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Le Visage du Meurtre (Les Mystères de Zoe Prime — Tome 2)
Le Visage du Meurtre (Les Mystères de Zoe Prime — Tome 2)
Le Visage du Meurtre (Les Mystères de Zoe Prime — Tome 2)
Livre électronique274 pages4 heures

Le Visage du Meurtre (Les Mystères de Zoe Prime — Tome 2)

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À propos de ce livre électronique

« UN CHEF-D’ŒUVRE DU GENRE THRILLER ET ENQUÊTE. Blake Pierce a merveilleusement construit des personnages ayant un charactère psychologique si bien décrit que l’on sent ce qui se passe dans leurs esprits, on suit leurs peurs et l’on se réjouit de leur succès. Plein de rebondissements, ce livre vous tiendra éveillés jusqu’à la dernière page. »
--Books and Movie Reviews, Roberto Mattos (re Sans Laisser de Traces)

LE VISAGE DU MEURTRE est le tome #2 d’une nouvelle série thriller FBI de l’auteur à succès selon USA Today, Blake Pierce, dont le bestseller Sans Laisser de Traces (Tome 1) (téléchargement gratuit) a reçu plus de 1000 critiques cinq étoiles.

L’Agent Spécial FBI Zoe Prime souffre d’une maladie rare qui lui confère aussi un talent unique : elle voit le monde à travers le prisme des chiffres. Des chiffres qui la tourmentent, la rendent incapable de comprendre les gens, et lui laissent une vie sentimentale ratée – mais ils lui permettent également de voir des schémas qu’aucun autre agent du FBI ne peut voir. Zoe garde ce secret pour elle, honteuse, de peur que ses collègues ne l’apprennent.

Lorsque des femmes sont retrouvées assassinées aux abords de Washington, leurs corps marqués de numéros mystérieux, le FBI, perplexe, fait appel à l’Agent Spécial Zoe Prime pour déchiffrer l’énigme mathématique et trouver le tueur en série.

Pourtant, les chiffres n’ont aucun sens. Constituent-ils un schéma ? Une formule ?

Ou n’ont-ils aucun sens ?

Pour Zoe, affectée par ses problèmes personnels, le temps est un luxe qu’elle n’a pas, tandis que d’autres corps s’accumulent et que tous les yeux se tournent vers elle pour résoudre une équation qui, peut-être, est insoluble. Attrapera-t-elle le tueur à temps ?

Un thriller plein d’action et de suspense, LE VISAGE DU MEURTRE est le tome #2 d’une nouvelle série fascinante qui vous fera tourner les pages jusqu’à tard dans la nuit.

Le tome #3 de la série — LE VISAGE DE LA PEUR —est également disponible en pré-commande.
LangueFrançais
ÉditeurBlake Pierce
Date de sortie5 juin 2020
ISBN9781094306308
Le Visage du Meurtre (Les Mystères de Zoe Prime — Tome 2)
Auteur

Blake Pierce

Blake Pierce is author of the #1 bestselling RILEY PAGE mystery series, which include the mystery suspense thrillers ONCE GONE (book #1), ONCE TAKEN (book #2) and ONCE CRAVED (#3). An avid reader and lifelong fan of the mystery and thriller genres, Blake loves to hear from you, so please feel free to visit www.blakepierceauthor.com to learn more and stay in touch.

