Glossaire Banayat Suria

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G LOSSAIRE

DES
TERMES
LITTÉRAIRES
ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ
A
Absurde
e
Un type de théâtre au XX siècle qui reflète l’existence d’une vie dénuée de signification et de sens en montrant

l’absurdité de l’homme et de la vie à travers des personnages illogiques dans des situations souvent

déraisonnables et inexistantes.

e.g. Ionesco, La Cantatrice Chauve, scène VII

Tiens, on sonne

On entend sonner à la porte d'entrée.

M. Smith - Tiens, on sonne.

Mme Smith - Il doit y avoir quelqu'un. Je vais voir. (Elle va voir. Elle ouvre et revient.) Personne.

Elle se rassoit.

M. Martin - Je vais vous donner un autre exemple…

Sonnette.

M. Smith - Tiens, on sonne.

Mme Smith - Ça doit être quelqu'un. Je vais voir. (Elle va voir. Elle ouvre et revient.) Personne.

M. Martin, qui a oublié où il en est - Euh!…

Mme Martin - Tu disais que tu allais donner un autre exemple.

M. Martin - Ah oui…

Sonnette.

M. Smith - Tiens, on sonne.

Mme Smith - Je ne vais plus ouvrir.

M. Smith - Oui, mais il doit y avoir quelqu'un!

Mme Smith - La première fois, il n'y avait personne. La deuxième fois, non plus. Pourquoi crois-tu qu'il y

aura quelqu'un maintenant?

M. Smith - Parce qu'on a sonné!

Mme Martin - Ce n'est pas une raison.

M. Martin - Comment? Quand on entend quelqu'un sonner à la porte, c'est qu'il y a quelqu'un à la porte,

qui sonne pour qu'on lui ouvre la porte.

Mme Martin - Pas toujours. Vous avez vu tout à l'heure!


M. Martin - La plupart du temps, si.

M. Smith - Moi, quand je vais chez quelqu'un, je sonne pour entrer. Je pense que tout le monde fait

pareil et que chaque fois qu'on sonne c'est qu'il y a quelqu'un.

Mme Smith - Cela est vrai en théorie. Mais dans la réalité les choses se passent autrement. Tu as bien

vu tout à l'heure.

Mme Martin - Votre femme a raison.

M. Martin - Oh! Vous les femmes, vous vous défendez toujours l'une l'autre.

Mme Smith - Eh bien, je vais aller voir. Tu ne diras pas que je suis entêtée, mais tu verras qu'il n'y a

personne! (Elle va voir. Elle ouvre la porte et la referme.) Tu vois, il n'y a personne.

Elle revient à sa place.

Mme Smith - Ah! Ces hommes qui veulent toujours avoir raison et qui ont toujours tort!

On entend de nouveau sonner.

M. Smith - Tiens, on sonne, il doit y avoir quelqu'un.

Mme Smith, qui fait une crise de colère. - Ne m'envoie plus ouvrir la porte. Tu as vu que c'était inutile.

L'expérience nous apprend que lorsqu'on entend sonner à la porte, c'est qu'il n'y a jamais personne.

Mme Martin - Jamais.

M. Martin - Ce n'est pas sûr.

M. Smith - C'est même faux. La plupart du temps, quand on entend sonner à la porte, c'est qu'il y a

quelqu'un.

Mme Smith - Il ne veut pas en démordre.

Mme Martin - Mon mari aussi est très têtu.

M. Martin - Ce n'est pas impossible.

M. Smith - Il y a quelqu'un.

Mme Smith, à son mari. - Non.

M. Smith - Si.

Mme Smith - Je te dis que non. En tout cas, tu ne me dérangeras plus pour rien. Si tu veux aller voir,

vas-y toi-même!

M. Smith - J'y vais.

Mme Smith hausse les épaules. Mme Martin hoche la tête.


M. Smith va ouvrir - Ah! How do you do! (il jette un regard à Mme Smith et aux époux Martin qui sont

tous surpris.) C'est le Capitaine des Pompiers!

Acte

Une subdivision d’une pièce de théâtre, composée d’une série des scènes ou des tableaux, et séparée d’un

acte suivant par un entracte ou ellipse.

e.g. Molière, Amphitryon, acte I, scène III

JUPITER

530 Défendez, chère Alcmène, aux flambeaux d'approcher;

Ils m'offrent des plaisirs, en m'offrant votre vue:

Mais ils pourraient ici découvrir ma venue,

Qu'il est à propos de cacher.

Mon amour, que gênaient tous ces soins éclatants,

535 Où me tenait lié la gloire de nos armes,

Au devoir de ma charge, a volé les instants,

Qu'il vient de donner à vos charmes.

Ce vol, qu'à vos beautés mon coeur a consacré,

Pourrait être blâmé dans la bouche publique;

540 Et j'en veux pour témoin unique,

Celle qui peut m'en savoir gré.

ALCMÈNE

Je prends, Amphitryon, grande part à la gloire,

Que répandent sur vous vos illustres exploits;

Et l'éclat de votre victoire

545 Sait toucher de mon cœur les sensibles endroits.

Mais quand je vois que cet honneur fatal

Éloigne de moi ce que j'aime,

Je ne puis m'empêcher dans ma tendresse extrême,

De lui vouloir un peu de mal,

550 Et d'opposer mes vœux à cet ordre suprême,


Qui des Thébains vous fait le général.

C'est une douce chose, après une victoire,

Que la gloire, où l'on voit ce qu'on aime élevé:

Mais parmi les périls mêlés à cette gloire,

555 Un triste coup, hélas! est bientôt arrivé.

De combien de frayeurs a-t-on l'âme blessée,

Au moindre choc dont on entend parler?

Voit-on, dans les horreurs d'une telle pensée,

Par où jamais se consoler

560 Du coup, dont on est menacée?

Et de quelque laurier qu'on couronne un vainqueur;

Quelque part que l'on ait à cet honneur suprême;

Vaut-il ce qu'il en coûte aux tendresses d'un cœur,

Qui peut, à tout moment, trembler pour ce qu'il aime?

JUPITER

565 Je ne vois rien en vous, dont mon feu ne s'augmente.

Tout y marque à mes yeux un coeur bien enflammé.

Et c'est, je vous l'avoue, une chose charmante,

De trouver tant d'amour dans un objet aimé.

Mais, si je l'ose dire, un scrupule me gêne,

570 Aux tendres sentiments que vous me faites voir;

Et pour les bien goûter, mon amour, chère Alcmène,

Voudrait n'y voir entrer, rien de votre devoir:

Qu'à votre seule ardeur; qu'à ma seule personne,

Je dusse les faveurs que je reçois de vous;

575 Et que la qualité que j'ai de votre époux,

Ne fût point ce qui me les donne.

ALCMÈNE

C'est de ce nom pourtant, que l'ardeur qui me brûle,

Tient le droit de paraître au jour:


Et je ne comprends rien à ce nouveau scrupule,

580 Dont s'embarrasse votre amour.

JUPITER

Ah! ce que j'ai pour vous d'ardeur, et de tendresse,

Passe aussi celle d'un époux;

Et vous ne savez pas, dans des moments si doux,

Quelle en est la délicatesse.

585 Vous ne concevez point qu'un cœur bien amoureux,

Sur cent petits égards s'attache avec étude;

Et se fait une inquiétude,

De la manière d'être heureux.

En moi, belle, et charmante Alcmène,

590 Vous voyez un mari; vous voyez un amant:

Mais l'amant seul me touche, à parler franchement;

Et je sens près de vous, que le mari le gêne.

Cet amant, de vos vœux, jaloux au dernier point,

Souhaite qu'à lui seul votre cœur s'abandonne;

595 Et sa passion ne veut point,

De ce que le mari lui donne.

Il veut, de pure source, obtenir vos ardeurs;

Et ne veut rien tenir des nœuds de l'hyménée:

Rien d'un fâcheux devoir, qui fait agir les cœurs,

600 Et par qui, tous les jours, des plus chères faveurs,

La douceur est empoisonnée.

Dans le scrupule enfin, dont il est combattu,

Il veut, pour satisfaire à sa délicatesse,

Que vous le sépariez d'avec ce qui le blesse;

605 Que le mari ne soit que pour votre vertu;

Et que de votre cœur, de bonté revêtu,

L'amant ait tout l'amour, et toute la tendresse.


ALCMÈNE

Amphitryon, en vérité,

Vous vous moquez, de tenir ce langage:

610 Et j'aurais peur qu'on ne vous crût pas sage,

Si de quelqu'un vous étiez écouté.

JUPITER

L'édition originale indique ici ALCMÈNE, mais il s'agit d'une erreur.

Ce discours est plus raisonnable,

Alcmène, que vous ne pensez:

Mais un plus long séjour me rendrait trop coupable,

615 Et du retour au port, les moments sont pressés.

Adieu, de mon devoir l'étrange barbarie,

Pour un temps, m'arrache de vous.

Mais, belle Alcmène, au moins, quand vous verrez l'époux,

Songez à l'amant, je vous prie.

ALCMÈNE

620 Je ne sépare point ce qu'unissent les Dieux;

Et l'époux, et l'amant, me sont fort précieux.

CLÉANTHIS

Ô Ciel! que d'aimables caresses

D'un époux ardemment chéri!

Et que mon traître de mari

625 Est loin de toutes ces tendresses!

MERCURE

La Nuit, qu'il me faut avertir,

N'a plus qu'à plier tous ses voiles;

Et pour effacer les étoiles,

Le Soleil, de son lit, peut maintenant sortir.

Acteur  voir comédien


Action

La succession des évènements dans un texte qui montre le changement des circonstances différents des

personnages. Ceci emploie un schéma narratif. Voir aussi  schéma narratif

Adjuvant

Le personnage qui aide le sujet ou le héro atteindre son objet. Voir aussi  schéma actantiel

Alexandrin

Un vers qui se compose de douze syllabes.

e.g. Baudelaire, L’Ennemi

(…)

Traversé çà et là par de brillants soleils;

(…)

Allégorie

Une figure de style qui sert à représenter une idée abstraite par une image, soit une chose, une personne, ou

une action.

e.g. Hugo, Les Châtiments, livre V, XIII, Expiation, I

Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.

Pour la première fois l'aigle baissait la tête.

Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,

Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.

(...)

Allitération

La répétition d’un son consonne dans un vers.

e.g. Rimbaud, Les Chercheuses de poux

[...]
Il écoute chanter leurs haleines craintives

-76Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés,

Et qu'interrompt parfois un sifflement, salives

Reprises sur la lèvre ou désirs de baisers.

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences

Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux

Font crépiter parmi ses grises indolences

Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

Voilà que monte en lui le vin de la Paresse,

Soupir d'harmonica qui pourrait délirer ;

L'enfant se sent, selon la lenteur des caresses,

Sourdre et mourir sans cesse un désir de pleurer.

Allusion

Une figure de style qui fait référence à un évènement, à une personne, aux faits, à une autre œuvre littéraire,

etc. sans le mentionner explicitement.

e.g. Du Bellay, Contre les Envieux Poètes (allusion à Ronsard)

(…)

D'où vient ce plumage blanc,

Qui ma forme premiere emble ?

Desja l'un, et l'autre flanc

Dessous une aele me tremble.

Nouveau Cigne, ce me semble,

Je remply l'air de mes criz.

Anaphore

Une figure de style caractérisée par la répétition d’un même mot ou d’un groupe de mots en tête d’une phrase

ou proposition.
e.g. Vénitien, Mémoires

Cette pièce,

j'y restais des heures, des jours dans cette pièce.

Reclus dans cette pièce,

de cette pièce, la porte était toujours fermée.

Anastrophe

L’inversion de l’ordre habituel des mots pour créer un effet rhétorique et esthétique.

e.g. Bonnefoy, Vrai Corps

Close la bouche et lavé le visage

Purifié le corps, enseveli

(…)

Anecdote

Une petite histoire amusante qui raconte un incident ou un détail secondaire, souvent biographique.

e.g. Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Occurrence 29

LE CHEVALIER.

Vous me rappelez une anecdote de ma première jeunesse. Il y avait chez moi un vieil

abbé Poulet, véritable meuble du château, qui avait jadis fouetté mon père et mes oncles, et que se

serait fait pendre pour toute la famille; un peu morose et grondant toujours, au demeurant, le meilleur

des humains. J'étais entré un jour dans son cabinet, et la conversation étant tombée, je ne sais

comment, sur les flèches des anciens: Savez-vous bien, me dit-il, M. le chevalier, ce que c'était qu'une

flèche antique, et qu’elle en était la vitesse? Elle était telle que la garniture de plomb qui servait, pour

ainsi dire, de lest à la flèche, s'échauffait quelquefois par le frottement de l'air au point de se

dissoudre! Je me mis à rire. Allons donc, mon cher abbé, vous radotez: croyez-vous qu'une flèche

antique allât plus vite qu'une balle moderne chassée d'une arquebuse rayée? Vous voyez cependant

que cette balle ne fond pas. Il me regarda avec un certain rire grimacier qui m'aurait montré toutes ses

dents, s'il en avait eu, et qui voulait dire assez clairement: Vous n'êtes qu'un blanc-bec; puis il alla

prendre sur un guéridon vermoulu un vieil Aristote à mettre des rabats qu'il apporta sur la table. Il le

feuilleta pendant quelques instants; frappant ensuite du revers de la main sur l'endroit qu'il avait
trouvé: Je ne radote point, dit-il; voilà un texte que les plus jolis arquebusiers du monde n'effaceront

jamais, et il fit une marque sur la marge avec l'ongle du pouce. Souvent il m'est arrivé de penser à ce

plomb des anciennes flèches, que vous me rappelez encore en ce moment. Si ce qu'en dit Aristote est

vrai (VII), voilà encore une vérité qu'il faudra admettre en dépit d'une objection insoluble tirée de la

physique.

