Trévé
Trévé [tʁeve] est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne.
Trévé | |||||
Vue d'ensemble du bourg depuis le cimetière. | |||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Saint-Brieuc | ||||
Intercommunalité | Loudéac Communauté − Bretagne Centre | ||||
Maire Mandat |
Gérard Mathécade Elections municipales partielles intégrales de 2023 |
||||
Code postal | 22600 | ||||
Code commune | 22376 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Trévéen, Trévéenne | ||||
Population municipale |
1 684 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 63 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 12′ 50″ nord, 2° 47′ 39″ ouest | ||||
Altitude | 160 m Min. 87 m Max. 256 m |
||||
Superficie | 26,63 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Loudéac (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Guerlédan | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
| |||||
Liens | |||||
Site web | https://treve.fr | ||||
modifier |
Géographie
modifierLocalisation
modifierLa commune est située dans le sud du département des Côtes-d'Armor. Le bourg de Trévé est à 5 km au nord-ouest de la ville de Loudéac. Trévé appartient au pays Gallo mais est à la limite avec la Basse-Bretagne.
Topographie
modifierTrévé est située au cœur du plateau de Rohan (appellation discutable car la topographie est marquée par des collines désordonnées où ne se discerne aucune direction nette, et non par une surface plane), topographie en pente vers le sud[1]. Ce plateau de Rohan qui s'étend de la baie de Douarnenez à la Sarthe est « un massif plutôt anticlinal, formé par des rides parallèles orientées à 70°, obliques par conséquent aux systèmes précédents et ondulant la masse si uniforme par les caractères lithologiques des phyllades de Saint-Lô, altérés, argileux, imperméables[2] ».
Le point culminant est à 256 mètres, à la limite nord-est de la commune avec les communes de Grâce-Uzel et La Motte ; le hameau de Foeil-Marreuc est à 238 mètres ; au sud-est du bourg une butte boisée (dite "signal de Quénéa") atteint 217 mètres au sud du hameau de Quénéa et domine la partie sud de la commune, moins élevée que la partie nord ; le bourg est vers 160 mètres d'altitude ; le point le plus bas est à la limite sud-ouest de la commune, dans la vallée de l'Oust, à 87 mètres d'altitude.
Hydrographie
modifierLe ruisseau de Kerbiguet est un cours d'eau naturel non navigable de 8,45 km qui prend sa source dans la commune et se jette dans l'Oust, dont il est un affluent de rive gauche, au niveau de la commune de Saint-Caradec. L'Oust longe le territoire communal à l'ouest.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[3]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Finistère nord, caractérisée par une pluviométrie élevée, des températures douces en hiver (6 °C), fraîches en été et des vents forts[4]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 11,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 922 mm, avec 14,2 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Loudéac à 5 km à vol d'oiseau[6], est de 11,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 922,6 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Cadre géologique
modifierLa région de Trévé est située dans le domaine centre armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui est le résultat de trois chaînes de montagnes successives. Le site géologique de Trévé se situe plus précisément à l'ouest du massif granitique de Plémet-Ménéac, et à l'est du Pluton de Pontivy qui est un témoin de la tectonique tangentielle hercynienne, avec le cisaillement sud-armoricain (grand décrochement dont le rejet horizontal atteindrait 500 km[10]).
Trévé est située dans un vaste bassin sédimentaire au relief peu marqué et aux sols riches. Dans ce bassin briovérien, les sédiments issus de l'érosion du segment occidental la chaîne cadomienne se sont accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur[11]. Les roches rencontrées dans cette cuvette sont des schistes, des siltites et des grès recoupées par des roches intrusives sous forme de filons de quartz qui empruntent deux grandes directions (population où les épontes sont parallèles à la schistosité du Briovérien, généralement de N80 à N120 et population sécante sur la schistosité, semblant liée à un grand accident orienté N50 à N80)[12]. Le territoire trévéen correspond à l'un des plus vastes affleurements de schiste briovérien (anciennes carrières, bords de route, rivières escarpées) qui, comparés à ceux du bassin de Rennes, se caractérisent par une roche plus dure et moins décomposée, laquelle assure depuis longtemps un habitat rural traditionnel où prédomine les maisons de pierre sur celles de terre[13].. Ainsi, la carrière de Brocheboeuf, aujourd'hui réhabilitée en zone de loisir et de détente, permet d'examiner « un très beau front de taille de 40 m de long sur 15 m de haut montrant des siltites à débit grossier présentant une schistosité S1 d'orientation N130, à pendage assez fort vers le Nord. Une observation plus détaillée de l'affleurement laisse apparaître aussi une série de plans de faille N70, avec des cristallisations de quartz qui montrent un mouvement décrochant senestre[14] ».
