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La Comédie de la mort
La Comédie de la mort
La Comédie de la mort
Livre électronique255 pages2 heures

La Comédie de la mort

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À propos de ce livre électronique

"La Comédie de la mort", de Théophile Gautier. Publié par Good Press. Good Press publie un large éventail d'ouvrages, où sont inclus tous les genres littéraires. Les choix éditoriaux des éditions Good Press ne se limitent pas aux grands classiques, à la fiction et à la non-fiction littéraire. Ils englobent également les trésors, oubliés ou à découvrir, de la littérature mondiale. Nous publions les livres qu'il faut avoir lu. Chaque ouvrage publié par Good Press a été édité et mis en forme avec soin, afin d'optimiser le confort de lecture, sur liseuse ou tablette. Notre mission est d'élaborer des e-books faciles à utiliser, accessibles au plus grand nombre, dans un format numérique de qualité supérieure.
LangueFrançais
ÉditeurGood Press
Date de sortie17 juin 2020
ISBN4064066090258
La Comédie de la mort
Auteur

Theophile Gautier

Théophile Gautier (Tarbes, 1811-Neuilly-sur-Seine, 1872) fue maestro de la generación romántica e inspirador de poetas, entre los que se encontraba Baudelaire. Desde muy joven demostró su aversión por el academicismo literario y volcó su entusiasmo sobre Villon, Rabelais y los llamados «malditos». Escribió novelas por entregas, artículos y críticas en distintos diarios y revistas, además de libros de viajes y relatos cortos.

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    La Comédie de la mort - Theophile Gautier

    Théophile Gautier

    La Comédie de la mort

    Publié par Good Press, 2022

    [email protected]

    EAN 4064066090258

    Table des matières

    I.

    II.

    III.

    LA MORT DANS LA VIE.

    IV.

    V.

    VI.

    VII.

    VIII.

    IX.

    FIN DE LA COMÉDIE DE LA MORT

    LE NUAGE.

    LES COLOMBES.

    GHAZEL.

    PANTOUM.

    TÉNÈBRES.

    THÉBAIDE.

    ROCAILLE.

    PASTEL.

    VATTEAU.

    LE TRIOMPHE DE PLUTARQUE.

    MELANCHOLIA.

    NIOBÉ.

    CARIATIDES.

    LA CHIMÈRE.

    LA DIVA.

    APRÈS LE BAL.

    TOMBÉE DU JOUR.

    LA DERNIÈRE FEUILLE.

    LE TROU DU SERPENT.

    LES VENDEURS DU TEMPLE.

    I.

    II.

    III.

    A UN JEUNE TRIBUN.

    CHOC DE CAVALIERS.

    LE POT DE FLEURS.

    LE SPHINX.

    PENSÉE DE MINUIT.

    LA CHANSON DE MIGNON.

    ROMANCE.

    I.

    II.

    III.

    LE SPECTRE DE LA ROSE.

    LAMENTO.

    LA CHANSON DU PÊCHEUR.

    DÉDAIN.

    CE MONDE-CI ET L'AUTRE.

    VERSAILLES.

    SONNET.

    LA CARAVANE.

    SONNET.

    DESTINÉE.

    SONNET.

    NOTRE-DAME.

    I.

    II.

    III.

    MAGDALENA.

    CHANT DU GRILLON.

    CHANT DU GRILLON.

    ABSENCE.

    AU SOMMEIL.

    HYMNE ANTIQUE.

    TERZA RIMA.

    MONTÉE SUR LE BROCKEN.

    LE PREMIER RAYON DE MAI.

    LE LION DU CIRQUE.

    LAMENTO.

    BARCAROLLE.

    TRISTESSE.

    QUI SERA ROI?

    I.

    II.

    III.

    IV.

    V.

    VI.

    COMPENSATION.

    CHINOISERIE.

    SONNET.

    A DEUX BEAUX YEUX.

    LE THERMODON.

    I.

    II.

    III.

    ÉLÉGIE.

    LA BONNE JOURNÉE.

    L'HIPPOPOTAME.

    VILLANELLE RHYTHMIQUE.

    LE SOMMET DE LA TOUR.