Anglicisme

Un emprunt ou une adoption d’un mot de la langue anglaise par une autre langue par suite d’un défaut de

traduction ou d’une mauvaise traduction.

e.g. Rimbaud, Les Illuminations, Villes

(…)

Sur quelques points des passerelles de cuivre, des plates-formes, des escaliers qui contournent les

halles et les piliers, j'ai cru pouvoir juger la profondeur de la ville ! C'est le prodige dont je n'ai pu me

rendre compte : quels sont les niveaux des autres quartiers sur ou sous l'acropole ? Pour l'étranger de

notre temps la reconnaissance est impossible. Le quartier commerçant est un circus d'un seul style,

avec galeries à arcades. On ne voit pas de boutiques. Mais la neige de la chaussée est écrasée ;

quelques nababs aussi rares que les promeneurs d'un matin de dimanche à Londres, se dirigent vers

une diligence de diamants. Quelques divans de velours rouge : on sert des boissons polaires dont le

prix varie de huit cents à huit mille roupies. A l'idée de chercher des théâtres sur ce circus, je me

réponds que les boutiques doivent contenir des drames assez sombres. Je pense qu'il y a une police,

mais la loi doit être tellement étrange, que je renonce à me faire une idée des aventuriers d'ici.

Antagoniste

Un personnage opposé à un autre personnage principal, souvent le protagoniste.

Anticlimax

La chute ou gradation descendante d’une intrigue par suite de non-accomplissement du sommet ou du climax.

Antihéros
Un personnage principal, souvent le protagoniste, qui ne possède pas les qualités notables normalement

associées à un héro.

Antiphrase

Une figure de style caractérisée par une locution ou phrase détournée de sa véritable signification en disant le

contraire de ce que l’on veut dire.

e.g. Renard

« N’écoutant que son courage qui ne lui demandait rien, il se garda d’intervenir. »

Antithèse

Une figure de style caractérisée par un rapprochement de deux mots dont les significations s’opposent.

e.g. Corneille, Le Cid

(…)

Ne cherche point à faire un coup d'essai fatal ;

Dispense ma valeur d'un combat inégal ;

Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire :

À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.

On te croirait toujours abattu sans effort ;

Et j'aurais seulement le regret de ta mort.

Apostrophe

Une figure de style qui consiste à s’adresser directement à quelqu’un ou à quelque chose, souvent une

notion abstraite qu’on personnifie.

e.g. Bossuet, Les Oraisons funèbres

Ô nuit désastreuse ! Ô nuit effroyable, où retentit tout à coup, comme un éclat de tonnerre,

cette étonnante nouvelle : Madame se meurt, Madame est morte !

Assonance

La répétition d’un son voyelle dans un vers.

e.g. Raybaud, Fabrique d’Illuminations


Antique

Gracieux fils de Pan ! Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies tes yeux, des boules

précieuses, remuent. Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. Tes crocs luisent. Ta poitrine

ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. Ton cœur bat dans ce ventre où

dort le double sexe. Promène-toi, la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse et

cette jambe de gauche.

Auteur

Celui qui a écrit une ouvre.

e.g. Voltaire, Molière, Valéry, Boileau, Rousseau, Hugo, etc.

Autobiographie

Un genre littéraire dans lequel l’auteur écrit sa propre vie en forme d’une prose, d’un roman, d’un

mémoire, ou d’une confession.

e.g. Rousseau, Les Confessions

(…)

Je suis né à Genève, en 1712 d'Isaac Rousseau, Citoyen, et de Susanne Bernard, Citoyenne. Un

bien fort médiocre, à partager entre quinze enfants, ayant réduit presque à rien la portion de mon

père, il n'avait pour subsister que son métier d'horloger, dans lequel il était à la vérité fort habile.

Ma mère, fille du ministre Bernard, était plus riche: elle avait de la sagesse et de la beauté. Ce

n'était pas sans peine que mon père l'avait obtenue. Leurs amours avaient commencé presque

avec leur vie; dès l'âge de huit à neuf ans ils se promenaient ensemble tous les soirs sur la Treille;

à dix ans ils ne pouvaient plus se quitter. La sympathie, l'accord des âmes, affermit en eux le

sentiment qu'avait produit l'habitude. Tous deux, nés tendres et sensibles, n'attendaient que le

moment de trouver dans un autre la même disposition, ou plutôt ce moment les attendait eux-

mêmes, et chacun d'eux jeta son cœur dans le premier qui s'ouvrit pour le recevoir. Le sort, qui

semblait contrarier leur passion, ne fit que l'animer. Le jeune amant ne pouvant obtenir sa

maîtresse se consumait de douleur: elle lui conseilla de voyager pour l'oublier. Il voyagea sans

fruit, et revint plus amoureux que jamais. Il retrouva celle qu'il aimait tendre et fidèle. Après cette

épreuve, il ne restait qu'à s'aimer toute la vie; ils le jurèrent, et le ciel bénit leur serment.
(…)

B
Ballade

Un poème narratif normalement chanté et classiquement composé de trois couplets qui se terminent par le

même vers et d’un envoi qui sert de sommaire la ballade.

e.g. Villon, Ballade des Dames du temps jadis

Dites-moi où, n'en quel pays,

Est Flora la belle Romaine,

Archipiades, ne Thaïs,

Qui fut sa cousine germaine,

Echo, parlant quant bruit on mène

Dessus rivière ou sur étang,

Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?

Mais où sont les neiges d'antan ?

Où est la très sage Héloïs,

Pour qui fut châtré et puis moine

Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?

Pour son amour eut cette essoine.

Semblablement, où est la roine

Qui commanda que Buridan

Fût jeté en un sac en Seine ?

Mais où sont les neiges d'antan ?

La roine Blanche comme un lis

Qui chantait à voix de sirène,

Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,

Haramburgis qui tint le Maine,


Et Jeanne, la bonne Lorraine

Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;

Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?

Mais où sont les neiges d'antan ?

Prince, n'enquerrez de semaine

Où elles sont, ni de cet an,

Que ce refrain ne vous remaine :

Mais où sont les neiges d'antan ?

Baroque

Une période de la fin du XVIe siècle au début du XIIe, distinguée par les textes fondés sur les jeux des mots, la

domination du décor, la richesse de l’imagination et l’instabilité des choses.

e.g. Viau, Élégie à une Dame

[…] Qui de notre exercice aime le doux souci,

Il hait sa renommée et sa fortune aussi.

Le savoir est honteux, depuis que l'ignorance

A versé son venin dans le sein de la France.

Aujourd'hui l'injustice a vaincu la raison,

Les bonnes qualités ne sont plus de saison,

La vertu n'eut jamais un siècle plus barbare,

Et jamais le bon sens ne se trouva si rare.

Celui qui dans les coeurs met le mal ou le bien

Laisse faire au destin sans se mêler de rien ;

Non pas que ce grand Dieu qui donne l'âme au monde

Ne trouve à son plaisir la nature féconde,

Et que son influence encor à pleines mains

Ne verse ses faveurs dans les esprits humains.

Parmi tant de fuseaux la Parque en sait retordre […]


Bienséance

Une règle suivie dans le théâtre qui est fondée sur la morale, la religion, les bonnes mœurs et les leçons pour la

bonté.

Bovarysme

Un terme d’après Madame Bovary, un roman de Gustave Flaubert, tiré du caractère d’Emma Bovary qui perçoit

la vie plus ce qu’elle est réel.

Burlesque

Un registre comique qui aborde des sujets nobles et sérieux avec le ton vulgaire.

e.g. Brassens, Hécatombe

Frénétiqu' l'une d'elles attache

Le vieux maréchal des logis

Et lui fait crier: "Mort aux vaches,

Mort aux lois, vive l'anarchie !"

Une autre fourre avec rudesse

Le crâne d'un de ces lourdauds

Entre ses gigantesques fesses

Qu'elle serre comme un étau.

C
Cadre

L’environnement total d’un texte où se déroulent les actions et l’intrigue. Le cadre inclut le temps, l’époque en

particulière, le lieu, le milieu historique, et même les contextes sociaux et politiques.

Calligramme

Un poème dont les vers sont assemblés dans une façon de former un objet.

e.g. Gainsbourg, Élisa


Caractérisation

L’ensemble des caractéristiques qui permet de constituer un personnage fictionnel dans un texte.

Champ lexical

Un regroupement des mots qui appartiennent au même thème, renseignant donc sur le thème du texte.

e.g. Mallarmé, Angoisse

Champ lexical : Tristesse

Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête

En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser

Dans tes cheveux impurs une triste tempête

Sous l'incurable ennui que verse mon baiser:

Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes

Planant sous les rideaux inconnus du remords,

Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,

Toi qui sur le néant en sais plus que les morts:

Car le Vice, rongeant ma native noblesse,

M'a comme toi marqué de sa stérilité,

Mais tandis que ton sein de pierre est habité


Par un cœur que la dent d'aucun crime ne blesse,

Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,

Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Chanson

Un poème en vers qui est chanté et divisé en strophes ou en couplets.

e.g. Anonyme, Au claire de la lune

Au clair de la lune, mon ami Pierrot

Prête-moi ta plume, pour écrire un mot.

Ma chandelle est morte, je n'ai plus de feu.

Ouvre-moi ta porte, pour l'amour de Dieu.

Au clair de la lune, Pierrot répondit :

« Je n'ai pas de plume, je suis dans mon lit.

Va chez la voisine, je crois qu'elle y est

Car dans sa cuisine, on bat le briquet. »

Au clair de la lune, l'aimable lubin

Frappe chez la brune, elle répond soudain

« Qui frappe de la sorte ?, il dit à son tour

— Ouvrez votre porte pour le Dieu d'Amour. »

Au clair de la lune, on n'y voit qu'un peu

On chercha la plume, on chercha le feu

En cherchant d'la sorte je n'sais c'qu'on trouva

Mais je sais qu'la porte sur eux se ferma.

Chanson de geste

Un long poème épique écrit en langue vulgaire, en décasyllabes ou en alexandrins avec des assonances qui

exploite les grandes aventures d’un héro réels, c’est-à-dire les guerriers et les chevaliers héroïques. Quelques

fois, il se compose de milliers de vers récités avec accompagnement de musique.

e.g. La Chanson de Roland


LE roi Charles, notre empereur, le Grand, sept ans tout pleins est resté dans l’Espagne : jusqu’à la mer il

a conquis la terre hautaine. Plus un château qui devant lui résiste, plus une muraille à forcer, plus une

cité, hormis Saragosse, qui est dans une montagne. Le roi Marsile la tient, qui n’aime pas Dieu. C’est

Mahomet qu’il sert, Apollin qu’il prie. Il ne peut pas s’en garder : le malheur l’atteindra. (…)

Chiasme

Une figure de style qui montre l’inversion des éléments, souvent des termes identiques ou s’opposant, dans

deux segments de phrase pour exprimer des sens inverses et qui suive la structure A-B-B-A.

e.g. Hugo, Vieille chanson du jeune temps

Je ne songeais pas à Rose; Rose au bois vint avec moi.

Cinquain  voir quintil

Classicisme

Un mouvement dans la deuxième moitié du XVIIe siècle qui présente l’existence d’une nature humaine

universelle et idéale et qui, par conséquent, vise à décrire l’homme et ses sentiments tout le temps. Il se

caractérise aussi par la recherche de la justice, de l’ordre, de l’harmonie et surtout de la perfection.

Cliché

Une idée, une image, ou une expression qui est devenue banale pour avoir été trop souvent utilisée et répétée.

e.g. « Avec le temps, cela ira mieux. »

Climax  voir crise

Comédie

Un type de théâtre qui présente des personnages de la vie ordinaire et des mœurs d’une société dans une

manière humoristique en utilisant une langue familier ou courant.

e.g. Molière, Tartuffe ou l’imposteur, Acte I, scène II


CLÉANTE.

Je n'y veux point aller,

De peur qu'elle ne vînt encor me quereller,

Que cette bonne femme...

DORINE.

Ah ! certes, c'est dommage

Qu'elle ne vous ouît tenir un tel langage :

Elle vous diroit bien qu'elle vous trouve bon,

Et qu'elle n'est point d'âge à lui donner ce nom.

CLÉANTE.

Comme elle s'est pour rien contre nous échauffée !

Et que de son Tartuffe elle paroît coiffée !

DORINE.

Oh ! vraiment tout cela n'est rien au prix du fils,

Et si vous l'aviez vu, vous diriez : «C'est bien pis !»

Nos troubles l'avoient mis sur le pied d'homme sage,

Et pour servir son prince il montra du courage ;

Mais il est devenu comme un homme hébété,

Depuis que de Tartuffe on le voit entêté ;

Il l'appelle son frère, et l'aime dans son âme

Cent fois plus qu'il ne fait mère, fils, fille et femme.

C'est de tous ses secrets l'unique confident,

Et de ses actions le directeur prudent ;

Il le choie, il l'embrasse, et pour une maîtresse

On ne sauroit, je pense, avoir plus de tendresse ;

A table, au plus haut bout il veut qu'il soit assis ;

Avec joie il l'y voit manger autant que six ;

Les bons morceaux de tout, il faut qu'on les lui cède ;

Et s'il vient à roter, il lui dit : «Dieu vous aide !»

[C'est une servante qui parle.]


Enfin il en est fou ; c'est son tout, son héros ;

Il l'admire à tous coups, le cite à tout propos ;

Ses moindres actions lui semblent des miracles,

Et tous les mots qu'il dit sont pour lui des oracles.

Lui, qui connoît sa dupe et qui veut en jouir,

Par cent dehors fardés a l'art de l'éblouir ;

Son cagotisme en tire à toute heure des sommes,

Et prend droit de gloser sur tous tant que nous sommes.

Il n'est pas jusqu'au fat qui lui sert de garçon

Qui ne se mêle aussi de nous faire leçon ;

Il vient nous sermonner avec des yeux farouches,

Et jeter nos rubans, notre rouge et nos mouches.

