Droit Des Affaires

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SOMMAIRE
Introduction

Dfinition de la notion de droit des affaires

TITRE I Les commerants TITRE II Les socits commerciales

TITRE III Le fond de commerce

Cours de Droit des Affaires propos par Prsident DJDJ Digbeudj Honor

Dcembre 2008

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INTRODUCTION Dfinition Le droit des affaires est lensemble des rgles relatives au droit des socits commerciales et au statut juridique des commerants, au recouvrement des crances, aux surets et aux voies dexcution, au rgime du redressement des entreprises et de la liquidation judiciaire, au droit de larbitrage, au droit du travail, au droit comptable, au droit de la vente et des transports. Cest donc une branche du droit priv qui rglemente de manire spcifique les activits de production, de distribution et service. Cest un droit qui est rgi par les actes uniformes de (OHADA) Organisation pour lHarmonisation du Droit des Affaires en Afrique. Cest un droit assez rcent (1998). Il remplace le code du commerce. Cest un droit communautaire qui fait parti des instruments pour lintgration conomique - UEMOA. Cest un droit supranational uniformis dans tous les pays membres de cette organisation sous rgionale. Les sources

Depuis le 1er janvier 1998, un nouveau droit des affaires est applicable en Cte dIvoire sur le droit commercial en gnral, sur les voies dexcution, sur les procdures collectives, sur les srets etc. En effet en date du 17 octobre 1993, les Etats africains de la zone franche ont sign un trait crant une organisation pour lharmonisation en Afrique du droit des affaires dite OHADA Les autres sources sont constitues par les lois antrieures non contraires. La jurisprudence

Etant donn la multitude de texte quils doivent appliquer ou interprter avant application, les tribunaux interviennent, travers leurs dcisions, pour une part trs importante dans llaboration du droit des affaires. Mais surtout la jurisprudence commerciale intervient pour fixer les usages dont le rle est minent dans le monde des affaires. En droit ivoirien, ces dcisions rendues en matire commerciale, le sont par les tribunaux de premire instance ou leurs sections dtaches statuant en matire commerciale puisquil nexiste pas de tribunaux de commerce. La doctrine

La doctrine, ce sont des opinions des auteurs. Avec les actes uniformes, le rle de la doctrine sera renforc car, plus que par le pass, elle doit tendre discerner et analyser toutes les dispositions nouvelles pour permettre dasseoir un droit des affaires cohrant dans son application.

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TITRE I : LES COMMERANTS


Aux termes de larticle 2 de lacte uniforme Sont Commerants ceux qui accomplissent des actes de commerce et en font leur profession habituelle.

CHAPITRE I : LES ACTES DE COMMERCE


Les actes de commerce sont numrs par les articles 3 et 4 de lacte uniforme. Plutt que de proposer une dfinition de lacte de commerce, lacte uniforme procde une numration desdits actes. Certains actes sont commerciaux par eux-mmes, raison de leur objet : on les qualifie dactes de commerce par nature ; dautres par contre, sont commerciaux en raison de leur seule forme ; on les appelle actes de commerce objectif. Une 3me catgorie dactes de commerce est constitue par tous ceux qui sont accomplis par un commerant dans lexercice de son commerce et quon appelle actes de commerce par accessoire. Enfin il ya les actes qui sont commerciaux pour lune des parties et non commerciaux pour lautre et quon appelle actes mixtes.

SECTION I : CLASSIFICATION DES ACTES DE COMMERCE

P1 Les actes de commerce par nature A- Les actes de commerce isols 1- lachat de biens meubles ou immeubles en vue de la revente. Cest lactivit commerciale par excellence. Jusqu lacte uniforme, lachat de bien immeubles en vue de la vente tait exclu du domaine de la commercialit ; on considrait quil sagissait dacte essentiellement civil. Pour que cette opration dachat et de revente ait un caractre commercial, certaines conditions doivent tre remplies : Il faut quil y ait achat pralable du bien vendre, sinon il ny a pas dacte de commerce; ainsi en est-il des exploitations agricoles.

En effet les exploitations agricoles sont exclues du domaine commercial car lagriculteur vend les produits du sol ; sans doute certains agriculteurs transforment les produits de leur exploitation, par exemple en huile, en farine etc. mais la jurisprudence maintient le caractre civil ce type dexploitations agricoles, les actes qui y sont effectus demeurent, par consquent, des actes civils.
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Toutes fois, lorsquun agriculteur achte les produits des autres pour les transformer et les revendre dans une proportion plus importante que sa propre production, il accomplit des actes de commerce. Aux exploitations agricoles, on assimile les exploitations de pche et dlevage ; certes dans bien des cas, certains de ces agriculteurs achtent des plantes ou des animaux en vue de les revendre rapidement. Mais, il suffit que les choses achetes aient sjourn dans la terre ou sur la terre et aient tir profit de la force de la nature pour que les actes accomplis demeurent des actes civils. Toutes fois, en matire dlevage, lactivit devient commerciale dans la mesure o les animaux sont engraisss exclusivement ou en majeure partie avec des produits achets en dehors de lexploitation. Enfin, faute dachat pralable, lauteur dune uvre littraire ou artistique ne fait pas acte de commerce sil cde son uvre ; il en est de mme de linventeur dune uvre brevete. En revanche, lditeur ou lexploitant dun brevet qui utilise les uvres dautrui dans un but lucratif fait un acte de commerce car il spcule sur le travail dautrui. Il faut quil y ait une intention de revente de la part de lacheteur ; il faut et il suffit que cette intention ait exist au moment de lachat ; peu importe que par la suite, le bien nait pas t vendu. Gnralement, la preuve de lintention de revente rsulte de lactivit professionnelle de lauteur de lachat. Si lachat na pas t fait dans lintention dune revente, il constitue un acte civil ; exemple de celui qui achte un bien pour sa consommation personnelle. Il faut que lintention de revente traduise de la part de lacheteur, la recherche dun profit, peu importe quil y ait eu perte la suite de la revente. Ainsi, les associations, les syndicats, les coopratives qui achtent et revendent leurs membres sans intention de profit ne font t-il pas des actes de commerce.

2- Les oprations de banque, de Bourse de change, courtage, dassurance et de transit. Les oprations de banque, de change et de courtage taient dj prvues par le code de commerce ; elles ont t compltes par lacte uniforme. 3- Les oprations de location de meubles La location de meubles comme les chaises, les bches, les assiettes, les voitures etc. constitue un acte de commerce lors quelle est faite de faon habituelle, une opration isole constitue donc un acte civil. 4- Les oprations de manufacture, de transport, et de tlcommunication Le code de commerce navait pas prvu les oprations de tlcommunication comme tant un acte de commerce. Quant aux deux autres, elles ne revtaient le caractre commercial queffectues dans le cadre dune entreprise ; ce que ne retient pas lacte uniforme. 5- Les oprations des intermdiaires
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Il sagit des oprations ralises par les intermdiaires de commerce. Selon larticle 137 de lacte uniforme, lintermdiaire de commerce est celui qui a le pouvoir dagir ou entend agir, habituellement et professionnellement pour le compte dune autre personne, le reprsent, pour conclure avec un tiers un contrat de vente caractre commercial. Sont intermdiaires de commerce les commissionnaires, les courtiers et les agents commerciaux lintermdiaire de commerce est un commerant qui dispose de larticle 138 de lacte uniforme. Les oprations de banque et de change.

Il sagit doprations sur largent et le crdit qui sont toujours commerciales la condition quelles soient faites professionnellement et avec les capitaux dautrui ; elles se rattachent donc la profession de banquier. 6- Les actes effectus par les socits commerciales. La commercialit de ces actes ne fait lombre daucun doute puisque les socits sont commerciales, tous les actes quils accomplissent sont rputs commerciaux. Il en est aussi des actes effectus par les socits commerciales par la forme que sont ses socits responsabilit limite, les socits anonymes, les socits en nom collectif et les socits en commandite simple. B- Les actes de commerce en raison dune entreprise. 1- Les industries extractives Il sagit des industries extractives et de certaines activits considres comme commerciales, les industries extractives avaient un caractre civil puisque les matires vendues taient tires du sol et non achetes. Seule tait commerciale en Cte dIvoire lexploitation des hydro carbures par personnes autres que lEtat puisque cette exploitation ne pouvait tre ne pouvant tre assure que par une entreprise commerciale. Lacte uniforme considre que les industries extractives ont un caractre commercial ds lors que lexploitation est faite industriellement c'est--dire dans les ateliers ou des usines avec usages de machines; ce qui traduit bien lide dentreprise et exclut les exploitions des mines, carrires et de tout gisement de ressources naturelles na le caractre commercial queffectue dans le cadre dune entreprise. 2- Les entreprises culturelles et les entreprises ddition Ce sont les spectacles publics comme le thtre, le cinma, les prestations musicales etc. Mais pour quils soient commerciaux, il faut que : - Les spectacles soient donns dans un but de spculation c'est--dire dans le but de raliser un bnfice. Cest pourquoi les associations qui organisent des spectacles publics dans un but ducatif ou de divertissement naccomplissent pas des actes de commerce.
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- Quant aux entreprises ddition lacte uniforme na pas prvu lentreprise ddition mais la jurisprudence aurait admis que les entreprises ddition sont des entreprises commerciales car elles sont des intermdiaires dans la circulation des uvres intellectuelles P2- Les actes de commerce par la forme. Ils ont toujours le caractre commercial quels que soient lobjet et le but de lacte quil soit fait professionnellement par un commerant ou titre isol par un non commerant. Il sagit : De la lettre de change ou traite du billet ordre, du narrant ; Aux termes de larticle 4 de lactes uniforme ont galement le caractre dactes de commerce, et ce, par leur forme la lettre de change, le billet ordre et le warrant.

La lettre de change est un effet de commerce par lequel une personne appele tireur donne lordre une autre appele tir de payer une certaine somme dargent une troisime personne appele bnficiaire ou encore au porteur de la lettre de change. Le billet ordre est un titre par lequel une personne sengage payer une somme dtermine un bnficiaire ou lordre de celui-ci. Quant au Warrant, cest un billet ordre garanti par un nantissement selon larticle 4 OHADA warrant, toute personne qui signe une lettre de change, un billet ordre ou un warrant fait un acte de commerce P3- Les actes de commerce par accessoire Ce sont des actes de nature civile qui deviennent actes de commerce parce quaccomplis par un commerant dans lexercice de sa profession; aussi lachat dun vhicule par un commerant pour son usage personnel est un acte civil, mais si lachat est effectu pour les besoins du commerce, il devient un acte de commerce. Cest la rgle selon laquelle laccessoire suit le principal Tous les actes accomplis par un commerant sont prsums effectus. Pour les besoins de son commerce. Il sagit cependant dune prsomption simple dont la preuve contraire peut tre rapporte par le commerant ; il pourra dmontrer quil sagit dun acte personnel donc civil cest une prsomption qui nest pas irrfragable qui nattend pas la preuve contraire. P4- Les actes mixtes Lacte mixte est celui qui est commercial pour lune des parties et civil pour lautre. Aussi en est t-il de lachat dans un magasin qui est commercial pour le vendeur et civil pour lacheteur commerant. Il en est de mme de contrat de travail qui est commercial pour lemployeur commerant et civil pour les salaris.

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SECTION II : LE CRITRE DE LA DTERMINATION DE LACTE COMMERCE.

Trois critres ont t proposs : la spculation, la circulation et le critre de lentreprise mais aucun ne suffit lui seul. P1- Le critre de la spculation Il sagit de la ralisation dun profit. Lacte de commerce serait donc celui ralis dans un but de profit. Ce critre est certes utile mais insuffisant puisque de nombreuses activit civiles ont aussi un but de profit ex des activits agricoles. P2- Le critre de la circulation des richesses depuis la production jusqu la consommation. P3- Le Critre de lEntreprise Lacte de commerce serait celui fait par une entreprise. C'est--dire une organisation qui met en uvre des moyens matriels et humains ; mais ce critre a toujours affich son insuffisance puisque certains actes accomplis de faon isole ont un caractre commercial. De ce qui prcde, on peut infrer quil ny a pas un critre dont la combinaison permet dapprhender lacte de commerce en dehors de lnumration lgale.

CHAPITRE II : LES CONDITIONS DEXERCICE DE LA PROFESSION COMMERCIALE.


Certaines conditions tiennent la qualit de celui qui exerce lactivit, dautres sa capacit et ses pouvoirs et dautres enfin sa moralit.

SECTION I : LA QUALIT DE COMMERANT

Aux termes de larticle 2 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral sont commerant ceux accomplissent des actes de commerce et en font leur profession habituelle De cette dfinition, on peut en infrer 3 conditions pour avoir la qualit de commerant : Laccomplissement dacte de commerce ; Laccomplissement de profession habituelle ; Lexercice de la profession titre indpendant.

P1- Laccomplissement dactes de commerce


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Il sagit des actes de commerce par nature ; cest la rptition professionnelle dactes de commerce par nature qui confre la qualit de commerants. Cette rgle pour les commerants, personnes physiques car en ce qui concerne les socits, lexception de quelque unes, elles sont commerciales par la forme. P 2 Laccomplissement dactes de commerce titre professionnel. Lide de profession implique la rptition habituelle dactes de commerce ; ainsi quelques actes isols ne confrent pas la qualit de commerant. Quant la rptition habituelle, il faut quelle constitue vritablement une profession c'est--dire une activit suivie, avec les habitudes sociales qui y sont attaches, traduisant la volont de tirer de celle-ci tout en partie des ressources ncessaires lexistence. Cest pourquoi mme si lactivit est clandestine, elle confre la qualit de commerant ; aussi celui qui fait le commerce par lintermdiaire dun prte-nom est-il un commerant. P3 Lexercice de la profession commerciale titre indpendant. Pour avoir la qualit de commerant, il en plus agir pour son propre compte ses risques et prils et en toute in dpendance. Ceux qui, bien que participant une activit commerciale, ne jouissent pas dune indpendance suffisante, ne sont pas commerants. Ainsi les salaris dun commerant lis par un contrat de travail ne sont-t-il pas eux-mmes commerants ? Peu importe leur niveau de responsabilit dans lentreprise ; ce sont des prposs qui agissent pour le compte de leur employeur. De mme les mandataires qui agissent au nom et pour le compte dun commerant ne sont pas commerants. Car nagissant pas pour leur propre compte. Cest la mme situation en ce qui concerne les grants des SARL et les administrateurs des socits anonymes (SA). Toutefois le prte-nom qui dissimule lactivit commerciale dune personne et considr comme commerant au mme titre que celui pour qui il agit. Quen est-il des grants des succursales des grandes entreprises ? Si le grant est salari, il na pas la qualit de commerant ; Si le grant est un mandataire, il na pas la qualit de commerant ; Sil sagit dun locataire-grant c'est--dire un locataire qui exploite le fonds en toute indpendance ses risques et prils, il a la qualit de commerant.

Remarque : La qualit de commerant doit tre distingue de celle de lartisan. Lartisan est un professionnel qui a un travail essentiellement manuel cest un travailleur indpendant qui vit surtout du produit de son travail et celui de sa famille. Certes lartisan peut exploiter une entreprise quon qualifierait dentreprise quon qualifierait dentreprise artisanale. Mais il ne doit spculer sur le travail dun trop grand nombre
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demploys, ni sur des machines importantes, ni sur des stocks trop importants, ni sur la vente des produits quil ne fabrique pas lui mme. Sinon, il serait considr comme commerants. Comme artisans, nous pouvons citer les tailleurs, les coiffeurs, les cordonniers, les menuisiers, les blanchisseurs, les maons, les peintres, les lectriciens, les garagistes (dpanneurs) etc. Ntant pas commerant, lartisan nest pas soumis aux rgles du droit commercial. Toutes fois, certaines dispositions de lacte uniforme leur sont applicables ; ainsi, les artisans ont-ils droit au renouvellement de leurs baux dans les mmes conditions que le renouvellement des baux commerciaux.

SECTION II : LES CONDITIONS DE CAPACIT ET DE POUVOIR


Compte tenu des risques que comporte la profession commerciale, des rgles spciales tendant protger les incapables qui se livraient lexercice dune telle activit ont t dictes. De mme, certaines interdictions ont t prvues en vue de protger les tiers contre certaines personnes la moralit douteuse. Enfin, en ce qui concerne les femmes maries, en gard aux pouvoirs quelles dtiennent dans lexercice dune activit commerciale, son statu mrite dtre tudi.