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    Le Visage du Meurtre (Les Mystères de Zoe Prime — Tome 2) - Blake Pierce

    LE VISAGE

    DU

    MEURTRE

    (LES MYSTÈRES DE ZOE PRIME — TOME 2)

    B L A K E   P I E R C E

    Blake Pierce

    Blake Pierce a été couronné meilleur auteur et bestseller d'après USA Today pour Les Enquêtes de RILEY PAIGE - seize tomes (à suivre), la Série Mystère MACKENZIE WHITE - treize tomes (à suivre) ; Les Enquêtes d'AVERY BLACK - six tomes ; Les Enquêtes de KERI LOCKE - cinq tomes ; LES ORIGINES DE RILEY PAIGE - cinq tomes (à suivre) ; la Série Mystère KATE WISE - six tomes (à suivre) ; la Série Thriller Psychologique CHLOE FINE - cinq tomes (à suivre) ; la Série Thriller Psychologique JESSIE HUNT - cinq tomes (à suivre) ; la Série Thriller Psychologique FILLE AU PAIR - deux tomes (à suivre) et Les Enquêtes de ZOE PRIME - deux tomes (à suivre).

    Lecteur passionné, fan de thriller et romans à suspense depuis son plus jeune âge, Blake adore vous lire, rendez-vous sur www.blakepierceauthor.com – Restons en contact !

    Copyright © 2020 de Blake Pierce. Tous droits réservés. Sauf autorisation en vertu de la loi américaine sur le droit d’auteur de 1976, aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, distribuée ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, ou conservée dans une base de données ou un système d’extraction, sans l’autorisation préalable de l’auteur. Ce livre électronique est à destination de votre usage personnel uniquement. Ce livre électronique ne peut être revendu ou donné à des tiers. Si vous souhaitez partager ce livre avec un tiers, veuillez acheter un exemplaire supplémentaire pour chaque destinataire. Si vous lisez ce livre et ne l’avez pas acheté, ou s’il n’a pas été acheté pour votre usage personnel, veuillez le retourner et acheter votre propre exemplaire. Nous vous remercions de respecter le travail acharné de cet auteur. Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, entreprises, organisations, lieux, événements et incidents sont soit le produit de l’imagination de l’auteur, soit utilisés de manière fictionnelle. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant exité est purement fortuite. Image de la veste Copyright Tavarius, utilisée sous licence de Shutterstock.com.

    LIVRES PAR BLAKE PIERCE

    LES MYSTÈRES DE ADÈLE SHARP

    LAISSÈ POUR MORT (Volume 1)

    CONDAMNÈ À FUIR (Volume 2)

    CONDAMNÈ À SE CACHER (Volume 3)

    LA FILLE AU PAIR

    PRESQUE DISPARUE (Livre 1)

    PRESQUE PERDUE (Livre 2)

    PRESQUE MORTE (Livre 3)

    LES MYSTÈRES DE ZOE PRIME

    LE VISAGE DE LA MORT (Tome 1)

    LE VISAGE DU MEURTRE (Tome 2)

    LE VISAGE DE LA PEUR (Tome 3)

    SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE JESSIE HUNT

    LA FEMME PARFAITE (Volume 1)

    LE QUARTIER IDÉAL (Volume 2)

    LA MAISON IDÉALE (Volume 3)

    LE SOURIRE IDÉALE (Volume 4)

    LE MENSONGE IDÉALE (Volume 5)

    LE LOOK IDEAL (Volume 6)

    SÉRIE SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE CHLOE FINE

    LA MAISON D’À CÔTÉ (Volume 1)

    LE MENSONGE D’UN VOISIN (Volume 2)

    VOIE SANS ISSUE (Volume 3)

    LE VOISIN SILENCIEUX (Volume 4)

    DE RETOUR À LA MAISON (Volume 5)

    SÉRIE MYSTÈRE KATE WISE

    SI ELLE SAVAIT (Volume 1)

    SI ELLE VOYAIT (Volume 2)

    SI ELLE COURAIT (Volume 3)

    SI ELLE SE CACHAIT (Volume 4)

    SI ELLE S’ENFUYAIT (Volume 5)

    SI ELLE CRAIGNAIT (Volume 6)

    LES ORIGINES DE RILEY PAIGE

    SOUS SURVEILLANCE (Tome 1)

    ATTENDRE (Tome 2)

    PIEGE MORTEL (Tome 3)

    ESCAPADE MEURTRIERE (Tome 4)