Transports
modifierProche de Loudéac, Trévé est toutefois à l'écart des principaux axes de communication : la RN 164, aménagée en voie express, principal axe routier est-ouest de la Bretagne centrale passe un peu plus au sud (la commune est toutefois desservie par l'échangeur de Launay-Grésillon) et la RD 700 (axe routier nord-sud de Loudéac à Saint-Brieuc), aussi aménagé en grande partie en voie express) longe un temps la limite est de la commune. Trévé n'est desservi que par des routes secondaires, la principale étant la RD 41 venant de Loudéac et allant vers Grâce-Uzel.
La Ligne ferroviaire de Saint-Brieuc à Pontivy passe également un peu à l'est du territoire communal, la gare de Loudéac étant la plus proche de la commune ; mais cette ligne feroviaire a cessé tout trafic depuis 2017.
Paysages et habitat
modifierTrévé présentait avant le remembrement effectué en 1969 un paysage agraire traditionnel de bocage et conservé un habitat dispersé en écarts formés de hameaux (appelés localement "villages") et fermes isolées. Le bourg est situé approximativement au centre du finage communal. La proximité avec Loudéac explique que la commune a connu la construction de nombreux lotissements (périurbanisation) côté sud-est du bourg depuis la Seconde Guerre mondiale ; mais Trévé a su préserver par ailleurs son caractère rural, échappant à la rurbanisation.
Trévé appartient à une unité paysagère appelée plateau de Pontivy-Loudéac qui montre des étendues cultivées (cultures céréalières et fourragères) associées à peu de bocage, à l'état résiduel, avec une végétation s'exprimant le plus souvent sous forme de forêts, boisements ou bosquets[15]. La « plaine » de Pontivy est en effet constituée de paysages monotones qui portent, selon le géographe Pierre-Yves Le Rhun[16], la marque d'une spéculation prédominante qui a éliminé la polyculture vivrière et l'élevage au profit d'une « étendue céréalière qui rappelle maintenant la Beauce, à moins que ce ne soit le Middle-West[17] ».
L'étang de Trévé, dit aussi "étang de Pont du Bien", situé au nord-ouest du bourg, a été réhabilité en 2023, après une mise en demeure de la Dréal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) en raison d'une fuite dans le moine de vidange[Note 1] en 2020 qui en avait fait baisser brusquement le niveau[18]. Le site est désormais praticable et ouvert à tous, y compris aux poussettes et aux personnes à mobilité réduite grâce au chemin piétonnier réalisé par la commune ; c'est aussi un site de pêche.
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Trévé est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[19]. Elle est située hors unité urbaine[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Loudéac, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[20]. Cette aire, qui regroupe 22 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (95,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (97,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (74,2 %), prairies (12,9 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %), zones urbanisées (4,6 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Treve en 1149 (dans la charte de fondation de l'abbaye de Lanthenac ), Parochia de Treve en 1271, Parochia de Treves en 1274, Ecclesia de Treve Parochia vers 1330, Treve en la vicomté de Rohan en 1426, Treve en 1427, 1480, 1514 et en 1569, Trevé et Tresvé en 1684, Trêvé en 1719, Trévé à la fin du XVIIIe siècle[24].
Son nom vient du breton trev qui signifie village[24].
Les noms des hameaux sont pour certaines d'origine bretonne (ceux commençant par ker, situés généralement dans les vallées, lesquelles auraient été défrichées en premier, les noms commençant par ville étant plus tardifs, des mots latins d'origine gallo-romaine)[25].
Les habitants de Trévé étaient traditionnellement surnommés "les sorciers". Pour cette raison le club des aînés ruraux, ainsi que la société de chasse, se nomment "La Sorcière" et l'accueil périscolaire et de loisirs "Maison des Lutins".