P1- Les incapacits Aux termes de larticle 6 de lacte uniforme relatif au droit commercial nul ne peut accomplir des actes de commerce titre de profession habituelle, sil nest juridiquement capable dexercer le commerce cette disposition concerne les mineurs et les majeurs incapables. A- Les mineurs Aux termes de larticle 27 de la loi n 70-483 du 3 aot 1970 sur la minorit le mineur non mancip est incapable de contracter , ce faisant, il a un reprsentant pour tous les actes de la vie civile. En matire commercial, le mineur non mancip est absolument incapable de faire le commerce ; cest ce que traduit larticle 7 alina 1 de larticle uniforme lorsquil dispose le mineur, sauf sil est mancip, ne peut avoir la qualit de commerant ni effectuer des actes de commerce . Ses reprsentants lgaux ne peuvent le faire en son nom ; tous les actes de commerce qui poudraient tre accomplis par lui-mme ou en son nom sont nuls dune nullit relative. Compte tenue de cette situation, le mineur nom mancip ne peut tre associ dans une socit en nom collectif puisque tous les associs ont la qualit de commerant. De mme, si un mineur non mancip reoit un fonds de commerce par succession, il ne peut lexploiter luimme, le fonds devra tre soit vendu soit mis en location grance. En ce qui concerne les mineurs mancips, ils ne peuvent faire le commerce que sils y ont t autoriss spcialement par celui de leurs pre et mme qui lexercice de la puissance paternelle. En cte dIvoire, en matire de capacit commerciale larticle 114 de la loi du 3 aot 1970 sur la minorit dispose que : le mineur mancip condition quil ait 18 ans rvolus, ne peut faire le
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commerce que sil ya t autoris spcialement par celui de son pre ou mre qui lexercice de la puissance paternelle, ou par le conseil de famille, soit dans lacte dmancipation soit dans un acte postrieur, revtu des mmes formes. Cette autorisation doit tre inscrite au registre du commerce et du crdit mobilier. De ce qui prcde, on doit dire, quen plus de lmancipation, il faut pour quun mineur ait la capacit commerciale : Quil ait 19 ans Quil ait une autorisation spciale Que cette autorisation soit inscrite au registre du commerce et un crdit mobilier.

Le mineur mancip et autoris en habilit est rput majeur pour tous les besoins de son commerce. B- Les majeurs incapables. Ce sont ceux qui sont dans un tat habituel dimbcillit, de dmence ou de fureur pour lesquels linterdiction a t prononce par le tribunal. Les interdits sont assimils aux mineurs pour leur personne et pour leurs biens. Ils sont donc in capable de faire le commerce ; leurs reprsentants ne peuvent le faire en leur nom ; les actes de commerce quils pourraient accomplir ou quon pourrait accomplir en leur nom sont nuls, dune nullit relative. P-2 La femme marie commerante : La capacit civile de la femme marie a t expressment affirme par larticle 61 de la loi du 7 octobre 1964 relative au mariage, modifie par la loi du 2 aot 1983 qui dispose la femme marie la pleine capacit nest limit que par la loi. la femme marie est donc libre dexercer le commerce. Lacte uniforme na apport aucune restriction cette libert. Mais quels sont les pouvoirs dans lexercice dun commerce qui doit tre spar de la profession de son mari ? A- Une profession spare de celle de son mari La femme marie nest commerante que si son activit commerciale est spare de celle de son mari ; cest ce que traduit larticle 7 de lacte uniforme RDCGL qui dispose : le conjoint dun commerant que sil accomplit les actes de commerce, titre de profession habituelle, et sparment de ceux de son poux. Sous lemprise de la loi de 1964 relative au mariage, le mari pouvait sopposer lexercice dune activit commerciale par sa femme ; charge pour celle-ci de saisir le juge pour obtenir la main leve de ladite opposition. La loi de 1983 va laffranchir de cette prrogative du mari; en effet aux termes de larticle 67 nouveau de la loi de 1983 la femme peut exercer une profession spare de celle de son mari moins quil soit judiciairement tabli que lexercice de cette profession est contraire lintrt de la famille. A partir de ce moment, il appartient au mari de saisir le juge sil veut obtenir que la femme cesse une activit qui savre contraire lintrt de la famille. Dans lexercice de son activit commerciale spare, quels sont les pouvoirs qui ont reconnus la femme ?
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B- Les pouvoirs de la femme marie Lorsquelle exerce une profession spare de celle de son mari, tous les gains et salaire quelle acquiert sont renverss son administration, sa jouissance et sa libre disposition ; et sur ces biens, elle les mmes pouvoirs que ceux attribus au mari pour administrer les autres biens connus. Quels biens engage t-elle dans lexercice de sa profession ? La rponse cette interrogation est fonction du rgime matrimonial adopt : sil sagit du rgime du rgime de sparation des biens, la femme nengage que ses biens elle sil sagit du rgime de la communaut de biens, il faut distribuer les biens propres de chacun des poux, les biens communs et les biens prsums ; 1- la femme exerant le commerce engage toujours les biens rservs ; 2- pour les autres catgories de biens il faut distribuer selon ce que le mari a fait une opposition fonde ou non : 3- sil y a eu opposition et que malgr cela la femme continue dexercer son commerce, elle nengage que son bien propre en plus des biens rservs) sil nya eu aucune opposition ou si celle-ci nest pas fonde, elle engage tous les biens du mnage ; savoir les biens communs (plus les biens rserv), ses biens propres et ceux du mari.

SECTION III : LES CONDITIONS DE MORALIT


Elles concernent les incompatibilits, les interdictions et les dchances. P1- Les incompatibilits Lexercice de certaines professions a t dclar incompatible avec lexercice du commerce ; en effet, on estime que lesprit de spculation du commerce risque de nuire la dignit de ces professions. Selon larticle 9 de lacte uniforme, ne peuvent tre commerants, les fonctionnaires et les personnels des collectivits publiques et des entreprises participation publique qui doivent avoir le souci de lintrt gnral. Il en est de mme des officiers ministriels et des auxiliaires de justice que sont les avocats, les huissiers, les commissaires-priseurs, les notaires, les greffiers, les administrateurs et liquidateurs Judiciaires. De mme, ne peuvent tre commerants les experts comptables agrs et les comptables agrs, les commissaires aux comptes et aux apports, les conseils Juridiques, les courtiers maritimes. De faon gnrale, il sagit de toutes les professions organises, qui interdisent le commerce ; Ex : des mdecins, des courtiers maritimes. Cependant celui qui exerce une activit commerciale malgr lincompatibilit acquiert la qualit de commerant et doit en assumer toutes les consquences. Il peut aussi encourir des sanctions disciplinaires comme la rvocation, la destitution ou la radiation. Les actes accomplis
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par une personne en situation dincompatibilit restent cependant valables lgard des tiers de bonne foi. Ceux-ci peuvent, si bon leur semble, se prvaloir de ces actes, mais la personne en situation dincompatibilit ne peut sen prvaloir. P 2- Les dchances et les interdictions Elles ont pour but dliminer de la profession commerciale, les personnes indiques, celle dont le dfaut de moralit a t tabli. Ainsi, sont frapps de dchances les personnes condamnes une peine privative de libert pour un crime de droit commun, ou une peine dau moins 3 mois demprisonnement non assortie de sursis pour un dlit contre les biens ou une infraction en matire conomique ou financire. Sa dchance est attache automatiquement au jugement de condamnation, c'est--dire que le tribunal na pas besoin de la prononcer expressment. Quant linterdiction, elle peut tre prononce par un tribunal de faon gnrale et dfinitive ou temporaire ; comme peine principale ou peine complmentaire. Sa dchance et linterdiction sopposent lexercice de toute activit commerciale. Le dchu ou linterdit ne peut faire le commerce pour lui-mme, ni par personne interpose, ni pour le compte dautrui comme mandataire ; par exemple il, lui est interdit dexercer les fonctions de grant, dadministrateur ou de directeur dune socit commerciale ; il ne peut pas tre commissaire aux comptes. Linterdiction peut tre lev par la Juridiction qui la prononce ; linterdit qui continue dexercer le commerce est un commerant et devra en assumer toutes les consquences sans prjudice des poursuites pnales. Ses actes accomplis par un interdit sont inopposable aux tiers de bonne foi ; ils sont toute fois opposables linterdit.

CHAPITRE IV : LES OBLIGATIONS DES COMMERANTS


Elles sont nombreuses. Certaines dordre fiscal, dautres dordre social. Mais les obligations qui concernent lactivit prive des commerants sont au nombre de 3 : - Limmatriculation au registre du commerce et du crdit mobilier - Sa tenue des livres de commerce - Sa loyale concurrence

SECTION I : LOBLIGATION DIMMATRICULATION


LImmatriculation se fait au registre du commerce et du crdit mobilier. Il sagit dun registre tenu au greffe du tribunal de premire instance et des sections dtaches, destin dnombrer les commerants et les entreprises commerciales tablis dans le ressort du tribunal et fournir ceux qui en font la demande, les informations sur ltat, la capacit des commerants mais aussi lobjet des entreprises commerciales. P1- Lorganisation du registre du commerce et du crdit immobilier Il existe des registres locaux, un fichier national et un fichier rgional. A Les registres locaux
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Il est tenu dans le ressort de chaque tribunal de premire instance de chaque section de tribunal, un registre du commerce et du crdit mobilier. Le greffier est charg de tenir ce registre sous la surveillance soit du Prsident du tribunal, soit du juge de section ou dun juge dlgu cet effet. B Limmatriculation Tout commerant doit, dans le premier mois dexploitation de son commerce, requrir du greffier en chef du tribunal dans le ressort duquel son fonds de commerce est exploit son immatriculation au registre du commerce et du crdit mobilier. En ce qui concerne les socits, lImmatriculation doit tre requise dans le mois de leur constitution par les grants ou administrateurs, dans le registre du commerce et du crdit mobilier du lieu du Sige Social. En ce qui concerne les succursales les ou les tablissements, leur immatriculation doit tre requise dans le mois de leur ouverture. Les commerants ou les Socits qui les ouvrent ne sont pas immatriculs en Cte dIvoire. En cas d immatriculation en Cte dIvoire, la personne physique ou morale commerante qui exploite des tablissements commerciaux secondaires ou des succursales doit requrir, dans le dlai dun mois compter du dbut de lexploitation une inscription secondaire au registre du commerce et du crdit mobilier du lieu dexploitation Que doit-on dclarer limmatriculation ? C- Les mentions du registre du commerce et du crdit mobilier Les inscriptions relatives aux commerants, personnes physiques, la demande dimmatriculation indique : - Son nom, prnoms et domicile personnel de lassujetti. - Sa date et lieu de naissance ; - Sa nationalit - Le cas chant, le nom sous lequel il exerce le commerce, aussi que lenseigne utilise; - La ou les activits exerces, et la forme dexploitation etc. P2 - Les effets de linscription au registre du commerce et du crdit mobilier Aux termes de larticle 38 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral, toute personne immatricule au registre du commerce et du crdit mobilier est prsume, sauf preuve contraire, avoir la qualit de commerant . Limmatriculation au RCCM selon lacte uniforme fait prsumer la qualit de commerant. Mais la prsomption est simple ; elle est donc susceptible de preuve contraire. Du fait de limmatriculation, le commerant bnficie de tous les avantages lis la profession de commerant. De mme il en assume toutes les obligations. P3 Les sanctions Le dfaut dimmatriculation entrane des sanctions. En effet toute personne tenue daccomplir une des formalits prescrites par lImmatriculation et qui sen est abstenu, ou encore qui aurait effectu une formalit par fraude , sera punie des peines damende allant de 6000 72 000 frs.
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Cette amende est prononce par le tribunal sur rquisition surveillance du registre du commerce.

du magistrat charg de la

Le tribunal ordonne par la mme occasion linscription sous quinzaine. Si dans ce dlai elle na pas t opre, une nouvelle amende sera prononce ; dans ce dernier cas, sil sagit dune succursale ou dune agence dune socit trangre, celle ci sera ferme jusqu accomplissement de la formalit omise.

SECTION II : LOBLIGATION DE TENUE DES LIVRES DE COMMERCE


Ces livres permettent aux commerants de connatre ltat de leur caisse et de se souvenir des oprations ralises. Ensuite les mentions servent de preuve des oprations commerciales. Enfin, puisque les impts prennent en compte le chiffre daffaires et les bnfices raliss, les livres de commerce constituent un moyen de contrle efficace. P1- La tenue des livres de commerce Il y a des livres obligatoires et des livres facultatifs. A- Les livres obligatoires Il sagit du livre journal, du livre dinventaire et du grand livre. Ces livres doivent tre tenus conformment aux dispositions de lacte uniforme relatif lorganisation et lharmonisation des comptabilits des entreprises. Le livre journal enseigne jour par jour les oprations de lentreprise notamment les paiements effectus ou reus, les achats, les ventes, les effets de commerce tirs etc. Le livre inventaire : chaque anne, le commerant doit faire linventaire de son entreprise ; cela consiste en un recensement des lments actifs et passifs en vue de ltablissement dun tableau descriptif et estimatif.

Linventaire permet dtablir un document utile la fois au commerant qui se rend compte de sa situation et aux cranciers qui, en cas de liquidation des biens pourront retrouver les lments de lactif et du passif. Linventaire permet darrter tous les comptes en vue de ltablissement du bilan et du compte de rsultat. Une fois le bilan et le compte de rsultat tablis, ils doivent tre transcrits sur le livre dinventaire. - Le grand livre : Il est tenu par compte de clients et de fournisseurs ; ainsi chaque fois quune opration est passe avec un client dtermin, cette opration reporte sur son compte. Le grand livre doit rcapituler la balance gnrale pour permettre lapprciation de lquilibre comptable. B- Les livres facultatifs En dehors des livres obligatoires exigs par lacte uniforme, il en existe dautres qui sont exigs par dautres textes. Exemple : le livre de paie exig par le code du travail. Pour lactivit prive du commerant ct des livres obligatoires, il y a des livres facultatifs que sont :
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Le livre de caisse : il enregistre tous les paiements effectus ou reus ; Le livre des effets : il enregistre les effets de commerce payer ou recevoir avec leur chance ; Le livre brouillard ou main courante : il enregistre sance tenante toutes les oprations ; lesquelles seront inscrites par la suite, et avec plus de soin sur le grand livre.

P2- Les rgles de tenue des livres de commerce et sanctions - Les rgles de tenues des livres Le livre journal et le livre dinventaire doivent tre cts, cest--dire numrots et paraphs, cest--dire signs par le Prsident de la juridiction comptente ou par un juge dlgu cet effet. Ils doivent mentionner le numro dimmatriculation au registre de commerce et du crdit mobilier du commerant ou de la socit concerne. Les livres doivent tre tenus chronologiquement sans blanc ni altrations daucune sorte. Ils ne doivent pas tre raturs, ni surchargs mme en cas derreur. Pour corriger une criture passe tort, on passe une criture en sens inverse ; cest la contrepassation dcriture ; cette rgle a pour but dviter les fraudes et les manipulations dans les critures. Les livres comptables, les documents ayant permis la rcapitulation des oprations, les correspondances reues et les copies de lettres envoyes doivent tre classes et conserves pendant 10 ans. - Les sanctions de la tenue des livres de commerce Lorsque les livres sont irrgulirement tenus, ils ne peuvent tre produits en justice ni faire foi au profit de ceux qui les tiennent. Le juge pourra seulement les retenir titre de prsomption en raison de la libert de preuve en matire commerciale. Mais si en face, un autre commerant a des livres rgulirement tenus, ceux-ci seront prfrs par rapport aux livres mal tenus. En cas de falsification des livres, les peines applicables sont celles de faux en criture prive de commerce prvu par larticle 416 du code pnal 1 5 ans de prison et une amende de 100 000 Frs 1 000 000 Frs. Dans tous ces cas, il peut en outre, tre prononc : - La fermeture de ltablissement pendant 3 mois au moins et un an au plus ; - Linterdiction dexercer le commerce pendant 6 mois au moins et 5 ans au plus.