    LA TRAQUE (Tome 5)

    LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

    SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

    RÉACTION EN CHAÎNE (Tome 2)

    LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

    LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)

    QUI VA À LA CHASSE (Tome 5)

    À VOTRE SANTÉ (Tome 6)

    DE SAC ET DE CORDE (Tome 7)

    UN PLAT QUI SE MANGE FROID (Tome 8)

    SANS COUP FÉRIR (Tome 9)

    À TOUT JAMAIS (Tome 10)

    LE GRAIN DE SABLE (Tome 11)

    LE TRAIN EN MARCHE (Tome 12)

    PIÉGÉE (Tome 13)

    LE RÉVEIL (Tome 14)

    BANNI (Tome 15)

    MANQUE (Tome 16)

    UNE NOUVELLE DE LA SÉRIE RILEY PAIGE

    RÉSOLU

    SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

    AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

    AVANT QU’IL NE VOIE (Volume 2)

    AVANT QU’IL NE CONVOITE (Volume 3)

    AVANT QU’IL NE PRENNE (Volume 4)

    AVANT QU’IL N’AIT BESOIN (Volume 5)

    AVANT QU’IL NE RESSENTE (Volume 6)

    AVANT QU’IL NE PÈCHE (Volume 7)

    AVANT QU’IL NE CHASSE (Volume 8)

    AVANT QU’IL NE TRAQUE (Volume 9)

    AVANT QU’IL NE LANGUISSE (Volume 10)

    AVANT QU’IL NE FAILLISSE (Volume 11)

    AVANT QU’IL NE JALOUSE (Volume 12)

    AVANT QU’IL NE HARCÈLE (Volume 13)

    LES ENQUÊTES D’AVERY BLACK

    RAISON DE TUER (Tome 1)

    RAISON DE COURIR (Tome2)

    RAISON DE SE CACHER (Tome 3)

    RAISON DE CRAINDRE (Tome 4)

    RAISON DE SAUVER (Tome 5)

    RAISON DE REDOUTER (Tome 6)

    LES ENQUETES DE KERI LOCKE

    UN MAUVAIS PRESSENTIMENT (Tome 1)

    DE MAUVAIS AUGURE (Tome 2)

    L’OMBRE DU MAL (Tome 3)

    JEUX MACABRES (Tome 4)

    LUEUR D’ESPOIR (Tome 5)

    CHAPITRES

    PROLOGUE

    CHAPITRE UN

    CHAPITRE DEUX

    CHAPITRE TROIS

    CHAPITRE QUATRE

    CHAPITRE CINQ

    CHAPITRE SIX

    CHAPITRE SEPT

    CHAPITRE HUIT

    CHAPITRE NEUF

    CHAPITRE DIX

    CHAPITRE ONZE

    CHAPITRE DOUZE

    CHAPITRE TREIZE

    CHAPITRE QUATORZE

    CHAPITRE QUINZE

    CHAPITRE SEIZE

    CHAPITRE DIX-SEPT

    CHAPITRE DIX-HUIT

    CHAPITRE DIX-NEUF

    CHAPITRE VINGT

    CHAPITRE VINGT-ET-UN

    CHAPITRE VINGT-DEUX

    CHAPITRE VINGT-TROIS

    CHAPITRE VINGT-QUATRE

    CHAPITRE VINGT-CINQ

    CHAPITRE VINGT-SIX

    CHAPITRE VINGT-SEPT

    CHAPITRE VINGT-HUIT

    CHAPITRE VINGT-NEUF

    CHAPITRE TRENTE

    CHAPITRE TRENTE ET UN

    EPILOGUE

    PROLOGUE

    Le professeur Ralph Henderson soupira, se frotta l’arête du nez et fouilla dans la poche de son manteau pour trouver ses clés de voiture. Ce fut une longue soirée passée à corriger des contrôles d’anglais et, soit ses étudiants devenaient de plus en plus stupides, soit il était de plus en plus fatigué par son job. Il avait hâte de s’installer dans son lit pour la nuit avec un petit verre de whisky et un classique.

