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Introduction

La Tchétchénie (en russe : Чечня́, Tchetchnia ; en tchétchène : Нохчийчоь, Noxçiyçö), en forme longue République tchétchène (en russe : Чече́нская Респу́блика, Tchetchenskaïa Respoublika ; en tchétchène : Нохчийн Республика, Noxçiyn Respublika) ou république de Tchétchénie, est une république constitutive de la fédération de Russie, tirant son nom du peuple tchétchène. Les langues officielles sont le tchétchène et le russe.

Peuplée de 1 552 866 habitants en 2024, c'est l'une des régions avec les plus fortes croissances démographiques du pays. Les Tchétchènes, qui forment la quasi totalité de la population, sont de confession sunnite. L'économie tchétchène est centrée sur le commerce, les services publics, la construction et l'agriculture, mais elle reste l'une des moins développées du pays. Le PIB par habitant est l'un des plus faibles de Russie, tandis que les taux de pauvreté et de chômage sont parmi les plus élevés.

Lumière sur

La république socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie, ou RSSA tchétchéno-ingouche, RSSA de Tchétchéno-Ingouchie (russe : Чечено-Ингушская АССР), était une république autonome au sein de la république socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR). Sa capitale était Grozny.

Au recensement soviétique de 1989, son territoire s'étend sur 19 300 km2 et on y dénombre 1 275 513 habitants, dont 734 501 Tchétchènes (58 %) et 163 762 Ingouches (13 %), le reste étant des Russes (23 %) et d'autres groupes ethniques.

Le , la république a publié la déclaration de sa souveraineté et en 1991, elle est divisée en république tchétchène de facto indépendante et en république ingouche demeurant dans le giron russe.
Géographie

Couvrant une superficie de 15 647 km2, la République tchétchène occupe une superficie comparable à l'Île-de-France. La Tchétchénie est un des 89 sujets de la fédération de Russie, dans la partie centrale de Ciscaucasie (partie nord du Caucase) russe, ainsi que dans le district fédéral et la région économique homonyme. La République est limitrophe à l'ouest de la république d'Ingouchie, au nord-ouest de la république d'Ossétie-du-Nord-Alanie et du kraï de Stavropol et à l'est de la république du Daghestan. Elle est frontalière au sud de la Géorgie, dont au sud-ouest de la république sécessionniste d'Ossétie du Sud-Alanie, non reconnue internationalement.

Environ 35 % du territoire est constitué de hautes montagnes escarpées appartenant au Grand Caucase, qui ne sont pas habitables, ce qui favorise la biodiversité. Les 65 % restants sont constitués eux de plaines, de steppes et de semi-déserts, avec notamment la plaine tchétchène et celle du Terek-Kouma.

Histoire

Ancienne république socialiste soviétique autonome, la Tchétchénie-Ingouchie s'est proclamée république socialiste soviétique le . Après le renversement de son Soviet suprême (ru) par des membres du Congrès national du peuple tchétchène (en) le , elle est divisée entre la république tchétchène d'Itchkérie et la république d'Ingouchie le . Le président tchétchène Djokhar Doudaïev, élu en octobre, déclare l'indépendance de la république tchétchène d'Itchkérie le tandis que l'Ingouchie choisit de rester dans le giron de la RSFS de Russie le .

En 1994, la première guerre de Tchétchénie est menée par le président russe Boris Eltsine contre la république tchétchène d'Itchkérie, en réponse à son refus d'intégrer la fédération de Russie. Elle se solde par un échec des Russes à prendre le contrôle de la république et un cessez-le-feu est signé en . Les troupes russes quittent alors le territoire.

En 1997, l'indépendantiste modéré tchétchène Aslan Maskhadov est élu, mais ne parvient pas à maintenir l'ordre, mis à mal par le développement de mouvements fondamentalistes islamistes dans le pays. Plusieurs attentats non revendiqués se succèdent à Moscou. Président par intérim après la démission d'Eltsine en 1999, Vladimir Poutine accuse la Tchétchénie et déclare vouloir « buter les terroristes tchétchènes jusque dans les chiottes ». Il lance alors une « opération antiterroriste », plus tard connue sous le nom de seconde guerre de Tchétchénie. Les Russes s'emparent de Grozny en 2000 et reprennent le contrôle de la Tchétchénie. Le mufti pro-russe Akhmad Kadyrov (qui avait été auparavant chef des indépendantistes tchétchènes avant de changer de camp) est ensuite élu aux élections présidentielles tchétchènes le 5 octobre 2003 à 80% après un scrutin qualifié de mascarade par les observateurs. Des actes de guérilla de la part des indépendantistes continueront jusqu'en 2009. Akhmad Kadyrov est assassiné en 2004. Son fils Ramzan devient alors Premier ministre à 27 ans, mais est de facto leader du pays. Puis, ayant atteint l'âge minimal légal requis, il devient à 30 ans président de la Tchétchénie en 2007 sur proposition de Vladimir Poutine, ratifiée par la quasi-unanimité du parlement tchétchène.

Économie

Pendant la période soviétique, la Tchétchénie est en proie à des difficultés économiques, accentuées par la déportation massive de ses habitants par Staline en 1944.

Les deux guerres qui ont touché la Tchétchénie ont considérablement affecté son économie. À titre d'exemple, le combinat géant « Krasny Molot » — la plus grande entreprise de la république fondée en 1886, qui livrait de l'équipement pétrochimique dans 56 pays avant la guerre, a été entièrement détruit dans les années 1990.