TITRE II :LES SOCITS COMMERCIALES

CHAPITRE 1 : LES RGLES COMMUNES AUX SOCITS COMMERCIALES


SECTION I : LA NOTION DE SOCIETE COMMERCIALE
Aux termes de larticle 4 de lacte uniforme, la socit commerciale est cre par deux ou plusieurs personnes qui conviennent, par un contrat, daffecter une activit des biens en numraire ou en nature dans le but de partager le bnfice ou de profiter de lconomie qui
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pourra en rsulter. Ses associs sengagent contribuer aux pertes dans les conditions prvues par le prsent acte uniforme. La socit commerciale doit tre cre dans lintrt commun des associs. Mais cest larticle 5 qui achve de nous convaincre de la conception nouvelle de la socit commerciale ; en effet, aux termes de larticle 5 de lacte uniforme sur les socits commerciales, la socit commerciale, peut tre galement cre, dans le cas prvus par le prsent de lacte uniforme, par une seule personne dnomme associ unique, par un acte crit. De ce qui prcde on peut en infrer que la socit est un contrat, en effet les articles 4 et 5 de lacte uniforme disposent que la socit est cre par un contrat en cas de pluralits dassocis ou par lacte de volont dune seule personne en cas dassoci unique. - Pour quun contrat de socit puisse tre valablement conclu, il faut dabord que les associs exprimant leur consentement, il faut ensuite que ces associs aient la capacit pour entrer dans le type de socit envisag. Enfin, il faut que la cause et lobjet de la socit soient licites. Il y a la ncessit dun crit. En effet, aux termes de larticle 1834 du code civil, toutes socit doivent tre rdiges par crit Cet crit peut tre un acte notari ou un acte sous-seing priv offrant des garanties dauthenticit. De ce qui prcde, on relve que pour la constitution de toutes les socits commerciales, lintervention du notaire est dsormais obligatoire car, ou bien les statuts sont tablis par acte notari, ou bien ils sont sous seing priv mais alors dpos pour authentification chez un notaire. Cette rgle vise viter ou prvenir la constitution des socits fictives. Cet crit qui consacre la constitution de la socit sappelle statuts lesquels constituent soit le contrat de socit en cas de pluralit dassocis soit lacte de volont dune seule personne, en cas dassoci unique.

SECTION II : LES LMENTS SPECIFIQUES LA SOCIT COMMERCIALE


Ils sont au nombre de 3 : - ses apports, - sa vocation aux bnfices et aux pertes Laffection . P1 - Les apports Aux termes de larticle 40 de lacte uniforme chaque associ peut apporter la socit 1- de largent, apport en numraire 2- de main duvre savoir faire le travail cest lapport en industrie 3- droit portant sur des biens en nature mobilier ou immobiliers cest lapport en nature des apports en nature et en minraire cest la runion qui forme le capital social. Cette obligation de faire lapport pse galement sur lassoci unique dune socit uni personnelle P2- La vocation des associs aux bnfices et aux pertes

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Dans une socit, tous les associs doivent avoir vocation aux bnfices et corrlativement vocations aux pertes. Cest ce qui explique que sont interdites les clauses lonines. Lapport que chaque associ fait est ralis en vue de partager le bnfice qui pourra en rsulter. La recherche du bnfice implique lacceptation des pertes ; il y a donc une obligation de supporter le passif de la socit la charge des associs. Tous les associs y sont soumis : do linterdiction des clauses lonine. En effet, il ya clause lonine lorsque, par convention, un associ vocation recueillir la totalit des bnfices ou alors est affranchir de toute contribution aux dettes. Une telle clause dtruit le contrat dans son essence. Larticle 54 al 2 de lacte uniforme dclare la clause lonine non crite. Est galement non crite la clause qui priverait en totalit un associ de la totalit de sa part dans les bnfices ou alors rduirait sa part une portion congrue. Toute clause qui affranchirait un associ de toute contribution aux pertes est rpute non crite ; P3 Laffection socitaire Cest lexpression de la volont de tous les associs de travailler ensemble sur un pied dgalit au succs de lentreprise. Cest un lien affectif qui fait de la socit un contrat intrts communs. Il sagit l dun critre de qualification du contrat de socit.

CHAPITRE II : LES SOCITS DE PERSONNES


SECTION I : LA SOCIT EN NOM COLLECTIF (SNC)
P1 : Elments constitutifs Cest une socit dans laquelle tous les associs sont commerants. La socit peut tre cre par deux ou plusieurs personnes. Il nexiste pas de limite suprieure de nombre dassocis. La dtention par un seul associ de tous titres sociaux nentrane pas la dissolution de plein droit de la socit. Tout intress peut demander au prsident de la juridiction comptente cette dissolution, si la situation na pas t rgularise dans un dlai dun an. Le tribunal peut accorder la socit un dlai maximal de 6 mois pour rgulariser la situation. Toute personne physique ou morale peut tre associe. Les associes ne doivent faire lobjet daucune interdiction, incapacit incompatibilit. Les mineurs et incapables ne peuvent pas tre associs. De mme que deux poux ne peuvent pas tre associs. Sagissant du capital social, la socit doit avoir un capital gal celui indiqu dans les statuts. Aucun minimum nest exig par lacte uniforme. Les cranciers sont garantis indfiniment et solidairement par les associs. Les associs peuvent faire des apports en numraires, des apports en industries et des apports en en nature. Les associs peu vent valuer les apports en nature, bien que cela ne soit obligatoire, cette valuation peut tre contrle par un commissaire aux apports. Si les associs le souhaitent le capital est divis en parts sociales. Les parts sociales ne peuvent tre cdes quavec le consentement unanime des associs.

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Toute clause contraire et rpute non crite. A dfaut dunanimit, la cession ne peut avoir lieu, mais les statuts peuvent amnager une procdure de rachat pour permettre le retrait de lassoci cdant. La cession de parts doit tre constate par crit. Elle nest rendue opposable la socit quaprs laccomplissement de lune des formalits suivantes : signification la socit de la cession par exploit dhuissier acceptation de la cession par la socit dans un acte authentique. Dpt dun original de lacte de cession au sige social contre remise par le grant dune attestation de dpt. Lacte de cession doit tre dpos au registre du commerce et du crdit mobilier dans les 30 jours suivant la cession, la dure de la socit doit tre mentionne dans les statuts sans excder 99 ans. Les associs sont responsables solidairement et indfiniment des dettes sociales. P2- La grance En principe tous les associs ayant pouvoir dengager la socit sont grants, chacun peut donc faire tous les actes ncessaire ladministration de la socit. On dit que tous les associs ont la signature sociale. A la vrit, une telle gestion est tout fait **** cest pourquoi dans la pratique des statuts, on dsigne un ou plusieurs grants chargs dadministrer la socit. A - Dsignation des grants Plusieurs situations peuvent se prsenter : Il se peut quil ny ait dsignation daucun grant. Dans ce cas, les associs sont grants. Chacun deux ayant pouvoir pour engager la socit. Le grant peut tre lun des associs dsigns par les statuts. Il est dit grant associ statuaire. Cest un lment du pacte social. Le grant peut tre associ, il sagit l dun mandataire essentiellement rvocable ; sa dsignation se fait aux conditions prvues par les statuts

B La rvocation des grants Elle est fonction de leur statut et du mode de rvocation La rvocation judiciaire peut dans tous les cas, tre prononce par le tribunal pour juste motifs. La rvocation peut aussi tre le fait des associs, ou des autres associs. Cette rvocation entrane la dissolution de la socit sauf continuation prvue par les statuts ou dcide lunanimit par les associs.

C- Les pouvoirs de grants Dans les rapports entre associs, le grant engage la socit par les actes entrant dans lintrt de la socit sauf en cas de limitation de pouvoir par les statuts. dans les rapports avec les tiers Le grant engage la socit par les actes entrant dans lobjet social.
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Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des grants sont inopposable aux tiers. En cas de pluralits de grants chacun dtient les mmes pouvoirs que sil tait seul grant de la socit sauf le droit pour chacun de sopposer toute opration avant quelle ne soit conclue. La rmunration est fixe par lensemble des associs sauf clause contraire des statuts ou dune dlibration des associs. prise la majorit des associs du capital

SECTION II : LA SOCIETE A RESPONSABILITE LIMITEE

La socit responsabilit est une socit dans laquelle les associs ne sont responsables des dettes sociales qu concurrence de leurs apports et tous les droits sont reprsents par des parts sociales (art 309). La socit responsabilit limit est une socit de type hybride parce quelle ressemble pour partie aux socits de capitaux par la limitation de la responsabilit aux apports, tandis que**** personne fait penser aux socits de personnes. En effet, dans une SARL, les associs contractent en considration de la personne. Cest pourquoi la cession des parts nest pas libre. Lacte uniforme prvoit quune seule personne peut constituer une SARL

SECTION III : LA CONSTITUTION DE LA SARL


Une ou plusieurs personnes physique ou une ou plusieurs personnes morales peu vent tre associs dune SARL. Ils nont pas ipso facto la qualit de commerant. Leur responsabilit est limite en montant de leurs apports et aucune capacit particulire nest exige deux. Un incapable mineur non mancip par exemple peut tre associ dune SARL si les associs sont indfiniment et solidairement responsables des apports en nature notamment da ns le cas dun apport en nature non contrl par un commissaire aux apports. Toute personne physique ou morale peut tre associe lorsquelle ne fait lobjet daucune interdiction : incapacit ou incompatibilit. - La SARL peut comprendre : Un seul associ (personne physique ou personne morale) : cest la SARL unipersonnelle 2 ou plusieurs associs (personnes physiques ou personnes morales) : cest la SARL pluri professionnelle. Deux poux peu vent tre associs dune mme SARL. La SARL peut avoir un objet commercial. Mais elle est toujours commerciale par la forme. Certaines activits ne peuvent tre exerces par une SARL. Ainsi les banques ( Pays UEMOA) et les socits dassurances (CIMA) ne peuvent tre constitues sous forme de SARL La SARL est dsign par une dnomination sociale immdiatement prcde ou suivie, en caractre lisibles, des mots socit responsabilit limite ou SARL. Le capital social est de (1.000.000) un million. Il nest pas prvu de maximum ; si le montant minimum nest pas atteint, la socit ne peut tre valablement constitue. Le capital est divis en parts sociales de valeur nominale minimale de (5.000 Frs) cinq mille francs CFA. Les apports peuvent tre en numraire ou en nature. Dans tous les cas, le capital est intgralement souscrit et libr ds la constitution de la socit.
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Lintervention dun commissaire aux apports est ncessaire ds lorsque la valeur de lapport ou de lensemble des apports est suprieure (5 000 000) cinq millions de francs CFA. Le rapport du commissaire aux apports est annex aux statuts. Cest lui qui contrle et qui attribue une valeur aux apports en nature. La SARL est librement fixe par les associs. Elle ne peut accder 99 ans. Le point de dpart de la dure est la date dImmatriculation ou registre du commerce et du crdit mobilier, (RCCM). La dure peut tre modifie dans les limites imposes par la loi. La responsabilit des associs est limite au montant de leurs apports. Lassoci ou les associs doivent tous, peine de nullit, intervenir lacte constitutif de la socit, en personne ou par mandataire justifiant dun pouvoir spcial. Les statuts de la SARL sont tablis, soit par acte notari ou par tout acte offrant des garanties dauthenticit. Soit par acte sous-seing priv. Dans ce cas, il est dress autant doriginaux quil est ncessaire pour le dpt dun exemplaire au sige social. Les statuts doivent tre enregistrs dans les meilleurs dlais pour permettre le bon droulement des autres formalits. La SARL jouit de la personnalit juridique compter de limmatriculation au registre du commerce et du crdit mobilier. La socit doit requrir son immatriculation, dans le mois de sa constitution, au registre du commerce et du crdit mobilier de la juridiction dans le ressort de laquelle est situ son sige social. Les actes constitutifs de la socit sont dposs au greffe en mme temps que la demande dimmatriculation au RCCM. Aprs limmatriculation de la socit au RCCM, les fonds sont mis la disposition du ou des grants rgulirement nomms par les statuts ou par acte postrieur. Si dans le dlai de 6 mois compter du premier dpt des fonds, la socit ntant pas immatricule, les apporteurs peuvent demander lautorisation de retirer le montant de leurs apports au prsident de la juridiction comptente. Dans un dlai de 15 jours suivant limmatriculation de la socit au RCCM, un avis est insr dans un journal dannonces lgales. La dclaration notarie de souscriptions mensongres est punissable (article 887). La survaluation des apports en nature est aussi punissable (article 887). La transmission des parts La transmission des parts entre vifs doit tre constate par crit.la cession des parts des associs : les statuts organisent librement les modalits de transmission des parts sociales entre associs. A dfaut, la transmission des parts entre associs est libre.

SECTION II : LA GERANCE DE LA SARL


La SARL est gre par une ou plusieurs personnes physiques associes ou non. Le grant doit avoir la capacit juridique ncessaire pour accomplir les actes de gestion et faire face aux responsabilits lies la fonction. Un mineur mancip peut tre grant. Le grant ne doit tre frapp dinterdiction ou dincompatibilit ou de dchances. Les fonctions de grant sont gratuites ou rmunres dans les conditions fixes dans les statuts, ou dans une dcision collective des associs.
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Les pouvoirs du grant Dans les rapports entre associs et en labsence de la dtermination de ses pouvoirs par les statuts, le grant peut faire tous les actes de gestion dans lintrt de la socit. En cas de diffusion des titres de grants, ceux-ci dtiennent sparment les pouvoirs prvus cidessus. Sauf le droit, pour chacun de sopposer toute opration avant quelle ne soit conclue. Dans les rapports avec les tiers, le grant est investi des pouvoirs les plus tendus pour agir en toutes circonstances au nom de la socit, sous rserve des pouvoirs expressment attribus aux associs par lacte uniforme relatif aux socits commerciales et au GIE. La socit est engag mme par les actes du grant qui ne relvent pas de lobjet social moins quelle ne prouve que les tiers savaient que les actes dpassait cet objet. Les clauses statutaires limitant les pouvoirs des grants sont inopposables aux tiers. Le grant peut galement tre li la socit par un contrat de travail condition que celui-ci corresponde un travail effectif. Les grants sont responsables : soit des infractions aux dispositions lgislatives ou rglementaires aux socits responsabilit limite. Soit des violations des statuts, soit des fautes commises dans leur gestion. Si plusieurs grants ont coopr aux mmes faits, le tribunal comptent dtermine la part contributive de chacun dans la rparation du dommage. Les associs reprsentant le quart des associs et le quart des parts sociales peuvent outre laction en rparation du prjudice subi personnellement, intenter laction sociale en responsabilit du grant. Les actions en responsabilit se prescrivent par 3 ans. Les fonctions de grant cessent par lune des causes : - Larrive de son terme fix dans lacte de nomination ; - La rvocation du grant statutaire ou non, est prise par la dcision des associs reprsentant plus de la moiti des parts sociales, toute clause contraire tant reprsente non crite. Si la rvocation est dcide sans justes motifs, elle peut donner lieu dommages-intrts. - La rvocation par dcision du tribunal dans le ressort du sige social pour cause lgitime la demande de tout associ. - La dmission. Le ou les grants peuvent librement dmissionner. - Les fonctions du grant peuvent cesser sil se trouve dans le cas dinterdictions, dincompatibilits ou de dchances. - La dissolution de la SARL La SARL prend fin par lexpiration du temps pour lequel la socit a t constitue, par la ralisation ou lextinction de lobjet social, par annulation du contrat de socit, par la dissolution anticipe prononce par la juridiction comptente la demande dun associ pour justes motifs, par leffet dun jugement ordonnant la liquidation des biens de la socit par toute autre cause prvue dans les statuts.

SECTION III : LA SOCIT ANONYME


Cest la socit de capitaux pour excellence. Avec la suppression de la socit en commandite par actions par lacte uniforme, la socit anonyme est, aujourdhui, la seule socit par actions.