    A UNE HEURE APRÈS MIDI, JEUDI 25 JANVIER 1838,. J'AI FINI CE PRÉSENT VOLUME:. GLOIRE A DIEU, ET PAIX AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ!

    I.

    Table des matières

    C'était le jour des morts: Une froide bruine

    Au bord du ciel rayé, comme une trame fine,

    Tendait ses filets gris;

    Un vent de nord sifflait; quelques feuilles rouillées

    Quittaient en frissonnant les cimes dépouillées

    Des ormes rabougris;

    Et chacun s'en allait dans le grand cimetière,

    Morne, s'agenouiller sur le coin de la pierre

    Qui recouvre les siens,

    Prier Dieu pour leur âme, et, par des fleurs nouvelles,

    Remplacer en pleurant les pâles immortelles

    Et les bouquets anciens.

    Moi, qui ne connais pas cette douleur amère,

    D'avoir couché là-bas ou mon père ou ma mère

    Sous les gazons flétris,

    Je marchais au hasard, examinant les marbres,

    Ou, par une échappée, entre les branches d'arbres,

    Les dômes de Paris;

    Et, comme je voyais bien des croix sans couronne,

    Bien des fosses dont l'herbe était haute, où personne

    Pour prier ne venait,

    Une pitié me prit, une pitié profonde

    De ces pauvres tombeaux délaissés, dont au monde

    Nul ne se souvenait.

    Pas un seul brin de mousse à tous ces mausolées,

    Cependant, et des noms de veuves désolées,

    D'époux désespérés,

    Sans qu'un gramen voilât leurs majuscules noires

    Étalaient hardiment leurs mensonges notoires

    A tous les yeux livrés.

    Ce spectacle me fit sourdre au coeur une idée

    Dont j'ai, depuis ce temps, toujours l'âme obsédée.

    Si c'était vrai, les morts

    Tordraient leurs bras noueux de rage dans leur bière

    Et feraient pour lever leurs couvercles de pierre

    D'incroyables efforts!

    Peut-être le tombeau n'est-il pas un asile

    Où, sur son chevet dur, on puisse enfin tranquille

    Dormir l'éternité,

    Dans un oubli profond de toute chose humaine,

    Sans aucun sentiment de plaisir ou de peine

    D'être ou d'avoir été.

    Peut-être n'a-t-on pas sommeil! Et quand la pluie

    Filtre jusques à vous, l'on a froid, l'on s'ennuie

    Dans sa fosse tout seul.

    Oh! que l'on doit rêver tristement dans ce gîte

    Où pas un mouvement, pas une onde n'agite

    Les plis droits du linceul!

    Peut-être aux passions qui nous brûlaient, émue,

    La cendre de nos coeurs vibre encore et remue

    Par-delà le tombeau,

    Et qu'un ressouvenir de ce monde dans l'autre,

    D'une vie autrefois enlacée à la nôtre,

    Traîne quelque lambeau.

    Ces morts abandonnés sans doute avaient des femmes,

    Quelque chose de cher et d'intime; des âmes

    Pour y verser la leur;

    S'ils étaient éveillés au fond de cette tombe,

    Où jamais une larme avec des fleurs ne tombe,

    Quelle affreuse douleur!

    Sentir qu'on a passé sans laisser plus de marque

    Qu'au dos de l'océan le sillon d'une barque;

    Que l'on est mort pour tous;

    Voir que vos mieux aimés si vite vous oublient,

    Et qu'un saule pleureur aux longs bras qui se plient

    Seul se plaigne sur vous.

    Au moins, si l'on pouvait, quand la lune blafarde,

    Ouvrant ses yeux sereins aux cils d'argent regarde

    Et jette un reflet bleu

    Autour du cimetière, entre les tombes blanches,

    Avec le feu follet dans l'herbe et sous les branches,

    Se promener un peu!

    S'en revenir chez soi, dans la maison, théâtre

    De sa première vie, et frileux, près de l'âtre,

    S'asseoir dans son fauteuil,

    Feuilleter ses bouquins et fouiller son pupitre

    Jusqu'au moment où l'aube illuminant la vitre,

    Vous renvoie au cercueil.