Histoire
modifierPréhistoire
modifierEn 1871, une hache de combat en cuivre est découverte au château de Bonamour. Elle a été fabriquée vers 2000 à 2200 av. J.-C. dans le sud-ouest de l'Allemagne.
Entre 1980 et 1993, neuf haches à douille datées de l'Âge de bronze ont été trouvées près de la Ville-au-Moulin[26].
Antiquité
modifierLa voie romaine allant de Condate (Rennes) à Vorgium (Carhaix) traversait l'actuelle commune de Trévé en passant par Dugouët, le Pignon Rouge et la Ville-aux-Fèves.
En 2012, un habitant de la commune découvre 8 monnaies romaines à proximité de la Ville-au-Moulin à l'aide d'un détecteur de métaux. Il s'ensuit une intervention archéologique en juillet 2012 puis en 2013 et en 2014. Ces dernières mettent au jour un dépôt monétaire de près de 1495 monnaies (7 deniers et 1488 antoniniens)[27].
Moyen Âge
modifierTrévé serait issu du démembrement de la paroisse de l'Armorique primitive de Cadelac (un lieu-dit de Loudéac de nos jours).
En 1149, Eudon II de Porhoët cite pour la première fois Trévé dans la charte de fondation de l'abbaye de Lanthenac[25].
Époque moderne
modifierL'activité de tissage, blanchissage et de commerce des toiles de lin, notamment les "Bretagnes", était très importante dans toute la région, y compris à Trévé : par exemple en 1669 toutes les mariées de l'année sont filandières[Note 3] et la plupart des époux "tixiers" ou marchands de toiles ; en 1775 Trévé compte environ 250 tisserands installés pour la plupart dans le bourg ou dans la vallée de l'Oust, vendant leur production jusqu'en Amérique latine ; ils habitent de grandes maisons à étage construites en schiste avec des ouvertures à entourage en granit comme celles de la Ville Boscher, de Kergouët, de Garenton, de Kergohy, de Kerbiguet, etc.[28]
Sébastien Moizan[Note 4] (1705-1779), avocat au Parlement de Bretagne, fait construire, en 1761, le Manoir de la Ville-Aux-Veneurs[29]. Son fils, Pierre-Anne Moizan[Note 5] (1740-1817), marchand de toiles, né et mort à Trévé, propriétaire du manoir de la Ville-aux-Veneurs, était en contact avec des marchands malouins, nantais, morlaisiens, mais aussi de Cadix[30]. Les plus belles maisons de Trévé, ainsi que l'église et les manoirs, datent du XVIIIe siècle, époque de prospérité toilière[31].
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Trévé en 1778 :
« Trévé : dans un fond ; à 7 lieues ⅓ au sud-est de Saint-Brieuc, son évêché ; à 17 lieues ¾ de Rennes, et à 4 lieues de Quintin, sa subdélégation. Cette paroisse ressortit à Ploërmel et compte 2400 communiants[Note 6] ; la cure est à l'alternative. Le territoire est varié de coteaux, de collines et de vallons, et couvert d'arbres fruitiers et autres ; on y voit des terres en labeur, des prairies, des bois et des landes[32]. »
Le XIXe siècle
modifierA. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Trévé en 1853 :
« Trévé (sous l'invocation de saint Just : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : le Bois-d'Uzel, le Cran, Feil-Mareuc, Laville-Mérien, les Isles, les Landés, la Vieux-Ville, la Ville-Ès-Romain, Cainguen, la Jarsais, Saint-Just, Kerbéha, Kergohy, la Touche, Kerbiquet, Hinlé, Cosquer, Cocuhan, la Ville-Rouault, Bon-Amour, Garanton, la Ville-au-Moulin, le Bois-Joli, Kergouët, Kergoff, la Ville-Boscher, la Ville-au-Feuve, la Ville-au-Veneur. Superficie totale 2663 hectares, dont (...) terres labourables 1782 ha, prés et pâturages 370 ha, bois 13 ha, vergers et jardins 50 ha, landes et incultes 200 ha (...). Moulins : 7 (à eau, de la Touche, du Bourg, du Moutoir, de Bon-Amour, Briend, de Saint-Caradec). L'église date de 1724. Jadis il y avait quatre chapelles : Saint-Pierre, Saint-Just[Note 7], Sainte-Anne, Saint-Eutrope ; la première seule est encore debout et desservie. Les anciens fiefs étaient là Touche et Bon-Amour, qui relevaient du duché de Rohan. Le dernier est depuis longtemps inhabitable et en ruines ; le premier est habité par des fermiers. Les habitants fabriquent des toiles de lin qui sont vendues dans les environs, et qu'ils blanchissent avec intelligence. Point de vue remarquable à la montagne de Quencha. Géologie : schiste talqueux exploité comme pierre à bâtir ; quelques minerais de fer. On parle le français et le breton[33]. »
Selon Joachim Gaultier du Mottay , Trévé possédait en 1862 une école de garçons ayant 60 élèves et une école de filles en ayant 45 ; à cette même date l'industrie des toiles y était encore assez répandue ; on y voyait encore les ruines du château de Bonamour (disparues depuis, elles ont fini d'être rasées en 1946)[34].
