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Sauvée par un Marine
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Livre électronique310 pages7 heures

Sauvée par un Marine

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À propos de ce livre électronique

Benjamin Steele voulait simplement profiter de vacances bien méritées en Alaska. Mais au lieu de ça, il se retrouve sur un vol avec Megan Foster, la seule femme qu'il ait jamais aimée. Quand leur avion s'écrase, Benjamin décide de prendre Megan et son petit protégé, Logan, sous son aile. Pour ne pas arranger les choses, il se rend vite compte que quelqu'un essaie de les tuer. Le Marine ne cherchait pas d'histoire d'amour, mais il est difficile de ne pas y songer avec Megan à ses côtés. Alors qu'ils luttent ensemble pour échapper au danger, le cœur de Ben est tiraillé par des sentiments qu'il avait presque oubliés.

 

En tant que nourrice de Logan, Megan sait deux choses : elle doit ramener l'enfant sain et sauf à ses parents, et Ben est sa meilleure chance d'y arriver. Même s'il l'a quittée en lui brisant le cœur il y a des années, elle lui fait confiance pour assurer leur protection à tous les deux. Mais ce qu'elle ne réalise pas, c'est que Ben n'est plus le même homme que celui qui l'a abandonnée, et ils ne peuvent ignorer l'alchimie qui existe entre eux. Alors que le danger augmente, et que ceux qui les pourchassent se rapprochent d'eux, elle a de plus en plus de mal à résister à sa force tranquille. Mais sera-t-il toujours auprès d'elle pour la protéger une fois que tout cela sera terminé ? Ou, poursuivi par ses vieux démons, lui brisera-t-il une nouvelle fois le cœur ?

LangueFrançais
Date de sortie29 nov. 2021
ISBN9798201323486
Sauvée par un Marine

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    Aperçu du livre

    Sauvée par un Marine - Leslie North

    Sauvée par un Marine

    Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, endroits et incidents qui y sont décrits ont été inventés et utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes véritables, vivantes ou décédées, événements ou lieux, est fortuite.

    RELAY PUBLISHING EDITION, MARS 2021

    Copyright © 2021 Relay Publishing Ltd.

    Tous droits réservés. Publié au Royaume-Uni par Relay Publishing. Ce livre ou tout extrait de ce livre ne peut être reproduit ou utilisé d’une quelconque manière que ce soit sans permission expresse et écrite de l’éditeur, à l’exception de citations brèves dans une revue littéraire.

    Katie Knight est un nom d’emprunt créé par Relay Publishing pour des projets à auteurs multiples sur le thème de la Romance. Relay Publishing travaille avec des équipes incroyables d’écrivains et éditeurs pour créer collectivement les meilleures histoires possibles pour nos lecteurs.

    Image de couverture par Mayhem Cover Creations.

    www.relaypub.com

    Sauvée par un Marine

    Résumé

    Benjamin Steele voulait simplement profiter de vacances bien méritées en Alaska. Mais au lieu de ça, il se retrouve sur un vol avec Megan Foster, la seule femme qu'il ait jamais aimée. Quand leur avion s'écrase, Benjamin décide de prendre Megan et son petit protégé, Logan, sous son aile. Pour ne pas arranger les choses, il se rend vite compte que quelqu'un essaie de les tuer. Le Marine ne cherchait pas d'histoire d'amour, mais il est difficile de ne pas y songer avec Megan à ses côtés. Alors qu'ils luttent ensemble pour échapper au danger, le cœur de Ben est tiraillé par des sentiments qu'il avait presque oubliés.

    En tant que nourrice de Logan, Megan sait deux choses : elle doit ramener l'enfant sain et sauf à ses parents, et Ben est sa meilleure chance d'y arriver. Même s'il l'a quittée en lui brisant le cœur il y a des années, elle lui fait confiance pour assurer leur protection à tous les deux. Mais ce qu'elle ne réalise pas, c'est que Ben n'est plus le même homme que celui qui l'a abandonnée, et ils ne peuvent ignorer l'alchimie qui existe entre eux. Alors que le danger augmente, et que ceux qui les pourchassent se rapprochent d'eux, elle a de plus en plus de mal à résister à sa force tranquille. Mais sera-t-il toujours auprès d'elle pour la protéger une fois que tout cela sera terminé ? Ou, poursuivi par ses vieux démons, lui brisera-t-il une nouvelle fois le cœur ?

