourir plutt que commettre un seul pch mortel. La prire est le perptuel aliment de son me ; mme dans ses chevauches de guerre, il rcite les heures canoniales. Tout Roi et grand Roi qu'il puisse tre, il est agrg au tiers ordre du pauvre d'Assise. Il est humble, il est mortifi, misricordieux, charitable. Mais surtout, il est juste et la justice est une vertu royale, vertu publique autant que prive. C'est sur le solide terrain de la justice que se rencontrent en lui le Roi et l'homme. Cherchez premirement le royaume de Dieu et Sa justice et le reste vous sera donn par surcrot. Voil l'unique rgle de sa conduite et cela tous risques. ... Qu'il s'agisse de ses rapports avec ses sujets, ecclsiastiques, seigneurs, bourgeois, gens du menu peuple, la loi 2 de justice impose tous . Cette justice, il la veut non seulement dans le Royaume, mais aussi dans ses rapports avec ses ennemis. O prodige ! Tous ses actes de justice lui tournent bien. Les barons, convaincus que Dieu est avec lui, cessent de le combattre ; ses frres acquirent de nouveaux domaines qui reviendront au royaume ; le roi d'Angleterre se reconnat son vassal pour tout ce qu'il possde encore sur le sol franais et, de longtemps, il ne renouvellera plus ses incursions. Le Pape et l'Empereur le traitent en arbitre et c'est lui, le Roi captien, qui fait figure d'empereur... C'est lui qui prend en mains les intrts de la chrtient ; c'est lui qui rveille, parmi les princes et les peuples, l'ide 3 de la croisade . Aprs la Croisade, rentr dans le royaume, il y fait rgner la loi de Dieu ; ses enquteurs royaux, la plupart hommes d'Eglise, dominicains ou franciscains, recherchent et rpriment autant qu'ils le peuvent tous les abus. Pas plus que Philippe Auguste, pas mme l'gard de l'glise qu'il aime tant, il ne flchira sur ses droits, quand il est sr que ce sont 2 des droits. Nulle usurpation n'est tolre . Il organise les corporations et sanctionne leurs us et coutumes recueillies sur son ordre par Etienne Boileau dans le Livre des Mtiers. Il assure ainsi au pays une prosprit inconnue jusqu'alors. Il construit l'Hpital des Quinze-Vingt pour les aveugles pauvres, etc.. La Monarchie que Philippe Auguste avait faite puissante et redoute, saint Louis la rend jamais respectable et, de ce prestige moral, il la couvrira jusqu' la fin : Fils de saint Louis, montez au ciel ! Grandeur morale mais aussi puissance relle, car jamais la France ne connut, de l'Occident l'Orient, une 2 prminence gale celle que lui avait assure le plus juste et le plus vertueux de ses rois . C'est le portrait mme du Roi, dont il tait l'ami et le familier, que trace saint Thomas d'Aquin dans son De regimine principum ainsi rsum :
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UN
MODELER SON GOUVERNEMENT SUR LE GOUVERNEMENT DIVIN. IL DOIT CONSACRER TOUS SES SOINS A DIRIGER SES PEUPLES VERS LEUR FIN DERNIERE, EN LES APPLIQUANT AU BIEN ET A LA VERTU.
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ROI DOIT ETRE POUR SON ROYAUME CE QUE LAME EST POUR LE CORPS, CE QUE
DIEU
Aussi le Pape Grgoire IX, crit-il au Saint Roi : Dieu, auquel obissent les lgions clestes, ayant tabli ici-bas des Royaumes diffrents, suivant la diversit des langues et des climats, a confr un grand nombre de Gouvernements des missions spciales pour l'accomplissement de Ses desseins. Et comme autrefois Il prfra la tribu de Juda celles des autres fils de Jacob et comme Il la gratifia de bndictions spciales, AINSI IL CHOISIT LA FRANGE, DE PREFERENCE A TOUTES LES AUTRES NATIONS DE LA TERRE, POUR LA PROTECTION DE LA FOI CATHOLIQUE ET POUR LA DEFENSE DE LA LIBERTE RELIGIEUSE ; POUR CE MOTIF, LA FRANCE EST LE ROYAUME DE DIEU MEME, LES ENNEMIS DE LA FRANCE SONT LES ENNEMIS DU CHRIST. ... LA TRIBU DE JUDA ETAIT LA FIGURE ANTICIPEE DU ROYAUME DE FRANCE. LA FRANCE, POUR L'EXALTATION DE LA FOI CATHOLIQUE, AFFRONTE LES COMBATS DU SEIGNEUR EN ORIENT ET EN OCCIDENT. SOUS LA CONDUITE DE SES ILLUSTRES MONARQUES, ELLE ABAT LES ENNEMIS DE LA LIBERTE DE L'EGLISE. UN JOUR, PAR UNE DISPOSITION DIVINE, ELLE ARRACHE LA TERRE SAINTE AUX INFIDELES; UN AUTRE JOUR, ELLE RAMENE L'EMPIRE DE CONSTANTINOPLE A L'OBEISSANCE DU SIEGE ROMAIN. DE COMBIEN DE PERILS LE ZELE DE SES MONARQUES A DELIVRE L'EGLISE ! La perversit hrtique a-t-elle presque dtruit la foi dans l'Albigeois, la France ne cessera de la combattre, jusqu' ce qu'elle ait presque entirement extirp le mal et rendu la Foi son ancien empire. RIEN N'A PU LUI FAIRE PERDRE LE DEVOUEMENT A DIEU ET A L'EGLISE ; LA, L'EGLISE A TOUJOURS CONSERVE SA VIGUEUR ; BIEN PLUS, POUR LES DEFENDRE, ROIS ET PEUPLES DE FRANCE N'ONT PAS HESITE A REPANDRE LEUR SANG ET A SE JETER DANS DE NOMBREUX PERILS... NOS PREDECESSEURS, LES PONTIFES ROMAINS, CONSIDERANT LA SUITE NON INTERROMPUE DE SI LOUABLES SERVICES, ONT DANS LEURS BESOINS PRESSANTS RECOURU CONTINUELLEMENT A LA FRANCE ; ET LA FRANCE, PERSUADEE QU'IL S'AGISSAIT DE LA CAUSE, NON D'UN HOMME MAIS DE DIEU, N'A JAMAIS REFUSE LE SECOURS DEMANDE : BIEN PLUS, PREVENANT LA DEMANDE, ON L'A VUE VENIR D'ELLE-MEME PRETER LE SECOURS DE SA PUISSANCE A L'EGLISE EN DETRESSE. AUSSI NOUS EST-IL MANIFESTE QUE LE REDEMPTEUR A CHOISI LE BENI ROYAUME DE FRANCE, COMME LEXECUTEUR SPECIAL DE SES DIVINES VOLONTES ; IL LE PORTE SUSPENDU AUTOUR DE SES REINS, EN GUISE DE CARQUOIS ; IL EN TIRE ORDINAIREMENT SES FLECHES D'ELECTION QUAND AVEC L'ARC DE SON BRAS TOUT PUISSANT IL VEUT DEFENDRE LA LIBERTE DE L'EGLISE ET DE LA FOI, BROYER L'IMPIETE ET PROTEGER LA JUSTICE. LA PREMIRE INFIDLIT DE LA FRANCE ENTRANE SON PREMIER CHTIMENT Nous avons vu jusqu'alors les bndictions de Dieu tomber sur la France. Hlas ! Le propre petit-fils de saint Louis, Philippe le Bel, va rompre avec cette glorieuse tradition ; il entre en lutte avec le Pape au sujet des impts percevoir sur le Clerg et les monastres, refuse avec hauteur l'invitation que lui fait Boniface VIII de partir pour la croisade, puis fait arrter le Lgat et confisquer ses biens. Le Souverain Pontife envoie sa bulle Ausculta Fili... Le Roi la fait brler et rpond par une lettre injurieuse. Excommuni, il saisit les biens ecclsiastiques confisqus prcdemment et convoque les Etats-Gnraux qui ratifient sa conduite. Aprs l'attentat d'Anagni, il sera la cause indirecte du Grand Schisme d'Occident, en installant les Papes Avignon. Sans doute, les erreurs et l'ambition dmesure de Boniface VIII avaient pu impatienter lgitimement Philippe le Bel ; mais, le petit-fils de saint Louis, le Fils an de l'glise se devait lui-mme et devait ses Anctres et au monde chrtien de se dfendre par d'autres moyens. Le crime du Roi est patent ; c'est le premier depuis neuf cents ans. Il est national ; tous les corps de l'Etat l'ont approuv. Le chtiment va tre exemplaire ! Le Roi meurt jeune et accabl de remords ; ses trois Fils vont lui succder sur le trne sans laisser d'hritier. La couronne passe la branche des Valois, VOILA LE CHATIMENT ROYAL ! 2 QUE SES JOURS SOIENT ABREGES, ET QU'UN AUTRE REOIVE SA ROYAUTE . Pourtant Philippe le Bel a manifest publiquement son repentir. Les recommandations qu'il fit son fils, sur son lit de mort et qui constituent son Testament en sont la preuve. Cest un monument de sagesse et de foi chrtienne qui mrite d'tre cit : Mon Fils, je vous parle devant tous ceux qui vous aiment, et dont le devoir est de vous servir ; faites-vous chrir de tous ceux qui vous commandez ; sans cela vous auriez et la maldiction de Dieu et la mienne. Premirement, aimez Dieu, craignez-Le, respectez l'Eglise, soyez-en le protecteur, le dfenseur, soutenez votre foi ; soyez un champion invincible du ciel. Ne vous lassez pas de faire le bien. Ayez des murs sages et rgles. Ne vous montrez pas comme un fanfaron, un jongleur. Faites tant que, par vous et votre gouvernement, il apparaisse que vous tes fils de roi et Roi des Franais.
Labbe, op. cit, t. IX, p. 366 et 367, cit par saint Pie X la Batification de Jeanne d'Arc, 13 dcembre 1908. Documentation Catholique. Actes de Pie X, t. V, p. 204 et 205. 2 Testament de saint Remy.
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Pesez, oui, pesez ce que c'est qutre roi des Franais ; et, alors, montrez-vous tel, que Dieu soit glorifi en vous et vos sujets consols par la certitude d'avoir un bon Roi... Souvenez-vous que vous serez Roi de France, et honorez en vous-mme la dignit royale. La guerre de Cent Ans, VOILA LE CHATIMENT NATIONAL En 1346, Crcy, 30 000 Anglais battent 100 000 Franais. En 1356, les 8 000 Anglais du Prince Noir mettent en droute 50 000 Franais. O est le temps de Bouvines o 60 000 des ntres taillent en pices 200 000 ennemis... ? Charles V parat clore la srie de nos dsastres avec Duguesclin ; il n'en tait rien. Il fallait seulement que la France pt reprendre haleine pour ne pas tre crase dfinitivement par l'Angleterre. Aussi, l'expiation n'tant pas acheve, ce rgne rparateur succde le rgne interminable de Charles VI, qui devient fou ; la guerre civile s'ajoute la guerre trangre ; Isabeau de Bavire trahit la France et la livre l'Angleterre par le honteux trait de Troyes. La France n'est plus qu'un immense brigandage, une caverne de brigands nous dit un contemporain, Martin Berruyer, vque du 1 Mans , qui ajoute : On voyait se raliser tout entier cet oracle d'Ose : plus de vrit, plus de science de Dieu sur la terre, un dluge de maldictions, de fourberies, d'homicides, de vols et d'adultres ; le sang par ruisseaux, la terre dans le deuil ; et tous ses habitants languissants, abattus... L'Archevque de Reims, Juvnal des Ursins, raconte dans sa Chronique de Charles VI qu' un conseil de rgence o son pre assistait et o l'on recherchait les causes des malheurs de la France, l'un des membres du conseil dit : qu'il avait vu plusieurs histoires et que toutes les fois que les Papes et les Rois de France avaient t unis ensemble en bon amour, le Royaume de France avait t en bonne prosprit ; et il se doutait que les excommunications et maldictions que fit le Pape Boniface VIII sur Philippe le Bel jusqu' la cinquime gnration ne fussent cause des maux et calamits que l'on voyait. Laquelle chose fut fort pese et considre par ceux de l'assemble.
HUMAINEMENT, C'EN ETAIT FAIT DE LA FRANCE. MAIS DIEU VEILLAIT !
LA MISSION DE JEANNE D'ARC Le Peuple priait ; le Dauphin Charles, lui aussi, n'esprait plus qu'en Dieu Adonc Seigneur mon Dieu, est-ce que cause de la conduite de ma Mre, je ne serais pas, ainsi que je l'ai cru, l'hritier lgitime du trne et de la couronne de France ? S'il en est ainsi, inspirez-moi, Seigneur, auquel cas je suis dcid rendre le Royaume qui il appartient et quitter le pouvoir pour me retirer en royaume ami. Au contraire, si je suis vritablement Fils du Roi et lgitime hritier de la Couronne, je Vous prie et demande de combattre pour moi et m'aider recouvrer mon royaume. Si les malheurs de la France sont arrivs cause de mes pchs, qu'il Vous plaise, Seigneur, de me punir tout seul, tout en m'pargnant rude prison et male mort ; mais si ces malheurs sont la consquence des pchs du Peuple 2 veuillez bien apaiser Votre colre et pardonner ! JEANNE D'ARC ! TELLE FUT LA REPONSE DIVINE. Le 6 janvier 1412, crit Mgr Debout, les habitants de Domremy sont rentrs chez eux aprs avoir assist aux offices de la belle fte de lpiphanie. Soudain, chaque foyer, sans qu'aucun motif extrieur ait pu y donner lieu, un souffle d'allgresse pntre dans les curs ; tonns, les bons villageois s'interrogent, ouvrent les portes, se mettent sur le seuil de leurs chaumires, examinent le firmament. C'est en vain : rien ne leur rvle la cause du sentiment de bonheur quils prouvent. Et voici que des tres sans raison, eux-mmes, partagent cette exubrance, les coqs battent des ailes et pendant deux heures font entendre leurs chants sonores et prolongs... Que se passe-t-il donc ? Pourtant tous ont l'me endeuille ; le lendemain s'annonce encore plus sombre que la veille; pourquoi cette joie dlirante, subite, inexplicable et gnrale ? Pourquoi ? parce quelle est ne notre Jeanne d'Arc : c'est la rponse de Dieu. Le Seigneur a voulu qu' la naissance de notre Pucelle tout comme celle de Son Divin Fils la terre tressaillit d'allgresse la venue de sa libratrice ; Il a voulu aussi comme pour bien marquer le sens monarchique de la mission de Jeanne quElle naqut en ce jour de lpiphanie, fte des Rois. Saint Michel, le Chef des milices clestes, l'archange gardien de notre France et de nos Rois, le grand vainqueur de Satan, apparat l'humble bergre et pendant plusieurs annes l'inspire, la guide, demeure jusqu' la fin le chef de son cleste conseil et lui affirme sa mission et ses droits sur notre Pays par ces paroles dfinitives : 3 Je suis Michel, le protecteur de la France . A dix-sept ans, la petite bergre quitte son Pre, sa Mre, sa Famille, et son village et ses moutons ; elle s'en va, elle, l'humble fille (mais la Fille au grand cur) rendre son Roi la France et bouter l'Anglais. Elle surmonte tous les obstacles, traverse le pays, chappe miraculeusement aux brigands, aux Bourguignons, aux Anglais ; arrive Chinon,
Lettre de lvque du Mans, le 27 avril 1456 pour le procs de Rhabilitation. (Traduction du P. Ayroles : La Vraie Jeanne d'Arc, t. I, p. 46.) 2 Prire faite secrtement une nuit par Charles VII ; c'est cette prire que, par une inspiration cleste, Jeanne d'Arc va rvler au Roi, comme preuve de sa mission divine. 3 Voir notre tude : Mmoire pour servir une nouvelle conscration de la France Saint Michel.
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sans avoir jamais vu le Roi, qui s'est dguis en simple chevalier et qui a fait revtir l'un de ses seigneurs les insignes royaux, elle le reconnat et se jette ses pieds : En nom Dieu, je sais bien que cest vous et non un autre qui tes le Roi, Gentil Dauphin... Tant qu'Il ne sera pas sacr et couronn, elle appellera toujours Charles Gentil Dauphin pour bien montrer que le pouvoir n'est lgitime qu'autant qu'il est de Dieu : omnis potestas nisi a Deo. Or ce pouvoir est confr au Roi par lonction sainte du Sacre. ...J'ai nom Jehanne la Pucelle ET VOUS MANDE PAR MOI LE ROI DES CIEUX QUE VOUS SEREZ SACRE ET COURONNE A REIMS ET QUE VOUS SEREZ LIEUTENANT DU ROI DES CIEUX QUI EST ROI DE FRANCE ! Elle affirme ainsi ds sa premire rencontre avec le Roi en prsence de toute la Cour le caractre divin de sa mission et la mission divine de la Monarchie Franaise. Afin de prouver au Roi sa mission, elle l'entrane au fond de la salle et lui rvle lui seul qui doute de sa lgitimit la prire qu'il a faite Dieu au cours d'une nuit de dtresse et lui apporte la rponse divine ; pour bien marquer au Roi que c'est Dieu qui parle par sa bouche, elle le tutoie : Eh bien, je te dis, de la part de Messire, TU ES LE VRAI HERITIER DE FRANCE ET FILS DU ROI, et Il m'envoie pour te conduire Reims y recevoir ton Sacre et la couronne, si tu le veux ! Par cette affirmation fulgurante et qui ne peut tre que divine, Jehanne arrache au Roi tous ses doutes. Ds lors Charles VII ne doute plus de la mission de la Pucelle non plus que de lui-mme et de son droit. Elle lui a rendu la foi. Il accepte d'accomplir la volont divine, elle entreprend alors sa mission libratrice. Elle sait que la guerre est l'ultima ratio d'un peuple en tat de lgitime dfense, que ce flau n'est justifi qu'autant que le droit est viol, que, dans ce cas seulement, la guerre devient non seulement lgitime, mais sainte et bnie de Dieu, aussi, avant de faire couler le sang, elle somme, au nom de Dieu, les Anglais de quitter le Royaume qu'ils ont injustement envahi : Jhsus ! Maria ! Roi d'Angleterre et vous, duc de Bedford qui vous dites rgent du Royaume de France... FAITES RAISON AU ROI DU CIEL DE SON SANG ROYAL. Rendez au Roi, par la Pucelle, qui est envoye par Dieu le Roi du Ciel, les clefs de toutes les bonnes villes que vous avez prises et violes en France. ELLE EST VENUE DE PAR DIEU RECLAMER LE SANG ROYAL. Elle proclame hautement la face du monde que, seule la Race Royale des Francs, la Maison de France doit rgner sur notre Pays, et cela, de par la VOLONTE DIVINE. Elle ajoute : Elle est toute prte de faire la paix si vous lui voulez faire raison en quittant la France et payant le dommage que vous lui avez fait. Quelle leon de haute et chrtienne sagesse elle donne au monde. Elle sait en effet que le pardon et la charit ne doivent intervenir dans les relations internationales aussi bien qu'entre particuliers qu'une fois la justice pleinement satisfaite et le dommage intgralement rpar. Il et t bien utile, aprs les deux dernires conflagrations mondiales, de s'inspirer de cet enseignement. Enfin, elle achve sa lettre par cette magnifique dclaration : VOUS NE TIENDREZ POINT LE ROYAUME DE FRANCE, DE DIEU LE ROI DU CIEL... MAIS LE TIENDRA LE ROI CHARLES, VRAI 1 HERITIER, CAR DIEU LE ROI DU CIEL LE VEUT Affirmant ainsi que si le Christ est Roi de l'univers, Il est plus spcialement le Roi de France, et proclamant, au nom de Dieu, que la Loi Salique, cette loi de succession au trne qui a assur la grandeur et l'unit de la France doit toujours tre respecte. Et comme les Anglais ne rpondent pas, elle marche sur Orlans. Avant la bataille elle entend la Messe et communie, et son cuyer, Simon Beaucroix, dclare au Procs de rhabilitation : Je me rappelle fort bien que Jeanne recommanda tous les hommes de l'arme de se confesser, de mettre leur conscience en ordre ; que Dieu alors leur viendrait en aide et qu'avec Son aide ils obtiendraient la victoire. EN LA FETE DE SAINT MICHEL, PATRON DE LA FRANCE, ELLE DELIVRE MIRACULEUSEMENT ORLEANS. Les jours suivants, elle met en droute, les armes de secours anglaises : c'est la miraculeuse campagne de la Loire. Ds lors, elle a suffisamment prouv la ralit de sa mission ; elle va sur l'ordre exprs de Dieu par un acte officiel, solennel, public, authentique et ainsi revtu de toutes les formes lgales d'un contrat, pour lui donner toute sa signification et sa porte aux yeux du peuple, renouveler le pacte conclu Tolbiac et aux fonts baptismaux de Reims, l'alliance du Christ et de la France : Gentil Roi, il me plairait avant de descendre dans le cercueil, d'avoir votre palais et votre Royaume. - Oh ! Jeanne, rpond Charles VII, mon palais et mon Royaume sont toi. Notaire, crivez, dit la Pucelle inspire : Le 21 juin 4 heures du soir, l'an de Jsus-Christ 1429, le roi Charles VII donne son royaume Jeanne. crivez encore : Jeanne donne son tour la France Jsus-Christ. Nos Seigneurs, dit-elle d'une voix forte, prsent c'est Jsus-Christ qui parle : 2 MOI, SEIGNEUR TERNEL JE LA DONNE AU ROI CHARLES .
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Ayroles : La vraie Jeanne dArc, IV, p. 44 et III, p. 74. Delassus : Mission Posthume de Sainte Jeanne d'Arc, p. 447. P. Thotime de Saint-Just : La Royaut Sociale de N. S. J.-C., d'aprs le Cardinal Pie, p. 17.
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Jeanne interpelle les Seigneurs, la Cour, pour les prendre tmoin que c'est Jsus-Christ qui parle par sa bouche, et pour consacrer, par leur tmoignage et leur adhsion, ce pacte qui lie non seulement le Christ au Roi et le Roi au Christ, mais le peuple de France tout entier dans la personne de son Roi. Qu'elle est donc mouvante cette triple donation passe en bonne et due forme par devant notaires ! Elle est l'clair fulgurant qui explique, claire, illumine, irradie toute notre Histoire. ELLE EST L'ACTE CAPITAL QUI CONSACRE LA RAISON DETRE DE NOTRE PAYS. A la face de l'univers, elle proclame non seulement la royaut universelle du Christ sur le monde et plus particulirement sur notre Patrie, mais aussi la mission divine de la France et de la Maison de France. Car cet acte a une porte gnrale; ce n'est pas seulement Charles VII que Dieu confie le Royaume ; en sa personne, c'est toute la race royale pour bien montrer que la Race Royale est aussi insparable de la France que la France est insparable de l'glise et du Christ. Le Pre Ayrolles crit de ce vritable contrat qui fait du Roi de France le Lieutenant du Christ : Si Charles VII et ses successeurs avaient compris, ils auraient fait enchsser le merveilleux parchemin dans l'or et la soie ; ils l'auraient entour de pierres prcieuses, car ils n'avaient pas dans leur trsor de diamant comparable. Ils l'auraient relu et mdit tous les jours. Non seulement ils seraient aujourd'hui sur le trne, mais l'univers serait dans les bras de Jsus-Christ et ce serait la France qui l'y aurait plac. L'Alliance tant renouvele entre le Christ et la Monarchie, Jeanne d'Arc peut conduire le Dauphin Reims. C'est Reims maintenant qu'il me faut vous conduire... Venez donc au plus vite prendre la Couronne laquelle vous avez droit. Mon Conseil me tourmente on ne peut plus l-dessus ! Nous n'insisterons pas sur l'importance de ce fait, le lecteur connaissant dj toute la signification du Sacre par l'un des chapitres prcdents. Le 17 juillet 1429 quand le Prlat conscrateur eut prononc la formule : JE TE SACRE ROI DE FRANCE AU NOM DU PERE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT aux cris enthousiastes de tous les assistants : Nol ! Nol ! Vive le Roi ; NOL ! NOL ! , Jeanne en larmes (larmes de joie) se jette aux pieds du Roi : GENTIL PRINCE, MAINTENANT EST EXECUTE LE PLAISIR DE DIEU, QUI VOULAIT QUE VOUS VINSSIEZ A REIMS POUR Y RECEVOIR VOTRE DIGNE SACRE, MONTRANT QUE VOUS ETES LE VRAI ROI ET CELUI AUQUEL LE ROYAUME DOIT APPARTENIR ! Trs justement, Monseigneur Delassus crit : 1 EN DEHORS DE LA RACE DE DAVID, JAMAIS DYNASTIE N'A REU UNE PAREILLE CONSECRATION . Le jour mme elle crit au Duc de Bourgogne pour lui demander de faire la paix car : Vous fais assavoir, de par le Roy du Ciel, mon droicturier et souverain Seigneur, pour votre bien et pour votre honneur et sur votre vie, que vous ne gagnerez point de bataille l'encontre des loyaux Franais et que TOUS CEUX QUI GUERROIENT AU DIT SAINT ROYAUME DE FRANCE GUERROIENT CONTRE LE ROI JESUS, ROY DU CIEL ET DE TOUT LE MONDE... Sa mission est termine, elle a sauv la France en lui rendant son Roi, elle a consacr la mission divine de notre Pays et de notre Monarchie ; elle a sauv la chrtient, car en boutant l'Anglais hors de France, elle a empch le Protestantisme, qui devait svir en Angleterre au sicle suivant, de triompher de l'Eglise ; elle a proclam la Royaut Universelle du Christ. Et les portes de l'enfer ne prvaudront pas contre elle Une fois de plus : Gesta Dei per Francos. A la mission de Jeanne, il manquait encore une chose : l'aurole du sacrifice et du martyre, la prison, le procs et le bcher de Rouen. Comme le Christ, elle est trahie, livre ses ennemis, insulte, trane devant un tribunal ecclsiastique. Pour tous deux, pas d'avocats, pas de dbats contradictoires ; leurs juges sont leurs pires ennemis. Jeanne en appelle au Pape, il ne l'entend pas ; lpiscopat l'abandonne ou la trahit. Elle qui a sauv l'Eglise et la France, elle est condamne comme hrtique et schismatique ! Quelle douleur ne dut pas tre la sienne de se voir si injustement perscute, si odieusement condamne ! C'est seulement aprs qu'elle eut consomm son sacrifice jusqu'au martyre que la France fut compltement sauve, comme le monde le fut par la mort du Christ. Mais pourquoi tant de haine, tant d'acharnement contre Jeanne ? Parce que tous les ennemis de la France et de nos Rois voulurent atteindre en elle le principe divin de la Monarchie Franaise. Or, pensrent-ils, quoi de plus efficace pour discrditer ce principe que de faire condamner comme hrtique et sorcire celle qui tait venue le sauver et le confirmer au nom de Dieu. Oui, vraiment notre Jeanne est la martyre par excellence du principe divin de la Monarchie Franaise. Un dernier mot encore sur Jeanne d'Arc. Toutes ses prdictions se sont ralises jusqu' ce jour. Or, le samedi 10 mars, lors de son procs, au cours de l'interrogatoire de Cauchon, elle a dit que la Couronne de France durera mille ans et plus. Jeanne a prdit que la France accomplirait un jour pour le salut de la Chrtient, un exploit grandiose qui dpasserait tout ce que l'univers a vu jusqu'ici. Le Monde sera donc un jour le tmoin de cette entreprise merveilleuse qui
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C'EST DONC BIEN LA VOLONTE DE DIEU QUE LE ROI SOIT SACRE, ET SACRE A REIMS.
Mgr Delassus, op. cit., p. 47. Voir p. de la prsente tude l'explication de cette conscration par Dieu de notre Race Royale.
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surpassera les Croisades et Lpante. Et, pour l'accomplir, il faut bien que la France se relve et reprenne sa noble 1 pe de Dieu !. Lors de la mort de la Pucelle, au milieu des flammes du bcher, le Saint-Esprit s'envola, sous la forme d'une colombe, pour bien marquer qu'Il inspirait et habitait l'me de la Vierge Martyre. Malgr l'acharnement des bourreaux et les ordres des Anglais, JAMAIS LE CUR ET LES VISCERES DE JEANNE NE PURENT ETRE CONSUMEES ET CE CUR, QUI INCARNA SI INTENSEMENT CELUI DE LA FRANCE, CONTINUA A BATTRE AU MILIEU DES CENDRES... N'a-t-elle pas assur qu'elle reviendrait pour accomplir le plus beau fait qui jamais aura t fait pour la Chrtient ? Ses restes sacrs furent mis dans un sac et jets la Seine... Jeanne d'Arc est unique dans l'Histoire Universelle. Sa formation fut toute cleste. Nulle hrone ne peut lui tre compare, elle les dpasse toutes. Sa mission surpasse toutes les autres. Aprs la Vierge, Mre de Dieu, et co-Rdemptrice du Genre Humain, la Pucelle est la crature la plus 2 merveilleuse qui ait jamais paru ici-bas . LES FAUTES DES DERNIERS VALOIS ENTRANENT LEUR CHTIMENT Au sicle suivant, les derniers Valois abandonnent leur rle de Fils an de l'glise. Ils vont tre chtis dans leur descendance. er Franois 1 pactise trop avec la Renaissance ; les murs se relchent la Cour. Il tolre que sa sur favorise les Protestants et, lui, le Roi Trs Chrtien, il fait alliance avec les Infidles. L'unit morale de la France est rompue et peu peu le Pays s'achemine vers les guerres de Religion ; les rpercussions de cette brche faite dans l'me franaise n'ont jamais cess, depuis lors, de se faire sentir : voil pour l'intrieur. A l'extrieur, ce sont les dsastres de Pavie : Tout est perdu, fors l'honneur ! et cette ruineuse lutte de la Maison de France contre la Maison d'Autriche qui ne prendra fin que sous Louis XV. Quant au rgne d'Henri II, il est marqu par l'humiliant trait de Cateau-Cambrsis (juin 1559) par lequel le Roi, pour conserver Calais et les Trois vchs, devra abandonner 189 villes ou chteaux fortifis au del des Alpes ou dans 3 les Pays-Bas et tous ses droits en Italie . A la mort d'Henri II, c'est Catherine de Mdicis qui exerce le pouvoir en faveur des Protestants beaucoup plus que des Catholiques. Elle est, l'avance, le portrait frappant de nos Libraux, dont toute la conduite se rsume ainsi : mettre la vrit et l'erreur sur le mme pied ; c'est--dire favoriser l'erreur, qui n'a aucun droit, aux dpens de la vrit, qui les a tous. Catherine de Mdicis veut tenir la balance gale entre les Catholiques et les Protestants, entre l'Eglise de Dieu et ceux qui incarnent l'orgueil humain en rvolte contre Dieu. Rsultat : les guerres de Religion prcipitent la France dans un flot de sang. Comme toujours en pareil cas les ennemis de l'Etat, les Protestants, font alliance avec leurs coreligionnaires d'Angleterre et d'Allemagne : la guerre civile s'ajoute la guerre trangre. En 1589 s'teint la deuxime branche, celle des Valois ; de la mme manire que la premire. Trois frres se succdant galement, l'un l'autre, sur le trne disparaissent sans laisser d'hritier mle. Ce sont les fils d'Henri Il... Mais cette fois le chtiment s'aggrave. La coupe des abominations a encore plus dbord que la premire fois, il faut que l'expiation soit plus accentue ! Outre leurs scandales et leurs murs infmes, les derniers Valois ont amoncel les crimes : Charles IX meurt bourrel de remords des massacres de la Saint-Barthlemy qu'il a ordonns. Et Henri III, aprs les assassinats qu'il a lui-mme perptrs, au milieu d'orgies et de criminelles dbauches, meurt assassin, aprs que les dlgus de la Nation lui avaient retir son pouvoir royal ! 4 Deuxime avertissement la race royale Captienne ! . Cette fois, il n'y a de chtiment que pour la dynastie, car la Nation a fait son devoir. Si le Roi a oubli le sien, les Catholiques, moins veules que de nos jours, ont constitu la Ligue et dfendent les droits imprescriptibles du Roy du Ciel qui est Roy de France ! Voici leur magnifique, serment : chaque Ligueur s'engage : A MAINTENIR LA DOUBLE ET INSEPARABLE UNITE CATHOLIQUE ET MONARCHIQUE DU SAINT ROYAUME DE FRANCE, TELLE QU'ELLE FUT FONDEE MIRACULEUSEMENT AU BAPTISTERE DE REIMS, PAR SAINT REMY ; TELLE QU'ELLE Y FUT RESTAUREE MIRACULEUSEMENT, PAR JEANNE D'ARC ; TELLE QU'ELLE EST INSCRITE DANS LA LOI SALIQUE. A FAIRE DANS CE BUT LE SACRIFICE DE LEURS BIENS ET DE LEUR VIE ; A DEFENDRE JUSQUA LA MORT LES LIGUEURS ASSERMENTES, A POURSUIVRE JUSQUA LA MORT LEURS ENNEMIS.
