Le Monde réel est votre 14e album, trente ans après La Fossette, votre premier disque. Comment l’avez-vous abordé?
Il y a deux ans, en plein Covid, j’ai sorti Vie étrange, un disque qui n’aurait pas existé sans la pandémie. À l’époque, il s’agissait pour moi de ne pas me laisser entraîner vers le bas durant cette période anxiogène. Le Monde réel est un projet plus ancien. Il s’agit d’un disque collectif, à l’ancienne, sans formatage, qui fonctionne sur des dynamiques. Je l’ai enregistré avec mon ingénieur du son, Yann Arnaud, dans les studios de La Frette-sur-Seine, dans le Vald’Oise, durant plusieurs sessions pendant le premier semestre 2021. Je voulais disposer de temps. Au total, nous avons passé vingt-cinq jours en studio
Comment vous êtes-vous entouré sur le plan musical?
J’ai choisi des musiciens qui n’avaient jamais joué ensemble, même si certains se connaissaient. J’avais rencontré Étienne Bonhomme, le batteur, au cours de ma tournée de 2019. J’appréciais particulièrement son approche jazzy de la pop. Mon contrebassiste, Sébastien Boisseau, est un musicien de jazz, spécialiste des musiques improvisées. J’avais. Enfin, mes deux claviers, deux artistes très talentueux, sont Julien Noël et David Euverte, qui a réalisé les arrangements de cordes. Pendant la première heure de l’enregistrement je suais à grosses gouttes, dans l’attente de savoir si l’alchimie allait se produire. Et puis tout a parfaitement fonctionné. Je ne suis pas hostile aux homestudios par principe, mais rien ne remplace, selon moi, le dialogue musical et la force du collectif que l’on rencontre notamment en tournée. Avant d’arriver au studio, aucun des musiciens ne connaissait mes chansons. J’en ai écrit certaines dans le studio et d’autres, entre les sessions.