Cours Sur Les Semi-Conducteurs
Cours Sur Les Semi-Conducteurs
Cours Sur Les Semi-Conducteurs
0
lectron li
En
E2
K
L
Atome de silicium
E1
niveau dnergie
A titre dexemple, latome de silicium possde 14 lectrons qui sont rpartis sur trois couches : K
avec 2 lectrons, L avec 8 lectrons et M qui possde 4 lectrons. Contrairement aux deux premires,
la couche M est incomplte, en effet elle peut accueillir 4 lectrons supplmentaires. De faon
gnrale, tous les atomes tendent avoir huit lectrons sur leur couche externe.
1.1 Cas dun cristal
Energie
0
Bande
de conduction
lectron
libre dans le
solide
Bande interdite
Bande
de valence
lectron
li aux atomes
Cristal
Un lectron dont lnergie est situe dans une bande en dessous de la bande de valence est li
un atome donn du solide. Dans la bande de valence, llectron est commun plusieurs atomes.
La bande situe au-dessus de la bande interdite sappelle la bande de conduction.
Llectron dont lnergie est comprise dans cette bande circule librement dans le solide. Cest un
porteur de charge qui participe lcoulement du courant dans le solide lorsque ce dernier est soumis
une diffrence de potentiel.
Chaque type de matriau prsente une hauteur de bande interdite qui lui est propre, cette
diffrence dnergie, qui joue un rle fondamental, permet de distinguer les matriaux isolants, semiconducteurs et conducteurs.
2) SEMI-CONDUCTEUR INTRINSEQUE
II
III
IV
Bore B (Z=5)
Carbone C (Z =6)
Azote N (Z = 7)
Aluminium Al (Z = 13)
Silicium Si ( Z = 14)
Phosphore P (Z = 15)
Gallium Ga (Z = 31)
Germanium Ge (Z = 32)
Arsenic As (Z = 33)
Indium In (Z = 49)
tain Sn (Z = 50)
Antimoine Sb (Z = 51)
SILICIUM
14 lectrons
4 lectrons de valence
5 10 22 atomes cm-3
densit : 2.33g cm-3
Les semi-conducteurs (germanium et surtout silicium dont les proprits sont indiques en
annexe ) possdent 4 lectrons sur leur couche priphrique car ils appartiennent la 4 colonne de la
classification priodique des lments indique ci-dessus. Il est possible de les produire avec un haut
degr de puret (moins de 1 atome tranger pour 1011 atomes de semi-conducteur) : on parle alors de
S.C. intrinsque.
2.1) Liaison de covalence : semi-conducteur non excite
Considrons un cristal de silicium non excit au zro absolu (0K) dans lobscurit. Afin de
voir huit lectrons sur sa couche externe, chaque atome de silicium met ses 4 lectrons priphriques
en commun avec les atomes voisins. On obtient ainsi, pour le cristal de silicium la reprsentation de la
figure 1a. Cest la mise en commun des lectrons priphriques, appele liaison de covalence, qui
assure la cohsion du cristal de silicium. Les lectrons qui participent ces liaisons sont fortement lis
aux atomes de silicium. Il napparat donc aucune charge mobile susceptible dassurer la circulation
dun courant lectrique. Le S.C. est alors un isolant, en effet la bande de valence est sature, toutes
les places sont occupes alors que la bande de conduction qui offre des places libres est vide.
2.2) Ionisation thermique : gnration de paires lectron-trou
Lorsque la temprature nest pas nulle, lagitation thermique dsordonne la configuration
prcdente : les lectrons possdent une nergie supplmentaire positive qui provoque la rupture de
quelques liaisons de covalences (figure 1b). Un des lectrons participant cette liaison acquiert ainsi
de lnergie ncessaire pour quitter latome auquel il tait li. Il devient un porteur de charge libre,
capable de se dplacer dans le cristal, et autorisant ainsi la circulation dun courant lectrique sous une
diffrence de potentiel.
Le cristal devient alors un mauvais isolant do son appellation de semi-conducteur.