Chanoine Coub, Revue O Salutaris, juillet 1903. Consulter pour ce chapitre : R. P. Ayroles : La vraie Jeanne d'Arc. - Jeanne d'Arc sur les autels et la rgnration de la France. Chan. Ph. Dunand : Histoire complte de Jeanne dArc. Ed. Richer : Histoire de la Pucelle d'Orlans. R. P. Clrissac : La mission de Sainte Jeanne d'Arc. Abb Vial : Jeanne d'Arc et la Monarchie. Colonel Billard : Jeanne d'Arc et ses juges. M.-L. Amiet : La condamnation de Jeanne d'Arc. G. Guilbert : La Mission divine et royale de Jeanne d'Arc. Dom Monnoyeur : Le Trait de Jean Gerson sur la Pucelle .- Sainte Jeanne d'Arc hraut de la Royaut du Christ. Mgr Delassus : La Mission posthume de sainte Jeanne d'Arc et la Royaut Sociale de Notre Seigneur Jsus-Christ. R. P. Pie de Langogne : Jeanne dArc devant la Congrgation des Rites. 3 Abb Vial, op. cit., p. 309. 4 G. Cherchay : Rponse aux objections concernant la brochure : Qui rgnera ?.
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La Ligue a sauv l'Eglise et la France de l'hgmonie protestante. Les sacrifices et l'hrosme de ses membres valent au Pays l'un de ses plus grands Rois : Henri IV, pour monter sur le trne, doit abjurer le Protestantisme et revenir la religion de ses Pres. Il accomplit ce grand acte l'Abbaye de Saint-Denis, en 1593 ; son sacre fait disparatre les dernires rsistances : vingt-trois jours aprs, il entre Paris aux acclamations d'un Peuple immense affam de voir un Roi. En 1595 il bat les Espagnols Fontaine-Franaise, puis en 1601 le Duc de Savoie refusant de restituer le Marquisat de Saluces, il annexe la Bresse, le Bugey et le Pays de Gex qui s'ajoutent au Barn et au Comt de Foix, dj runis au Royaume en 1589. Ayant trouv la France puise aprs les guerres de religion, le Roi, avec son ministre et ami Sully, restaure compltement le Royaume. Il relve l'industrie, notamment celle de la soie Lyon, cre des manufactures diverses, dveloppe le commerce, multiplie les routes et les ponts, creuse le canal de Briare et signe des traits de commerce avec les Puissances trangres. Il porte tous ses soins la restauration de l'agriculture par une sage politique de protection du paysan et de dgrvement d'impts et rend confiance nos campagnes qui se repeuplent et redeviennent fertiles. Il fait rendre gorge aux voleurs, et, par de prudentes conomies, parvient non seulement rembourser les emprunts et rduire les impts, mais encore constituer un trsor de quarante millions, ce qui reprsenterait peut-tre plusieurs milliards de nos jours. Il favorise les entreprises coloniales et grce son appui, Champlain peut fonder Qubec. Enfin, par la sagesse de ses choix dans la nomination des vques, il contribue puissamment la restauration religieuse du Royaume. A la mort du bon et grand Roi, la France est redevenue le Pays le plus riche, le plus prospre et le plus peupl. LE RGNE DE LOUIS XIII ET LA CONSCRATION DE LA FRANCE A LA VIERGE Le rgne de Louis XIII qui dbute par la reprise de la guerre religieuse et de la guerre trangre, n'est qu'une longue suite de triomphes et de prodiges accords par Dieu la France, dont le jeune Roi est profondment chrtien. Le Roy du Ciel envoie Son Lieutenant le plus grand ministre qu'ait eu un Souverain: le Cardinal de Richelieu. Apprenant la nomination de celui-ci au Conseil Royal, Sully s'crie : Le Roi a t comme inspir de Dieu en choisissant lvque de Luon pour ministre ! Le Grand Cardinal a lui-mme expos au Roi son programme, digne de celui de la Pucelle, laquelle il vouait une grande admiration, et dont il avait le portrait sur son bureau : Je promis Votre Majest d'employer toute mon industrie et toute l'autorit qu'Il lui plairait de me donner : miner le parti huguenot, rabaisser l'orgueil des Grands, rduire tous les sujets leur devoir, et relever Son Nom dans les Nations trangres au point o Il devait tre. Ce magnifique programme fut rigoureusement appliqu. FONDATION DE NOTRE-DAME-DES-VICTOIRES ET INSTITUTION DE LA PROCESSION DU 15 AOUT Les protestants avaient organis un vritable tat dans l'Etat, dont la capitale tait La Rochelle et avaient fait alliance avec l'Angleterre. Le sige fut entrepris, mais le Roi, sentant que la lutte serait chaude, voulut mettre son arme sous la protection divine et fit un double vu, si la victoire venait couronner ses armes : 1 de fonder une Eglise Notre-Dame-des-Victoires, si par sa faveur il tait victorieux de la place, mettant la couronne de France sous sa puissante protection. 2 que toutes les annes, par tout le Royaume, l'on ferait des processions, le jour de son entre dans les cieux, par son Assomption glorieuse. C'est ce vu que commmore le tableau de Carl Van Loo Notre-Dame-des-Victoires, au-dessus du matre-autel. La prire du Roi est exauce ; le Roi excute son vu. Le 9 dcembre 1629 a, lieu la pose de la premire pierre sur laquelle est grave en lettres d'or l'inscription latine : Louis XIII, par la grce de Dieu, Roi Trs Chrtien de France et de Navarre, vaincu nulle part, victorieux partout, au souvenir de tant de victoires qui lui sont venues du Ciel, spcialement de Celle qui a terrass l'hrsie, a rig ce temple aux Frres Augustins dchausss du Couvent de Paris, en monument insigne de sa pit, et l'a ddi la Vierge Marie, Mre de Dieu, sous le titre de Notre-Dame-des-Victoires, l'an du Seigneur 1629, le 9 du mois de dcembre, de son rgne le XX . L'Archevque de Paris relate la crmonie en un document officiel, crit en latin ; nous en donnons la traduction car il rsume la plus grande partie du rgne de Louis XIII. Louis XIII, Roi Trs Chrtien de France et de Navarre, invincible, victorieux, la terreur des ennemis, l'honneur des princes, l'exemple de la postrit : prince vraiment catholique, vraiment juste, et vraiment pieux envers la Bienheureuse Vierge Marie. Aprs avoir vaincu les Calvinistes, hrtiques et rebelles de son Royaume, auteurs de maux innombrables envers les Catholiques fidles par la ruine ou l'incendie de leurs glises ; la profanation des choses les plus saintes ; le massacre des prtres, des religieux et d'un trs grand nombre d'autres catholiques ; par cet acte de suprme impit qui consiste fouler aux pieds le Saint Sacrement de l'Eucharistie ; par la rupture et la souillure de la Croix et des 41
Images des Saints et l'incendie de leurs reliques ; par la perptration horrible d'autres cruauts et sacrilges vraiment inous. Aprs avoir soumis de gr ou de force, en deux ans, cent cinquante villes de ces mmes hrtiques et avoir partout rtabli le vrai culte du vrai Dieu et de la Vierge Marie. Aprs avoir vaincu La Rochelle, ville clbre dans le monde entier, en enchanant les flots de l'ocan, malgr les efforts des Rois et des princes conjurs ; La Rochelle, ville inexpugnable autant par l'obstination de ses habitants que par la protection de la nature, firement enserre dans sa triple ceinture de murailles, sans compter celle des flots gonfls de locan ; La Rochelle, qui, ayant autrefois sa puissance, avait secou le joug de tant de Rois ; La Rochelle, le plus solide boulevard de l'hrsie. Aprs avoir disloqu ses murailles jusque dans leurs fondements, combl ses fosss, dispers sur terre et sur mer les Anglais venus son secours ; Aprs avoir chass les Espagnols de la Valteline, pacifi la querelle des Gnois, avec le duc de Savoie, dfendu les droits du duc de Mantoue contre les Espagnols et les Savoyards, ses armes tant partout victorieuses, le Roi trs pieusement reconnaissant de tant et de si grandes grces et victoires reues de Dieu par la protection de la Vierge, Sa Mre, s'est dclar le fondateur royal de l'Eglise des Augustins Dchausss de Paris dont il a voulu, par une pit insigne, poser la premire pierre, de ses mains royales, et Dieu l'a ddie en l'honneur de Notre-Dame-desVictoires. Cette premire pierre ayant t bnite par l'illustrissime et rvrendissime Seigneur Jean Franois de Gondy, Archevque de Paris, en prsence du Prvt et des diles de la Ville, le 9 du mois de dcembre de l'an 1629. Voici maintenant quelques extraits des lettres patentes du Roi : LOUIS, PAR LA GRACE DE DIEU, ROY DE FRANCE ET DE NAVARRE, A TOUS PRESENTS ET A VENIR, SALUT. LES ROYS NOS PREDECESSEURS ONT TELLEMENT CHERY LA PIETE ET, AVEC DES SOINS PARTICULIERS, RECHERCHE L'AUGMENTATION DE LEGLISE CATHOLIQUE, APOSTOLIQUE ET ROMAINE, QUE LES FREQUENTS TEMOIGNAGES QU'ILS ONT RENDU DE LEUR INSIGNE DEVOTION LEUR ONT ACQUIS LE TITRE ET L'EMINENTE QUALITE DE FILS AINE D'ICELLE. QUALITE QUI NOUS EST EN TELLE RECOMMANDATION QUE NOUS NOUS PROPOSONS DE FAIRE TOUJOURS DES ACTIONS QUI EN SOIENT DIGNES, MOYENNANT LA GRACE ET ASSISTANCE DIVINES, QUE NOUS IMPLORONS ET IMPLORERONS TOUTE NOTRE VIE, POUR N'EN POINT FAIRE QUI SEMBLENT Y CONTRARIER... Pour marque jamais de la pit que Nous avons la glorieuse Vierge Marie, et pour tmoignage de la singulire affection que Nous portons au dit ordre des Religieux Augustins Dchausss, Nous avons voulu tre fondateur de leur Eglise, et couvent de Nostre bonne ville de Paris, LAQUELLE NOUS AVONS DEDIEE A NOSTRE-DAME-DES-VICTOIRES, EN ACTIONS DE GRACES DE TANT DE GLORIEUSES VICTOIRES QUE LE CIEL NOUS A FAVORABLEMENT DEPARTIES PAR L'ENTREMISE DE LA VIERGE, et assister en personne en l'action de la dite fondation et toutes les crmonies et solennits qui y ont t faites par Nostre aim et fal Conseiller en Nostre Conseil d'Etat le sieur Archevque de Paris, le 9 du prsent mois... NAISSANCE MIRACULEUSE DE LOUIS XIV Toute uvre de Dieu est longue et difficile. La naissance de celui qui sera le Roi Soleil en est la preuve et montre que la persvrance base sur la Foi est toujours exauce. Au milieu de tant de victoires, une douleur profonde attriste continuellement Louis XIII et Anne d'Autriche. Depuis vingt-deux ans qu'ils sont maris, le Roi et la Reine n'ont aucun hritier. Vainement, multiplient-ils les prires et les plerinages. Pourtant, jamais ils ne dsesprrent de la bont de Dieu. Aussi, leur confiance fut-elle rcompense par un miracle. C'est le tout petit nombre des Franais qui sait que la naissance de Louis XIV fut trs rellement miraculeuse, encore la plupart du temps n'a-t-il qu'une connaissance trs superficielle de la question. Mais ce qui est peu prs totalement ignor, ce sont les manifestations surnaturelles qui se rattachent cette naissance et prouvent quel point Notre Seigneur et Sa Divine Mre aiment la France et nos Rois. Ces manifestations ont t consignes par crit, sous la foi du serment, au fur et mesure qu'elles se produisaient. Elles offrent donc une garantie incontestable, d'autant plus que la plupart sont antrieures et de beaucoup cette naissance. Elles sont au nombre de quatre. La premire en date est celle dont fut l'objet la Rvrende Mre Jeanne de Matel qui reut le 3 octobre 1627 (onze ans avant la naissance) le message suivant de Notre Seigneur : Je magnifierai Ma misricorde sur votre Reine et la visiterai comme J'ai visit sainte lisabeth, la rendant mre. J'ai piti des humiliations de cette bonne Princesse. Dix ans aprs, en 1637, le Ciel lui annonce la nouvelle de la prochaine naissance d'un Dauphin ; enfin, dans la nuit du samedi au dimanche 5 septembre 1638 au moment mme de la naissance : Je vis cet enfant bni, crit la pieuse religieuse ; cette vue mit dans mon me tant de joie que nos surs s'aperurent d'une extraordinaire jubilation en moi, sans que je leur dise la cause, tel point que l'une d'elles appela 1 les autres surs et leur dit : Venez voir notre Mre dont la face est rayonnante . Sur Marguerite du Saint Sacrement, Carmlite de Beaune, qui depuis des annes suppliait le Ciel de donner un Dauphin la France, fut son tour l'objet des faveurs divines et le 2 fvrier 1632, au cours d'une extase, le Sacr-Cur lui dit:
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Puise, Mon pouse, ce que tu veux dans Mon Cur. Je t'accorde le Dauphin que tu demandes et tu ne mourras point sans avoir la joie et la consolation de voir Ma promesse accomplie. Le 15 dcembre 1637, quelques jours aprs la conception de l'Enfant, Notre Seigneur lui dit que la Reine tait enceinte ; enfin, le jour de la naissance, Il lui annona la bonne nouvelle. Une autre Religieuse, Sur Germaine, de Clermont, en 1637 envoye par Louis XIII et Anne d'Autriche en plerinage Notre Dame de Grce de Gignac, prs de Lodve, pour obtenir un hritier, affirma qu'tant en prires, elle reut de la Sainte Vierge l'assurance que bientt la France aurait un Dauphin. 1 Enfin, la Vierge, tenant un enfant, apparat un religieux Augustin de Notre-Dame-des-Victoires, le frre Fiacre . Elle est vtue d'une robe bleue seme d'toiles, les cheveux flottant sur les paules et porte trois couronnes sur la tte : MON ENFANT, LUI DIT-ELLE, N'AYEZ PAS PEUR, JE SUIS LA MERE DE DIEU ! CE N'EST PAS MON FILS, C'EST L'ENFANT QUE DIEU VEUT DONNER A LA FRANCE. Les apparitions se renouvelant, l'Autorit religieuse intervient et reconnat l'exactitude des faits. La Reine connat la merveilleuse nouvelle le 5 dcembre 1637 ; neuf mois aprs, jour pour jour, le 5 septembre 1638 nat LOUIS XIV qui reoit au Baptme le nom de Louis-Dieudonn, le Grand Roi qui donna son nom son sicle et porta son apoge la gloire de la France ! On conoit l'intervention divine dans un vnement aussi important pour le monde que la naissance de Louis XIV. Il est une leon qui se dgage de cette naissance miraculeuse : y a-t-il un argument plus catgorique et plus magnifique pour prouver que la Royaut est bien le rgime qui seul convient la France ? La Vierge aurait-Elle accord au Roi un hritier pour le Trne si la Monarchie n'tait pas de droit divin, de volont divine ? Surtout quand l'Histoire montre que la Reine du Ciel tint rpter tant de fois ce miracle : pour Philippe-Auguste, Louis VIII, saint Louis, Philippe le Hardi, Charles VIII, Louis XIV, le Grand Dauphin, le Duc de Bourgogne, le Dauphin fils de Louis XV, les enfants de 2 Louis XVI . CONSECRATION DE LA FRANCE A LA VIERGE Le Roi, en plein accord avec le Cardinal de Richelieu et le Pre Joseph du Tremblai, grce linfluence de l'anglique Louise de La Fayette, voulait tmoigner avec clat sa reconnaissance Marie pour ses victoires. Il attendait la premire occasion favorable. Aussi, ds qu'il eut la certitude de la grossesse de la Reine, et sans mme attendre la naissance pour savoir quel serait le sexe de l'enfant, mais pleinement confiant en Marie, il consacra la France et sa Couronne la Sainte Vierge. Le 10 fvrier 1638, alors que la Reine tait miraculeusement enceinte depuis deux mois, il publia l'Edit suivant : Louis, par la grce de Dieu roi de France et de Navarre, Dieu qui lve les rois au trne de leur grandeur, non content de nous avoir donn lesprit qu'Il dpart tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spcial et de notre personne et de notre tat, que nous ne pouvons considrer le bonheur du cours de notre rgne, sans y voir autant d'effets merveilleux de Sa bont, que d'accidents qui nous pouvaient perdre. Lorsque nous sommes entrs au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre ge donna sujet quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillit ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause, que l'on vit en mme temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du diable ayant suscit et foment des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que prjudiciables au repos de notre maison, il Lui a plu en dtourner le mal avec autant de douceur que de justice. La rbellion de l'hrsie ayant aussi form un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorit, Il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relev Ses saints autels en tous les lieux o la violence de cet injuste parti en avait t les marques. Si nous avons entrepris la protection de nos allis, Il a donn des succs si heureux nos armes, qu' la vue de toute l'Europe, contre l'esprance de tout le monde, nous les avons rtablis en la possession de leurs tats dont ils avaient t dpouills. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne se sont rallies pour conspirer sa ruine, Il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir toutes les nations que, COMME SA PROVIDENCE A FONDE CET ETAT, SA BONTE LE CONSERVE ET SA PUISSANCE LE DEFEND. Tant de grces si videntes font que, pour n'en diffrer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la mme main dont nous les avons reus, et que nous dsirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru tre obligs, nous prosternant aux pieds de Sa majest divine que nous adorons en trois personnes, ceux de la Sainte Vierge et de la sacre Croix, o nous vnrons l'accomplissement des mystres de notre Rdemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer la grandeur de Dieu par Son Fils rabaiss jusqu' nous et ce Fils par Sa Mre leve jusqu' Lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulirement notre personne, notre tat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinit, par son intercession et de toute la cour cleste par son autorit et exemple, nos mains n'tant pas assez pures pour prsenter nos offrandes la puret mme, nous croyons que celles qui ont t dignes de le porter, les rendront hosties agrables et c'est chose bien raisonnable qu'ayant t mdiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grces.
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Voir : Vie du Frre Fiacre, par le P. Gabriel de Sainte-Claire. Les vitraux de Notre-Dame-des-Victoires relatent le fait. Voir : la Franquerie : La Vierge Marie dans l'Histoire de France, Appendice IV, p. 315.
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A ces causes, nous avons dclar et dclarons que, prenant la trs sainte et trs glorieuse Vierge pour protectrice spciale de notre Royaume, nous lui consacrons particulirement notre personne, notre tat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et dfendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le flau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons Dieu de tout notre cur, il ne sorte point des voies de la grce qui conduisent celles de la gloire. Et afin que la postrit ne puisse manquer suivre nos volonts en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la conscration prsente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le Grand Autel de l'Eglise Cathdrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne en ses bras celle de son prcieux Fils descendu de la Croix et o nous serons reprsents aux pieds du Fils et de la Mre comme leur offrant notre couronne et notre sceptre. Nous admonestons le sieur Archevque de Paris et nanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fte de l'Assomption, il fasse faire commmoration de notre prsente dclaration la Grand'Messe qui se dira en son Eglise Cathdrale et qu'aprs les Vpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite Eglise laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille crmonie que celle qui s'observe aux processions gnrales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi tre fait en toutes les glises tant paroissiales que celles de Paris. Exhortons pareillement tous les Archevesques et Evesques de notre royaume et nanmoins leur enjoignons de faire clbrer la mme solennit en leurs glises Episcopales et autres glises de leur diocse: entendant qu' la dite crmonie les Cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les Principaux officiers de ville y soient prsents; et d'autant qu'il y a plusieurs piscopales qui ne sont pas ddies la Vierge, nous exhortons les dits Archevesques et Evesques en ce cas de lui ddier la principale chapelle des dites glises pour y tre faite la dite crmonie et d'y lever un autel avec un ornement convenable une action si clbre et d'admonester tous nos peuples d'avoir une dvotion particulire la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse largement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et rserv si saintement que nous et nos sujets puissions arriver heureusement la dernire fin pour laquelle nous avons t crs ; car tel est notre plaisir. Cet dit fut mis excution le 15 aot suivant. tant Abbeville, le Roi s'avana dvotement vers le prlat qui officiait au grand Autel ; puis, au moment de la Conscration, la main gauche sur le cur, la droite leve jusqu' la hauteur du Saint Sacrement, il voua son Royaume la Vierge, La suppliant de prendre ses tats et sa Personne sous Sa puissante protection... afin qu'au mme temps que la Vierge prit possession du Ciel, il La mette en possession de la France, qu'au mme jour que la Sainte Trinit Lui mit le diadme sur la tte, il dpose le sien Ses pieds, et qu'en mme jour Elle soit couronne la tte par la main de Dieu et aux pieds par la main d'un Monarque Franais... Et le Roi scella son vu d'une Communion fervente. Le 5 septembre suivant naissait celui qui devait tre le Roi Soleil. Par cet Acte magnifique et grandiose, Louis XIII donnait la Reine du Ciel un droit de proprit total et irrvocable, pour le prsent et pour l'avenir, sur la France et sur la Race Royale. Non seulement le Roi avait agi dans la plnitude de son pouvoir royal, mais tous les corps de lEtat en lenregistrant et le peuple en s'y associant avec une magnifique ardeur l'avaient consacr. C'est pourquoi, qu'on le veuille ou non, la France demeurera, jusqu' la fin des temps, le spcial Royaume de Marie et jouira, de ce fait, de toutes les grces et de tous les privilges qui dcoulent logiquement d'un tel droit d'absolue proprit de la Vierge sur "Son Royaume" et sur la Race Royale qui se sont ainsi totalement donns Elle. Ce droit Marial constitue, l'heure actuelle, la garantie formelle, absolue, que la France rentrera dans l'Ordre voulu par Dieu et ne sera pas rejete tout jamais; et que, le voulussent-ils, les ennemis de la France ne pourront jamais la dtruire, Marie ne peut pas (Elle n'en a pas le droit, allions-nous crire) abandonner dfinitivement au pouvoir de Satan ce qui Lui appartient spcialement, sans encourir du mme coup, une diminution dfinitive de Sa Toute Puissance, de Sa Souverainet, de Sa Royaut ; ce qui est une impossibilit. Le rgne de Louis XIII s'acheva dans la gloire. De plus, l'action surnaturelle de saint Franois de Sales, de sainte Jeanne de Chantal, de saint Vincent de Paul, de sainte Louise de Marillac, de saint Franois Rgis, de la Vnrable Marguerite de Veyny d'Arbouse, de Marie des Valles, de saint Jean Eudes, du Cardinal de Brulle, de Monsieur Olier, et de tant d'Ordres Religieux qui se rformrent, s'installrent ou se fondrent, fit clore ce magnifique renouveau chrtien du XVII sicle, qui, tout comme le Grand Sicle, lui-mme, est issu directement du rgne de Louis le Juste et de son Acte de Conscration de la France la Vierge. Louis XIII pouvait mourir, sa mission tait accomplie. Quelques annes aprs, sentant sa mort prochaine, le Roi 1 demanda saint Vincent de Paul pour l'assister. Vincent tait le prtre du Royaume auquel il avait le plus de confiance .
Mgr Debout : Saint Vincent de Paul, p. 119. Voir : R. P. Rousselet, S.J. : Le Lys sacr, 1631, p. 304 et 1304 1310. R.P. Girard : uvres du R. P. Dinet, Confesseur de Louis XIII, et l'ouvrage de A. Bazin. Pour tudier la grandeur et la saintet de Louis XIII, qui fut l'un de nos plus grands Rois, nous renvoyons le lecteur aux deux tudes suivantes : de la Franquerie : La Vierge Marie dans l'Histoire de France, prface du Cardinal Baudrillart.
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Aussi faudrait-il citer toute la page o M. Arthur Loth raconte les conversations difiantes du Souverain et du saint, ainsi que les derniers instants du Prince expirant entre les bras de Vincent de Paul, grande et douce agonie d'un pieux Roi, consomme au milieu des entretiens d'un saint. Depuis que je suis sur la terre, crivait Vincent, je n'ai vu mourir personne plus chrtiennement. Je suis ravi d'aller Dieu dit le Roi en rendant le dernier soupir. Louis XIII voulut toujours mettre sa vie en harmonie avec sa conscience. Sa saintet lui valut de faire des miracles : telle la gurison d'une jeune fille muette qui il rendit la parole Surgres, lors du sige de La Rochelle, gurison qui dtermina la conversion du duc de la Trmoille, calviniste. A deux reprises la rception du saint Viatique gurit instantanment le Roi. La veille de sa mort, celui-ci eut la vision prophtique de la bataille et de la victoire de Rocroi, remporte par ses troupes le 19 mai, cinq jours aprs sa mort (14 mai 1643). Un jour viendra peut-tre o l'glise, aprs avoir tudi la vie, les vertus et les miracles du pieux et grand roi, fera 1 monter Louis le Juste sur les autels . LOUIS XIV1 Il y a en Lui assez d'toffe pour faire quatre rois et un honnte homme. Mazarin La rponse de Marie la Conscration de la France ne se fait pas attendre : c'est le rgne prestigieux du Roi Soleil. Au point de vue politique, notre Pays atteint son apoge et y acquiert une gloire incomparable. La prosprit conomique est non moins remarquable et la production franaise est considre l'tranger comme la premire du monde grce son got, son lgance et sa perfection. Les Beaux-Arts, la Littrature, l'Histoire, la Philosophie, lloquence, les Sciences sacres et profanes grce une pliade d'hommes dont un seul et suffi immortaliser une poque connaissent le plus merveilleux panouissement, et l'esprit franais, l'esprit humain atteint alors un degr d'quilibre, de mesure, de pondration, d'ordre et de grandeur tel qu'il ne s'leva jamais plus haut. Au point de vue religieux, les sminaires se multiplient de toutes parts pour former le Clerg ; l'vanglisation des populations est poursuivie mthodiquement et avec un zle admirable par de nombreux Ordres ; l'effort dans le domaine de l'ducation et de l'instruction n'est pas moins efficace ; les uvres d'assistance et de charit se dveloppent un point insouponn ; 2 quant l'apostolat missionnaire, Monseigneur Prunel n'hsite pas dire que, l comme ailleurs, nous sommes encore aujourd'hui tributaires du XVII sicle qui nous a montr la voie suivre. A tous points de vue, le XVII sicle est un chefd'uvre. Il ne le fut que parce qu'un homme sut lui insuffler sa propre grandeur, et cet homme est prcisment celui que la Vierge avait donn la France. Alors qu'un Napolon lui-mme n'a pas laiss son nom son poque, le XVII sicle est "le sicle de Louis XIV" ; tel est l'arrt port par le Tribunal de l'Histoire. Le rgne du Grand Roi se divise en deux parties bien distinctes : les victoires clatantes jusque vers 1682, puis les revers. Le philosophe en cherche la cause et ne la trouve pas ; le catholique, se rappelant la vocation divine de la France, y voit le doigt de Dieu. Dans la premire partie de son rgne, et malgr le scandale de sa vie prive, le Roi reste Lieutenant du Roi du Ciel dans sa politique. Ne se montre-t-il pas le Dfenseur de la Chrtient en envoyant Coligny et six mille hommes l'Empereur contre les Turcs ; et le Duc de Beaufort bombarder les pirates Alger et Tunis et aider Venise dfendre Candie ? Aussi met-il lauriers sur lauriers, victoires sur victoire aux traits de Westphalie, charte de la politique trangre, il ajoute ceux des Pyrnes (1659), d'Aix-la-Chapelle (1668) et de Nimgue (1679). C'est ce dernier qui lui vaut le titre de "Grand". Malheureusement, son toile va plir. Il entre en opposition avec Rome au sujet de la Rgale, puis runit l'Assemble du Clerg de France qui rdige la fameuse Dclaration schismatique de 1682. Sans doute convient-il en toute justice de reconnatre avec Dom Besse que ces quatre articles de 1682 sont beaucoup plus la rsultante des Parlements que du Roi. Un auteur qui est gnralement svre l'gard de Louis XIV, M. Gurin, reconnat qu'il fut plus modr, plus loyal qu'aucun de ses Conseillers. Il alla trop loin dans la voie o ils le poussrent ; mais il eut la gloire de s'arrter de lui-mme et jamais il ne donna de preuve plus marque de sagesse que lorsqu'il congdia brusquement l'Assemble le 29 juin 1682... Le 14 septembre 1693, il rtractait ses erreurs par lettre autographe au Souverain Pontife : Je suis bien aise de faire savoir Votre Saintet que j'ai donn les ordres ncessaires pour que les choses contenues dans mon dit du 22 mars 1682 touchant la Dclaration faite par le Clerg de France, quoi les conjonctures passes m'avaient oblig, ne soient pas observes. Les vques qui s'taient compromis en 1682, crit Dom Besse, rparrent leur faute par un dsaveu. Il y eut de nouveau entre la Cour de Rome et celle de Versailles des relations empreintes d'une confiance mutuelle. >
Michel Christian : Notre Dame de France, prface de S. Ex. Monseigneur Harscout, vque de Chartres et Prsident des Congrs Marials Nationaux.
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Cette lecture doit tre complte par le livre de Dominique Godbout, L'orgueil et la dchance, de la vielle France et de la Nouvelle France, ditions saint-Rmi, dans lequel l'auteur, ami du Marquis de La Franquerie, rappellent les trahisons des derniers Bourbons qui ont mrit le chtment de la Rvolution Franaise.