Le XXe siècle
modifierLa Belle Époque
modifier-
Trévé ː la fontaine Saint-Just au début du XXe siècle (carte postale).
Un groupe scolaire public comprenant une école de garçons et une de filles est construit en 1911, l'ancienne école étant transformée en mairie et bureau de poste[35].
La Première Guerre mondiale
modifierLe monument aux morts de Trévé porte les noms de 84 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux, 9 soldats sont morts en Belgique (Jules Audrain, Henri et Louis Lecointe ainsi que Désiré Le Couëdic dès le , Élie Le Floch, Joseph Rault et Mathurin Sohier en novembre 1914, Jules Moisan a été tué à Boezinge le , Prosper Jeglot est mort de maladie en décembre 1918, donc après l'armistice) ; tous les autres sont morts sur le sol français dont Louis Allano, François Amicel et Pierre Le Toux, tous les trois décorés à la fois de la Médaille militaire et de la Croix de guerre[36].
-
Plaque commémorative du monument aux morts portant les noms des morts pour la France de Trévé pendant la Première Guerre mondiale.
L'Entre-deux-guerres
modifierLe monument aux morts, une grande stèle en granite sur un socle en pierre sur laquelle les noms des soldats sont gravés en lettres dorées, leur liste étant surmontée d'un casque de soldat et de fleurs, avec à côté une femme sculptée avec les mains jointes en signe de deuil, sculptée par Francis Renaud, est inauguré en 1922[37]. Le premier bureau téléphonique est mis en service en 1923 et l'électrification du bourg commence en 1926[35].
-
Trévé : l'église paroissiale vers 1920 (carte postale Émile Hamonic).
-
Trévé : le clocher de l'église paroissiale vers 1920 (carte postale).
-
Trévé ː le quartier de la Fontaine vers 1920 (carte postale Émile Hamonic).
-
Trévé ː le lavoir près de la fontaine Saint-Just vers 1920 (carte postale).
-
Trévé ː la chapelle Saint-Pierre d'Hémonstoir vers 1920 (carte postale).
-
Trévé ː le manoir de la Ville-aux-Veneurs vers 1920 (carte postale).
La Seconde Guerre mondiale
modifierLe monument aux morts de Trévé porte les noms de 11 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les victimes Alphonse Le Floch, pionnier rattaché à une division d'infanterie, est mort dans les Ardennes pendant la Bataille de France au printemps 1940 ; Lucien Cuny, commandant de la section F.T.P.F. de Trévé, abattu par les Allemands à Loudéac le ainsi que Gaston Bardinet et Marcel Jégard sot deux résistants tués lors d'une attaque de résistants FFI contre une colomme de camions allemands passant par le bourg de Trévé le (un soldat américain, Arthur Grossman, est tué en même temps qu'eux[38]) ; Louis Le Bouffo, lui aussi résistant, a été exécuté par les Allemands le à Lournand (Saône-et-Loire) ; Ange Dervault est mort dans l'explosion survenue le sur le croiseur mouilleur de mines Pluton à Casablanca (Maroc); Victor Carmoy est une victime civile de la guerre, tué accidentellement par un soldat allemand[36].
