Henry Becque
Henry François Becque[1], né dans l'ancien 3e arrondissement de Paris le [2], rue de Chabrol à Paris (10e) et mort à Neuilly-sur-Seine le [3], est un dramaturge français.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
Henry François Becque |
Nationalité | |
Activités |
Mouvement |
Théâtre cruel |
---|---|
Genre artistique | |
Distinction |
Les Corbeaux (1882) - La Parisienne (1885) |
Considéré comme le créateur du « théâtre cruel »[4], il est connu pour un drame réaliste grinçant, Les Corbeaux (1882), et une comédie, La Parisienne (1885).
Il est le neveu du dramaturge et librettiste Pierre-Michel Martin dit Lubize (1798-1863)[5].
Biographie
modifierHenry Becque naît 20 rue de Chabrol (Paris), où une plaque commémorative lui rend depuis hommage.
Il occupa de nombreux emplois avant de réussir au théâtre : il fut successivement employé de bureau à la Compagnie des chemins de fer du Nord, à la chancellerie de la Légion d'honneur (en tant que chef de bureau puis secrétaire du Conseil de l'ordre)[6] et chez un agent de change. Sa première œuvre est un livret d'opéra, Sardanapale, en 1867. Cette imitation en trois actes du Sardanapale de Lord Byron, mise en musique par Victorin de Joncières, fut présentée au Théâtre-Lyrique avec un certain succès.
Henry Becque se tourna ensuite vers le vaudeville avec L'Enfant prodigue (1868), puis changea complètement de style avec le drame social, Michel Pauper en 1870 (le nom du personnage signifie pauvre en latin). L'Enlèvement, joué l'année suivante, est une comédie située dans le milieu des domestiques de province. Ce furent deux échecs.
Il se consacre alors à la critique dramatique, avant de revenir à la scène en 1878, avec une comédie en un acte, La Navette, puis une seconde, Les Honnêtes Femmes, en 1880. Suivent ses deux meilleures œuvres, Les Corbeaux en 1882 et La Parisienne en 1885.
En 1890, il est candidat à l'Académie française[7].
Il publie ensuite de la poésie (Sonnets mélancoliques, 1887) et ses mémoires en 1895, sous le titre Souvenirs d'un auteur dramatique. Il meurt en 1899, laissant une pièce inachevée, Les Polichinelles.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 53).
Œuvres
modifier- Théâtre
- 1867 : Sardanapale, opéra en 3 actes et 5 tableaux, imité de Lord Byron, musique de Victorin de Joncières, Paris, Théâtre impérial lyrique ()
- 1868 : L'Enfant prodigue, comédie en 4 actes, Paris, théâtre du Vaudeville ()
- 1870 : Michel Pauper, drame en 5 actes et 7 tableaux, Paris, théâtre de la Porte-Saint-Martin ()
- 1871 : L'Enlèvement, comédie en 3 actes, Paris, théâtre du Vaudeville ()
- 1878 : La Navette, comédie en 1 acte, Paris, théâtre du Gymnase ()
- 1880 : Les Honnêtes Femmes, comédie en 1 acte, Paris, théâtre du Gymnase (1er janvier)
- 1882 : Les Corbeaux, pièce en 4 actes, Comédie-Française () lire en ligne sur Gallica
- 1885 : La Parisienne, comédie en 3 actes, théâtre de la Renaissance () lire en ligne sur Gallica
- 1908 (posthume) : Le Domino à quatre, comédie en 1 acte, théâtre national de l’Odéon (1er juin)
- 1910 (posthume) : Les Polichinelles, pièce en 4 actes, tirée du manuscrit de Henry Becque par Henri de Noussanne
- 1924 (posthume) : Le Départ, comédie en 1 acte, théâtre national de l’Odéon ()
- 1944 (posthume) : Veuve !, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre de Poche (1er janvier), qui est en fait l'épilogue de La Parisienne
- Non datée : Une exécution, comédie en 1 acte (jamais représentée).
