- Union sacree (mouvement)
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Union sacrée (mouvement)
L'Union sacrée est le nom donné au mouvement de rapprochement politique qui a soudé les Français de toutes tendances (politiques ou religieuses) lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le terme fut utilisé pour la première fois à la Raymond Poincaré, dans son message aux Assemblées. Cela fut le cas immédiatement car l’ensemble des organisations syndicales et politiques de gauches, essentiellement la SFIO, se rallièrent au gouvernement. Cette unanimité nationale persista, mis à part quelques dissidences de gauche, jusqu’à la fin du conflit.
Un mouvement analogue se produisit chez l'ensemble des belligérants comme en Angleterre, en Russie ou en Allemagne, lorsque le Parti socialiste allemand, le SPD, votera l’entrée en guerre en août 1914, lançant le mouvement qui prit le nom de
- 1 Les origines de l’Union sacrée
- 2 Le ralliement des socialistes et des syndicalistes
- 3 Les premières atteintes à l’Union sacrée
- 4 La fin de l’Union sacrée
- 5 Notes et Références
- 6 Annexes
Les origines de l’Union sacrée
Au début du XXème siècle, les français apparaissaient politiquement très divisés. Ce mouvement unanimiste est donc difficile à comprendre.
Les tensions internationales et la triple entente
Le pacifisme et la loi des trois ans
Manifestation du 25 mai 1913 au Pré-Saint-Gervais contre la loi des trois ans - discours de Jean JaurèsLa Loi des trois ans est votée le 19 juillet 1913. Elle instaure un service militaire de trois ans en vue de préparer l'armée française à une guerre avec l'Allemagne.
Les socialistes, menés par Jaurès, se sont battus sans succès contre cette nouvelle organisation.
La CGT et le pacifisme
Depuis sa création, la guerre.
Le 25 février 1913, la CGT publie un manifeste anti-militariste. La même année, elle participe avec la plupart des syndicats européens à la constitution de la Carl Legien, déjà secrétaire du Secrétariat syndical international (SSI). L'objectif en est l'action internationale.
Lorsque la tension internationale s'accroit brutalement en juillet 1914, elle organise des manifestations syndicales contre la guerre, dont une massive sur les Paris, le 27 juillet.
Le ralliement des socialistes et des syndicalistes
L'assassinat de Jaurès
Article détaillé : 1914, à l'annonce de l'assassinat de cuirassiers en instance de départ pour la frontière[1]. Cependant, rapidement, les rapports des préfets et de la police qu’obtient le ministre de l’Intérieur Louis Malvy lui font estimer que les organisations de gauche ne vont pas déclencher de troubles. Dans le même temps, la direction du Parti socialiste fait savoir qu’elle n’appellera pas à des manifestations.« L’assassinat de M. Jaurès n’a causé dans les esprits qu’une émotion relative. Les ouvriers, les commerçants et les bourgeois sont surpris douloureusement, mais s’entretiennent beaucoup plus de l’état actuel de l’Europe. Ils semblent considérer la mort de Jaurès comme liée aux évènements actuels beaucoup plus dramatiques. »— Xavier Guichard, directeur de la police municipale de Paris, rapport adressé le 1er août 1914 à 10 h 25 au ministère de l’Intérieur[2].
Le 1er aout, les socialistes, par le biais du secrétaire général de la La non application du Carnet B et la mobilisation
Le 1er août à 14 h 25, afin de ne pas empêcher le ralliement des ouvriers à la guerre par la décapitation des syndicats et rassuré par la réaction des instances nationales de la CGT, le ministre de l’Intérieur, Louis Malvy, décide, dans un télégramme adressé à tous les préfets, de ne pas utiliser le général Boulanger en 1886 pour faciliter les mesures de mobilisation. Il contenait la liste des noms des personnes susceptibles de s'opposer aux ordres de mobilisation ou de troubler l'ordre public en cas de conflit. Ces fichiers étaient tenus par la [3].