    Le parking de Georgetown était presque vide. La plupart des autres enseignants avait eu la présence d’esprit de rentrer bien avant. Il faisait un temps frisquet et maussade ; la lumière des néons électriques vacillait au-dessus de sa tête au fur et à mesure que les papillons de nuit pénétraient à l’intérieur avec une intention suicidaire. Henderson coupa à travers les places vides, prenant un raccourci vers sa voiture. Il caressa brièvement l’idée de s’arrêter quelque part sur le chemin et prendre un café à emporter. Ou serait-il mieux tout simplement de rentrer le plus vite possible au chaud et en sécurité à son domicile ?

    Ses pas résonnèrent étrangement dans le parking, le plafond et le sol en ciment projetant les sons dans tous les sens. C’était pendant de telles nuits que le parking se transformait en une toute autre bête. Un endroit où des types louches pourraient rôder dans l’ombre, prêts à bondir. Le genre de réflexion dont on ne peut pas se débarrasser, même lorsqu’on s’est répété plusieurs fois qu’on est un adulte et qu’on ne doit plus avoir peur du noir.

    Cela dit, il y avait de bonnes raisons d’être nerveux ce soir-là. Le campus bourdonnait de nouvelles d’un crime qui avait eu lieu juste-ici, sous leurs nez. Un étudiant qu’Henderson avait connu. C’était peut-être à cause de cela que ses poils se hérissèrent sur sa nuque lorsqu’il traversa le garage et pourquoi il n’arrêta pas de jeter des regards furtifs, les yeux écarquillés, vers les ombres, essayant de voir si personne ne s’y cachait.

    Il essaya de se changer les idées. Il avait bien plus de choses auxquelles penser. Il y avait un jeune qu’il avait dû expulser de sa classe car il avait encore échoué à un contrôle. C’était tellement frustrant d’enseigner ; voir ces jeunes sans trop de potentiel se laisser entraîner dans des soirées et ne pas prendre leurs études au sérieux. Ce fut avec regret qu’Henderson dut le recaler, mais il estimait sa décision justifiée après avoir reçu un courriel de l’étudiant.

    Plein de méchanceté, le courriel était à la limite de la menace. Apparemment, le jeune n’avait pas apprécié d’être expulsé et voulait s’assurer qu’Henderson le savait. Comme si un tel geste allait lui permettre de réintégrer le cours. Ha ! Le jeune avait beaucoup à apprendre sur la vie et comment les gens réagissaient à la façon de les traiter.

    Henderson atteignit la voiture et se battit avec ses clés, ses doigts gros et lents d’avoir écrit autant de commentaires lorsqu’il avait noté les étudiants. Il s’en voulut, alors qu’un tremblement s’empara de ses mains, redoublé par l’isolement du parking pendant la nuit. C’était ridicule de sa part. Il était adulte, bon sang, et il traversait ce parking au grand jour sans hésitation.

    D’ailleurs, se dit-il d’un air sombre, si quelqu’un le suivait, ce serait cet étudiant en colère. Et il n’était pas assez intelligent pour traquer un professeur dans le noir sur un parking. Il était le genre de gamin qui envoyait des courriels méchants et laissait des traces. Vraiment rien à craindre. Henderson le signalerait au doyen demain, et ce serait tout.

    C’était quoi ce bruit ? Un pas ? Quelque chose n’allait pas. Il avait chassé de son esprit ses peurs tout ce temps, mais maintenant il n’était plus rassuré. Le picotement dans la nuque d’Henderson s’amplifia, tel un pressentiment, mais avant qu’il n’ait pu se retourner, sa tête frappa violemment la vitre de la voiture.

