Bataillon Djokhar Doudaïev
En Ukraine, le bataillon Djokhar Doudaïev, en hommage à Djokhar Doudaïev, est une unité paramilitaire spéciale formée de volontaires tchétchènes qui combattent contre les séparatistes prorusses, les Russes et les kadyrovtsy (les combattants tchétchènes de Ramzan Kadyrov)[1]. Le bataillon est basé dans l'oblast de Louhansk.
Bataillon Djokhar Doudaïev Батальйон імені Джохара Дудаєва | |
Insigne du bataillon | |
Création | |
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Pays | Ukraine |
Allégeance | République tchétchène d'Itchkérie Ministère de l'Intérieur d'Ukraine |
Type | Bataillon paramilitaire |
Effectif | environ 500 hommes |
Ancienne dénomination | Bataillon tchétchène |
Guerres | Guerre du Donbass |
Batailles | 2015 : bataille de Debaltseve |
Commandant | Adam Osmaev |
Commandant historique | • Issa Mounaïev (2014-2015) • Amina Okueva (2015-2017) |
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Historique
modifierIssa Mounaïev[2] était le fondateur et le commandant du « bataillon Doudaïev ». Vétéran de la guerre en Afghanistan sous l'uniforme soviétique, il combat les Russes lors des deux guerres en Tchétchénie[3]. Alors qu'il s'était réfugié au Danemark, il rejoint l'Ukraine à la suite des évènements de l'Euromaïdan et crée un bataillon tchétchène distinct pour combattre dans la guerre du Donbass[4].
Le bataillon Doudaïev a opéré entre Donetsk et Louhansk avec environ 500 combattants. Le bataillon n'étant pas reconnu par l’État ukrainien, n'étant soumis à aucun dirigeant politique ou quelconque structure politique officielle, l'unité est dans un vide juridique. Cependant Isa Munayev voulait que le bataillon soit intégré à l'armée ukrainienne régulière[3].
Le , Issa Mounaïev meurt lors de la bataille de Debaltseve[5]. Et à la suite de sa disparition, le , Semen Semenchenko, le commandant du bataillon Donbass poste sur Facebook « Maintenant, je dois tenir ma parole et aider à légaliser son bataillon ».
Le commandement est repris par Adam Osmaev, un Tchétchène qui en 2012 a été arrêté par le SBU et condamné par un tribunal ukrainien pour avoir fomenté un attentat terroriste contre le président russe Vladimir Poutine[6],[7],[3]. Il a effectué 3 ans de prison pour fabrication et détention d'explosif en Ukraine, mais en 2015, il a été relâché et les charges annulées par les autorités ukrainiennes à la suite de la guerre du Donbass[8].
Le , le ministre de la Défense ukrainienne va commencer à légaliser le bataillon mais se justifie de la lenteur du processus en disant qu'il y a « trop de bureaucratie »[9].
L'unité est engagée lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 sous commandement des forces armées ukrainiennes[10].
Idéologie
modifierBaptisé en l'honneur du premier président de la Tchétchénie indépendante (Itchkérie), Djokhar Doudaïev, ancien général soviétique, nationaliste et laïc[11],[12], le bataillon est « resté fidèle à l’esprit de la première guerre d’indépendance de 1994-1996, celle pour une Tchétchénie laïque »[13].
Une unité islamiste nommée bataillon Cheikh Mansour s’est détachée du bataillon Doudayev et s'« est basée à proximité de Marioupol, dans le sud-est de l’Ukraine »[14]. Le nom Cheïkh Mansour se réfère au meneur militaire et religieux Mansour Ouchourma (1760–1794) dit Al-Imam al-Mansour al-Moutawakil 'ala Allah[15], un chef de guerre tchétchène islamique qui a dirigé la résistance contre Catherine II dans le Caucase à la fin du XVIIIe siècle.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifier- « UKRAINE. Des Tchétchènes en renfort dans les deux camps », sur Courrier international, (consulté le )
- ou orthographié Issa Munaïev
- « Amina la Tchétchène a choisi de se battre pour l'Ukraine », sur lejdd.fr, (consulté le )
- « At least 1,550 soldiers killed in Russia’s war against Ukraine », sur KyivPost, (consulté le )
- (en) Robert W. Schaefer, The insurgency in Chechnya and the North Caucasus : from gazavat to jihad, Santa Barbara, Calif, Praeger Security International, , 303 p. (ISBN 978-0-313-38634-3 et 978-0-313-38635-0, lire en ligne)
- (en) Will Stewart, « Bloodied face of Putin 'assassin': Chechen rebel with British links captured after 'plotting to kill Russian premier' », sur Mail Online, (consulté le )
- (en) « Man convicted of plotting Putin attack becomes commander of battalion fighting alongside Ukraine army », sur KyivPost, (consulté le )
- (en-GB) Patrick Sawer, « Adam Osmayev: Cotswolds public schoolboy turned Ukraine militia commander », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
- « Russia's war against Ukraine renews Chechen animosities », sur KyivPost, (consulté le )
- « En Ukraine, un bataillon tchétchène se bat « contre l’impérialisme russe » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- « Djokhar Doudaev, le loup tchétchène », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Vytautas Landsbergis, « Vues de Lituanie : l’Itchkérie et l’Europe », sur Desk Russie, (consulté le )
- « Une combattante tchétchène pro-Kiev tuée en Ukraine », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Marcin Mamon, « The Final Days of a Chechen Commander Fighting in Ukraine », sur The Intercept, (consulté le )
- Robert W. Schaefer (2010). The Insurgency in Chechnya and the North Caucasus: From Gazavat to Jihad