Trois cent tirailleurs sénégalais, qui avaient combattu dans les rangs de l'armée française avant l'Armistice du 22 juin 1940, et faits prisonniers par les Allemands, qui avaient refusé, en raison d'arrièrés de soldes impayés, d'embarquer à Morlaix sur le navire anglais Circassia pour être rapatriés, furent le emprisonnés à Trévé (dans un camp construit en 1939 pour accueillir des réfugiés et utilisé ensuite par l'armée allemande pendant l'Occupation[39]) et gardés par des FFI venus du Trégor jusqu'au [40]. Une stèle commémorant leur mémoire a été enfin inaugurée le à Trévé à l'initiative d'Armelle Mabon, autrice d'un livre sur le sujet[41], et de la Ligue des droits de l'homme[42].
L'après Seconde Guerre mondiale
modifierL'école de hameau de Foeil Marreuc ouvre en 1952. L'électrification des parties rurales de la commune se déroule entre 1952 et 1955.
Un programme d'arasement de talus a lieu entre 1957 et 1960 afin de faciliter la mécanisation agricole et le réseau d'adduction d'eau est construit aux mêmes dates de même qu'un nouveau bâtiment regroupant mairie, poste et salle des fêtes, qui abrite aussi une cantine scolaire (transférée dans un autre bâtiment en 1980). Le remembrement agricole est organisé en 1969. Le goudronnage des chemins ruraux et des cours de ferme est effectué entre 1966 et 1976. L'étang est aménagé en 1972 et le terrain des sports en 1974.
Au début de la décennie 1960, le bourg commence à s'étendre en raison des emplois créés à proximité dans les industries agro-alimentaires loudéaciennes ; plusieurs lotissements sont construits successivement : Beauséjour en 1967, le Versant et la Butte Boisée en 1976, Kermelin ensuite en 1984.
Une salle des sports est construite en 1989 et la mairie rénovée et agrandir l'année suivante ; une salle polyvalente est construite peu après.
Après un ralentissement dans la décennie 1990, le rythme des constructions nouvelles reprend à partir de 1998 (14 lotissements nouveaux en 25 ans)[35].
Le XXIe siècle
modifierLa poursuite de l'essor
modifierLe nombre des élèves scolarisés dans les écoles (publique [École primaire publique] et privée [École Sainte-Jeanne-d'Arc]) de la commune passe de 92 en 2000 à 216 en 2010. L'incendie de la mairie en 2011[43] a entraîné la construction d'une nouvelle mairie inaugurée en 2014[44].
La crise municipale de 2023
modifierDes dissensions au sein de la municipalité, illustrées par la démission de 11 conseillers municipaux[45], entraîne la démission du maire élu en 2020, Gilles Adelis, et l'élection en 2023 d'une nouvelle équipe municipale et d'un nouveau maire, Gérard Mathécade[46].
Politique et administration
modifierRemarque : Trévé a eu seulement 4 maires en un siècle entre 1919 et 2020[35].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[51]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[52].
En 2021, la commune comptait 1 684 habitants[Note 19], en évolution de +2,75 % par rapport à 2015 (Côtes-d'Armor : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Lieux et monuments
modifier- Église paroissiale Saint-Just, dédiée à saint Just[Note 20] : en forme de croix latine et à trois vaisseaux, elle date de 1709 pour le chœur, les pignons du transept et la nef sont de la fin du XVIIIe siècle et l'agrandissement de la sacristie, le rehaussement des murs datent du XIXe siècle ; l'église possède des statues de saint Just et de saint Antoine datant du XVIIe siècle, un lutrin datant du XVIIIe siècle et des stalles sculptées par les frères Étienne (sculpteurs locaux) vers 1860. Le clocher actuel en pierres date de 1866 et a remplacé le clocher en ardoises antérieur[55]. Une crypte d'époque médiévale a été trouvée sous le chœur lors de travaux en 1972 (mais malheureusement comblée après les travaux). Une croix monumentale se trouve sur son placître[56].
-
Église paroissiale Saint-Just et la place de l'Église.
-
Église Saint-Just : vue extérieure d'ensemble.
-
Église Saint-Just vue depuis la fontaine et le lavoir du même nom.
-
Église Saint-Just : le clocher.
-
Église Saint-Just : Christ en croix.
- Chapelle Saint-Pierre d'Hémonstoir (le nom Hémonstoir, déformation de "Moustoir", est lié à un monastère qui aurait été fondé par saint Caradec au Ve siècle[57]) ; la chapelle actuelle date de 1752[58]. Elle possède un tableau datant de 1711 et représentant "Jésus marchant sur les eaux", peint par Le Corre, dit "Dupont de Pontivy", retrouvé en 1991 masqué par une autre toile et restauré en 1992. Son retable, qui date du XVIIIe siècle serait celui qui était dans l'église paroissiale avant 1860[25].
