Fiscalite Cours Exercices Maroc
Fiscalite Cours Exercices Maroc
Fiscalite Cours Exercices Maroc
Les institutions fiscales de l’état marocain, et les règles juridiques qui régissent le
domaine des finances publiques sont le résultat d’une longue évolution historique.
Cette évolution peut être subdivisée en quatre phases ayant marqué le système fiscal
marocain :
• Avant le protectorat ;
• Pendant le protectorat ;
• Après le protectorat ;
• A l’étape actuelle.
Dès le VIII siècle de l’ère chrétienne, après la conquête du Maroc par MOUSSA
IBN NOCEIR, différentes sortes de contributions apparaissent dans ce pays tirées de
la religion musulmane. Ces contributions sont subdivisées en deux sortes : directes et
indirectes.
Le coran qui a institué la ZAKAT n’a fixé cependant aucune règle de perception.
Ce sont les gouvernements qui appliquent suivant les besoins du moment, la loi de
base et décident de la forme du prélèvement.
Seules sont imposables les terres productives : la Zakat des récoltes devient d’une
façon générale l’ « ACHOUR » des récoltes et des fruits. L’exemption de prélèvement
sur les petites fortunes s’impose. De ce fait, la loi établit un minimum imposable
(Nicab) en deçà duquel la richesse n’est, plus taxée.
Les conquêtes de plus en plus fréquentes allant faire entrer dans la mouvance du
peuple arabe d’autres peuples qu’il apparaît logique de faire participer aux dépenses
publiques. Deux nouvelles taxes apparurent : la Djezya et le Kharaj.
Parmi les autres impôts plus ou moins à caractère direct, il convient de citer :
• La HARKA : Le contingent demandé à une tribu par le sultan lorsqu’il voulait
entreprendre une exploitation ;
• La Mouna et la Soukhra : Les fournitures de vivre aux armées du sultan ou des
commissions remises par la tribu aux fonctionnaires qui séjournent sur son
territoire pour quelque motif que ce soit ;
• La Ghorama : La conséquence financière d’un dommage causé par un membre
d’une tribu. Elle découle du principe de la responsabilité collective ;
• La Dheira : L’amende infligée à un coupable au profit du caïd pour son propre
usage.
Conclusion :
Cette période s’était caractérisée sur le plan fiscal, par des aménagements et des
réformes dont voici les principales :
• La taxe urbaine et le PTS ont subi des modifications légères ;
• La patente et l’IBP ont fait l’objet d’aménagement ayant porté sur le taux et
des modifications dans le calcul ;
• La taxe sur les produits et les services a été remplacée par la taxe sur les
transactions ;
• Le Tertib a été remplacé par l’impôt agricole.
Cette réforme, dont les principes ont été énoncés par la loi-cadre du 23 Avril
1984, s’est fixée pour principaux objectifs :
o La suppression du système qui assure d’une part une meilleure répartition de
la charge fiscale et un élargissement de l’assiette et la réduction des taxes, et
d’autre part un renforcement des garanties que la loi accorde aux
contribuables ;
o Le remplacement de la taxe sur les produits et les services par la taxe sur la
valeur ajoutée ;
o La suppression des impôts catégoriels appliqués par nature de revenu et leur
remplacement par l’impôt sur les sociétés (IS) et l’impôt sur les revenus
(IGR).
I : Définition de l’impôt :
L’impôt est un prélèvement en argent effectué par la puissance publique par voie
d’autorité à titre définitif et sans contrepartie.
Les recettes des impôts sont affectées au budget général afin de réaliser des
investissements économiques, financiers et sociaux.
1. La taxe :
C’est un prélèvement en argent effectué par la puissance publique par voie
d’autorité à titre définitif et sans contrepartie.
Les recettes des taxes sont affectées au budget communal afin de réaliser des
investissements sociaux tel que la taxe urbaine et la taxe d’édilité.
2. La redevance :
C’est le prix demandé directement à l’usager en contrepartie du service qui lui est
personnellement rendu tel que la redevance téléphonique.
3. La taxe parafiscale :
C’est un prélèvement dont le revenu est réservé au budget de certains organismes
pour mener une action précise tel que la taxe de la formation professionnelle.
Pour déterminer et payer le montant de l’impôt, il faut passer par trois étapes
essentielles d’une façon successive à savoir l’assiette, la liquidation et le
recouvrement.
L’assiette :
Il s’agit de déterminer la base qui sert pour la liquidation de l’impôt. Pour ce faire,
trois méthodes sont généralement utilisées :
• La méthode directe : l’assiette est déterminée avec le maximum de précision
en utilisant les principes comptables et fiscaux tel que l’IS ;
• La méthode indiciaire : l’assiette est déterminée à partir des indices extérieurs
qui serviront de base pour assurer une comparaison tel que la taxe urbaine ;
• La méthode forfaitaire : l’assiette est déterminée par estimation, l’initiative
revient toujours au contribuable tel que le bénéfice imposable pour un
détaillant.
La liquidation :
Il s’agit de calculer le montant de l’impôt dû c'est-à-dire : L’impôt = Assiette x
tarif
Le recouvrement :
C’est le paiement de l’impôt à l’administration fiscale. Généralement deux
méthodes sont utilisées :
• La retenue à la source : l’impôt est prélevé à la source du revenu ;
• La retenue par voie de rôle : c’est le contribuable qui se déplace à
l’administration fiscale pour’ payer l’impôt ou bien l’inverse.
