Jean Temerson
Lucien Jean Temersohn dit Jean Témerson[1], né le à Paris, ville où il est mort le , est un acteur français.
Biographie
modifierFils d'un chapelier de la rue des Rosiers d'origine polonaise[2], Jean Témerson naît le dans le 4e arrondissement de Paris[3]. Il est mobilisé en avril 1917 dans l'aviation mais est réformé dès le mois de juillet suivant après qu'il a été diagnostiqué atteint de la maladie de Basedow[4]. À l'époque, il exerçait la profession de mécanicien-tourneur dans l'atelier de son père.
Associé avec ses frères[5] dans la SNC Les fils de M. Temersohn (négoce de draps et de tissus), il ouvre une boutique de chemiserie qu'il sera contraint de fermer, trop occupé par ses activités de comédien amateur[6]. Après cette expérience, Jean Témerson abandonnera définitivement toute activité commerciale pour se consacrer entièrement à sa passion du théâtre. Il entre alors dans la troupe de France Darget, Le Coryphée. Ce n'est que beaucoup plus tard, en 1936, qu'il va faire sa première apparition sur les écrans de cinéma. Le comédien, alors très populaire, va voir sa carrière s'interrompre brutalement avec la déclaration de guerre et les conséquences de l'Armistice.
De confession juive, Jean Témerson est en effet déchu de la nationalité française et interdit de travail par le gouvernement de Vichy[7]. Devenu apatride, il quitte alors Paris et se réfugie dans la zone libre puis entre dans la clandestinité après son invasion par l'armée allemande (Troisième Reich) en novembre 1942[8]. Il réapparaît au théâtre et au cinéma dès 1945.
Jean Témerson meurt célibataire des suites d'une opération au sein à l'Hôpital Tenon dans le 20e arrondissement le [9]. Il est inhumé dans le caveau de famille Temersohn au cimetière parisien de Bagneux (3e division)[10].
Théâtre
modifier- 1919 : Écho et Narcisse, comédie en 1 acte en vers d'Alfred Poizat, à la Comédie des Champs-Élysées (28 mai) : Silvius[11]
- 1921 : La Poncella de Francia, pièce de Lope de Vega, adaptation française de Camille Le Senne et Léon Guillot de Saix, au théâtre Récamier (1er mars) : Bedford[12]
- 1923 : Marie de Magdala, pièce biblique de Wilfrid Lucas, à la Mairie du 6e arrondissement (15 avril)[13]
- 1923 : Les Polichinelles, pièce en 4 actes d'Henry Becque, au Salon d'Automne (1er décembre)[14]
- 1930 : Andromaque, tragédie en 5 actes en vers de Jean Racine, au Cinéma-Pathé de Saint-Denis (30 avril)[15]
- 1932 : Iphigénie, tragédie en 5 actes en vers de Jean Racine, au théâtre médiéval de Provins (12 juin)
- 1934 : L'Habitude, ou Vingt ans de captivité, pièce en 1 acte d'André Paysan, au Studio des Champs-Élysées (9 novembre) : M. Debord
- 1935 : Le Chrysanthème blanc, comédie chinoise en 1 acte de Lucie Paul-Margueritte, au théâtre Albert 1er (26 mars) : Mao
- 1935 : Embrassez-moi, pièce en 3 actes de Tristan Bernard, Yves Mirande et Gustave Quinson, au théâtre du Palais-Royal (30 juillet) : Joseph
- 1935 : Un chèque important, pièce en 1 acte de Tristan Bernard, au théâtre Albert 1er (25 avril) : Constantin Leptos[16]
- 1936 : Le Saphir, pièce en 1 acte d'Armand Somès, au théâtre Antoine (7 février)
- 1936 : Europe, pièce en 3 actes en vers de Maurice Rostand, au théâtre Pigalle (19 février) : Bismarck / Samovar
- 1936 : La vie est si courte..., comédie en 3 actes et 5 tableaux de Léopold Marchand, mise en scène de Jacques Baumer, au théâtre Pigalle (18 avril) : Jean, le valet de chambre
- 1936 : La Marseillaise, pièce en 1 acte en vers d'Émile Ripert et Gaston Picard, sur Radio-Paris (28 juin)
- 1936 : 14 juillet, pièce de Romain Rolland, musique de scène de Darius Milhaud, à l'Alhambra (13 juillet)
- 1936 : Bertrand de Born, comédie héroïque en 10 tableaux de Jean Valmy-Baysse, musique de scène de Darius Milhaud, au théâtre antique d'Orange (2 août) : Cornils
- 1936 : Tout le monde descend, pièce en 3 actes de Jean Guitton, au théâtre du Palais-Royal (octobre) : le valet de chambre