- Manoir de la Ville-Aux-Veneurs[59].
-
Le manoir de la Ville-aux-Veneurs : vue extérieure d'ensemble.
-
Le manoir de la Ville-aux-Veneurs : porte d'entrée de la façade sud avec inscrit dans la pierre "1761".
- Manoir de la Touche : il date du XVIIe siècle[60].
- Le manoir de Bonamour, construit au XIXe siècle en remplacement de l'ancien château.
- La fontaine (cette fontaine de dévotion date du XVIIe siècle) et le lavoir Saint-Just.
-
La fontaine Saint-Just.
-
Le lavoir Saint-Just.
-
Le square de la Pompe en 2021.
Personnalités liées à la commune
modifier- André Oheix (1882-1915), historien, tué dans la Marne, et inhumé dans le cimetière du bourg. Il a habité toute sa vie le manoir de la Ville-aux-Veneurs construit en 1761 par André Sébastien Moizan, un ancêtre par sa grand-mère paternelle Jeanne-Marie, née Moizan[29].
Notes et références
modifierNotes
modifier- Ouvrage en bois ou en béton, installé dans la digue d'un étang, permettant de retenir l'eau dans l'étang ou de le vider, et de jouer un rôle de trop plein.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Femmes filant le lin ou un autre textile.
- Sébastien Moizan, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
- Pierre-Anne Moizan, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
- Personnes en âge de communier.
- Selon René Couffon, la chapelle Saint Just a été démolie au début du XIXe siècle
- Elouan François Le Roux, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
- François-Marie Blanchard, né le à Kergohi en Trévé, décédé le .
- Ange-Marie Moizan, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
- Alexandre Le Helloco, né le à Trévé.
- Pacifique Collin, né le à Trévé.
- Louis-Marie Perreux, né le à Garanron en Trévé, décédé le à Trévé.
- Mathurin Étienne, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
- Joseph Le Tilly, né le à Trévé, décédé le à Trévé.
- Jean Sohier, né le , décédé le .
- Émile Jégard, né le , décédé le .
- Eugène Jégard, né en 1930.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Saint Just aurait remplacé saint Laurent comme saint patron de l'église paroissiale lors de la destruction de la chapelle Saint-Just au début du XIXe siècle.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Daniel Faucher, La France, géographie-tourisme, Librairie Larousse, , p. 140.
- Charles Barrois, « Des divisions géographiques de la Bretagne », Annales de géographie, t. 6, no 25, , p. 37 (lire en ligne).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
- « Orthodromie entre Trévé et Loudéac », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Loudeac » (commune de Loudéac) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Loudeac » (commune de Loudéac) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- C. Lorenz, Géologie des pays européens : France, Belgique, Luxembourg, Dunod, , p. 135.
- Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 23.
- J. Chantraine, J.-J. Chauvel, P. Bale, E. Denis, D. Rabu, « Le Briovérien (Protérozoïque supérieur à terminal) et l’orogenèse cadomienne en Bretagne (France) », Bulletin de la Société géologique de France, t. IV, no 5, , p. 815-829.
- André Meynier, Atlas et géographie de la Bretagne, Flammarion, , p. 146.
- [PDF] É. Thomas, B. Sevin, S. Lesimple, P. Le Berre, T. Fullgraf, L. Beuchet, A. Carn, Notice explicative de la feuille Loudéac à 1/50 000, éditions du BRGM, 2010, p. 102
- « L’ensemble de paysages du plateau de Pontivy-Loudéac. Un plateau ondulé voué aux grandes cultures », sur atlasdespaysages-morbihan.fr (consulté le ).
- Pierre-Yves Le Rhun, Géographie économique de la Bretagne, Ed. Breiz, 1973
- Maurice Le Lannou, La Bretagne et les Bretons, PUF, , p. 121.
- « À Trévé, l’étang reste sous surveillance », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Loudéac », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Motreff ».
- « Un peu d'histoire de Trévé », sur treve.fr, (consulté le ).