+4
+4
+4
Si
lectron libre
+4
+4
Si
+4
+4
+4
+4
+4
+4
+4
+4
+4
+4
+4
+4
Figure 1a : Situation T = 0K
le silicium est isolant
Latome de silicium qui a perdu un lectron nest plus lectriquement neutre : il est devenu un ion
positif. Ce phnomne nintresse quun nombre trs faible datomes de silicium ( 3 sur 1013 la
temprature de 300 K). La liaison de covalence non satisfaite est appele trou !
2.3) Hauteur de bande interdite et gnration de paires electrons-trous
lectron
Energie
Bande de Conduction
Gnration thermique
dune paire lecton-trou
Recombinaison
trou
trou
Semi-conducteur
EG (eV) 300 K
EG (eV)0K
C diamant
5,47
5,51
Ge
0,66
0,75
Si
1,12
1,16
A une temprature diffrente du zro absolu, un certain nombre dlectrons de valence acquiert
assez dnergie thermique pour rompre leurs liaisons et devenir des lectrons libres. Ce gain
dnergie, qui doit tre au moins gal EG, fait accder les lectrons des places libres de la bande de
conduction. Corrlativement, ils laissent derrire eux des places disponibles vides (trous) dans la
bande de valence.
La hauteur de bande interdite du diamant (EG = 5.47 eV) en fait un parfait isolant. En effet
mme aux tempratures leves, il est impossible de faire passer des lectrons de la bande de valence
la bande de conduction. Loxyde de silicium Si O2 important pour la fabrication des circuits intgrs,
avec EG = 9 eV est lui aussi un isolant.
Les conducteurs mtalliques ont une structure cristalline et ce titre on leur associe un schma
de bandes. Celui-ci prsente cependant une configuration particulire telle qu toutes les tempratures
il existe des lectrons libres disponibles (environ 1023 cm-3 ). En effet, soit la bande de conduction
dispose toujours de places libres, soit il existe un chevauchement entre bandes de valence et de
conduction qui supprime la bande interdite.
2.4) Recombinaison
Lionisation thermique conduirait, terme lionisation de tous les atomes de silicium ( soit
5.10 22 atomes par cm3 ) si elle ntait compense par un autre phnomne : les recombinaisons.
En effet, un lectron libre, arrivant, lors de son dplacement dans le cristal, proximit dun ion
positif peut tre captur par ce dernier afin de satisfaire sa liaison de covalence (trou libre). La
liaison de covalence est alors rtablie. Dans le modle des bandes (figure 2) un lectron de la bande de
conduction libre sa place et vient occuper une place libre dans la bande de valence, neutralisant alors
un trou.
Lorsque llectron descend de la bande de conduction vers la bande de valence, le semiconducteur restitue lnergie sous forme de chaleur ou met de la lumire (photon). Ce dernier effet
est utilis dans les diodes lectroluminescentes (L.E.D.) ou les lasers semi-conducteurs. Le photon
mis a une nergie gale Eg selon : Eg = h.c (o reprsente la longueur donde, h la constante
de Plank et c la vitesse de la lumire) soit (m). Eg(eV) = 1.24.
En sens inverse, un photon qui possde une nergie suprieure ou gale EG a le pouvoir de gnrer
une paire lectron-trou.
2.5) Concentration n i des porteurs dans le silicium intrinsque
A temprature constante, un quilibre stablit (figure 3) entre les phnomnes dionisation
thermique et de recombinaison ; les lectrons libres et les ions de silicium apparaissant en quantits
gales. La concentration en lectrons libres n et en trous libres p sont gales n i la concentration
intrinsque.
