En sciences, certaines formules passent à la postérité après une brillante découverte. Il y a celle d’Archimède pour sa poussée (« Eurêka ! ») mais aussi celle de Jean-François Champollion qui, en perçant le mystère des hiéroglyphes le 14 septembre 1822, se serait empressé d’annoncer la nouvelle à son frère Jacques- Joseph en ces termes : « Je crois que je tiens mon affaire », avant de s’évanouir.
Alors que la France fête le bicentenaire de ce déchiffrement historique « qui a changé notre rapport au monde, au même titre que la découverte de l’Amérique », estime Marie Lavandier, directrice du Louvre-Lens qui lui consacre une exposition remarquable (1), il convient de remettre en perspective cet exploit. « Au début du xixe siècle, notamment après la grande expédition de Napoléon Bonaparte (1798-1801), l’Europe est en