Le traître, l'autre jour, nous rompit de ses mains

Un mouchoir qu'il trouva dans une Fleur des Saints,

Disant que nous mêlions, par un crime effroyable,

Avec la sainteté les parures du diable.

Comédien

Artiste dont la profession est de jouer un rôle dans une pièce de théâtre sur scène.

Comparaison

Une figure de style qui consiste à établir un parallèle entre deux termes en rapprochant un comparé et un

comparant par un terme comparant (comme, semblable à, tel, etc.).

e.g. Voltaire, La Pucelle d’Orléans

(…)

Sous le corset et sous le cotillon,

D'un vrai Roland le vigoureux courage.

J'aimerais mieux, le soir pour mon usage,

Une beauté douce comme un mouton ;

Mais Jeanne d'Arc eut un cœur de lion :


Vous le verrez, si lisez cet ouvrage.

Vous tremblerez de ses exploits nouveaux ;

Et le plus grand de ses rares travaux

Fut de garder un an son pucelage.

(…)

Comparant

La deuxième partie d’une comparaison, à laquelle on compare la première partie ou le comparé.

e.g. Maupassant, Bel Ami

(…)

Il marchait ainsi qu'au temps où il portait l'uniforme des hussards, la poitrine bombée, les jambes un peu

entrouvertes comme s'il venait de descendre de cheval ;

(…)

Comparé

La première partie d’une comparaison qu’on compare.

e.g. Gobineau, La chasse au caribou

Enfin, contre la fenêtre, debout, se tenait une espèce de géant, quelque chose de pareil au Caligorant

du Pulci, un gaillard large comme est long un enfant de huit ans, avec une tête monstrueuse, couverte

d'une forêt de cheveux bruns à demi gris, bouclés dru les uns sur les autres, et qui, enveloppé, Dieu sait

comme! d'un habit noir dont on eût pu habiller quatre personnes raisonnables, le cou très à l'aise dans

une cravate bleu clair, regardait avec des yeux de même couleur la personne du nouvel arrivant.

Complication

La deuxième partie d’une intrigue qui présente le problème ou le dilemme.

e.g. Voir  intrigue

Conflit

L’élément dans l’intrigue qui change le déroulement des évènements dans l’histoire.
Connotation

La valeur subjective et secondaire d’un terme ou d’une locution qui se distingue de la définition dénotative.

e.g. Proust, Du côté de chez Swann

(…)

Lamballe qui, dans son blanc, va du jaune coquille d'œuf au gris perle ;

(…)

Conte

Un bref récit qui contient des évènements imaginaires conduisant le lecteur vers un univers différent du monde

réel, et qui inclut une intention morale.

e.g. Maupassant, Le vieux

Un tiède soleil d'automne tombait dans la cour de ferme, par-dessus les grands hêtres des fossés. Sous

le gazon tondu par les vaches, la terre, imprégnée de pluie récente, était moite, enfonçait sous les pieds

avec un bruit d'eau; et les pommiers chargés de pommes semaient leurs fruits d'un vert pâle, dans le

vert foncé de l'herbage.

Quatre jeunes génisses paissaient, attachées en ligne, meuglaient par moments vers la maison; les

volailles mettaient un mouvement coloré sur le fumier, devant l'étable, et grattaient, remuaient,

caquetaient, tandis que les deux coqs chantaient sans cesse, cherchaient des vers pour leurs poules

qu'ils appelaient d'un gloussement vif.

La barrière de bois s'ouvrit; un homme entra, âgé de quarante ans peut-être, mais qui semblait vieux de

soixante, ridé, tordu, marchant à grands pas lents, alourdis par le poids de lourds sabots plein de paille.

Ses bras longs pendaient des deux côtés du corps. Quand il approcha de la ferme, un roquet jaune,

attaché au pied d'un énorme poirier, à côté d'un baril qui lui servait de niche, remua la queue, puis se

mit à japper en signe de joie. L'homme cria:

-- A bas, Finot !

Le chien se tut.

Une paysanne sortit de la maison. Son corps osseux, large et plat, se dessinait sous un caraco de laine

qui serrait la taille. Une jupe grise, trop courte, tombait jusqu'à la moitié des jambes, cachées en des bas

bleus, et elle portait aussi des sabots pleins de paille. Un bonnet blanc, devenu jaune, couvrait quelques
cheveux collés au crâne, et sa figure brune, maigre, laide, édentée, montrait cette physionomie sauvage

et brute qu'ont souvent les faces des paysans.

Coup de théâtre

Un évènement inattendu qui brusquement change la situation et le cours des évènements.

Couplet

Appelé aussi distique, une strophe qui consiste de deux lignes.

e.g. Hugo, L’Ane, Occurrence 1

-- Mais, dis-tu, ce baudet n'a pas le sens commun.

Il veut un résultat ; n'en est-ce dont pas un ?

Crise

La partie d’un intrigue présentant le problème qui permet ou même force le personnage d’agir et de prendre une

décision.

e.g. Voir  intrigue

D
Décasyllabe

Un vers qui consiste de dix syllabes.

e.g Pierre de Ronsard, Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse

Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse,

Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain,

Pour ce doux ris, pour ce baiser tout plein

D'ambre et de musc, baiser d'une Déesse.

Décor
Le cadre total pour l’action qui inclut la description précise d’espace et de temps ainsi que les réalités sociales

des personnages pour rendre un texte plus plausible.

Dénouement

Le moment dans un texte où les tensions non résolues sont déterminées et qui est normalement une succession

d’événement qui suit le paroxysme et se termine par la résolution.

e.g. Voir  intrigue

Destinateur

Ce qui force le sujet à agir et fait l’action dans un récit. Voir aussi  Schéma actantiel

Destinataire

Ce qui reçoit l’action fait par le sujet dans un récit. Voir aussi  Schéma actantiel

Dilemme

La situation où un personnage doit choisir entre deux choses contradictoires qui sont pratiquement

insatisfaisante pour résoudre une complication.

Dizain

Une strophe qui consiste de dix vers.

e.g. Villon, La Ballade des pendus

Frères humains qui après nous vivez

N'ayez les coeurs contre nous endurciz,

Car, ce pitié de nous pauvres avez,

Dieu en aura plus tost de vous merciz.

Vous nous voyez ci, attachés cinq, six

Quant de la chair, que trop avons nourrie,

Elle est piéca devorée et pourrie,

Et nous les os, devenons cendre et pouldre.

De nostre mal personne ne s'en rie:


Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!

Drame

Une pièce de théâtre caractérisée par le mélange des registres comique et tragique en prose ou en vers.

e.g. Musset, Lorenzaccio

La chambre de Lorenzo. Entrent le Duc et Lorenzo.

LE DUC. — Je suis transi, - il fait vraiment froid. (Il ôte son épée). Eh bien, mignon, qu'est-ce que tu fais

donc ?

LORENZO. — Je roule votre baudrier autour de votre épée, et je la mets sous votre chevet. Il est bon

d'avoir toujours une arme sous la main. (Il entortille le baudrier de manière à empêcher l'épée de sortir

du fourreau.)

LE DUC. — Tu sais que je n'aime pas les bavardages, et il m'est revenu que la Catherine était une belle

parleuse. Pour éviter les conversations, je vais me mettre au lit. - A propos, pourquoi donc as-tu fait

demander des chevaux de poste à l'évêque de Marzi ?

LORENZO. — Pour aller voir mon frère, qui est très malade, à ce qu'il m'écrit.

LE DUC. — Va donc chercher ta tante.

LORENZO. — Dans un instant. (Il sort.)

LE DUC, seul. — Faire la cour à une femme qui vous répond « oui » lorsqu'on lui demande « oui ou non

» cela m'a toujours paru très sot, et tout à fait digne d'un Français. Aujourd'hui, surtout que j'ai soupé

comme trois moines, je serais incapable de dire seulement : « Mon cœur, ou mes chères entrailles », à

l'infante d'Espagne. Je veux faire semblant de dormir ; ce sera peut-être cavalier, mais ce sera

commode. (Il se couche. - Lorenzo rentre l'épée à la main.)

LORENZO. — Dormez-vous, seigneur ? (Il le frappe.)

LE DUC. — C'est toi, Renzo ?

LORENZO. — Seigneur, n'en doutez pas. (Il le frappe de nouveau. - Entre Scoronconcolo).

SCORONCONCOLO. — Est-ce fait ?

LORENZO. — Regarde, il m' a mordu au doigt. Je garderai jusqu'à la mort cette bague sanglante,

inestimable diamant.

SCORONCONCOLO. — Ah ! mon Dieu ! c'est le duc de Florence !


LORENZO, s'asseyant sur le bord de la fenêtre. — Que la nuit est belle ! Que l'air du ciel est pur !

Respire, respire, cœur navré de joie !

SCORONCONCOLO. — Viens, Maître, nous en avons trop fait ; sauvons-nous.

LORENZO. — Que le vent du soir est doux et embaumé ! Comme les fleurs des prairies s'entrouvrent !

O nature magnifique, ô éternel repos !

SCORONCONCOLO. — Le vent va glacer sur votre visage la sueur qui en découle. Venez, seigneur.

LORENZO. — Ah ! Dieu de bonté ! quel moment !

SCORONCONCOLO, à part. — Son âme se dilate singulièrement. Quant à moi, je prendrai les devants.

LORENZO. — Attends ! Tire ces rideaux. Maintenant, donne-moi la clef de cette chambre.

SCORONCONCOLO. — Pourvu que les voisins n'aient rien entendu !

LORENZO. — Ne te souviens-tu pas qu'ils sont habitués à notre tapage ? Viens, partons. (Ils sortent.)

E
Écriture

L’ensemble des outils de langage, qui obéit aux normes de l’orthographe, de la grammaire, de la rhétorique, et

de la poétique, permettant la construction d’un texte avec sens.

Écrivain

Celui qui compose des créations écrites qui sont quelquefois publiées par une maison d’édition. Voir aussi 

auteur

e.g. Denis Diderot

Élégie

Un type de poème qui exprime la douleur et la tristesse évoquées par la mort ou par l’absence d’une personne.

e.g. La Fontaine, Élégie aux Nymphes de Vaux

Remplissez l'air de cris en vos grottes profondes ;

Pleurez, Nymphes de Vaux, faites croître vos ondes,

Et que l'Anqueuil enflé ravage les trésors

Dont les regards de Flore ont embelli ses bords


On ne blâmera point vos larmes innocentes ;

Vous pouvez donner cours à vos douleurs pressantes :

Chacun attend de vous ce devoir généreux ;

Les Destins sont contents : Oronte est malheureux.

Vous l'avez vu naguère au bord de vos fontaines,

Qui, sans craindre du Sort les faveurs incertaines,

Plein d'éclat, plein de gloire, adoré des mortels,

Recevait des honneurs qu'on ne doit qu'aux autels.

Hélas ! qu'il est déchu de ce bonheur suprême !

Que vous le trouveriez différent de lui-même !

Pour lui les plus beaux jours sont de secondes nuits

Les soucis dévorants, les regrets, les ennuis,

Hôtes infortunés de sa triste demeure,

En des gouffres de maux le plongent à toute heure.

Voici le précipice où l'ont enfin jeté

Les attraits enchanteurs de la prospérité !

Dans les palais des rois cette plainte est commune,

On n'y connaît que trop les jeux de la Fortune,

Ses trompeuses faveurs, ses appâts inconstants ;

Mais on ne les connaît que quand il n'est plus temps.

(…)

Ellipse

Une période de temps qui se passe en silence pour ne rien raconter. Ceci sépare les parties d’une œuvre,

normalement les actes d’une pièce de théâtre.

Emphase

Une figure de style caractérisée par l’amplification d’un mot, exagérant et renforçant l’expression d’une idée ou

d’une image, parfois à l’aide d’un présentatif comme « c’est…qui… ».

e.g. Jung, La Vie symbolique


" Dieu est le symbole des symboles!"

Enchâssement

Une forme de l’intrigue où les intrigues secondaires se développent à l’intérieur de l’intrigue principale.

Enjambement

Le rejet ou le renvoi à la ligne suivante d’un mot ou de plusieurs mots dont le sens appartient à celui de la ligne

précédente.

e.g. Baudelaire, Le Flacon

Il est de forts parfums pour qui toute matière

Est poreuse. On dirait qu'ils pénètrent le verre.

En ouvrant un coffret venu de l'Orient

Dont la serrure grince et rechigne en criant,

(…)

Énoncé

L’ensemble des mots ou des expressions qui déclare quelque chose.

e.g. Bloy, Le Désespéré

Le pauvre homme agonise, et mourra, dit-on, avant le jour.

Énumération

Une figure de style qui consiste de présenter une succession des termes qui décrivent un objet, une personne,

ou une situation.

e.g. Ronsard, Il faut laisser maisons et vergers et jardins

Il faut laisser maisons et vergers, et jardins

Vaisselles et vaisseaux que l'artisan burine

(…)

Épisode
Partie d’un texte narratif ayant ses propres caractéristiques qui se rattache à un ensemble ou à l’action

principale.

e.g. Beaumont, Marie, ou l’esclavage aux États-Unis

EPISODE D'ONEDA.

Le départ de Georges me fit retomber dans l'abattement et le dégoût de la vie: un ami qui nous quitte

pendant les jours d'infortune, c'est un étai qui fait défaut à notre faiblesse; c'est le rayon de lumière,

seule joie du sombre cachot, qui se retire et laisse le captif dans l'horreur des ténèbres.

Le terme de mon épreuve approchait; encore deux mois et je reverrais la fille de Nelson. Mais combien

l'état de mon âme était changé depuis mon départ de Baltimore!

L'amour de Marie était encore le grand intérêt de ma vie; cependant il ne remplissait plus seul mon âme.