La mcanique statistique montre que la population des porteurs libres (n lectrons.cm-3 dans la bande
de conduction et p trous .cm-3 dans la bande de valence sexprime selon les lois :
n = N c exp(
En
)
KT
p = N v exp(
Ep
)
KT
Bande de conduction
N c exp(
En
)
KT
Energie
EC
En
bande interdite :
1.12 eV pour Si
Ep
EV
Bande de valence
N v exp(
Ep
)
KT
EG
n = p = n i = A T exp
2KT
A : constante du matriau
EG : hauteur de bande interdite (eV)
K : constante de Boltzman 8, 6 .10 - 5 eV K-1
T : temprature absolue en K
+4
+4
Bande de conduction
Si
+4
+5
+4
+4
+4
EC
Energie
+4
n = Nd
EG
EFi
En
En = KT ln(
Nd
)
ni
EV
Bande de valence
atome de Phosphore
p=
ni2
Nd
Quatre de ces cinq lectrons sont mis en commun avec les atomes de silicium voisins pour
raliser des liaisons de covalences (figure 4a). Le 5 lectron, inutilis, est trs faiblement li latome
pentavalent. Une trs faible nergie suffit pour le librer et il se retrouve libre dans la bande de
conduction. Latome de phosphore qui a fourni un lectron libre est appel atome donneur. Il a perdu
sa neutralit pour devenir un ion positif fixe.
A la temprature ordinaire, la quasi-totalit des atomes donneurs sont ioniss. Si ND est la
concentration des atomes donneurs, ceux-ci vont librer n = ND lectrons libres.
Les concentrations en lectrons libres (n) et en trous libres (p) sont lies par la loi daction de
masse :
n.p = n 2i
Avec ND =n = 10 18 cm -3 alors : p = 225 cm -3 T = 300 K
Les lectrons sont les porteurs majoritaires et les trous les porteurs minoritaires.
Dans la modlisation du schma des bandes dnergie (figure 4b), la population des lectrons
libres de la B.C. est beaucoup plus importante que celle des trous libres dans B.V..
Le niveau indicateur de Fermi EFn se dplace donc du milieu de la bande interdite (EFi ) vers la bande
de conduction de telle manire que :
E n = KT.ln(
Avec En = EFn - EFi
Nd
ni
+4
+4
Bande de conduction
+4
Si
EC
+3
Energie
+4
+4
EFi
EG
E p = KT ln(
EV
Bande de valence
+4
ni2
n=
Na
+4
+4
Na
)
ni
p = Na
atome de Bore
Il manque ainsi un lectron latome trivalent pour raliser les liaisons covalentes avec les
quatre atomes de silicium qui lentourent (figure 5a). En fait, les lectrons participant aux liaisons
sont indiscernables les uns des autres. Tout ce passe alors comme si un des atomes de silicium voisin
avait cd un lectron latome trivalent de bore, crant ainsi un trou dans le cristal de silicium.
Latome de bore qui capte un lectron est appel atome accepteur, il a perdu sa neutralit pour devenir
un ion ngatif fixe.
A la temprature ordinaire, la quasi-totalit des atomes accepteurs sont ioniss. Si NA est la
concentration par cm3 des atomes accepteurs, ceux-ci vont librer : p = NA trous libres.
Les concentrations en lectrons libres (n) et en trous libres (p) sont lies par la loi daction de masse :
n.p = n 2i
Si NA =p = 10 16 cm -3 et n = 2.10 4 cm -3 T = 300K.
Les trous sont les porteurs majoritaires et les lectrons les porteurs minoritaires.
Dans la modlisation du schma des bandes dnergie (figure 5b), la population des lectrons
libres de la B.C. est beaucoup plus faible que celle des trous libres dans B.V.. Le niveau indicateur
de Fermi EFp se dplace du niveau intrinsque EFi vers la bande de valence de telle manire que :
E p = KT.ln(
Avec Ep = EFi - EFp
Na
ni
5) CAS GENERAL
Si le silicium a subit plusieurs dopages successifs par injection datomes accepteurs de bore et
d atomes donneurs de phosphore par exemple, la population en lectrons libres (n) et en trous libres
(p) est encore donne par la loi daction de masse :
n.p = n 2i
Cependant on doit aussi tenir compte de la neutralit lectrique du cristal savoir : charges + (trous
libres et ions +) = charges - (lectrons libres et ions -), qui conduit une deuxime relation :
q(p + N ) = q(n + N )
D
p=
(N d N a ) + (N d N a ) 2 + 4n 2i
2
(N d N a ) + (N d N a ) 2 + 4n 2i
2
Consquences :
P
v
P n = n E
Mobilit T = 300K
trous ( cm 2 V -1 s
Ge
3900
1900
Si
1500
475
GaAs
8500
400
-1)
A temprature ordinaire, p , la mobilit des trous est infrieure n la mobilit des lectrons.
