La Méthode Conflictuelle
La Méthode Conflictuelle
La Méthode Conflictuelle
La démarche de pensée suivie par les adeptes de la méthode conflictuelle peut se résulter en la
proposition suivante :
Toutes les fois qu’un tribunal a à connaître d’un litige international – un litige comportant un élément
d’extranéité – susceptible pour cette raison de se rattacher à deux ou plusieurs pays, il doit consulter sa
propre règle de conflit de lois (son propre système de DIP) et déterminer la loi applicable par référence
a cette dernière.
Cette méthode de raisonnement a été appliquée de façon constante dans les divers pays par la
jurisprudence interne qui est le plus souvent la source principale de DIP. Elle présente donc un
caractère universel et ses traits les plus caractéristiques peuvent se ramener à trois.
- Comment des magistrats non spécialisé qui n’ont connaissance des problèmes de DIP que de façon
épisodique pourraient-ils dans ces conditions faire une application correcte de la théorie des conflits de
lois ?
- Le manque de compétence des utilisateurs éventuels serait encore plus sensible dans les rapports non
contentieux ; or le DIP n’est pas par essence contentieux. Cela est particulièrement vrai avec le
développement du commerce international où l’on doit prévoir avant tout des règles permettant des
transactions. La théorie des conflits de lois ne tient pas compte de cet impératif, car elle a été
construite en grande partie sur le droit des personnes qui est, dans une large mesure, un droit
pathologique, donc contentieux.
- La théorie des conflits de lois serait presque toujours faussée dans son application, car elle recèle des
vices auxquels il est impossible de remédier, tels la qualification lege fori, la déformation de la loi
étrangère à raison du panachage de la procédure et du fond, la méconnaissance fréquente de cette
même loi étrangère tenant à la difficulté d’assimiler le contexte sociologique qui lui sert de support et
l’interprétation qu’en donne la jurisprudence étrangère.
- Le premier de ces griefs est inhérent au bilatéralisme qui, au stade de la décision, place les deux lois
ayant une aptitude théorique à s’appliquer (loi locale et loi étrangère) sur un pied d’égalité. Le risque
qui découle est la désignation d’une loi étrangère dans un domaine où la compétence exclusive devrait
appartenir à la lex fori.