    Henderson eut à peine le temps d’encaisser le coup et la douleur submergeante venant de son nez que la main derrière sa tête le fracassa de nouveau sur le côté de la voiture. Abasourdi par le choc et la blessure, son corps se ramollit et il glissa. Il essaya de se retourner légèrement tandis que sa serviette vola par terre, mais il fut incapable de parer le coup suivant, ni celui d’après. Sa tête, sa tempe, le haut de l’orbite, sa mâchoire juste en-dessous de l’oreille frappèrent le châssis rouge, encore et encore.

    Il ressentit les blessures avec un certain détachement lié au choc. Le craquement d’un os. La pensée aux contusions en train de fleurir sur son visage, puis les coupures et les écorchures, puis quelque chose de plus sérieux. Tout ce qu’il pouvait se dire, bêtement, c’était que son visage allait être abîmé. Ce fut tout ce à quoi il eut le temps de penser avant que tout soit fini, de toute évidence.

    La main relâcha sa prise et Henderson tomba lourdement au sol, heurtant son épaule pendant la chute. Il ne le sentit presque pas, comparé au reste. Il était désormais suffisamment contorsionné pour retourner sa tête étourdie et observer, malgré sa vision troublée. Peut-être à cause des coups. Peut-être à cause du sang qui coulait sur ses yeux. Peut-être parce que son orbite devait être cassée, au mieux.

    C’était qui ?  Une silhouette floue, juste un chuchotement, comme si un fantôme se tenait au-dessus de lui et non pas un homme. Mais c’était un homme. Cela devrait être un homme. Si seulement il pouvait distinguer qui ; mais, comme le sable qui glisse entre les doigts, la connaissance d’Henderson le quittait et il ne pouvait plus lutter contre. Il savait que c’était presque fini. Tout devenait noir autour de lui, pendant que la forme brumeuse le regardait en silence.

    L’ombre s’étendit au-dessus de lui et redressa sa tête une dernière fois et l’écrasa contre le ciment ; un impact qu’Henderson ressentit à peine avant de s’écrouler tête en avant dans l’obscurité.

    La tâche était accomplie.

    Il n’allait plus jamais se réveiller.

    CHAPITRE UN

    Zoe dessina des sillons sur l’accoudoir du fauteuil en cuir, observant comme leur motif révélait le passage du temps, autant de mains et de bras différents qui s’étaient posés à cet endroit précis. Elle ne put pas se décider si cela était réconfortant, une preuve d’expérience, ou tout simplement dégoûtant. Qui sait quelle sorte de microbes se cachaient dans ce tissu ?

    « Zoe ? » l’appela la Dr. Lauren Monk depuis un fauteuil tout aussi confortable situé face à elle.

    Zoe leva des yeux coupables.

    « Pardon. Il fallait que je réponde à ça ? »

    La Dr. Monk soupira, tapotant son stylo sur un calepin qu’elle tenait dans sa main. Malgré la présence de l’enregistreur qui archivait toutes leurs séances, il semblait que la Dr. Monk était encore une adepte des méthodes traditionnelles. « Changeons de cap un moment, dit-elle. Nous avons eu quelques séances ensemble, n’est-ce pas, Zoe ? Je constate que tu as du mal parfois avec les repères sociaux. »

    Ah. Ça. Zoe haussa les épaules, feignant un air indifférent. « Je ne comprends pas toujours la manière dont les gens réagissent.

    — Ou la manière dont ils attendent que tu réagisses ? »

    Zoe haussa à nouveau les épaules, son regard se déplaçant vers la fenêtre. Puis elle se donna mentalement une claque ; elle était censée prendre part activement à ces séances et non pas se comporter comme une adolescente difficile. « Ma logique est différente de leur logique.