Mgr Prunel ; La renaissance catholique en France au XVII sicle.
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Au plus vif de sa lutte contre le Saint Sige, le Sacr-Cur, le 17 juin 1689, apparat Marguerite-Marie et rappelle 1 ainsi, au Roi comme au Pape, la mission divine de la France et de sa Race Royale : FAIS SAVOIR AU FILS AINE DE MON SACRE-CUR QUE COMME SA NAISSANCE TEMPORELLE, A ETE OBTENUE PAR LA DEVOTION 2 AUX MERITES DE MA SAINTE ENFANCE , DE MEME IL OBTIENDRA SA NAISSANCE DE GRACE ET DE GLOIRE ETERNELLE PAR LA CONSECRATION QU'IL FERA DE LUI-MEME A MON CUR ADORABLE QUI VEUT TRIOMPHER DU SIEN ET PAR SON ENTREMISE DE CELUI DES GRANDS DE LA TERRE. IL VEUT REGNER DANS SON PALAIS ; ETRE PEINT DANS SES ETENDARDS ET GRAVE DANS SES ARMES, POUR LES RENDRE
TRIOMPHANT DE TOUS LES ENNEMIS DE LA SAINTE EGLISE. Dans sa troisime lettre date du mois daot, vrai trait d'alliance offensive et dfensive entre le Sacr-Cur et son fils an, dit l'abb Vial, Marguerite-Marie demande au nom de Dieu : DE FAIRE UN EDIFICE OU SERAIT LE TABLEAU DE CE DIVIN CUR POUR Y RECEVOIR LES HOMMAGES DU ROI ET DE LA COUR. DE PLUS CE DIVIN CUR VEUT SE RENDRE PROTECTEUR ET DEFENSEUR DE SA SACREE PERSONNE CONTRE TOUS SES ENNEMIS VISIBLES ET INVISIBLES DONT IL LA VEUT DEFENDRE ET METTRE SON SALUT EN ASSURANCE PAR CE MOYEN . CEST POURQUOI IL L'A CHOISI, COMME SON FIDELE AMI, POUR FAIRE AUTORISER LA MESSE EN SON HONNEUR PAR LE SAINTSIEGE APOSTOLIQUE ET EN OBTENIR TOUS LES AUTRES PRIVILEGES QUI DOIVENT ACCOMPAGNER LA DEVOTION DE CE DIVIN CUR, PAR LAQUELLE IL LUI VEUT DEPARTIR LES TRESORS DE SES GRACES DE SANCTIFICATION ET DE SALUT EN REPANDANT AVEC ABONDANCE SES BENEDICTIONS SUR TOUTES SES ENTREPRISES QU'IL FERA REUSSIR A SA GLOIRE, EN DONNANT UN HEUREUX SUCCES A SES ARMES POUR LE FAIRE TRIOMPHER DE LA MALICE DE SES ENNEMIS... MAIS COMME DIEU A CHOISI LE REVEREND PERE DE LA CHAISE POUR L'EXECUTION DE CE DESSEIN, PAR LE POUVOIR QU'IL LUI 3 A DONNE SUR LE CUR DE NOTRE GRAND ROI, CE SERA A LUI DE FAIRE REUSSIR LA CHOSE ... VICTORIEUSES DE TOUS SES ENNEMIS EN ABATTANT A SES PIEDS CES TETES ORGUEILLEUSES ET SUPERBES POUR LE RENDRE
Sous l'influence de ses conseillers religieux, le Roi ne rpondit pas l'appel divin et, depuis lors, il ne connut plus 4 gure que les revers ; et les malheurs les plus effroyables s'abattirent sur la famille Royale . C'tait le chtiment divin. Le Roi l'avait compris et, appelant Marly le Marchal de Villars pour lui remettre le commandement de sa dernire arme, suprme espoir de salut (70 000 hommes contre 120 000) il lui dit en pleurant : Vous voyez mon tat ; Dieu me punit, je l'ai bien mrit ! S'il vous arrive malheur, vous l'crirez moi seul. Je monterai cheval, je passerai par Paris, votre lettre la main. Je connais les Franais. Je vous amnerai deux cent mille hommes et nous mourrons ensemble, ou nous sauverons l'Etat ! Le Roi monta cheval, mais ce fut pour annoncer au peuple : Mes enfants, Victoire ! Victoire ! et le peuple de le suivre, ivre d'enthousiasme, Notre-Dame chanter le Te Deum. Les larmes (larmes si mouvantes) et le repentir du grand Roi avaient flchi la colre cleste. La Providence avait exauc le Roi, dont la vie prive depuis trente ans tait exemplaire et qui tait revenu la pratique intgrale de ses devoirs religieux : la paix fut faite ; mais une paix qui brisait le cur du Monarque : c'est Guillaume III et le principe protestant qui sortent vainqueurs de cette lutte : le prtendu droit des peuples contre l'autorit lgitime des souverains : le 5 duc d'Anjou, Philippe V, reste roi d'Espagne, MAIS RENONCE POUR LUI ET SES HERITIERS A LA COURONNE DE FRANCE . (Traits d'Utrecht 1713 et de Rastadt 1714). Ds lors le Protestantisme ne cessa de grandir et d'tendre ses bras de pieuvre sur tout le vieux monde, enserrant tous les jours davantage le Catholicisme. Les traits de 1919 ne seront que la conscration de l'hgmonie des 6 puissances protestantes et l'abaissement des puissances catholiques, prlude de la domination juive sur le monde . Mais
De 1684 1709, la Reine du Ciel apparat frquemment Benote Rencurel pour lui rvler les dangers que court le Roi et la faire prier afin de les carter. Elle dtourne ainsi du Roi et du Royaume les maux qui les menacent ou tout au moins empche les catastrophes irrparables. A plusieurs reprises, la Vierge Immacule insiste pour bien nous faire comprendre l'importance de la vie du Roi : Qu'il vive longtemps ! dit-elle ; Sil venait mourir, ce serait un malheur pour la France. S'il venait mourir, la France serait perdue ! Quelle leon Marie ne donne-t-Elle pas notre peuple de France en lui prouvant ainsi quel point la prosprit gnrale et la paix dpendent de la Vie du Roi. Le lecteur que cette question intressera voudra bien se reporter notre tude : La Vierge Marie dans l'Histoire de France, ch XV : Le sicle de Louis XIV, sicle de Marie, p. 169 et sv, ainsi qu' lhommage publi par les P. Missionnaires de N. D. du Laus : Notre Dame du Laus et la vnrable Sur Benote, d'aprs les manuscrits authentiques, qui contient tous les documents. Gap, 1895, 532 p. 2 Dvotion dont sur Marguerite du Carmel de Beaune fut la grande propagatrice. Voir : Abb Brmond : Histoire littraire du sentiment religieux en France. 3 Monseigneur Bougaud : Histoire de la Bienheureuse Marguerite-Marie. 4 de la Franquerie : La Conscration de la France et le drapeau du Sacr-Cur, seule esprance de salut. Nous reviendrons dans un prochain ouvrage sur les diverses responsabilits ; celle du Roi est trs attnue ; les influences religieuses qui s'exercrent sur Lui portent la responsabilit de l'inaction royale. 5 Cette clause est une violation formelle de la loi Salique, loi fondamentale du Royaume ; or, cette loi est voulue par Dieu, personne ne peut la violer impunment. La nullit de cette clause est donc absolue puisqu'elle est contraire la justice et n'a t impose que par la force, en violation des traditions vitales du royaume. Contre le droit divin, il n'y a pas de lois humaines qui vaillent. Au surplus la tradition royale voulait que si nos Rois taient contraints par la violence de cder un droit indiscutable et certain, la revendication en restt ouverte jusqu' ce que justice leur ft rendue (dt-elle le rester durant plusieurs sicles) ce droit tant considr comme imprescriptible. Voir ce sujet la thse de S. A. R. le Prince Sixte de Bourbon de Parme : Les Traits d'Utrecht et les lois fondamentales du Royaume, et notre plaquette : Le Droit Royal historique en France. 6 Voir notre prochaine tude : La politique occulte de la judo-maonnerie et de l'Angleterre contre la France du XVIII sicle nos jours.
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l'heure de Dieu est proche ; Il renversera, comme des chteaux de cartes, tous les projets et toutes les constructions de cette conjuration impie qui dure depuis deux sicles ; et ce, au moment prcis o Satan croira l'emporter dfinitivement. Quelles qu'aient t les consquences de ces traits, le Roi avait sauv l'honneur, il pouvait mourir. Cette mort fut celle d'un saint crit l'abb Vial. Jamais Roi n'avait port si haut l'clat de la majest royale, jamais prince ne sut allier plus de magnificence une plus grande simplicit ; jamais Souverain n'eut plus conscience de la grandeur et des devoirs de sa charge que Louis XIV ! LOUIS XV La premire partie du rgne de Louis XV est heureuse ; la paix dure plusieurs annes et permet au Royaume de relever ses ruines causes par les dernires guerres de Louis XIV. Le Roi pouse une pieuse princesse, Marie Leczinska, en 1725, et, comme en 1728, ils n'ont que deux filles et dsirent un hritier pour leur couronne le jour de l'immacule Conception, 8 dcembre 1728, dans une communion fervente laquelle le clerg et le peuple s'unirent, ils supplirent Dieu de donner un hritier au trne. Ils furent exaucs le 4 septembre 1729. Chose extraordinaire, que nous ne dirons jamais assez, crit l'abb Vial, des dix enfants de Louis XV, ce fut le seul hritier salique. Mme fait, rptons-le, pour Louis XIV, n lui-mme miraculeusement. Des six enfants qu'il eut de sa femme MarieThrse, un seul hritier salique survcut : le Grand Dauphin dont la naissance fut obtenue, comme la sienne, par les prires du Frre Fiacre. Comme si Dieu avait voulu marquer, l'vidence, que ces trois hritiers n'avaient t obtenus que parce qu'ils avaient t demands ! La Providence continue Ses bienfaits parce que la Famille Royale tout entire reste profondment chrtienne ; la seule guerre qui clate est rapidement mene et rapporte, la mort de Stanislas, la Lorraine et le comt de Bar la France. Mais hlas, bientt, non seulement le Roi se jette dans la dbauche, mais encore il laisse les philosophes empoisonner l'opinion publique. La faveur divine cesse. La guerre de Succession d'Autriche est une trs grosse erreur diplomatique et le trait dAix-la-Chapelle ne donne la France aucun avantage. On se bat pour le Roi de Prusse et le peuple crie : Bte comme la paix ! Un chef-d'uvre diplomatique, qui en temps normal et d sauver la France et mme viter au monde catholique les deux sicles de secousses qu'il vient de traverser, parce qu'il runissait, sur terre comme sur mer, les puissances catholiques contre les puissances protestantes le renversement des alliances, complt par le Pacte de Famille, aboutit deux rsultats dont les consquences seront trs graves : 1 La guerre de Sept Ans, qui se termine par un dsastre et la perte de nos colonies au trait de Paris ; 2 L'opinion publique simpliste, excite contre l'Autriche, par les philosophes vendus la Prusse et l'Angleterre, ne comprend pas la pense royale : un foss se creuse entre la Monarchie et le peuple, qui sera l'une des causes de la Rvolution, ainsi que l'explique remarquablement M. Jacques Bainville dans son Histoire de deux peuples. Malgr ses fautes, Dieu n'est pas inexorable pour Louis XV. Les prires de la Reine et du Dauphin avant leur mort, celles des princesses royales et surtout de Madame Louise, Carmlite, flchissent la colre divine. Le 4 mai 1774, le Roi chasse sa favorite : Je me dois Dieu et mon peuple; il faut que vous vous retiriez! Il se confesse, malgr son entourage de courtisans dbauchs, et le 8, comme on lui apporte le Saint Viatique, il se jette hors du lit, voulant tre genoux pour communier. Ds lors il est rconcili avec Dieu et meurt chrtiennement le 10 mai. LOUIS XVI, LE ROI MARTYR Les Historiens, en gnral, n'accordent au rgne de Louis XVI qu'une place tout fait injuste et laissent, systmatiquement, dans l'ombre les bienfaits et les gloires que le Royaume en a retirs. Aussi, la priode de 1774 1789 devient-elle incomprhensible, alors que ce rgne, s'il ne s'tait achev par la Rvolution, et t l'un des meilleurs et 1 des plus glorieux . Tous les tmoignages sont d'accord : jamais, auparavant, le commerce ne fut plus florissant, ni la bourgeoisie plus riche ; la prosprit tait gnrale. La rorganisation de l'Arme et la reconstitution de la Marine, poursuivies sous l'impulsion personnelle du Roi, avec une remarquable persvrance, permirent d'arracher l'Angleterre le sceptre des mers, de venger le Trait de Paris et d'assurer l'Indpendance Amricaine. Grce ces victoires, le Comte de Vergennes put reprendre la traditionnelle action pacificatrice de notre diplomatie admirable rsultat de la conduite la plus habile et la plus honnte. Jamais, peut-tre, la politique royale ne s'leva une conception plus sre et plus haute du rle que devait jouer la France dans le monde. De tels rsultats suffiraient assurer la gloire d'un rgne. Malheureusement, on ne veut voir que la situation financire du Royaume, assurment mauvaise, mais non catastrophique, sans chercher les raisons du dficit. En stricte justice, deux points sont examiner : 1 Les causes qui provoqurent la crise financire taient-elles normales et lgitimes ? 2 La crise tait-elle insoluble ?
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Bernard Fay : Louis XVI ou la fin d'un monde. Cet ouvrage est une magnifique rhabilitation du Roi Louis XVI. Mais nous ne pouvons admettre l'vident parti-pris de l'auteur contre la Reine Marie-Antoinette.
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Les causes sont au nombre de quatre. 1 La rorganisation de la marine, grce laquelle la France va pouvoir venger le trait de Paris. 2 La rorganisation de l'arme, qui a permis la Rvolution et l'Empire de tenir tte victorieusement pendant vingt ans l'Europe coalise. On oublie trop souvent, en effet, que Napolon ne se servit jamais que de l'artillerie et des fusils perfectionns sous Louis XVI. 3 La guerre de l'Indpendance Amricaine, qui cota fort cher l'poque, mais dont les avantages furent infiniment plus grands, puisqu'ils se firent sentir prs d'un sicle et demi aprs ; vritable capital amass pour l'avenir. En effet, par le Trait de Versailles, la France vengeait le Trait de Paris, elle arrachait l'Angleterre sa suprmatie maritime et, en proclamant l'Indpendance Amricaine, s'assurait pour l'avenir un appui rendu possible par la fraternit d'armes des deux peuples l'origine mme de la vie de l'un d'eux. Si les Amricains sont entrs en guerre, en 1917, aux cts des Allis, peut-tre le doit-on, en partie, au rgne de Louis XVI. 4 Les emprunts contracts par le gouvernement Amricain pour lui permettre de crer les organes qui constituent un 1 tat. Le Roi ne rclama jamais ni capital ni intrt , ce dont les Amricains paraissent de nos jours avoir compltement perdu le souvenir ! Ainsi donc, les dpenses qui provoqurent la crise financire sont trs lgitimes et ne sont pas comparer avec les avantages qu'elles ont permis de raliser. Enfin, il apparat trs nettement que la situation n'tait pas insurmontable. Nous laissons la parole l'minent historien qu'tait M. Jacques Bainville : Deux faits vont rpondre : le dficit, d'aprs le compte-rendu de Brienne tait de cent soixante millions sur une dpense d'un demi-milliard. La France comptait alors environ vingt-cinq millions d'habitants, c'tait une affaire de six sept francs par tte. D'autre part le service des emprunts absorbait la moiti des recettes. Une proportion semblable a sembl excessive et irrmdiable jusqu'au jour o nos budgets d'aprs-guerre ont montr une proportion encore plus forte. On ne peut donc pas dire que la situation ft 2 dsespre . La Rvolution n'avait pas de raison d'tre. Jamais Roi ne fut plus passionn pour le bonheur de son peuple que Louis XVI : Depuis deux heures, dit-il Malesherbes, je recherche en ma mmoire si durant le cours de mon rgne j'ai donn volontairement mes sujets quelque juste motif de plainte contre moi. Eh bien ! Je vous le jure comme un homme qui va paratre devant Dieu, j'ai constamment voulu le bonheur de mon peuple et je n'ai pas fait un seul vu qui lui ft contraire. Jamais peuple ne fut plus ingrat envers son Roi, exception faite du peuple Juif l'gard du Christ. Pourquoi la Rvolution a-t-elle eu lieu ? Comment a-t-elle pu tre prpare et par qui ? C'est ce que nous verrons dans 3 un prochain ouvrage . Ds maintenant, nous dirons que l'une des principales causes est le relvement maritime de la France. En effet en 1762 Lord Chatham s'crie : QUE LES MINISTRES DE SA MAJESTE N'OUBLIENT JAMAIS LE PRINCIPE DIRECTEUR DE TOUTE NOTRE POLITIQUE LA SEULE CHOSE QUE LANGLETERRE AIT A CRAINDRE ICI-BAS, C'EST DE VOIR LA FRANCE DEVENIR UNE PUISSANCE MARITIME, COMMERCIALE ET 4 COLONIALE ! Ce fut prcisment I'uvre de Louis XVI. Le Roi, en effet, arracha l'Angleterre le sceptre des mers et, grce son appui, les Insurgs d'Amrique purent secouer le joug anglais. En 1789, la France possde 71 Vaisseaux de ligne, 64 Frgates, 45 Corvettes, 35 Gabarres, soit 272 units navales munies des derniers perfectionnements; quatre-vingt mille Officiers et Marins. Le Grand Corps fond par Suffren compte les plus beaux noms. Les Arsenaux travaillent jour et nuit. Nous avons trois grands Ports militaires et six petits. Louis XVI veut crer un port formidable en face de Portsmouth : Cherbourg. Les cartes marines sont refaites d'aprs les expditions envoyes cet effet dans les diverses parties du Monde, etc... Notre Etat-Major a un tel renom que Catherine II, les Rois de Naples, de Sude, de Danemark, sollicitent et obtiennent de Louis XVI que nos officiers aillent instruire leurs quipages. On comprend ce cri d'angoisse et de haine de Lord Chatham aux Communes : LA GLOIRE DE LANGLETERRE EST PASSEE ; ELLE FAISAIT, HIER, LA LOI AUX AUTRES ; AUJOURD'HUI, ELLE DOIT LA SUBIR. 5 LANGLETERRE NE PARVIENDRA JAMAIS A LA SUPREMATIE DES MERS TANT QUE LA DYNASTIE DES BOURBONS EXISTERA ! L'Angleterre va se venger : huit ans aprs nos victoires, la Rvolution commence ; elle ouvre l're de la dbcle ; neuf ans aprs la prise de la Bastille, il ne reste plus rien de notre marine : Aboukir, Trafalgar. Depuis lors nous n'avons jamais pu nous relever. L'Angleterre avait bien vu que quiconque a la matrise des Mers, possde en mme temps celle du monde. Mais on se ferait une ide incomplte du but qu'elle a poursuivi dans la Rvolution de 1789, si on n'y voyait pas un des pisodes de la lutte gante qui se livre depuis l'origine du monde, celle du mal contre le bien, de Satan contre Dieu. En fait, l'Angleterre veut sans doute affaiblir la France mais, excutrice des secrets desseins des loges, ELLE POURSUIT LA FILLE AINEE DE LEGLISE, ET SON BUT SUPREME EST D'ABAISSER ROME. LA MAONNERIE SENT BIEN QUE, POUR ASSURER SON
La Convention se fit rembourser les emprunts d'Etat, mais jamais les prts de la cassette royale, ni ceux des particuliers, ne l'ont t, en dpit des promesses verbales de la mission amricaine. 2 Bainville, Histoire de France, p. 320. 3 La politique occulte de la Judo-Maonnerie et de l'Angleterre contre la France du XVIII sicle nos jours. 4 O. Havard : La rvolution dans nos ports de guerre, t. 1, p. 25. On lira avec beaucoup d'intrt cette remarquable tude pour connatre l'immense effort maritime, dont Louis XVI a t l'me, et la duplicit anglaise. 5 O. Havard, t. II, p. 47.
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C'est l'Angleterre, en effet, que Satan a choisie ce moment pour excuter ses desseins. Son splendide isolement la met l'abri des incursions de ses voisins, son anticatholicisme farouche est un lment indispensable, ses colonies lui permettent d'tendre son action sur le monde entier. En 1717, Londres, se runissent les dlgus de toutes les sectes secrtes : Kabbalistes juifs, alchimistes, rosecroix, dbris des Templiers, etc... Le Gouvernement anglais, gagn aux projets criminels de la Judo-Maonnerie, fonde dans toute l'Europe, entre 1725 et 1750, les loges o se prparera le travail secret destin saper les gouvernements qui doivent tre renverss et diriger les autres dans le sens voulu par la secte. La Langue Franaise, tant la plus universellement rpandue, va servir de canal pour pervertir les lites dans le monde : les francs-maons Voltaire, d'Alembert, Diderot, etc... tout imprgns des doctrines sataniques, composent l'Encyclopdie. Leur travail de trahison leur est grassement pay par les Rois d'Angleterre et de Prusse qui sont trop heureux de dtruire la Monarchie Franaise. Voltaire, qui flicite Frdric Il de sa victoire de Rossbach sur les Franais, recommande ses collaborateurs : Mentez, mentez sans cesse, il en restera toujours quelque chose. Et il se vante d'craser l'Infme, et pour lui, l'infme c'est Dieu. Diderot, de son ct, crit en 1768 : Le genre humain ne sera heureux que quand on aura trangl le dernier roi avec les boyaux du dernier prtre. Enfin un futur conventionnel, Mercier, dans un ouvrage aujourd'hui Introuvable, L'an 2440, crit dans le chapitre intitul : Pas si loign qu'on le pense : La souverainet absolue est abolie par les tats Gnraux, la Monarchie n'est plus, la Bastille est renverse, les Monastres sont abolis, les moines maris, le divorce permis, le Pape dpossd de ses tats. O Rome que je te hais... Ainsi, ds la fin du rgne de Louis XV, toute la rvolution est annonce. Quand Louis XVI monte sur le Trne, la Maonnerie, par l'intermdiaire de Turgot, cherche dissuader le Roi de se faire sacrer afin de sculariser la Royaut Chrtienne. N'ayant pu y parvenir, elle fait afficher sur les murs de Reims, le jour du Sacre, la menace suivante : SACRE LE 11, MASSACRE LE 12, et d'Alembert crit au Roi de Prusse son dpit de voir que la "philosophie" n'est pas encore assez puissante pour empcher cette crmonie. La Secte redouble d'efforts : pour dcerveler les esprits, elle fonde partout des socits de lectures et de penses et fait imprimer Londres d'innombrables pamphlets et libelles contre la Religion et la Royaut que ses affilis distribuent secrtement jusque dans les campagnes. Elle pousse dans les postes les plus importants ses cratures aprs la mort du Cardinal de Fleury, qui avait vu clair dans son jeu. Bientt de nombreux ministres font partie des loges, le clerg et jusqu' des vques sont affilis, la censure des livres est dirige par un initi et pour se procurer des fonds, la secte russit faire nommer la garde du Trsor Royal l'un de ses chefs, Savalette de Lange. Ds 1781, le Pre Beauregard Notre-Dame s'crie, dvoilant 12 ans l'avance le culte de la desse raison et la profanation dont la basilique sera l'objet : Oui, c'est au Roi et la Religion que les philosophes en veulent : la hache et le marteau sont dans leurs mains, ils n'attendent que l'instant favorable pour renverser le Trne et l'Autel... Et toi, divinit infme du paganisme, impudique Vnus, tu viens ici mme prendre audacieusement la place du Dieu vivant... Les Convents de Wilhemsbad (1782) et de Francfort (1786) dcrtent l'assassinat de Louis XVI, si bien qu'en 1789, lors de l'entre du Roi aux tats Gnraux, Mirabeau, l'un des initis, dsignant Louis XVI du doigt dira tout haut : Voil la victime. Au retour du Convent de Francfort, le Comte de Virieu, enfin dsabus, dira : Je ne vous rvlerai pas ce qui s'est pass. Ce que je puis seulement vous dire c'est que tout ceci est autrement srieux que vous ne pensez. La conspiration est si bien ourdie qu'il sera, pour ainsi dire, impossible la Monarchie et l'Eglise d'y chapper. Et il se retira aussitt de la secte ds qu'il vit qu'elle poursuivait la ruine de la Religion, le 1 dshonneur de la Reine et la mort du Roi . La Reine devait tre la premire atteinte parce que la Maonnerie, a dit Mirabeau, connaissait son caractre, sa justesse d'esprit et sa fermet. C'tait donc elle qui serait le premier objet de l'attaque comme la premire et la plus forte barrire du trne et comme la sentinelle qui veille de plus prs la sret du Monarque. 2 La secte monte alors de toute pice l'Affaire du Collier pour dshonorer la Reine et discrditer la Monarchie et l'Eglise. M. Funck-Brentano prouve irrfutablement l'innocence de Marie-Antoinette et ajoute : La vertu mme de la Reine, sa puret leur taient une insulte et c'est cette puret qu'ils s'efforcent de dtruire. La brche tait ouverte dans le front populaire de la Monarchie, ds lors la Maonnerie soutenue par les subsides de Philippe d'Orlans le futur citoyen galit et aussi par ceux du Comte de Provence, rpand profusion des pamphlets et des libelles infmes et 3 immondes contre la Reine pendant que les Cagliostro, Saint-Germain et autres agents judo-maons achvent de tourner toutes les ttes par le spiritisme.
Marquis Costa de Beauregard : Le roman d'un Royaliste, souvenirs du Comte de Virieu. Funck-Brentano : L'affaire du collier. - La mort de la Reine. 3 L. Gautherot : L'Agonie de Marie-Antoinette.
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Le travail de perversion gnrale des esprits tant suffisamment avanc, le Comit Central du Grand Orient envoie en juin 1788 toutes les loges de province les instructions secrtes pour dclencher la rvolution en 1789. La circulaire est difiante : Aussitt que vous aurez reu le paquet ci-joint, vous en accuserez rception. Vous y joindrez le serment d'excuter fidlement et ponctuellement tous les ordres qui vous arriveront sous la mme forme, sans vous mettre en pense de savoir de quelle main ils partent ni comment ils vous arrivent. Si vous refusez ce serment ou si vous y manquez, vous serez regard comme ayant viol celui que vous avez fait votre entre dans l'ordre des frres. Souvenez-vous de 1 l'AQUA TOPHANA ; souvenez-vous des poignards qui attendent les tratres ! A ce moment, il y a 629 loges en France dont 63 Paris, 442 en province rparties dans 282 villes, 39 aux Colonies et 69 dans l'arme et la marine qui, toutes, obissent au mme mot d'ordre secret. Ce sont les Loges qui prparent les lections aux Assembles des Notables et qui, ayant obtenu la convocation des tats Gnraux, rdigent les Cahiers de dolance, tous dans les mmes termes en Bretagne, comme en Bigorre, en Dauphin, comme en Alsace ou dans l'le de France, et font lire les initis : sur 605 dputs, 477 sont francs-maons. Un peu plus tard, la Convention, 27 prtres apostats sigeront ! La prise de la Bastille devait tre le signal de la Rvolution. Alors, on put assister ce spectacle : la France entire, le mme jour, la mme heure fait les mmes demandes, le peuple se soulve au mme moment ; les mmes rumeurs circulent : les brigands. Les Franais d'alors semblent obir une sorte d'harmonie prtablie qui leur fait faire les mmes actes et prononcer les mmes paroles partout, en mme temps, et qui connat les faits et gestes de tels bourgeois du 2 Dauphin ou de l'Auvergne, sait l'histoire de toutes les villes de France au mme moment. Partout le mot d'ordre maonnique s'excutait. Une des devises de la Maonnerie tait Lilia destrue pedibus et lors de la crmonie initiatique de l'un des hauts grads de la secte, celui de Chevalier Kadosch, le rcipiendaire devait jurer haine la Papaut et la Royaut et plonger un poignard dans le cur de deux mannequins couronns, l'un d'une tiare et l'autre de la Couronne de France. Toute la Rvolution est essentiellement maonnique, et donc satanique. Quand Louis XVI et Marie-Antoinette dcouvrirent la main de la secte, il tait trop tard Que n'ai-je cru il y a onze ans tout ce que je vois aujourd'hui, dit le Roi en 1792 un ami fidle, on me l'avait, ds lors, tout annonc. Prenez bien garde, l-bas, toute association de francs-maons, c'est par cette voie que tous les monstres d'ici comptent d'arriver dans tous les pays au mme but, crivit son tour la Reine son frre, l'Empereur Lopold, le 17 aot 1790. On ne saurait mettre en doute que la Rvolution, qui fit tomber la tte de Louis XVI, N'AIT VOULU ABATTRE LE PRINCIPE 3 DE L'AUTORITE DIVINE . On ne saurait douter non plus qu'il fallait un chtiment pour les crimes du peuple comme pour les fautes de ses Rois : ce fut la Rvolution. Il fallait aussi des victimes expiatoires : ce furent Louis XVI, Marie-Antoinette, Madame lisabeth et les martyrs de la Terreur, sans oublier Louis XVII dont la survie ne fut qu'un long et crucifiant calvaire. Aussi, n'est-on pas surpris de voir l'glise s'acheminer peu peu vers la canonisation de tous ceux qui furent excuts ou massacrs par les sans-culottes : les Bienheureuses Filles de la Charit d'Arras ; les trente-deux Bienheureuses Martyres d'Orange, les seize Carmlites de Compigne, les Martyrs des Carmes, de l'Abbaye et de la Force, les Prtres dports des les de la Charente et de la Guyane, les Surs de la Charit d'Angers, les onze Ursulines de Valenciennes, Sur Rutan de Dax, etc., etc., sans oublier le saint Pape Pie VI, mort prisonnier de la Rpublique Valence la suite de traitements indignes (29 aot 1799). 4 La Royaut s'effondre, sous les coups sataniques de la Maonnerie, dans une apothose de saintet et de martyre :
L. d'Estampes et CI. Jannet : La Franc-Maonnerie et la Rvolution, p. 198. L. Dast : Marie-Antoinette et le complot maonnique. A. Cochin et G. Charpentier : La Campagne lectorale de 1789 en Bourgogne. Voir galement : Taine : L'Ancien Rgime, p. 518, 519. Carien : La Vrit sur l'Ancien Rgime et la Rvolution. Ricaud : La Bigorre et les Hautes-Pyrnes pendant la Rvolution. A. Young : Voyages en France (1789-1790). Dast : Marie-Antoinette et le complot maonnique. De Lannoy : La Rvolution Prpare par la franc-maonnerie. M. Talmeyr : La franc-maonnerie et la Rvolution Franaise. L. d'Estampes et CI. Jannet : La Franc-Maonnerie et la Rvolution. Barruel : Mmoires pour servir l'histoire du jacobinisme 1805. Le Franc : Le voile lev pour les curieux ou le secret de la Rvolution rvl l'aide de la Franc-Maonnerie (1792). A. Cochin : Les Socits de pense et la dmocratie moderne. Et les ouvrages de N. S. Jouin, et Delassus. 3 Abb Delassus : Louis XVI et sa batification. 4 Voir : Vie de la Rv. Mre Thrse de Saint-Augustin, prieure du Carmel de Saint-Denis. E. M. du L. : Madame lisabeth de France (s'adresser au Carmel de Meaux). A. Dechne : Le Dauphin, fils de Louis XV. A. G. : Le vrai Louis XVI, Royaut douloureuse, Royaut glorieuse.