Cela se conoit dans la mesure o n provient du dplacement direct des lectrons de la bande
de conduction alors que p rsulte des actions successives illustres par la figure suivante.
lectron libredans la bande
de conduction
Champ lectrique E
trou
trou
trou
1
Si +
Si +
Si +
Situation 1 : ionisation thermique, c'est dire, cration d'une paire lectron-trou au niveau de
l'atome de silicium 1 qui devient un ion positif
Situation 2 : sous l'action du champ lectrique, l'lectron de valence de l'atome 2 est venu
combler le trou de l'atome 1
Situation 3 : sous l'action du champ lectrique, l'lectron de valence de l'atome 3 est venu
combler le trou de l'atome 2
Le mouvement des trous correspond
valence.
trou
vp
section S
L
d.d.p. dans le barreau
lectron
masse
vn
E
E
pn
| E | = dV /dx
dV
x x+dx
Figure 6
La densit de courant totale J
( -1 cm-1 ) du cristal :
tot
J tot = q
J tot = q (n n + p p ) E = E
Remarque : inclinaison du schma de bandes et mouvement des porteurs.
On montre que la prsence dun champ lectrique dans le barreau, consquence de la d.d.p.
applique, va entraner une inclinaison du schma de bandes du S.C.dans le sens des potentiels
croissants (figure 7). On dispose alors dune analogie mcanique pour illustrer le sens du mouvement
des porteurs :
Energie
lectron : analogie bille
mvt
E
Ec
BC
mvt
x > 0
V > 0
BV
Figure 7
10
zone de faible
concentration
( 6 particules)
1 4 particules
14 particules
x
x+dx
Figure 8a
x+dx
Figure 8b
dn(x)
KT
o Dn = n
dx
q
11
Remarque : dn(x) est ngatif donc JDn est bien dirig dans le sens des x ngatif sur la figure 9.
dx
surpopulation
d lectrons
Si P
mvt
source lumineuse
mvt
n(x) p > ni 2
d n(x)/dx
quilibre
nP
n(x) p = n i 2
0
J Dn
dp(x)
KT
o Dp = p
dx
q
SiN
mvt
p(x). n>>ni2
J Dp = q Dp
Source lumire
Considrons un barreau de S.C. de type N soumis une source lumineuse intense sur une de
ses faces (fig. 10). Comme prcdemment on obtient un phnomne de diffusion des trous
x
excdentaires avec : p(x)= p(0) exp ( ) avec Ln : longueur de diffusion des trous
Lp
conduisant dfinir une densit de courant de
diffusion des trous : JDp proportionnelle au gradient
surpopulation de trous
de concentration (Dp en cm2 s -1 est la constante de
diffusion des trous dans le silicium) :
JDp
Figure 10
12
lectrons majoritaires
p p = Na
np =
pn =
2
i
n2i
Nd
nn = Nd
Na
Si P
trous majoritaires
Si N
trous minoritaires
Imaginons que lon rapproche les deux barreaux de manire raliser leur contact physique au
niveau dune jonction dite mtallurgique. On assisterait alors deux phnomnes se manifestant de
part et dautre de linterface PN :
diffusion de trous libres vers Si N
Si P
Si N
Si P
ions bore
-
E0
- +
- +
- +
- +
+
+
ions phosphore
+
+
Si N
W0
Figure 11a
Figure 11b
Transitoire de dure trs brve (figure 11a) savoir diffusion des trous de la rgion P vers la
rgion N. En effet comme les trous sont plus nombreux dans P que dans N, ils vont avoir
tendance diffuser pour rtablir lquilibre (idem pour les lectrons qui vont diffuser de N -> P).