Article détaillé : 16 h 25, ce même 1er aout, une affiche jaune manuscrite est placardée à la préfecture de police, sur les bureaux de poste et les monuments publics. Dans les heures qui suivent, sur les murs de toutes les mairies de France, les affiches blanches d’appel à la mobilisation avec les drapeaux tricolores sont collées.Le dimanche 2 août, ainsi que le dit « à peu près à égale distance de la consternation et de l’enthousiasme, amalgamant en quelque sorte la résignation et le sens du devoir »[4].
Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France, le lendemain, l’Angleterre déclare la guerre à son tour.
La mobilisation est une grande réussite : on dénombre à peine 1,5 % de défections[5].
Réactions des socialistes
Les partis socio-démocrates ayant tous ralliés la guerre, la Réactions des syndicalistes
Dès le début du conflit, les confédérations membres de la FSI suivent la politique de leur gouvernement respectifs. Le siège de la FSI est alors déménagé de Amsterdam, pays neutre.
Le 4 août, la CGT rallie officiellement l'Union sacrée.
Lors du Conseil national de la CGT, tenu du 26 novembre au 5 décembre 1914, seule une minorité se prononce contre la guerre. Le 3 janvier 1915 Pierre Monatte démissionne en protestation contre le ralliement de la CGT à l'Union Sacrée. La guerre fait chuter les effectifs à 50 000 adhérents.
Réactions de la droite nationaliste
Même si le gouvernement s'attend à quelques réticences de la part des socialistes qui menacent le pays de grève générale mais également de la part des séparation de l'Église et l'État, les Français s'unissent dès la déclaration de guerre.
Le souvenir de la propagande anti-allemande et à l'espoir de récupérer l'Alsace-lorraine. S'y ajoutent des éléments conjoncturels, comme la rupture de la neutralité Proclamation de l'Union sacrée
L’Allemagne ayant déclaré la guerre à la France le 3 août, le lendemain la volonté présidentielle d’«union» est rapportée devant les deux chambres par le président du Conseil René Viviani :
« Dans la guerre qui s'engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l'éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi l'union sacrée et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur et dans une même foi patriotique »— Raymond Poincaré, message du Président de la République aux Assemblées, 4 aout 1914[6].
Les premières atteintes à l’Union sacrée
Les réunions de Zimmerwald et Kienthal en Suisse
Conférence de Zimmerwald (1915)
La Suisse du 5 au 8 septembre 1915. Elle réunit au total trente-huit délégués de différents pays d'Europe[7]. Ces délégués représentent des groupes socialistes en opposition avec les partis officiels qui soutiennent comme la SPD ou la SFIO l'entrée en guerre de leurs pays respectifs. Dans le manifeste rédigé par Léon Trotsky, on peut d'ailleurs lire concernant le SPD : « Étant donné son attitude à l'égard de la guerre, le Parti officiel n'a pas été invité » et pour la SFIO « Ici également on a dû s'abstenir d'inviter le Parti officiel qui est engagé dans la voie de la politique gouvernementale »[8]. La conférence réunit des représentants allemands, français, russes, italiens, britanniques, suisses, suédois, norvégiens, néerlandais, polonais, roumains, bulgares, ainsi que de l'organisation socialiste des travailleurs juifs.
Les délégués dénoncent la guerre. Le manifeste se compose de différents chapitres dont la Déclaration franco-allemande commune aux socialistes et syndicalistes français et allemands et le manifeste en lui-même. La déclaration franco-allemande proclame : « Après un an de massacre, le caractère nettement impérialiste de la guerre s'est de plus en plus affirmé ; c'est la preuve qu'elle a ses causes dans la politique impérialiste et coloniale de tous les gouvernements, qui resteront responsables du déchaînement de ce carnage[9] ». La guerre est un produit de l'[7], du militarisme : « Quels que soient les responsables immédiats du déchaînement de cette guerre, une chose est certaine : la guerre qui a provoqué tout ce chaos est le produit de l'impérialisme. Elle est issue de la volonté des classes capitalistes de chaque nation de vivre de l'exploitation du travail humain et des richesses naturelles de l'univers[10] ». Ce manifeste appelle également à l'union des travailleurs de tous les pays dans la lutte contre la guerre : « Il faut entreprendre cette lutte pour la paix, pour la paix sans annexions ni indemnités de guerre. Mais une telle paix n'est possible qu'à condition de condamner toute pensée de violation des droits et des libertés des peuples[11] ».