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Madame Louise de France, fille de Louis XV, la Vnrable prieure du Carmel de Saint-Denis. Son Frre, le Dauphin, dont la vie toute de pit et de foi fut exemplaire et qui fut le pre de trois martyrs ou saints : Le Roi Louis XVI, martyr, Madame lisabeth, martyre, La Vnrable Marie-Clotilde, Reine de Sardaigne. Ajoutons encore cette couronne cleste, la Reine Marie-Antoinette, martyre, contre laquelle les sectes diaboliques se sont acharnes avec d'autant plus de haine que son caractre tait plus noble, plus grand et plus nergique. Ce sont autant de protecteurs clestes qui viendront se joindre tant d'autres, au ct de saint Louis et de Jeanne d'Arc, pour intercder en faveur de notre France. Trois documents montreront, mieux qu'aucun autre, la pit du Roi. Le premier est trop peu connu ; c'est la lettre qu'il crivit le 2 juillet 1790 au Pape au sujet de la Constitution Civile du Clerg. ... Trs Saint Pre, c'est en vous seul que j'ai mis mon espoir. Le petit fils de saint Louis, soumis au Successeur de saint Pierre, Vous demande non seulement des conseils, mais des ordres qu'il s'empressera de faire excuter... Mais le temps presse; l'esprit impur a souffl. Trs Saint Pre, soyez l'interprte du Ciel. Htez-Vous de prononcer ; soyez l'Ange de lumire qui dissipe les tnbres. J'attends avec impatience Votre dcision, cette Bulle que rclame le Clerg et que Vous demande le Fils An de I'Eglise, toujours fidle au Saint-Sige. Louis. Le Roi ne signa la Constitution Civile du Clerg que parce que les deux Archevques, dsigns par le Pape pour le conseiller, ne lui firent pas connatre la dcision pontificale. Louis XVI avait un culte tout spcial envers le Sacr-Cur ; aussi formula-t-il le vu suivant : Si par un effet de la bont infinie de Dieu, je recouvre ma libert, je promets solennellement : 1 De rvoquer, le plus tt que faire se pourra, les lois qui me seront indiques soit par le Pape, soit par un Concile, soit par quatre vques choisis parmi les plus clairs et les plus vertueux de mon Royaume, comme contraires la puret et l'intgrit de la Foi, la discipline et la juridiction spirituelle de la Sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine et notamment la Constitution Civile du Clerg ; 2 De rtablir sans dlai tous les Pasteurs lgitimes et tous les bnfices institus par lEglise, dont ils ont t injustement dpouills par les Dcrets d'une puissance incomptente. 3 De prendre, dans l'intervalle d'une anne, tant auprs du Pape qu'auprs des vques de mon Royaume, toutes les mesures qu'il faudra pour tablir, en suivant les formes liturgiques, une fte solennelle en l'honneur du SacrCur de Jsus. 4 D'aller moi-mme en personne... et de prononcer... un acte solennel de la conscration de ma personne, de ma Famille et de mon Royaume au Sacr-Cur de Jsus, avec promesse de donner tous mes Sujets l'exemple du culte et de la dvotion qui sont dus ce Cur adorable... Mais coup sr, le plus beau monument que l'on puisse invoquer en faveur de Louis XVI, est son admirable Testament : Au nom de la Sainte-Trinit, du Pre, du Fils et du Saint-Esprit, aujourd'hui vingt-cinquime jour de Dcembre 1792, moi, Louis XVI de nom, Roi de France, tant depuis plus de quatre mois enferm avec ma Famille dans la Tour du Temple Paris par ceux qui taient mes sujets, et priv de toute communication quelconque, mme depuis le onze courant avec ma Famille, de plus impliqu dans un procs dont il est impossible de prvoir l'issue, cause des passions, des haines et dont on ne trouve aucun prtexte, aucun moyen dans aucune loi existante, n'ayant que Dieu pour tmoin de mes penses, et auquel je puisse m'adresser, je dclare ici, en sa prsence, mes dernires volonts et mes sentiments. Je laisse mon me Dieu, mon Crateur, je Le prie de la recevoir dans Sa misricorde, de ne pas la juger d'aprs ses mrites mais par ceux de Notre Seigneur Jsus-Christ, qui s'est offert en sacrifice Dieu, Son Pre, pour nous autres Hommes quelqu'indignes que nous en fussions, et moi le premier. Je meurs dans l'union de notre Mre la Sainte Eglise Catholique et Romaine, qui tient ses pouvoirs par une succession ininterrompue de saint Pierre auquel Jsus-Christ les avait confis. Je crois fermement et je confesse tout ce qui est contenu dans le Symbole et dans les commandements de Dieu et de l'glise, les Sacrements et les Mystres tels que l'glise les enseigne et les a toujours enseigns ; je n'ai jamais prtendu me rendre juge dans les diffrentes manires d'expliquer tous les Dogmes, qui dchirent l'Eglise de Jsus-Christ, mais je m'en suis rapport et m'en rapporterai toujours, si Dieu m'accorde vie, aux dcisions que les Suprieurs ecclsiastiques unis la Sainte Eglise Catholique donnent et donneront, conformment la discipline de l'Eglise suivie depuis Jsus-Christ. Je plains de tout mon cur nos Frres qui peuvent tre dans l'erreur; mais je ne prtends pas les juger, et je ne les aime pas moins tous en Jsus-Christ, suivant ce que la charit chrtienne nous enseigne. Je prie Dieu de recevoir la confession que je Lui en ai faite et surtout le repentir profond que j'ai d'avoir mis mon nom quoique cela ft contraire ma volont des actes qui peuvent tre contraires la discipline et la croyance de l'Eglise catholique, laquelle je suis toujours rest sincrement uni de cur. Je prie tous ceux que je pourrais avoir offenss par inadvertance de me pardonner, comme je pardonne tous ceux qui se sont faits mes ennemis.
Abb A. Delassus : Louis XVI, les preuves de son martyre en haine de la Religion ; Louis XVI, Roi et Martyr et sa batification ; Louis XVI et sa batification. L. Dast : Marie-Antoinette et le complot maonnique, etc... Mis de la Franquerie : De la Saintet de la Maison Royale de France. Louis XVI, Roi et Martyr. Madame lisabeth de France. R. P. Charton : Les Saints de la Famille Captienne. O. Friedrichs : Marie-Antoinette calomnie, etc...
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Je recommande mes enfants ma femme et la prie d'en faire surtout de bons chrtiens ; de ne leur faire regarder les grandeurs de ce monde, s'ils sont condamns les prouver, que comme des biens dangereux et prissables, et de tourner leurs regards vers la seule gloire solide et durable de lternit. Je recommande mon fils, s'il avait le malheur de devenir Roi, de songer qu'il se doit tout entier au bonheur de ses concitoyens, qu'il ne peut faire le bonheur des peuples qu'en rgnant suivant les lois. Je finis en dclarant devant Dieu et prt paratre devant Lui que je ne me reproche aucun des crimes qui sont avancs contre moi. Fait la Tour du Temple le 25 dcembre 1792. Louis. Ce document est insparable de l'allocution prononce, par le Souverain Pontife, Pie VI, au Consistoire du 11 juin 1793 ; c'est la condamnation formelle de la Rvolution, de la Rpublique et des principes nouveaux. Cette allocution est une admirable prface au Syllabus de Pie IX. En voici le texte : Vnrables Frres, comment notre voix n'est-elle point touffe dans ce moment par nos larmes et par nos sanglots? N'est-ce pas plutt par nos gmissements que par nos paroles, qu'il convient d'exprimer cette douleur sans bornes que nous sommes obligs de retracer devant vous en vous retraant le spectacle que l'on vit Paris le 21 du mois de janvier dernier, Le Roi trs Chrtien Louis XVI a t condamn au dernier supplice par une conjuration impie et ce jugement s'est excut. Nous vous rappellerons en peu de mots les dispositions et les motifs de la sentence. LA CONVENTION NATIONALE N'AVAIT NI DROIT NI AUTORITE POUR LA PRONONCER. EN EFFET, APRES AVOIR ABOLI LA MONARCHIE LE MEILLEUR DES GOUVERNEMENTS, ELLE AVAIT TRANSPORTE TOUTE LA PUISSANCE PUBLIQUE AU PEUPLE, QUI NE SE CONDUIT NI PAR RAISON, NI PAR CONSEIL, NE SE FORME SUR AUCUN POINT DES IDEES JUSTES, APPRECIE PEU DE CHOSES PAR LA VERITE ET EN EVALUE UN GRAND NOMBRE D'APRES L'OPINION ; QUI EST TOUJOURS INCONSTANT, FACILE A ETRE TROMPE, ENTRAINE A TOUS LES EXCES, INGRAT, ARROGANT, CRUEL. La portion la plus froce de ce peuple, peu satisfaite davoir dgrad la majest de son Roi, et dtermine lui arracher la vie, VOULUT QU'IL FUT JUGE PAR SES PROPRES ACCUSATEURS QUI SETAIENT DECLARES HAUTEMENT SES PLUS IMPLACABLES ENNEMIS. Dj, ds l'ouverture du procs, on avait appel, tour tour, parmi les Juges quelques Dputs plus particulirement connus par leurs mauvaises dispositions, pour mieux s'assurer de faire prvaloir l'avis de la condamnation par la pluralit des opinions. On ne put cependant pas assez en augmenter le nombre pour obtenir que le Roi ft immol en vertu d'une majorit lgale. A QUOI NE DEVAIT-ON PAS SATTENDRE ET QUEL JUGEMENT EXECRABLE A TOUS LES SIECLES NE POUVAIT-ON PAS PRESSENTIR, EN VOYANT LE CONCOURS DE TANT DE JUGES PERVERS, ET DE TANT DE MANUVRES EMPLOYEES POUR CAPTER LES SUFFRAGES. Toutefois, plusieurs d'entre eux ayant recul d'horreur au moment de consommer UN SI GRAND FORFAIT, on imagina de revenir aux opinions, et les conjurs ayant ainsi vot de nouveau, prononcrent que la condamnation tait lgitimement dcrte. Nous passerons ici sous silence UNE FOULE DAUTRES INJUSTICES, DE NULLITES ET DINVALIDITES que l'on peut lire dans les plaidoyers des Avocats et dans les papiers publics. Nous ne relevons pas non plus tout ce que le Roi fut contraint d'endurer avant d'tre conduit au supplice : sa longue dtention dans diverses prisons d'o il ne sortait jamais que pour tre conduit la barre de la Convention, lassassinat de son Confesseur, sa sparation de la famille Royale qu'il aimait si tendrement ; enfin cet amas de tribulations rassembl sur lui pour multiplier ses humiliations et ses souffrances. Il est impossible de ne pas en tre pntr d'horreur quand on n'a point abjur tout sentiment d'humanit. L'indignation redouble encore de ce que le caractre unanimement reconnu de ce Prince tait naturellement doux et bienfaisant; que sa clmence, sa patience, son amour pour son peuple furent toujours inaltrables... Mais ce que nous ne saurions pas surtout passer sous silence, c'est l'opinion universelle qu'il a donne de sa vertu par son testament, crit de sa main, man du fond de son me, imprim et rpandu dans toute l'Europe. QUELLE HAUTE IDEE ON Y CONOIT DE SA VERTU ! QUEL ZELE POUR LA RELIGION CATHOLIQUE ! QUEL CARACTERE D'UNE PIETE VERITABLE ENVERS DIEU ! Quelle douleur, quel repentir d'avoir appos son nom MALGRE LUI des dcrets si contraires la discipline et la Foi orthodoxe de l'Eglise. Prt succomber sous le poids de tant d'adversits qui saggravaient de er jour en jour sur sa tte, il pouvait dire comme Jacques I , Roi d'Angleterre, qu'on le calomniait dans les Assembles du peuple, non pour avoir commis un crime, mais parce qu'il tait Roi, ce que l'on regardait comme le plus grand de tous les crimes... ET QUI POURRA JAMAIS DOUTER QUE CE MONARQUE N'AIT ETE PRINCIPALEMENT IMMOLE EN HAINE DE LA FOI ET PAR UN ESPRIT DE FUREUR CONTRE LES DOGMES CATHOLIQUES ? DEJA DEPUIS LONGTEMPS LES CALVINISTES AVAIENT COMMENCE A CONJURER EN FRANCE LA RUINE DE LA RELIGION CATHOLIQUE. MAIS POUR Y PARVENIR, IL FALLUT PREPARER LES ESPRITS ET ABREUVER LES PEUPLES DE CES PRINCIPES IMPIES QUE LES NOVATEURS N'ONT ENSUITE CESSE DE REPANDRE DANS DES LIVRES QUI NE RESPIRAIENT QUE LA PERFIDIE ET LA SEDITION. C'EST DANS CETTE VUE QU'ILS SE SONT LIGUES AVEC DES PHILOSOPHES PERVERS. L'Assemble Gnrale du Clerg de France de 1755 avait dcouvert et dnonc les abominables complots de ces artisans d'impit. Et Nous-mme aussi, ds le commencement de notre Pontificat, prvoyant les excrables manuvres d'un parti si perfide, nous annonmes le pril imminent qui menaait l'Europe dans notre lettre Encyclique adresse tous les vques de l'Eglise Catholique... Si l'on et cout nos reprsentations et nos avis, nous n'aurions pas gmir maintenant de CETTE VASTE CONJURATION TRAMEE CONTRE LES ROIS ET CONTRE LES EMPIRES. Ces hommes dpravs s'aperurent bientt qu'ils avanaient rapidement dans leurs projets, ils reconnurent que le moment d'accomplir leurs desseins tait enfin arriv ; ILS COMMENCERENT A PROFESSER HAUTEMENT, DANS UN LIVRE IMPRIME EN 1787, CETTE MAXIME d'Hugues Rosaire ou bien d'un autre Auteur qui a pris ce nom, QUE C'ETAIT UNE ACTION 52
ou de se charger de dfendre les intrts des Protestants en faveur de leur religion. Cette doctrine ayant t publie peu de temps avant que Louis ft tomb dans le dplorable tat auquel il a t rduit, tout le monde a pu voir clairement quelle tait la premire source de ses malheurs. Il doit donc passer pour constant qu'ils sont tous venus des MAUVAIS LIVRES QUI PARAISSAIENT EN FRANCE, et qu'il faut les regarder comme les fruits naturels de cet arbre empoisonn. Aussi, a-t-on publi dans la vie imprime de l'impie Voltaire, que le genre humain lui devait d'ternelles actions de grces comme au premier auteur de la Rvolution Franaise, C'est lui, dit-on QUI EN EXCITANT LE PEUPLE A SENTIR ET A EMPLOYER SES FORCES, A FAIT TOMBER LA PREMIERE BARRIERE DU DESPOTISME : LE POUVOIR RELIGIEUX ET SACERDOTAL. SI L'ON NEUT PAS BRISE CE JOUG, ON N'AURAIT JAMAIS BRISE CELUI DES TYRANS. LUN ET LAUTRE SE TENAIENT SI ETROITEMENT UNIS QUE LE PREMIER, UNE FOIS SECOUE, LE SECOND DEVAIT LETRE BIENTOT APRES. En clbrant comme le triomphe de Voltaire la chute de lAutel et du Trne, on exalte la renomme et la gloire de tous les crivains impies comme d'autant de gnraux d'une arme victorieuse. Aprs avoir ainsi entran, par toutes sortes d'artifices, une trs grande portion du peuple dans leur parti pour mieux lattirer encore par leurs uvres et par leurs promesses, ou plutt pour en faire leur jouet dans toutes les provinces de la France, les factieux se sont servis du mot spcieux de libert, ils en ont arbor les trophes et ils ont Invit de tous cts la multitude se runir sous ses drapeaux. C'est bien l, vritablement, cette libert philosophique qui tend corrompre les esprits, dpraver les murs, renverser toutes les lois et toutes les institutions reues. Aussi fut-ce pour cette raison que l'Assemble du Clerg de France tmoigna tant d'horreur pour une pareille libert, quand elle commenait se glisser dans l'esprit du peuple par les maximes les plus fallacieuses. Ce fut encore pour les mmes motifs que nous crmes devoir, nous-mmes, la dnoncer et la caractriser en ces termes : Les philosophes effrns entreprennent de briser les liens qui unissent tous les hommes entre eux, qui les attachent aux Souverains et les contiennent dans le devoir. Ils disent et rptent jusqu' satit que l'homme nat libre et qu'il n'est soumis l'autorit de personne. Ils reprsentent, en consquence, la Socit comme un amas d'idiots dont la stupidit se prosterne devant les prtres et devant les rois qui les oppriment, de sorte que l'accord entre le Sacerdoce et l'Empire n'est autre chose qu'une barbare conjuration contre la libert naturelle de l'homme. Ces avocats tant vants du genre humain ont ajout au mot fameux et trompeur de libert cet autre nom d'galit qui ne l'est pas moins. Comme si entre des hommes qui sont runis en socit et qui ont des dispositions intellectuelles si diffrentes, des gots si opposs et une activit si drgle, si dpendante de leur cupidit individuelle, il ne devait y avoir personne qui runt la force et l'autorit ncessaires pour contraindre, rprimer, ramener au devoir ceux qui s'en cartent, afin que la Socit, bouleverse par tant de passions diverses et dsordonnes, ne soit prcipite dans l'anarchie et ne tombe pas en dissolution. ... Aprs stre tablis, selon l'expression de saint Hilaire de Poitiers, Rformateurs des Pouvoirs publics et arbitres de la religion, TANDIS QUE LE PRINCIPAL OBJET EST AU CONTRAIRE DE PROPAGER PARTOUT UN ESPRIT DE SOUMISSION ET DOBEISSANCE, CES NOVATEURS ONT ENTREPRIS DE DONNER UNE CONSTITUTION A LEGLISE ELLE-MEME PAR DE NOUVEAUX DECRETS INOUS JUSQUA CE JOUR. C'EST DE CE LABORATOIRE QU'EST SORTIE UNE CONSTITUTION SACRILEGE QUE NOUS AVONS REFUTEE DANS NOTRE REPONSE DU 10 MARS 1791 A L'EXPOSITION DES PRINCIPES QUI NOUS AVAIT ETE SOUMISE PAR CENT TRENTE EVEQUES. ON PEUT APPLIQUER CONVENABLEMENT A CE SUJET CES PAROLES DE SAINT CYPRIEN : COMMENT SE FAIT-IL QUE LES CHRETIENS SOIENT JUGES PAR DES HERETIQUES, LES HOMMES SAINS PAR DES MALADES... LES JUGES PAR DES COUPABLES, LES PRETRES PAR DES SACRILEGES. QUE RESTE-T-IL DONC DE PLUS QUE DE SOUMETTRE LEGLISE AU CAPITOLE ? TOUS LES FRANAIS QUI SE MONTRAIENT ENCORE FIDELES DANS LES DIFFERENTS ORDRES DE LETAT ET QUI REFUSAIENT AVEC FERMETE DE SE LIER PAR UN SERMENT A CETTE NOUVELLE CONSTITUTION, ETAIENT AUSSITOT ACCABLES DE REVERS ET VOUES A LA MORT. ON S'EST HATE DE LES MASSACRER INDISTINCTEMENT ; ON A FAIT SUBIR LES TRAITEMENTS LES PLUS BARBARES A UN GRAND NOMBRE D'ECCLESIASTIQUES. ON A EGORGE DES EVEQUES... CEUX QUE L'ON PERSECUTAIT AVEC MOINS DE RIGUEUR SE VOYAIENT ARRACHES DE LEURS FOYERS ET RELEGUES DANS DES PAYS ETRANGERS, SANS AUCUNE DISTINCTION DAGE, DE SEXE, DE CONDITION. ON AVAIT DECRETE QUE CHACUN ETAIT LIBRE D'EXERCER LA RELIGION QU'IL CHOISIRAIT, COMME SI TOUTES LES RELIGIONS CONDUISAIENT AU SALUT ETERNEL ; ET CEPENDANT LA SEULE RELIGION CATHOLIQUE ETAIT PROSCRITE. SEULE, ELLE VOYAIT COULER LE SANG DE SES DISCIPLES DANS LES PLACES PUBLIQUES, SUR LES GRANDS CHEMINS ET DANS LEURS PROPRES MAISONS. ON EUT DIT QU'ELLE ETAIT DEVENUE UN CRIME CAPITAL. ILS NE POUVAIENT TROUVER AUCUNE SURETE DANS LES ETATS VOISINS OU ILS ETAIENT VENUS CHERCHER ASILE... TEL EST LE CARACTERE CONSTANT DES HERESIES. TEL A TOUJOURS ETE, DES LES PREMIERS SIECLES DE LEGLISE, L'ESPRIT DES HERETIQUES, SPECIALEMENT DEVELOPPE DE
NOTRE TEMPS PAR LES MANUVRES TYRANNIQUES DES CALVINISTES QUI ONT CHERCHE PERSEVERAMMENT A MULTIPLIER RELIGION LES PREMIERES TRAMES DE CES COMPLOTS QUI TROUBLENT ET EBRANLENT TOUTE LEUROPE
? PERSONNE NE PEUT LOUIS XVI. On s'est efforc, il est vrai, de charger ce Prince de plusieurs dlits d'un ordre purement politique. Mais, LE PRINCIPAL REPROCHE QU'ON AIT ELEVE CONTRE LUI, PORTAIT SUR L'INALTERABLE FERMETE AVEC LAQUELLE IL REFUSA D'APPROUVER ET DE SANCTIONNER LE DECRET DE DEPORTATION DES PRETRES, ET LA LETTRE QU'IL ECRIVIT A L'EVEQUE DE CLERMONT POUR LUI ANNONCER QU'IL ETAIT BIEN RESOLU DE RETABLIR EN FRANCE, DES QU'IL LE POURRAIT, LE CULTE CATHOLIQUE. TOUT CELA NE SUFFIT-IL PAS POUR QU'ON PUISSE CROIRE ET SOUTENIR, SANS TEMERITE, QUE LOUIS FUT UN MARTYR ?
NIER QUE LA MEME CAUSE N'AIT AMENE LA MORT FUNESTE DE
LEURS PROSELYTES PAR TOUTES SORTES DE MENACES ET DE VIOLENCES. D'APRES CETTE SUITE ININTERROMPUE DIMPIETES
FRANCE,
AUX YEUX DE QUI N'EST-IL PAS DEMONTRE QU'IL FAUT IMPUTER A LA HAINE DE LA
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...Mais, d'aprs ce que nous avons entendu, on opposera ici, peut-tre, comme un obstacle premptoire au martyre de Louis, la sanction qu'il a donne la Constitution, que nous avons dj rfute dans notre susdite rponse aux vques de France. Plusieurs personnes nient le fait et affirment que lorsqu'on prsenta cette Constitution la signature du Roi, il hsita, recueilli dans ses penses, et refusa son seing de peur que l'apposition de son nom ne produist tous les effets d'une approbation formelle. L'un de ses ministres que l'on nomme, et en qui le Roi avait alors une grande confiance, lui reprsenta que sa signature ne prouverait autre chose que l'exacte conformit de la copie avec l'original, de manire que nous, qui cette Constitution allait tre adresse, nous ne pouvions sans aucun prtexte lever le moindre soupon sur son authenticit. Il parat que ce fut cette simple observation qui le dtermina aussitt donner sa signature. Cest aussi ce qu'il insinue lui-mme dans son testament quand il dit que son seing lui fut arrach contre son propre vu. Et, en effet, il naurait pas t consquent et se serait mis en contradiction avec lui-mme, si, aprs avoir approuv volontairement la Constitution du Clerg de France, il leut rejete ensuite avec la plus inbranlable fermet, comme il fit lorsquil refusa de sanctionner le Dcret de dportation des Prtres non asserments, et lorsqu'il crivit lvque de Clermont quil tait dtermin rtablir en France le culte catholique. Mais quoi qu'il en soit de ce fait, car nous n'en prenons pas sur nous la responsabilit, et QUAND MEME NOUS AVOUERIONS QUE LOUIS, SEDUIT PAR DEFAUT DE REFLEXION OU PAR ERREUR, APPROUVA REELLEMENT LA CONSTITUTION AU MOMENT OU IL LA SOUSCRIVIT SERIONS-NOUS OBLIGES POUR CELA DE CHANGER DE SENTIMENT AU SUJET DE SON MARTYRE ? NON, SANS DOUTE. SI NOUS AVIONS UN PAREIL DESSEIN, NOUS EN SERIONS DETOURNES PAR SA RETRACTATION SUBSEQUENTE AUSSI CERTAINE QUE SOLENNELLE ET PAR SA MORT MEME QUI FUT VOTEE COMME NOUS LAVONS DEMONTRE CI-DESSUS, EN HAINE DE LA RELIGION CATHOLIQUE, DE SORTE QU'IL PARAIT DIFFICILE QUE L'ON PUISSE RIEN CONTESTER DE LA GLOIRE DE SON MARTYRE. Appuy sur cette raison, celle du Pape Benot XIV, et voyant que la rtractation de Louis XVI, crite de sa propre main et constate encore par l'effusion d'un sang si pur, est certaine et incontestable, Nous ne croyons pas nous loigner du principe de Benot XIV, non pas, il est vrai, en prononant dans ce moment un Dcret pareil celui que nous venons de citer, mais en persistant dans l'opinion que nous nous somme forme du martyre de ce Prince, nonobstant toute approbation qu'il avait donne la Constitution Civile du Clerg quelle quelle et t. Ah ! France ! Ah ! France ! TOI QUE NOS PREDECESSEURS APPELAIENT LE MIROIR DE LA CHRETIENTE ET L'INEBRANLABLE APPUI DE LA FOI, TOI QUI, PAR TON ZELE POUR LA CROYANCE CHRETIENNE ET PAR TA PIETE FILIALE, ENVERS LE SIEGE APOSTOLIQUE, NE MARCHE PAS A LA SUITE DES AUTRES NATIONS, MAIS LES PRECEDE TOUTES, QUE TU NOUS ES CONTRAIRE AUJOURD'HUI ! DE QUEL ESPRIT DHOSTILITE, TU PARAIS ANIMEE, CONTRE LA VERITABLE RELIGION ! COMBIEN LA FUREUR QUE TU LUI TEMOIGNES SURPASSE DEJA LES EXCES DE TOUS CEUX QUI SE SONT MONTRES JUSQUA PRESENT SES PERSECUTEURS LES PLUS IMPLACABLES ! ET CEPENDANT TU NE PEUX PAS IGNORER, QUAND MEME TU LE VOUDRAIS, QUE LA RELIGION EST LA GARDIENNE LA PLUS SURE ET LE PLUS SOLIDE FONDEMENT DES EMPIRES, PUISQUELLE REPRIME EGALEMENT LES ABUS DAUTORITE DANS LES PUISSANCES QUI GOUVERNENT, ET LES ECARTS DE LA LICENCE DANS LES SUJETS QUI OBEISSENT. ET CEST POUR CELA QUE LES FACTIEUX ADVERSAIRES DES PREROGATIVES ROYALES CHERCHENT A LES ANEANTIR ET SEFFORCENT DAMENER DABORD LE RENONCEMENT A LA FOI CATHOLIQUE AH ! ENCORE UNE FOIS, FRANCE ! TU DEMANDAIS MEME AUPARAVANT UN ROI CATHOLIQUE. TU DISAIS QUE LES LOIS FONDAMENTALES DU ROYAUME NE PERMETTAIENT POINT DE RECONNAITRE UN ROI QUI NE FUT PAS CATHOLIQUE, ET C'EST PRECISEMENT PARCE QU'IL ETAIT CATHOLIQUE QUE TU VIENS DE L'ASSASSINER ! Ta rage contre ce Monarque s'est montre telle, que son supplice mme n'a pu ni l'assouvir, ni l'apaiser. Tu as voulu encore la signaler aprs sa mort sur ses tristes dpouilles ; car tu as ordonn, que son cadavre ft transport et inhum sans aucun appareil d'une honorable spulture. O jour de triomphe pour Louis XVI qui Dieu a donn et la patience dans les tribulations, et la victoire au milieu de son supplice ! NOUS AVONS LA CONFIANCE QU'IL A HEUREUSEMENT ECHANGE UNE COURONNE ROYALE TOUJOURS FRAGILE ET DES LIS QUI SE SERAIENT FLETRIS BIENTOT, CONTRE CET AUTRE DIADEME IMPERISSABLE QUE LES ANGES ONT TISSE DE LIS IMMORTELS. Saint Bernard nous apprend dans ses lettres au Pape Eugne, son disciple, ce qu'exige de nous dans ces circonstances notre ministre apostolique, lorsquil exhorte multiplier ses soins afin que les incrdules se convertissent la Foi, que ceux qui sont convertis ne s'garent plus et que ceux qui sont gars rentrent dans le droit chemin. Nous avons, nous aussi, pour modle la conduite de CLEMENT VI, NOTRE PREDECESSEUR, QUI NE CESSA DE POURSUIVRE LA PUNITION DE LASSASSINAT D'ANDRE, ROI DE SICILE, EN INFLIGEANT LES PEINES LES PLUS FORTES A SES MEURTRIERS ET A LEURS COMPLICES, comme on peut le voir dans ses Lettres Apostoliques. Mais que pouvons-nous tenter, que pouvons-nous attendre, quand il s'agit d'un peuple qui, non seulement n'a eu aucun gard pour nos monitions mais qui s'est encore permis, envers Nous, les offenses, les usurpations, les outrages et les calomnies les plus rvoltants ; et qui est enfin parvenu cet excs d'audace et de dlire, de composer sous notre nom des lettres supposes et parfaitement assorties toutes les nouvelles erreurs. Laissons-le donc s'endurcir dans sa dpravation puisqu'elle a pour lui tant d'attraits, et esprons que le sang innocent de Louis crie en quelque sorte et intercde pour que la France reconnaisse et dteste son obstination accumuler sur elle tant de crimes, et qu'elle se souvienne des chtiments effroyables qu'un Dieu juste, Vengeur des forfaits, a souvent infligs des Peuples qui avaient commis des attentats beaucoup moins normes. Telles sont les rflexions que nous avons juges les plus propres vous offrir quelques consolations dans un si horrible dsastre. C'est pourquoi pour achever ce qui nous reste dire, nous vous invitons au Service solennel que nous clbrerons avec vous pour le repos de l'me du Roi Louis XVI, QUOIQUE LES PRIERES FUNEBRES PUISSENT PARAITRE SUPERFLUES 54
QUAND IL S'AGIT D'UN CHRETIEN QU'ON CROIT AVOIR MERITE LA PALME DU MARTYRE,
puisque Saint Augustin dit que l'glise 1 ne prie pas pour les martyrs, mais quelle se recommande plutt leurs prires... .