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Elle est rglemente spcifiquement par les articles 385 et suivants de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales et du groupement dintrt conomique. La socit anonyme se dfinit comme une socit commerciale dans laquelle les associs appels actionnaires ne sont responsables qu concurrence de leurs apports et dont les droits des associs sont reprsents par des actions. Cest dailleurs pour cela quils sont qualifis dactionnaires. Les socits anonymes sont prsentes dans tous les secteurs importants de la vie conomique ; il y en a qui sont du type moyen au plan conomique. Tandis que dautres sont gigantesques car couvrant plusieurs Etats avec des milliers dactionnaires. Elle est commerciale par la forme quel que soit son objet. Cette acception de la socit anonyme constitue avec plusieurs actionnaires dans le but de permettre une concentration des capitaux pour financer des activits dune certaine envergure est battue en brche sur, au moins, un point. Il sagit du fait que dsormais une seule personne peut constituer une socit anonyme au lieu dun minimum de 7 actionnaires, comme initialement exig. Ce faisant, alors que la procdure qui devait aboutir la constitution de la socit anonyme tait trs complexe, lacte uniforme va le simplifier quelque peu : quant son fonctionnement, il demeure toujours caractristique de la socit anonyme dans sa mise en uvre. P1- La constitution de la socit anonyme Elle suppose quune ou plusieurs personnes prennent linitiative de constituer la socit et accomplissent les formalits quil faut pour que naisse la personne morale. Ces personnes sont appeles fondateurs et elles vont se charger de rechercher les actionnaires qui vont apporter leurs capitaux dans la vue de constituer le capital social. Telle est, dailleurs, la particularit digne dintrt que prsente la constitution de la socit anonyme tant donn que les conditions de fond et de forme de constitution de la socit anonyme sont les mmes que pour toutes les socits commerciales. Il faut relever que, dsormais, une seule personne peut constituer une socit anonyme. Au plan de sa conception, la socit anonyme unipersonnelle, en tant que socit, se conoit au regard de la conception nouvelle de la socit commerciale ; mais au plan du fonctionnement, il sagit vritablement dune entreprise individuelle. Pour la formation du capital, les formalits de constitution de la socit anonyme diffrent selon que la socit en constitution fait publiquement appel lpargne ou non. Que signifie faire appel public lpargne ? La rponse cette interrogation est contenue dans larticle 81 de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales ; aux termes dudit texte, sont rputes faire publiquement appel lpargne : Les socits dont les titres sont inscrites la bourse des valeurs dun Etat partie dater de linscription de ces titres.

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Les socits qui, pour offrir au public dun Etat partie des titres, quels quils soient, ont recours soit des tablissements de crdit ou agents de change, soit des procdures de publicit quelconque, soit au dmarchage. Il y a galement appel public lpargne ds lors quil y a diffusion des titres au-del dun cercle de 100 personnes

A- La formation du capital Il faut distinguer selon que la socit est constitue avec apport en nature et stipulation davantages particuliers ou non. 1) La constitution par apport en numraire et sans stipulation davantages particuliers Cest la procdure la plus simple de constitution dune socit anonyme. En effet, il ny a aucun problme dvaluation relativement et quelque apport que ce soit. Les futurs actionnaires souscrivent les actions et leurs apports vont constituer le capital social. Cela devra se faire dans le respect des prescriptions de lacte uniforme pour assurer la rgularit des oprations. La souscription des actions Il sagit de lacte juridique par lequel une personne sengage faire partie dune socit par actions, en apportant une somme (ou un bien en nature) dun montant gal au nominal de ses titres (RIPERT et ROBLOT : Trait de Droit commercial T.1, 13 dition). Cette opration obit des conditions et produit des effets. 1) Les conditions de la souscription Elles sont relatives aux parties lopration de mme qu la forme de la souscription. a) Les parties la souscription La socit anonyme est, certes, commerciale par la forme mais les actionnaires nont pas la qualit de commerant ; ce faisant toute personne mme incapable ou interdite peut participer aux oprations de souscription par lintermdiaire de son reprsentant lgal. De mme deux poux peuvent tre actionnaires dans la mme socit anonyme puisque la responsabilit des actionnaires est limite leurs apports. Le consentement des souscripteurs doit tre exempt de vices. Cependant en cas de vice du consentement, la socit anonyme ne sera pas annule. Il en est de mme en cas dincapacit sauf si elle atteint tous les fondateurs. b) La forme de la souscription La souscription des actions se fait par la signature dun bulletin de souscription. Il sagit dun document tabli par les fondateurs de la socit dont la rglementation tend protger les souscripteurs contre les erreurs et les tromperies. Ainsi doit-il contenir toutes les mentions relatives la socit en constitution afin de renseigner les souscripteurs.

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Cest dans ce sens quen cas dappel public lpargne, les fondateurs sont tenus, avant le dbut des oprations de souscription, de publier une notice dans les journaux dannonces lgales de lEtat parties du sige social et le cas chant, des Etats parties dont lpargne est sollicite. Cette notice doit contenir des mentions destines renseigner sur la socit en constitution ; de mme des circulaires destins informer les futurs souscripteurs doivent tre tablies. Le bulletin de souscription dat et sign par le souscripteur ou par un mandataire qui crit en toutes lettres le nombre de titres souscrits, est tabli en deux exemplaires originaux, lun pour la socit, lautre adress au Notaire charg de dresser la dclaration de souscription et de versement. c) Lobligation de souscription intgrale du capital La socit anonyme est demeure une socit de capitaux malgr la rduction du nombre dactionnaires pouvant la constituer, en effet le capital social minimum est fix 10 000 000 F divis en actions dont le montant nominal ne peut tre infrieur 10 000 F. En cas dappel public lpargne, le capital social minimum est de 100 000 000 F. Cette situation risque de freiner la politique ivoirienne de lactionnariat populaire qui avait abouti la rduction de la valeur nominale des actions des socits anonymes 500F. De mme, alors quauparavant il ny avait pas de capital social minimum exig, 10 000 000 F de capital minimum est une somme trs leve eu gard au niveau de vie contrast dans les diffrents Etats parties au trait OHADA. Sauf compter sur les bailleurs de fond essentiellement. Avant la signature des statuts et la tenue de lassemble gnrale constitutive, ce capital doit tre entirement souscrit. A dfaut de souscription intgrale, la socit ne peut tre constitue car lassemble constitutive na pas pouvoir pour rduire le capital social au chiffre qui a t atteint. En cas de souscription au-del du capital social prvu, il y aura rduction des souscriptions par les fondateurs. Ceux qui ont une seule action ne sont pas concerns ; pour les autres, il y aura rduction au prorata de ce qui a t souscrit. 2) Nature et effets de la souscription La loi du 24 juillet 1867 sur les socits considrait la souscription comme tant un contrat. Elle faisait tat de contrat de souscription ; et la jurisprudence a admis quil sagissait dun contrat synallagmatique faisant natre des obligations la charge aussi bien du souscripteur que des fondateurs. Le souscripteur sengageait faire la socit lapport promis ; et les fondateurs sengageaient la formation de la socit. Lacte uniforme, lui, ne parle pas de contrat de souscription. Et cest certainement dessein ; car la terminologie contrat de souscription tait dj critique par la doctrine ; pour elle, la souscription peut tre la preuve du consentement dune personne un contrat ; elle nest pas par, elle-mme, le contrat puisque la formation de la socit nintervient que plus tard quand le capital a t entirement souscrit, les versements effectus, les statuts signs etc. Il sagit donc, pour elle, dune dclaration unilatrale de volont dentrer dans une socit.
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Il semble bien que ce soit cette approche, juridiquement, justifiable que lacte uniforme a entendu consacrer en ne parlant pas de contrat de souscription : la souscription sanalyse donc en lengagement unilatral du souscripteur de faire partie de l socit. Et son obligation rsulte de cet engagement. Quant au fondateur, il est tenu ds le jour o il a entrepris les formalits de constitution de la socit. La libration des actions Librer laction, cest verser la somme qui correspond aux actions souscrites. Une fois le versement effectu, un constat doit en tre fait. 1) Lobligation de libration des actions Il est fait obligation chaque souscripteur dactions en numraire de librer, au moins (il sagit donc dun minimum), le quart de leur valeur nominale. Il sagit non seulement de permettre la socit de disposer dun minimum de fonds pour dmarrer les activits mais aussi dviter les souscriptions fantaisistes, de mme que les spculations sur des titres souscrits sans aucun versement. Dautant que les actions ne sont pas ngociables tant quelles nont pas t libres. En cas de libration partielle, le versement du reliquat devra intervenir suivant les modalits dfinies par les statuts ou par une dcision du conseil dadministration ou de ladministrateur gnral et ce, dans un dlai qui ne peut excder trois ans compter de limmatriculation de la socit au registre du commerce et du crdit mobilier. Tant quil ny a pas eu libration intgrale du capital, la socit ne peut ni augmenter son capital sauf si cette augmentation est ralise par rapport en nature, ni mettre des obligations. a) Les actions reprsentants des apports en numraire non intgralement libres doivent rester sous la forme nominative cest--dire avec la mention du nom du souscripteur de sorte le retrouver en cas dappel de fonds. 2) Le dpt des fonds Les sommes libres et remises aux fondateurs ou leurs mandataires doivent tre dposes soit en ltude dun notaire, soit dans une banque avec la liste des souscripteurs et le montant vers par chacun deux sur un compte spcial ouvert au nom de la socit en formation, et cela dans un dlai de huit jours compter de la rception des fonds. Toutes ces prcautions visent viter les dtournements de fonds toujours possible. Le dpositaire doit remettre au dposant un certificat de dpt attestant le dpt des fonds. Il est galement tenu de communiquer la liste des souscripteurs tout souscripteur qui en fait la demande. 3) Le constat du dpt des fonds Il va se raliser travers la dclaration notarie de souscription et de versement. Il sagit dun acte dress par un notaire attestant de la conformit des dclarations avec les pices produites et donc de la rgularit de toutes les oprations de souscription et de versement.

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Pour ce faire, les fondateurs doivent lui prsenter les bulletins de souscription et, le cas chant, le certificat du banquier attestant le dpt des fonds. Cette dclaration notarie est tenue la disposition des souscripteurs qui peuvent en prendre connaissance et copie. La constitution avec apport en nature et/ou stipulation davantages particuliers Lavantage particulier rompt lgalit entre actionnaires en accordant certains dentre eux, en leur qualit dactionnaire, un droit de prfrence sur les bnfices ou sur lactif. Dans cette hypothse, en plus des autres formalits de constitution, se pose surtout le problme de lvaluation des apports en nature et/ ou des avantages particuliers. De mme son rgime est particulier. Lvaluation des apports en nature. Cette valuation sera faite par un commissaire aux apports nomm, en principe, par les associs ; ceci pour prvenir les risques de survaluation. Nomination du commissaire aux apports Le commissaire aux apports choisi sur la liste des commissaires aux comptes est dsign lunanimit par les futurs actionnaires ou alors par le juge la demande dun ou des fondateurs. Alors quantrieurement, en cas dapport en nature, il fallait la tenue dune premire assemble pour faire apprcier la valeur de lapport, lacte uniforme ne prvoit pas cette premire assemble. Elle nest donc pas ncessaire. Lessentiel tant que lexpression du consentement unanime des futurs actionnaires soit sans quivoque. Cest pour cela que le recours au juge a t prvu en cas de blocage. Quelle est la mission des commissaires aux apports ? Mission du commissaire aux apports Le commissaire aux apports doit veiller ce que lapport en nature ou lavantage particulier ait une valeur qui correspond la valeur du nominal des actions mettre ; c'est--dire quil doit viter les survaluations. Cest pour cette raison que, une fois la valeur fixe, il doit prciser le mode dvaluation retenu et les raisons de ce choix. A la suite de cette valuation, il doit rdiger un rapport quil doit tenir la disposition des souscripteurs par dpt ladresse prvue du sige social, 3 jours (au lieu de 5) au moins avant la date de lassemble gnrale constitutive. Le rgime de lapport en nature Il doit tre libr intgralement et est ngociable ds la constitution de la socit. La libration de lapport en nature Aux termes de larticle 45 de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales, les apports en nature sont librs intgralement lors de la constitution de la socit. Cela veut dire que les apporteurs doivent transfrer la socit le bien ou le droit qui est lobjet de leur apport.

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Dans ce cadre l, lorsque lapport est en pleine proprit, lapporteur en est garant vis--vis de la socit : il sagit de la garantie de son fait personnel de la garantie dviction et de la garantie du vice cach. Lorsque lapport est en jouissance, lapporteur en est garant envers la socit comme un bailleur envers son preneur ; il doit donc permettre la socit une jouissance paisible de bien apport. Ngociabilit des actions dapport Antrieurement, les actions dapport crs pour reprsenter les apports en nature ntaient ngociables que deux ans aprs la constitution de la socit. Le fondement de cette rgle rsidait dans la confiance en la socit quon attendait de lapporteur en nature. Lacte uniforme a supprim cette rgle. Par consquent, dsormais, comme pour les actions de numraire, les actions dapport sont ngociables ds limmatriculation de la socit au registre du commerce et du crdit. Les formalits finales de constitution Elles se rsument en la signature des statuts, en la tenue de lassemble gnrale constitutive, formalits qui nont lieu quune fois qua t tablie la dclaration notarie de souscription et de versement, en limmatriculation au registre du commerce et du crdit mobilier et enfin dans le retrait des fonds en dpt. La signature des statuts Les statuts qui constituent le contrat de socit en cas de pluralit dassocis, ou lacte de volont dune seule personne en cas dassoci unique sont rdigs par crit qui peut tre notari ou sous seing priv (avec des garanties dauthenticit) dans le respect des prescriptions de larticle uniforme relatif au droit des socits commerciales. La signature des statuts par les souscripteurs eux-mmes ou par leurs mandataires nintervient quaprs la dclaration de souscription et de versement. La dclaration de souscription et de versement qui atteste de la rgularit de la formation du capital social, traduit, en mme temps, la ferme volont des futurs actionnaires de constituer la socit. La signature des statuts qui consacre la constitution de la socit conformment larticle 101 alina 1 de lacte uniforme est la confirmation de cette volont. Lassemble constitutive Lassemble constitutive est la premire grande assemble dactionnaires dans la vie de toute socit anonyme : cest elle qui, en approuvant les statuts et en nommant les premiers administrateurs, finalise les formalits de constitution et permet la constitution dfinitive de la socit. Ce faisant, son importance nchappe personne : cest pourquoi elle a fait lobjet dune rglementation spcifique aussi bien dans sa tenue que dans ses attributions. La tenue de lassemble gnrale constitutive Lassemble constitutive est convoque par les fondateurs et prside par lactionnaire ayant le plus grand nombre dactions ou, dfaut, par le doyen dge. Tous les souscripteurs doivent tre convoqus cette assemble ; et la lettre de convocation contenant lordre du jour, le lieu, la date et lheure de cette assemble gnrale doit leur parvenir 15 jours au moins avant la date de lassemble. A la premire convocation, lassemble ne peut valablement dlibrer que si les souscripteurs prsents ou reprsents possdent au moins la moiti des actions.
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A dfaut, il y aura une deuxime convocation adresse aux souscripteurs 6 jours avant la runion ; le quorum est au moins du quart des actions de ceux qui sont prsents. A la 3me convocation, le quorum est nouveau de la moiti des actions, il faut laisser scouler un dlai de deux mois entre la 2me et la 3me runion. En cas dirrgularit dans la convocation de cette assemble elle peut tre annule sauf si tous les souscripteurs taient prsents ou reprsents. Sauf les cas dans lesquels lunanimit est requise, notamment la rduction de la valeur attribue aux apports en nature et la modification des statuts, lassemble gnrale constitutive statue la majorit des deux tiers des voix dont disposent les souscripteurs prsents ou reprsents. Sur quoi lassemble constitutive statue-t-elle ? B) Attribution de lAssemble Gnrale constitutive Elles sont prvues par les articles 408 410 de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales. Lassemble gnrale constitutive : Approuve ou dsapprouve le rapport du commissaire aux apports sur lvaluation des apports en nature et loctroi davantages particuliers, Constate que le capital est entirement souscrit et que les actions ont t libres conformment la loi. Adopte les statuts de la socit. Nomme les premiers administrateurs ou ladministrateur gnral ainsi que les premiers commissaires aux comptes Statue sur les actes accomplis pour le compte de la socit en formation au vu dun rapport tablir par les fondateurs Donne, ventuellement, mandat un ou plusieurs administrateurs ou ladministrateur gnral de prendre les engagements pour le compte de la socit avant son immatriculation au registre de commerce et du crdit mobilier.

Cette assemble gnrale est sanctionne par un procs-verbal sign par le Prsident de sance et un autre associ ou par lactionnaire unique.