    — Pourquoi penses-tu que c’est ainsi ? »

    Zoe savait pourquoi elle était comme elle était, ou au moins elle pensait le savoir. Les chiffres. Les chiffres qui se trouvaient partout où elle regardait, à tout moment de la journée. Ils lui disaient même à l’instant quelle correction avaient les lunettes de la Dr. Monk (à peine suffisante pour nécessiter aucune aide), qu’il y avait un millimètre de poussière sur les cadres des certificats accrochés au mur mais un quart de millimètre seulement sur le diplôme en psychologie (indiquant un sentiment de fierté plus fort pour cette réussite que pour les autres) et que la Dr. Monk avait écrit exactement sept mots durant leur conversation.

    Elle voulait le dire, ou du moins une partie d’elle le souhaitait. Elle n’avait toujours pas avoué à la Dr. Monk qu’elle possédait un talent que personne d’autre ne semblait avoir. Personne, à part un criminel en série occasionnel, si elle en jugeait d’après l’affaire sur laquelle elle avait travaillé il y a environ un mois.

    Mais il y avait encore une partie d’elle, toujours la partie la plus forte, qui ne pouvait pas supporter d’avouer quoi que ce soit.

    « Je suis juste née comme ça, » dit Zoe.

    La Dr. Monk acquiesça d’un signe de tête, mais ne nota rien. Apparemment, ceci n’était pas une réponse assez pertinente. « Que ressens-tu quand tu passes à côté de ces codes sociaux ? Cela te dérange ? »

    C’était peut-être le fait qu’elles avaient eu suffisamment de séances ensemble pour que la gêne initiale disparaisse. C’était peut-être la liberté de parler à quelqu’un avec qui on n’a pas de véritable lien professionnel ou personnel. De toute façon, les lèvres de Zoe lâchèrent la vérité que sa tête avait gardé cachée jusqu’à présent, sans son autorisation consciente. « Shelley trouve que c’est tellement facile. »

    Zoe s’en voulut tout de suite. Pourquoi avait-elle dit cela ? Maintenant, elles allaient passer le reste de la séance à creuser cette jalousie qu’elle ressentait envers Shelley, au lieu de travailler sur les vrais problèmes. Jusqu’à cet instant, elle n’avait pas vraiment réalisé que l’envie était là. « Agent Shelley Rose, » dit la Dr. Monk en vérifiant ses notes d’un après-midi précédent dans son cabinet. « Tu es beaucoup plus à l’aise avec elle qu’avec tes partenaires antérieurs, tu me l’as indiquée auparavant. Mais tu es jalouse d’elle. Peux-tu m’en parler davantage ? »

    Zoe inspira. Bien-sûr qu’elle pouvait, bien qu’elle n’en eût pas envie. Hésitante, elle regarda ses doigts, tout en pensant qu’il était mieux de se lancer, tout simplement. « Shelley est douée avec les gens. Elle leur fait admettre des choses. Et ils l’aiment. Pas que les suspects. Tout le monde.

    — Penses-tu que les gens ne t’aiment pas, Zoe ? »

    Zoe avait pris une posture incommode. Tout était de sa faute. Elle n’aurait pas dû dire une chose pareille. Admettre une faiblesse était une invitation à ce que quelqu’un la creuse. C’était pour cette raison qu’elle n’avait pas encore parlé de chiffres. Même si cette thérapeute avait été conseillée par la Dr. Applewhite, son ami le plus proche et mentor, cela ne voulait pas dire que Zoe pouvait lui confier son secret le plus intime et le plus sombre. « Je n’ai pas beaucoup d’amis. Mes partenaires demandent généralement leur transfert, admit-elle à la place.

    — Penses-tu que cela est lié à ta difficulté avec les codes de la société ? »

    La femme posait une question évidente. « Ça, et d’autres choses.