Permanent (figure 11b), les trous qui ont envahi la rgion N (o ils ont disparu par
recombinaison avec les lectrons majoritaires dans cette rgion ) ont laisss derrire eux des ions
fixes de bore ioniss ngativement. De mme, les lectrons de la rgion N qui sont passs du
ct P ont laiss derrire eux des ions fixes de phosphore ioniss positivement.
Ces ions fixes de Bore et de phosphore chargs respectivement - et +, forment de part et dautre de la
jonction mtallurgique, une barrire de potentiel V qui provoque lapparition dun champ lectrique interne E 0 dans une zone de charge despace (Z.C.E.) dpaisseur W0 .
On montre que la hauteur de barrire de potentiel V et la largeur W0 de la Z.C.E. qui stend
principalement du ct le moins dop sont telles que (voir annexe en fin de document) :
V = UT ln
Na Nd
n
2
i
o UT =
KT
25 mV 25C et
q
W0 =
2 0 Si 1
1
+
V (1)
q
Na Nd
Pour : Na =1018 cm -3, N d = 1015 cm -3, W0 = 0.96 m, V = 0.75 V et E0max = 1.56 104 V. cm -1
avec : 0 = 8,85 10-14 F/cm, S i = 12
Lanode et la cathode tant la masse, la jonction est en court-circuit et son courant doit tre nul.
13
En effet la jonction (figure 12) est traverse par deux courants opposs qui sannulent :
Le courant de saturation IS qui correspond aux porteurs minoritaires des zones N (les
trous) et P (les lectrons) qui se prsentent en bordure de la Z.C.E. et qui sont alors
entrans par le champ lectrique E0 respectivement dans les zones P et N.
Le courant ayant pour origine les porteurs libres majoritaires de N et de P, trs voisins de la
Z.C.E., et dont lnergie suffisante pour sauter la hauteur de barrire V .
La population de ces porteurs, proportionnelle exp (
forme : I0 exp (V/UT)
V
UT
conduit un courant de la
) (2)
U
T
trous libres
rgion neutre P
- -
+ + +
+ + +
Cathode
+ + +
- - -
Z.C.E.
Masse
lectrons libres
rgion neutre N
W0
Population des lectrons en
fonction de lnergie
E0
Energie
B.C.
Barrire de potentiel V
B.C.
B.V.
B. interdite : 1.12 eV
V
Population des trous en
fonction de lnergie
B.V.
Courant de gnration thermique IS
0 mA
14
Silicium N
B.C.
EG
2
EFp
E
B.C.
Ep
EFn
En
B.V.
E p = KT ln(
EG
2
Ei
Na
)
ni
B.V.
En = KT ln(
Nd
)
ni
Sachant que les niveaux de Fermi EFp et EFn respectivement associs aux cts P et N sont
aligns, la bande ce conduction du silicium N est plus lve que celle du silicium N. Il en est de
mme pour les bandes de conduction. Ceci entrane la prsence dune diffrence dnergie E entre
ces bandes. On se propose de calculer E (eV).
Sachant que EG est la hauteur de bande interdite du silicium :
EG
EG
E=
+ Ep (
En) = Ep + En
2
2
N
N
N N
avec : E p = KT. ln( a ) et E n = KT. ln( d ) , il vient : E = KT. ln( a d )
ni
ni
n 2i
On sait que la variation dnergie potentielle E dun lectron soumis une diffrence de
potentiel V est telle que : E = - q V. Dans ces conditions, la diffrence dnergie E entre les
bandes, on fait correspondre une diffrence de potentiel interne appelle hauteur de barrire de
potentiel V telle que :
N N
V = KT . ln( a d )
q
n 2i
15
- - -
Vinv
trous libres
- - -
rgion neutre P
+ ++
+ + +
+ ++
Z.C.E.
lectrons libres
Masse
rgion neutre N
Winv >>W0
Ei n v > > E0
Energie
B.C.