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En cas dacceptation de leurs fonctions par les premiers administrateurs, ou par ladministrateur ainsi que par les premiers commissaires aux comptes, le Procs verbal de lassemble gnrale constitutive doit en faire mention. Avec cette acceptation, la socit est dfinitivement constitue et ceux-ci devront se charger de procder la publicit de la socit. III- LA PUBLICIT DE LA SOCIET Il y a dune part, la publicit dun avis ou dun extrait des statuts dans un journal dannonces lgales, dautre part, il y a limmatriculation de la socit au registre du commerce et du crdit mobilier de la juridiction du lieu du sige social. Celle-ci doit intervenir dans le dlai dun mois compter de la constitution de la socit ; si cela nest pas fait dans le dlai de 6 mois, tout souscripteur peut obtenir, par dcision du Tribunal, que les fonds soient retirs et distribus tous les souscripteurs. A partir de limmatriculation, la socit acquiert la personnalit juridique et a, ainsi la peine capacit juridique. Ce faisant les personnes charges de ladministration de la socit peuvent procder au retrait des fonds. IV) Le retrait des fonds La socit tant dfinitivement constitue, elle doit, immdiatement, commencer ses activits ; elle a donc besoin de fonds ; cest pourquoi ceux qui sont chargs de sa gestion sont habilits solliciter le retrait des fonds en dpt auprs du Notaire ou dun tablissement bancaire, sur prsentation au dpositaire du certificat du greffier attestant limmatriculation de la socit au registre du commerce et du crdit mobilier. La socit peut, enfin, fonctionner.

CHAPITRE 2 : LE FONCTIONNEMENT DE LA SOCIETE ANONYME


Il sagit de son administration. Des droits quont les actionnaires dans la vie sociale. LADMINISTRATION DE LA SOCIETE ANONYME Traditionnellement la socit anonyme tait administre par un conseil dadministration qui est une formation collgiale : cela se conoit aisment car le minimum de personnes quil fallait pour constituer une socit anonyme tait de 7 personnes. Avec lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales qui a supprim cette exigence de 7 actionnaires et qui admet quune seule personne puisse constituer une socit anonyme, la constitution dun collge va savrer parfois impossible. Cest pourquoi, il y a dsormais deux modes dadministration de la socit anonyme : La socit anonyme avec conseil dadministration
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- La socit anonyme avec administration Gnral. Le mode choisi doit tre exprim de manire non quivoque dans les statuts. Bien entendu, en cours de vie sociale, lassemble Gnrale extraordinaire peut changer le mode dadministration de la socit. 1) la socit anonyme avec conseil dAdministration Le conseil dadministration est lorgane charg de ladministration de la socit. Il est compos par les administrateurs qui vont nommer les dirigeants sociaux, I) les organes de gestion A- ladministrateur Comment sont nomms et rvoqus les administrateurs ? Comment sont ils rmunrs ? 1) Nomination des administrateurs Les administrateurs sont nomms selon le cas, par les statuts, lassemble gnrale constitutive, par lassemble gnrale ordinaire ou par lassemble gnrale extraordinaire. Alors que la loi de 1867 exigeait que les administrateurs soient des actionnaires, lacte uniforme a supprim cette exigence ; en effet aux termes de larticle 417 de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales le conseil dadministration peut comprendre des membres qui ne sont pas actionnaires Initialement, le problme de la comptence et de la qualification professionnelle de ceux qui ont en charge la gestion de la socit avait t pos. Cest sans doute pour rpondre cette proccupation que lacte uniforme a autorise que des comptences avres puissent tre admises comme administrateurs sans tre actionnaires. Du coup lexigence de possession dun certain nombre dactions de garantie pour garantir leur gestion, la charge des administrateurs a t supprime par lacte uniforme. Le nombre dadministrateurs est de 3 au moins et de 12 au plus, les non actionnaires reprsentent au plus le tiers des membres du conseil, ladministrateur qui peut tre une personne morale qui, dans ce cas, choisi un reprsentant permanent au conseil, est dsign pour 6 ans au maximum en cas de nomination en cours de vie sociale et deux ans en cas de dsignation par les statuts ou par lassemble gnrale constitutive. Lacte uniforme a prvu un nombre de siges maximum pour les administrateurs ; en effet un administrateur ne peut pas appartenir simultanment plus de 5 conseils dadministration de socit anonymes ayant leur sige sur le territoire dun tat de lOHADA. Au cas o cela arrivait ladministrateur a 3 mois pour se dmettre de lun des mandats. A dfaut, il est dmis de plein droit du dernier mandat dadministrateur.

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En cas de vacance dun ou des posters dadministrateurs, le conseil dadministration peut coopter de nouveaux administrateurs charge de ratification par la plus prochaine assemble gnrale ordinaire. En cas de refus de ratification, elle en nomme dautres mais les dcisions prises par ce conseil dadministration demeurent valables lgard des tiers. Nayant pas la qualit de commerant, les administrateurs nont pas avoir la capacit de faire le commerce. il leur suffi davoir la capacit de faire des actes juridiques et ne pas avoir t dchu du droit dadministrer ou de grer une socit par suite dune dcision de condamnation pour crime de droit commun, vol abus de confiance, escroquerie, banqueroute etc. 2) la rvocation des administrateurs Cest lassembl gnrale ordinaire qui rvoque les administrateurs ; et elle peut le faire tout moment, contrairement aux grants des socits en nom collectif et des socits responsabilit limit pour lesquels lacte uniforme prcise quil doivent tre rvoqus pour justes motifs, lacte uniforme na rien prcis pour les administrateurs. Cela voudrait-il dire quils sont rvocables ad nutum ? Il faut rpondre cette interrogation par laffirmative car, non seulement, sil fallait justifier dun motif pour la rvocation, lacte uniforme laurait prvu ; mais en plus ladministrateur est investi dun mandat ; et comme tout mandataire, il est soumis la rgle de la libre rvocation. La rvocation dun administrateur doit figurer lordre du jour ; or cest le conseil dadministration qui fixe lordre du jour. Il y a donc le risque de ne jamais voir la question de la rvocation figurer lordre du jour ; cest pourquoi la jurisprudence dcidait que, mme si la rvocation navait pas t prvu lordre du jour, lassemble gnrale pouvait toujours rvoquer ladministrateur quand les dbats faisaient ressortir un incident de sance c'est-dire une rvlation imprvue faisant ressortir lurgence la rvocation (Ripert et Roblot : Trait de droit commercial T.1 13e d. P. 929). Lacte uniforme a entrin cette solution jurisprudentielle puisque en son article 522, tout en raffirmant que lassemble ne peut dlibrer que sur une question inscrite lordre du jour, elle prvoit que la rvocation des dirigeants sociaux est nanmoins possible mme sans inscription lordre du jour. Il ne faut cependant pas que la rvocation soit injurieuse, sinon ladministrateur pourrait sollicit et obtenir des dommages et intrts. Quant ladministrateur, il peut dmissionner tout moment. Mais sil le fait contre-temps, cest dire un moment o la socit a des difficults et quil en rsulte un prjudice, il peut tre condamn au paiement de dommages et intrts (Paris 8 mars 1958 D. 1958 P. 342) 3) La rmunration Les fonctions dadministrateurs ne sont pas exerces titre gratuit ; indpendamment des sommes perues dans le cadre dun contrat de Travail, les administrateurs peroivent deux catgories de rmunration (au lieu de 3 comme par le pass).
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A quoi ont-ils droit : dabord une somme fixe annuelle titre dindemnit de fonction dtermine souverainement par lassemble gnrale ordinaire ; cest ce quon a appel les jetons de prsence ; cette dnomination a perdu de son sans car, destines rmunrer les efforts de ceux qui assistent aux sances du conseil, ces sommes sont finalement alloues tout le monde, cest sans doute pour cela que lacte uniforme na pas retenu le qualificatif de jetons de prsence. Ensuite des rmunrations exceptionnelles pour les missions et mandats qui leur sont confis, ou des remboursements pour les frais de voyage, de dplacements et dpenses engages dans lintrt de la socit.

Pour ces rmunrations et ces frais, il faut un rapport spcial du commissaire aux comptes lassemble gnrale. Ont t supprimes par lacte uniforme les tantimes qui reprsentaient un pourcentage des bnfices nets de lexercice. Pour viter les abus de la part des administrateurs qui pourraient tre tents dimaginer des revenus de substitution aux tantimes supprims, lacte uniforme est formel qui dclare que ; relativement la rmunration des administrateurs, toute stipulation statutaire contraire ce qui est prvu par la loi est rpute non crite. B) Le conseil dadministration Comment fonctionne-t-il et quelles sont ses attributions ? 1) Le fonctionnement Le lgislateur navait pas rglement le fonctionnement du conseil dadministration ; ce fonctionnement rsultait de la pratique. Lacte uniforme a palli cette insuffisance en prvoyant la frquence des runions ; les conditions de quorum et de majorit. Ainsi le conseil dadministration se runit aussi souvent que ncessaire sur convocation de son prsident ou des administrateurs constituant le 1/ 3, au moins, des membres du conseil ; condition, dans ce dernier cas, que le conseil ne se soit pas runi, depuis plus de deux mois. Le conseil ne peut valablement dlibrer que si : tous les membres ont t rgulirement convoqus ; si la moiti au moins de ses membres sont prsents. Dans ce cas toute clause contraire est rpute non crite.

Quant aux dcisions, elles sont prises la majorit des membres prsents ou reprsents ; sauf si les statuts prvoient une majorit plus forte avec voix prpondrante au prsident de sance en cas de partage des voix.
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Les sances prsides par le prsident ou par ladministrateur ayant le plus grand nombre dactions ou par le doyen dge sont sanctionnes par un procs-verbal certifi sincre par le prsident de sance et par au moins un administrateur. Deux administrateurs signent en cas dempchement du prsident de sance. Ce procs- verbal tabli sur un registre spcial ou sur des feuilles mobiles, ct et paraph par le juge fait foi jusqu preuve du contraire. 2) les pouvoirs du conseil dadministration Elles sont prvues par les articles 435 et suivants de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales qui en fixe ltendue et les limites. a) Etendue des pouvoirs Comme pour les grants des socits responsabilit dans leurs rapports avec les tiers, le conseil dadministration est investi des pouvoirs les plus tendus pour agir en toutes circonstances au non de la socit. Notamment : il prcise les objectifs de la socit et lorientation qui doit tre donn son administration ; - il exerce un contrle permanent de la gestion ; - il arrte les comptes de chaque exercice - il autorise les conventions entre la socit et un administrateur ; en effet part les conventions portant sur des oprations courantes cest - -dire celles effectues par la socit dans le cadre de ses activits, conclues des conditions normales, toute convention entre un administrateur, directement ou indirectement, avec la socit est soumise autorisation du conseil dadministration. Il en est de mme des cautions, avals, garanties et garanties premire demande souscrits par la socit pour des engagements pris par des tiers. - il convoque les assembles gnrales - il nomme et rvoque le Prsident du conseil. Lvolution des pouvoirs au sein des socits anonymes a fait que le conseil dadministration est devenu un organe qui a des pouvoirs propres concurrents de ceux de lassemble des actionnaires ; cest ce qua affirm la cour de cassation le 4 juin 1946 J.C.P 1947, Il, 3518 : la socit anonyme est une socit dont les organes sont hirarchiss et dans laquelle ladministration est exerce par un conseil lu par lassemble gnrale. Il nappartient donc pas lassemble gnrale dempiter sur les prrogatives du conseil dadministration Quid des limitations aux pouvoirs du conseil dadministration ? b) limites aux pouvoirs du conseil dadministration Il y a dabord une limitation lgale dans le fait que, non seulement, le conseil dadministration exerce ses pouvoirs dans la limite de lobjet social, mais galement dans la limite des pouvoirs attribus aux assembles dactionnaires.
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Cette limitation lgale est celle dj connue en Cte dIvoire travers larticle 4 de la loi de 1983 relative ladministration des socits anonymes. Est-elle opposable aux tiers ? En ce qui concerne les restrictions dcoulant des pouvoirs que la loi attribue dautres organes, elles simposent tous ; ainsi le conseil dadministration ne peut pas modifier les dispositions des statuts par exemple Par contre il y a une restriction qui est apporte lexercice lobligation dagir dans la limite de lobjet social En effet dans ses rapports avec les tiers la socit est engage mme si les dcisions du conseil dadministration ne relvent pas de lobjet social ; cette restriction est destine renforcer la scurit des personnes qui sont appeles traiter avec la socit. Mais encore faut-il quelles soient dignes de protection. Ainsi si la socit prouve que le tiers est de mauvaise foi, c'est--dire quil savait que lacte dpassait cet objet ou quil ne pouvait lignorer, compte tenu des circonstances, la socit ne sera pas engage ; tant prcis que la seule publication des statuts ne suffit pas faire la preuve de la connaissance du dpassement. Ensuite il y a des limitations statutaires ; en ce qui les concerne, de mme que celles manant de lassemble gnrale, elles sont inopposables aux tiers. C) La direction gnrale de la socit anonyme Elle est assure soit par un Prsident Directeur Gnral soit par un Prsident, du conseil dadministration et un directeur gnral. 1) Le Prsident du conseil dadministration et le Directeur Gnral Ils incarnent le pouvoir de direction de la socit. a)le Prsident du conseil dadministration a-1) Nomination du Prsident Cest le conseil dadministration qui dsigne parmi ses membres une personne physique en qualit de Prsident. Son mandat qui est renouvelable ne peut durer plus longtemps que son mandat dadministrateur. Le cumul de plusieurs mandats de prsident de conseil dadministration est limit 3. Quant au cumul avec le mandat dadministrateur Gnral ou de directeur Gnral, il est limit 2. a-2) La rvocation Le Prsident du conseil dadministration est rvocable tout moment, ad nutum, par le conseil dadministration.
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Il peut tre galement rvoqu de faon indirecte par lassemble gnrale, il lui suffirait de mettre fin au mandat dadministrateur Prsident pour le rvoquer de sa fonction de Prsident du conseil. a-3) les pouvoirs du Prsident Ils sont prvus par larticle 480 de lacte uniforme. Il prside les runions du conseil dadministration et les assembles gnrales. il, doit veiller ce que le conseil dadministration assume le contrle de la gestion de la socit confie au Directeur Gnral. A toute poque de lanne, il opre les vrifications quil juge opportunes et peut se faire communiquer tous les documents quil estime utiles laccomplissement de sa mission.

a-4) Rmunration Il est permis au prsident du conseil dadministration de conclure un contrat de travail avec la socit. Un tel contrat de travail doit tre autoris par le conseil dadministration et doit correspondre un emploi effectif. Ce faisant il percevra les rmunrations au titre de son contrat de travail puis touchera les indemnits et les frais en sa qualit dadministrateur. b) le Directeur Gnral Cest lui qui est charg de la gestion quotidienne de la socit. Nomm par le conseil dadministration parmi les administrateurs ou en dehors deux (pour des raisons de comptence), il peut tre assist par un directeur gnral adjoint lui galement nomm par le conseil dadministration mais sur proposition de sa part. Il est charg dassurer la direction gnrale de la socit et de la reprsenter dans ses rapports avec les tiers ; cest pourquoi il a les plus tendus. Les limitations lgales de ses pouvoirs sont les mmes que celles du conseil dadministration et sont soumises au mme rgime. Quant aux limitations statutaires de ses pouvoirs, celles manant des assembles ou du conseil dadministration, elles sont inopposables aux tiers mais condition que ceux-ci soient de bonne foi. En effet le tiers cocontractant qui sait que le directeur gnral agit au-del de ses attributions et qui contracte avec lui quand mme, ne peut invoquer son profit linopposabilit des clauses limitatives des pouvoirs. Si le Directeur Gnral est un administrateur, il est rvocable ad nutum par le conseil dadministration. Par contre sil sagit dun Directeur Gnral non administrateur et donc salari, il relve du droit du travail.
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2) Le Prsident Gnral et le Directeur Gnral Adjoint Il y a, dans cette hypothse, cumul des fonctions de prsident du conseil dadministration et de Directeur Gnral ; eu gard aux responsabilits qui peuvent tre trop lourdes pour une seule personne, le Prsident Directeur Gnral peut obtenir de se faire assister par un Directeur Gnral Adjoint. a)Le Prsident Directeur Gnral Il est le reprsentant de la socit anonyme dans ses rapports avec les tiers. a-1) Nomination Seule une personne physique peut tre nomme Prsident Directeur Gnral par le conseil dadministration ; celle ci est choisie parmi les administrateurs. Il n a pas la qualit de commerant. Son mandat de Prsident Directeur Gnral est renouvelable ; mais sa dure ne peut excder celle de son mandat dadministrateur, Il ne peut cumuler plus de 3 mandats de Prsident Directeur Gnral ; de mme il ne peut cumuler son mandat de Prsident Directeur Gnral avec plus de deux mandats dadministrateur Gnral ou de Directeur Gnral. a-2) La rvocation Le Prsident Directeur Gnral est rvocable ad nutum par le conseil dadministration. De mme la rvocation peut intervenir indirectement du fait de lAssemble Gnrale. Il lui suffit de mettre fin au mandat dadministrateur du Prsident Directeur Gnral pour quil perde ainsi sa fonction de Prsident Directeur Gnral. Il faut cependant relever que certains Prsidents Directeurs Gnraux sont les matres absolus de laffaire et de ce fait quasi inamovibles puisque dtenant lessentiel de laffaire. a-3) Rmunration Le Prsident Direction Gnral est rmunr dans les mmes conditions quun Prsident du conseil dadministration. Lacte uniforme prcise quen dehors de son salaire, le cas chant, de ses indemnits et frais, le Prsident Directeur Gnral ne peut recevoir aucune autre rmunration. Cette prcision est trs importante au regard de la position de matre absolu de certains Prsidents Directeurs Gnraux qui ont tendance inventer et percevoir des indemnits et autres commissions qui ne correspondent aucune ralit sauf assouvir des dsirs mgalomaniaques. a-4) Pouvoirs