Joseph de Maistre crit sur le rgicide de Louis XVI cette page terrible et vritablement prophtique : Un des plus grands crimes qu'on puisse commettre, c'est sans doute l'attentat contre la souverainet, nul n'ayant des suites plus terribles. Si la souverainet rside sur une tte, et que cette tte tombe victime de l'attentat, le crime augmente d'atrocit. Mais si ce souverain n'a mrit son sort par aucun crime ; si ses vertus mmes ont arm contre lui la main des coupables, le crime n'a plus de nom. A ces traits on reconnat la mort de Louis XVI ; mais ce quil est important de remarquer, c'est que jamais un plus grand crime n'eut plus de complices Il faut encore faire une observation importante, c'est que tout attentat commis contre la souverainet au nom de la nation est toujours plus ou moins un crime national Or, tous les crimes nationaux contre la souverainet sont punis sans dlai et d'une manire terrible ; cest une loi qui n'a jamais souffert d'exception Chaque goutte de sang de Louis XVI en cotera des torrents la France ! quatre millions de Franais peut-tre payeront de leurs ttes le grand crime national d'une insurrection antireligieuse et anti-sociale, couronne par un 2 rgicide . Et comment pourrait-il en tre autrement puisque, depuis lors, la France est un corps sans tte : or un corps qui n'a 3 pas sa tte, si bien organis que vous le supposiez, n'est qu'un cadavre . C'est pourquoi depuis cette date fatale du 21 janvier 1793, pas un de nos checs nationaux qui n'ait scell quelque ruine, sinon dfinitive, tout au moins fort durable, puisque le dommage en a subsist jusqu' nous. Et pas un succs, pas une gloire, pas une conqute, pas un bonheur national qui n'ait eu les lendemains les plus douloureux. La suite de nos Rois reprsente la plus admirable continuit d'un accroissement historique, et l'assassinat d l'un d'eux donne le signal des mouvements inverses qui, malgr la multitude des compensations provisoires, prennent dans leur ensemble la forme d'une rgression. Pour le progrs social comme pour les murs, pour l'ordre politique comme pour l'tendue territoriale ou le nombre des habitants par rapport celui des autres tats d'Europe, la France est tombe au-dessous de ce qu'elle tait en 1793. Premier fait ! Second fait ! avec des ressources admirables et d'incomparables moyens, la France tend persvrer dans la chute en raison mme des principes qui la dterminrent il y a 116 ans (aujourd'hui plus de 200) son rgicide . 4 Il est donc vrai qu'en coupant la tte son Roi, la France a commis un suicide . Le rgicide vint ajouter notre Monarchie le plus beau fleuron : A la Royaut, saint Louis avait donn l'aurole de la saintet, Henri IV de la bont, Louis XIII de la justice, Louis XIV de la gloire et de la grandeur jusque dans le malheur, Louis XV de l'lan du repentir clair par la foi sur son lit de mort. Il lui manquait le sceau du martyr : Louis XVI l'en sacra. 5 PAR L'ASSASSINAT MONSTRUEUX DE SON ROI , LA FRANCE A ROMPU LE PACTE PLUS QUE MILLENAIRE QUI LA LIAIT AU CHRIST. DES LORS LA SUITE DE NOTRE HISTOIRE N'EST QU'UNE LONGUE SERIE DE CHATIMENTS QUI CONTINUERONT JUSQU'AU JOUR OU NOTRE PATRIE REVIENDRA AU BERCAIL DIVIN POUR REPRENDRE EN MAIN L'EPEE DE DIEU. Ce jour viendra inluctablement, car si la rvolution satanique l'emporta, son triomphe ne fut pas sans une lutte acharne, atroce, grce au soulvement hroque de la Vende. Seule ou presque seule de toutes les provinces franaises, la Vende eut la fiert de ne pas courber la tte sous l'ouragan rvolutionnaire. Semblable l'Archange saint Michel, champion des droits de Dieu contre le premier des rvolutionnaires, Lucifer, elle n'hsita point dresser les forces du bien contre celles du mal... Elle dfendit, au prix de son sang, cet ordre social chrtien qui avait fait, pendant des sicles, l'honneur et la force de la France.
Traduction de M. l'Abb Delassus dans : Louis XVI Roi et martyr, sa batification. J de Maistre. Considrations sur la France, chap. II, p. 11 13. L'Histoire prouve que Joseph de Maistre a mme t au-dessous de la ralit : Aprs une tude approfondie, M. de Broc, dans : La France et la Rvolution, tablit que, dans la seule priode de 1792 1800, la Rvolution a caus la mort de trois millions de Franais : un million morts de misre, un million en Vende et au cours des multiples excutions Paris et en Provence, un million tombs pendant les guerres rvolutionnaires. Ce chiffre de trois millions est trs incomplet ; il y a lieu en effet, dy ajouter : 1 les victimes de toutes les guerres que la France a subies de 1800 nos jours, ces guerres et invasions tant la consquences directe de la Rvolution et des principes de 1789 ; 2 les victimes des guerres civiles et des rvolutions dont la France a t la victime depuis ce moment et qui en sont galement la consquence ; 3 celles du Code civil, dont le principe rvolutionnaire et antifamilial du partage forc a eu pour consquence la dnatalit, les familles ne voulant plus quun enfant par foyer pour lui transmettre le patrimoine intact qui lui permettra de maintenir son rang dans la Socit, et pour viter le partage des terres que le morcellement indfini rend improductives ; 4 celles des doctrines criminelles du malthusianisme, etc... issues galement de la dchristianisation des masses, autre consquence de la rvolution et de ses principes sataniques ; 5 qu'on y ajoute enfin l'augmentation de population que ces millions de victimes ou d'enfants qui auraient d natre n'auraient pas manqu de procrer et l'on s'expliquera pourquoi la population de la France (qui tait la plus importante de l'Europe en 1789 et permettait notre Pays de tenir victorieusement tte, seul, contre les autres coaliss, est tombe si bas... si bas mme quil lui serait bien difficile de dfendre son territoire dans le cas o elle serait attaque par ses voisins. Tragique consquence et terrible chtiment divin de la Rvolution auxquels on songe trop peu... 3 Cardinal Pie. 4 Mgr Delassus p. 42, note 1. 5 Le meurtre du 21 janvier est au point de vue de l'idaliste, l'acte de matrialisme le plus hideux, la profession la plus honteuse qu'on ait jamais faite dingratitude, de bassesse, de roturire vilenie et d'oubli du pass. Ce jour-l commmore un suicide. (Renan). Le jour o la France trancha la tte son Roi, elle la trancha du mme coup tous les Pres de famille. (Honor de Balzac).
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Surtout, c'est grce la rsistance acharne et indomptable de la Vende que la France put recouvrer ses liberts religieuses. La Vende a donc sauv la Foi et l'honneur de la France et permis les rsurrections futures de notre Patrie. Nous ne 1 proclamerons jamais assez et sa gloire, et notre reconnaissance ! LESPRIT APOSTOLIQUE DE LA ROYAUT FRANAISE On se ferait une ide incomplte du rle de nos Rois si l'on n'tudiait pas succinctement leur esprit d'apostolat. Dj au temps des Mrovingiens, Clovis subjugue les hrtiques et fait triompher l'glise Romaine de l'hrsie Arienne. Puis ses successeurs encouragent et appuient l'vanglisation des peuples voisins ; des Princesses franques, maries des Rois paens ou hrtiques, convertissent leurs poux et leurs peuples telle que Berthe, reine d'Angleterre en 597. Les Carolingiens convertissent les Saxons et les Germains. Quant aux Captiens, non seulement ils entranent le monde aux Croisades et dposent en Orient le germe des 2 futures MOISSONS APOSTOLIQUES , mais, ds que la prosprit intrieure et la paix extrieure leur en laissent la possibilit, ils tournent leurs regards vers l'apostolat missionnaire : La principale intention du Roy estant qu'on travaille estendre la Religion Catholique, Apostolique et Romaine et qu'on instruise les sauvages, crit le Pre du Tertre dfinissant ainsi la pense fondamentale qui prside la colonisation sous l'Ancien Rgime. Ce qui frappe l'historien, quand il tudie les interventions du pouvoir central dans la fondation de nos vieilles colonies, c'est d'y trouver plus que des proccupations commerciales et politiques, le dsir de civiliser et d'vangliser, de faire natre aux lointains rivages une nouvelle France catholique et aptre, et cela, qu'il s'agisse de Richelieu ou de Colbert. Ainsi, la vocation missionnaire de la France s'inscrit dans les actes officiels : elle est reconnue, affirme, favorise, traduite en obligations juridiques trs prcises par les gouvernants qui n'ont d'autre pense que de remplir en chrtiens leurs devoirs de chefs dtats ou de ministres, mais qui savent que la France a dans l'Eglise, un rle jouer 3 et qu'il n'y a rien qui la grandisse et l'ennoblisse comme l'apostolat missionnaire , comme de faire connatre et aimer le Christ, comme de lui donner des mes. Une fois de plus : Gesta Dei per Francos ! Notre premier colonisateur, Jacques Cartier, dbarque-t-il au Canada, dont il prend possession au nom du Roi, le 24 juillet 1534, il y plante une croix, voulant que son premier acte ft un hommage de sa conqute au Christ. Henri IV envoie-t-il Champlain pour roccuper le Canada, celui-ci (au dire de G. Goyau) est, par excellence, "l'explorateur aptre". Le Roi lui envoie des missionnaires pour conqurir Dieu les sauvages. Aprs la mort du Roi, la Reine, Marie de Mdicis, soutient les missions et fait travailler les Dames de la Cour aux ornements qui leur sont destins. En 1615, quand Champlain repart, il emmne de nouveaux missionnaires, les Franciscains, et lve la chapelle autour de laquelle va surgir la ville de Qubec. Pour vangliser les Peaux-Rouges, il demande l'envoi de bonnes familles de paysans chrtiens qui apprendront aux sauvages cultiver leur terre et leur me par "l'exemple". Peu aprs, le Pre Joseph, grce l'appui de Louis XIII, organise de nouvelles missions en Orient. Le Roi de France, dans ces rgions, est si bien considr comme le protecteur des chrtiens, que notre ambassadeur crit son matre 4 qu' Naxos et Scio La fleur de lys et le nom du Roi sont en mme honneur que dans la propre France . Prsent au Roi par le Pre Joseph en 1626, l'Archevque de Naxos lui attesta la popularit persistante de la France dont le Roi prenait place dans les prires publiques, immdiatement aprs le Pape. L'ambassadeur de France tait, en effet, le 3 protecteur de la population des Cyclades contre les exactions des fonctionnaires ottomans . Des missions sont fondes Constantinople, Smyrne, Alep, Beyrouth, Sidon, en Chypre et en Perse, etc... Le Roi les soutenait par de nombreuses libralits, tel point qu'en 1633 le Saint Sige consentit ce que les missionnaires dsigns par le Roi, pussent se 3 rendre leur poste sans autre approbation que celle du Nonce en France . A la mme poque, en 1626, Richelieu fonde, pour les Antilles, la Compagnie des Isles, dont le but, dit-il, est le peuplement des les dcouvertes et la conversion la Religion Catholique, Apostolique et Romaine des sauvages indignes. Le 29 avril 1627, le Cardinal fonde la Compagnie des Cent Associs pour le Canada, laquelle il impose les conditions suivantes : La Compagnie de la Nouvelle France s'engage ne faire passer au Canada que les Franais catholiques, en transporter ds 1628 de deux trois cents et jusqu' quatre mille pendant les quinze annes suivantes ; se charger, trois ans durant, de la nourriture et de l'entretien des transports ; pourvoir, pendant quinze ans, aux frais du culte et
Voir de la Franquerie : La Vierge Marie dans l'Histoire de France, ch. XVII : Vendens et Chouans sauvent l'honneur de la France, p. 223 et sv. Nous ne saurions trop recommander nos lecteurs I'uvre admirable du Souvenir Venden qui lutte victorieusement pour maintenir dans nos Provinces de l'Ouest les grandes traditions catholiques et franaises et entretient dans ces Rgions le culte des grandes leons et des sublimes exemples laisss par les hros et les martyrs de la Vende leurs descendants et au reste des Franais. 2 A l'exemple de Berthe, Redwige dAnjou, par la conversion de son poux Jagellon, grand Duc de Lithuanie, obtient celle de tout son peuple. 3 E. Jarry : Les Missions coloniales franaises. Almanach Catholique Franais 1931, p. 264. 4 G. Fagniez : Le Pre Joseph et Richelieu, pp. 326 et 356, T. I.
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la subsistance de trois prtres dans chaque poste de mission. Enfin, des avantages considrables seront faits aux 1 sauvages convertis qui seront senss et rputs naturels franais . En 1639, la Mre Marie de l'Incarnation part au Canada et fonde hpital, cole, etc... Ds 1641, elle a plus de 50 fillettes duquer et plus de 700 sauvages assister spirituellement et temporellement. En 1658, Mgr de Martigny-Laval est nomm Vicaire Apostolique ; un sminaire est rig en 1663 et Qubec devient sige dvch ds 1674. Grce l'esprit surnaturel du Gouvernement Royal, le Catholicisme va se rpandre dans toute l'Amrique du Nord. Les expditions du Pre Marquette et de Cavelier de la Salle permettent de fonder de nombreuses missions en Louisiane, Hudson, Saint-Laurent, Natchez, Illinois, etc... Le territoire du Canada et des tats-Unis actuels a t arros du sang de nos missionnaires et vanglis par eux : plus de vingt-cinq vchs aux tats-Unis ont eu, pour premiers vques ou fondateurs, des Franais. Et la perte de notre premier Empire Colonial sera une catastrophe, non seulement au point de vue national, mais aussi catholique, car l'Angleterre y introduira le protestantisme et luttera sournoisement contre le Catholicisme. Dans la fondation de toutes nos colonies ou tablissements, les mmes proccupations apostoliques guident nos Rois : sur les ctes du Sngal, Madagascar, lle Bourbon, etc... ainsi que dans lInde avec Martin, Dupleix etc... et en Indochine. Il n'est pas sans intrt de constater que, dans ce dernier Pays dont l'Assemble du Clerg de France de 1655 se proccupe, les vques missionnaires Nos Seigneurs Pallu et de la Motte Lambert prconisent ds 1658 l'instauration et le dveloppement des vocations religieuses des deux sexes. A la fin du XVIII sicle, Mgr Pigneau de Behaine, grce l'appui de Louis XVI, peut faire rayonner le catholicisme dans toutes les principauts constituant l'Indochine actuelle. L'Ordonnance du Roi en date du 24 novembre 1781, manifeste une proccupation trs vive dvanglisation : Voulons que nos dits Gouverneurs, Lieutenant Gnral et Intendant fassent honorer et respecter les dits suprieurs et missionnaires dans les fonctions de leur ministre... (art. III). Le Prfet Apostolique veillera particulirement ce que les esclaves, dans chaque paroisse, reoivent de leur cur les instructions ncessaires et les sacrements de l'Eglise ; et dans le cas o il aurait connaissance de ngligence ou empchements de la part des matres en donnera avis au Gouverneur, Lieutenant Gnral ou Intendant afin quil y soit par eux pourvu (art. X). La Rvolution et lEmpire arrtent net l'essor colonial et missionnaire de la France. Avec la Restauration, lvanglisation reprend et la conqute de l'Algrie rend possible, non seulement la reconstitution de notre actuel Empire Colonial, mais encore la magnifique renaissance des uvres et la cration ou l'panouissement des Instituts religions consacrs aux Missions, dans nos propres Colonies, comme aussi dans le monde entier. Aussi, la France est-elle le Pays qui assure lEglise le plus grand nombre de missionnaires, et ceux qui obtiennent les rsultats les plus beaux. Un exemple entre beaucoup d'autres le prouve nettement : alors que les missionnaires allemands, pendant 26 ans, avaient converti pniblement 25 000 noirs au Cameroun, les Pres du Saint-Esprit Franais, qui remplacrent en 1916 les Allemands, en convertirent en quinze ans dix fois plus. Malheureusement, les principes maonniques, sur lesquels repose la Rpublique, portent leurs fruits et tendent tuer le recrutement missionnaire, lutter sournoisement contre les missions, dtruire les bases de notre Empire colonial et faire disparatre ainsi l'influence de la France dans le monde. La Royaut avait donn notre politique coloniale une impulsion et des mthodes bases sur lapostolat catholique et l'vanglisation des peuplades indignes. Dans ce domaine galement il est ncessaire que le Roi revienne pour restaurer cette politique qui lui permettra de sauver ce qui reste de l'Empire et, par la France, de donner le monde Jsus-Christ.
LA MISSION DE LA FRANCE PROUVE PAR SON HISTOIRE DEUXIME PARTIE : LA NGATION DES DROITS DE DIEU
LES DROITS DE L'HOMME CHARTE DE LA FRANCE DEPUIS 1789 LES RGIMES SE SUCCDENT ET S'CROULENT
Depuis la Rvolution, nous sommes en rvolte contre l'autorit divine et humaine avec qui nous avons, d'un seul coup, rgl un terrible compte le 21 janvier 1793, a dit Clemenceau. Depuis lors en effet, aucun Gouvernement n'a os rompre avec les Droits de l'Homme ; tous ont pactis avec eux. OR LES DROITS DE L'HOMME SONT LA NEGATION DE CEUX DE DIEU. Tant que la France ne reprendra pas sa place de Fille ane de l'glise, nous la verrons changer de Constitution tous les vingt ans ; rouler d'abme en abme, de rvolution en rvolution. Pourquoi ne trouvons-nous pas la stabilit depuis un sicle et demi ? PARCE QUE NOUS AVONS RENIE NOS TRADITIONS, DECHIRE NOTRE CONSTITUTION DE PEUPLE ELU DE DIEU. PHENOMENE UNIQUE DANS L'HISTOIRE DU MONDE, LA FRANCE EST LE 2 SEUL PAYS QUI ABHORRE, DETESTE, MAUDIT SON PASSE, LE PLUS GLORIEUX ASSUREMENT DE TOUS LES PEUPLES ! . Un aperu rapide sur le sicle dernier en est la preuve vidente :
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G. Goyau : Origines Religieuses du Canada, pp. 56, 57. C'est ce que constatait le marchal Lyautey dans son discours de rception l'Acadmie Franaise.
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La Rvolution provoque le dchanement des passions les plus viles, des instincts les plus abjects et des pires sauvageries : c'est l'enfer dchan. Les vertus de l'me franaise n'apparaissent que parmi les Victimes, dans l'admirable pope Vendenne et aux Armes. L'Empire n'est tabli, comme le montre remarquablement M. Jacques Bainville , que pour empcher la restauration de la Monarchie Traditionnelle. Napolon, c'est la Rvolution botte a dit trs justement Mme de Stal. C'est au rgime-consulaire, aux institutions de l'An VIII, qu'elle (la France) doit le double flau de la centralisation et de la dpopulation, ce ralentissement de la vie locale qui anmia l'esprit civique, ce morcellement des foyers qui tarit nos familles et tua dans leurs germes des millions d'individus, Franais possibles, Franais natre et qui ne sont point ns parce que les conditions de l'tre leur taient refuses par ce code de lois dont parlait Renan, fait pour un citoyen idal naissant enfant trouv et mourant clibataire. Aucun Franais ne devrait parler ou crire de Napolon sans se rappeler qu'il a t le premier auteur de la concentration et de l'unification de l'Allemagne. Une politique gnrale qui, ayant gagn ses batailles, perd ses guerres et qui finalement paralyse un pays, le dpeuple, donne ses plus redoutables voisins le moyen de grandir et de prosprer ses dpens, ne mrite d'autres fleurs ni couronnes que les guirlandes mortuaires qu'on dpose sur les tombeaux. Des Franais peuvent continuer d'avoir la fivre au seul nom de Napolon. La France, qu'il a laisse plus petite qu'il ne la reut, doit se dire qu'en 2 dernire analyse, ce sublime esprit fonctionna au rebours de nos intrts . Toute la mentalit franaise issue de la Rvolution, veut bien nous crire un historien de valeur, rside dans le geste du plus grand reprsentant de cette Rvolution, de Napolon, lors de son sacre. Au moment du Couronnement, il a enlev la couronne des mains de Pie VII et s'est couronn lui-mme. Geste sacrilge. Que devenait alors le Christ Notre-Dame ? Un simple invit. Comment celui qui, il faut bien le reconnatre, avait rendu le culte catholique la France, n'a-t-il pas entrevu alors ni l'tendard de saint Michel avec sa devise Quis ut Deus ? ni le rocher de SainteHlne et son chtiment ?
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Sans doute Napolon signa le Concordat, mais il emprisonna l'glise par les articles organiques et, la fin de son rgne, il perscutera le Pape et le retiendra prisonnier Fontainebleau o, par un juste chtiment de Dieu, il sera oblig d'abdiquer. Cependant, Dieu, dans Sa justice infinie ne devait pas abandonner l'me de celui qui avait formellement voulu rtablir le catholicisme (alors qu'on le poussait tablir le protestantisme en France) l'Empereur expia terriblement ses terribles fautes. Une seule voix s'leva en sa faveur : celle de Pie VII qu'il avait maltrait. Quand l'expiation fut acheve, Napolon mourut en chrtien : Gnral, dit-il Montholon, j'ai rempli tous mes devoirs ; je suis heureux de vous souhaiter le mme bonheur votre mort. Ce qui me console en ce moment, c'est d'avoir rtabli la religion catholique en France, car sans la religion, que deviendraient les hommes ? La Restauration mrita bien son nom. Ayant trouv le Pays vaincu et ruin, en 1815, elle restaura la France en quelques annes, elle releva les finances, et ds 1823, grce la sage administration du Baron Louis, le franc tait au pair et la rente le dpassait 104 francs or. En dix ans, notre commerce extrieur avait presque doubl. La prosprit devint gnrale. On tablit les caisses d'pargne. Successivement furent fondes l'Ecole des Mines, l'Ecole des Chartes, l'Ecole Forestire, l'Ecole Centrale, etc. Aussi Renan a-t-il pu dire : La Restauration a fond le vrai dveloppement intellectuel de la France au XIX sicle. Au point de vue extrieur, la Restauration rendit la France la place prpondrante que les dfaites impriales lui avaient fait perdre parce que Louis XVIII, se plaant sur le terrain traditionnel de la politique royale, et s'adressant des Souverains, put leur parler non seulement d'gal gal, mais encore avec toute la supriorit de sa race ! A tel point que quinze ans aprs, notre Ministre de la Marine ne craignit pas de rpondre l'Ambassadeur d'Angleterre, venu pour manifester l'opposition de son Pays l'expdition d'Alger : la France se f... de l'Angleterre. Elle fera dans cette circonstance, ce qu'elle voudra sans souffrir de contrle ni d'opposition, et la France alla Alger. Waterloo, Alger, Sedan, trois noms qui sonnent le glas de trois rgnes, mais de faon combien diffrente ! Alors que le Premier et le Second Empires s'effondrent dans la dfaite et la patrie envahie, la vieille monarchie de droit divin la veille de sa chute, plante victorieusement son drapeau fleurdelis sur Alger et lgue au pays qu'elle a form, comme un dernier fleuron de sa couronne treize fois sculaire, cet empire colonial africain qui, en se dveloppant et en 3 s'tendant deviendra, en compensation du Canada et de la Louisiane ravis par l'Angleterre, une nouvelle France . Pourquoi la Monarchie tombe-t-elle en pleine victoire et au moment o, en Europe galement, elle va recueillir les fruits de ses patients efforts et de sa politique aussi sage que hardie, la frontire naturelle du Rhin? C'est, hlas, que la Restauration ne semble gure rechercher la trace de Celui qui seul a droit au Trne, Louis XVII, pour l'y rtablir ; elle capitule, elle aussi, devant les prtendus droits de l'homme et n'ose rpondre au nouvel appel que le Sacr-Cur fait au Roi par l'intermdiaire de la Mre Marie de Jsus, du Couvent des Oiseaux, le 21 juin 1823 : LA FRANCE EST TOUJOURS BIEN CHERE A MON DIVIN CUR ET ELLE LUI SERA CONSACREE.
Jacques Bainville : Le 18 Brumaire. Maurras : Napolon avec la France ou contre la France ! pp. 77 et 79. 3 Em. Dborde de Montcorin : A propos du Centenaire de la prise d'Alger. Revue des tudes Historiques avril-juin 1930. Voir le livre de S.A.R. le Prince Sixte de Bourbon : La dernire Conqute du Roi. Alger, 1830.
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MAIS IL FAUT QUE CE SOIT LE ROI LUI-MEME QUI CONSACRE SA PERSONNE, SA FAMILLE ET SON ROYAUME A MON DIVIN CUR ; QU'IL LUI FASSE ELEVER UN AUTEL, AINSI QU'ON EN A ELEVE UN AU NOM DE LA FRANCE, EN L'HONNEUR DE LA SAINTE VIERGE. JE PREPARE A LA FRANCE UN DELUGE DE GRACES LORSQU'ELLE SERA CONSACREE A MON DIVIN CUR, ET TOUTE LA TERRE SE RESSENTIRA DES BENEDICTIONS QUE JE REPANDRAI SUR ELLE. M. de Montyon avait raison de dire Louis XVIII : la France a possd de tout temps une Constitution non crite, consubstantielle son Histoire, et le malheur de la Monarchie vient de l'avoir mconnue. La Restauration, n'ayant pas rpondu la volont divine, tombe quelques annes aprs. Quant la Monarchie de Juillet, son origine mme la voue l'chec et aussi l'athisme politique. Fonder une Monarchie sur la violation du droit monarchique est inconcevable : c'est ce que fait Louis-Philippe, il n'est qu'un usurpateur. Le Gouvernement du "Roi Citoyen" inaugure une politique antireligieuse. Le Catholicisme, de Religion d'Etat, tombe au rang de religion de la majorit des Franais. L'Etat accorde aux pasteurs protestants et aux rabbins un 1 traitement, les mettant ainsi illgitimement sur le mme pied que les Prtres Catholiques . Une fois de plus, avant de chtier, le Christ rappelle sa mission la France. Le 20 novembre 1843, Il dit dans une 2 apparition Marie Lataste, Religieuse du Sacr-Cur : LE PREMIER ROI, LE PREMIER SOUVERAIN DE LA FRANCE, C'EST MOI. Je suis le Matre de tous les Peuples, de toutes les Nations, de tous les Royaumes, de tous les Empires, de toutes les dominations ; JE SUIS PARTICULIEREMENT LE MAITRE DE LA FRANCE. JE LUI DONNE PROSPERITE, GRANDEUR ET PUISSANCE AU-DESSUS DE TOUTES LES AUTRES NATIONS, QUAND ELLE EST FIDELE A ECOUTER MA VOIX. J'AI CHOISI LA FRANCE POUR LA DONNER A MON EGLISE COMME SA FILLE DE PREDILECTION. A peine avait-elle pli sa tte sous Mon joug qui est suave et lger, peine avait-elle senti le sang de Mon cur tomber sur son cur, pour la rgnrer, pour la dpouiller de sa barbarie et lui communiquer Ma douceur et Ma charit, qu'elle devint l'espoir de Mes Pontifes et, bientt aprs, leur dfense et leur soutien. ILS LUI DONNERENT LE NOM BIEN MERITE DE FILLE AINEE DE LEGLISE. Or, vous le savez, tout ce qu'on fait Mon Eglise Je le regarde, comme fait Moi-mme. Si on l'honore, Je suis honor en elle ; si on la dfend, Je suis dfendu en elle ; si on la trahit, Je suis trahi en elle ; si on rpand son sang, c'est Mon sang qui coule de ses veines. Eh bien! Ma fille, Je le dis l'honneur, la gloire de votre patrie, PENDANT DES SIECLES, LA FRANCE A PROTEGE MON EGLISE ; ELLE A ETE MON INSTRUMENT PLEIN DE VIE, LE REMPART INDESTRUCTIBLE ET VISIBLE QUE JE LUI DONNAIS POUR LA PROTEGER CONTRE SES ENNEMIS. DU HAUT DU CIEL, JE LA PROTEGEAIS, ELLE, SES ROIS ET LEURS SUJETS. Que de grands hommes elle a produits, c'est--dire que de saints dans toutes les conditions, sur le trne, comme dans les plus humbles chaumires ! Que de grands hommes elle a produits, c'est--dire que d'intelligences, amies de l'ordre et de la vrit ! Que de grands hommes elle a produits, c'est--dire que d'esprits uniquement fonds, pour leurs actions, sur la justice et sur la vrit ! Que de grands hommes elle a produits, c'est--dire que d'mes embrases du feu brlant de la charit ! C'est Moi qui lui ai donn ces hommes, qui feront sa gloire jamais ! Ma gnrosit n'est pas puise pour la France. J'ai les mains pleines de grces et de bienfaits, que Je voudrais rpandre sur elle. Pourquoi a-t-il fallu, faut-il encore et faudra-t-il donc, que Je les arme de la verge de Ma justice ? 3 QUEL ESPRIT DE FOLLE LIBERTE A REMPLACE DANS SON CUR, L'ESPRIT DE LA SEULE LIBERTE VERITABLE, DESCENDUE DU CIEL, QUI EST LA SOUMISSION A LA VOLONTE DE DIEU ! 4 QUEL ESPRIT D'EGOSME SEC ET PLEIN DE FROIDEUR A REMPLACE DANS SON CUR, L'ESPRIT ARDENT DE LA CHARITE DESCENDUE DU CIEL QUI EST L'AMOUR DE DIEU ET DU PROCHAIN ! QUEL ESPRIT DE MANUVRES INJUSTES ET DE POLITIQUE MENSONGERE A REMPLACE DANS SON CUR LA NOBLESSE DE SA CONDUITE ET LA DROITURE DE SA PAROLE, CONDUITE ET PAROLE AUTREFOIS DIRIGEES PAR LA VERITE, DESCENDUE DU CIEL, QUI EST DIEU LUI-MEME ! Je vois encore, je verrai toujours dans le Royaume de France, des hommes enflamms de charit, des hommes amis de la vrit ; mais cette heure, Ma fille, le nombre en est petit. AUSSI ELLE BRISE LE TRONE DE SES ROIS (Louis XVI), exile, rappelle (Louis XVIII), exile encore (Charles X) ses monarques, souffle sr eux le vent des temptes rvolutionnaires, et les fait disparatre, comme les passagers d'un navire, engloutis dans les abmes de l'ocan. 5 6 JE LUI AI SUSCITE DES ROIS , ELLE EN A CHOISI D'AUTRES A SON GRE .
Le traitement fourni aux prtres par l'Etat est une dette sacre ; c'est le simple intrt (bien minime) du capital considrable que la Rvolution vola l'Eglise en lui enlevant tous ses biens. Aucun vol de ce genre n'a t commis contre les Ministres des autres Cultes. C'tait en outre mettre sur le mme pied les reprsentants du vrai Dieu et ceux de l'erreur. 2 Abb Pascal Darbins : Vie de Marie Lataste. T. III, p. 395 399, chez Bray et Retaux, 82, rue Bonaparte, 1877. 3 Les droits de l'homme. 4 L'individualisme rvolutionnaire. 5 La race de Clovis : mrovingiens, carolingiens, captiens 6 Napolon I, Louis-Philippe, Napolon III.