    Table des matières

    Chapitre Un

    Chapitre Deux

    Chapitre Trois

    Chapitre Quatre

    Chapitre Cinq

    Chapitre Six

    Chapitre Sept

    Chapitre Huit

    Chapitre Neuf

    Chapitre Dix

    Chapitre Onze

    Chapitre Douze

    Chapitre Treize

    Chapitre Quatorze

    Chapitre Quinze

    Chapitre Seize

    Chapitre Dix-Sept

    Chapitre Dix-Huit

    Chapitre Dix-Neuf

    Chapitre Vingt

    Chapitre Vingt-et-Un

    Chapitre Vingt-Deux

    Chapitre Vingt-Trois

    Chapitre Vingt-Quatre

    Chapitre Vingt-Cinq

    Chapitre Vingt-Six

    Chapitre Vingt-Sept

    Épilogue

    Fin de La Pupille du Marine

    Notes

    Merci!

    Au sujet de Katie

    Au sujet de Leslie

    Aperçu: Les Triplées du Marine

    Aussi par Katie

    Chapitre Un

    Benjamin Steele fit rouler ses épaules et tenta de se détendre tandis qu'il arpentait le couloir de l'aéroport. Son vol à venir, d'Anchorage à Fairbanks, lui mettait les nerfs en pelote. Il n'avait aucun problème avec les avions, dès le moment où c'était lui dans le cockpit, lui qui prenait les décisions. Mais mettre sa vie entre les mains d'un total étranger, même le temps d'un court vol jusque chez son pote, pour des vacances de pêche bien méritées, ne lui convenait pas du tout.

    Il consulta sa montre et fit les cent pas devant les immenses baies vitrées qui donnaient sur la vaste chaîne de montagnes de l'Alaska, forteresse de sommets enneigés et de reliefs impitoyables. Une terre aussi magnifique que mortelle si vous vous aventurez dans la nature sauvage sans vous y être préparé. Bien entendu, en tant que Marine, Ben se flattait d'être prêt à affronter n'importe quel danger qui se présenterait à lui. Il était excellent dans les situations de crise, mais incapable de rester assis sans rien faire. Il appuya les doigts sur sa nuque, massant l'endroit où la douleur palpitait sous sa peau.

    Il devait se détendre, et se concentrer sur sa destination, pas sur le voyage qui l'y mènerait. Un cri et des bruits de petits pieds se firent entendre dans le hall, et il se tourna au moment où un bambin au visage couvert de taches de rousseur percutait sa jambe.

    Le garçon leva la tête et lui adressa un sourire timide et édenté, avant de murmurer :

    – Pa'don.

    Ben soupira et chercha ses parents du regard. Il n'y avait pas grand monde à la porte d’embarquement : un couple âgé qui tuait le temps en lisant chacun de son côté, un adolescent coiffé d'écouteurs rouge vif qui remuait sur son siège au rythme de la musique, et un homme d'affaires avec une mallette à ses pieds et un téléphone portable à l'oreille. Personne ne semblait le moins du monde s'inquiéter de la disparition d'un enfant. Ben laissa échapper le soupir qu'il refoulait, et s'accroupit pour regarder l'enfant dans les yeux. Il n'était pas doué avec les gosses. Seul l'un de ses coéquipiers avait des enfants, et les rares fois où il était allé chez lui, il n'était jamais parvenu à s'intéresser à eux.

    Il soupira de nouveau, scrutant toujours la foule à la recherche d'un parent.

    – Où est ta maman, petit ?

    – Je sais pas.

    Le gamin haussa les épaules, pas inquiet outre mesure. Il affichait toujours un sourire espiègle. Au moins une chose positive. Ben n'avait absolument aucune idée de ce qu'il ferait si le gosse se mettait à brailler. Au lieu de cela, le môme avait l'air bien plus enclin à détailler Ben.

