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La face cachée des banques dans le monde
La face cachée des banques dans le monde
La face cachée des banques dans le monde
Livre électronique168 pages2 heures

La face cachée des banques dans le monde

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À propos de ce livre électronique

Le monde de la finance est un milieu très fermé. Le « secret bancaire » est couvert comme un épi de maïs au point de transformer les banques en « boîtes à secrets ». La « cuisine interne » est presque méconnue des papilles gustatives du grand public. Les quelques rares affaires
qui éclatent au grand jour sont suffisamment médiatisées. Au moins 2 000 milliards de dollars, l’équivalent de la richesse annuelle de l’Afrique subsaharienne, qui ont circulé dans seulement cinq grandes banques du monde seraient issus de la corruption.
La finance est aussi le creuset de pratiques mystiques. Pour la première fois, ce livre tente de lever un coin de voile sur cette face cachée des banques, à travers une série d’histoires aussi fascinantes qu’intrigantes qui traitent du sel pour sceller, de l’encens pour envouter, du bronzage pour conquérir, du canapé pour diriger, de l’épicerie pour un récit épique, du huitième ciel pour une ascension inédite, du vampire pour le pire…
LangueFrançais
Date de sortie20 déc. 2024
ISBN9782322657858
La face cachée des banques dans le monde
Auteur

Cheickna Bounajim Cissé

Cheickna Bounajim Cissé, l’émergentier, est un économiste, essayiste, consultant et spécialiste des marchés bancaires avec plus de 30 ans d’expérience dans la zone UMOA et au Maghreb. Titulaire du MBA de l'Université Paris Dauphine et de l'IAE Paris-Sorbonne, détenteur du Master en Sciences Politiques et sociales de l’IFP (Université Panthéon-Assas) et du diplôme d’études supérieures en Banque de l’ITB (ESBanque), il est l’auteur de plus d’une centaine d’articles et de plusieurs ouvrages.

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    Aperçu du livre

    La face cachée des banques dans le monde - Cheickna Bounajim Cissé

    Image de couverture du livre “La face cachée des banques dans le monde”

    DU MÊME AUTEUR

    Les défis du Mali nouveau, 365 propositions pour l’émergence, Amazon, 2013.

    Construire l’émergence, un pacte pour l’avenir, 12 axes d’action, 100 propositions pour booster le financement de l’économie, Éditions BoD, 2016.

    FCFA, Face Cachée de la Finance Africaine, Et si on vous disait toute la vérité sur le franc CFA…, Éditions BoD, 2019.

    Le Sursaut, refonder ou s’effondrer, 200 questions pour comprendre le Mali, Éditions BoD, 2021.

    Louange au Connaisseur de l'invisible et du visible

    Paix et bénédiction sur Son Bien-aimé

    « Je n’ai jamais pourri la vie de quiconque.

    J’ai juste dit la vérité, et ils ont pensé que c’était l’enfer. »

    Harry S. Truman

    TABLE DES MATIÈRES

    Chapitre introductif

    Chapitre 1 : Les pratiques de corruption en milieu bancaire

    1- Définition de la corruption en milieu bancaire

    2- L’incivisme à la base de la corruption

    3- La corruption dans la zone UEMOA

    4- La corruption en milieu bancaire

    4.1- Un phénomène mondial

    4.2- La corruption bancaire dans l’UMOA

    5- Pistes de solution : la prévention et la lutte contre la corruption dans les banques

    Conclusion

    Chapitre 2 : Les pratiques mystiques en milieu bancaire

    1- Concept de la « pratique mystique »

    2- Les pratiques mystiques : un phénomène répandu

    3- La pratique mystique en milieu bancaire

    Histoire n° 01 : Sel pour sceller le rang !

    Histoire n° 02 : Encens si tu nous tiens !

    Histoire n° 03 : Le suicide si je mens !

    Histoire n° 04 : Les orques, le grizzli et le léopard

    Histoire n° 05 : Un duo pour un duel

    Histoire n° 06 : Le devin et l’homme de droit

    Histoire n° 07 : Le phénix

    Histoire n° 08 : Le huitième ciel, si tu m’attrapes !

    Histoire n° 09 : Le vieux temple

    Histoire n° 10 : La burqa bancaire

    Histoire n° 11 : Un bronzage express

    Histoire n° 12 : Le canapé managérial

    Histoire n° 13 : Le toit de la toilette

    Histoire n° 14 : Une épicerie très épicée

    Histoire n° 15 : La cour !

    Histoire n° 16 : Le marché des dupes, des entourloupes et des taupes.

    Histoire n° 17 : Le cleptomane

    Histoire n° 18 : Ces chiens qui sauvent !