B. interdite : 1.12 eV
V +Vinv
Population des trous en
fonction de lnergie
B.V.
IS
Figure 14 : origine du courant inverse de saturation IS dune jonction bloque
16
S
avec S aire de la jonction et W paisseur de la Z.C.E qui dpend de la hauteur de
W
C
To
barrire. Aussi on peut crire : C =
o C correspond V = 0V
T
To
inv
V
in
1
V
CT =
0 Si
Cette capacit qui dpend de la temprature a des valeurs typiques comprises ente 1 et 200 pF.
2.3) Avalanche de la jonction : effet Zener
VZ
IA
VAK
Outre le porteur initial, il existe maintenant une nouvelle paire lectrontrou. Ces porteurs peuvent tirer assez d'nergie du champ appliqu, entrer
en collision avec un autre ion et crer d'autres paires lectron-trou. Cet
effet cumulatif est appel avalanche par multiplication. Il donne un grand
courant inverse et on dit que la jonction est dans la rgion de claquage par avalanche.
Un autre phnomne li un champ lectrique intense conduit la mme situation : effet Zener.
Ici le champ lectrique lev exerce une force suffisante pour extraire des lectrons de leurs liaisons
de covalence crant alors des paires lectron-trou qui augmentent aussi le courant inverse.
3) JONCTION POLARISEE EN DIRECT
3.1) Courant direct de la jonction
Le fait de polariser la jonction sous une tension Vdirect rduit la hauteur de barrire qui devient :
V-Vdirect entranant une diminution de lpaisseur de la Z.C.E (dans lquation (1) V est remplac
par : V-Vdirect ).
De nombreux lectrons de la rgion N et de trous de la rgion P peuvent alors franchir cette
barrire de potentiel et, se prsentant alors dans un milieu hostile (P pour lectrons et N pour les
trous), ils sont recombins (figure 15). Cette recombinaison consomme prs de la Z.C.E. des trous
dans la rgion P (des lectrons dans la rgion N). Pour rtablir lquilibre, les trous de la rgion
neutre P se mettent en mouvement vers la zone o se produit la recombinaison (dficit en trous). Les
lectrons de la rgion neutre N sont soumis un phnomne analogue.
Cest ce phnomne de recombinaison locale qui explique la circulation du courant
direct I A dans la jonction.
V Vdirect
Vdirect
Ce courant scrit : I 0 exp (
) soit : I S exp(
) avec la relation (2).
UT
UT
Sachant que le courant de saturation IS correspondant aux porteurs minoritaires des zones N et P qui
se prsentent en bordure de la Z.C.E. est encore prsent (page 14), on obtient le courant total qui
circule dans la jonction :
IA = IS exp (
Vdirect
17
UT
)-1
Silicium P
Silicium N
Edirect << E 0
ENERGIE
Barrire de potentiel :
V - Vdirect
B.C.
Recombinaison des lectrons
Recombinaison des trous
V - Vdirect
B.V.
Wdirect << W0
IA
+
Vdirect
18
VCB
C
B
VBE
IC
IB
N+ +
IE
E
Figure 1
La tension VBE positive, polarise la jonction base- metteur du transistor en direct, alors que la
tension VCB polarise la jonction collecteur -base en inverse !
La jonction base- metteur fonctionnant en mode direct est donc le sige des phnomnes
jonction passante vus prcdemment. En effet, des lectrons sont injects de la rgion dmetteur N++
trs dope dans la base P o ils subissent le phnomne habituel de recombinaison avec les trous qui
sont ici porteurs majoritaires. La surpopulation des lectrons injects dans le silicium P disparat
selon la loi :
n0
n(x) = n 0 exp
x
Ln
quilibre
0
WB
Ln
Si P
Cependant, le transistor (figure 2) est caractris par une paisseur de base WB de 0.5 2 m
trs infrieure la longueur de diffusion des lectrons Ln soit 10 20 m. Dans ces conditions, tous
les lectrons injects dans la base ne subissent pas le phnomne de recombinaison avec les trous,
aussi, les lectrons "chanceux" qui ont pu traverser la base sans se faire recombiner, parviennent la
frontire de la Z.C.E. de la jonction bloque base-collecteur. Ils sont alors pris en charge par le champ
lectrique E qui y rgne et se retrouvent dans le collecteur N o ils sont majoritaires et ne risquent plus
la recombinaison.