1. La classification fonctionnelle :
D’après cette classification, on peut faire la distinction entre :
Les impôts directs ;
Les impôts indirects ;
Les doits d’enregistrement et de timbre ;
Les droits de douane.
2. La classification administrative :
Selon cette classification, on peut faire la distinction entre :
Une’ fiscalité immobilière ;
Une fiscalité des personnes physiques ;
Une fiscalité des entreprises.
La taxe urbaine
Section I : Champ d’application :
La taxe urbaine est un impôt qui frappe les immeubles bâtis et constructions de
toute nature situés dans l’étendue des périmètres urbains et dans leurs zones
périphériques.
Sont exonérés de la taxe urbaine pendant une période de 5 ans suivant celle de
leur achèvement ou de leur installation :
1. Les constructions nouvelles ;
2. Les additions de constructions ;
3. Les machines faisant partie intégrante des établissements de production des
biens et services.
Il s’agit des immeubles occupés par leur propriétaire ou mis gratuitement à titre
d’habitation à ses ascendants. Cette habitation peut être principale ou secondaire :
1. Cas d’une habitation principale :
La taxe d’édilité est un impôt étroitement associé à la taxe urbaine, car ce sont
deux impôts qui opèrent ensemble.
TE = BI x 10% : La taxe d’édilité
Exemple d’application :
Mr Raji est propriétaire d’une résidence principale où il habite avec ses enfants d’un
loyer mensuel estimé à 2500DH.
Corrigé :
VL = 2500 x 12
VL = 30 000 DH
TE = 7 500 x 10%
TE = 750 DH
TU = VL x barème de la TU
TE = BI x 10%
A compter du 01/01/1990, les revenus locatifs des immeubles loués sont soumis à
l’IGR entant que revenu foncier.
Le revenu foncier brut des immeubles donnés en location est calculé comme suit :
∗ Le montant des dépenses incombant normalement au propriétaire ou à
l’usufruitier, et mises à la charge des locataires notamment les grosses
réparations ;
∗ Diminué des charges supportées par le propriétaire pour le compte des
locataires.
Le revenu net imposable est égal au montant du revenu foncier brut déterminé ci-
dessus diminué d’un abattement de 40%.
BI = VL – (VL x 40%)
TE = BI x 10%
Exemple d’application :
Corrigé :
VL annuelle = 1 500 x 12
VL annuelle = 18 000 DH
TE = 10 800 x 10%
TE = 1 080 DH
La valeur locative est obtenue en appliquant au prix de revient les taux fixés
comme suit :
• 3% pour les terrains ;
• 4% pour les constructions et leurs agencements ;
• 7% pour les machines et appareils.
TU = BI x 13,5%
TE = BI x 10%
Exemple d’application :
Mr Ennaâmany exerce son activité de menuiserie dans un local loué mensuellement à
1000 DH, équipé d’un matériel et outillage d’une valeur de 40 000 DH.
Corrigé :
TU = 14 800 x 13,5%
TU = 1 998 DH
TE = 14 800 x 10%
TE = 1 480 DH
Donc, le net à payer : 1 998 + 1 480 = 3 478 DH
Remarques :
• Les autres résidences autres que la principale ne bénéficient pas d’abattement ;
• Le produit de la taxe est affecté à raison de :
o 90% aux communes ;
o 10% au Budget général de l’Etat à titre de frais d’assiette et de
recouvrement.
Mr Naji est propriétaire d’une résidence principale où il habite avec ses enfants d’une
valeur locative annuelle estimée à 48 000 DH.
TAF : Calculer la TU et la TE.
Mr Reda est propriétaire d’un appartement qu’il donne en location, d’une valeur
locative mensuelle de 3 000 DH.
TAF : Calculer l’IGR foncier et la TE.
Mr Amrani exerce son activité de mécanicien dans un local loué à 1 500 DH/mois ;
équipé d’un matériel et outillage d’une valeur de 250 000 DH.
TAF : Calculer la TU et la TE.
Exercice IV :
Mr Bouzine est propriétaire des biens suivants :
* Une maison où il habite avec son épouse et ses enfants d’une valeur locative
estimée à 2 500 DH/mois ;
* Un appartement qu’il donne en location d’une valeur locative annuelle de
20 000 DH ;
* Un atelier où il exerce sa fonction de mécanicien qui lui revient à terrain d’une
valeur brute de 24 000 DH, outillage fixe d’une valeur brute de 30 000 DH dont
10 000 DH est installée en 2003, un loyer annuel correspondant au local d’une valeur
de 12 000 DH.
TAF : Calculer la TU, l’IGR foncier et la TE.
Exercice V :
Le corrigé :
Corrigé 1 :
Immeuble à usage habitatif :
Corrigé 2 :
Immeuble à usage locatif :
Corrigé 3 :
Immeuble à usage professionnel :
Corrigé 4 :
Immeuble à usage habitatif :
Le net à payer par ce contribuable pour l’administration fiscale sur l’ensemble de ses
immeubles est : 1 290 + 1 200 + 3 318,20 = 5 808,20 DH
Corrigé 5 :
Immeuble à usage habitatif :
• Habitation principale :
• Habitation secondaire :
Détermination de la base imposable :
BI = VL
BI = (2 500 x12)
BI = 30 000 DH
Donc, le net à payer au titre de l’immeuble à usage professionnel est: 3 294 + 2 440 =
5 734 DH