    – C'est quoi ça ?

    Ben se figea alors que le gamin s'approchait et lui touchait le visage.

    – T'as un bobo. (Le petit garçon tapota de son doigt minuscule la vieille cicatrice qui serpentait le long de son menton, souvenir d'un éclat d'obus.) Sois pas triste. J'ai des pansements de superhéros.

    Il lui fit un sourire rayonnant, comme s'il était très fier d'avoir eu cette idée.

    – Ah… Ça va bien, mais merci. Allons trouver qui t'a perdu.

    Il commença à se lever, avant de se rasseoir quand la lèvre inférieure du gamin se mit à trembler.

    – Perdu ?

    Il avait la voix qui chevrotait, et regardait frénétiquement autour de lui. Quand il se retourna vers Ben, son menton tremblait, et une grosse larme roula du coin de son œil. Bon sang. Ben n'aurait pas dû prononcer ce mot. C'était comme s'il avait lancé un genre de sort, et forcé brutalement le gamin à réaliser que ses parents n'étaient pas dans les parages.

    Le garçon se mordit la lèvre inférieure, les épaules tremblantes.

    – Meggy. Meggy ! pleura-t-il.

    Ben inspecta les environs, attendant de voir si quelqu'un se précipitait au son de ses pleurs… mais personne ne vint. Génial. Juste ce qu’il lui fallait : un gamin sur le point de faire une crise apocalyptique, et pas un parent à l'horizon.

    – Oh là, oh là. Calme-toi une seconde, tu veux ? On va trouver une solution, on va trouver ta… Meggy.

    Qui que ce soit. C'était peut-être une manière bizarre de dire Maman ?

    Une partie de la tension de son cou se dissipa quand il aperçut une jeune femme courant à travers le hall, se dirigeant droit sur eux, les bras encombrés de bagages. Ses longues jambes et sa carrure fine, et sa manière de se mouvoir avec une grâce naturelle malgré la montagne de sacs qu'elle portait lui semblèrent familières. Sa poitrine se contracta de plus en plus fort à mesure que la femme approchait, lui coupant le souffle tant la reconnaître lui était douloureux. Elle tomba à genoux devant le garçon, ne semblant absolument pas se souvenir de lui.

    – Oh, Dieu merci. Logan, tu sais que tu dois toujours rester près de moi. (Elle prit dans ses mains les joues rebondies du gamin, et lui déposa sur le front plusieurs baisers rapides.) Est-ce que tu vas bien ?

    Le garçon hocha solennellement la tête et se blottit contre elle. Ensuite, les yeux noisette de Megan Foster croisèrent les siens pour la première fois depuis huit ans. En un instant, le choc et la prise de conscience se lurent sur son visage, et elle écarquilla les yeux.

    Des yeux dans lesquels il s'était perdu à la seconde où il l'avait rencontrée à l'Université de Californie, à Berkeley, où il était étudiant boursier dans le Corps de Formation des Officiers de la Réserve Navale.

    Des yeux emplis de passion quand il embrassait la peau sensible de sa nuque, ou qu'il s'installait entre ses cuisses.

    Des yeux qui s'étaient assombris sous le coup de la colère et d’un sentiment de trahison, la dernière fois qu'il l'avait vue – quand il l'avait abandonnée.

    La femme qui se tenait devant lui avait détenu le pouvoir de lui voler son cœur. C'est pour cette raison qu'il avait fait ce que tout homme soucieux de se préserver aurait fait : s'enfuir en courant. Il eut des picotements sur la peau en se remémorant le jour où il avait réalisé à quel point leur relation était devenue sérieuse. Elle avait suggéré qu'ils emménagent ensemble, elle avait évoqué ce que pourrait être leur avenir. Il avait paniqué, et s'était immédiatement engagé dans la Marine pour échapper à leur relation.

    Et pourtant, en dépit de tout ce qu'il avait fait pour se séparer d'elle, le souvenir de son adorable visage était ce qui lui avait permis de supporter l'entraînement infernal qui l'avait transformé en cette force de la nature qu'il était devenu.