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NA-T-ELLE POINT VU, NE VOIT-ELLE PAS QUE JE ME SERS DE SA VOLONTE POUR LA PUNIR, POUR LUI FAIRE LEVER LES YEUX VERS MOI ? Ne trouve-t-elle pas aujourd'hui le joug de son Roi pnible et onreux ? Ne se sent-elle pas humilie devant les Nations ? Ne voit-elle pas la division parmi les esprits de ses populations ? Elle n'est point en paix. 1 Tout est dans le silence la surface, mais tout gronde, tout mugit, tout fermente en dessous , dans le peuple, dans ceux qui se trouvent immdiatement au-dessus du peuple, comme parmi les grands. L'injustice marche tte leve et semble tre revtue d'autorit ! elle n'a pas d'obstacle ; elle agit comme elle veut 2 agir . L'impit fait ses prparatifs pour dresser son front orgueilleux et superbe dans un temps qu'elle ne croit pas loign 3 et veut hter de tout son pouvoir . MAIS EN VERITE JE VOUS LE DIS, L'IMPIETE SERA RENVERSEE, SES PROJETS DISSIPES, SES DESSEINS REDUITS A NEANT A L'HEURE OU ELLE LES CROIRA ACCOMPLIS ET EXECUTES POUR TOUJOURS. France ! France ! Combien tu es ingnieuse pour irriter et pour calmer la justice de Dieu ! Si tes crimes font tomber sur toi le chtiment du Ciel, ta vertu de charit criera vers le Ciel : Misricorde et piti, Seigneur ! Il te sera donn, France, de voir les jugements de Ma Justice irrite, dans un temps qui te sera manifeste et que tu connatras sans crainte d'erreur. Mais tu connatras aussi les Jugements de Ma compassion et de Ma misricorde et tu diras : Louange et remerciements, amour et reconnaissance Dieu, jamais dans les Sicles et dans l'ternit ! OUI, MA FILLE, AU SOUFFLE QUI SORTIRA DE MA BOUCHE, LES HOMMES, LEURS PENSEES, LEURS PROJETS, LEURS TRAVAUX DISPARAITRONT COMME LA FUMEE AU VENT. CE QUI A ETE PRIS SERA REJETE ; CE QUI A ETE REJETE SERA PRIS DE NOUVEAU. CE QUI A ETE AIME SERA DETESTE ET MEPRISE ; CE QUI A ETE MEPRISE ET DETESTE SERA DE NOUVEAU ESTIME ET AIME. Quelquefois, un arbre est coup dans la fort ; il ne reste plus que le tronc ; mais un rejeton pousse au printemps et les annes le dveloppent et le font grandir, il devient lui-mme un arbre magnifique et l'honneur de la fort. Priez pour la France, Ma Fille, priez beaucoup, ne cessez point de prier ! Trois ans plus tard, en 1846, c'est la Vierge qui vient la Salette : Je ne peux plus retenir le bras de mon Fils et ce fut la Rvolution de 1848. Mais la Vierge avait ajout : Que le Vicaire de mon Fils, le Souverain Pontife Pie IX se mfie de Napolon. Son cur est double et quand il voudra tre la fois Pape et Empereur, bientt Dieu se retirera de lui. Il est cet aigle qui, voulant toujours s'lever, tombera sur l'pe dont il voulait se servir pour obliger les peuples le faire lever. Ainsi ds le 19 septembre 1846, Louis-Philippe rgnant, avant que quiconque songe au Prince Napolon, tout le rgne de celui-ci est annonc. Le cur de Napolon III est double en effet, le 18 aot 1849, quand il a l'audace de dire Pie IX que le pouvoir temporel ne pourrait tre rtabli que si le Pape accordait des rformes dans l'esprit des "Droits de l'Homme" ; cur double, quand, en 1856, excluant le Pape du Concert Europen, il y fait entrer le Sultan pour juger du droit de la Papaut au pouvoir temporel ; cur double en 1860, quand il rpond Cavour qui lui demande d'envahir les tats Pontificaux : Faites vite ; cur double en 1870 quand voulant tre la fois Pape et Empereur, il menace le Pape de retirer ses troupes de Rome pour empcher le Concile de dcrter l'infaillibilit pontificale. En regard de cette conduite, que dit M. le Comte de Chambord : Ici, naturellement, ma pense se porte avec tristesse sur Rome o nous laissons abattre en ce moment une des grandes choses que Dieu a faites par la France, Gesta Dei per Francos, je veux dire la Souverainet temporelle du Chef de l'Eglise, indispensable garantie de son indpendance et du libre exercice de son autorit spirituelle dans tout l'univers... Dans son pouvoir temporel, c'est bien son autorit spirituelle qu'on veut atteindre ; c'est au principe mme de toute religion et de toute autorit qu'on s'en prend. Bientt, on demandera logiquement que de nos lois et de nos Tribunaux disparaisse l'ide de Dieu. Alors, il n'y aura plus entre les hommes, d'autre lien que l'intrt, la Justice ne sera plus qu'une convention. Il ne restera plus d'autre moyen pour l'obtenir que la force, et l'difice social, min jusque dans ses fondements, s'croulera de toutes parts... NON, LA CAUSE DE LA SOUVERAINETE TEMPORELLE DU PAPE N 'EST PAS ISOLEE. ELLE EST CELLE DE TOUTE RELIGION, CELLE DE LA SOCIETE, CELLE DE LA LIBERTE. IL FAUT DONC A TOUT PRIX EN 4 PREVENIR LA CHUTE... Et au Baron de Charette, le 15 novembre 1867 l'un des hros qui commandait les Zouaves Pontificaux, tous 5 royalistes : Grce ces merveilleux dvouements et ce brillant courage, la Rvolution, pour la premire fois depuis de longues annes, a t oblige de reculer, et jusqu'ici la Souverainet du Saint-Pre est sauve, Gloire vous et vos Compagnons d'armes !
Rvolution de 1848, Commune de 1871. La Rpublique Maonnique. 3 La priode contemporaine. 4 Lettre au gnral de Saint-Priest du 9 dcembre 1866. La Monarchie Franaise, lettres et documents politiques (1844-1907), p. 100. 5 Idem. p. 104.
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Quelle diffrence de langage entre le petit-fils de saint Louis et l'Empereur de la Rvolution ! Pourtant Napolon III 1 avait t prvenu de ce qu'il lui arriverait par le plus grand vque franais du XIX sicle, le futur Cardinal Pie , et en quels termes... ! le 15 mars 1859 : Ah Sire ! Lorsqu'on se rappelle que pendant onze sicles la politique de l'Europe chrtienne fut de combattre le Turc, comment n'prouverait-on pas quelque tonnement de voir le Souverain d'un Pays catholique se faire le soutien de la Puissance ottomane et aller, grands frais, assurer son indpendance? Or, ne suis-je pas fond dire que c'est, par l mme, assurer des abus ? car enfin qui protgeons-nous ? Il y a Constantinople un homme, ou plutt un tre que je ne veux pas qualifier, qui mange dans une auge d'or deux cents millions prlevs sur les sueurs des Chrtiens. Il les mange avec ses huit cents femmes lgitimes. Et c'est pour perptuer et consolider un tel tat de choses que nous sommes alls en Orient ! C'est pour en assurer l'intgrit que nous avons dpens deux milliards, 63 Officiers suprieurs, 350 jeunes gens, la fleur de nos Grandes Familles, et deux cent mille Franais ! Aprs cela nous sommes venus parler des abus de la Rome pontificale ! Excusez-moi, Sire, mais ce Turc, non seulement nous avons dit : Continue te vautrer comme par le pass dans ta fange sculaire ; je te garantis tes jouissances et je ne souffrirai pas qu'on touche ton Empire. Mais nous avons ajout : Grand Sultan ! jusqu' prsent le Souverain de Rome, le Pape, avait prsid aux Conseils de l'Europe. Eh bien ! nous allons avoir un Conseil Europen ; le Pape n'y sera pas, mais tu y viendras, toi, qui n'y tais jamais venu ! Non seulement tu y seras, mais nous ferons devant toi le cas de conscience de ce Vieillard absent ; et nous te donnerons le plaisir de voir clater et soumettre ton jugement les prtendus abus de son Gouvernement ! En vrit, Sire, n'est-ce pas l ce qui s'est fait ? Et aprs de telles tolrances, pour ne rien dire de plus, est-on bien en droit d'allguer des scrupules, qui nous seraient venus au sujet des abus d'un Gouvernement qui est bien, n'en pas douter, le plus doux, le plus paternel, le plus conomique des Gouvernements de l'Europe ?... ... Ni la Restauration ni Vous n'avez fait pour Dieu ce qu'il fallait faire, parce que ni l'un ni l'autre vous n'avez relev Son trne ; parce que ni l'un ni l'autre vous N'AVEZ RENIE LES PRINCIPES DE LA REVOLUTION, dont vous combattez cependant les consquences pratiques, parce que l'vangile social, dont s'inspire l'Etat, est encore LA DECLARATION DES DROITS DE L'HOMME, LAQUELLE N'EST AUTRE CHOSE, SIRE, QUE LA NEGATION FORMELLE DES DROITS DE DIEU. OR, C'EST LE DROIT DE DIEU DE COMMANDER AUX ETATS COMME AUX INDIVIDUS. CE N'EST PAS POUR AUTRE CHOSE QUE NOTRE-SEIGNEUR JESUS-CHRIST EST VENU SUR LA TERRE ! IL DOIT Y REGNER EN INSPIRANT LES LOIS, EN SANCTIFIANT LES MURS, EN ECLAIRANT L'ENSEIGNEMENT, EN DIRIGEANT LES CONSEILS, EN REGLANT LES ACTIONS DES GOUVERNEMENTS COMME DES GOUVERNES. Partout o Jsus-Christ n'exerce pas Son rgne, il y a dsordre et dcadence. Or, J'AI LE DEVOIR DE VOUS DIRE QU'IL NE REGNE PAS PARMI NOUS, et que notre constitution n'est pas, loin de l, celle d'un tat chrtien et catholique. Notre droit public, tablit bien que la Religion Catholique est celle de la majorit des Franais ; mais il ajoute que les autres Cultes ont droit une gale protection. N'EST-CE PAS PROCLAMER EQUIVALEMMENT QUE LA CONSTITUTION PROTEGE PAREILLEMENT LA VERITE ET L'ERREUR ? Eh bien ! Sire, savez-vous ce que Jsus-Christ rpond aux Gouvernements qui se rendent coupables d'une pareille contradiction ? Jsus-Christ, Roi du Ciel et de la terre leur rpond : Et Moi aussi, Gouvernements qui vous succdez en vous renversant les uns les autres, MOI AUSSI JE VOUS ACCORDE UNE EGALE PROTECTION ! J'ai accord une pareille protection 2 l'Empereur votre oncle ; J'ai accord la mme protection aux Bourbons ; la mme protection la Rpublique, et Vous aussi, la mme protection vous sera accorde ! Et l'objection de l'Empereur lui disant que le moment n'est pas encore favorable, il rpond, avec quelle admirable grandeur d'me et quelle implacable logique : Sire ! Quand de grands politiques, comme Votre Majest, m'objectent que le moment n'est pas venu, je n'ai qu' m'incliner, parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis un vque et comme vque je leur rponds : LE MOMENT N'EST PAS VENU POUR JESUS-CHRIST DE REGNER ? EH BIEN ! ALORS, LE MOMENT N'EST PAS VENU POUR LES GOUVERNEMENTS DE DURER ! 1870, voil le chtiment. Le 2 aot, il (l'Empereur) tait l'arbitre de l'Europe et du monde ; le 2 septembre, il n'est plus qu'un vil prisonnier de guerre sans couronne et sans pe, puisqu'il a rendu son pe Guillaume ! Je ne crois pas que depuis Clovis il y ait eu un Souverain franais tombant en pareille catastrophe !
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Quels rapprochements faire entre les dates de cette guerre et celle de la chute du pouvoir temporel des Papes par 4 la prise de Rome. Nous empruntons l'Abb Vial le tableau qu'il a trac, il est tristement loquent :
Mgr Baunard : Vie du Cardinal Pie, t. I, p. 666 et suivantes. Les Bourbons de la Restauration. 3 Abb Vial, op. cit., p. 513. 4 Abb Vial, p. 516 et 517.
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4 Aot 1870 Annonce officielle de l'vacuation de Rome par les Soldats franais Le corps d'occupation abandonne Viterbe, seconde Ville des tats du Pape. Le Gnral Dumont s'embarque pour la France 2 heures de l'aprs-midi. Le drapeau est descendu des bastions de Civita-Vecchia 5 h. Premier dsastre des Franais Wssembourg ; 5 000 Franais crass par 30 000 Allemands. Les Allemands envahissent la frontire franaise.
5 Aot 1870
6 Aot 1870 cras Woerth, Freschwiller, Reichshoffen, Mac-Mahon opre sa retraite 2 heures de l'aprs-midi. Nombre considrable de drapeaux franais tombent aux mains des Prussiens 5 heures.
7 Aot 1870 Dpart des derniers 4 000 Franais qui dfendaient le 4 000 Franais faits prisonniers par les Prussiens. Saint-Sige 14 Aot 1870 Inauguration Paris de la statue de Voltaire qui est une insulte publique Dieu et la France chrtienne. Les Pimontais, s'emparent de Civita-Vecchia. Investissement complet de Rome par les pimontais. La Canonnade italienne frappe les remparts de Rome Les Prussiens commencent le bombardement Strasbourg, capitale de notre Alsace. Les Prussiens s'emparent de Versailles 19 Septembre
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4 Septembre 1870
Investissement complet de Paris par les Prussiens 20 Septembre La canonnade prussienne rduit en Cendres, la rsidence impriale de Saint-Cloud. 24 septembre
L'arme Pontificale oblige de capituler devant les bandes Toul capitule devant les Prussiens. Effarement de Paris. pimontaises. Le Gnral pimontais agit en souverain dans Rome. 28 Septembre Strasbourg capitule, 7 000 prisonniers.
11 Octobre Victor-Emmanuel accepte officiellement le plbiscite qui lui Orlans, la Ville de Jeanne d'Arc, prise par les Prussiens. donne Rome. 22 Octobre 1870 Le Ministre italien rpond la lettre de l'Ambassadeur Saint-Quentin canonn, pris et impos de 2 millions. Cinq franais qui le flicitait d'avoir pris Rome ! ... Il en avait le jours aprs, Metz capitule : 173 000 soldats, 1 665 canons, temps... et le courage 278 289 fusils, quantit de munitions, de drapeaux livrs l'ennemi.
1 Le jour anniversaire de l'apparition de N. D. de la Salette. 24 ans auparavant la Vierge pleurait sur les chtiments qui allaient frapper la France si elle ne revenait pas Dieu. Et la France n'avait pas cru et la France tait chtie.
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30 Dcembre 1870 Victor-Emmanuel part pour Rome. Les Franais abandonnent leur Artillerie aux Prussiens sur le plateau d'Avron. 23 Janvier 1871 Le prince Humbert entre Rome et s'installe au Quirinal. Jules Favre s'humilie devant Bismarck Versailles, pour ngocier la capitulation de Paris.
1 Fvrier 1871 La Chambre italienne dclare la dpossession du Pape un L'Arme de l'Est (80 000 hommes) non comprise dans fait accompli. l'armistice du 28 janvier passe en Suisse. Les Prussiens reprennent Dijon et dclarent dfinitive la dfaite de la France. Le Roi de Prusse, Guillaume I , reconnut lui-mme la grande loi providentielle des chtiments infligs la France quand notre Patrie est infidle sa vocation : Je n'ai pas vaincu les Franais, dit-il, Dieu me les a livrs ! La France crie : Piti, mon Dieu ! Alors parait Notre-Dame d'Esprance de Pontmain : Mais priez, mes enfants ! Dieu vous exaucera en peu de temps ! Mon Fils se laisse toucher !
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Et c'est la paix ; mais une paix qui mutile la France de deux de ses plus chres provinces, l'Alsace et la Lorraine, dont la superficie correspond exactement celle des tats Pontificaux... Quelle grande et terrible leon ! En outre, une indemnit de cinq milliards est verser l'ennemi. Aprs les dsastres, la Providence donne la France la possibilit de se relever PAR LE RETABLISSEMENT DE LA HENRI V, prince accompli et minent, dont le Conseiller religieux est le grand Cardinal Pie, PEUT, SEUL, REDONNER A LA FRANCE SA VOCATION DES TEMPS PASSES. Aussi est-il l'espoir des vrais Franais, de l'Eglise et du Pape Pie IX. Deux jours avant la signature du trait de Francfort, le 8 mai 1871, voici la lettre que ce grand Prince envoie M. de 1 Crayon-Latour : Sachons reconnatre que l'abandon des principes est la vraie cause de nos dsastres. Une Nation chrtienne ne peut pas impunment dchirer les pages sculaires de son histoire, rompre la chane de ses traditions, inscrire en tte de sa Constitution la ngation des droits de Dieu, bannir toute pense religieuse de ses codes et de son enseignement public. Dans ces conditions, elle ne fera jamais qu'une halte dans le dsordre ; elle oscillera perptuellement entre le Csarisme et l'anarchie, ces deux formes galement honteuses des dcadences paennes, et n'chappera pas au sort des peuples infidles leur mission. ...La monarchie chrtienne et franaise est dans son essence mme, une monarchie tempre qui n'a rien 2 emprunter ces Gouvernements d'aventure qui promettent l'ge d'or et conduisent aux abmes . ON DIT QUE L'INDEPENDANCE DE LA PAPAUTE M'EST CHERE, ET QUE JE SUIS RESOLU A LUI OBTENIR D'EFFICACES GARANTIES. ON DIT VRAI. LA LIBERTE DE LEGLISE EST LA PREMIERE CONDITION DE LA PAIX DES ESPRITS ET DE L'ORDRE DANS LE MONDE. PROTEGER LE SAINT-SIEGE FUT TOUJOURS L'HONNEUR DE NOTRE PATRIE ET LA CAUSE LA PLUS INCONTESTABLE DE SA GRANDEUR PARMI LES NATIONS... ...Je ne ramne que la Religion, la concorde et la paix ; et je ne veux exercer de dictature que celle de la clmence, parce que, dans mes mains, et dans mes mains seulement, la clmence est encore la justice... 3 La parole est la France et l'heure est Dieu
MONARCHIE TRES CHRETIENNE.
Le 15 octobre 1872, nouvelle lettre ses amis d'une clairvoyance prophtique ; les catholiques libraux y trouveraient une excellente leon : Il est impossible de s'y mprendre. La proclamation de la Rpublique en France a toujours t et serait encore le point de dpart de l'anarchie sociale, le champ ouvert toutes les convoitises, toutes les utopies... Si le pays a la faiblesse de se laisser entraner par les courants qui l'agitent, rien n'est moins inconnu que l'avenir. Nous courons un abme certain. EN VAIN ESSAIERAIT-ON D'ETABLIR UNE DISTINCTION RASSURANTE ENTRE CE PARTI DE LA VIOLENCE QUI PROMET LA PAIX AUX HOMMES EN DECLARANT LA GUERRE A DIEU, ET CE PARTI PLUS PRUDENT, MIEUX DISCIPLINE, ARRIVANT A SES FINS PAR DES VOIES DETOURNEES, MAIS ATTEIGNANT LE MEME BUT. Ils diffrent par leur langage, mais ils poursuivent la mme Chimre ; ils ne recrutent pas les mmes soldats, mais ils marchent sous le mme drapeau : ils ne peuvent nous attirer que les mmes malheurs.
Op. cit., p. 115. Manifeste du 2 juillet 1874, op. cit., p. 135. 3 A. M. de Carayon-Latour, dput de la Gironde, l'Assemble Nationale, 8 Mai 1871 op. cit, p. 117.
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CONSERVER L'ILLUSION D'UNE REPUBLIQUE HONNETE ET MODEREE aprs les sanglantes journes de juin 1848 et les actes sauvages de la seconde Terreur, si meurtrires toutes deux pour notre brave arme, N'EST-CE PAS OUBLIER TROP VITE LES AVERTISSEMENTS DE LA PROVIDENCE ET TRAITER LES LEONS DE L'EXPERIENCE AVEC TROP DE DEDAIN ? C'est au moment o la France se rveille en s'affirmant par un grand acte de foi, qu'on prtendrait lui imposer LE GOUVERNEMENT LE PLUS MENAANT POUR SES LIBERTES RELIGIEUSES ! A LA POLITIQUE DES FICTIONS ET DES MENSONGES, OPPOSONS PARTOUT ET TOUJOURS NOTRE POLITIQUE A CIEL OUVERT. Le jour du triomphe est encore un des secrets de Dieu, mais ayez confiance dans la mission de la France. L'Europe 1 a besoin d'elle. La Papaut A BESOIN D'ELLE ET C'EST POURQUOI LA VIEILLE NATION CHRETIENNE NE PEUT PAS PERIR . L'admirable Syllabus de Pie IX et ses avertissements restent lettre morte. La France continue de vouloir concilier Dieu et Satan, l'Eglise et la Rvolution, l'vangile et les Droits de l'Homme. L'Assemble Nationale dlgue quelques-uns de ses membres pour offrir la couronne au Comte de Chambord, aux conditions suivantes : - Un programme peu prs conforme aux principes de 89 ; - Le drapeau tricolore. Le petit-fils de saint Louis ne pouvait devenir le Roi des "Droits de l'Homme". Il ne pouvait pas adopter le drapeau tricolore quelles que soient les gloires dont sont chargs ses plis parce que ce drapeau ayant prsid aux chafauds de la Terreur et toutes nos discordes nationales, est, par excellence, le drapeau de la Rvolution et a t impos la France par les loges maonniques et donc par Satan. Il n'avait pas le droit d'abandonner le drapeau blanc fleurdelis, la vieille bannire de saint Louis et de Jeanne d'Arc, qui, tant de fois, conduisit nos Pres la victoire. C'et t renier son principe. Il refuse et nous trouvons toute sa pense exprime dans sa lettre au comte de Mun : 2 IL FAUT POUR QUE LA FRANCE SOIT SAUVEE QUE DIEU Y RENTRE EN MAITRE POUR QUE J'Y PUISSE REGNER EN ROI . Hlas, cette grande voix, qui, de l'exil, guidait l'me du pays, ne devait pas tarder disparatre. J'ai voulu donner la France un Roi qu'elle a refus, dclara Notre-Seigneur qui ajouta ensuite : J'achve d'teindre la dernire lumire qui tait encore l'esprance du chrtien et de la France... C'est le flambeau qui s'teint et la France qui, pour ainsi dire, prit. Le 24 aot 1883, le Christ annona la mort du Comte de Chambord pour le lendemain et d'une voix terrible ajouta : Plus d'esprance du ct de la terre ! 3 La France n'ayant pas mrit celui qui devait la sauver, Dieu l'a enlev de la terre. C'est le premier chtiment ! LE PLUS GRAND DES CHTIMENTS : LA RPUBLIQUE4 I LA TROISIEME REPUBLIQUE La France refusant le salut que Dieu lui envoie en la personne du Comte de Chambord, les chtiments reprennent. Le plus grand de tous est l'institution de la Rpublique. Ds lors ce n'est pas seulement un Gouvernement neutre, c'est un 5 tat athe et anticlrical, tabli sur la volont de Bismarck et des loges, uniquement pour dtruire le Catholicisme et er rendre la France impuissante en la divisant. Rappelons la lettre que le Chancelier de Guillaume I crivit son Ambassadeur Paris, le Comte d'Arnim, le 16 novembre 1871 : NOUS DEVONS ENFIN DESIRER LE MAINTIEN DE LA REPUBLIQUE EN FRANCE POUR UNE DERNIERE RAISON QUI EST MAJEURE : LA FRANCE MONARCHIQUE ETAIT ET SERA TOUJOURS CATHOLIQUE : Sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusque dans l'Extrme-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la ntre, c'est d'abaisser le Catholicisme et la Papaut, qui en est la tte. Si nous POUVONS ATTEINDRE CE BUT, LA FRANCE EST A JAMAIS ANNIHILEE. LA MONARCHIE NOUS ENTRAVERAIT DANS CETTE TENTATIVE : LA REPUBLIQUE NOUS AIDERA. J'entreprends contre l'Eglise Catholique une guerre qui sera longue et peut-tre terrible... On m'accusera de perscution et j'y serai peut-tre conduit ; MAIS IL LE FAUT POUR ACHEVER D'ABAISSER LA FRANCE ET ETABLIR NOTRE SUPREMATIE RELIGIEUSE ET DIPLOMATIQUE, comme notre suprmatie militaire... Eh bien ! je le rpte : ICI ENCORE LES REPUBLICAINS NOUS AIDERONT; ILS JOUENT NOTRE JEU ; ce que j'attaque par politique, ils l'attaquent par fanatisme antireligieux. Leur concours nous est assur ! ENTRETENEZ DANS LES FEUILLES RADICALES FRANAISES A NOTRE DEVOTION LA PEUR DE L'EPOUVANTAIL CLERICAL, en faisant propager les calomnies ou les prjugs qui ont fait natre cette peur... Faites aussi souvent parler dans ces
A. M. de la Rochette, dput de la Loire-Infrieure, 15 octobre 1872, op. cit., p. 122. Lettre au Comte de Mun, 20 novembre 1878, op. cit. p. 140. 3 Extase de Marie-Julie : 26 juin 1874, 25 mai 1877, 24 aot 1883, 17 octobre 1883. 4 Un des plus grands thologiens de l'poque actuelle, le Cardinal Billot a bien voulu crire l'auteur la lettre suivante : Rome, 23 dcembre 1926. Le Cardinal Billot offre ses meilleurs remerciements Monsieur de la Franquerie pour l'hommage de son livre sur la Mission divine de la France. On y trouve assurment de belles pages, mais aucunes ne valent celles du dernier chapitre : Le plus grand des chtiments : la Rpublique. 5 Voir : Penses, souvenirs et correspondances de Bismarck. Correspondance du Comte d'Arnim et de Bismarck. Correspondance secrte de Gambetta avec Bismarck. La Rpublique de Bismarck, par de Roux. - Bismarck et la France, par Bainville. Les Mmoires de Gontaut-Biron, etc...
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feuilles des dangers de la raction ! des crimes de l'absolutisme, des empitements du Clerg ! Ces balivernes ne manquent jamais leur effet sur les masses ignorantes. OUI, METTEZ TOUS VOS SOINS A ENTRETENIR CET ECHANGE DE SERVICES MUTUELS ENTRE LES REPUBLICAINS ET LA PRUSSE ! 1 C'EST LA FRANCE QUI EN PAIERA LES FRAIS ! Ds que Thiers eut dclar dans son manifeste lectoral : Faisons la Rpublique, il reut le tlgramme suivant : Deux amis, runis dans la campagne de l'un d'eux, saluent leur illustre commun ami en lui souhaitant tout le succs. 2 Ranke, Manteuffel . Ranke, l'historien haineux contre la France et Manteuffel, feld-marchal prussien et futur statthalter d'Alsace-Lorraine ! Le fondateur de la Rpublique recevait ainsi tous les souhaits de deux grands ennemis de la France, ses amis... Quant au second fondateur de la Rpublique, Gambetta, juif germano-italien . Il avait t recevoir les directives du Chancelier de Bismark Varzin et lanait deux mots d'ordre, le premier pour carter le pril de la revanche contre l'Allemagne : Pensez-y toujours ( l'Alsace-Lorraine), n'en parlez jamais ! le second pour tuer l'me de la France et dclencher la guerre religieuse : Le clricalisme, voil l'ennemi ! Oui vraiment la Rpublique est bien le rgne de l'tranger ! Une rapide tude de ses faits et gestes le montrera mieux que tout le reste. Dans son essence mme, en France, elle est SATANIQUE et il faut tre un aveugle volontaire pour ne pas voir que : RPUBLIQUE = Judo-Maonnerie = Dmonocratie
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C'est ce que viennent confirmer plusieurs manifestations d'ordre surnaturel : Le soir du 4 septembre (1870), date de la proclamation de la Rpublique, Hlne Poirier vit entrer un grand nombre de dmons qui lui apprirent que la Rpublique venait d'tre proclame Paris. Pour en tmoigner leur joie ils se mirent chanter, rire, danser avec frnsie. Ce qui les rjouit, c'est, disent-ils, qu' la tte du Gouvernement sont 4 les leurs et qu'ainsi eux, dmons, auront plus de facilits pour anantir le rgne de Jsus-Christ . 5 De nombreuses annes aprs, Marie Martel, la Voyante de Tilly , la Sainte Vierge annona la chute de la Rpublique en lui disant : Il faut prier pour le futur Roi. La Rpublique va tomber, C'EST LE RGNE DE SATAN. Une fois encore l'Exil de Froshdorf, M. le Comte de Chambord montre leur devoir tous les catholiques dignes de ce nom dans sa lettre au Comte de Mun (20 nov. 1878) : LA REVOLUTION, POURSUIVANT SON IDEAL D'ETAT SANS DIEU, C'EST-A-DIRE CONTRE DIEU, A INSCRIT SUR SES LISTES DE PROSCRIPTION L'HUMBLE EDUCATEUR DES ENFANTS DU PEUPLE ET L'ADMIRABLE FILLE DE LA CHARITE ; C'EST L'HEURE OU L'INDIFFERENCE ET L'INACTION SERAIENT, POUR TOUT HOMME DE CUR, UNE HONTE ET UNE TRAHISON... JE N'EN DOUTE PAS PLUS QUE VOUS, LA VERITE NOUS SAUVERA, MAIS LA VERITE TOUT ENTIERE... OUI, L'AVENIR EST AUX HOMMES DE FOI, MAIS A LA CONDITION D'ETRE EN MEME TEMPS DES HOMMES DE COURAGE, NE CRAIGNANT PAS DE DIRE EN FACE A LA REVOLUTION TRIOMPHANTE CE QU'ELLE EST DANS SON ESSENCE, ET A LA CONTREREVOLUTION CE QU'ELLE DOIT ETRE DANS SON UVRE DE REPARATION ET D'APAISEMENT... Voil un langage qui diffre sensiblement de celui des libraux. Ds 1890, un grand vque, Mgr Freppel, aprs le toast d'Alger, a port sur la Rpublique ce jugement que les sicles venir ratifieront : Oui, l'preuve est faite, cela est vrai ; mais quelle preuve, Grand Dieu ! La religion chrtienne bannie de toutes les coles primaires ; les manifestations du culte interdites dans la plupart des grandes villes ; les religieux expulss de leurs Couvents et leurs chapelles fermes ; les surs de charit chasses des hpitaux de Paris ; le clerg mis la porte des bureaux de bienfaisance et de toutes les commissions hospitalires ; nos prtres menacs de perdre leur modique traitement, sur la dlation du premier venu et au moindre caprice ministriel ; les catholiques pratiquants exclus de toutes les fonctions civiles, judiciaires, administratives ; l'athisme social devenu en droit comme en fait le mot d'ordre du rgime, tel point que depuis le premier jusqu'au dernier magistrat de la Rpublique, aucun n'ose
Cit par M. Gaudin de Vilaine au Snat, le 6 avril 1911, voir Journal Officiel du 7-4-1911. Archives de la Bibliothque Nationale. "Analyse du Courrier de M. Thiers" par Daniel Halvy, Paris, 1920. 3 A la suite du remuement des peuples par la Rvolution franaise, certains juifs... se mirent parcourir l'Europe cherchant et l s'tablir. Un juif wurtembergeois, A. Gamberl, se fixa Gnes au temps du blocus continental, fit le commerce des cafs et la contrebande, pousa une juive du pays dont un des parents avait t pendu et italianisa alors son nom, en s'appelant Gambetta*. Le fils ou le petit-fils vint en France, s'tablit Cahors, et nous donna le grand homme qui n'eut jamais absolument rien de franais. E. Drumont, La France juive, t. I, p. 530. *Voir "Le Judasme en France" publi Stuttgart en 1872. Ouvrage presque introuvable, les juifs l'ayant fait disparatre. Sur la collusion de Gambetta avec Bismarck : Eugne Tavernier : Cinquante ans de politique, p. 226. Mme J. Adam : Aprs l'abandon de la revanche. J. Bainville : Bismarck et la France. Correspondance secrte de Bismarck et de Gambetta. La rpublique de Bismarck. Mmoires du Prince de Hohenlohe. Etc. Vte de Gontaud-Biron : Mon ambassade en Allemagne (1872 - 1873). 4 Chanoine Champeaur : Une possde contemporaine, 1834-1914, Hlne Poirier, de Coulons, Loiret, p. 326. L'abb Sutter dans : Le Diable, ses paroles, son action dans les possds d'Illfurt, p. 66, rapporte des dclarations identiques de Satan. 5 Les manifestations de Tilly ont t tudies par un minent thologien, le R. P. Lesserteur. Voir son rapport au Congrs Marial de Fribourg en 1902.