- Divers
- Le Frisson, fantaisie rimée (1884)
- Molière et l'École des femmes, conférence (1886)
- Sonnets mélancoliques (1887) lire en ligne sur Gallica
- Querelles littéraires (1890)
- Souvenirs d'un auteur dramatique (1895) lire en ligne sur Gallica
Anecdotes
modifierUn jour, Becque attaqua publiquement les Dumas, père et fils (alors que ce dernier avait été son parrain pour l'obtention de la Légion d'honneur), sous la forme d'une épigramme :
« Comme les deux Corneille, ils étaient deux Dumas,
Mais aucun ne fut Pierre, tous deux furent Thomas. »
Alexandre Dumas fils répliqua lui aussi par une épigramme :
« Si ce coup de bec de Becque t'éveille
Ô Thomas Corneille en l'obscur tombeau,
Pardonne à l'auteur qui baye aux corneilles
Et songe au public qui bâille aux Corbeaux[8]. »
Distinctions
modifier- Chevalier de la Légion d'honneur au titre du ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts (décret du ). Parrain : Alexandre Dumas fils.
- Officier de la Légion d'honneur au titre du ministre de l'Instruction publique (décret du ). Parrain : Victorien Sardou.
Hommages
modifier- La rue Henri-Becque, dans le 13e arrondissement de Paris, a été nommée en son hommage en .
- Un buste le représentant, sculpté par Auguste Rodin, a été inauguré sur la place Prosper-Goubaux (8e arr.) en [9].
- Une plaque commémorative a été apposée en sur la façade de sa maison natale au 20, rue de Chabrol, dans le 10e arrondissement de Paris, en présence de Robert de Flers et Henry de Jouvenel[10].
Notes et références
modifier- Bien qu'elle ne corresponde pas aux actes d'état civil et qu'elle n'ait jamais été utilisée par le dramaturge, l'orthographe Henri a été régulièrement reprise par la presse de l'époque et a été retenue pour la dénomination de la rue qui porte son nom dans le 13e arrondissement.
- Paris, État civil reconstitué, vue 80/101. La notice d'autorité de la BNF indique de manière erronée le 28 avril.
- Acte de décès à Neuilly-sur-Seine, n° 225, vue 96/279. Les témoins sont Octave Mirbeau et Lucien Muhlfeld. La notice d'autorité de la BNF indique de manière erronée le 12 avril à Paris.
- Paris-Parisien, Ollendorff, , p. 42
- Sa mère était la sœur de Lubize.
- Son frère Charles (1834-1894) y fera toute sa carrière.
- Paul Aron, « Les candidatures de Zola à l'Académie française : une obstination significative », Les Cahiers naturalistes, no 91, , p. 282 (lire en ligne).
- Claude Gagnière, Pour tout l'or des mots, coll. Bouquins, Robert Laffont, Paris, 1998.
- « Boulevard de Courcelles », Promenade anecdotique au faubourg du Roule, p. 9, sur Apohtegme.com. Il est possible que le buste actuellement visible ne soit pas l'original.
- « L'hommage à Henry Becque », Le Radical, 22 mai 1924, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Henry Becque, Théâtre complet (2 vol.), Charpentier-Fasquelle, Paris, 1890
- Henry Becque, Œuvres complètes (7 vol.), Crès, Paris, 1924-1926
- Texte en ligne lire en ligne sur Gallica : 1. Théâtre, 2. Théâtre, 3. Théâtre, 4. Théâtre, 5. Querelles littéraires, 6. Souvenirs d'un auteur dramatique. Études d'art dramatique, 7. Conférences, notes d'album, poésies, correspondance.
- Fritz Du Bois, Henry Becque, l'homme, le critique, l'auteur dramatique, A. Dupret, Paris, 1888
- Ambroise Got, Henry Becque, sa vie et son œuvre, Crès, Paris, 1920
- Edmond Sée, Henry Becque, ou Servitude et grandeur dramatiques, V. Rasmussen, Paris, 1926
- Léon Treich, L'Esprit d'Henri Becque, propos, anecdotes et variétés, coll. d'Anas, Gallimard, Paris, 1927
- Aleksandar Arnautović, Henry Becque, Presses universitaires de France, Paris, 3 volumes, 1927
- Maurice Descotes, Henry Becque et son théâtre, Minard, Lettres modernes, Paris, 1962
Liens externes
modifier
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative à la vie publique :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Dossier personnel sur la base Léonore.