Conférence de Kienthal (1916)
Les socialistes vont se rassembler par la suite à [12]. »
Les grèves et mutineries de 1917
L'Union sacrée, qui touche toute la société, se dégrade progressivement : la Révolution russe, l'usure des combats et les privations favorisent la résurgence des clans politiques — en septembre 1917, les socialistes refusent de participer au gouvernement. Après coup, les socialistes réalisèrent que l'Union Sacrée ne défendait pas les intérêts de la masse des travailleurs, mais bien les intérêts des capitalistes européens. Le nationalisme et le revanchisme avaient réussi à écarter les socialistes de l'objectif de rassembler sous la même bannière tous les travailleurs du monde : l'Internationale, dont un des buts devait éviter que les peuples se battent les uns contre les autres sous prétexte de défendre « leur pays » ou « leur nation ».
Au cours de l'année 1917, on compte 696 Révolution d'octobre en Russie.
En 1918, on recense 499 grèves et 176 187 grévistes en France et la La reconstitution de la Fédération syndicale Internationale
En 1914, l'American Federation of Labor propose lors de son congrès, qu'un congrès ouvrier international se réunisse dès la fin du conflit pour reconstituer la FSI. Cette idée est reprise en 1915 à Londres, lors d'une réunion rassemblant Français et Anglais, puis à nouveau à Organisation internationale du travail, créée en 1901 à Berne organisée par la FSI reprend le programme de la réunion de Leeds. Puis en février 1918, une réunion syndicale à Londres se prononcent pour le programme du président Woodrow Wilson et la création de la Société des nations.
La fin de l’Union sacrée
Les luttes sociales
En 1919, en dépit des avancées sociales obtenues avec les lois sur les er mai 500 000 manifestants défilent à Paris et on comptera un mort. La Les élections de novembre 1919
Composé principalement de la droite conservatrice, avec la Alliance démocratique et l'Action libérale, ainsi que de plusieurs partis de la droite radicale, le Georges Clemenceau.
L'Alliance Démocratique, les radicaux-socialistes et les républicains-socialistes présentent encore des listes communes d'union sacrée, tandis que la SFIO s'en est retirée.
La campagne pour les élections législatives du 16 novembre 1919 s'oriente principalement autour de deux thèmes :
- Le patriotisme, qui se traduit par la mise en avant de l'union sacrée et des anciens combattants, mais aussi du traité de Versailles. Le Bloc national fonde sa campagne en grande partie sur le slogan « L'Allemagne paiera ! ».
- La peur du Notes et Références
- ↑ Jean Pierre Rioux, Jean Jaurès
- ↑ Rapport cité dans : Jean Rabaut, 1914, Jaurès assassiné, 2005, p. 73.
- ↑ in Olivier Forcade, La République, le renseignement et ses fichiers 1870-1940 , cahiers du CHEAR, novembre 2007 : [1]
- ↑ cité par J.P. Rioux, op. cit.
- ↑ Pierre Miquel, La Grande Guerre, Fayard, 1983, p.25.
- ↑ Raymond Poincaré, Au service de la France, t.IV, Paris, Plon, 1927, P.546
- ↑ a et b Michel Dreyfus, L'Europe des socialistes, 1889-1989, Complexe, 1991, p.68.
- ↑ Manifeste cité dans : Alexandre Zévaès, Histoire des partis socialistes en France. Le parti socialiste de 1904 à 1923, Paris, 1923, p.163.
- ↑ Manifeste cité dans : Nicolas Faucier, Pacifisme et antimilitarisme dans l'entre-deux-guerres, 1919-1939, Paris, 1983, p.35.
- ↑ Manifeste cité dans : Olivier Wieviorka/Christophe Prochasson, La France du XXe siècle: Documents d'histoire, Paris, 1994, p.222.
- ↑ Manifeste cité dans : Alexandre Zévaès, op. cit., p.166.
- ↑ Projet de manifeste pour la conférence de Kienthal
Annexes
Bibliographie
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