    Mais non; il faut rester sur son lit mortuaire,

    N'ayant pour se couvrir que le lin du suaire,

    N'entendant aucun bruit,

    Sinon le bruit du ver qui se traîne et chemine

    Du côté de sa proie, ouvrant sa sourde mine,

    Ne voyant que la nuit.

    Puis, s'ils étaient jaloux, les morts, tout ce que Dante

    A placé de tourments dans sa spirale ardente

    Près des leurs seraient doux.

    Amants, vous qui savez ce qu'est la jalousie,

    Ce qu'on souffre de maux à cette frénésie,

    Un cadavre jaloux!

    Impuissance et fureur! Être là, dans sa fosse,

    Quand celle qu'on aimait de tout son amour, fausse

    Aux beaux serments jurés,

    En se raillant de vous, dans d'autres bras répète

    Ce qu'elle vous disait, rouge et penchant la tête

    Avec des mots sacrés.

    Et ne pouvoir venir, quelque nuit de décembre,

    Pendant qu'elle est au bal, se tapir dans sa chambre,

    Et lorsque, de retour,

    Rieuse, elle défait au miroir sa toilette,

    Dans le cristal profond réfléchir son squelette

    Et sa poitrine à jour,

    Riant affreusement, d'un rire sans gencive,

    Marbrer de baisers froids sa gorge convulsive,

    Et, tenaillant sa main,

    Sa main blanche et rosée avec sa main osseuse,

    Faire râler ces mots d'une voix caverneuse

    Qui n'a plus rien d'humain:

    «Femme, vous m'avez fait des promesses sans nombre.

    Si vous oubliez, vous, dans ma demeure sombre,

    Moi je me ressouviens.

    Vous avez dit à l'heure où la mort me vint prendre,

    Que vous me suivriez bientôt; lassé d'attendre,

    Pour vous chercher je viens!»

    Dans un repli de moi, cette pensée étrange

    Est là comme un cancer qui m'use et qui me mange;

    Mon oeil en devient creux;

    Sur mon front nuager de nouveaux plis se fouillent,

    De cheveux et de chair mes tempes se dépouillent,

    Car ce serait affreux!

    La mort ne serait plus le remède suprême;

    L'homme, contre le sort, dans la tombe elle-même

    N'aurait pas de recours,

    Et l'on ne pourrait plus se consoler de vivre,

    Par l'espoir tant fêté du calme qui doit suivre

    L'orage de nos jours.

    II.

    Table des matières

    Dans le fond de mon âme, agitant ma pensée,

    Je restais là rêveur et la tête baissée

    Debout contre un tombeau.

    C'était un marbre neuf, et sur la blanche épaule

    D'un génie éploré, les longs cheveux d'un saule

    Tombaient comme un manteau.

    La bise feuille à feuille emportait la couronne

    Dont les débris jonchaient le fût de la colonne;

    On aurait dit les pleurs

    Que sur la jeune fille, au printemps moissonnée,

    Pauvre fleur du matin, avant midi fanée,

    Versaient les autres fleurs.

    La lune entre les ifs faisait luire sa corne;

    De grands nuages noirs couraient sur le ciel morne

    Et passaient par devant;

    Les feux follets valsaient autour du cimetière,

    Et le saule pleureur secouait sa crinière

    Éparpillée au vent.

    On entendait des bruits venus de l'autre monde,

    Des soupirs de terreur et d'angoisse profonde,

    Des voix qui demandaient

    Quand donc à leurs tombeaux l'on mettrait des fleurs neuves,

    Comment allait la terre, et pourquoi donc leurs veuves

    Aussi longtemps tardaient?

    Tout à coup… j'ose à peine en croire mon oreille,

    Sous le marbre entr'ouvert, ô terreur! ô merveille!

    J'entendis qu'on parlait.

    C'était un dialogue, et, du fond de la fosse,

    A la première voix, une voix aigre et fausse

    Par instant se mêlait.

    Le froid me prit. Mes dents d'épouvante claquèrent;

    Mes genoux chancelants sous moi s'entrechoquèrent.