La compagnie publique pétrolière « Grozneftegaz » a extrait en 2005 2,2 millions de tonnes du pétrole et 500 000 m3 de gaz naturel (700 000 tonnes de pétrole en 2001, 1,5 million en 2002, 1,8 million en 2003 et 2 millions en 2004).

Le volume de la production agricole est de 11 milliards de roubles (2010). La branche principale de l'agriculture est l'élevage (70 % de la production agricole) ; la production végétale représente 30 %.

En 2011, le volume de production de l'industrie tchétchène s'élevait à 13,6 milliards de roubles, dont l'industrie extractive représentait 32 %, l'industrie de transformation - 8 %, la production et la distribution d'électricité, de gaz et d'eau - 60 %.

La Tchétchénie occupe une place relativement importante dans l'économie russe en raison de ses importantes ressources en pétrole et de gaz naturel, ainsi que des investissements immobiliers. Elle est cependant très dépendante de Moscou et de ses investissements évalués à 125,6 milliards de roubles (1,6 milliard USD) en 2020.

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Les monts Zums-Lam dans le Caucase
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La première guerre de Tchétchénie est un conflit post-soviétique entre les Forces armées de la fédération de Russie et les séparatistes de la Tchétchénie (située dans le Caucase du Nord russe) qui se déroule de 1994 (date du déclenchement de l'offensive militaire russe) à 1996 (date de l'accord de paix de Khassaviourt).

La seconde guerre de Tchétchénie (ou deuxième guerre de Tchétchénie) est un conflit armé opposant l'armée fédérale russe aux indépendantistes tchétchènes du 26 août 1999 au 6 février 2000, jour de la prise de Grozny, la capitale de la république, par les troupes russes. Cependant, des opérations de contre-insurrection perdurent jusqu'au 16 avril 2009 et un conflit de basse intensité se fait sentir encore pendant des années.

La guerre se solde par l'« extermination partielle » du peuple tchétchène et par la réintégration de la Tchétchénie dans la fédération de Russie. Il s'agit à l'époque du conflit le plus violent qu'aient connu l'Europe et l'ex-URSS depuis la Seconde Guerre mondiale, certains commentateurs allant même jusqu'à parler de « génocide ».

Peuples et langues

La composition ethnique d'après le recensement de 2021 est la suivante :

Ethnie Nombre Pourcentage
Tchétchènes 1 456 792 96,4 %
Russes 18 225 1,2 %
Koumyks 12 184 0,8 %
Avars 4 079 0,3 %
Autres 19 544 1,3 %

Le tchétchène est parlé par 85 à 90 % de la population. Dans les grands espaces urbains, comme Grozny, au moins 90 % de la population parle parfaitement le russe. Le russe est obligatoire à l'école, dès la maternelle. La langue russe est moins importante dans les zones rurales, mais y est parlée par au moins 75 % de la population. Il existe à Grozny une minorité de Tchétchènes qui ne parlent que le russe et qui représentent environ 10 % de la population. De petits groupes parlent des langues présentes dans le reste du Caucase comme l'ingouche, le laze, l'azéri, le géorgien ou encore l'arménien.

Personnalités
Personnalités

Famille Kadyrov : Ramzan Kadyrov, Akhmad Kadyrov

Indépendantistes : Aslan Maskhadov, Chamil Bassaïev

Littérature : Raïssa Akhmatova, Kanta Ibraguimov

Culture et patrimoine culturel
Littérature

La littérature moderne tchétchène émerge dans les années 1920. Le recueil Chansons et histoires d'Ahmat Nazhayev est publié en 1923. Le journal Serlo, fondé à Grozny en 1925, publie des histoires, des essais et des vers en langue tchétchène d'Abdi Dudayev, Shirvani Sagaipov, Mahmad Salmurzayev et Issa Eldarkhanov. Le genre littéraire dominant dans les années 1930 et 1940 est la poésie. Le thème dominant de la littérature tchétchène à partir des années 1920 est l'émancipation de la culture ancienne tchétchène au profit du modèle soviétique et des idées révolutionnaires.

À partir de la fin des années 1950 jusque 1980, une nouvelle génération d'écrivains comme Said-Bei Arsanov, Magomet Mamakaev et Khalid Oshaev arrive aux côtés des anciens. Dans un de ses romans, Mamakaev dépeint le destin d'Aslanbek Sheripov, le principal dirigeant révolutionnaire tchétchène et commandant en chef de l'Armée rouge tchétchène.

La littérature tchétchène moderne est représentée par une grande variété d'écrivains et de genres.

Patrimoine
Architecture

Après la guerre, le patrimoine architectural existant jusqu'alors, notamment dans la capitale Grozny, a complètement été détruit.

Il existe également quelques tours datant du haut Moyen Âge dans les montagnes. Depuis la reconstruction de la capitale, quelques édifices modernes s'élèvent dans la ville. L'ancienne bibliothèque Tchekhov (ru) avait été rasée et pillée pendant la première guerre en 1995. Le fonds bibliothécaire est alors peu à peu reconstitué par des dons et des bénévoles.

La Bibliothèque nationale de la République tchétchène (ru) est inaugurée le 23 mars 2013.

À Grozny, l'avenue Poutine reconstruite en 2008 (anciennement avenue Pobeda) a une architecture inspirée des Champs-Élysées.

La résidence de Ramzan Kadyrov, construite en 2012, est un édifice qui se remarque dans Grozny. Elle a coûté cent cinquante-neuf millions de dollars et comporte un important dispositif de sécurité couvrant ses quelque deux cent soixante mille mètres carrés. Elle comporte un parc, une mosquée privée, des tours en pierre traditionnelle, un zoo, une piscine, des salles d’entraînement, plusieurs maisons attribuées à ses proches et un manoir dans lequel il vit.


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