    — Quelles choses ? »

    La question évidente. Zoe grogna intérieurement. Elle s’était piégée toute seule. « Mon boulot est difficile. Je suis souvent partie. Il n’y a pas beaucoup de temps pour prendre racine. »

    La Dr. Monk acquiesça d’un air pensif. Elle souriait d’une manière encourageante, comme si Zoe allait réellement déboucher sur quelque chose. La partie d’elle qui désirait l’attention positive et l’affection qu’elle n’avait jamais reçues de sa mère en était ravie, même si elle ne le souhaitait pas. Être en thérapie n’avait eu pour effet que de révéler ses défauts. « Et Shelley ? A-t-elle des racines ? »

    Zoe acquiesça d’un hochement de tête, tout en déglutissant. « Elle a un mari et une jeune fille, Amelia. Elle parle beaucoup d’elle. »

    La Dr. Monk posa le stylo contre ses lèvres et l’y tapota trois fois de façon entendue. « Tu désires une famille à toi. »

    Zoe leva soudainement les yeux, puis se rappela ne pas être surprise qu’un thérapeute puisse discerner les pensées les plus authentiques qui se cachent derrière tout ce que l’on raconte. « Oui, » dit-elle simplement. Il n’y avait pas de raison de nier. « Mais j’en suis très loin.

    — Quand nous nous sommes rencontrées pour notre première séance, tu m’avais dit que tu avais eu un rendez-vous. » Zoe remarqua que la Dr. Monk n’avait pas eu à consulter ses notes pour dire cela. « Il t’a contactée, n’est-ce pas ? As-tu répondu ? »

    Zoe fit non de la tête. « Il m’a envoyé quelques emails et a essayé de m’appeler. Je n’ai pas répondu.

    — Pourquoi ? »

    Zoe haussa les épaules. Elle ne pouvait pas dire exactement pourquoi. Gênée, elle toucha quelques mèches de ses cheveux bruns qu’elle portait coupés court, plus par commodité que par goût. Il y avait chez elle beaucoup de choses qui n’était peut-être pas attirantes de manière classique et elle le savait, même si elle ne saisissait pas véritablement comment les autres la percevaient. « Peut-être parce que la première rencontre a été très gênante. J’avais l’esprit ailleurs. Je ne pouvais pas me concentrer sur ce qu’il racontait. J’ai été ennuyante.

    — Mais il n’a pas pensé cela de toi, n’est-ce pas ? Ce… ?

    — John.

    — Ce John, il semble être intéressé. Il cherche toujours à te contacter. C’est bon signe. »

    Zoe acquiesça d’un signe de tête. Elle ne pouvait plus rien dire. La Dr. Monk avait raison, même si elle ne voulait pas l’admettre.

    « Laisse-moi te dire ce que je vois, » continua la Dr. Monk. « Tu m’as déclaré que Shelley a la vie dont tu rêves. Elle est heureuse, mariée avec une enfant, elle s’épanouit dans sa carrière, elle a des compétences que tu n’as pas. Nous serons toujours jaloux de ceux qui peuvent faire ce que nous ne pouvons pas. C’est la nature humaine. L’important, c’est que tu ne te laisses pas ronger par cela et que tu te concentres sur les choses que tu peux accomplir. »

    Elle attendit que Zoe acquiesce de nouveau, lui indiquant qu’elle écoutait, avant de continuer.

    « Les choses n’arrivent pas d’elles-mêmes. Ou pour le dire autrement, il est peu probable que tu te maries si tu ne sors pas. Je te conseille d’appeler John et de sortir de nouveau avec lui. Peut-être que cela se passera mal. Peut-être que cela va très bien se passer. La seule façon de savoir, c’est d’essayer.

    — Vous pensez que je devrais me marier avec John ? dit-elle en fronçant les sourcils.

    — Je pense que tu devrais sortir de nouveau avec lui. » La Dr. Monk sourit. « Et si cela ne marche pas, tu devrais sortir avec quelqu’un d’autre. C’est ainsi que l’on atteint ses objectifs. Petit à petit. »

    Zoe n’était pas tout à fait convaincue, mais elle acquiesça tout de même. De plus, elle avait quelque chose d’important

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