- Jacques Briard, Rapport sur la fouille de sauvetage du dépôt de haches à douille de la Ville-au-Moulin, Trévé, Côtes-du-Nord 1982-1883, Rennes, Ministère de la Culture, Sous-Direction de l'Archéologie, , 8 p. (lire en ligne), p. 2-8
- Marie Brillant, « 82 monnaies du trésor de Trévé en ligne », sur cgb.fr, (consulté le ).
- Yann Lagadec, « Trévé et la Vera Cruz : Les horizons d’un marchand de toiles de Bretagne centrale au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, vol. 112, no 3, , p. 127 à 142 (lire en ligne, consulté le ).
- Michel Debary, « André Oheix, érudit et historien de la Bretagne », Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, no 80, , p. 451-458 (lire en ligne).
- Yann Lagadec, L' horizon planétaire des ruraux bretons ; toile et ouverture des campagnes dans la Bretagne des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, in "Du lin à la toile. La proto-industrie textile en Bretagne", sous la direction de Jean Martin et Yvon Pellerin, Presses universitaires de Rennes, 2008, (ISBN 978-2-7535-0560-5).
- « Présentation de la commune de Trévé », sur patrimoine.bzh, (consulté le ).
- Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, vol. 4, Nantes, Vatar Fils Aîné, (lire en ligne), page 463.
- A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Rennes, Deniel, (lire en ligne), page 937.
- Joachim Gaultier du Mottay, Géographie départementale des Côtes-du-Nord, (lire en ligne), pages 726 et 727.
- « 4 MAIRES À TRÉVÉ EN 100 ANS: Un record national ? », sur treve.fr, (consulté le ).
- « MémorialGenWeb Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
- « Les monuments aux morts. France (Côtes-d'Armor) TRÉVÉ (22600) », sur monumentsmorts.univ-lille.fr, (consulté le ).
- « Plaque commémorative A. GROSSMAN (Relevé n° 993144) , Soldats américains », sur memorialgenweb, (consulté le ).
- « Stèle commémorative camp PG Sénégalais (Relevé n° 135799) » (consulté le ).
- « Tirailleurs sénégalais. Le passé ressurgit à Trévé », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
- Armelle Mabon, Prisonniers de guerre « Indigènes » : Visages ou liés de la France occupée, La Découverte, , 370 p. (ISBN 978-2-7071-5078-3).
- « INAUGURATION DE LA STÈLE DE Trévé : L’INTÉGRALITÉ DES INTERVENTIONS », sur idh-france.org (consulté le ).
- « Incendie. La mairie ravagée par les flammes », Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
- « Nouvelle mairie. L'un des gros dossiers de 2012 », .Journal Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
- « Crise municipale à Trévé : la mise au point du maire »
- « Une nouvelle équipe municipale en place à Trévé », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- Un peu d'histoire de Trévé, Trévé, Commune de Trévé, , 3 p. (lire en ligne), p. 1.
- « Joseph Collet, maire de Trévé, ne se représente pas », Journal Ouest-France, (lire en ligne, consulté le ).
- « Municipales à Trévé. Gildas Adelis élu à l’unanimité », Ouest-France, (lire en ligne).
- « Nouveau maire de Trévé, Gérard Mathécade s’entoure de cinq adjoints et d’une déléguée », Le Télégramme, (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Trévé. Église Saint-Just », sur bretagneweb.com (consulté le ).
- « Église paroissiale Saint-Just (Trévé) », sur patrimoine.bzh, (consulté le ).
- « Étymologie et histoire de Trévé », sur infobretagne.com (consulté le ).
- « Chapelle Saint-Pierre, Saint-Pierre (Trévé) », sur patrimoine.bzh, (consulté le ).
- « Manoir, la Ville aux Veneurs (Trévé) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.bzh (consulté le ).
- « Manoir, la Touche (Trévé) - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur patrimoine.bzh (consulté le ).
Bibliographie
modifier- Yann Lagadec, « Trévé et la Vera Cruz : Les horizons d’un marchand de toiles de Bretagne centrale au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, nos 112-3, , p. 127-142 (lire en ligne).
- Yann Lagadec, « L’horizon planétaire des ruraux bretons, toile et ouverture des campagnes dans la Bretagne des xvie, xviie et xviiie siècles », dans Jean Martin et Yvon Pellerin (dir.), Du Lin à la Toile, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 9782753505605, présentation en ligne), p. 303-317.