Je croyais encore à l'avenir heureux; mais non plus à cet avenir immense de bonheur que la soeur de

Georges m'avait fait entrevoir. il y a dans l'amour d'un jeune coeur une bonne foi d'espérance qui se rit

des tempêtes et qu'un souffle d'infortune suffit pour dissiper. Au temps de mes illusions, j'admettais à

peine que, dans la coupe délicieuse de l'existence, il se rencontrât un peu d'amertume; maintenant

j'étais prêt à rendre grâce à Dieu, si, dans le calice amer de la vie, je trouvais quelques gouttes de

félicité.

Mon coeur était plein de Marie, mais mon amour pour elle était inséparable de la crainte trop légitime

des maux qui nous menaçaient. Mes inquiétudes renaissaient plus vives, mes douleurs plus cruelles et

mes hésitations elles-mêmes osaient se représenter à mon esprit. (…)

Épopée

Une poésie narrative et épique qui montre les aventures d’un héro et les événements historiques qui sont

importants à une nation. Elle présente des situations extraordinaires où tout est exagéré. Elle suscite chez le

lecteur un sentiment d’admiration et de fascination.

e.g. Voltaire, La Pucelle d’Orléans

CHANT PREMIER

Argument.- Amours honnêtes de Charles VII et d'Agnès Sorel.

Siège d'Orléans par les Anglais. Apparition de saint Denys, etc.


Vous m'ordonnez de célébrer des saints :

Ma voix est faible, et même un peu profane.

Il faut pourtant vous chanter cette Jeanne

Qui fit, dit-on, des prodiges divins.

Elle affermit, de ses pucelles mains,

Des fleurs de lys la tige gallicane,

Sauva son roi de la rage anglicane,

Et le fit oindre au maître-autel de Reims.

Jeanne montra sous féminin visage,

Sous le corset et sous le cotillon,

D'un vrai Roland le vigoureux courage.

J'aimerais mieux, le soir pour mon usage,

Une beauté douce comme un mouton ;

Mais Jeanne d'Arc eut un coeur de lion :

Vous le verrez, si lisez cet ouvrage.

Vous tremblerez de ses exploits nouveaux ;

Et le plus grand de ses rares travaux

Fut de garder un an son pucelage.

Espace

L’élément spatial où se déroulent les évènements dans une histoire.

Euphémisme

Une figure de style par laquelle une expression déplaisante ou une réalité brutale est remplacée par une

expression atténuée pour éviter de choquer.

e.g. La Fontaine, La Fille

Son miroir lui disait: "Prenez vite un mari."

Je ne sais quel désir le lui disait aussi.

Existentialisme
Un courant philosophique qui constate que l’homme forme l’essence de sa vie par ses propres actions, que

l’homme devient ce qu’il fait et ce qu’il choisit.

Exposition

La situation initiale qui présente, au début d’un texte, des informations essentielles à la compréhension de la

situation, comme le lieu, le temps et les personnages.

e.g. Voir  intrigue

F
Fable

Un bref récit imaginaire normalement en vers qui contient une morale, classiquement les personnages sont des

animaux ou les objets inanimés qui ont des qualités humaines.

e.g. La Fontaine, Le cochon, la chèvre et le mouton, VIII fable XII

[…] Regarde ce Mouton ; a-t-il dit un seul mot ?

Il est sage. Il est un sot,

Repartit le Cochon : s’il savait son affaire,

Il crierait comme moi, du haut de son gosier,

Et cette autre personne honnête

Crierait tout du haut de sa tête.

Ils pensent qu’on les veut seulement décharger,

La Chèvre de son lait, le Mouton de sa laine.

Je ne sais pas s’ils ont raison ;

Mais quant à moi qui ne suis bon

Qu’à manger, ma mort est certaine.

Adieu mon toit et ma maison.

Dom Pourceau raisonnait en subtil personnage :

Mais que lui servait-il ? Quand le mal est certain,

La plainte ni la peur ne changent le destin ;

Et le moins prévoyant est toujours le plus sage.


Féminisme

Une idéologie ou un ensemble des idées politiques et sociales fondé sur les droits des femmes, leurs

émancipations et l’égalité des sexes dans la société.

Figure de style ou Figure de rhétorique

Un style linguistique qui peut modifier le sens des mots ou le lexique et la syntaxe des phrases. Il a des types

différents : les figures de l’analogie, les jeux de la substitution, les jeux sur les constructions et les jeux sur les

idées des mots. Il vise à séduire, convaincre et impressionner les lecteurs à travers de la manipulation des mots.

Focalisation

Le point de vue dans un récit par les rapports d’un narrateur. Elle peut changer au cours d’un texte.

Focalisation externe

La focalisation est dans l’environnent et à l’extérieure de l’histoire. Le narrateur sait tous sauf l’interne du

personnage.

e.g. Steinbeck, Des souris et des hommes

Focalisation interne

La focalisation est limitée à ce que le personnage sait. Elle est nuancée par les sentiments et les perceptions

d’un personnage.

e.g. Flaubert, l'Éducation Sentimentale

« À travers le brouillard, il contemplait des clochers, des édifices dont il ne savait pas les noms ; puis il

embrassa, dans un dernier coup d’œil, l’île Saint Louis… »

Focalisation zéro

Le narrateur est omniscient et il sait tous des personnages même leurs pensées et tous les événements dans

l’histoire. Cependant, il n’y pas une seul focalisation.

e.g. Maupassant, Une Vie


Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds était un gentilhomme de l'autre siècle, maniaque et

bon. Disciple enthousiaste de J.-J. Rousseau, il avait des tendresses d'amant pour la nature, les

champs, les bois, les bêtes. […]

Sa grande force et sa grande faiblesse, c'était la bonté, une bonté qui n'avait pas assez de bras pour

caresser, pour donner, pour étreindre, une bonté de créateur, éparse, sans résistance, comme

l'engourdissement d'un nerf de la volonté, une lacune dans l'énergie, presque un vice.

Homme de théorie, il méditait tout un plan d'éducation pour sa fille, voulant la faire heureuse, bonne,

droite et tendre.

Elle [Jeanne] était demeurée jusqu'à douze ans dans la maison, puis, malgré les pleurs de la mère, elle

fut mise au Sacré-Cœur.

G
Genre

La catégorie à laquelle une œuvre littéraire appartient. Ceci nous permet à classifier les textes ayant des

certaines caractéristiques tel que la forme, le contenu, le registre, le style, etc. On distingue quelques genres

principaux dans la littérature : genre romanesque (le roman), poétique (la poésie), et théâtral (le théâtre). Les

autres genres sont les genres épistolaire, argumentatif, descriptif, graphique, expérimental, entre autres.

Genre romanesque

Le genre narratif qui est caractérisé par un récit de l’enchaînement des évènements qui peut être raconté par un

narrateur ou des narrateurs, d’un point de vue ou d’une focalisation, dans une structure chronologique.

e.g. Maupassant, Une Vie

Jeanne, ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas.

L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait

crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre. Des rafales passaient

pleines d'une chaleur lourde. Le ronflement des ruisseaux débordés emplissait les rues désertes où les

maisons, comme des éponges, buvaient l'humidité qui pénétrait au-dedans et faisait suer les murs de la

cave au grenier.
Jeanne, sortie la veille du couvent, libre enfin pour toujours, prête à saisir tous les bonheurs de la vie

dont elle rêvait depuis si longtemps, craignait que son père hésitât à partir si le temps ne s'éclaircissait

pas, et pour la centième fois depuis le matin elle interrogeait l'horizon.

Puis elle s'aperçut qu'elle avait oublié de mettre son calendrier dans son sac de voyage. Elle cueillit sur

le mur le petit carton divisé par mois, et portant au milieu d'un dessin la date de l'année courante 1819

en chiffres d'or. Puis elle biffa à coups de crayon les quatre premières colonnes, rayant chaque nom de

saint jusqu'au 2 mai, jour de sa sortie du couvent.

Une voix, derrière la porte, appela : " Jeannette ! "

Jeanne répondit : " Entre, papa. " Et son père parut.

Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds était un gentilhomme de l'autre siècle, maniaque et

bon. Disciple enthousiaste de J.-J. Rousseau, il avait des tendresses d'amant pour la nature, les

champs, les bois, les bêtes.

Aristocrate de naissance, il haïssait par instinct quatre-vingt-treize ; mais philosophe par tempérament,

et libéral par éducation, il exécrait la tyrannie d'une haine inoffensive et déclamatoire. (…)

Gradation

Une figure de style qui est caractérisée par l’usage des termes de plus en plus forts, souvent présentés en force

croissante.

e.g. Rostand, Cyrano de Bergerac

"C'est un roc !... C'est un pic !... C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule !"

H
Haïku
Un poème d’origine japonais qui consiste de trois vers de 5, 7 et 5 syllabes respectivement et qui a une

référence à la nature.

e.g. Jean-Louis d'Abrigeon

À contre-courant

les chatons des saules escaladent

le vent de la rivière

Hémistiche

La moitié du vers d’un poème.

e.g. Bonnefoy, Une pierre

Ils ont vécu au temps / où les mots furent pauvres

Heptasyllabe

Un vers qui consiste de sept syllabes.

e.g. Verlaine, En sourdin

Et quand, solennel, le soir

Des chênes noirs tombera,

Voix de notre désespoir,

Le rossignol chantera.

Héro

Un personnage dans l’histoire qui montre un grand courage et honneur à travers ses aventures et souvent suit

son destin.

e.g. Roland de la Chanson de Roland

Hexasyllabe

Un vers qui consiste de six syllabes.

e.g : Malherbe, Consolation à Du Périer

Ta douleur, Du Périer, sera donc éternelle

Et les tristes discours


Que te met en l’esprit l’amitié paternelle

L’augmenteront toujours ?

Humanisme

Un mouvement bien défini par la volonté de renouveler tous les idées, les arts et les littératures de l'Antiquité

gréco-latin.

Hyperbole

Une figure de style qui est caractérisée par l’exagération des termes utilisés.

e.g. Voltaire, La Henriade

Et des fleuves français les eaux ensanglantées

Ne portaient que des morts aux mers épouvantées.

(…)

Les flots couverts de morts interrompent leur course,

Et le fleuve sanglant remonte vers sa source…

I
Idiome

Une expression qui ne peut pas être traduite littéralement, ayant un sens diffèrent.

e.g. Couper le sifflet à quelqu'un = Interrompre quelqu'un par surprise

Image

Représentation d’un être ou d’une chose qui peut rendre une forme dans l’esprit du lecteur.

e.g. Mallarmé, Apparition

La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs (…)

 l’image de la nuit et de la pluie

Imagerie
Un mot ou un groupe de mots dans un texte littéraire qui anime un ou plusieurs sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le

goût, et le toucher. On distingue cinq imageries dans la littérature : imagerie auditive, gustative, olfactive, tactile

et visuelle.

e.g. Mallarmé, Apparition

(…)

Et j'ai cru voir la fée au chapeau de clarté

Qui jadis sur mes beaux sommeils d'enfant gâté

Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées

Neiger de blancs bouquets d'étoiles parfumées.

Interprétation

La signification donnée à ce que le lecteur a lu.

Intertextualité

L’ensemble des textes en relation à un texte donné. Voir aussi  allusion

Intrigue

L’ensemble de l’enchaînement des évènements, des circonstances, et des péripéties dans un texte qui présente

l’histoire d’un ou plusieurs personnages. On distingue cinq phases successives de l’intrigue : l’exposition, la

complication, la crise, le paroxysme, le dénouement, et la résolution.

e.g. Maupassant, La Ficelle

L’exposition : Maître Hauchecorne,de Bréauté trouve le bout de ficelle

La complication : Malandain fait sa fausse déclaration.

La crise: La convocation d’Hauchecorne devant le Maire. Il est accusé d’avoir trouvé la ficelle et

gardé le silence sur cet événement.

Le paroxysme : Il en fut indigné, touché dans son amour propre. La nouvelle se répand dans toute

la ville.

Le dénouement : Marius trouve le portefeuille.

La resolution : Maître Hauchecorne croit avoir triomphé.


Ironie

Une figure de style qui consiste à dire le contraire de ce qu’on pense ou de ce qu’on veut faire entendre et

comprendre en réalité.

e.g. Voltaire, Candide

Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées.

Isométrique

Une strophe qui est construite entièrement du même mètre.

e.g. Bonnefoy, Les Planches courbes

(Ce quatrain est une succession de quatre hexasyllabes.)

" Que ce monde demeure,

Que la feuille parfaite

ourle à jamais dans l'arbre

L'imminence du fruit !"

J
Jeu de mots

Une méthode littéraire qui fournit un attrait esthétique et qui utilise des mots existants pour créer un sens

différent.

e.g. Hugo

Gal, amant de la Reine, alla, tour magnanime

« Gallament de l'arène à la Tour Magnes à Nimes ».

L
Langage
Le système d’expression écrit ou parlé qui permet une personne de communiquer et d’exprimer soi-même. Il est

bien défini par sa fonction symbolique, sa conjugaison, sa grammaire, sa phonétique et son intonation.

Langue

Le système des signes et des graphiques, écrits ou parlés, contenant du sens, qui permet un individu de

communiquer dans la société.

Lecteur

Celui qui lit un texte.

Lecture

L’activité dans laquelle une personne ou un groupe des personnes lit et interprète un texte littéraire.

Lexique

Le vocabulaire ou l’ensemble des mots et des termes éployés en un genre particulier dans une manière courant.

Ceci est pareil à un index ou un glossaire.

Litote

Une figure de style qui consiste de dire moins pour signifier plus. Elle est souvent dans une construction

négative.

e.g. Racine, Phedre

Si je la haïssais, je ne la fuirais pas.

Littérature

Une représentation, écrite ou orale, de la vie qui utilise un langage rhétorique pour exprimer le savoir et les

sentiments de l’homme à travers les discours. Elle se distingue aux autres représentations par sa fonction

esthétique et la mise en forme qui classifient les œuvres en genres différents.

