Un manoir dans la Forêt-Noire
Les faits relatés dans ces pages sont vrais. Mais vous n’allez sans doute pas les croire.
Ils se sont déroulés dans la nuit du 22 au 23 décembre de l’année 1952. L’histoire démarre sur une petite route enneigée, au milieu de la Forêt-Noire.
– J’ai peur, dit une jeune femme en se tournant vers son mari.
Derrière son volant, attentif, un œil sur la route et l’autre sur la jauge d’essence, l’homme tente de rassurer sa jeune épouse :
– C’est la région qui veut ça. Mais il n’y a pas plus de fantômes ici qu’on pourrait en trouver en Floride ou en Californie.
– Je sais bien, mais j’ai quand même peur. Et j’ai froid, aussi ! Plus qu’en Floride ou en Californie…
En effet, il fait très froid en cette nuit de décembre.
Dans leur grosse voiture américaine, une Studebaker, Elena et Richard Schneider frissonnent malgré le chauffage poussé au maximum.
Richard ose à peine appuyer sur l’accélérateur tant la route est enneigée. Il craint une plaque de verglas qui, à tout instant, pourrait les envoyer dans le fossé. Sa femme observe les alentours. A travers les grands sapins, on voit que plusieurs centimètres de neige recouvrent dès à présent le sol.
Il est déjà une heure du matin. La nuit sans lune est très noire malgré un ciel rempli de nuages blancs, promesses de nouvelles chutes de neige.
Depuis plus de deux heures, les yeux de Richard cherchent à percer l’obscurité pour découvrir un panneau indicateur qui leur permettrait de retrouver une route nationale. Ils sont perdus. Complètement égarés au milieu de cette immense Forêt-Noire.
Il s’énerve de plus en plus, fume cigarette sur cigarette, des Craven A qu’il allume avec son briquet jaune fluo. Il jure lorsqu’il reconnaît un carrefour où ils sont déjà passés une demi-heure plus tôt. – Nous tournons en rond, s’écrie-t-il.
Cette fois, il prend
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