    Je compris que le ver

    Consommait son hymen avec la trépassée,

    Eveillée en sursaut dans sa couche glacée,

    Par cette nuit d'hiver.

    LA TRÉPASSÉE.

    Est-ce une illusion? Cette nuit tant rêvée,

    La nuit du mariage elle est donc arrivée?

    C'est le lit nuptial.

    Voici l'heure où l'époux, jeune et parfumé, cueille

    La beauté de l'épouse, et sur son front effeuille

    L'oranger virginal.

    LE VER.

    Cette nuit sera longue, ô blanche trépassée,

    Avec moi, pour toujours, la mort t'a fiancée;

    Ton lit c'est le tombeau.

    Voici l'heure où le chien contre la lune aboie,

    Où le pâle vampire erre et cherche sa proie,

    Où descend le corbeau.

    LA TRÉPASSÉE.

    Mon bien-aimé, viens donc! l'heure est déjà passée

    Oh! tiens-moi sur ton coeur, entre tes bras pressée.

    J'ai bien peur, j'ai bien froid.

    Réchauffe à tes baisers ma bouche qui se glace.

    Oh! viens, je tâcherai de te faire une place

    Car le lit est étroit!

    LE VER.

    Cinq pieds de long sur deux de large. La mesure

    Est prise exactement; cette couche est trop dure,

    L'époux ne viendra pas.

    Il n'entend pas tes cris. Il rit dans quelque fête.

    Allons, sur ton chevet repose en paix ta tête

    Et recroise tes bras.

    LA TRÉPASSÉE.

    Quel est donc ce baiser humide et sans haleine,

    Cette bouche sans lèvres est-ce une bouche humaine,

    Est-ce un baiser vivant?

    O prodige! A ma droite, à ma gauche, personne.

    Mes os craquent d'horreur, toute ma chair frissonne

    Comme un tremble au grand vent.

    LE VER.

    Ce baiser c'est le mien: je suis le ver de terre;

    Je viens pour accomplir le solennel mystère.

    J'entre en possession;

    Me voilà ton époux, je te serai fidèle.

    Le hibou tout joyeux fouettant l'air de son aile

    Chante notre union.

    LA TRÉPASSÉE.

    Oh! si quelqu'un passait auprès du cimetière!

    J'ai beau heurter du front les planches de ma bière,

    Le couvercle est trop lourd!

    Le fossoyeur dort mieux que les morts qu'il enterre.

    Quel silence profond! la route est solitaire;

    L'écho lui-même est sourd.

    LE VER.

    A moi tes bras d'ivoire, à moi ta gorge blanche,

    A moi tes flancs polis avec ta belle hanche

    A l'ondoyant contour;

    A moi tes petits pieds, ta main douce et ta bouche,

    Et ce premier baiser que ta pudeur farouche

    Refusait à l'amour.

    LA TRÉPASSÉE.

    C'en est fait! c'en est fait! Il est là! sa morsure

    M'ouvre au flanc une lame et profonde blessure;

    Il me ronge le coeur.

    Quelle torture! O Dieu, quelle angoisse cruelle!

    Mais que faites-vous donc lorsque je vous appelle,

    O ma mère, ô ma soeur?

    LE VER.

    Dans leur âme déjà ta mémoire est fanée,

    Et pourtant sur ta fosse, ô pauvre abandonnée,

    L'oranger est tout frais.

    La tenture funèbre à peine repliée,

    Comme un songe d'hier elles t'ont oubliée,

    Oubliée à jamais.

    LA TRÉPASSÉE.

    L'herbe pousse plus vite au coeur que sur la fosse;

    Une pierre, une croix, le terrain qui se hausse,

    Disent qu'un mort est là.

    Mais quelle croix fait voir une tombe dans l'âme!

    Oubli! seconde mort, néant que je réclame,

    Arrivez, me voilà!

    LE VER.

    Console-toi.—La mort donne la vie.—Eclose

    A l'ombre d'une croix l'églantine est plus rose

    Et le gazon plus vert.

    La racine des fleurs plongera sous tes côtes;

    A la place où tu dors les herbes seront hautes;

    Aux mains de Dieu tout sert!

    Un mort qu'ils réveillaient les pria de se taire;

    Un

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