Ainsi un courant peut traverser la jonction bloque base-collecteur : c'est l'effet
transistor !
Les lectrons qui ont t recombins dans la base craient le courant faible de base ce qui assure un
courant de collecteur IC voisin du courant d'metteur IE.
On peut exprimer le courant de collecteur selon : I C =
I E + I S BC avec :
Sachant que le transistor est un noeud de courant, la relation IE = IB +IC qui conduit :
IC =
IB +
I S BC
1
I C = I B + I CE0
Pour la plupart des transistors : le gain en courant (ou Hfe) est compris entre 50 et 500, alors que le
courant de fuite de collecteur ICE0 est en gnral ngligeable temprature ambiante.
Jonction passante
Emetteur N ++
Jonction bloque
Base P
Collecteur N
lectrons injects
dans la base
ENERGIE
x
WB
B.C.
Recombinaison des
trous dans SiN
R
R
Electrons venant de lmetteur qui
sajoutent la population existante
B.V.
G
Recombinaison faible des lectrons dans la
base SiP car Ln >> WB paisseur de la base
Gnration thermique :
courant IS BC
20
B.C.
B.V.
Le silicium est un lment ayant un aspect mtallique gris clair. Il se trouve en abondance dans la
nature sous forme de silice (sable) et de divers mlanges.
Les deux principaux problmes rsoudre pour la prparation du silicium en vue de la fabrication
de circuits intgrs (ou de composants discrets) sont :
taux de puret trs lev
Obtention du silicium monocristal cest dire se prsentant sous la forme dun cristal
homogne orientation molculaire parfaitement dfinie.
La purification du silicium se fait en plusieurs tapes. On rduit dabord la silice par chauffage avec
du carbone (coke) dans un four lectrique, le degr de puret atteint est de 98%. Le silicium ainsi
obtenu est ensuite transform en un corps compos, le ttrachlorure de silicium qui sera purifi et
rduit de manire obtenir du silicium polycristallin trs pur ayant un taux dimpurets d'environ 10
-10 .
Il reste mettre le silicium polycristallin sous forme de monocristal en utilisant la technique du
tirage (fig. 1).
Rotating
cuck
Quartz tube
Growing
cristal
Molten Si
21
dune couche de photoresist qui est une substance organique qui, polymrise sous laction
dun rayonnement ultra violet, rsiste alors aux acides et solvants
S i O2
plaquette de silicium
lumire ultraviolette
masque photo
Photorsist
S i O2
plaquette de silicium
Photorsist
polymris
S i O2
plaquette de silicium
Photorsist
polymris
fentre
S i O2
plaquette de silicium
S i O2
plaquette de silicium
aprs dveloppement du
photoresist
Figure 2
22
Contact Emetteur N+ +
Contact Base
interconnexions en
aluminium
Contact Collecteur
P
4 10
m
N pitaxi
oxyde de silicium
SiO2
mur disolement P+
Couche enterre N+ +
600 m
substrat P
N+ +
N
P
60 m
P+
mur disolement P+
40 m
N pitaxi
B
Figure 3
La figure 3 reprsente la coupe et la vue de dessus dun transistor NPN intgr qui ncessite
lutilisation de 6 masques de ralisation.
Le processus de base de ralisation des circuits intgrs monolithiques fait appel aux techniques de
masquage par oxyde et de diffusions localises dimpurets dans un substrat de silicium
monocristallin.
Les diffrents composants construits la surface du substrat se trouvent dans des caissons, isols
lectriquement, construits dans la couche de silicium pitaxie (voir plus loin).
23
N
pitaxi
substrat P
N
C.