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- Il prside le conseil dadministration et les assembles gnrales - Il assure la direction gnrale de la socit et reprsente celle-ci dans ses rapports avec les tiers. Dans lexercice de ses fonctions, les limitations lgales de ses pouvoirs sont soumises au mme rgime que celles du conseil dadministration ; sauf que, tant galement Directeur Gnral, les limitations non lgales de ses pouvoirs ne sont opposables quaux tiers de bonne foi ; comme pour un Directeur Gnral dans une socit anonyme avec Prsident du conseil dadministration. Il lui est interdit, lui comme tout administrateur personne physique, ainsi qu leurs conjoints, ascendants, descendants et toute personne interpose, de contracter sous quelque forme que ce soit, des emprunts auprs de la socit de se faire consentir par elle un dcouvert en compte-courant ou autrement, ainsi que de se faire cautionner ou avaliser par elle leurs engagements envers les tiers. Toutefois si la socit exploite un tablissement financier ou bancaire, cette interdiction ne sapplique pas aux oprations courantes conclues des conditions normales. b) Le Directeur Gnral adjoint Sur proposition du P.D.G., le conseil dadministration peut nommer un Directeur gnral adjoint, administrateur ou non, pour assister le P.D.G. dans ses fonctions. En accord avec le P.D.G., ltendue de ses pouvoirs sera dtermine par le conseil dadministration ; mais dans ses rapports avec les tiers, il a les mmes pouvoirs que le P.D.G. Sauf quen ce qui le concerne, les limitations non lgales de ses pouvoirs sont inopposables tout tiers. Les conventions interdites au P.D.G. lui sont galement interdites ; sa rmunration est fixe par le conseil dadministration. Sa rvocation peut se faire tout moment par le conseil dadministration mais en accord avec le Prsident Directeur Gnral. LA SOCIETE ANONYME AVEC ADMINISTRATEUR GENERAL Au cas o la socit anonyme a t constitue par, au plus 3 personnes, elle peut ne pas constituer un conseil dadministration. Dans ce cas, il sera nomm un administrateur gnral qui assumera les fonctions dadministration et de Direction de la socit. Cette facult de choix nest mme pas laisse celui qui constitue tout seul une socit anonyme. Il na que le mode dadministration avec administrateur Gnral. On notera que la socit fonctionnera comme une entreprise individuelle. Dans lexercice de ses fonctions, ladministrateur Gnral peut obtenir de se faire assister par un administrateur Gnral Adjoint.
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Lorsque la socit anonyme ne comprend quun seul actionnaire, il reprsente les assembles Gnrales, Par consquent pour toutes les questions relevant de la comptence des assembles gnrales, il faut penser lactionnaire unique. La confusion des comptences est totale lorsquil se nomme lui-mme administrateur Gnral. Mais tels sont les principes dans la conception de la socit. I) Nomination de lAdministrateur Gnral Le premier administrateur est dsign dans les statuts ou par lassemble gnrale constitutive pour un mandat qui ne peut excder deux ans. En cours de vie sociale, il sera nomm par lassemble Gnrale ordinaire parmi les actionnaires ou non. Dans ce cas, son mandat ne peut excder 6 ans. Le rgime du cumul de mandat est identique celui dun Prsident Directeur Gnral et celui dun Prsident du conseil dadministration. II) Rvocation Ladministration Gnral est rvocable ad nutum par lAssemble Gnrale. Toute clause contraire est rpute non crite. En consquence, si lAdministrateur Gnral est actionnaire unique et en mme temps, assemble Gnrale, il ny aura jamais de rvocation. III) Pouvoirs de lAdministrateur Gnral Ils sont prvus par larticle 498 de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales. - Il assure ladministration et la direction Gnrale de la socit et la reprsente dans ses rapports avec les tiers. - Il convoque et prside les assembles gnrales - Il est investi des pouvoirs les plus tendus pour agir, en toutes circonstances au nom de la socit. En ce qui concerne les limitations lgales et statutaires des pouvoirs de ladministrateur, elles ont le mme rgime que celles dun Prsident Directeur Gnral. Les conventions avec la socit, interdites au Directeur Gnral, son adjoint ainsi qu tout administrateur, lui sont galement interdites. IV) Rmunration Ladministrateur Gnral peut conclure un contrat de travail avec la socit, condition que cela corresponde un emploi effectif et que cela soit autoris par lassemble gnrale. Il va de soi que si ladministrateur gnral est en mme temps actionnaire unique, il sautorisera toujours la conclusion dun contrat de travail puisquil y a une rmunration ce titre.
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En dehors de cela, lassemble gnrale peut lui allouer une indemnit annuelle fixe de fonction en rmunration de ses activits. Elle peut lui allouer galement des rmunrations exceptionnelles pour les missions et les reprsentations ou autoriser le remboursement des frais de voyages, de dplacements et les dpenses engages dans lintrt de la socit. Elle peut galement lui allouer des avantages. En la matire, les risques de drapages sont importants puisque ladministrateur peut tre lactionnaire unique. Cest pourquoi la loi interdit toute autre rmunration en dehors de ce quelle-mme a prvu. Mais quelle peut tre la porte dune telle disposition si lactionnaire unique est face lui mme ? LES RESPONSABILITES ENCOURUES DANS LA GESTION DE LA SOCIETE Une mauvaise administration de la socit peut occasionner des prjudices considrables aussi bien pour les tiers, les associs que pour la socit en tant que personne morale. Ce faisant, le lgislateur a prvu des sanctions pour les fautes que pourraient commettre les dirigeants de la socit, aussi bien au plan civil quau plan pnal. I) LA RESPONSABILITE CIVILE Indpendamment de la responsabilit ventuelle de la socit, les administrateurs et autres dirigeants sociaux sont responsables individuellement ou solidairement des dommages causs par leurs fautes. Il en est ainsi en cas de : - Commission dun fait constitutif dun dlit pnal ; dans ce cas la rparation du dommage pourra tre demande devant les Tribunaux rpressifs ; - Violation des dispositions lgales ou statutaires ; - Mauvaise administration de la socit par imprudence ou ngligence ; laquelle consisterait, par exemple, dans le dfaut de surveillance de la direction de la socit. - Faillite de la socit.

Lorsque les dirigeants causent un prjudice un tiers, ou un associ personnellement, celuici dispose dune action individuelle pour faire sanctionner son droit ls. Par contre si le prjudice est caus la socit elle-mme, laction sociale sera intente par les reprsentants de la socit. A ct de cette action sociale rserve aux dirigeants, il y a une action sociale qui peut tre exerce par un ou plusieurs actionnaires : ce quon a qualifi daction sociale et singulire. A) Laction individuelle Toute personne, actionnaire ou non, qui subit un prjudice par la faute dun dirigeant social trouve dans le droit commun de la responsabilit civile et dans les dispositions des articles 161
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164 de lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales, le fondement dune action en responsabilit. Il faut, ce faisant, prouver la faute, le prjudice et le lien de causalit. En plus sil sagit dun actionnaire, il doit prouver que le prjudice subi est personnel ; par exemple un dtournement des dividendes lui destins. Si le prjudice caus est luvre de plusieurs dirigeants sociaux, ils y seront tenus solidairement. Laction se prescrit par 3 ans. 10 ans pour les crimes. B) Laction sociale Elle est mise en uvre soit par la socit soit par les actionnaires. 1) Laction sociale intente par la socit Dans ce cas, laction est mise en uvre par les reprsentants de la socit. Si cest un seul administrateur, par exemple, qui est en cause, laction sera intente par les autres. Par contre sils sont tous impliqus, en principe, il faut attendre quil y ait de nouveaux administrateurs la suite de la rvocation ou de la dmission des autres, pour intenter laction contre les anciens. Cette situation est pleine dinconvnients. Mais laction qui peut tre intente par un ou des actionnaires, des risques sont minimiss. 2) Laction sociale intente par un ou plusieurs actionnaires Antrieurement, par principe, un actionnaire ne pouvait avoir la prtention dagir au nom de la socit que sil se trouvait dans un groupement dactionnaires reprsentant le 1/20 du capital social. Cest la doctrine puis la jurisprudence qui ont admis que chaque actionnaire pouvait agir en rparation du prjudice, cependant indirect ; rsultant pour lui dune atteinte porte au patrimoine social. Action qui tait dnomme action sociale ut singulire. Il fallait par ce biais vaincre la ngligence des dirigeants sociaux agir contre leurs collgues. Lacte uniforme relatif au droit des socits commerciales a entrin cette pratique puisque un ou plusieurs actionnaires peuvent intenter laction sociale. Mais aujourdhui, est-ce encore une action ut singulire qui signifie action intente par une seule personne ?

3) Les conditions de laction sociale Ceux qui sont habilits agir ne peuvent se voir opposer aucune clause subordonnant lexercice de laction un avis ou une autorisation daucun organe de la socit, ou qui comporterait, par avance, renonciation lexercice de cette action.

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Toutefois une transaction est toujours possible pour mettre fin au litige. Lexercice de laction est enferm dans un dlai de 3 ans.-10 ans pour les crimes. Laction sociale et singulire, quant elle nest recevable que 30 jours aprs mise en demeure des organes comptents davoir agir, non suivie deffet.

II) LA RESPONSABILITE PENALE DES DIRIGEANTS SOCIAUX La loi sanctionne les dlits relatifs ladministration de la socit, ceux relatifs au bilan et aux dividendes, la tenue des assembles gnrales, au mouvement du capital social, la dissolution de la socit. Ainsi, encourent une sanction pnale : - Les dirigeants sociaux qui, de mauvaise foi, font des biens ou du crdit de la socit un usage quils savaient contraire lintrt de celle-ci, des fins personnelles, matrielles ou morales, ou pour favoriser une autre personne morale dans laquelle ils taient intresss, directement ou indirectement. - Les dirigeants sociaux qui, en labsence dinventaire ou au moyen dinventaire frauduleux auront, sciemment, opr entre les actionnaires la rpartition de dividendes fictifs. - Les dirigeants sociaux qui auront prsent de faux tats financiers et comptables pour dissimuler la vritable situation de la socit. - Les dirigeants sociaux qui nauront pas provoqu la dsignation des commissaires aux comptes de la socit ou ne les auront pas convoqus aux assembles gnrales. - Les dirigeants sociaux qui, lors dune augmentation de capital auront mis des actions ou des coupures dactions sans respecter les prescriptions impratives de lacte uniforme. - Les dirigeants sociaux qui, sciemment, auront procd une rduction de capital sans respecter lgalit entre les actionnaires sans avoir communiqu le projet de rduction aux commissaires aux comptes 45 jours avant la tenue de lassemble gnrale appele statuer sur la question.

- Les dirigeants sociaux qui nauront pas communiqu qui de droit les pertes ayant provoqu la rduction des capitaux propres en de de la moiti du capital social. - Les dirigeants sociaux qui nauront pas respect les formalits prescrites en cas dappel public lpargne.

III) LA RESPONSABILITE EN CAS DE FAILLITE En attendant lentre en vigueur de lacte uniforme relatif aux procdures collectives dapurement du passif, la responsabilit des dirigeants en cas de faillite est toujours rgie par le dcret-loi du 8 aot 1935 rendu applicable par le dcret du 3 septembre 1936.

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En cas de faillite, celle-ci pourra tre dclare commune toute personne qui, sous le couvert de la socit masquant ses agissements, a fait dans son intrt personnel des actes de commerce et dispos, en fait des capitaux sociaux comme des siens propres. Par ailleurs en cas de faute lourde ayant consist par exemple : - consommer de fortes sommes en effectuant des oprations de pur hasard ou des oprations fictives. - faire des achats pour revendre au dessous du cours dans lintention de retarder la faillite de la socit, ou, dans la mme intention, se livrer des emprunts, circulations deffets, ou autres moyens ruineux afin de se procurer des fonds. - payer un crancier au prjudice de la masse aprs la cessation des paiements. - tenir irrgulirement les livres de commerce. - dtonner ou dissimuler une partie de ses biens en vue de les soustraire aux poursuites de la socit faillite ou de ses actionnaires. - soustraire frauduleusement les livres de la socit, dtourner ou dissimuler une partie de son actif, ou reconnatre la socit dbitrice dengagements quelle ne doit pas, Les dirigeants sociaux seront poursuivis pour banqueroute par application de larticle 422 du code pnal. En plus ils seront dchus du droit de grer ou dadministrer une socit.