- 1936 : Zizippe, comédie-vaudeville en 3 actes de Charles Méré, au théâtre du Palais-Royal (7 novembre)
- 1937 : Ubu enchaîné, pièce en 1 acte d'Alfred Jarry, au théâtre d'essai de l'Exposition universelle de 1937 (23 septembre) : le Père Ubu[17]
- 1937 : La Femme de César, pièce en 8 tableaux d'Henri Clerc, au Cercle des Escholiers (décembre)
- 1938 : Le Monde à l'envers, comédie de Roger Ferdinand et Jacques Darieux d'après une nouvelle de Georges Dolley, au théâtre de l'Étoile (4 février) : le syndic[18]
- 1938 : Matinée de soleil, pièce en 1 acte de Serafin Alvarez Quintero, traduction de Jean Camp, sur Radio Tour Eiffel (14 août)
- 1947 : Une mort sans importance, comédie burlesque en 3 actes et 4 tableaux d'Yvan Noé et Pierrette Caillol, mise en scène d'Yvan Noé, au théâtre de la Potinière (octobre) : Arthur
- 1948 : Peter Schlemihl, pièce en 3 actes d'après le récit fantastique d'Adalbert von Chamisso, adaptation française de Paul Gilson, à la Radiodiffusion française (25 décembre)
- 1950 : Bobosse, comédie en 3 actes et 4 tableaux d'André Roussin, mise en scène de l'auteur, au théâtre royal du Parc à Bruxelles (9 février), au théâtre des Célestins à Lyon (18 février) et au théâtre de la Michodière à Paris (14 mars) : un agent
- 1953 : Demeure chaste et pure, comédie en 3 actes d'après la pièce de George Axelrod The Seven Year Itch, adaptation française et mise en scène de Jacques Deval, au théâtre Édouard VII (30 septembre) : le docteur Boorbaker
- 1955 : Le Troisième Jour de Ladislas Fodor, mise en scène de Victor Francen, au théâtre des Ambassadeurs
Filmographie
modifier- 1936 : L'Amant de Madame Vidal d'André Berthomieu : Guillaume, le domestique
- 1936 : Avec le sourire de Maurice Tourneur : Cam
- 1936 : Blanchette de Pierre Caron
- 1936 : Le Revenant - court métrage -
- 1937 : L'Alibi de Pierre Chenal : Jojo, l'ami de Dany
- 1937 : Boulot aviateur de Maurice de Canonge
- 1937 : Le Messager de Raymond Rouleau : le maître d'hôtel
- 1937 : Pépé le Moko de Julien Duvivier : Gravère
- 1937 : Ramuntcho (film, 1937) de René Barberis : Salaberry
- 1937 : Rendez-vous Champs-Élysées de Jacques Houssin
- 1937 : La Chaste Suzanne de André Berthomieu : Alexis
- 1937 : Prince de mon cœur de Jacques Daniel-Norman : Tsoupoff, le chambellan
- 1937 : Le Gagnant d'Yves Allégret - moyen métrage -
- 1938 : Les Deux combinards de Jacques Houssin : Ernest, le larbin
- 1938 : Le Révolté de Léon Mathot et Robert Bibal : Blotaque
- 1938 : Le Danube bleu de Emile-Edwin Reinert : Alexander
- 1938 : Alerte en Méditerranée de Léo Joannon : Le docteur Laurent
- 1938 : Le Capitaine Benoît de Maurice de Canonge : Tripoff, le touriste
- 1938 : Mon oncle et mon curé de Pierre Caron : le chauffeur
- 1938 : Quand le cœur chante de Bernard Roland - court métrage -
- 1938 : Les Cinq Sous de Lavarède de Maurice Cammage : Tartinovitch
- 1938 : La Piste du sud de Pierre Billon : Chailloux
- 1938 : Barnabé de Alexandre Esway : Firmin
- 1938 : Éducation de Prince de Alexandre Esway : Hector, le valet de chambre
- 1938 : Le Joueur d'échecs de Jean Dréville : Stanislas, le roi de Pologne
- 1939 : Monsieur Brotonneau de Alexandre Esway : L'huissier
- 1939 : Le Bois sacré de Léon Mathot : L'huissier
- 1939 : Pièges de Robert Siodmak : l'inspecteur batal
- 1939 : Raphaël le tatoué de Christian-Jaque : Monsieur Chromo
- 1939 : Berlingot et compagnie de Fernand Rivers : Donnadieu
- 1939 : Les Gangsters du château d'If de René Pujol : Papalouche
- 1940 : Monsieur Hector de Maurice Cammage : Le baron Grondin
- 1940 : Le Président Haudecœur de Jean Dréville : Capet
- 1940 : Soyez les bienvenus de Jacques de Baroncelli
- 1941 : Volpone de Maurice Tourneur : Voltore, le notaire
- 1945 : Les Malheurs de Sophie de Jacqueline Audry : Le policier
- 1945 : Une femme coupée en morceaux de Yvan Noé
- 1946 : L'Ennemi sans visage de Maurice Cammage et Robert-Paul Dagan : Hector, le valet
- 1946 : On ne meurt pas comme ça de Jean Boyer : Le commissaire