E. N++
pitaxi
P+
substrat P
N++
substrat P
N pitaxi
P+
On remarque que la diffusion des atomes dimpurets se fait en profondeur mais aussi latralement
(80%). Il y aura donc lors de la conception des masques, des gardes respecter pour viter que des
rgions de mme nature se rejoignent.
24
P+
N++
Pour viter deffectuer
alors une diode PN avec la couche pitaxie N, il faut diffuser une zone trs
substrat
P
dope N++ afin
dassurer
un bon contact ohmique.
La profondeur de diffusion dmetteur est d'environ 1.5 m qui conduit une paisseur efficace de
base de 1 m.
Base
Collecteur
D C1S
D C2S
C1
P+
N+ +
T2
C2
N
P+
substrat P
-V EE
Figure 4
25
N+ +
P+
P+
P
N+ +
P+
Si O2
P
N+ +
P+
N+ +
P+
substrat P
Figure 5
Lexpos prcdent prsentait en dtail le processus de fabrication dun transistor NPN. Durant les
mmes tapes du processus, en jouant avec la topographie des diffrents masques, il est possible de
raliser simultanment un certain nombre de composants prsents en figure 5 :
Cette liste nest pas limitative et les dispositifs suivants sont intgrables :
Diode Schottky (contact mtal semi-conducteur)
Transistors PNP
JFET et MOSFET
4) VERIFICATION DE LA PLAQUETTE-DECOUPAGE ET ASSEMBLAGE
Tous les circuits intgrs de la plaquette sont vrifis sur un banc de test automatique laide de
sondes places sur les plots de chaque circuit. Tout circuit hors caractristiques est automatiquement
marqu et se trouvera limin aprs dcoupage de la plaquette en puces individuelles.
Pour extraire les puces de la plaquette, on utilise un appareil muni dune pointe de diamant trs fine
qui se dplace en x y selon un chemin de dcoupe. La plaquette est ensuite place sur un support
souple dont la dformation entrane une cassure le long des rayures du chemin de dcoupe.
Ayant choisi un type de botier ( flat pack, dual in line, TO5...), on positionne la puce qui est soude
du cot substrat par frittage basse temprature. Il est alors possible de raliser, laide dune
machine souder automatique, les connexions lectriques avec un fil dor de 25 m de diamtre entre
les bornes de sortie et les plots amnags sur le pourtour de la puce.
26
ANNEXES
CARACTERISTIQUES DU SILICIUM PUR
VALEUR
Nombre atomique
14
28.1
Densit (g/cm3)
2.33
5.0 10 22
1.12
2.3 10 3
Constante dilectrique si
11.9
1 10
1 10
1 10
1 10
1 10
1 10
T= 300K
19
18
17
Ge
16
15
14
Si
1 10
1 10
1 10
1 10
13
12
11
10
1 10
1 10
9
8
GaAs
1 10
7
0.5
1.5
2.5
3.5
1000 / TK
27
Si P
ions N a -
Si N
ions N d +
(x)
q Nd
-xp
0
-
+ + +
+
+
+ ++ + +
xn
- -
- q Na
W0
E(x)
-xp
xn
xn
V =
E(x)dx
x p
Emax
a) Dans la zone de charge despace, le bilan des charges ioniques doit tre nul soit :
x N = x N aussi, la zone de charge despace stend du ct le moins dop (Na << N d sur la figure).
p
Ct P :
si
E(x) =
qN d
0
E max =
(x x n )
si
qN a
0
28
si
si0
xp =
qN d
0
si0
xn
(1)
V = I E(x) dx
x
Y V = 1 E max (x n + x p ) = 1 E max W 0
2
2
W0 = 2
On en dduit :
si
1 + 1 V
Na Nd
il vient :
N
N
V = U I dp = U ln( Concentration trous dans P ) = U ln( a )
T
T
T
Concentration trous dans N
P p
n2
i
N
d
soit :
V = UT ln(
29
Na Nd
ni
100
trous
10
1014
1015
1016
1017
1018
1019
30