    Il l'avait quittée, la seule femme qu'il eût jamais aimée, parce que la vie lui avait appris très tôt que les personnes auxquelles on tenait disparaissaient quand les choses se gâtaient, ou quand une meilleure opportunité se présentait à eux. La seule manière de se protéger, c'était de partir en premier, avant de trop s'attacher. Et c'était exactement ce qu'il avait fait.

    – Ben… (Sa voix était un peu essoufflée. Était-ce parce qu'elle avait couru, ou son pouls battait-il la chamade à cause de leurs retrouvailles imprévues ?) Qu'est-ce que tu fais ici ?

    Il se passa une main dans les cheveux. Ils avaient un peu trop poussé au cours des dernières missions.

    – J'ai une semaine de permission, et je retrouve un pote dans le coin de pêche de sa famille, pour une partie de pêche sur glace.

    – J'ai faim, Meggy, lui demanda doucement le bambin.

    – D'accord, mon chéri. On va aller jusqu'à la porte, et ensuite on te trouvera un goûter.

    Elle écarta les mèches du front du gamin, et se leva, sur le point de partir avec le garçon – son fils. Il ne savait pas pour quelle raison le gamin l'appelait par son prénom, au lieu de l'appeler Maman, mais l'amour entre elle et l'enfant était évident. Elle avait une famille, une famille que Ben n'aurait pas pu lui offrir. Une famille qu'elle avait créée avec quelqu'un d'autre. Elle ne portait pas d'alliance, mais de nos jours, cela ne voulait rien dire L'enfant à lui seul était la preuve qu'elle avait quelqu'un dans sa vie. Personne ne semblait vouloir les rejoindre, mais le type était peut-être aux toilettes, ou peut-être que Megan et son fils prenaient l'avion pour rejoindre son mari.

    Ben en eut mal au cœur. Elle avait voulu construire une vie avec lui, et il s'était enfui. Ses membres lui semblèrent soudain très lourds, mais il maîtrisa son expression. Il n'avait aucun droit d'être jaloux de l'homme qui l'avait revendiquée. Aucune raison d'imaginer que le garçon qu'elle avait tendrement élevé aurait pu être le sien si les choses avaient tourné autrement.

    – Je lui ai promis un bagel et du fromage à la crème, c'est sa kryptonite.

    Megan gratifia Ben d'un sourire timide, et son cœur répondit d'un battement sourd. Il se frotta la poitrine en essayant de se persuader que ce n'était rien d’autre que des brûlures d'estomac dues à la quantité de café qu'il avait bue ce matin-là. Ce n'était – ce ne pouvait être – que ça. Il l'avait peut-être aimée autrefois, mais l'amour ne durait pas. Il vous rendait vulnérable, et ensuite il brisait votre âme quand la personne que vous aimiez finissait inévitablement par partir, et il ne pouvait absolument pas ressentir ça. C'était impossible.

    – Eh bien, laisse-moi t'aider alors.

    Il aurait dû les laisser partir. Tourner les talons, et se diriger vers sa propre porte d’embarquement. Oublier même qu'il avait rencontré Megan. Mais quelque chose le poussa à prendre la mini valise Pat Patrouille, et réaliser qu'il avait envie d'être auprès d'elle encore un peu lui fit l'effet d'un coup de pied dans la poitrine. La culpabilité pour la manière dont il était parti, et le désir de tout connaître de sa vie depuis cet instant, le poussèrent à prendre le bagage à main qui passerait tout juste la limite de taille, et une valise noire sur le point de craquer. Il jeta le bagage à main par-dessus son épaule, et prit l'autre sac dans la main gauche. Il les accompagnerait à leur porte, s'assurerait qu'ils étaient bien installés, et s'en irait. Même s'il n'avait aucun droit de ressentir cette vilaine jalousie qui l'envahissait, il n'avait pas envie de rencontrer l'enfoiré chanceux qui avait le droit de la serrer contre lui tous les soirs. Pas alors que le souvenir du corps de Megan parfaitement blotti contre le sien était si vif.

    – Je ne voudrais pas m'interposer entre un enfant et son casse-croûte préféré. Il lut de l'hésitation dans son regard.

    – Est-ce que tu attends quelqu'un ?