TITRE III - LE FONDS DE COMMERCE


Il est rglement par les articles 103 136 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral. Aux termes de larticle 103 alina 1 le fond de commerce est constitu par un ensemble de moyens qui permettent au commerant dattirer et de conserver une clientle . Tout commerant possde un fonds, lequel constitue une proprit cessible et transmissible. Quelle est la nature juridique du fonds de commerce et comment est il compos ? NATURE JURIDIQUE ET COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE P1- COMPOSITION DU FONDS DE COMMERCE Lacte uniforme, en dfinissant le fonds de commerce prcise da ns lalina 2 de larticle 103 quil regroupe diffrents lments mobiliers, corporels et incorporels. Ces lments sont les mmes que ceux antrieurement connus. Toute fois, lacte uniforme innove en fixant de faon nette les lments principaux du fonds de commerce ; ct desquels il ya lments secondaires. A) Les lments principaux du fonds de commerce
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Aux termes de larticle 104 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral, le fonds de commerce comprend obligatoirement la clientle et lenseigne ou le nom commercial. Ces lments sont dsigns sous le nom de fonds commercial. Tous ces lments sont incorporels. La clientle et lachalandage Lachalandage nest pas cit par le texte. Mais clientle et achalandage signifient peu prs la mme chose. Il sagit de lensemble des personnes qui sapprovisionnent chez un commerant ou qui ont recours ses services. Nanmoins la clientle dsigne soit la clientle captive c'est--dire les personnes qui sont lies au commerant par un contrat dapprovisionnement, soit la clientle attire c'est--dire les personnes qui sadressent au commerant de faon habituelle. En ce qui concerne lachalandage, il dsigne les clients de passage qui sapprovisionnent parce que le fonds est situ dans un endroit favorable ; les achats sont toutes fois occasionnels. Le nom commercial ou lenseigne Lun ou lautre de ces lments suffit constituer le fonds commercial, lacte uniforme na pas exig les deux puisquil ya des fonds sans enseigne. Le nom commercial est lappellation sous laquelle le commerant exerce son activit. Il sagit dun des lments principaux du fonds de commerce. Ainsi, alors que le nom patronymique est hors du commerce, lorsque celui ci est utilis comme nom commercial, il peut tre cd car il une valeur patrimoniale. Etant lment du fonds de commerce, il est protg contre lusurpation pour viter les dtournements de la clientle. En ce qui concerne lenseigne, cest lment dindividualisation du fonds et un moyen de ralliement de la clientle. Elle peut tre le nom commercial lui-mme, une dnomination de fantaisie ou un emblme. Lorsque lenseigne est spcifique, celui qui justifie de lautorit de lusage est protg contre lusurpation par laction en concurrence dloyale. B) Les lments secondaires du fonds de commerce Ils ne font partie du fonds de commerce que sils ont t nommment dsignes. Il y a des lments corporels et des lments incorporels. Les lments corporels Il sagit de tous les meubles servant lexploitation et des marchandises. a) Les meubles servant lexploitation.
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Il sagit du matriel, du mobilier, des installations, des amnagements et des agencements condition quils conservent leur nature mobilire. En effet, si un meuble devient immeuble par destination raison des amnagements intervenus dans le local, il ne fait plus partie du fonds b) Les marchandises Ce sont les stocks de matires premires ou de produits destins la vente. Ils constituent des choses fongibles. Les lments incorporels Il sagit du droit au bail, des licences dexploitation et des droits de proprit industrielle et commerciale. a) Le droit du bail Il est assez curieux que lacte uniforme ait class le droit au bail parmi les lments secondaires du fonds de commerce. Sans doute il ya des fonds de commerce sans droit au bail ; mais de faon gnrale, le droit au bail est un lment trs important du fonds au point davoir fait lobjet dune rglementation spciale. A propos des oprations portant sur le fonds de commerce, le risque serait domettre de citer le droit de bail comme faisant partie du fonds, objet de lopration. Lacte uniforme lui-mme conscient de ce que cela peut arriver prvoit, propos du nantissement, le droit au bail comme faisant obligatoirement partie du fonds de commerce. Le commerant peut tre propritaire des locaux dans lesquels est exploit son fonds ; dans ce cas, le droit la jouissance du local est un droit immobilier qui est exclu du fonds de commerce. Ce faisant, lorsque le commerant propritaire de limmeuble vend son fonds de commerce sans vendre limmeuble, il est amen consentir un bail lacqureur. Les baux des locaux usage commercial, industriel ou artisanal sont rglements par les articles 69 et suivants de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral qui ajoute les baux des locaux usage professionnelle. Ainsi dsormais tout professionnelle quelle que soit son activit bnficie des dispositions relatives aux bas commerciaux. Compte tenu de limportance du droit au bail, lacte uniforme raffirm la proprit commerciale au profit des commerants et la affirm au profit de tout professionnel, c'est--dire le droit quils ont au renouvellement de leurs baux arrivs expiration ; faute de quoi, ils ont droit une indemnit dviction. a-1) Le droit au renouvellement du bail Peuvent prtendre au renouvellement de leurs baux arrivs expiration, les locataires des immeubles ou locaux usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel.
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Les baux des locaux accessoires sont soumis au mme rgime. Mais lorsque ces locaux accessoires appartiennent des propritaires diffrents, il faut que la location ait t fait en vue de lutilisation jointe que leur destinait le preneur et que cette destination ait t connue du bailleur au moment de la conclusion du bail. Le bnfice de la proprit commerciale t tendu aux baux des terrains nus sur lesquels ont t difis, avant ou aprs la conclusion du bail, des constructions usage industriel, commercial, artisanal ou professionnel condition que ces constructions aient t leves ou exploites avec le consentement du propritaire ou sa connaissance. Ces dispositions sont galement applicables aux personnes morales de droit public caractre industriel ou commercial et aux socits capitaux publics, quelles agissent en qualit de bailleur ou de preneur. Le droit au renouvellement nest toutefois acquis au preneur que sil se trouve dans une ville de plus de 5.000 habitants et quil justifie avoir exploit conformment aux stipulations du contrat de bail, lactivit prvue celui-ci pendant une dure minimale de 2 ans. En cas de renouvellement, la dure du nouveau bail est fixe 3 ans sauf accord contraire des parties. Lorsque le bail une dure de moins de 2 ans, les dispositions relatives aux baux commerciaux ne sont pas applicables. Lorsque le bail est dure dtermine, le locataire qui veut obtenir le renouvellement de son bail doit, sous peine de dchance, en faire la demande par acte extrajudiciaire, au plus tard 3 mois avant la date dexpiration du bail. En cas de refus de renouvellement, le bailleur devra en assumer les consquences. a-2) les consquences du refus de renouvellement du bail Le bailleur peut, soit travers un cong donn 6 mois lavance dans le cas dun contrat de bail dure indtermine, soit travers un refus de renouvellement cong conscutif une demande faite par le locataire dans le cas dun contrat dure dtermine, manifester son intention de ne pas renouveler le bail. Aux termes de larticle 94 alina 1 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral ; le bailleur peut sopposer au droit au renouvellement du bail dure dtermine ou indtermine, en rglant au locataire une indemnit dviction. celle-ci est gale au prjudice caus par le dfaut de renouvellement ; le taux de cette indemnit dviction est gale la valeur marchande du fonds dtermine suivant les usages de la profession. A dfaut daccord sur le montant de cette indemnit, celle- ci sera fixe par le juge qui tiendra compte notamment du montant du chiffre daffaires, des investissements raliss par le preneur et de la situation gographique du local. Cette indemnit dviction est galement due par le propritaire qui, aprs avoir vendu son fonds exploit dans son immeuble, entend exercer son droit de reprise aprs avoir peru intgralement le prix du fonds. Pour ne pas avoir payer lindemnit dviction, le bailleur doit avoir de justes motifs. Il en est ainsi :
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Sil justifie dun motif grave et lgitime lencontre du locataire sortant ; ex. non paiement des loyers ; ou encore cessation de lexploitation du fonds de commerce. Mais ce motif ne pourra tre invoqu que si les faits se sont poursuivis ou renouvels plus de 2 mois aprs mise en demeure du, bailleur, par acte extrajudiciaire, davoir les faire cesser. Sil est tabli que limmeuble doit tre dmoli en vue de sa restauration ou de sa rnovation parce qutant vtuste ou insalubre et donc ne pouvant tre occup sans danger en raison de son tat ou des travaux excuter.

Dans ce cas, sauf pril, le locataire pourra rester dans les lieux jusquau commencement des travaux. Lorsque la reconstruction ou lamnagement est termin, le locataire aura un droit de priorit la relocation. Si les locaux reconstruits ont une destination diffrente de celle des locaux objets du bail, ou sil nest pas offert au preneur un bail dans les nouveaux locaux le bailleur devra lui verser une indemnit dviction. En cas de refus de renouvellement du bail portant sur les locaux dhabitation accessoires des locaux principaux, pour les habiter lui-mme ou les faire habiter par son conjoint ou ses ascendants, des descendants ou ceux de son conjoint. Toutefois cette reprise nest pas possible si le preneur tablit que cela lui cause un trouble grave la jouissance du bail des locaux principaux ou lorsque les locaux principaux et les locaux dhabitation forment un tout indivisible. b) les licences dexploitation

il sagit des licences exiges pour lexercice de nombreuses activits commerciales, notamment les dbits de boissons, le transport, la pharmacie etc.. Ces licences, lorsquelles ont un caractre personnel tenant compte de la qualification professionnelle du requrant (ex. du pharmacien) ne font pas partie du fonds de commerce parce que ne pouvant tre cdes. Par contre, lorsquelles nont pas un caractre strictement personnel. Elles peuvent tre cdes avec le fonds c) Les droits de proprit industrielle et commerciale Il sagit des brevets dintervention, des marques de fabrique et de commerce, des dessins et des modles et de tout autre droit de proprit intellectuelle ncessaire lexploitation. C) Llment le plus important du fonds de commerce Quel est, parmi les lments constitutifs du fonds de commerce, celui auquel il convient dattribuer la qualification dlment essentiel ? Lacte uniforme ayant distingu entre les lments principaux et les lments secondaires du fonds de commerce, on pourrait con sidrer que seuls les lments principaux sont essentiels. Mais parmi ceux-ci, quel est llment dont la cession ou la rserve pour effet de faire considrer que le fonds a t cd ou non ? la jurisprudence avait dj rpondu cette
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question en affirmant trs nettement que la clientle reprsente llment le plus important du fonds de commerce attendu que la clientle reprsente llment le plus important du fonds de commerce, qui ne peut exister sans elle Com.29 mai 1953 J.C.P.53 ? 7720. de mme voir Req.15-2-1937 Sirey 37-1-169. A ct de ces solutions de principe dgages par la jurisprudence, sest dveloppe une ,autre thorie selon laquelle la dtermination de llment essentiel dun fonds de commerce devait se faire en fonction de chaque cas particulier. En effet, pour certains auteurs, il est impossible de dterminer dune faon gnrale et abstraite llment essentiel du fonds de commerce. Tout dpend du genre de commerce ;car si on dfinit le droit sur le fonds comme un droit de clientle, il sagira de dcouvrir quel est llment dterminant pour la conservation de ladite clientle ; cest tantt le nom ou lenseigne, tantt le local tantt le matriel, les brevets etc Pour dautres auteurs, la position de principe de la jurisprudence attache trop dimportance la clientle ; or dans un rgime de libre concurrence, la clientle nappartient pas au commerant puisquelle peut lui tre enleve par un concurrent qui rend un meilleur service un meilleur prix. La pertinence de ces analyses nenlve, pourtant, pas la clientle son caractre essentiel. En effet, toutes les analyses tendent montrer que la clientle prsente seule un caractre essentiel en ce que tous les autres lments convergent pour sa constitution et son maintien. On peut concevoir un fonds de commerce sans droit au bail, sans enseigne, sans licence etc mais on ne peut imaginer un fonds sans clientle ou sans achalandage. La clientle est donc la substance mme du fonds de commerce. Quelle est la nature juridique de ce fonds de commerce ? PII - NATURE JURIDIQUE DU FONDS DE COMMERCE Le fonds de commerce constitue une universalit c'est--dire un tout soumis un rgime juridique distinct du rgime applicable aux lments qui le composent. Ainsi le fonds de commerce, en tant quentit peut faire lobjet de conventions diffrentes de celles qui porteraient sur chacun des lments le composant. Dans le mme sens, on, peut relever que la composition du fonds peut varier ; par ex, il peut ne plus avoir de droit au bail en cours dexploitation par suite de lacquisition de limmeuble servant lexploitation par le commerant ; et pourtant le fonds va demeurer en tant quentit. Toutes fois, part le cas de la socit unipersonnelle, le fonds de commerce ne constitue pas un patrimoine daffectation ; c'est--dire que dans le patrimoine du commerant, on ne peut pas dire quil y a une masse de bien unis, distincte du reste du patrimoine et affects aux cranciers dont le titre se rattache lexploitation commerciale. Le fonds de commerce est un lment comme un autre du patrimoine du commerant. Le fonds de commerce ne comprend que des lments mobiliers; ainsi est- il lui-mme un meuble (C.A.A. 29 mars 1994 Rev. Iv de Sc. Jur. 1995 N 5 p.139) soumis aux rgles applicables aux
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biens meubles notamment en matire de rgime matrimonial ou de succession. Il sagit dun meuble corporel car la proprit du fonds de commerce nest, en ralit, quun droit de clientle. LES OPERATIONS JUJRIDIQUES SUR LE FONDS DE COMMERCE. Les oprations juridiques pouvant porter sur le fonds de commerce sont : - Sa mre en location- grance, - Sa cession, - Son nantissement, I) LA LOCA.TION GERANCE DU FONDS DE COMMERCE Gnralement, le fonds de commerce est exploit par son propritaire ; mais il peut en tre autrement dans plusieurs hypothses parmi lesquelles il y a la grance du fonds. En effet le propritaire peut confier son fonds un grant salari avec qui il est li par un contrat de travail ; certes ce salari dispose dun certain pouvoir de reprsentation en ce quil peut conclure des contrats pour le compte de son employeur ; mais seul le propritaire est commerant. Le propritaire peut aussi donner son fond en location-grance ou grance libre. Aucun termes de larticle 106 alina 3 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral, la locationgrance est une convention par laquelle le propritaire du fonds de commerce, personne physique ou morale, en concde la location un grant, personne physique ou morale, qui lexploite ses risques et prils . En la matire, il ya sparation de la proprit du fonds et son exploitation. Le grant libre exploite le fonds pour son compte ses risques et prils moyennant paiement dun loyer ou dune redevance sou vent indexe sur le chiffre daffaires. Le locataire grant la qualit de commerant. La location- grance du fonds de commerce est rglemente par les articles 106 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral. A) Les conditions de la location grance Elles tiennent dune part au bailleur dautre part au locataire grant Conditions exiges du bailleur : Le bailleur ne doit pas avoir t interdit ou dchu de lexercice dune profession commerciale; - il doit avoir t commerant pendant 2 ans ou avoir exerc pendant une dure quivalente des fonctions de grant ou de directeur commercial ou technique dune socit ; Il doit avoir exploit pendant une anne au moins en qualit de commerant le fonds mis en grance.

Les conditions qui prcdent sont cumulatives ; mais des exceptions sont prvues par lacte uniforme. Ainsi, lun ou lautre des dlais peut tre supprim ou rduit par le tribunal lorsque le
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requrant justifie quil est dans limpossibilit dexploiter son fonds personnellement ou par lintermdiaire de ses prposs.par ailleurs ces conditions ne sont pas applicables : lEtat, Aux collectivits locales ; Aux tablissements publics Aux incapables, en ce concerne le fonds dont ils taient propritaires avant la survenance d leur incapacit, Aux hritiers ou lgataires dun commerant dcd, en ce qui concerne le fonds exploit par ce dernier Aux mandataires de justice charg de ladministration dun fonds dment autoriss et ayant satisfait aux mesures de publicit prescrites Conditions exiges du locataire grant Le locataire doit avoir la capacit de faire le commerce, il ne doit pas tre frapp dune incompatibilit, dune dchance ou dune interdiction de faire le commerce b) La publicit du contrat de location grance Le locataire grant doit se faire immatriculer au registre du commerce et crdit mobilier, tant commerant. Quant au bailleur, il doit faire modifier son inscription personnelle avec la mention expresse de la location grance grance. En ce qui concerne le contrat, il doit tre publi sous forme dextrait ou davis dans un journal dannonce lgales d.ans les 15 jours suivant sa conclusion. Les mmes mesures de publicit doivent tre accomplies en fin de location- grance. Le locataire-grance est tenu dindiquer en tte de ses bons de commande fac tures et autres documents caractre financier et commercial sa qualit de locataire grant ainsi que son N dimmatriculation au registre du commerce. A dfaut et par application de lalina 2 de larticle 108 de lacte uniforme relatif au droit commercial gnral, il pourra tre condamn une amende de 2.000 72.000F et/ou dun emprisonnement de 10 jours 2 mois, peines prvues par la loi N 72-513 du 27 juillet 1972 relative la location grance du fonds de commerce. c) Les effets de la location grance. Il convient de distinguer les effets lgard des parties puis lgard des tiers Les effets lgard des parties La location confrre au locataire-grant la qualit de commerant et il est soumis toutes les obligations qui en dcoulent. Quant au bailleur, il cesse dtre commerant et il doit, en ce sens, modifier son inscription au registre du commerce et du crdit mobilier. Le bailleur doit mettre le fonds la disposition du locataire et ne pas le troubler da ns sa jouissance ; notamment, il ne doit pas exploiter un commerce concurrent (Colmar 11 mais 1926 Gaz.pal.1926-2-303. Quant au locataire, il doit payer le loyer ou la redevance ; il doit exploiter le fonds avec diligence, Il ne doit pas en modifier la destination, en tendre lobjet. Le contrat tant conclu intuitu personae, le locataire ne peut ni cder ses droits ni sous-louer le fonds sans
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lautorisation du bailleur. Enfin il doit restituer le fonds en fin de location. Jusqu la publication du contrat de location-grance, le bailleur est solidairement responsable avec le locatairegrant des dettes contractes par celui-ci loccasion de lexploitation du fonds. Ainsi : Pour les dettes nes avant le contrat de location-grance, le bailleur en est seul responsable ; Pour les dettes nes aprs la location et avant publication du contrat, le bailleur et le locataire grant en sont responsables solidairement ; Pour les dettes survenues aprs publication du contrat, le locataire en est seul responsable.