- 1947 : Cœur de coq de Maurice Cloche : Stanislas Pugilaskoff
- 1947 : Cargaison clandestine de Alfred Rode
- 1947 : Si jeunesse savait de André Cerf : Fred
- 1947 : Une mort sans importance de Yvan Noé : Arthur
- 1948 : L'Armoire volante de Carlo Rim : Le deuxième habitué
- 1948 : Manon de Henri-Georges Clouzot : Le portier du "Magic"
- 1949 : Fantômas contre Fantômas de Robert Vernay : Le président du consortium du marché noir
- 1949 : Miquette et sa mère de Henri-Georges Clouzot : Saint-Giron, un comédien
- 1949 : L'Atomique Monsieur Placido de Robert Hennion : Un maître d'hôtel
- 1949 : Tête blonde de Maurice Cam
- 1950 : Véronique de Robert Vernay : Maître Corbin
- 1950 : Sans tambour ni trompette de Roger Blanc
- 1950 : Le Gang des tractions-arrière de Jean Loubignac
- 1950 : La Belle que voilà de Jean-Paul Le Chanois : Théophile
- 1950 : Dominique de Yvan Noé
- 1950 : Coq en pâte de Carlo Felice Tavano
- 1951 : Le Cap de l'espérance de Raymond Bernard : Le docteur Pagolos
- 1952 : Bacchus mène la danse de Jacques Houssin (film resté inachevé)
- 1954 : Le Grand Jeu de Robert Siodmak : Xavier Noblet
- 1954 : La Reine Margot de Jean Dréville : L'aubergiste de "La belle étoile"
- 1954 : Le Comte de Monte-Cristo de Robert Vernay : Louis XVIII dans la première époque
- 1955 : Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot : Le garçon d'hôtel
Distinctions
modifier- Officier d'Académie (arrêté du ministre de l'Éducation nationale du 4 juin 1939)[19].
Bibliographie
modifier- Olivier Barrot et Raymond Chirat, Noir et Blanc - 250 acteurs français du cinéma français 1930-1960, Flammarion, 2000, p. 554-555
Notes et références
modifier- Également orthographié Temerson sans accentuation, mais l'acteur écrivait bien son nom de scène avec un accent.
- Mayer Temersohn (1852-1930) était originaire de Plock à l'ouest de Varsovie qui faisait alors partie de l'Empire russe.
- Acte de naissance n° 920 (vue 27/2) avec mention marginale du décès. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-cil du 4e arrondissement, registre des naissances de 1898.
- Temersohn Lucien Jean, matricule 546. Archives en ligne de la Ville de Paris, états signalétiques et des services militaires, 3e bureau de recrutement de la Seine.
- Jean Témerson avait deux frères, Julien et Louis, et deux sœurs, Alice et Lucie.
- Spectacles de Paris. L'acteur et ses compositions. Le Petit Journal, 15 février 1939, 15 février 1939, p. 6, lire en ligne sur Gallica.
- « Jean TEMERSON (1898 / 1956) », sur encinematheque.fr.
- De la scène... à l'écran. Petit courrier. L'Aurore, 29 novembre 1944, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- Acte de décès n° 2173 (vue 24/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 20e arrondissement, registre des décès de 1956.
- Registre journalier d'inhumation du cimetière parisien de Bagneux de 1956, en date du 13 août (page 18/26)
- Écho et Narcisse. Les Annales politiques et littéraires, 26 mars 1922, p. 343, lire en ligne sur Gallica.
- Théâtres. Bienfaisance. L'OEuvre, 28 février 1921, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
- Cours et conférences. Le Rappel, 13 avril 1923, p. 4, lire en ligne sur Gallica.
- Henry Becque par M. Léopold-Lacour au Salon d'Automne. Comoedia, 2 décembre 1923, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
- Notez ceci... L'Oeuvre, 30 avril 1930, p. 5, lire en ligne sur Gallica.
- Le spectacle Yves Renaud. Le Journal, 29 avril 1935, p. 8, lire en ligne sur Gallica.
- "Ubu enchaîné" au Théâtre d'Essai. Ce Soir, 22 septembre 1937, p. 6, lire en ligne sur Gallica.
- Au théâtre de l'Étoile. Le Monde à l'envers. Ce Soir, 6 février 1938, p. 7, lire en ligne sur Gallica.
- Ministère de l'Éducation nationale. Officiers de l'Instruction publique et officiers d'Académie. Journal Officiel, 4 juin 1939, p. 7058, lire en ligne sur Gallica.
Liens externes
modifier- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la musique :