M
Mélodrame

Un drame populaire sous le genre théâtral qui se caractérise par des situations pathétiques provoquant des

sensations fortes. Il met en scène une succession de malheurs expérimentée par un ou plusieurs personnages

dont les sentiments sont exagérés et invraisemblables.

e.g. Achard, Madame Rose

Première Chapitre.

Parmi les villages que les jeux de la fantaisie et de la spéculation ont élevés aux environs de Paris, il

n’en est peut-être pas de plus joli et de plus frais que Maisons. La mode l’a un peu gâté en multipliant

les jardins et les cottages ; mais elle n’a pu détruire ni la beauté de la Seine qui le côtoie, ni la majesté

royale des avenues qui l’entourent. De longues allées bordées de grands arbres percent le parc dans

toutes les directions, et laissent voir, derrière un rideau tremblant de feuillage, des pavillons et des villas

dans lesquels le luxe des propriétaires, gens de finance pour la plupart, a prodigué mille recherches

coûteuses ; mais aux premiers souffles de la bise, les hôtes frileux de ces habitations coquettes

disparaissent : on ne voit plus personne à Maisons, si ce n’est dans le village, qu’un pli de terrain dérobe

aux oisifs de l’été.

Cependant une de ces villas était encore habitée vers la fin du mois de novembre 184... Cette villa,

située en plein champ à l’extrémité du parc et du côté de la Seine, se composait d’un seul corps de logis

bâti au milieu d’un jardin clos de haies vives. Tout blanc et percé de fenêtres à persiennes vertes, ce

corps de logis était élevé d’un étage sur rez-de-chaussée. Il avait l’air propre et honnête, et semblait

destiné au logement de quelque bon rentier retenu à Maisons par l’énergie de ses goûts champêtres. Le

jardin, planté de légumes et d’arbres fruitiers assez mal venus, était divisé en petits compartiments, dont

le buis dessinait les contours anguleux. Une tonnelle, un banc de bois et quelques peupliers encore

jeunes, en complétaient la décoration. (…)

Mémoires

Les récits écrits par l’auteur sur de certains évènements importants et historiques dans lesquels l’auteur a

participé lui-même.

e.g. Stendhal, Mémoires d'un touriste (Voyage en Bretagne et en Normandie)

Nantes, le 25 juin 1837.


Rien de plus désagréable en France que le moment où le bateau à vapeur arrive: chacun veut saisir sa

malle ou ses paquets, et renverse sans miséricorde la montagne d'effets de tous genres élevée sur le

pont. Tout le monde a de l'humeur, et tout le monde est grossier.

Ma pauvreté m'a sauvé de cet embarras: j'ai pris mon sac de nuit sous le bras, et j'ai été un des

premiers à passer la planche qui m'a mis sur le pavé de Nantes. Je n'avais pas fait vingt pas à la suite

de l'homme qui portait ma valise, que j'ai reconnu une grande ville. Nous côtoyions une belle grille qui

sert de clôture au jardin situé sur le quai, devant la Bourse. Nous avons monté la rue qui conduit à la

salle de spectacle. Les boutiques, quoique fermées pour la plupart, à neuf heures qu'il était alors, ont la

plus belle apparence; quelques boutiques de bijouterie éclairées rappellent les beaux magasins de la

rue Vivienne. Quelle différence, grand Dieu! avec les sales chandelles qui éclairent les sales boutiques

de Tours, de Bourges, et de la plupart des villes de l'intérieur! Ce retour dans le monde civilisé me rend

toute ma philosophie, un peu altérée, je l'avoue, par le froid au mois de juin, et par le bain forcé de deux

heures auquel j'ai été soumis ce matin. D'ailleurs le plaisir des yeux ne m'a point distrait des maux du

corps. Je m'attendais à quelque chose de comparable, sinon aux bords du Rhin à Coblentz, du moins à

ces collines boisées des environs de Villequier ou de la Meilleraye sur la Seine. Je n'ai trouvé que des

îles verdoyantes et de vastes prairies entourées de saules. La réputation qu'on a faite à la Loire montre

bien le manque de goût pour les beautés de la nature, qui caractérise le Français de l'ancien régime,

l'homme d'esprit comme Voltaire ou La Bruyère. Ce n'est guère que dans l'émigration, à Hartwell ou à

Dresde, qu'on a ouvert les yeux aux beautés de ce genre. J'ai ouï M. Le duc de M... parler fort bien de la

manière d'arranger Compiègne.

Métaphore

Une figure de style par laquelle un terme est associé ou comparé à un autre sans être introduit par un terme de

comparaison, formant une sorte d’analogie condensée. On distingue trois types de métaphore : la métaphore

annoncée, directe, ou filée.

e.g. Baudelaire, Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles; [...]


Métaphore annoncée

Un type de métaphore dans lequel le comparé et le comparant sont associés dans le même énoncé sans un

terme de comparaison.

e.g. Baudelaire, Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles; [...]

Métaphore directe

Un type de métaphore dans lequel seul le comparant est mentionné.

e.g. Rimbaud, Mes petites amoureuses

« Les cieux vert-chou »

Métaphore filée

Une séquence des métaphores qui ont le même thème.

e.g. Saint-Simon, Memoires, « L’abbé Dubois »

« L'abbé Dubois était un petit homme maigre, effilé, chafouin, à perruque blonde, à mine de fouine, à

physionomie d'esprit... »

Métonymie

Une figure de style qui se caractérise par la substitution d’un objet par un autre objet qui possède un lien avec

celui-ci. Il existe plusieurs façons de faire une métonymie : l’emploi de la matière pour montrer le contenu, la

cause pour l’effet, le lieu pour les habitants, etc.

e.g. Éluard, Courage

« Paris a froid Paris a faim »

Mètre

La structure rythmique du vers qui est produite par le rangement des mots afin que les syllabes accentuées et

inaccentuées forment une séquence régulière.

e.g. Boileau, Le Lutrin


Je chante les combats, et ce prélat terrible

Qui par ses longs travaux et sa force invincible,

Dans une illustre église exerçant son grand coeur,

Fit placer à la fin un lutrin dans le choeur.

(…)

Mise en relief  voir emphase

Mise en scène

La représentation des informations comme le décor, les personnages, etc. qui vise à informer les spectateurs

sans les prononcer.

Monostiche

Une strophe qui consiste d’un vers.

e.g. Mallarmé, Poésies, « Aumone »

Et surtout ne va pas, frère, acheter du pain.

Morale

L’enseignement qu’on peut tirer d’une histoire, qu’on considère valable et bien

Mouvement littéraire

Un courant esthétique d’une époque qui se reconnait dans les œuvres littéraires ayant des caractéristiques

communes, des genres littéraires et des thèmes dominants, et qui évoque une certaine idée.

e.g. le Romantisme

Musicale

Un genre théâtral qui incorpore la musique, les chansons, et les chorégraphies dans sa représentation.

e.g. Louret, La Fièvre des années 80

Mythe
Un récit fabuleux et épique qui présente des êtres humains face à face des divinités ou des forces de la nature,

et qui explique une pratique sociale ou des aspects de la société.

e.g. Platon, Le mythe de la caverne

SOCRATE.—Maintenant, représente-toi notre nature, selon qu'elle a ou non été éduquée, sous l'aspect

suivant. Imagine des hommes dans une demeure souterraine en forme de caverne, possédant une

entrée ouverte à la lumière, qui s'étend sur toute sa longueur. Imagine aussi que ces hommes sont là

depuis l'enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu'ils restent toujours à la même place et ne

peuvent rien voir que ce qui se trouve devant eux, b leur chaîne les empêchant de tourner la tête.

Imagine, enfin, que la lumière d'un feu allumé loin derrière eux, sur une hauteur, leur parvient ; et

qu'entre le feu et les prisonniers s'élève un chemin le long duquel un petit mur a été construit,

semblable aux panneaux que les montreurs de marionnettes dressent entre eux et le public, et au-

dessus desquels ils font voir leurs tours prestigieux.

GLAUCON. — Je l'imagine.

SOCRATE.—Envisage maintenant tout au long de ce petit mur des hommes portant toutes sortes

d'objets fabriqués a qui dépassent le mur, des statuettes d'hommes et des animaux en pierre, en bois,

façonnés dans toutes les formes ; et, bien entendu, parmi ces hommes qui défilent, les uns parlent et

les autres se taisent.

GLAUCON. — Ton image et tes prisonniers sont très étranges.

SOCRATE. — Pourtant, ils nous ressemblent. Et d'abord, penses-tu que de tels hommes aient vu autre

chose d'eux-mêmes et de ceux qui les entourent que les ombres projetées par le feu sur la paroi de la

caverne en face d'eux ?

GLAUCON.—Comment pourraient-ils faire autrement, s'ils b sont forcés de garder la tête immobile

pendant toute leur vie ?

SOCRATE. — N'en est-il pas de même des objets qui défilent ?

GLAUCON. — Sans aucun doute.

SOCRATE.—Mais alors, s'ils pouvaient discuter, ne penses-tu pas qu'en désignant par un nom ce qu'ils

voient, ils croiraient nommer les choses elles-mêmes ?

GLAUCON. — Nécessairement.
SOCRATE. —Et si le lieu de leur détention était tel que la paroi qui leur fait face leur renvoyait un écho ?

Chaque fois que l'un des porteurs parlerait, ne crois-tu pas qu'ils prendraient sa voix pour celle de

l'ombre qui passe devant eux ?

GLAUCON. — Si, par Zeus.

SOCRATE. — Il ne fait aucun doute que, dans une telle situation, ces hommes ne considéreraient

comme vraies que les ombres des objets fabriqués.

GLAUCON. — Sans aucun doute.

(…)

N
Narrateur

L’entité qui raconte l’histoire qui peut être un personnage imaginaire à l’intérieure ou à l’extérieure d’un récit;

sauf dans le cas d’une autobiographie où l’auteur est la personne qui raconte l’histoire.

Narration

L’action de raconter dans l'ordre les détaille et les événements d’une histoire.

Narration extérieure

Le narrateur n’est pas partie de l’histoire et les événements qu’il raconte, cependant il n’est que la raconter. Il

raconte à la troisième personne.

e.g. Maupassant, Pierre et Jean

"Zut !" s'écria tout à coup le père Roland qui depuis un quart d'heure demeurait immobile, les yeux fixés

sur l'eau, et soulevant par moments, d'un mouvement très léger, sa ligne descendue au fond de la mer.

Mme Roland, assoupie à l'arrière du bateau, à côté de Mme Rosémilly invitée à cette partie de pêche,

se réveilla, et tournant la tête vers son mari :

"Eh bien,... eh bien,... Jérôme !" Le bonhomme, furieux, répondit :

"Ça ne mord plus du tout. Depuis midi je n'ai rien pris. On ne devrait jamais pêcher qu'entre hommes ;

les femmes vous font embarquer toujours trop tard." Ses deux fils, Pierre et Jean, qui tenaient, l'un à
bâbord, l'autre à tribord, chacun une ligne enroulée à l'index, se mirent à rire en même temps et Jean

répondit :

"Tu n'es pas galant pour notre invitée, papa." […]

Narration intérieure

Le narrateur est un personnage dans l’histoire. Il peut être le personnage principale qui raconte ses

expériences, ses idées, ses pensées ou il ne peut être qu’un témoin ; La narration est écrite à la première

personne.

e.g. Hugo, Le dernier jour d'un condamné

[…] Maintenant je suis captif. Mon corps est aux fers dans un cachot, mon esprit est en prison dans une

idée. Une horrible, une sanglante, une implacable idée ! Je n'ai plus qu'une pensée, qu'une conviction,

qu'une certitude : condamné à mort ! […]

Naturalisme

Un mouvement littéraire de la fin du XIXe siècle qui suit les idéologies du mouvement de réalisme ; Il est

caractérisé par l’influence des sciences et les méthodes scientifiques.

Non-littérature

Tout ce qui n’est pas littérature. Il a une fonction spécifique comme un annuaire, un dictionnaire, un mél, une

publicité, un reportage, etc. Le langage utilisé dans les textes non-littéraires est différente de celui dans les

littéraires.

Nouvelle

Un genre littéraire qui est bref, fictif et écrit en prose. Elle est normalement centrée sur un événement unique.

e.g. La Fayette, La comtesse de Tende

MADEMOISELLE de Strozzi, fille du maréchal et proche parente de Catherine de Médicis, épousa, la

première année de la régence de cette reine, le comte de Tende, de la maison de Savoie, riche, bien

fait, le seigneur de la cour qui vivait avec le plus d’éclat, et plus propre à se faire estimer qu’à plaire. Sa

femme néanmoins l’aima d’abord avec passion. Elle était fort jeune, il ne la regarda que comme une

enfant, et il fut bientôt amoureux d’une autre. La comtesse de Tende, vive, et d’une race italienne, devint
jalouse, elle ne se donnait point de repos ; elle n’en laissait point à son mari, il évita sa présence et ne

vécut plus avec elle comme l’on vit avec sa femme. […]

O
Ode

Un poème lyrique écrit pour célébrer quelqu’un, et souvent inspiré par des sentiments forts. Ce type de poème

est sensé d’être chanté ou même récité avec accompagnement de musique.

e.g. Lamartine, Odes politiques

Contre la peine de mort

_Au peuple du 19 octobre 1830._

Vains efforts! périlleuse audace!

Me disent des amis au geste menaçant,

Le lion même fait-il grâce

Quand sa langue a léché du sang?

Taisez-vous! ou chantez comme rugit la foule?

Attendez pour passer que le torrent s'écoule

De sang et de lie écumant!

On peut braver Néron, cette hyène de Rome!