    Histoire n° 19 : Vous avez dit VIP ? Vous voilà servis !

    Histoire n° 20 : Des berges rocailleuses aux bureaux feutrés

    Histoire n° 21 : Un vampire pour le pire

    Histoire n° 22 : Un drôle de papetier

    Histoire n° 23 : Le clandestin

    Histoire n° 24 : Une vie pas si ordinaire !

    Conclusion

    Liste des sigles et abréviations

    Bibliographie

    Chapitre introductif

    « Les journaux regorgent d’histoires de braves gens pris en otages à la banque par des

    gangsters, mais ils restent muets sur les cas, pourtant plus fréquents,

    de clients pris en otages par leur banquier. »

    Roland Topor

    Ah les banques, ces machines à profit, ce monde étrange de chiffres et de lettres, des coupures craquantes aux pièces rutilantes ! Un mal nécessaire ? Un bien précieux ? Rien que l’énoncé du mot « banque » tonne, entonne et détonne dans la riveraineté des acteurs financiers, suscitant tantôt espoir, tantôt cauchemar. En ces temps de sécheresse spirituelle où rien ne résiste au billet de banque (« c’est un sésame et c’est aussi une arme¹ »), le banquier est un personnage troublant, qui suscite la fascination ou la répulsion, mais qui ne laisse jamais indifférent.

    Dans la toponymie grecque, le terme banque renvoie à la table d’offrandes du monastère. Le métier de banquier, l’un des plus vieux au monde, a été pratiqué dans l’Antiquité, en Mésopotamie, au moins 2 000 ans avant Jésus-Christ. Les banquiers étaient alors « de simples loueurs de coffres et de simples prêteurs sur gages ». Il est reconnu que Hammourabi, sixième roi de la première dynastie de Babylone, fut le premier à édicter une loi bancaire (1750 avant J.-C.)². Dans ce domaine aussi, l’Afrique fut quand beaucoup n’étaient pas encore. L’Égypte ancienne fut ainsi l’une des premières civilisations à organiser l’activité bancaire et en fit même un privilège royal, plusieurs siècles avant notre ère³.

    En Afrique de l’Ouest, les premiers guichets bancaires modernes apparurent à la fin du XIXe siècle. Un an après avoir été proclamé empereur des Français sous le nom de Napoléon III, Louis Napoléon Bonaparte signa le 21 décembre 1853 le décret portant création de la Banque du Sénégal⁴. Cette date consacre le démarrage effectif de l’activité bancaire classique dans la partie francophone du continent africain. Dans une zone en proie à de fortes tensions, l’activité bancaire reste rythmée par les sauts et soubresauts des acteurs financiers, de leurs pays de présence et de l’environnement mondial.

    Dix-sept ans après le déclenchement de la dernière crise financière, des milliers de personnes en Occident, ruinées par les banques et dépouillées de leurs maisons, continuent de squatter les rues et émargent à la précarité. L’Afrique, la grande absente de la finance mondiale (1% des flux financiers), faiblement intégrée (5% des échanges internationaux) et fortement fragmentée (50% des pauvres du monde), n’a eu que les échos de cette crise internationale. À la périphérie des délices et des caprices d’un monde en perpétuels mouvements, elle pourrait se sentir heureuse de cette « immunité naturelle ». Pour autant, son système bancaire oscille entre sauts et soubresauts.

    « Il n’existe pas de banques en Afrique francophone mais des comptoirs financiers. » Celui qui avait prononcé cette phrase terrible n’était pas un agitateur du dimanche. C’était une référence de la finance africaine qui vient juste de nous quitter. Il se nommait Pierre Claver Damiba, premier président de la Banque Ouest africaine de développement (BOAD), ancien haut fonctionnaire international du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Société financière internationale (SFI) et de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF). En octobre 2019, devant un parterre d’étudiants, de banquiers et de financiers, l’ancien ministre burkinabé se justifiait : « Lorsque vous allez avec votre projet auprès d’une banque, le professionnel qui vous accueille ne vous demande pas quelle est la rentabilité de votre projet, de votre entreprise. La première question qu’on vous demande, c’est quelles sont vos garanties, vos suretés réelles ? Et si vous n’en avez pas, le professionnel vous dit simplement qu’il ne peut pas vous accompagner. Et vous repartez avec votre projet dans le cœur sans pouvoir le réaliser⁵ ». Le regretté économiste burkinabè n’a pas tort. En Afrique subsaharienne, les difficultés d'accès au financement bancaire des PME, qui représentent plus de 90% du tissu entrepreneurial, sont un secret de Polichinelle. Le déficit actuel de financement de ce segment essentiel de l’économie est estimé à plus de 300 milliards de dollars. Pour l’ancien dirigeant de banque Khalid Oudghiri, « le véritable drame serait que des gens ayant des idées et des projets prometteurs ne trouvent pas de moyens de financement⁶ ».

