Constitution de La Diode À Jonction PN
Constitution de La Diode À Jonction PN
Constitution de La Diode À Jonction PN
Une diode est formée d'une jonction PN accessible par deux contacts ohmiques : le
contact relié à la zone P est appelé anode et celui relié à la zone N cathode.
L'ensemble est enfermé dans un boîtier; pour les faibles puissances, celui-ci se
réduit à un enrobage de résine. Pour les fortes puissances, la jonction est pressée
entre deux plaques de cuivre pour assurer
une répartition régulière du courant dans toute la section; l'ensemble est placé dans
un boîtier métallique pour faciliter les échanges thermiques entre la jonction et l'air
ambiant.
simple diffusion : sur un cristal de silicium dopé N, on dépose par oxydation une couche silcie
ce isolante; on réalise un masque de gravure permettant de pratiquer une fenêtre dans cette
couche; à travers cette fenêtre on diffuse des impuretés de type accepteur pour former un îlot
P+ (+ signifie fort dopage). On métallise ensuite les parties P pour former l'anode et N pour
former la cathode. Cette méthode est surtout utilisée dans les circuits intégrés.
double diffusion : sur un cristal de silicium dopé N+, on crée une zone faiblement dopée N-;
on termine alors la diode comme précédemment. Cette méthode de diffusion permet d'avoir
une meilleure tenue en tension inverse; la jonction réalisée est de type progressif.
L'inconvénient de cette méthode est de mal maîtriser l'épaisseur des couches donnant ainsi
une forte dispersion des caractéristiques de la diode dans une même référence.
diode épitaxiale : sur un cristal de silicium dopé N, on fait croître successivement des zones
N- et P+; un dépôt de verre sur les bords isole la jonction et évite sa pollution par des
impuretés extérieures. On obtient par cette méthode des jonctions abruptes d'épaisseur bien
contrôlée.
La diode est de type 1N4148 et le tracé est fait à partir du simulateur SPICE.
Caractéristique statique :
Caractéristique inverse :
Caractéristique directe :
Nous pouvons alors la remplacer par la droite en trait gras de la figure 4.a; la
pente de cette droite est 1 / Rs et l'équation de la droite
elle est bloquée tant que V < Vs ; cet état est caractérisé par un courant nul; la
diode est équivalente à un interrupteur ouvert.
elle est passante pour I > 0; cet état est caractérisé par V = Vs ; la diode est
équivalente à une f.c.é.m.
Lorsque la tension de seuil est négligeable devant les tensions appliquées au circuit,
par exemple lorsque la diode est alimentée par le réseau EDF 220V, nous pouvons
négliger également la tension de seuil. Nous obtenons la caractéristique statique de
la fig.4.d; la diode est alors dite idéale ou parfaite.
La diode se comporte alors comme un interrupteur ouvert pour V < 0 et comme un
interrupteur fermé pour I > 0.
Lorsque la diode est polarisée en direct, la tension à ses bornes est peu différente de
Vs ; la puissance dissipée dans la diode est P = Vs I ; cette puissance doit être
limitée pour que la dissipation de chaleur n'entraîne pas une élévation de
température détruisant la diode. Nous devons donc limiter l'intensité directe.
Pour lire les caractéristiques d'une diode dans un document constructeur, nous
devons connaître la norme employée. Les grandeurs sont désignées par une
majuscule, V pour la tension, I pour l'intensité.
Ces majuscules sont accompagnées d'une suite d'indices précisant les conditions de
mesure de ces grandeurs.
RM = Repetitive Max s'il s'agit d'une valeur maximale que l'on peut répéter
périodiquement, SM = Surge Max s'il s'agit d'une valeur maximale accidentelle que
l'on ne doit pas répéter.
Si la condition I > 0 est satisfaite, alors l'état de la diode est caractérisé par
V = Vs .
Le problème semble à priori sans solution puisque pour calculer les grandeurs il
faut connaître l'état de la diode et pour connaître cet état, il faut posséder la valeur
de la tension ou du courant.
Nous sommes donc obligé de raisonner par hypothèses successives. Soit D1, D2,
D3... les diodes du circuit, nous faisons une première hypothèse sur leur état, par
exemple H1 = toutes les diodes sont bloquées. Nous savons alors que les intensités
I1, I2 , I3 ... sont nulles; ces résultats combinés avec les équations des noeuds et des
mailles du réseau permettent la résolution. Nous calculons toutes les grandeurs
électriques et en particulier les tensions V1,V2 ,V3 ... aux bornes des diodes.