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mme plus prononcer en public le nom de Dieu ; et tout cela sans qu'il apparaisse le moindre signe d'un changement quelconque dans la disposition du parti dominant. Une chose demeure incontestable, c'est que la Rpublique en France, n'est pas comme ailleurs une simple forme de gouvernement acceptable en soi, mais une doctrine antichrtienne dont l'ide mre est la lacisation ou la scularisation de toutes les institutions sous la forme de l'athisme social. C'est ce qu'elle a t ds son origine en 1789 ; c'est ce qu'elle tait en train de devenir en 1848, pour peu qu'elle et vcu ; c'est ce qu'elle est l'heure actuelle en 1890. Que dirait-il aujourd'hui s'il vivait encore ce grand vque ! Plus que jamais il conclurait la ncessit du principe monarchique qui a cr la France et dirait avec Psichari : Ce n'est pas en vain que la Maison de France dcoule d'un Saint. Nous n'y pouvons rien, nous sommes engags, enrouts. La France fait son salut malgr elle. Au pied de l'arbre franais nous avons un Saint qui intercde pour toute la Maison de France. Et comment sparerions-nous la Maison de France de la France elle-mme : la France elle-mme de ceux qui l'ont 1 faite ! A coup sr, on objectera le ralliement . Pour montrer quel point les catholiques ont t victimes de cet accord loyalement tent avec le rgime et aussi quelles furent la duplicit et la mauvaise foi des rpublicains, il suffit de rappeler la conversation qu'eut un peu avant le 16 fvrier 1892 un ancien ministre de la Rpublique, M. Flourens, avec l'un de ceux qui ngocirent avec Rome, conversation qu'il publia en avril 1914 dans la Revue catholique des Institutions et du Droit : Je pris un jour M. Constans l'cart, dans le dsuvrement d'une de nos sances de la Chambre des Dputs, crit M. Flourens, et je lui dis : - Il parat que vous allez vous jeter dans les bras du Pape. Il sourit et me rpondit : - Je ne fais rien, vous le savez, que d'accord avec Brisson et les Loges. - Mais alors que faites-vous ? Carnot veut donner du lustre ses rceptions de l'lyse et l'aristocratie du faubourg Saint-Germain, sous son prdcesseur, s'y faisait plutt rare. Il vit, que je ne me contenterais pas de semblables explications et il ajouta : - Jusqu'ici le clerg a t le centre autour duquel se sont groups les partis hostiles la Rpublique, et, en dpit des dissentiments profonds qui les sparent, il leur a servi de lien. Nous en avons la conviction s'il se mettait activement l'uvre, il formerait un faisceau assez fort pour nous inquiter. Eh bien! alors? Eh bien ! alors il a t l'instrument de leur union, nous voulons qu'il devienne l'instrument de leur dsunion. Il a servi les rallier, nous voulons qu'il serve les disperser. Le Pape commandera aux Catholiques de se rallier la Rpublique. Parmi les Royalistes et les Bonapartistes, certains obtempreront cet ordre ; d'autres non. D'o discorde entre eux. Ceux qui se spareront de l'Eglise perdront leur prestige sur les lecteurs ruraux. Ils iront bouder dans leur coin. Quant aux Catholiques qui se rallieront, ils seront honnis par leurs anciens amis qui les traiteront de rengats et croyez-moi, les rpublicains ne leur accorderont pas plus d'estime. Ils n'auront aucun crdit dans le pays et aucune autorit dans la Chambre parce qu'ils manqueront de programme politique. Leur conduite ne sera qu'un amoncellement d'illogismes et leur vie qu'un perptuel reniement de leur pass. Ils ne compteront pas. Ce sera une poussire qui ne saura o s'accrocher. - Mais quelles concessions, rpliquais-je, faites-vous donc en change d'avantages politiques, d'aprs vous, si apprciables ? - Aucune. - Vous arrtez au moins la course la Sparation ? - Au contraire, nous l'acclrons. Dans dix ou quinze ans d'ici, ce sera chose faite.
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Dans la pense de Lon XIII, le ralliement n'avait de raison d'tre qu'autant qu'il amnerait une dtente en faveur des Catholiques. Cette dtente s'est-elle produite ?... Hlas ! Du jour o le ralliement a t consomm, la perscution a repris avec plus de violence que jamais. Ds lors, l'essai loyal d'entente avec la Rpublique entrepris par le Saint-Sige ayant compltement chou, le ralliement n'est plus dfendable, surtout depuis la Sparation. La preuve est faite de l'incompatibilit absolue qui existe en France entre l'Eglise et la Rpublique. Lon XIII lui-mme l'a reconnu quand, tristement, il s'cria parlant des dirigeants rpublicains, en 1902 : 3 Eh bien ! puisqu'ils sont inconvertissables, il n'y a plus qu'une chose faire : les renverser ! et le 21 avril 1903, d'une voix vibrante, devant six cents Franais : La France reviendra aux traditions de saint Louis, ou elle prira dans la honte et la ruine. Le grand Pape arrivait ainsi la mme conclusion que Mgr Delassus : La France est ne, elle a vcu catholique et monarchique. Sa croissance et sa prosprit ont t en raison directe du degr o elle s'est rattache son Eglise et son Roi. Toutes les fois, qu'au contraire, ses nergies se sont exerces l'encontre de ces deux ides directrices, l'organisation nationale a t profondment, dangereusement trouble.
Ernest Psichari : Les voix qui crient dans le dsert, p. 261. Sur ce sujet voir la remarquable : tude sur le Ralliement, de M. Robert Havard de la Montagne. 3 Voir "Le Bloc Catholique" n de juillet 1914 : La question politique franaise, p. 251.
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D'o, cette imprieuse conclusion, que la France ne peut cesser d'tre catholique et monarchique sans cesser d'tre 1 la France ! Ainsi, la fin de son rgne, Lon XIII avait donn aux Catholiques de France la nouvelle direction suivre. C'est cette politique que son successeur, saint Pie X, va continuer. Il ne va pas cesser de donner les instructions les plus nettes tous les Catholiques de France, de s'unir sur le terrain religieux et non plus sur le terrain constitutionnel. Ce n'est pas sans raison qu' chaque rception de plerins franais, saint Pie X revenait sur la ncessit pour un peuple qui veut vivre de respecter, d'aimer, de vnrer ses traditions et son pass et de toujours rester dans la voie trace par les anctres. C'tait dessein qu'il suppliait les Franais d'avoir toujours prsents la mmoire le Testament de saint Remy et la mission divine de Jeanne d'Arc : Vous direz aux Franais qu'ils fassent leur trsor des Testaments de saint Remy, de Charlemagne et de saint Louis, 2 qui se rsument dans ces mots si souvent rpts par l'hrone d'Orlans : Vive le Christ qui est Roi de France . Bien aveugles ou de parti-pris furent ceux qui ne comprirent pas ! Ces directives tant contraires aux dsirs et aux intrts des libraux et des dmocrates, ceux-ci firent la conjuration 3 du silence ; opposrent la force d'inertie la volont du saint Pontife qui laissa, plusieurs reprises, clater la douleur 4 que lui causait une telle attitude . Ils donnrent ainsi, par leur conduite, une clatante confirmation la perspicacit de saint Pie X qui avait ainsi trac leur portrait : Ces diseurs de nouveauts, hommes au langage pervers, sujets de l'erreur et entranant l'erreur, s'efforant avec un art nouveau et souverainement perfide d'annuler les vitales nergies de l'Eglise et mme, s'ils le pouvaient, de renverser de fond en comble le rgne de Jsus-Christ. Ennemis d'autant plus redoutables qu'ils se cachent dans le 5 sein mme et au cur de l'Eglise . Benot XV (et c'est peut-tre l'une des raisons pour lesquelles on l'a tant critiqu) ne modifia en rien la ligne de conduite trace aux catholiques par son prdcesseur. A Monseigneur Marty, dsireux de supprimer toute quivoque sur la conduite politique des Franais l'gard du 6 rgime, Benot XV rpondit : La base de l'action catholique reste toujours le terrain religieux. PAS DE RALLIEMENT. Sous Lon XIII, il parut ncessaire de dissiper certains prjugs tendant tablir l'incompatibilit du Catholicisme et de la forme rpublicaine. La dmonstration a t suffisamment faite. Il n'y a pas y revenir. 7 Le Souverain Pontife avait compris que le crime inexpiable de la Rpublique, c'est l'assassinat des mes . LA REPUBLIQUE CONTRE LA FAMILLE. Tout tat qui ne protge pas la famille est vou la mort. La Monarchie franaise, en plein accord avec l'glise, a toujours favoris et protg la Famille, considre comme cellule sociale et base fondamentale de toute autorit. Dans chaque Paroisse existait une cole, tenue bien souvent par le Cur ou le Vicaire ou par des Religieux ou Religieuses. L'enseignement tait donc foncirement chrtien, et comprenait, outre les sciences et la morale, le catchisme, les devoirs des poux, l'indissolubilit de leurs liens et le but de leur union. Instruction et ducation taient donc compltes et parfaitement adaptes aux ncessits religieuses et nationales, La seule force organise au IX sicle, crit Funck-Brentano, dans son livre L'Ancienne France : le Roi, la seule force qui fut intacte autour du seul abri que rien ne peut renverser, car il a ses fondements dans les sentiments les plus profonds du cur humain, tait la famille. Au X sicle, dans les Chartes et Chroniques, lensemble des personnes places sous l'autorit du pre s'appelait "Familia". L'ensemble des personnes runies sous l'autorit du seigneur chef de la mesnie s'appelait "Familia". L'ensemble des personnes runies sous l'autorit du fief fodal est appel "Familia".
Mgr Delassus, L'esprit familial, p. 210. Saint Pie X Monseigneur Touchet le 13 dcembre 1908 lors de la lecture du dcret de Batification de Jeanne d'Arc. 3 On consultera avec intrt sur toute cette priode : Abb Barbier : Histoire du Catholicisme libral et social en France. Les dmocrates chrtiens et le modernisme. Les erreurs du Sillon, etc.. et la collection complte de la Revue doctrinale qu'il a publie : La critique du libralisme. Mgr Delassus : La dmocratie chrtienne vue du Diocse de Cambrai. La condamnation du modernisme social dans la censure du Sillon. Vrits sociales et erreurs dmocratiques. R. Havard de la Montagne : Histoire de la dmocratie chrtienne de Lamennais Georges Bidault. Enfin, les Revues ou publications actuelles : La Pense catholique. Verbe : la Cit Catholique. Paternit Maternit. Les volontaires du Sacr-Cur. Terre et Foi. R. P. Dal Gal : Beato Pio X. Vie officielle publie par la Postulation de la cause. (Seule l'dition en italien est complte). Le Cardinal Merry del Val. Hary Mitchell : Pie X le Saint. Pie X et la France. Charles Maurras : Le Bienheureux Pie X, Sauveur de la France. 4 Voir : C. Bellaigue : Pie X et Rome. Abb Barbier : Cas de conscience, les Catholiques et la Rpublique. 5 Pie X, Encyclique sur les doctrines modernistes 1907. Voir Barbier : Les infiltrations maonniques dans l'Eglise. Gaudeau : Le pril intrieur de l'Eglise, et notre brochure : Les dmocrates chrtiens et le Sillon catholique. 6 Bulletin catholique de Montauban, 8 mai 1915. 7 Titre d'une brochure publie en 1922 par M. Lacointa, au Bloc Catholique.
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Le territoire sur lequel s'exerce l'autorit du pre, du seigneur, du roi s'appelle "Patria". La famille est ainsi nettement l'origine de la patrie. Quant au roi, disait au XI sicle, Hugues de Fleury, il est l'image du Pre. Son autorit est celle du Pre de la famille laquelle il commande comme sa maison. Aussi La Bruyre disait-il trs justement : Nommer le Roi le pre du peuple ce n'est pas faire son loge, mais sa dfinition. On l'a dit trs exactement : le jour o la Rvolution, a coup la tte de Louis XVI, elle l'a coup tous les pres de famille. Depuis la Rvolution, en effet, les Assembles institurent le divorce (que supprime la Restauration, mais rtabli par la troisime Rpublique l'instigation du juif Naquet), tendent de plus en plus assimiler les enfants naturels et adultrins aux enfants lgitimes, et introduire dans les murs l'union libre qui supprime la descendance. Le Code civil au dire du Professeur Morin, de Montpellier, "est la fin de l'ordre social" par la dsagrgation de la famille et de l'autorit paternelle. Le paysan franais, passionnment attach sa terre, en est arriv n'avoir qu'un enfant unique... du fait de la loi du partage forc. Par arrt de la Cour de Cassation, en date du 23 novembre 1912, la distribution des brochures malthusiennes, l'exposition publique et la vente des produits malthusiens et l'exposition des procds employer sont choses licites la condition que le vendeur, l'exposant ou le vulgarisateur ait obi une proccupation commerciale ou scientifique et non une proccupation obscne... Les lois laques, l'cole sans Dieu, l'expulsion des congrgations enseignantes et autres, ont eu pour consquence de pervertir l'me des enfants et, par le dogme galitaire, de dtruire le respect d aux parents: l'immoralit et la dbauche en sont les consquences fatales et de plus en plus gnralises. Forcment, cet abominable rgime devait porter ses fruits : le Royaume de France, qui tait le pays le plus peupl et le plus prolifique avant la Rvolution, est maintenant celui o la crise de la natalit svit avec une telle gravit qu'elle devient une question de vie ou de mort pour lui bref dlai. Consquence directe de la dnatalit : la France a connu six invasions en 150 ans... Aprs le dsastre sans prcdent de 1940, le Gouvernement tutlaire du Marchal a commenc ragir et par de sages mesures enray la crise. Sans doute, le gouvernement de la quatrime Rpublique a t dans l'obligation de conserver les allocations familiales, mais tout le reste de sa lgislation, dont la base demeure l'athisme, achve la destruction de la famille. La Monarchie, elle, au contraire, a intrt la reconstitution d'un tel lment d'ordre, car c'est dans la force et la stabilit des familles que la Monarchie peut esprer trouver sa propre force et sa propre stabilit, un tel rgime ne pouvant s'appuyer que sur ce qui dure et se perptue comme lui. L'hrdit du Trne, disait Bonald, est la garantie de 1 toutes les hrdits et la sauvegarde de tous les hritages . LA DIPLOMATIE REPUBLICAINE. La Rpublique, tablie par les pires ennemis de la France (la Judo-Maonnerie et Bismark), est fatalement prisonnire de ses origines. L'instabilit ministrielle (environ deux ministres par an !) fatale en rgime parlementaire, empche toute action diplomatique suivie ; les diffrents gouvernements rpublicains oscillent, tout d'abord, pendant trente ans, entre une politique d'entente avec l'Angleterre ( laquelle celle-ci imprime un sens anti-allemand) et des tentatives de rapprochement avec l'Empire allemand que ce dernier marque au coin d'une tendance hostile la perfide 2 Albion. Quand, dcidment, l'entente prvaut avec l'Angleterre et nous asservit elle , il devient rapidement vident que, sous prtexte de briser un encerclement Imaginaire, l'Allemagne en viendra la guerre pour assurer son hgmonie sur le monde entier. Malgr les incidents de plus en plus frquents et violents provoqus par la diplomatie du Kaiser : Tanger, Algsiras, Casablanca, Saverne, etc., et alors que son puissant voisin se transforme en une immense usine de guerre, la Rpublique dsarme la France et ne sait mme pas profiter des avances que l'Autriche fait en 1910 et 1911 pour se rapprocher de l'Entente et sortir de la Triplice. Aussi, quand la guerre clatera, la France sera sans dfense (pendant quinze ans le parlement ayant criminellement refus les crdits demands par l'Etat-Major) les poitrines devront remplacer les canons et le matriel absents ; dix-huit cent mille des ntres en seront les victimes. Pendant la guerre, l'Empereur Charles d'Autriche offre-t-il la paix des conditions avantageuses et une alliance avec la France, la Rpublique refuse sur l'ordre de la Maonnerie qui, dj, labore dans l'ombre les treize points que 3 proclamera en son nom le Prsident Wilson.
Lon de Montesquiou : Les origines et la doctrine de l'Action Franaise, p. 31 et 32. On lira avec beaucoup de fruit : Mgr Delassus : L'esprit familial dans la Maison, dans la Cit, dans l'Etat. De Roux : L'Etat et la natalit. Amiral de Penfentenyo: Manuel du Pre de Famille. Vivre ...? ou mourir. Dr F. Bussire : Sous le rgne des fossoyeurs d'Empire. Dieu : message, suprme de la science, lacit : suprme forfaiture de l'Etat. 2 Voir Emile Flourens : La France conquise, Edouard VII et Clemenceau. 3 Prince Sixte de Bourbon : L'offre de paix spare de l'Autriche. Antoine Rdier : Zita, princesse de la Paix. J. Troude : Charles I. R. Vallery-Radot : Le Temps de la colre. Lon de Poncins : S.D.N. super-tat maonnique.
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Lors de l'laboration des traits de paix, les runions des ngociateurs se transforment en un vritable convent judomaonnique ; chacun des chefs des principales dlgations est plac sous la tutelle d'un juif pour assurer le triomphe du Kahal sur le monde et abaisser dfinitivement les puissances catholiques : Parce qu'elle demeure en dpit de tout, le pays catholique par excellence, la France n'obtient que les frontires humiliantes de Waterloo ; sans doute on lui octroie sur le papier un nombre imposant de milliards pour rparer ses ruines, mais la judo-maonnerie, qui poursuit la destruction de notre Pays, prend soin, ct de chaque clause qui cre une obligation pour l'Allemagne, d'en ingrer une autre qui lui permet de s'y soustraire. Par contre, l'Angleterre protestante est paye au comptant : la flotte et les principales colonies allemandes. Au nom du principe du droit des Peuples disposer d'eux-mmes, la secte tablit sur les frontires orientales et mridionales de l'Allemagne une poussire d'tats sans frontires naturelles et incapables de se dfendre contre leur puissante voisine ; elle va jusqu' glisser des sources de conflits dans le trac de leurs frontires pour provoquer une nouvelle conflagration mondiale le jour o elle le voudra. Parce qu'ils refusent d'entrer dans la judo-maonnerie l'Empereur Charles d'Autriche et l'impratrice Zita (la Princesse franaise au grand cur), qui ont tant fait pour rendre la paix au monde, sont dtrns et voient leur Empire dmembr alors que l'Allemagne protestante, qui s'est rendue coupable des pires atrocits et est responsable de la guerre, demeure le seul tat puissant au centre de l'Europe dmembre et voit son unit consacre. L'uvre maonnique de Bismark est sauve : tout est prvu et ordonn pour permettre l'Allemagne de se relever trs rapidement et de prendre sa revanche. Nos chefs militaires avaient gagn la guerre malgr la Rpublique ; cause de la Rpublique la paix est perdue, et la langue franaise, qui tait reste la langue diplomatique mme aprs nos dfaites de 1814, 1815 et 187O, perd ce 1 privilge aprs notre victoire de 1918 . Depuis lors, chaque Confrence internationale, la France trahie par son Gouvernement, abandonne quelques bribes de sa victoire et se refuse appuyer les tentatives de restauration de l'Empereur et Roi Charles en Hongrie, alors que cette restauration est l'une des conditions indispensables au maintien de la paix. Certains Rpublicains le reconnaissent et avouent, ncessaire une Confdration des tats Danubiens pour rparer les dsastres de ces traits absurdes et criminels et concluent : Et ce sera peut-tre le commencement d'une Union plus vaste qui s'tendrait de l'occident l'Orient et engloberait tous les tats catholiques d'Europe, y compris ceux du Sud de l'Allemagne, laissant compltement isole la Prusse dominatrice et brutale, objet de discordes et de batailles. 2 Qu'importeraient alors la France pacifique l'imprialisme anglais, la rapacit allemande ou la folie russe ? Cette politique est prcisment celle des Rois de France ; celle du renversement des alliances complte par le Pacte de Famille, groupant les Puissances catholiques contre les attaques des Puissances protestantes et des Sectes occultes et dmoniaques. Le malheur de la France veut que la Rvolution et les rgimes qui en sont issus, la Rpublique et l'Empire, en aient toujours pris le contre-pied. Ainsi, deux sicles de distance, le Roi de France a encore raison ; n'taitce pas alors, n'est-ce pas encore de nos jours la vraie ligne de conduite de la Fille ane de l'Eglise ?... Les leons de la guerre de 1914 sont oublies : la Rpublique reprend sa politique criminelle de dsarmement et par 3 sa faiblesse laisse l'Allemagne rarmer. Elle conduit le Pays l'abme . Elle a l'inconscience criminelle de dclarer la guerre l'Allemagne, sous le prtexte de dfendre la Pologne, alors qu'elle est incapable d'assurer la scurit de la France : rsultat invitable : le plus gigantesque croulement de notre Histoire. Alors, pendant quatre ans, le Marchal Ptain, avec la tnacit qui l'a toujours caractris, se mit la tche (et son prestige aidant) redressa si bien la situation diplomatique qu'un Ministre des Affaires trangres d'une Puissance allie de l'occupant s'adressa non son alli, mais au Vieux Soldat pour tudier les bases ventuelles d'une paix reposant sur des principes chrtiens... Lors de l'croulement de l'Allemagne, en 1944, le Marchal fut emmen prisonnier sur l'ordre du Fhrer. Depuis lors, la quatrime Rpublique n'a plus de politique trangre : l'tranger y est le matre. Anatole France, avait raison quand, parlant de la diplomatie rpublicaine, il disait : Nous n'avons pas, nous ne pouvons pas avoir de politique extrieure. LA REPUBLIQUE CONTRE L'ARMEE ET LA MARINE. Le patriotisme est une vertu rappelait Sa Saintet Pie XII, alors Secrtaire d'Etat, en s'adressant spcialement aux Franais, lors de la clture du Jubil de la Rdemption, Lourdes. Or l'Arme incarne en quelque manire nos yeux la France elle-mme, disait le Cardinal de Cabrire. Si donc il y a dans les Socits humaines, du consentement de tous, 4 une chose sacre, c'est l'Arme. La Rpublique ayant t institue dans notre Pays pour tuer l'me de la France, l'Arme devait en tre une des premires victimes. Le Gouvernement, l'instigation des loges, y fait admettre les juifs ; le rsultat ne tarde pas, c'est
Raymond Recouly : Mes entretiens avec le Marchal Foch. Charles Tisseyre : Une erreur diplomatique la Hongrie mutile, p. 110. 3 Voir Bainville : Histoire de deux peuples. id. : Histoire de trois gnrations. id. : Les consquences politiques de la paix. id. et de Roux : La Rpublique de Bismarck. Ch. Maurras : Kiel et Tanger, et Le Pape, la guerre et la Paix, Le mauvais trait. Voir galement nos tudes : Le pril allemand, A propos du plbiscite sarrois, Les Armements secrets de l'Allemagne. La plupart des prophties srieuses annoncent ce dsastre et aussi le redressement miraculeux qui suivra, aprs l'expiation. 4 Anatole France en 1887.
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l'affaire Dreyfus que l'Allemagne exploite en obtenant la suppression du Deuxime Bureau de l'Etat-Major gnral franais, charg du contre-espionnage ; c'est la Sret Gnrale qu'incombe, depuis lors, cette mission ; mais recrute en grande partie parmi les adeptes des loges, l'tranger y a facilement accs et notre Arme se trouve tellement prive d'informations que la guerre de 1914 s'en trouvera prolonge, que le Ministre de l'Intrieur et le Prfet de Police ayant t condamns pour haute trahison devant l'ennemi, il faudra, en pleine guerre, retirer ce Service la police gangrene et le restituer l'Arme qui devra l'improviser ce moment particulirement difficile. Avant la guerre de 1914, la Judo-Maonnerie, pour atteindre le moral de l'arme, organise l'ignoble affaire des fiches contre les meilleurs officiers : les catholiques. Toutes les lois tendent diminuer ou dtruire le prestige de l'Arme et l'Ecole publique devient le foyer par excellence de l'antimilitarisme, un trop grand nombre d'instituteurs ne cessant d'inculquer aux enfants de France la haine de Dieu et de la Patrie. Aprs la Victoire de 1918 la Rpublique reprit et aggrava sa politique antimilitariste. Il est donc normal que la conflagration de 1939 ait provoqu l'croulement de notre Arme et l'invasion du territoire. La Marine n'est pas mieux traite, elle est systmatiquement dsorganise par les Ministres Lanessan et Pelletan avant la guerre de 1914 ; au lendemain mme de notre victoire, la Rpublique en consacre la ruine Washington et rend ainsi trs prcaire non seulement le ravitaillement du Pays en cas de conflit europen, mais encore la possession de notre magnifique Empire colonial. La marine est chose royale, a-t-on dit trs justement ; l'arme aussi. Le Roi, seul, pourra leur rendre le rang et le prestige qu'elles n'auraient jamais d perdre parce qu'elles personnifient le devoir, le sacrifice et l'honneur, en mme temps que la grandeur de la France dont le Roi est, seul, la vivante incarnation. LA REPUBLIQUE CONTRE LES TRAVAILLEURS La Rpublique accorde-t-elle du moins l'ouvrier la protection et le bien-tre auxquels il a droit ? Tout observateur impartial est oblig de reconnatre que notre pays est le plus en retard en ce qui concerne la protection vraie des travailleurs. C'est la consquence logique de la Rvolution, qui, par la loi Lechapelier, supprime les Corporations, interdit toute association et empche l'ouvrier et le petit patron de dfendre leurs droits. Aussi les institutions de protection des travailleurs ne peuvent-elles suivre l'volution qui se produit dans les autres pays. Enfin, partir de 1884, lors du vote de la loi sur les syndicats, au lieu de revenir au systme corporatif, la Rpublique pousse ces organismes vers la lutte des classes, alors que l'intrt de l'employeur et de l'employ, du patron comme de l'ouvrier, est commun et veut que l'entreprise prospre. Au lieu d'unir en s'efforant de provoquer bienveillance et sollicitude chez les uns, dvouement chez les autres, on divise et on attise les haines rciproques De plus entre 1840 et 1860, la grosse industrie, en se constituant, tue les petits mtiers familiaux et oblige les travailleurs quitter les campagnes pour venir la ville. L'ouvrier tant sans dfense, doit subir toutes les conditions de travail que lui imposent les gros capitalistes ; considr en tant qu'individu et non comme reprsentant d'une famille, son salaire lui permet peine de vivre avec les siens ; malheur lui s'il tombe malade, c'est la misre ! Or, il ne peut habiter que des taudis infects, sans air ni lumire, vritables foyers de tuberculose ; cette terrible maladie fait des ravages effrayants. Lentement mais srement, cette concentration urbaine tue la race moralement et physiquement, provoque la crise de la natalit, et voue les masses ouvrires la rvolte et l'meute o les poussent ces Juifs internationaux qui fondent l'Humanit et veulent provoquer la rvolution, pour tablir leur domination sur les ruines de notre Pays. Ah ! Je l'ai dj dit, seule la Rpublique, puissance ploutocratique et anonyme, peut ainsi traiter des hommes. Un Roi aurait piti, mais la Rpublique est sans entrailles. Encore une fois, la Monarchie apporte la solution de cette crise par les corporations qui donnent l'ouvrier dfense et 1 libert dans la dignit . LA JUSTICE REPUBLICAINE. Lors de l'excution des dcrets Ferry contre l'Eglise et les Congrgations religieuses, de nombreux magistrats se refusrent violer le droit et leur conscience et faisant pice au gouvernement, se dclarrent incomptents pour dterminer le prjudice caus aux Religieux. Leur rsistance fut vaine. Gabriel Hanotaux avoue, dans son Histoire que "les prcautions" avaient t prises. Le Garde des Sceaux de l'poque runit alors le Tribunal des Conflits, en prit la prsidence et trancha la question dans le sens voulu par les Loges. En outre, on inscrivit au programme rpublicain "l'puration de la magistrature", et, finalement, une loi suspendant l'inamovibilit permit de se dbarrasser des magistrats peu complaisants. La leon fut svre l'gard de ceux qui pensaient ne relever que de leur conscience ; elle ne fut pas perdue pour les autres. Ds lors, la Rpublique ayant une magistrature son image et sa dvotion, les scandales et les assassinats politiques se multiplirent et l'pargne publique put tre impunment pille non seulement par la politique spoliatrice du
Anatole France la Bechellerie, Marcel Le Goff. Voir : Vers un ordre social chrtien et aphorismes de politique sociale, par le Marquis de la Tour du Pin. Mgr Delassus : Vrits sociales et erreurs dmocratiques. E. Mathon : La Corporation, base de l'organisation conomique. F Bacconier : Le salut par la corporation. Jean Paillard : L'A.B.C. du corporatisme. M.-H. Lenormand : Du syndicat la corporation technique de l'organisation corporative, et La Charte du Travail dcrte par le Marchal Ptain.