Les brutes ont un coeur! le tyran est un homme :

Mais le peuple est un élément;

Elément qu'aucun frein ne dompte,

Et qui roule semblable à la fatalité;

Pendant que sa colère monte,

Jeter un cri d'humanité,

C'est au sourd Océan qui blanchit son rivage

Jeter dans la tempête un roseau de la plage,

La feuille sèche à l'ouragan!


C'est aiguiser le fer pour soutirer la foudre,

Ou poser pour l'éteindre un bras réduit en poudre

Sur la bouche en feu du volcan!

(…)

Œuvre

Une production littéraire qui possède des aspects de forme, de contenu, de registre, de style, de thème, etc.

e.g. Mallarmé, Poésies, « Le pitre châtié »

Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître

Autre que l'histrion qui du geste évoquais

Comme plume la suie ignoble des quinquets,

J'ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

De ma jambe et des bras limpide nageur traître,

À bonds multipliés, reniant le mauvais

Hamlet! C’est comme si dans l'onde j'innovais

Mille sépulcres pour y vierge disparaître.

Hilare or de cymbale à des poings irrité,

Tout à coup le soleil frappe la nudité

Qui pure s'exhala dans ma fraîcheur de nacre,

Rance nuit de la peau quand sur moi vous passiez,

Ne sachant pas, ingrat! Que c'était tout mon sacre,

Ce fard noyé dans l'eau perfide des glaciers.

Onomatopée

Une figure de style qui se caractérise par l’usage d’un mot ou d’un groupe de mots dont le son imite et reflète

l’objet représenté.

e.g. Racine, Andromaque

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes?
Oxymore

Une figure de style caractérisée par la coexistence ou la juxtaposition, dans le même énoncé, de deux termes

dont les sens sont contradictoires, produisant un effet ou même un nouveau sens.

e.g. Boileau, L’Art poétique

[...]

Hâtez-vous lentement; et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :

Polissez-le sans cesse et le repolissez;

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

[...]

P
Paroxysme

Une phase de l’intrigue qui est le point culminant d’un récit. Ceci est la phase où le personnage fait l’action pour

répondre au dilemme dans la crise.

e.g. Voir  intrigue

Pentasyllabe

Un vers qui consiste de cinq syllabes.

e.g. Rimbaud, l'Éternité

Elle est retrouvée.

Quoi ? - L'Éternité.

C'est la mer allée

Avec le soleil.

Personnage

Un caractère qui fait l’action dans un récit crée par l’auteur et qui peut être un homme, un animal, un objet, une

image ou une idée abstraite.


Personnage complexe

Un personnage qui se transforme dans l’histoire en raison des circonstances qui lui permet d’évoluer.

Personnage simple

Un personnage qui n’évolue pas dans toute la durée d’une histoire.

Personnification

Une figure de style qui attribue les traits et les caractéristiques humaines à un objet inanimé ou à une chose

abstraite.

e.g. Baudelaire, à une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,

Une femme passa, d'une main fastueuse

Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Poème

Un texte normalement en vers mais peut être en prose qui a les qualités de la poésie comme la sonorité, le

mètre, les syllabes, la rime etc.

Poésie

Un genre littéraire dans lequel on exprime et suggère quelque chose comme les sensations, les émotions etc., à

travers les rythmes, les vers, les images et l’harmonie des mots d’une langue. Elle a des formes variées : écrite,

en vers et en prose. Elle se distingue d’autres genres littéraires par sa sonorité.

Poésie didactique

Une poésie qui a pour but d’enseigner quelque chose, souvent une morale ou un conseil.

e.g. Hésiode, Les travaux et les jours

Muses de la Piérie ô vous dont les chants immortalisent !

venez, célébrez votre père, de qui descendent à la fois tous les hommes obscurs ou fameux,
le grand Jupiter, qui leur accorde à son gré la honte ou la gloire,

les élève aisément ou aisément les renverse, affaiblit le puissant et fortifie le faible […]

Poésie épique

Une poésie narrative qui montre les aventures d’un héro et les événements historiques qui sont importants à

une nation. Elle est normalement associée à l’épopée et elle présente des situations extraordinaires où tout est

exagéré. Elle suscite chez le lecteur un sentiment d’admiration et de fascination.

Poésie lyrique

Une poésie destinée d’être chantée ou accompagnée de music comme une ballade, une ode, etc.

e.g. Banville, les Saisons

[…]

Le Printemps, dans les palais

Sous ses fleurs cache les marbres,

Et pose des nids dans les

Arbres.

Sous les grands cieux triomphants,

L'Été, plein d'apothéoses,

Dore les fronts des enfants

Roses;[…]

Poésie satirique

Une poésie qui moque les défauts d’un individu, d’un groupe dans une société ou toute la société ; Son ton est

souvent ironique ou ludique.

e.g. Verlaine, Monsieur Prudhomme

ll est grave : il est maire et père de famille.

Son faux col engloutit son oreille. Ses yeux


Dans un rêve sans fin flottent insoucieux,

Et le printemps en fleur sur ses pantoufles brille. […]

Point de vue  voir focalisation

Problème  voir crise

Prose

Une forme littéraire qui est libre et qui n’est pas prédisposée aux règles d’un vers.

Protagoniste

Le personnage principal ou la figure centrale dans un récit.

Q
Quatrain

Une strophe qui consiste de quatre vers.

e.g. Mallarmé, Poésies

(…)

Nous naviguons, ô mes divers

Amis, moi déjà sur la poupe

Vous l'avant fastueux qui coupe

Le flot de foudres et d'hivers;

(…)

Quintil

Une strophe qui consiste de cinq vers.

e.g. Villon, Ballade des pendus

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,

Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :


A lui n'ayons que faire ne que soudre.

Hommes, ici n'a point de moquerie ;

Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

R
Réalisme

Un mouvement littéraire s’opposé aux illusions du mouvement romantisme. Il a pour but la représentation la plus

réelle possible du monde et de la nature.

Récit

Un texte narratif qui raconte une histoire par une succession des événements. Il peut être fictionnel ou réel.

Registre

La tonalité d’un texte qui est produite par les émotions et les impressions d’un lecteur. Il peut être sérieux ou

plaisant.

Registre comique

Un registre plaisant qui provoque le lecteur ou le spectateur à rire ou à sourire.

e.g. Molière, Le Tartuffe

DORINE

Madame eut, avant-hier, la fièvre jusqu'au soir,

Avec un mal de tête étrange à concevoir.

ORGON

Et Tartuffe?

DORINE

Tartuffe? Il se porte à merveille,

Gros, et gras, le teint frais, et la bouche vermeille.


ORGON

Le pauvre homme!

DORINE

Le soir elle eut un grand dégoût,

Et ne put au souper toucher à rien du tout,

Tant sa douleur de tête était encor cruelle.

ORGON

Et Tartuffe?

DORINE

Il soupa, lui tout seul, devant elle,

Et fort dévotement il mangea deux perdrix,

Avec une moitié de gigot en hachis.

ORGON

Le pauvre homme!

Registre ludique

Un registre plaisant qui se caractérise par un jeu de mots qui est verbal ou littéraire. Il peut se trouver dans les

récits fantastiques et il vise à plaisir à travers des mots.

Registre pathétique

Un registre sérieux qui provoque une grande émotion comme la compassion chez les lecteurs ou les

spectateurs par l’évocation de souffrance poignante.

e.g. Emily Zola, L’Assommoir


La blanchisseuse eut le poignet meurtri; le vieil ouvrier alla tomber sur la table. Par terre, Mme Bijard

soufflait plus fort, la bouche grande ouverte, les paupières closes. A présent, Bijard la manquait; il

revenait, s'acharnait, frappait à côté, enragé, aveuglé, s'attrapant lui-même avec les claques qu'il

envoyait dans le vide. Et, pendant toute cette tuerie, Gervaise voyait, dans un coin de la chambre, la

petite Lalie, alors âgée de quatre ans, qui regardait son père assommer sa mère. L'enfant tenait entre

ses bras, comme pour la protéger, sa sœur Henriette, sevrée de la veille. Elle était debout, la tête serrée

dans une coiffe d'indienne, très pâle, l'air sérieux. Elle avait un large regard noir, d'une fixité pleine de

pensées, sans une larme. […]

Registre satirique

Un registre plaisant qui à la fin ne provoque plus que le rire mais aussi le mépris vers une institution ou un

individu.

e.g. Voltaire, Candide

Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres,

les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les

canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta

du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut

aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à

une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put

pendant cette boucherie héroïque. […]

Registre tragique

Un registre caractérisé par la mort ou les détresses d’un personnage face à son destin.

e.g. Laclos, Liaisons dangereuses

[…] Ces réflexions sensées régleront ma conduite dans cette importante occasion; et vous pouvez être

sûre que je ne me laisserai pas tellement enchaîner, que je ne puisse toujours briser ces nouveaux

liens, en me jouant et à ma volonté. Mais déjà je vous parle de ma rupture; et vous ignorez encore par

quels moyens j'en ai acquis le droit; lisez donc, et voyez à quoi s'expose la sagesse, en essayant de

secourir la folie. J'étudiais si attentivement mes discours et les réponses que j'obtenais, que j'espère

vous rendre les uns et les autres avec une exactitude dont vous serez contente. [...]
Résolution

Une phase de l’intrigue qui est le résultat de l’action fait par le personnage en répondant la crise.

e.g. Voir  intrigue

Rime

Organisation de sons analogues qui se trouve normalement à la fin des vers.

Rime croisée

Une rime externe qui suit le schéma : A B A B.

e.g. Valéry, Les pas

[…]

Si, de tes lèvres avancées,

Tu prépares pour l'apaiser,

A l'habitant de mes pensées

La nourriture d'un baiser,

[…]

Rime embrassée

Une rime externe qui suit le schéma : A B B A.

e.g. Apollinaire, La Tzigane

[…]

On sait très bien que l'on se damne (A)

Mais l'espoir d'aimer en chemin (B)

Nous fait penser main dans la main (B)

À ce qu'a prédit la tzigane (A)

Rime externe
La rime à l’extérieure d’un vers. On distingue trois types principaux de rime externe : rime croisée, rime

embrassée et rime platée.

Rime féminine

Une rime qui se termine par un -e muet.

e.g. Aragon, Vingt-sept ans après

Ô mon amour ô mon amour toi seule existe

À cette heure pour moi du crépuscule triste

Où je perds à la fois le fil demon poème

Et celui de ma vie et la joie et la voix

Parce que j'ai voulu te redire Je t'aime

Et que ce mot fait mal quand il est dit sans toi

Rime interne

La rime à l’intérieur d’un vers

Rime masculin

Une rime qui se termine sans -e muet.

e.g. Hugo, Les Châtiments

Un jour, maigre et sentant un royal appétit,

Un singe d'une peau de tigre se vêtit.

Le tigre avait été méchant ; lui, fut atroce.

Il avait endossé le droit d'être féroce.

Rime pauvre

Une rime qui consiste d’une seule voyelle semblable.

e.g. Musset, Tristesse

Quand j'ai connu la Vérité,

J'ai cru que c'était une amie ;

Quand je l'ai comprise et sentie,


J'en étais déjà dégoûté.

Rimes platées

Une rime externe qui suit le schéma : A A B B.

e.g. Apollinaire, Saltimbanques

Et les enfants s'en vont devant (A)

Les autres suivent en rêvant (A)

Chaque arbre fruitier se résigne (B)

Quand de très loin ils lui font signe (B)

Rime riche

Une rime qui consiste de plusieurs phonèmes identiques.

e.g. Rimbaud, Ma bohème

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;

Mon paletot soudain devenait idéal;

J'allais sous le ciel, Muse, et j'étais ton féal;

Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées

Rime suffisante

Une rime qui consiste de deux sons similaires.

e.g. Valéry, Les pas

Si, de tes lèvres avancées,

Tu prépares pour l'apaiser,

A l'habitant de mes pensées

La nourriture d'un baiser,

Roman
Un récit en prose avec une bonne longueur qui le distingue d’autres textes romanesques, particulièrement de la

nouvelle. Il se caractérise par une narration fictionnelle qui raconte l’histoire d’un ou plusieurs personnages.

Cette narration consiste de l’enchaînement des événements.

Roman d’aventure

Un roman qui évoque l’imagination du lecteur sur les aventures d’un personnage héroïque et qui présente des

mœurs des caractères, les divisant en bons et méchants.

e.g. Ferry, Coureur des bois

Une explosion lointaine semblable à celle d'une carabine vint brusquement interrompre les méditations

de Cuchillo. Ce bruit, affaibli par la distance, semblait venir du côté du nord. C'était en effet la direction

de la rivière an milieu de laquelle s'élevait l'ilôt occupé par Bois-Rosé et ses deux compagnons.

-- Il est étrange qu'un pareil son vienne de là-bas, se dit Cuchillo en tournant son regard vers le nord,

car le camp des blancs est à l'est, et celui des guerriers rouges à l'ouest.

Un second coup se fit encore entendre, puis un troisième, à un assez long intervalle, auxquels succéda

enfin une fusillade bien nourrie. Un moment Cuchillo eut froid au cœur; il s'imagina qu'un second et

nombreux parti de blancs, indépendant de l'expédition qu'il guidait, allait s'emparer des trésors, objet de

sa convoitise. Puis encore il craignit que don Antonio n'eût envoyé un détachement, pris dans sa propre

troupe, pour s'emparer du val d'Or et s'y for

Roman de mœurs

Un roman dont l’intrigue se situe dans le cadre social et historique pour montrer ce qui se passe dans la société

et pour susciter chez les lecteurs l’esprit critique.

e.g. Balzac, Illusions perdues

Le vieux Séchard attrapa quelques cornets pleins de sortes qui n'avaient jamais servi et les montra.

— Je ne suis pas savant, je ne sais ni lire ni écrire, mais j'en sais encore assez pour deviner que les

caractères d'écriture de la maison Gillé ont été les pères des Anglaises de tes MM. Didot. Voici une

ronde, dit-il en désignant une casse et y preun M, une ronde de cicéro qui n'a pas encore été

dégommée.