Les effets lgard des tiers Dans le dlai de 3 mois dater de la publication du contrat de location grance dans un journal dannonces lgales, les cranciers du bailleur du fonds de commerce peuvent, sils estiment que la location-grance met en pril le recouvrement de leurs crances affrentes lexploitation du fonds, saisir le tribunal qui pourra dclarer celles-ci immdiatement exigible De mme, la location grance rend immdiatement exigible les dettes affrentes lexploitation du fonds, contractes par le locataire grant pendant la dure de la grance. A lgard du bailleur des locaux dans lesquels le fonds est exploit, la mise en location grance du fonds constitue telle une sous-location du local ? La jurisprudence rpond cette interrogation par la ngative en dcidant que la grance libre dun fonds de commerce ne constitue pas une sous-location, mais la location dun meuble incorporel. Le locataire grant na donc aucun droit lgard du bailleur des locaux. Le renouvellement du bail du local doit tre le fait du propritaire du fonds de commerce. Enfin la question stat pose de savoir si le contrat de location-grance est opposable lacqureur du fonds de commerce. En dehors dune disposition textuelle consacrant une rponse affirmative, il est difficile de soutenir la solution de lopposabilit. La solution consiste donc mentionner dans lacte de vente, lexistence du contrat et de faire agrer le grant par lacqureur ; ou alors de stipuler dans le contrat de grance quil prendra fin de plein droit en cas dalination du fonds. II- LA DECISION DU FONS DE COMMERCE Elle est rglemente par les articles 115 136 de lacte uniforme relatif au droit commercial. La cession dun fonds de commerce constitue t-elle un acte de commerce ? Il faut rpondre cette interrogation par laffirmative. Quel est le fondement de cette commercialit ?
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Pour la cour de cassation, il faut faire application de la thorie de la commercialit par accessoire. Ainsi il ya acte de commerce si le fond est vendu par le commerant qui lexploite un autre commerant en vue de son exploitation (cass.civ.19 nov.1924 Gaz.pal. 1925 1 45). En effet la v ente du fonds de commerce ntant pas prvue dans lnumration des actes de commerce par nature, il faut y avoir un acte de commerce par application de la thorie de laccessoire puisque toute vente dun fonds suppose ncessairement avoir t faite en vue de son exploitation. La cession du fonds de commerce est soumise aux rgles de droit commun rgissant la vente, mais limportance du fonds de commerce a justifi une rglementation issue de lacte uniforme et de certains textes relatifs lexercice de certaines activits commerciales. Textes qui fixent les conditions puis les effets de la cession A) Les conditions de cession du fonds de commerce Les unes sont relatives aux parties contractantes, les autres la chose et au prix et au prix et enfin certaines sont relatives la publicit de la vente. 1) Les conditions tenant aux parties au contrat Ce sont celles relatives tout contrat de vente de meubles : savoir la capacit, le consentement, lobjet et la cause. Les deux dernires conditions cites ne posant aucune difficult en matire de cession de fonds de commerce, reste les deux premires. La v ente dun fond de commerce constituant un acte de commerce partant de lide que lacquisition est faite en vue de lexploitation, il faut avoir la capacit de faire le commerce pour acqurir un fonds de commerce. En ce qui concerne le vendeur on suppose quayant exploit le fonds, il a dj la qualit de commerant ; si tel nest pas le cas sagissant un hritier mineur par exemple, la vente sera faite par son reprsentant lgal avec lautorisation du juge des tutelles. Le consentement doit tre exempte de vices ; savoir : erreur dol et violence. En la matire, les tribunaux en tendance admettre plus facilement le dol et lerreur car la chose objet du contrat tant un meuble incorporel, ils considrent quil est plus facile de se tromper ou dtre tromper ou tre tromp par rticence sur la clientle ou le chiffre daffaires. Quant la violence, on peut la concevoir lorsque par ex. la v ente a t consentie suite des actes de chantage. Conditions tenant au fonds vendu et son prix. Quels sont les lments obligatoirement compris dans la cession dun fonds de commerce ? La rponse cette interrogation est fournie par larticle 116 uniforme relatif au droit commercial gnral. Aux termes dudit article, la cession du fonds de commerce a obligatoirement pour objet le fond commercial tel que dfinit par larticle 104 du prsent acte uniforme c'est--dire la clientle et lenseigne ou le nom commercial.
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Quant aux autres lments, ils peuvent faire partie du fonds cd condition de les prciser expressment da ns lacte de cession. Le prix du fonds est librement fix par les parties sous rserves de la surenchre qui peut tre faite par les cranciers sils estiment que le fonds a t vendu un prix trop bas. Il nya aucune distinction faire, comme par le pass, entre le prix des lments incorporels, celui du matriel et celui des marchandises. Conditions tenant la forme et la publicit de la vente a) Forme de la vente La cession dun fonds de commerce se fait par crit, lcrit peut tre un acte authentique ou un acte sous-seing-priv. Lcrit est indispensable pour laccomplissement des formalits denregistrement, pour la publication de la cession, pour linscription de lacqureur au registre du commerce et du crdit mobilier et pour linscription du privilge du vendeur du fonds. Lacte de cession doit contenir certaines mentions destines renseigner lacqureur sur la va leur relle du fonds vendu sous peine de nullit de la cession. En effet lacte doit noncer : Ltat civil complet du vendu et de lacheteur, sil sagit de personnes physiques, pour les personnes morales, les noms, d nomination sociale. Forme juridique, adresse et objet social; Les numros dimmatriculation du vendeur et de lacheteur Lorigine de la proprit du chef du prcdent vendeur sil y a lieu ; Ltat des privilges, nantissements et inscriptions grevant le fonds ; Le chiffre daffaires ralis au cours de chacune des trois dernires annes dexploitation, ou depuis son acquisition, si : le fond na pas t exploit depuis plus de trois ans ; Les rsultats commerciaux raliss pendant la mme priode ; Le bail, sa date, sa dure, le nom et ladresse du bailleur et du cdant sil y a lieu ; Le prix convenu ; La situation et les lments du fonds vendu ; Le nom et ladresse de ltablissement bancaire dsign en qualit de squestre si la v ente lieu par acte sous-seing-priv.

Au cas domission ou dinexactitude dans ces mentions, lacqureur peut, dans le dlais dun an compter de la date de lacte de cession, demander que soit annule la vente sil prouve que lomission ou linexactitude a substantiellement affect la consistance du fonds et quil est en rsult un prjudice pour lui. Il sagit dune nullit relative quoique la rgle soit de forme. Tout ce qui prcde tant faire de la cession dun fonds de commerce un contrat solennel.
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b) Publicit de la vente Quelles sont les modalits de cette publicit et quels sont ses effets ? b-1) modalits de la publicit Lacte uniforme a prvu une seule publication de lacte de cession. Celle- ci a lieu, la diligence de lacqureur, dans un dlai de 15 jours francs compter de la date de lacte sous forme davis dans un journal dannonces lgales paraissant dans le lieu ou le vendeur est inscrit au registre du commerce ou du crdit mobilier. A quoi cette publicit sert elle ? b-2) effet de la publicit La publicit t institue en vue de la protection des cranciers, celle-ci fait courir le de lai dont ils disposent pour faire opposition sur le produit de la vente ou pour former une surenchre sur le prix de la cession sils estiment celui-ci insuffisant. Lexercice du droit dopposition intresse surtout les cranciers chirographaires, quils aient une crance exigible ou terme. Quant aux cranciers titulaires de surets, le droit de suite qui leur est accord les protge contre toute alination Lopposition doit, peine de nullit, tre faite par acte extrajudiciaire signifie : Au notaire ou ltablissement bancaire dsign, daccord parties, en qualit de squestre, A lacqureur Et au greffier qui devra procder linscription de cette opposition sur le registre du commerce mobilier.

Toujours peine de nullit, lacte dopposition doit noncer le montant et les causes de la crance et contenir lection de domicile da ns le ressort de la juridiction o est tenu le registre du commerce et du crdit mobilier. Lopposition conduit un effet conservatoire, le produit de la v ente est bloqu entre les mains du squestre. Elle empche galement la compensation et la cession de crance. Lopposant peut alors saisir le juge pour obtenir paiement de son d. Le vendeur peut obtenir la main- leve des oppositions soit par voie judiciaire soit par la voie amiable et recevoir ainsi les fonds disponible. Les cranciers opposants de mme que ceux titulaires de surets disposent, dans le mois de la publication de lacte de cession, du droit de former une surenchre du sixime du prix global du fonds. Autrement dit ces cranciers peuvent demander au juge de remettre le fonds en v ente aux enchres publiques et offrir de se porter enchrisseur pour le prix initial augment du sixime.
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Ce droit leur est reconnu, da ns le mme dlai, lorsque la vente initiale est faite judiciairement aux enchres publiques. Le surenchissement doit consigner, dans le dlai dun mois, au greffe de la juridiction comptente, le montant du prix augment du sixime. b) Effets de la cession du fonds de commerces La cession du fond de commerce fait natre des obligations aussi bien la charge du vendeur qu la charge de lacqureur. Obligations la charge du vendeur Le vendeur a deux obligations sa charge : Lobligation de dlivrance et Lobligation de garantie.

a) Lobligation de dlivrance Le vendeur est tenu de mettre le fonds cd la disposition de lacheteur la date prvue da ns lacte de cession. Il devra le prsenter la clientle. Si le pouvoir du prix devrait seffectuer au comptant, la mise en possession ne pourra intervenir quaprs complet paiement sauf convention contraire des parties. Cette mise disposition est indpendante du transfert de proprit qui sopre dans les con conditions prvues par larticle 73 de lacte uniforme portant organisation des surets, en effet aux termes de ce texte, pour produire son effet translatif et tre opposable aux tiers, la vente doit tre inscrite au registre du commerce et du crdit mobilier la demande de lacqureur immatriculer . b) Lobligation de garantie Le vendeur doit la garantie des vices cachs, la garantie dviction et la garantie de son fait personnel : En ce qui concerne la garantie des vices cachs, cest c elle existant da ns tous les contrats de v ente ; lacqureur pour demander la rsolution de la vente si la diminution de jouissance quil subit est dune importance telle quil naurait pas achet le fonds sil en av ait eu connaissance. Sagissant de la garantie dviction, elle signifie que le vendeur doit garantir lacheteur contre les troubles de droit provenant dun tiers du contrat. Quant la garantie du personnel, elle consiste pour le vendeur ne rien faire qui puisse troubler lacqureur da ns lexercice des droits qui lui ont t transmis.

Le vendeur lobligation de ne pas dtourner la clientle.

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Etant donn, lincertitude existant propos de cette garantie quant sa dure et son tendue, les parties insrent dans le contrat de vente, une clause de mon rtablissement que le vendeur doit respecter sous peine de condamnation au paiement de dommages et intrts. Peut tre valable, cette clause doit tre limite soit dans lespace. Obligation la charge de lacheteur Lobligation principale la charge de lacqureur est de payer le prix au jour et au lieu fix dans lacte de vente. Ce paiement a lieu entre les mains du notaire ou dun tablissement bancaire dsign daccord parties Ce qui aura reu les fonds devra les conserver en qualit de squestre jusqu lexpiration du dlai accord aux cranciers pour faire leurs oppositions. Gnralement, le vendeur accorde lacqureur un dlai pour le paiement dune partie du prix qui sera vers par acomptes successifs. Les garanties du vendeur de fond de commerce Pour viter que le vendeur dun fonds de commerce soit trait comme un simple crancier chirographaire lorsque le paiement du prix du fonds a t partiel le lgislateur a organis deux garanties pour lui permettre de percevoir le solde du prix de v ente. Il sagit dun privilge sur le fonds et dune action rsolutoire a) Le privilge du vendeur de fonds de commerce Le privilge constitue une sret au bnfice du vendeur, il le protge contre les nantissements qui pourraient tre consentis par lacqureur de mme que contre les alinations. Pour pouvoir bnficier de ce privilge, le vendeur doit faire publier la vente au registre du commerce et du crdit mobilier. b) Laction rsolutoire Le vendeur qui na pas reu paiement peut, par application des articles 1184 et 1654 du code civil demander la rsolution du contrat de vente. Cette action ne peut prosprer que si la vente a t publie au registre du commerce et du crdit mobilier ; elle ne peut tre introduite que devant la juridiction comptente o est inscrit le vendeur du fonds ; elle doit tre porte la connaissance des cranciers inscrits leur domicile lu, par acte extrajudiciaire. La demande tendant la rsolution amiable, judiciaire ou de plein droit doit faire lobjet dune prnotation au registre du commerce et du crdit mobilier la diligence du vendeur. Celle ci autorise par le prsident de la juridiction du lieu ou la vente a t inscrite III- LE N ANTISSEMENT DU FONDS DE COMMERCE
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Pour permettre lexploitant dun fonds de commerce dobtenir des fonds pour poursuivre ou tendre son exploitation, les articles 69 et suivants de lacte uniforme portant organisation des srets ont prvu un gage sans dpossession du fond de commerce quon qualifie de nantissement. Il sagit dune garantie offerte par lexploitant ses cranciers. Un tel nantissement est dordre conventionnel. A ct de ce nantissement conventionnel, le texte a prvu la possibilit pour le juge de nantissement sur un fonds de commerce. Cest le nantissement judiciaire. A) Le nantissement conventionnel Comment est-il constitu et quel droit confre-t-il au crancier gagiste ? La constitution du nantissement Le nantissement du fonds de commerce porte obligatoirement, non sur le fonds commercial, mais sur la clientle, lenseigne, le nom commercial, le droit au bail et les licences dexploitation. Les autres lments du fonds doive nt faire lobjet dune mention expresse. Le nantissement doit faire lobjet dun crit qui peut tre authentique ou sous seing priv dment enregistr. A peine de nullit, il devra comporter les nonciations suivantes : Les noms, prnoms, domicile des parties ; Le numro dimmatriculation des parties au registre du commerce et du crdit mobilier ; La dsignation prcise et le sige du fonds et ventuellement de ses succursales ; Les lments du fonds nanti ; Le montant de la crance garantie ; Les conditions dexigibilit de la dette principale et des intrts ; Llection de domicile du crancier dans le ressort de la juridiction ou est tenu le registre du commerce et du crdit mobilier.

2) Les droits du crancier gagiste. Tous les vnements susceptibles daffecter le fonds de commerce et de mettre en pril le recouvrement de sa crance doivent tre ports la connaissance du crancier gagiste. Ainsi en est- il du dplacement du fonds de commerce qui rend ou qui peut rendre les crances immdiatement exigibles suivant que le crancier nanti na pas t avis ou la t. En effet au moins 15 jours avant le dplacement le crancier nanti doit tre avis par acte extrajudiciaire. De mme linscription dun nouveau nantissement peut rendre exigible les crances antrieures. Les cranciers chirographaires bnficient de cette prrogative ; en effet en cas dinscription dun nantissement. Ils peuvent obtenir du juge la dchance du terme.
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La demande de rsiliation du bail dans lequel est exploit le fonds doit tre port la connaissance du crancier gagiste.la dcision de rsiliation ne peut intervenir que deux mois aprs notification. Enfin le crancier gagiste muni dun titre excutoire peut faire ordonner la vente du fonds qui constitue son gage 8 jours aprs sommation faite de payer demeure infructueuse. Il bnficie dun droit de suite cest--dire quil peut faire saisir et faire vendre le bien en quelque main quil se trouve ; il dispose aussi dun droit de prfrence sur le prix de la vente cest dire quil est pay par prfrence aux cranciers chirographaires. Il dispose du droit de surenchre du sixime. Le crancier nanti et celui titulaire dun privilge soumis publicit comme le vendeur du fonds par exemple, viennent dans la procdure de distribution des fonds, chacun selon le rang de son inscription (article 90 alina 2 et 149-5 de lact e uniforme portant organisation portant organisation des srets. B) Le nantissement judiciaire Cest une mesure qui peut tre ordonne par le juge au profit dun crancier pour sret de sa crance dont le recouvrement est en pril. Ce nantissement porte sur les mmes lments que le nantissement conventionnel. Il ne produit effet que sil est inscrit au registre du commerce et du crdit mobilier. La dcision judiciaire autorisant le nantissement doit comporter les mmes nonciations que celles exiges pour le nantissement conventionnel et prvues par larticle 70 de lacte uniforme portant organisation des srets. Aprs la dcision autorisant le nantissement le crancier doit procder une inscription provisoire, linscription dfinitive interviendra aprs la dcision de validation passe en force de juge juge. Au plan des droits, linscription a pour effet de placer le crancier bnficiaire dun nantissement judiciaire dans la mme situation que celui nanti titre conventionnel.

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