    Bon sang, c'était pathétique – mais quel soulagement quand elle secoua la tête ! Il ne voulait pas avoir à subir des présentations maladroites avec son cher et tendre.

    Peut-être qu'elle avait un petit ami, ou un mari, mais il devenait de plus en plus évident qu'il ne voyageait pas avec eux. Visiblement, sa question ne la fit pas tiquer, puisqu'elle souleva le garçon dans ses bras et suivit Ben. Avait-elle rencontré quelqu'un à la fac, après son départ ? Était-elle tombée amoureuse d'un collègue quand elle avait commencé à travailler ? Qui que soit son compagnon, il avait intérêt à bien s’occuper d’elle, et à réaliser à quel point elle était spéciale. Et à mieux la traiter que Ben ne l'avait fait. Même si c'était la meilleure chose à faire, il regrettait de l'avoir quittée de cette manière.

    – Je peux porter ces trucs, Ben. Vraiment, je le fais tout le temps.

    – Alors, permets-moi de t'accorder un peu de repos. En plus, tu m'as l'air d'être déjà bien chargée, ajouta-t-il avec un signe de tête vers l'enfant.

    Il n'aimait pas le sous-entendu dans ses paroles – que peut-être le père de Logan ne l'aidait pas beaucoup. Cela n'avait aucune importance que Megan soit forte et capable, un homme ne devrait jamais laisser une femme tout porter sans lui venir en aide. Mâchoire contractée, il les guida sans encombre à travers une petite foule, marchant à dessein entre Megan et les autres voyageurs pour les protéger, elle et l'enfant, des contacts et bousculades. Le moins qu'il pouvait faire, c'était les aider à atteindre leur porte d'embarquement. La manière dont il l'avait abandonnée huit ans auparavant laissait toujours un vide béant au creux de ses entrailles, et il n'avait jamais oublié l'accablement qu'il avait lu dans son regard quand il lui avait annoncé que, non seulement il n'était pas prêt à emménager avec elle, mais qu'il s'était enrôlé pour partir. Elle méritait mieux.

    – Tu vas vers quelle porte ?

    – B7.

    Elle repoussa ses cheveux de son visage d'un mouvement fluide. Ben avait toujours été fasciné par ses cheveux : ni blonds, ni bruns, ils retombaient en vagues d'or sombre sur ses épaules et dans son dos.

    – C'est le vol soixante-dix-cinquante pour Fairbanks.

    – Sans blague, dit-il.

    Une partie de lui était excitée à l'idée que Megan se trouve sur le même vol que lui. L'autre partie aurait préféré qu'ils ne soient jamais croisés, car de vieux sentiments refoulés venaient à présent lui remuer les entrailles, lui donnant envie de choses qui étaient encore plus impossibles aujourd'hui qu'elles ne l'avaient été il y a presque dix ans de cela.

    – C'est là où je vais, moi aussi.

    – C'est tellement bizarre. C'est vraiment une étrange coïncidence, dit-elle.

    Elle eut un petit rire, mais si ses yeux trahissaient des émotions plus profondes.

    Le destin. Le mot surgit dans son esprit, et il le repoussa aussi vite. Ce n'était pas le moment de devenir superstitieux. Ce n'était qu'une rencontre accidentelle, qui prendrait fin quand leurs chemins se sépareraient à l'aéroport de Fairbanks. Quand ils arrivèrent enfin à leur porte d'embarquement, Megan emmena Logan au stand de boulangerie le plus proche pour lui acheter son bagel, tandis que Ben surveillait leurs bagages. Même dans la zone d'attente, l'air était chargé de l’odeur de café fraîchement moulu, avec des notes de cannelle et de farine. Megan revint avec deux gobelets en polystyrène et un petit sac en papier brun, Logan trottinant à ses côtés. Ben essaya de ne pas se focaliser sur le doux balancement des hanches de la jeune femme. Mission impossible.