Si une de ces tensions est supérieure à la tension de seuil, l'hypothèse H1 et tous les
résultats obtenus sont à abandonner. Il faut faire une autre hypothèse en changeant
l'état d'une diode; par exemple on fera l'hypothèse H2 = D1 est passante, D2, D3...
sont bloquées. On sait alors que V1 = Vs et que
Exemple 1
nous constatons que, sans les caractéristiques des diodes nous n'avons que trois
équations pour cinq inconnues et que la résolution directe est impossible.
H2 = D est bloquée et D' est passante; l'état des diodes impose I = 0 et V' =
0,7 V; les équations donnent J = I' = ( E'-V') / R = 43 mA V = E - R J = 5,7 V. I' > 0
correspond bien à D' passante mais
H3 = D est passante et D' est bloquée; l'état des diodes impose V = 0,7 V et I'
= 0; nous en déduisons I = J = 93 mA et V' = E'-RJ = -4,3 V. I > 0 correspond bien
à D passante et V'< 0 à D' bloquée; l'hypothèse H3 est validée et le calcul est
terminé.
Il y avait à priori quatre hypothèse possibles pour ce circuit; on a choisi ici les
hypothèses au hasard ce qui nous a amené à en étudier trois sur quatre; on aurait pu
réfléchir rapidement et éliminer H1 sans calcul : les diodes ont une tension positive
sur l'anode; si elles sont bloquées aucun courant ne circule et les cathodes des
diodes sont au potentiel 0; on voit que V = E donc que l'hypothèse est à rejeter. La
diode D ayant le plus fort potentiel d'anode il est judicieux d'examiner en premier
H3 plutôt que H2; on peut donc arriver au résultat avec un seul calcul.
3 Etude dynamique
Nous étudions maintenant la diode en régime variable. Pour simplifier l'étude, nous
allons raisonner sur une diode P+N, c'est à dire que la zone P de la jonction est
beaucoup plus fortement dopée que la zone N; dans ce cas, le courant dans la
jonction ne sera quasiment dû qu'aux trous. L'étude ainsi faite peut être facilement
étendu à une jonction PN en étudiant de la même manière le comportement des
électrons.
3.1 Modélisation en "petits signaux"
Nous appliquons à la diode une tension variable v(t) = Vo+ va(t), Vo étant une
tension continue dite de polarisation et va une tension variable; le courant est alors
de la forme i(t)=Io+ia (t). L'hypothèse "petits signaux" veut dire que l'amplitude de
va est petite devant Vo.
Modèle de la diode
Pour de petits signaux variables, la diode admet le modèle équivalent de la fig.7:
♦ r modélise la résistance des zones P+ et N, généralement négligeable
devant rd.
La diode étant initialement bloquée, elle présente une large zone de transition vide
de porteurs libres et possédant une charge d'espace +Q du côté N et -Q du côté P.
Pour établir le courant direct dans la diode, il faut successivement :
Sur la fig.10.b, nous utilisons un fort niveau d'injection et une inductance L non
négligeable. L'inductance L fixe la vitesse de croissance du courant; sur la tension
v, nous voyons apparaître une surtension VFP; cette surtension est due à l'inductance
parasite de la diode mais surtout à la résistance élevée des régions neutres; au début
de l'injection la densité de porteurs majoritaires est celle de l'équilibre et le fort
courant qui circule crée une chute de tension importante venant s'ajouter à la
tension appliquée. Ensuite, l'injection augmente le nombre de porteurs majoritaires
et la résistance des zones neutres diminue. Ce phénomène est plus marqué lorsque
la jonction possède une zone N- peu dopée. Le temps de fermeture est alors défini
comme le temps au bout duquel la tension directe v redevient inférieure à 2 volts.
Par exemple pour une diode BYX 67-600, tfr = 1,2 µs et VFP = 10 V pour IF = 30 A
avec une vitesse de croissance di/dt = 10 A/µs.
évacuer les porteurs majoritaires injectés par le courant direct; ces porteurs
forment une charge Qs proportionnelle au courant direct.
deuxième phase : de t'1 à t'2, le courant augmente avec une pente dir / dt fixée
par la diode; le changement de pente du courant crée une surtension négative : -ViM
= -Ei - L.dir / dt. Cette phase correspond au recouvrement de la charge Qr . En t'2 le
blocage est terminé :
on retrouve v = - Ei et i = 0.