Roman épistolaire
Un roman dans lequel la narration se compose à travers la correspondance des personnages, c’est-à-dire un

échange des lettres écrites entre les personnages.

e.g. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, Lettre XLVII

Ah ! Mauvaise, est-ce là la circonspection que tu m'avais promise? Est-ce ainsi que tu ménages mon

cœur et voiles tes attraits ? Que de contraventions à tes engagements ! Premièrement ta parure, car tu

n'en avais point, et tu sais bien que jamais tu n'es si dangereuse. Secondement, ton maintien si doux, si

modeste, si propre à laisser remarquer à loisir toutes tes grâces. Ton parler plus rare, plus réfléchi, plus

spirituel encore qu'à l'ordinaire, qui nous rendait tous plus attentifs, et faisait voler l'oreille et le cœur

audevant de chaque mot. […]

Roman historique

Un roman qui prend pour inspiration une partie de l’histoire en présentant des informations comme les

événements et les personnages, vérifiables mais fictifs.

e.g. Dumas, La Reine Margot

Charles IX, averti à son arrivée par sa nourrice qu'un homme avait passé une partie de la journée dans

son cabinet, s'était d'abord mis dans une grande colère qu'on se fût permis d'introduire un étranger chez

lui. Mais se l'étant fait dépeindre, et sa nourrice lui ayant dit que c'était le même homme qu'elle avait été

elle-même chargée de lui amener un soir, le roi avait reconnu Maurevel ; et se rappelant l'ordre arraché

le matin par sa mère, il avait tout comprit.

— Oh! ho ! murmura Charles, dans la même journée où il m'a sauvé la vie ; le moment est mal choisi.

En conséquence il fit quelques pas pour descendre chez sa mère; mais une pensée le retint.

— Mondieu! dit-il, si je lui parle de cela, ce sera une discussion A n'en pas finir; mieux vaut que nous

agissions chacun de notre côté.

— Nourrice, dit-il, ferme bien toutes les portes, et préviens la reine Élisabeth * qu'un peu souffrant de la

chute que j'ai faite, je dormirai seul cette nuit.

La nourrice obéit, et, comme l'heure d'exécuter son projet n'était pas arrivée, Charles se mit à faire des

vers.

C'était l'occupation pendant laquelle le temps passait le plus vite pour le roi. Aussi neuf heures

sonnèrent-elles que Charles croyait encore qu'il en était à peine sept. Il compta
l'un après l'autre les battements de la cloche, et au dernier il se leva. * Chartes IX avait épousé

Élisabeth d'Autriche, fille de Maximilien.

Roman policier

Un roman dont l’intrigue suit une enquête d’un crime.

e.g. Japrisot, Piège pour Cendrillon

Roman sentimentale

Un roman appelé aussi ―roman d’amour‖ qui présente l’histoire d’une femme ou d’une sympathique héroïne

ayant des caractéristiques charmantes, gracieuses, et faibles, et de sa rencontre avec un homme dont elle

tombe amoureuse.

e.g. Prévost, Manon Lescaut

Je ne l'aurais pas reçu aussi civilement que je fis si je l'eusse connu; mais, nous ayant salués d'un air

riant, il eut le temps de dire à Manon qu'il venait lui faire des excuses de son comportement; qu'il l'avait

crue dans le désordre, et que cette opinion avait allumé sa colère; mais que, s'étant informé qui j'étais,

d'un de nos domestiques, il avait appris de moi des choses si avantageuses, qu'elles lui faisaient désirer

de bien vivre avec nous. Quoique cette information, qui lui venait d'un de mes laquais, eût quelque

chose de bizarre et de choquant, je reçus son compliment avec honnêteté. Je crus faire plaisir à Manon.

Romantisme
e
Mouvement littéraire du XIX siècle qui oppose toute la tradition classique et qui donne l’importance aux

sentiments et expressions personnelles d’une personne. Les thèmes principaux sont la nature, l’amour, les

sentiments, surtout la mélancolie, etc.

Rythme

L’effet de l’ensemble des actions et des pauses à l’intérieur du vers formant une sorte de succession de

mouvement.

e.g. Baudelaire, Horloge

Horloge! // dieu sinistre, // effrayant, // impassible, 3/3/3/3

Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi!


Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible;

S
Sarcasme

Une sorte de moquerie ou d’ironie par laquelle des paroles sont prononcées dans une manière moquant,

méchant, et souvent blessant pour dire le contraire.

e.g. Proust, La Madelaine

« Vaut mieux coucher dans une vieille maison que dormir entre deux neuves. »

Satire

Un texte dont le but est critiquer et attaquer les vices, les défauts et les ridicules d’une personne, d’une société,

d’une époque, etc. Elle ridiculise dans une manière moquant et parfois amusant mais surtout il a pour but de

provoquer le mépris qui mène à un changement.

e.g. Rabelais, Gargantua

CHAPITRE III

Grandgousier estoit bon raillard en son temps, aymant à boyre net autant que homme qui pour lors fust

au monde, et mangeoit voluntiers salé. A ceste fin, avoit ordinairement bonne munition de jambons de

Magence et de Baionne, force langues de beuf fumées, abondance de andouilles en la saison et beuf

sallé à la moustarde, renfort de boutargues, provision de saulcisses, non de Bouloigne (car il craignoit ly

boucon de Lombard), mais de Bigorre, de Lonquaulnay, de la Brene et de Rouargue .

En son eage virile, espousa Gargamelle, fille du roy des Parpaillos, belle gouge et de bonne troigne, et

faisoient eux deux souvent ensemble la beste à deux doz, joyeusement se frotans leur lard, tant qu'elle

engroissa d'un beau filz et le porta jusques à l'unziesme moys.

Car autant, voire dadvantage, peuvent les femmes ventre porter, mesmement quand c'est quelque chef

d'oeuvre et personnage que doibve en son temps faire grandes prouesses, comme dict Homere que

l'enfant duquel Neptune engroissa la nymphe nasquit l'an après revolu : ce fut le douziesme moys. Car

(comme dit A. Gelle, lib iij), ce long temps convenoit à la majesté de Neptune, affin qu'en icelluy l'enfant

feust formé à perfection. A pareille raison, Jupiter feist durer xlviij heures la nuyct qu'il coucha avecques
Alcmene, car en moins de temps n'eust il peu forger Hercules qui nettoia le monde de monstres et

tyrans.

Scène

Le lieu où les acteurs d’une pièce de théâtre jouent. Elle peut aussi signifier une subdivision d’un acte dans une

pièce de théâtre.

e.g. Racine, Athalie

Acte premier. Scène III. - JOSABET, ZACHARIE, SALOMITH, le choeur.

JOSABET

Cher Zacharie, allez, ne vous arrêtez pas ;

De votre auguste père accompagnez les pas.

O filles de Lévi, troupe jeune et fidèle,

Que déjà le Seigneur embrase de son zèle,

Qui venez si souvent partager mes soupirs,

Enfants, ma seule joie en mes longs déplaisirs,

Ces festons en vos mains, et ces fleurs sur vos têtes,

Autrefois convenaient à nos pompeuses fêtes.

Mais, hélas ! en ces temps d'opprobre et de douleurs,

Quelle offrande sied mieux que celles de nos pleurs ?

J'entends déjà, j'entends la trompette sacrée,

Et du temple bientôt on permettra l'entrée.

Tandis que je me vais préparer à marcher,

Chantez, louez le Dieu que vous venez chercher.

Schéma actantiel

Un schéma qui présente les rôles des personnages et leurs relations parmi eux-mêmes dans un récit. Un

personnage, le sujet ou le héro, poursuit la quête d’un objet. Les personnages, les circonstances, ou les objets

qui l’aident dans la quête sont les adjuvants ayant des qualités favorables. Ceux qui l’opposent ou empêchent

sont les opposants. La quête est commandée par un destinateur pour un destinataire.

e.g.
Schéma narratif

La succession logique des actions. Ce schéma se compose d’une situation initiale, l’élément perturbateur ou

modificateur, des péripéties où se déroulent les transformations, l’élément d’équilibrant ou l’élément de

résolution, et enfin la situation finale. Quelques fois, le schéma narratif d’un texte ne suit pas la chronologie

traditionnelle, employant par exemple un retour en arrière.

e.g.

la situation finale
l'élément de résolution
la transformation
l'élément
perturbateur
la situation
initial

Science-fiction

Un genre narratif qui montre ceux qui peut être le futur ou un autre univers où se déroulent des circonstances

impossibles, souvent présentant des decouvertes sur la technologie et la science.

e.g. Voltaire, Micromégas

Chapitre premier

Voyage d'un habitant du monde de l'etoile sirius dans la planete de saturne

Dans une de ces planètes qui tournent autour de l'étoile nommée Sirius, il y avait un jeune homme de
beaucoup d'esprit, que j'ai eu l'honneur de connaître dans le dernier voyage qu'il fit sur notre petite

fourmilière; il s'appelait Micromégas, nom qui convient fort à tous les grands. Il avait huit lieues de haut:

j'entends, par huit lieues, vingt-quatre mille pas géométriques de cinq pieds chacun.

Quelques algébristes, gens toujours utiles au public, prendront sur-le- champ la plume, et trouveront

que, puisque monsieur Micromégas, habitant du pays de Sirius, a de la tête aux pieds vingt-quatre mille

pas, qui font cent vingt mille pieds de roi, et que nous autres, citoyens de la terre, nous n'avons guère

que cinq pieds, et que notre globe a neuf mille lieues de tour, ils trouveront, dis-je, qu'il faut absolument

que le globe qui l'a produit ait au juste vingt-un millions six cent mille fois plus de circonférence que

notre petite terre. Rien n'est plus simple et plus ordinaire dans la nature. Les États de quelques

souverains d'Allemagne ou d'ltalie, dont on peut faire le tour en une demi-heure, comparés à l'empire de

Turquie, de Moscovie ou de la Chine, ne sont qu'une très faible image des prodigieuses différences que

la nature a mises dans tous les êtres.

(…)

Septain

Une strophe qui se compose de sept vers.

e.g. Vigny, La maison du berger : Lettres à Eva

Si ton cœur, gémissant du poids de notre vie,

Se traîne et se débat comme un aigle blessé,

Portant comme le mien, sur son aile asservie,

Tout un monde fatal, écrasant et glacé ;

S'il ne bat qu'en saignant par sa plaie immortelle,

S'il ne voit plus l'amour, son étoile fidèle,

Éclairer pour lui seul l'horizon effacé;

Signifiant

Ce qui désigne la forme perceptible d’un signe linguistique qui est caractérisée par les sons et les phonèmes.

e.g. « table »

Signifiant = table : /tabl/


Signification

La dimension sémantique qui désigne le contenu conceptuel ou intellectuel d’un mot, d’une expression, d’une

phrase, etc.

Signifié

Ce qui désigne l’élément imperceptible d’un signe, c’est-à-dire la signification, le concept, ou le sens que le

signe veut dire.

e.g. « table »

Signifié = un objet d’une surface plate et horizontale qui est supportée par des pieds

Sizain

Une strophe qui se compose de six vers.

e.g. Éluard, L’amoureuse

Elle est debout sur mes paupières

Et ses cheveux sont dans les miens,

Elle a la forme de mes mains,

Elle a la couleur de mes yeux,

Elle s'engloutit dans mon ombre

Comme une pierre sur le ciel.

Sonnet

Un poème qui consiste de quatorze vers et qui suit un certain schéma de structure et de rime.

e.g. Mallarmé, Poésies

PLACET FUTILE

Princesse! à jalouser le destin d'une Hébé

Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres,

J'use mes feux mais n'ai rang discret que d'abbé

Et ne figurerai même nu sur le Sèvres.


Comme je ne suis pas ton bichon embarbé,

Ni la pastille ni du rouge, ni jeux mièvres

Et que sur moi je sais ton regard clos tombé,

Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres!

Nommez-nous... toi de qui tant de ris framboisés

Se joignent en troupeau d'agneaux apprivoisés

Chez tous broutant les voeux et bêlant aux délires,

Nommez-nous... pour qu'Amour ailé d'un éventail

M'y peigne flûte aux doigts endormant ce bercail,

Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

Sonnet pétrarquien

Appelé aussi sonnet italien ou sonnet marotique, un sonnet qui se compose de deux quatrains qui peut

être à rime embrassée ABBA ABBA et un sizain ou deux tercets à rime CDDCEE ou CDECDE. Il faut

noter qu’il y a plusieurs forme des rimes que l’auteur peut utiliser.

e.g. Mallarmé, Poésies

ANGOISSE

Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête

En qui vont les péchés d'un peuple, ni creuser

Dans tes cheveux impurs une triste tempête

Sous l'incurable ennui que verse mon baiser:

Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes

Planant sous les rideaux inconnus du remords,

Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,

Toi qui sur le néant en sais plus que les morts:

Car le Vice, rongeant ma native noblesse,

M'a comme toi marqué de sa stérilité,

Mais tandis que ton sein de pierre est habité


Par un cœur que la dent d'aucun crime ne blesse,

Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,

Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Sonnet shakespearien

Appelé aussi sonnet élisabéthain, un sonnet qui comporte de trois quatrains à rime croisées ABAB CDCD EFEF

ou à rime embrassée ABBA CDDC EFFE, puis suivis par un distique ou un couplet à rime redoublées GG. Une

autre forme de sa rime peut être ABAB BCBC CDCD EE.

e.g. Hugo, Sonnets de Shakespeare

Quand je serai mort, cessez de me pleure aussitôt que

le glas sinistre aura averti le monde que je me suis enfui de

ce vil monde pour demeurer avec les vers les plus vils.

Non ! si vous lisez ces lignes, ne vous souvenez pas de la

main qui les a écrites, car je vous aime tant que je voudrais

être oublié dans votre douce pensée, si cela doit vous attrister

de penser alors à moi.