    Elle portait un jean sombre qui épousait parfaitement ses courbes, et des bottes en cuir qui lui arrivaient aux genoux. Son pull vert olive aurait eu l'air fade sur quelqu'un d'autre, mais il faisait ressortir ses yeux d’une façon incroyable. Megan avait toujours été le genre de fille à porter t-shirts et jeans, mais elle était loin d'avoir l'air simple. Sa beauté était de celles qui n'ont besoin ni d'artifices, ni de vêtements tape-à-l'œil – il suffisait qu'un homme la regarde pour en avoir le souffle coupé.

    Megan lui tendit l'un des cafés, et fit basculer son poids sur son autre hanche.

    – Pour te remercier de m'avoir aidée à transporter tous les sacs.

    Elle posa son gobelet sur une table calée entre les sièges, et ouvrit le sac en papier brun.

    Les yeux de Logan se mirent à briller quand Megan étala une épaisse couche de fromage à la crème sur le bagel avant de le lui donner. Ben rit de voir le plaisir sur le visage de l'enfant quand il planta les dents dedans. Après la tension de plusieurs missions consécutives au cours des derniers mois, cela lui fit un bien fou de rire.

    – Tu n'étais pas obligée, protesta-t-il en portant le café à ses lèvres, tout en la regardant par-dessus le bord. Mais c’est vrai que j'en aurais bien besoin.

    La première gorgée d'espresso, avec son nuage de lait et son goût de noisette grillée, le ramena en terminale, quand Megan et lui partageaient un café et des muffins presque chaque jour avant d'aller en cours. Après tout ce temps, elle s'était rappelé sa boisson favorite. Ou du moins, la boisson qu'il préférait à cette époque. Depuis qu'il avait quitté la California, il n'avait pas rebu de macchiato noisette. Le goût était mêlé à trop de souvenirs doux-amers, dont certains qu'il ne pouvait pas affronter. De toute façon, ils n'avaient jamais aussi bon goût quand elle n'était pas à ses côtés.

    Ils échangèrent un regard, et l'air autour d'eux se chargea de déceptions inavouées. Que serait-il arrivé s'il avait laissé une chance à leur relation, et qu'il avait emménagé dans un appartement avec elle ? Peut-être auraient-ils été heureux. Mais sûrement que non.

    Megan s'occupa en amusant Logan, et Ben fit défiler sans le voir l'écran de son téléphone, essayant d'empêcher son regard de vagabonder vers elle. Elle était si belle. C'était l'une des choses qui l'avaient attiré chez elle, au départ. Mais ce qu’il y avait de plus attirant, ce n’était pas que son apparence physique. Elle était douce et déterminée. Elle était attentionnée, mais aussi téméraire, et déterminée. Un cliquetis de talons résonna sur sa gauche, et il lança un regard par-dessus son épaule. Une hôtesse de l'air qui traversait la petite zone d'attente s'arrêta devant eux.

    – Bonjour. (Elle avait la cinquantaine passée, et ses cheveux sombres étaient tirés en un chignon professionnel.) Attendez-vous le vol soixante-dix-cinquante pour Fairbanks ?

    Il se redressa sur son siège, et Megan hocha la tête.

    – Oui.

    – Merveilleux. Le pilote est arrivé, et nous allons pouvoir commencer l'embarquement.

    L'hôtesse leur sourit, et leur fit signe de la suivre. Megan se leva, soulevant Logan sur sa hanche, et tendit le bras vers ses sacs au moment où Ben en faisait de même. Leurs peaux se frôlèrent, et son bras se couvrit de chair de poule. Il y avait toujours eu une alchimie folle entre eux, et apparemment, le temps n’avait pas eu d'emprise dessus. Megan ôta sa main de la valise et le laissa se charger d’attraper les bagages. Il marcha derrière elle, appréciant les courbes féminines de ses hanches et de son dos.

    – Ce sera un vol tranquille, leur dit l'hôtesse. C'est un petit avion, et nous avons eu des annulations de dernière minute. Vous êtes donc nos trois seuls voyageurs aujourd'hui. Vous aurez le choix parmi nos trente-sept sièges, ajouta la femme en riant avant de scanner leurs cartes d'embarquement.

    Une fois à bord du Bombardier Dash, Ben se retrouva face au dilemme de savoir où s'asseoir. Megan et Logan étant les seuls autres

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