"Je m'étouffe sous ce bitume, dans la nature tuée et recomposée qu'on appelle chaleureusement matière, dans l'expression triste de ces platanes qui me sont invisibles, dans le bruit des moteurs mod...voir plus"Je m'étouffe sous ce bitume, dans la nature tuée et recomposée qu'on appelle chaleureusement matière, dans l'expression triste de ces platanes qui me sont invisibles, dans le bruit des moteurs modernes, dans la fausse lumière électrique qui m'aveugle l'esprit, dans ce steak dégueulasse qui, jadis, abritait une sensation, dans l'architecture horrible de nos HLM et mon ascenseur toujours en panne, dans mon regard vide devant ce miroir après une journée de métro... Je m'adapte à ce gris qui hante la grande ville. J'ai même l'impression que ma vie est un résumé d'adaptations d'ailleurs. Je ne fais pas semblant, ne joue pas un rôle dans les divers environnements. J'écris d'une plume poétique dans un lieu de vie et gratte des textes durs, sombres dans un lieu de mort. Je me suis cru fou à écrire, penser deux opposés le même jour, à aimer l'humanité devant un tableau et à la haïr en sortant du musée, arrivé à la station de bus. Schizophrène ou « adapté de l'instant » ? Je prétends ne pas être malade finalement (peut être excessif, je l'accorde)."voir moins