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gouvernement et l'tablissement d'impts toujours plus lourds et souvent inutiles, mais par les cumeurs publics sortis des ghettos et des loges et toujours protgs par une police et une justice aux ordres du parti politique dominant. Citons notamment parmi les scandales, avant la guerre de 1939 : Wilson, le gendre du Prsident Grvy, qui dut dmissionner ; Humbert ; l'Affaire du Panama ; le milliard des Congrgations liquid (!) par le juif Duez ; Hanau ; Oustric ; Stavisky ; l'Affaire dite de l'Union Douanire Europenne, etc... Depuis la "Libration", la putrfaction est telle qu'on ne les compte plus... Quant aux assassinats politiques, on ne peut passer sous silence ceux de : Flix Faure parce qu'il s'opposait la rvision de !'Affaire Dreyfus, officier juif condamn pour trahison ; Syveton, excut pour arrter son action vengeresse au Parlement contre l'abominable Affaire des Fiches, organise par le Gnral Andr au Ministre de la Guerre sur l'ordre de la Judo-Maonnerie ; Calmette, le Directeur du Figaro, assassin par la femme du Ministre des Finances, Caillaux, craignant des rvlations compromettantes ; le Gnral Mangin, empoisonn parce que son action remarquable allait donner la France sa frontire naturelle du Rhin ; Almreyda, le tratre, trangl dans sa prison, et Stavisky "suicid" en Savoie pour empcher la dnonciation des complices, ceux de Petlouria et du Gnral Koutiepof ; de Marius Plateau et de Jean Guiraud, adversaires du rgime ; celui de Philippe Daudet auquel on aurait voulu faire assassiner son pre, pour dshonorer et faire disparatre le tribun royaliste, l'enfant s'y tant refus fut assassin et l'assassinat grim en suicide ; le Prsident Doumer, pour venger l'chec de Briand dont l'lection la Prsidence de la Rpublique devait permettre la russite de combinaisons louches au profit d'une maffia ennemie du Pays ; le Conseiller Albert Prince, afin d'empcher la justice d'atteindre de trs hauts magistrats dont l'action couvrait de formidables intrts contre le patrimoine national. Sans oublier les assassinats collectifs des patriotes, le 6 1 fvrier 1934, sur la place de la Concorde Paris . Fatalement, la Rpublique ayant foul au pied toutes les traditions religieuses et nationales, devait aboutir au dsastre le plus effroyable de l'Histoire de France. Ultime consquence de la Rvolution dite franaise. Il tait juste, il tait logique qu'ayant rejet Dieu, l'difice se soit croul... Nisi Dominus dificaverit domum, in vanum laboraverunt eam. Nisi Dominus custodierit civitatem, frustra vigilat qui custodit eam... Mais il tait juste aussi que la France soit protge jusque dans son dsastre, car elle avait t encore plus victime que coupable et la justice de Dieu devait en tenir compte... II LE GOUVERNEMENT RESTAURATEUR DU MARECHAL PETAIN L'Eglise a toujours enseign que, sous peine de faute grave, l'obissance est due aux pouvoirs lgitimes. Ce principe est formel, absolu et ne souffre gure d'exception. Lors du dsastre de 1940, l'Assemble Nationale a rgulirement transmis les pouvoirs au Marchal Ptain, devenu Chef de l'Etat pour sauver le Pays. Le gouvernement du Vainqueur de Verdun tait donc incontestablement le seul gouvernement lgitime de la France ; l'obissance lui tait due, sous peine de faute grave. Trop de Franais, guids par un sentiment patriotique indiscutable, mais mal compris, du fait de l'obscurcissement des principes les plus lmentaires, ne comprirent pas que le Marchal tait l'homme choisi par la Providence pour le salut de la France, et ils coutrent les voix venues de l'tranger. La rvolte contre l'autorit lgitime entrane toujours des catastrophes et encourt un rigoureux chtiment. Nous recueillons actuellement les fruits amers du rejet de ce principe fondamental. Oui, le Marchal tait bien l'homme de la Providence. Tout naturellement, instinctivement, le Pays, dans le malheur, s'tait tourn vers lui qui tait l'une des plus pures figures de notre Histoire. Il consentit sacrifier sa gloire et un repos qu'il avait bien mrit : Je fais la France le don de ma personne pour attnuer son malheur. Comme un Pre, le Vainqueur de Verdun, qui avait si admirablement redress le moral du soldat en 1917 parce qu'il l'aimait et le comprenait, se pencha sur la France meurtrie et, par ses magnifiques appels et ses voyages qui soulevaient l'enthousiasme du Pays, lui montra les causes du dsastre et les moyens de le rparer. Par une administration sage, prudente, prvoyante, conome et ordonne, il complta dans le domaine matriel l'action qu'il avait entreprise pour sauver le cur et l'me de la France. Malgr l'occupation ennemie et les entraves qui en rsultaient, en trs peu de temps le redressement spirituel, intellectuel, moral et matriel fut prodigieux. Libr enfin de l'treinte satanique de la dmocratie, le Pays se sentait renatre dans une atmosphre purifie. C'est qu'avec la collaboration pleinement dvoue de M. Jacques Chevalier, le trs minent philosophe spiritualiste, devenu Ministre de l'ducation Nationale, le Marchal avait eu le courage de s'attaquer au lacisme qui assassinait les mes et de rtablir dans les coles l'enseignement de Dieu. Tous les espoirs taient alors permis. Le Marchal avait compris mieux que beaucoup de chefs religieux la mission providentielle de la France dans le monde et voulait ramener le Pays cette mission. C'est la raison pour laquelle, sur la demande et en prsence du Marquis de la Franquerie, il consacra la France au Cur Immacul de Marie, le 18 novembre 1940, et tint renouveler officiellement ce grand acte, en mars 1943, en l'glise Saint-Louis de Vichy, escort de ses Maisons Militaire et Civile, le jour mme o, sur l'ordre des vques de France, dans toutes les glises et chapelles, eut lieu la conscration de la France au Cur Immacul de Marie. En outre, le Marchal tint crire au Cardinal Suhard, Archevque de Paris, pour lui faire savoir que le Chef de l'Etat s'associait cette Conscration solennelle. Ce faisant, il avait confirm la donation du Roi Louis XIII la Vierge et permis la rsurrection future de la Patrie. Le Marchal pouvait disparatre, l'essentiel tait accompli.
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III LA QUATRIEME REPUBLIQUE PROCLAME LA LACITE DE LETAT ET CONSOMME LA DESTRUCTION DE LA FRANCE. Lors de la "Libration", l'tat de la France exigeait l'union de tous les Franais pour redresser le Pays. C'tait le conseil que le Souverain pontife avait donn aux chefs politiques franais venus le voir. Dans ce but le Marchal avait envoy un missaire au Gnral de Gaulle : il ne fut pas reu. Les consquences en furent tragiques : des dizaines de milliers d'assassinats furent perptrs par la lie de la population et un ramassis d'trangers expulss de leur Pays, le fait n'est plus contest officiellement ; ces assassinats permirent de "couvrir" ainsi la "suppression" d'une partie importante de l'lite de la nation, voulue par les pires ennemis de la France. Cette "puration" criminelle fut complte par les procs intents par des cours d'exception, sous prtexte de "collaboration", afin d'liminer de la scne politique les adversaires de ceux qui avaient pris le pouvoir. Le procs intent au Marchal Ptain en est l'exemple le plus abominable. La spoliation de la presse franaise indpendante permit aux sectateurs du pouvoir occulte de se constituer d'immenses fortunes et de prendre la direction de l'information et de la pense franaise, par la suppression de toute opposition et ainsi de pouvoir rapidement raliser le plan d'asservissement puis de destruction totale de la France par les 1 suppts de Satan . Aussi, lors de la remise des lettres de crance du nouvel ambassadeur de France prs le Saint-Sige, Sa Saintet Pie XII tint mettre les choses au point et dgager la terrible leon des vnements catastrophiques causs par ceux qui avaient refus de suivre ses conseils paternels : Des expriences funestes, une tragique volution politique, d'aprs guerre d'abord, puis la mare montante des ides de domination et de violence, ont mis la France mal ; elle en a tant souffert que, prsent, tous les degrs de l'chelle sociale, les esprits rflchis et conscients de leurs responsabilits rpudient avec plus d'horreur que jamais l'idoltrie de la force. Tout ce qui se pouvait faire pour conduire rsipiscence, pour acheminer vers une pacifique collaboration les mouvements domins par cet esprit de violence, l'glise, et en particulier son Autorit suprme, l'a fait, et nous ne doutons pas que l'histoire impartiale et sereine saura le reconnatre. MAIS QUE DE LARMES EUSSENT ETE EPARGNEES SI CEUX QUI AUJOURD'HUI CONTEMPLENT, EPOUVANTES, LES CONSEQUENCES DE LEURS ERREURS, AVAIENT VOULU ECOUTER L'EGLISE QUAND ELLE LES AVERTISSAIT QUE LEURS REVES D'AMBITION ET DE GRANDEUR LEUR FAISAIENT PRENDRE LE CHEMIN 2 DES TENEBRES ET DE L'ABIME La leon tait svre mais juste. Malheureusement, les hommes au pouvoir refusrent de l'entendre, comme ils avaient refus d'couter auparavant les conseils venus de la plus haute Autorit Spirituelle, et volontairement, ils s'enfoncrent davantage dans leur erreur, L'Assemble Nationale par 440 voix (Communistes, Socialistes et Mouvement Rpublicain Populaire dit M.R.P.) contre 106, a adopt le 29 septembre 1946 la constitution de la IV Rpublique dont le texte a t soumis au rfrendum populaire le 13 octobre suivant et approuv par 9 154 829 voix contre 8 017 589 opposants et 7 903 077 abstentions (soit par 36 % seulement des voix !) C'est ce qu'on appelle la majorit en dmocratie... er er Le titre I , Article I de cette Constitution est ainsi rdig La France est une Rpublique indivisible, LAQUE, dmocratique et sociale. Et le treizime paragraphe du Prambule : L'organisation de l'enseignement public gratuit et LAQUE tous les degrs est un devoir de l'Etat. Suprme insulte l'gard de Dieu ! Mme au temps de la guerre anti-religieuse sous la troisime Rpublique, la lacit n'avait pas t inscrite comme loi fondamentale et constitutionnelle de l'Etat. UN CHATIMENT PLUS RIGOUREUX QUE TOUS LES PRECEDENTS NE PEUT PAS MANQUER DE LA SANCTIONNER. C'EST UNE APOSTASIE NATIONALE. Depuis lors, la France roule d'abme en abme elle n'a plus gure voix au chapitre des grandes Puissances, son Empire Colonial s'effrite et le Pays se dbat dans une dcomposition quasi-totale, une dliquescence telle qu'on en rencontre peu d'exemples dans l'Histoire du Monde. Dj les adversaires de notre Patrie s'en vont rptant : Finis Galli ! et les amis de la France ceux qui l'aiment comme une seconde patrie sont atterrs, car ils ne voient aucune nation qui puisse, comme elle l'a fait dans le pass, tenir le drapeau de la civilisation, incarner la foi, l'idal et toutes les nobles causes qui soulvent l'homme au-dessus de lui-mme et l'lvent vers les principes ternels qui, seuls peuvent satisfaire le cur, l'intelligence et l'me.
CONCLUSION
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marcher sous le signe de Lucifer et de regimber contre la volont divine. La thologie l'enseigne : Le dmon est le pre de la mort, des guerres, des temptes, des maladies, etc. C'est cet infme rvolt qui, portant sur son front le stigmate de la maldiction, l'attire sur tous ceux qui deviennent ses partisans et ses esclaves. Voil pourquoi les ennemis de Dieu appellent sur les peuples qu'ils gouvernent, cause de leur amiti et de leur union avec Satan, tous les malheurs, toutes les calamits, toutes les misres ; que la haine du dmon peut dchaner contre l'homme. Au contraire, les peuples qui sont gouverns par les amis de Dieu, empresss faire observer Sa loi, voient 1 s'accrotre leur prosprit et jouissent, avec les bndictions du ciel, de la paix et de l'abondance de tous les biens . Ce sont les suppts de Satan qui sont les matres de notre malheureuse Patrie, il est donc impossible qu'elle ne roule pas l'abme. Humainement tout est dsespr, mais l'acharnement de Lucifer contre notre Pays sera le gage de sa rsurrection. Le Christ et Sa Divine Mre auront piti. Ah ! sans doute, depuis trop longtemps la patience et la bont divines ont t mises l'preuve, et il faudra bien que tous les crimes et toutes les fautes soient expis, mais, mon Dieu, si Votre justice doit tre satisfaite, Votre justice aussi sera notre salut. En effet, si depuis plus de deux cents ans la France est coupable, elle est encore plus victime des embches et de la haine de Satan qui ne s'est tant acharn sur Elle que, parce que pendant quinze sicles, elle avait t Votre meilleur soldat et donc son ennemi le plus redoutable ; Vous tiendrez compte aussi des erreurs de la politique religieuse qui, plusieurs reprises, dans un but de conciliation et d'entente, loin de l'aider secouer le joug satanique et rpublicain, l'y a asservie un peu plus. Le sang de nos martyrs, la vertu de nos saints, et tant d'actes hroques ou mritoires accomplis par nos Pres pendant quinze sicles pour l'amour de Vous, intercdent pour nous. A tous Vos appels nos aeux ont rpondu avec une ardeur et un enthousiasme ingals, et chaque battement de Votre Divin Cur faisait battre le leur. Vous n'oublierez pas tout ce que notre France a fait pour Votre Divine Mre, Notre-Dame ; Vous Vous souviendrez qu'Elle Lui a t consacre et que cette conscration confre la Reine du Ciel des droits particuliers sur notre Pays qui a toujours t Son Royaume de prdilection ; Vous couterez donc les supplications qu'Elle ne cesse de Vous adresser en faveur de Son Peuple. Vous tiendrez compte aussi, mon Dieu, des prires, des souffrances, des sacrifices, des larmes de Vos enfants fidles qui veulent quelque prix que ce soit et malgr les perscutions dont ils sont les victimes et les dangers auxquels ils s'exposent tenir haut et ferme le drapeau de la vrit totale et tre les pionniers du rgne de Votre Sacr Cur et du Cur Immacul de Marie. Enfin l'hrosme de nos missionnaires franais les plus intrpides et les plus nombreux qui vont vangliser le monde, Vous prouveront que notre France demeure, en dpit de tout, le peuple aptre par excellence. Alors, Vous frapperez non dans Votre rigoureuse justice, mais dans Votre misricorde et Vous sauverez notre France. Tout est perdu, tout le parat du moins. Le trouble est si grand, la vrit si voile, que les royalistes qui, seuls, possdent la vraie doctrine politique, se divisent eux-mmes sur la Personne du Prince : partisans des Orlans, des Bourbons d'Espagne, des Bourbons-Busset, des descendants de Louis XVII, du Roi cach que Dieu rvlera au monde son heure. Tous sont de bonne foi et ont le culte et la passion de la France et de nos Rois. Dieu seul est tmoin de l'angoisse poignante et de la crucifiante douleur que causent certains d'entre eux le doute et l'incertitude sur le "vrai hritier et Fils de Roi !" IL N'EST QU'UN MIRACLE ECLATANT DE DIEU QUI PUISSE LES ECLAIRER ET REFORGER L'UNITE D'AME DE LA FRANCE EN MONTRANT A TOUS, ROYALISTES ET AUTRES, LE PRINCE QUI, SEUL, A DROIT A LA COURONNE. Tout est perdu, tout le parat du moins. Nous vivons le rgne de Satan. Quand on voit dans le monde ENTIER LA FORMIDABLE CONJURATION ANTICHRETIENNE , les athes triomphant de toutes parts et si puissants qu'ils font prendre leur gr le bien pour le mal et le mal pour le bien, si l'on n'avait pas la Foi, si l'on ne comptait pas sur les promesses d'ternit faites Saint Pierre, on serait tent de s'crier aussi : C'en est fait de l'Eglise ! Tout est perdu, tout le parat du moins, c'est donc l'heure de Dieu ! Car les portes de l'Enfer ne prvaudront pas contre Elle !
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COURAGE ET CONFIANCE. Une fois de plus le vieil adage ne mentira pas : Gesta Dei per Francos ! Les Francs accompliront les gestes de Dieu ! Le Sauveur va de nouveau sauver le monde par des moyens de Sa charit dont Il n'a pas encore fait usage. On ne peut imaginer la grandeur de ce qu'Il fera pour le monde, de ce que Dieu prpare en Sa misricorde... Il faut que tout soit perdu, sans ressources, afin qu'on voie que LE SALUT VIENT DE DIEU SEUL. Le sauveur m'a dt : Je le ferai seul, et 3 personne ne pourra dire : C'est moi qui l'ai fait ! Le Christ va intervenir et voici pourquoi : Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera sa premire vocation. Les mrites de tant de ses fils qui prchent la vrit de l'vangile dans le monde presque entier et dont
Dieu, la Royaut et le Salut de la France, p. 114. Mgr Delassus : La conjuration antichrtienne. Mgr Jouin : Le Pril judo-maonnique (les cinq volumes). 3 Vie de la Mre Marie de Sales Chappuis, rdige par les Religieuses de la Visitation, p. 258.
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beaucoup l'ont scelle de leur sang, les prires de tant de saints qui dsirent ardemment avoir pour compagnons dans la gloire cleste les frres bien aims de leur patrie, la pit gnreuse de tant de ses fils qui, sans s'arrter aucun sacrifice pourvoient la dignit du clerg et la splendeur du culte catholique, et, par dessus tout, les gmissements de tant de petits enfants qui, devant les tabernacles, rpandent leur me, dans les expressions que Dieu mme met sur leurs lvres, appelleront certainement sur cette nation les misricordes divines. Les fautes ne resteront pas impunies, mais ELLE NE PERIRA JAMAIS la fille de tant de mrites, de tant de soupirs et de tant de larmes. Un jour viendra, et nous esprons qu'il n'est pas trs loign, o la France, comme Saul sur le chemin de Damas, sera enveloppe d'une lumire cleste et entendra une voix qui lui rptera : Ma fille, pourquoi Me perscutes-tu ? Et sur sa rponse : Qui es-tu Seigneur ? La voix rpliquera : Je suis Jsus que tu perscutes. Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon, parce que dans ton obstination, tu te ruines toi-mme. Et, Elle, tremblante et tonne, dira : Seigneur, que voulez-Vous que je fasse ? Et Lui : Lve-toi, lave-toi des souillures qui t'ont dfigure, rveille dans ton sein les sentiments assoupis et le Pacte de notre alliance, et va, fille ane de l'Eglise, nation prdestine, 1 vase d'lection, va porter, comme par le pass, Mon Nom devant tous les peuples et devant les rois de la terre . Un grand mouvement de foi se dessine dans l'lite ; il ne peut avoir qu'une cause surnaturelle, divine. Une image revient la pense : saint Pie X distribuant paternellement de tous jeunes enfants le Pain de Vie, la divine Eucharistie. Ce n'est pas en vain que le Sauveur a voulu Se donner dans l'ge le plus tendre ces Enfants, alors qu'ils sont toute innocence et toute puret, pour les prmunir d'un bouclier vainqueur et faire germer en eux, avant l'ge des passions, alors qu'ils n'ont pas mme encore t effleurs par les contingences et les vilenies de ce monde, cette closion magnifique qui commence poindre de nos jours. Aussi peut-on penser qu' l'heure o, inspir par l'Esprit Saint, le Grand Pontife dcrta la Communion des tout petits, il lana le dernier trait qui d'ici peu fera chanceler dfinitivement la Rvolution et sauvera le monde des abmes ouverts devant lui. Et cette Rvolution satanique, comme l'a dit Joseph de Maistre, qui dbuta par la proclamation des Droits de l'Homme, c'est--dire par la ngation de ceux de Dieu, ne se terminera que par la proclamation des devoirs de l'Homme et des droits de Dieu ! parce que les petits communiants de saint Pie X auront compens dans la balance de la Justice 2 Divine, les blasphmes et les rvoltes de notre France bien-aime . Lors de la batification de la Pucelle, saint Pie X affirmait solennellement : Je n'ai pas seulement l'esprance, j'ai LA CERTITUDE DU PLEIN TRIOMPHE... Je suis affermi dans cette certitude par la protection des martyrs qui ont donn leur sang pour la foi et par l'intercession de Jeanne d'Arc, qui, comme elle vit 3 dans le cur des Franais, rpte aussi sans cesse au ciel la prire : Grand Dieu, sauvez la France ! COURAGE ET CONFIANCE ! Par un miracle clatant, plus clatant peut-tre que tous les prcdents, Dieu permettra que Jeanne d'Arc vienne accomplir ce que Monseigneur Delassus appelle sa mission posthume et fasse connatre nouveau "LE VRAI HERITIER DE FRANCE ET FILS DE ROI" c'est--dire celui que Dieu choisira parmi les descendants de nos Rois et le conduise son "digne sacre", montrant ainsi, une fois de plus, que la Royaut en France repose sur le choix divin et que le Roi n'est Roi que PAR LA GRACE DE DIEU. Alors, MAIS ALORS SEULEMENT, la France redeviendra la plus puissante Nation car le Christ renouvellera avec son Roi qui seul a le droit et le pouvoir de le faire L'ALLIANCE TUTELAIRE EN VUE DE LAQUELLE A ETE CREE NOTRE PEUPLE. Alors le Grand Roi, en pleine union avec le Saint Pontife, rtablira en tous lieux l'ordre et la paix, et assurera le triomphe du rgne du Sacr-Cur, du Saint-Esprit et de la Vierge. Le Sacr-Cur embrasera les mes que Marie ornera de toutes ses vertus et le Saint-Esprit illuminera les intelligences. Jamais l'Eglise militante ne connatra pareil triomphe, aussi pourra-telle runir le Grand Concile qui dissipera toutes les erreurs passes et assurera l'panouissement et le rayonnement de la vrit religieuse jusqu' la fin des temps ; on peut mme esprer, qu'aprs tant de services clatants rendus par le Roi et la France l'Eglise, le Souverain Pontife, qui rgnera alors, profitera de cette circonstance pour proclamer la mission divine de la race de nos Rois et de la France.
Actes de saint Pie X, tome VII, p. 162 et 163. Allocution Vi Ringrazio, lors de l'imposition de la barrette aux Cardinaux de Cabrires, Billot, Dubillard et Amette, le 29 novembre 1911. Comparez : Cardinal Pie : uvres p. 506-507. Lors de la batification du Cur d'Ars, le 8 janvier 1905, saint Pie X avait dit aux plerins Franais : Et puisque la batification du Cur d'Ars prouve que Dieu garde pour la France Sa prdilection, je vous prie de vous unir moi dans cette conviction : bientt Dieu oprera des prodiges qui nous donneront non plus seulement la confiance que la France ne cesse point d'tre la Fille ane de l'Eglise, mais la joie de le constater, non seulement par des paroles, mais par des actes. (Semaine Religieuse d'Autun, 29 aot 1914, p. 729). 2 En 1873, Notre-Dame de Paris, Notre-Seigneur apparut et fit connatre une tertiaire de saint Franois, Jeanne Baillet, pourquoi Il soumettait les Nations Catholiques tant d'preuves : Je suis traduit devant les tribunaux. Je suis jug, condamn, livr tous les supplices. Il ne leur reste plus que la mort M'infliger. Je te parle des runions secrtes (celles de la FM) qui se tiennent en grand nombre et qui font la force du mal le plus ingnieux et le plus puissant pour dtruire Mon Eglise et tout ordre social Ce que je dsire c'est que de bons prtres, par l'offrande du Trs Saint Sacrifice de la Messe, fassent Rparation la trs Sainte Trinit, des outrages qui Lui sont faits dans ces runions criminelles. Qu'ils s'unissent trois par trois pour honorer par cette union, l'adorable Trinit si indignement outrage. Par cette rparation Je m'engage anantir ces socits impies. (Voir le petit fascicule de l'Association Rparatrice, publie avec l'Imprimatur). Le 7 janvier 1875, Pie IX approuvait la fondation de l'Association Rparatrice la Trs Sainte Trinit et l'tendait aux fidles, demandant ceux-ci de se runir trois par trois pour communier le mme jour dans les mmes buts. Cette uvre, que nous ne saurions trop recommander, existe toujours. 3 Pie X, Actes. Tome V, p. 205, 206.
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Aprs le rgne le plus glorieux qu'on aura jamais vu, le Roi, devenu Empereur, ira dposer sa Couronne et son sceptre Jrusalem, sur le Mont des Oliviers, dans cette Basilique que les nations lvent au Sacr-Cur et que son rgne seul permettra d'achever. C'est l, en effet, que doit finir le saint Empire Romain et Chrtien, sur cette colline qui fut le tmoin des mystres du Christ, qui entendit Sa prire et Ses Enseignements, Ses prophties et l'acclamation de Sa Royaut, sur laquelle se trouve la Grotte o il apprit le Pater ses Aptres et d'o Il les envoya vangliser toutes les 1 nations sur cette montagne qui fut celle de Son Ascension glorieuse et sur laquelle Il doit revenir pour prsider au jugement gnral. COURAGE ET CONFIANCE ! Bientt, nous en avons la certitude, selon la tradition de nos Pres, nous pourrons crier, ivres de Foi, d'amour et d'esprance :
VIVE LE CHRIST QUI EST ROI DE FRANCE ! VIVE LE ROI DE FRANCE QUI EST LIEUTENANT DU CHRIST !
Nihil obstat Parisiis, 1a die Martii 1926 D. LALLEMENT. Imprimatur, Parisiis, 2a Martii 1926 E. ADAM, Vic. gnral. Imprimatur pour les parties ajoutes dans cette 5 dition Auch, le 27 octobre 1955. N. LALAGUE, Vic. gnral. Tous droits rserv pour tous pays
Voir du R. P. J.-B. Lemius : Vu de l'Univers Catholique pour l'rection d'une basilique au Sacr-Cur Jrusalem. Plerinage au Sacr-Cur du Mont des Oliviers. Demander toute documentation et envoyer toutes les offrandes pour la construction de cette basilique au Monastre de la Visitation, 13, rue de la Dalbade, Toulouse. Ajoutons que c'est la France qu'est due l'rection de cette basilique. Au milieu du sicle dernier, la Princesse de la Tour d'Auvergne, duchesse de Bouillon, remit en honneur le Sanctuaire ddi la Prire du Sauveur. Pour conserver plus srement ces Lieux privilgis l'Eglise catholique, elle en fit don la France, y rigea un monastre ddi au Sacr-Cur et commena les fouilles pour retrouver la Grotte des enseignements du Sauveur. Pendant la guerre de 1914-1918, des mes franaises pensrent riger un temple international o toutes les nations se donnrent rendez-vous dans l'amour du Sacr-Cur pour obtenir la paix. Et le Gouvernement Franais donna cet effet le terrain de la Montagne des Oliviers. Une fois de plus : Gesta Dei per Francos !
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TABLE DES GRAVURES de la deuxime dition Baptme de Clovis et Bataille de Conflans-Sainte-Honorine. Extrait de "la Mer des Histoires" Paris, Pierre le Rouge, 1488. Ce magnifique vlin reproduit dans la partie gauche en haut le Baptme de Clovis et en dessous le Sacre du Roi, saint Remy tient de la main gauche la Sainte Ampoule et de la droite procde aux onctions saintes. L'un des vques assistants tient la main de Justice, montre la Couronne, le troisime les Saints vangiles. Dans la partie en haut, Clotilde cherche convertir Clovis et lui parle du Christ ; une Colombe descend du Ciel et apporte la Sainte Ampoule ; un Ange apparat au Moine de Joye en Val et lui enjoint de demander au Roi Clovis de changer les trois crapauds de ses armes contre les trois fleurs de Lys. Le saint Moine va trouver le Roi dont l'armure est couverte de crapauds et lui fait part de la volont divine. En bas, le Roi, la bataille de Conflans Sainte Honorine, arbore pour la premire fois la bannire fleurdelyse et met en droute les ennemis. La Sainte Ampoule a servi au Sacre de nos Rois. La Basilique du Sacre : la cathdrale de Reims. Henri IV gurissant les crouelles, d'aprs une estampe du temps. Sacre de Charlemagne par le Pape, Fresque de Levy au Panthon. Saint Louis instruit par sa Mre, Fresque de Cabane au Panthon. Saint Louis rend la Justice, fonde la Sorbonne, les Corporations et les Quinze Vingt, Fresque de Cabanel, au Panthon Saint Louis lave les pieds des pauvres. Extrait des Documents Parisiens sur L'Iconographie de Saint Louis publi par Auguste Longnon, d'aprs un manuscrit de Peiresc, conserv la Bibliothque de Carpentras. Peiresc affirme que ce tableau tait l'un des 4 qui dcoraient l'autel de l'Eglise basse de la Sainte Chapelle Paris. Le Sacre de Charles VII Reims, Fresque de Lenepveu, au Panthon. Charles VIII et Anne de Bretagne, extrait de : Jacques de Voragine, La Lgende Dore, traduite en Franais par Jean de Vignay, Paris, Anthoine Vrard 1493. Charles VIII agenouill sur un prie-Dieu a saint Louis et Charlemagne derrire lui. En bas Anne de Bretagne entoure des Dames de la Cour. Le texte du manuscrit est particulirement intressant. Vu de Louis XII et d'Anne d'Autriche, d'aprs une estampe du temps. Louis XIV renouvelle Notre-Dame de Paris, le trait d'Alliance avec les Cantons Suisses, d'aprs un carton de tapisserie du temps. Le Roi et l'Ambassadeur Suisse ont la main sur l'vangile ; en ce temps l les "chiffons de papier n'existaient pas". Louis XVI prte serment de rendre les Franais heureux, d'aprs une estampe du temps, vraisemblablement 1776. Louis XVI d'aprs une estampe du temps. Louis XVII, par Madame Vige-Lebrun (Muse de Versailles). Monsieur le comte de Chambord, par P. Gaillard.
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TABLE DES MATIRES Prface de la sixime dition par L-H Remy re Quelques Lettres reues lors de la 1 dition Prface pour la deuxime dition par Mgr Jouin. re Avant-propos de la 1 dition. me Avant-propos de la 2 dition. me Avant-propos de la 5 dition. LIVRE I La Mission Divine de la France. Le Pacte de Tolbiac. Le baptistre de Reims. La Sainte Ampoule. Les Armes de France. Le Testament de saint Remy. Le Sacre des Rois de France. Les Miracles des Rois de France. La gurison des crouelles. Le Jeudi Saint des Rois de France. Le Roi, Pre de la France et de tous ses sujets. Le Christ clef de vote de l'ancienne France et Roi universel des sicles et de l'ternit. Conclusion : Vers lavenir : la Loi Salique et le Choix Divin. LIVRE Il - LA MISSION DE LA FRANCE PROUVE PAR SON HISTOIRE PREMIRE PARTIE : LES DROITS DE DIEU, CHARTE DE LA FRANCE JUSQU' 1789. De Clovis saint Louis. La France et ses Rois entranent le Monde Chrtien aux Croisades. L'incarnation vivante du Roi Trs Chrtien : saint Louis. La premire infidlit de la France entrane son premier chtiment. La Mission de Jeanne d'Arc. Les fautes des derniers Valois entranent son chtiment. Le rgne de Louis XIII et la Conscration de la France la Vierge Louis XIV. Louis XV. Louis XVI, le Roi Martyr. L'Esprit Apostolique de la Royaut Franaise. DEUXIME PARTIE : LA NGATION DES DROITS DE DIEU. "LES DROITS DE L'HOMME", CHARTE DE LA FRANCE DEPUIS 1789. Les rgimes se succdent et scroulent Le plus grand des chtiments : La Rpublique. I La Troisime Rpublique II Le gouvernement restaurateur du Marchal Ptain III La quatrime Rpublique CONCLUSION CERTITUDE DU SALUT MIRACULEUX DE LA FRANCE Table des gravures de la deuxime dition Table des matires 1 2 4 4 5 6 7 7 9 10 11 12 13 14 20 22 23 25 25 30 30 30 32 35 36 37 40 41 45 46 47 55 57 57 57 63 63 70 71 72 72 75 76
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