    La banque, ange ou démon ? « Dans les circonstances difficiles, les moines feront ce qu’ils pourront », ainsi s’exprimait saint Benoît en référence aux limites de l’engagement. Pendant les périodes de grand frémissement socio-politico-sécuritaire qui ont émaillé l’histoire récente du continent africain, et malgré le durcissement des normes réglementaires, les institutions bancaires se sont acquittées, du mieux qu’elles pouvaient, mais non sans peine, de leur double charge d’apporter de la confiance à leurs déposants et de la liquidité à l’économie. De nombreux dirigeants d’entreprises, promoteurs et ménages ne vous diront que du bien de leur banque, sans laquelle le projet de leur vie n’aurait pas vu le jour, leur affaire n’aurait pas prospéré. Et pour tout ce beau monde, le banquier est leur allié sûr, le partenaire idéal, et même le sauveur.

    La banque, ange ou démon ? Sous un autre prisme, il suffit juste de tendre l’oreille lors des débats et des échanges consacrés à la bancarisation des populations et au financement de l’économie pour entendre les établissements de crédit traiter de tous les noms d’oiseaux. À visage découvert ou sous cape, les critiques fusent de partout. Il est difficile de ne pas trouver un usager de l’industrie bancaire qui n’ait pas une belle (pour ne pas dire autre chose) histoire à raconter et à partager. Tenez, un de ceux-ci, rencontré au hasard lors de l’une de nos nombreuses escapades sur la Toile, s’indigne : « Comment nommer la banque aujourd'hui ? On n'y voit que du feu sans doute parce que c'est le pompier qui souffle sur l'incendie. » Nous-même, membre d’un de ces nombreux forums d’échanges, avions fait le constat de l’acrimonie de certains chefs d’entreprises, "banquiphobes⁷ peut-être, distribuant sans compter les formules incriminant les institutions financières : « Un banquier, c'est quelqu'un qui vous prête un parapluie par beau temps et vous le reprend lorsqu'il commence à pleuvoir », « les banquiers ne font que voler ; même les oiseaux s’arrêtent de temps à autre ». « La banque est un piège à comptes », disait le comédien Jacques Pater. « Lorsque vous déposez de l'argent sur votre compte en banque, il ne vous appartient plus vraiment. Par un jeu d'écritures, vous êtes titulaire d'un simple droit de créance à l'égard de votre banque qui vous doit votre argent. Donc lorsque vous entendez il va falloir faire payer les créanciers privés", dressez l'oreille : on parle peut-être de vous », prévient Simone Wapler, auteure de l’ouvrage Pouvez-vous faire confiance à votre banque ? (Ixelles Éditions, 2014). Tous ces griefs mettent en cause la politique de prise de risque des établissements bancaires jugée trop frileuse.

    À quand les banques éthiques qui promeuvent les questions sociétales, environnementales et climatiques ? À quand les banques démocratiques « pilotées de manière démocratique par tous ceux qui sont concernés par leur activité – usagers, salariés, représentants de la société civile, actionnaires – participant à parts égales aux instances de direction⁸ » ?

    Depuis une dizaine d’années, la banque française Monabanq tente d’« humaniser » ses relations avec ses clients. En ligne, elle signe non sans un zeste de provocation : La banque qui met les gens avant l'argent, en cohérence dit-elle avec la raison d'être de son groupe d’appartenance Crédit Mutuel (Ensemble, écouter et agir). Est-ce à dire que les autres banques mettent l’argent avant les gens ? La question mérite d’être posée… Mais passons ! Pour donner corps à son slogan commercial, Monabanq souligne qu’elle est « une banque sans frais cachés » et qu’elle est « accessible sans condition de revenus ». Et, apparemment, ça marche. Puisqu’en 2024, elle est « élue service client de l’année pour la 8ème année consécutive⁹ » En revanche, tout en collectionnant les distinctions et les trophées, elle enchaîne aussi les pertes : -16,4 millions d’euros en 2023, -17,1 millions en 2022, -12,7 millions en 2021 et -9,7 millions en 202010. À l’évidence, la satisfaction des clients a un coût. Difficile, dans ces conditions, de concilier les affaires avec l’affect !

    Que personne ne se trompe, la banque n’est pas une institution démocratique. Elle ne l’a jamais été nulle part et, ce n’est pas sous nos tropiques, qu’elle le sera. Les prises de décision en milieu financier sont à mille lieues des procédés de la cité antique d'Athènes, et en retrait

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