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Livre électronique164 pages42 minutes

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À propos de ce livre électronique

Si par la force des mots on ne peut changer le monde, on peut le lire et le dire, y compris dans ce qu’il a de plus beau… ou de moins bon. Ainsi, en posant la plume pour que les vers s’envolent, on en fait un tableau à sa façon en brossant une nature que nous n’avons pas encore rendue totalement morte, ou en peignant des caractères brouillonnants malgré nos convenances et nos conventions, voire en esquissant un moment ou en estompant un instant de notre monde crayonné, pressé et pressant. Pour croquer sensations et sentiments, à dessein, sans rien farder, avec leurs ombres et leur lumière, il suffit d’encrer des lignes inégales, de « composer ». Mais jouer avec des sons pour tons et teintes, des traits pour lignes… c’est là que le cadre, parfois, blesse. Aussi, avec Nicolas Boileau (À M. de Molière, Satire II, Satires, 1666) je serine : « … Maudit soit le premier dont la verve insensée / Dans les bornes d’un vers renferma sa pensée, / Et, donnant à ses mots une étroite prison, / Voulut avec la rime enchaîner la raison ! / Sans ce métier fatal au repos de ma vie, / Mes jours, pleins de loisirs couleraient sans envie, / Je n’aurais qu’à chanter, rire, boire d’autant, / Et comme un gras chanoine, à mon aise et content, / Passer tranquillement, sans souci, sans affaire, / La nuit à bien dormir, et le jour à rien faire… »

À PROPOS DE L'AUTEUR

Christian Satgé, rimailleur rimant pourtant ici, propose, sa soixantaine approchant, un second volet de vers parés de vair et d’hivers vêtus de vert. En rien condamné à un exil poétique qui l’éloignerait de nous, il évoque ses paysages, intérieurs ou non, qu’on semble connaître, et les peuple d’êtres – réels ou bien fictifs ? – que l’on croit (re)connaitre. Peu ou prou…
LangueFrançais
Date de sortie3 oct. 2024
ISBN9782889496914
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    Aperçu du livre

    Recadré ? - Christian Satgé

    Couverture pour Recadré réalisée par Christian Satgé

    Christian Satgé

    RECADRÉ ?

    LA FAUTE AU TEMPS ?

    Ce n’est pas le temps qui passe

    C’est, hélas !, nous qui passons…

    Le temps jamais rien ne casse

    Mais nous, parfois, nous cassons…

    Le temps pas plus ne se lasse

    Quand nous, souvent, nous lassons…

    INTRODUCTION

    Lecteur, d’abord merci d’avoir entrouvert

    Ces pages qui mettent notre monde en vers.

    Mais sois indulgent, mon ami, à ce livre

    Si, par malheur, il ne t’aide pas à vivre.

    Réserve la sévérité ou le rejet

    À de bien plus conséquents et nobles objets.

    Croyant fuir l’hiver qui jà coule en mes veines,

    Blanchit mes tempes de douleurs et de peines,

    Pour feuiller mes jours à l’encre de mes mots

    Et fleurir mes nuits à l’âcre de mes maux,

    Il ne témoigne que des instants qu’on vole

    À la vie si pressée comme au temps malivole.

    C’est pour toi que je ne connais pas que j’écris.

    Ton regard fera de ces chants et de ces cris

    De la poésie et je prie, lors, pour qu’ils t’aident,

    Que les lire soit un salutaire intermède,

    Pour voir le monde tel qu’il est ou tel qu’il va

    Au-delà de ses trames et de son canevas.

    Bouts du monde

    DANS LE LIT DU CIEL

    Quand vous meublez de bruits le vide de vos vies

    Et peuplez de feux sans joie des jours sans chaleur,

    Aux heures étirant des nuits vivant sans envie,

    Moi, je m’envole aux nues assécher ma douleur.

    Sous la couverture de nuages roulés,

    Parfois froissés d’ombres, souvent d’ambre ridés,

    Je plonge et me vautre : ah, ces coins de ciels noueux

    Ou écumeux qui font écho aux sols boueux !

    Seul, dans une trouée, éclaboussé d’azur,

    Frôlé de vagues floues, je vais aux dieux ocieux.

    Mes draps blancs se heurtent à l’éther qui fut plus pur

    Sans leurs plaies et bosses, divins reliefs des cieux.

    Dans ce fatras fatal se pend la voix du vent ;

    En atteste un voile de crêpe noir mouvant.

    Voilà où je me perds, comme il n’est plus permis,

    Au baldaquin griseux des mondes endormis !

    AUPRÈS DE MON CANAL

    Cycle toulousain

    Au beau pays d’hier, auprès de mon canal,

    Mes souvenirs s’en vont, d’un pas lent, machinal,

    Pour me rappeler, ô combien, hélas !, me manquent

    Ses si vieux platanes aux écureuils saltimbanques.

    Moi, c’est là-bas que j’ai mes pas perdus,

    Sur un chemin qui s’est un jour lassé

    De voir haler des péniches assidues

    À lier deux mers… et sans bardasser.

    Sa poussière n’avait pas de prise

    Sur mes godasses foulant la verdure,

    Dans la solitude d’une déprise

    Qui en faisait lors terre d’aventures.

    Tout seuls, ma chienne et moi, sous son ombrée,

    Nous marchions dans les bruits qui nous venaient

    De ces routes déjà fort encombrées

    Qui pouvaient, sous d’autres cieux, nous mener.

    Moi, ne m’intéressaient que ses troncs, ses fourrés.

    Je savais les chansons de ses oiseaux

    Qui ridaient des flots toujours calmes, savourais

    D’être hors du temps, lès massettes et roseaux.

    Auprès de ce chenal laissé aux canes

    Qui, déjà, le sillonnaient en silence

    Et au néon des libellules, crânes,

    Je vivais, un moment, dans l’indolence.

    J’ai revu la tonnelle des feuillées.

    Sous ce dais, en foule on s’amasse et crie

    Ou on s’agite à petites foulées …

    « La ville » aux rives désormais s’inscrit.

    Nul ne

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