Une diode est dite rapide si ce temps est compris entre 100 et 500 ns dans les
conditions nominales d'utilisation; elle est dit ultra-rapide si le temps de
recouvrement est inférieur à 100 ns; la forme du courant durant le recouvrement est
fonction de la douceur de la diode.
La douceur est définie par le rapport S (= Softness) = tb / ta ; plus ce rapport est
grand plus la diode est "douce", plus il est faible et plus elle est "dure". Le retour à
zéro peut s'accompagner d'oscillations de l'intensité et de la tension; la diode est
alors dite snap off.
Même si ces phénomènes sont sans danger pour la diode, les phénomènes
transitoires en intensité et en tension se reportent généralement sur d'autres
composants du montage et peuvent provoquer leur destruction; il faut donc choisir
des composants adaptés aux conditions de commutation imposées.
Par exemple pour une diode BYX 67-600 avec Ebloc = 220 V, IRM = 6 A et L = 1 µH,
si on veut limiter la tension inverse à 400 V, on a VRM / Ebloc = 1,82 ; sur le graphe
on lit x = 1,5 et k = 0,5 . On en déduit R = x. Ebloc / IRM = 55 Ω et C = k.L/ (Ebloc /
IRM)² = 372 pF. On peut prendre les valeurs normalisées 56 Ω et 390 pF.
4 Diode Schottky
La technologie des diodes Schottky exploite la barrière de potentiel qui se crée au
contact entre un métal et un semi-conducteur généralement de type N pour obtenir
des diodes ayant un faible seuil de conduction et une très grande rapidité.
n = neq.exp(Vd/UT) comme dans une jonction PN, avec UT = k.T/ e ; pour calculer la
densité de courant JSM créée par les électrons passant du semi-conducteur au métal,
il faut prendre en compte tous les électrons situés dans le volume de section unité et
de longueur égale à la vitesse moyenne vmoy : JSM=e.n.vmoy il faut cependant limiter
le calcul aux électrons ayant une composante de vitesse négative suivant Ox et de
valeur absolue suffisante pour pouvoir franchir la barrière de potentiel. La vitesse
limite est telle que l'énergie cinétique lui permette de franchir la barrière Vt
diminuée de la polarisation directe: m.v²lim / 2 = e ( Vt - Vd ). En tenant compte de la
loi de distribution des vitesses, il vient JSM = R.T².exp(Vt / UT ).exp(Vd / UT ) , R
étant la constante de Richardson dépendant du semi-conducteur ( R = 1,1.106 A.m-
²
.K-² pour le silicium)
Sur un substrat de type N très fortement dopé pour diminuer sa résistance, on place
une couche N- formant la partie semi-conductrice de la barrière; cette zone est
faiblement dopée pour avoir une résistance assez élevée pour supporter le champ
électrique. Dans cette zone on diffuse un anneau dopé P+ pour former une diode à
jonction P+ N-. On dépose ensuite la couche métallique formant la barrière
L'épaisseur de la zone N- fixe la tenue en tension inverse; plus elle est épaisse et
plus la tension inverse maximale est élevée mais plus la résistance directe de la
diode est élevée.
4.3 Utilisation
Les diodes Schottky sont utilisées en raison de leur faible chute de tension directe
et de leur rapidité.
les diodes à mince couche N- ont une tension inverse faible (10 à 50 V) et une
chute de tension directe de 0,3 à 0,8 V. La faible hauteur de la barrière de potentiel
est intéressante dans les montages basse tension. Supposons par exemple que l'on
alimente une charge à travers une diode; la tension d'alimentation est de 5 V et le
courant de 10 A. Si on utilise une diode à jonction PN, la chute de tension sera de
l'ordre de 0,9 V et la puissance dissipée dans la diode de 9 W; la source fournit 50
W et la charge reçoit 41 W; la diode introduit 22 % de pertes; si nous utilisons une
diode Schottky, la chute de tension peut être limitée à 0,5 V donc les pertes dans la
diode à 5 W; la charge reçoit alors 45 W soit seulement 11 % de pertes. Le
changement de diode a permis de gagner 11 % sur le rendement.
les diodes à épaisse couche N- peuvent tenir des tensions inverses élevées
(200 à 1000 V); leur résistance étant plus élevée, la chute de tension directe est de
l'ordre du volt comme dans les diodes à jonction PN. Mais dans les diodes
Schottky, la conduction est due aux porteurs majoritaires; il n'y a donc pas de
phénomène de stockage de porteurs dans la jonction. Ce type de diode est utilisé
pour sa grande rapidité avec des temps de commutation de l'ordre de 50 ns.