Oh ! je le répète, si vous jetez l’œil sur ces vers, quand

peut-être je serai confondu avec l’argile, n’allez pas même redire

mon pauvre nom : mais que votre amour pour moi finisse

avec ma vie même ;

De peur que le monde sage, en regardant vos larmes, ne vous

raille à mon sujet, quand je ne serai plus là.

Sonorité

La caractéristique d’un vers définie par l’ensemble, c’est-à-dire l’harmonie, des sons produits à l’intérieure et

même à l’extérieure du vers comme la rime, les allitérations et les assonances.

e.g. Hugo, A ma fille


Sois bonne et douce, et lève un front pieux.

Comme le jour dans les cieux met sa flamme,

Toi, mon enfant, dans l'azur de tes yeux

Mets ton âme !

Stichomythie

La partie d’un dialogue dans une tragédie où les personnages se répondent vers pour vers, avec des répliques

très courtes, souvent de même longueur, produisant un rythme rapide.

e.g. Beaumarchais, Le Mariage de Figaro

(…)

SUZANNE

Dans cette chambre ?

FIGARO

Il nous la cède.

SUZANNE

Et moi, je n’en veux point.

FIGARO

Pourquoi ?

SUZANNE

Je n’en veux point.

FIGARO

Mais encore ?

SUZANNE

Elle me déplaît.

FIGARO

On dit une raison.

(…)

Strophe
Un groupement des vers ayant un mètre, et une rime. On distingue plusieurs types de strophes selon leur

longueur : monostiche, distique, tercet, quatrain, quintil, sizain, septain, huitain, neuvain, dizain, onzain, douzain,

etc.

e.g. Mallarmé, Poésies, « L’Azur »

De l'éternel azur la sereine ironie

Accable, belle indolemment comme les fleurs,

Le poëte impuissant qui maudit son génie

À travers un désert stérile de Douleurs.

(…)

Structuralisme

Une théorie de la littérature qui est une sorte de mélange des théories formaliste et expressive qui propose

qu’un texte littéraire a une structure exacte dans laquelle tout dépend de l’ordre tandis qu’il exprime l’interne de

l’auteur dont la signification dépend de la convention du public. Cette structure permet un texte d’être classifié

au système organisé ou au genre certain.

Structure

La façon dont les éléments d’un texte sont organisés pour produire l’intégralité du texte.

Style

L’ensemble des manières employées pour exprimer des idées et des expressions dans un texte.

Stylistique

L’étude des styles et des procédés employés dans la littérature et de leurs effets dans le texte et sur le lecteur.

Substitution

Une figure de style qui consiste de remplacer un mot ou un groupe de mots par d’autres dans un même énoncé.

e.g. Ducharme, l’Océantume

Mes efforts ont déjà porté des légumes.


Sujet  voir schéma actantiel

Surréalisme

Un mouvement littéraire du XXe siècle qui voulait libérer le langage de toutes les restrictions imposées par la

morale, la conscience, ou la raison. Il permet d’avoir dans un texte des éléments non rationnels issus de

l’inconscient, du rêve, ou de la folie.

e.g. Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, Acte premier, scène II

Le mari

Entre avec un gros bouquet de fleurs, voit qu’elle ne le regarde pas et jette les fleurs dans la salle. À

partir d’ici le mari perd l’accent belge

Je veux du lard je te dis

Thérèse

Mange tes pieds à la Sainte-Menehould

Le mari

Pendant qu’il parle Thérèse hausse le ton de ses caquetages. Il s’approche comme pour la gifler puis en

riant

Ah mais ce n’est pas Thérèse ma femme

Un temps puis sévèrement.

Au mégaphone

Quel malotru a mis ses vêtements

Il va l’examiner et revient. Au mégaphone

Aucun doute c’est un assassin et il l’a tuée

Sans mégaphone

Thérèse ma petite Thérèse où es-tu

Il réfléchit la tête dans les mains, puis campé, les poings sur les hanches

Mais toi vil personnage qui t’es déguisé en Thérèse je te tuerai

Ils se battent, elle a raison de lui

Thérèse

Tu as raison je ne suis plus ta femme

Le mari
Par exemple

Thérèse

Et cependant c’est moi qui suis Thérèse

Le mari

Par exemple

Thérèse

Mais Thérèse qui n’est plus femme

Le mari

C’est trop fort

Thérèse

Et comme je suis devenu un beau gars

Le mari

Détail que j’ignorais

Thérèse

Je porterai désormais un nom d’homme

Tirésias

Le mari

les mains jointes

Adiousias

Elle sort

Suspense

Un moment dans un récit qui a été présenté dans une manière organisée pour créer chez le lecteur ou le

spectateur l’anxiété issue de ses attentes.

Syllabe

Un groupe de consonnes et de voyelles qui se prononce dans une seule émission de voix.

e.g. Cependant : ce – pen – dant

Symbole
Un terme ou une expression qui a une double interprétation par rapport à la réalité, évoquant une autre chose

absente ou abstraite.

e.g. Hugo, Les Contemplations

(la rose = symbole de l’amour)

Douce est l’aurore et douces sont les roses.

L’idée d’amour, des tristes yeux

Monte calme, sinistre et pure sur l’horizon mystérieux.

Les bleuets la trouvaient belle.

Allez, Allez, ô jeunes filles

Cueillir des bleuets dans les blés.

Je n’ai rien d’autre à faire ici-bas que d’aimer.

Ô vivants qui flottez dans l’énigme infinie,

Nous allons à l’amour, au bien, à l’harmonie.

Le bleu matin / surgit disant / Aimez vivez.

Symbolisme

Un mouvement littéraire de la fin du XIXe siècle qui s’oppose au naturalisme ou au réalisme et souhaitait

d’atteindre les vérités cachées à travers les symboles.

Synecdoque

Un type de métonymie par lequel on prend la partie pour le tout ou le tout pour la partie, le moins pout le plus ou

le plus pour le moins.

e.g. Hugo, Les contemplations, tome second

(…)

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, (pour les bateaux à voile)

Et, quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

(…)
T
Tanka

Un poème d’origine japonais qui consiste de cinq vers de 5-7-5-7-7 syllabes respectivement.

e.g.

À quoi comparer

Notre vie en ce monde ?

À la barque partie

De bon matin

Et qui ne laisse pas de sillage

Tercet

Une strophe qui consiste de trois vers.

e.g. Ronsard, Amours de Marie

Ainsi, en ta première et jeune nouveauté,

Quand la terre et le ciel honoraient ta beauté,

La Parque t'a tuée, et cendre tu reposes.

Théâtre

Un genre littéraire également appelé genre dramatique qui est une représentation d’un drame destiné à être

représenté devant un public. On distingue trois sous-genres principaux : la comédie, la tragédie et la

tragicomédie.

Thème

Le sujet principal qui revient à l’intérieur d’un texte.

Théorie deconstructioniste
Ou la théorie post-structurelle est le mélange entre la théorie expressive et la théorie didactique. Elle propos que

le langage, qui est le moyen de transmission dans un texte, est problématique car il contient beaucoup de

figures de styles qui peuvent compromettre la représentation de la réalité.

Théorie didactique

Une théorie littéraire qui propose que la littérature est la source de sagesse, et que la littérature vise

principalement à enseigner.

Théorie du discours

Une théorie littéraire qui propose que la littérature représente la réalité ou la vie et elle la réfracte. Cette réalité

n’est pas naturelle mais sociale et elle revient de la culture. Dans cette théorie l’auteur peut proposer plusieurs

vérités car certaines ne sont pas applicables aux autres cultures. C’est la raison pour laquelle on dit littératures,

avec un -s.

Théorie expressive

Une théorie littéraire qui conteste que la littérature vient de l’interne, des idées, des sentiments et des pensées

de l’auteur.

Théorie formaliste

Une théorie littéraire qui conteste que le langage de la littérature est différent du langage d’autre dissertation

écrit.

Théorie mimétique

Une théorie littéraire qui exprime que la littérature est l’imitation ou la représentation de la nature, de la réalité,

du monde et de l’univers la plus réelle possible.

Théorie structuralisme

Le mélange des théories formaliste et expressive qui propose que la structure de la littérature est exacte et elle

peut être classifiée au système organisé et au genre certain.


Tragédie

Un genre théâtral où les personnages principaux sont traditionnellement les nobles qui sont toujours face aux

détresses et souffrances. Il se termine par la mort du protagoniste.

e.g. Voltaire, Mahomet

Zopire

Qui ? Moi, baisser les yeux devant ses faux prodiges ! Moi, de ce fanatique encenser les

prestiges ! L’honorer dans la Mecque après l’ avoir banni ! Non. Que des justes dieux Zopire soit

puni si tu vois cette main, jusqu’ ici libre et pure, caresser la révolte et flatter l’imposture !

Phanor.

Nous chérissons en vous ce zèle paternel du chef auguste et saint du sénat d’Ismaël ; mais ce

zèle est funeste ; et tant de résistance, sans lasser Mahomet, irrite sa vengeance. Contre ses

attentats vous pouviez autrefois lever impunément le fer sacré des lois, et des embrasements d’

une guerre immortelle étouffer sous vos pieds la première étincelle. Mahomet citoyen ne parut à

vos yeux qu’un novateur obscur, un vil séditieux : aujourd’hui, c’ est un prince ; il triomphe, il

domine ; imposteur à la Mecque, et prophète à Médine, il sait faire adorer à trente nations tous

ces mêmes forfaits qu’ ici nous détestons.

Tragicomédie

Un genre théâtral qui est le mélange de la tragédie et la comédie. L’histoire est tragique tandis que le

dénouement est souvent comique.

e.g Molière, Dom Juan

GUSMAN

Et la raison encore ? Dis-moi, je te prie, Sganarelle, qui peut t’inspirer une peur d’un si mauvais

augure ? Ton maître t’a-t-il ouvert son cœur là-dessus, et t’a-t-il dit qu’il eût pour nous quelque froideur

qui l’ait obligé à partir ?

SGANARELLE

Non pas ; mais, à vue de pays, je connais à peu près le train des choses; et sans qu’il m’ait

encore rien dit, je gagerais presque que l’affaire va là. Je pourrais peut-être me tromper; mais enfin, sur

de tels sujets, l’expérience m’a pu donner quelques lumières.


GUSMAN

Quoi ? ce départ si peu prévu serait une infidélité de Dom Juan ? Il pourrait faire cette injure aux

chastes feux de Done Elvire ?

SGANARELLE

Non, c’est qu’il est jeune encore, et qu’il n’a pas le courage.

GUSMAN

Un homme de sa qualité ferait une action si lâche ?

SGANARELLE

Eh oui, sa qualité ! La raison en est belle, et c’est par là qu’il s’empêcherait des choses.

GUSMAN

Mais les saints nœuds du mariage le tiennent engagé.

SGANARELLE

Eh ! mon pauvre Gusman, mon ami, tu ne sais pas encore, crois-moi, quel homme est Dom

Juan.

Trois Unités

Une règle qui vient du théâtre classique. Elle est l’unité de temps, l’unité d’espace et l’unité d’actions. Cette règle

propose que l’action, qui est composée d’une intrigue unique, et le déplacement des événements ne doit pas

déborder une seule journée.

U
V
Vers

Un énoncé rythmique qui suit un mètre et fait partie d’une strophe.

e.g. Baudelaire, L’Ennemi

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,

Vers blanc

Un vers qui manque de rime et souvent se trouve dans les poèmes en prose.

e.g. Rimbaud, Marine

Les chars d'argent et de cuivre

Les proues d'acier et d'argent

Battent l'écume,

Soulèvent les souches des ronces

Les courants de la lande,

Et les ornières immenses du reflux,

Filent circulairement vers l'est,

Vers les piliers de la forêt,

Vers les fûts de la jetée,

Dont l'angle est heurté par des tourbillons de lumière.

Vers impair

Appelé aussi vers imparisyllabique, un vers dont le nombre des syllabes est impair.

e.g. Verlaine, En sourdine

Voix de notre désespoir

Vers libre

Un vers qui ne comporte pas une structure régulière, n’ayant pas ni mètre, ni rime, ni strophe.

e.g. Bloy, Le Désespéré


_Quand vous recevrez cette lettre, mon cher ami, j'aurai achevé de tuer mon père. Le pauvre homme

agonise, et mourra, dit-on, avant le jour.

Il est deux heures du matin. Je suis seul dans une chambre voisine, la vieille femme qui le garde

m'ayant fait entendre qu'il valait mieux que les yeux du moribond ne me rencontrassent pas et qu'on

m'avertirait_ quand il en serait temps.

_Je ne sens actuellement aucune douleur ni aucune impression morale nettement distincte d'une

confuse mélancolie, d'une indécise peur de ce qui va venir. J'ai déjà vu mourir et je sais que, demain, ce

sera terrible. Mais, en ce moment, rien ; les vagues de mon coeur sont immobiles. J'ai l'anesthésie d'un

assommé. Impossible de prier, impossible de pleurer, impossible de lire. Je vous écris donc, puisqu'une

âme livrée à son propre néant n'a d'autre ressource que l'imbécile gymnastique littéraire de le formuler.

Je suis parricide, pourtant, telle est l'unique vision de mon esprit ! J'entends d'ici l'intolérable hoquet de

cette agonie qui est véritablement mon oeuvre, -- oeuvre de damné qui s'est imposée à moi avec le

despotisme du destin !

Vers pair

Appelé aussi vers parisyllabique, un vers dont le nombre des syllabes est pair.

e.g. Mallarmé, Salut

Une ivresse belle m'engage

Versification

L’ensemble des règles qui nous permet de composer des vers réguliers.

Vraisemblance

La qualité caractérisée par le rapprochement des apparences à la vérité ou à la réalité.

W
X

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