- Robert Bresson
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Robert Bresson
Données clés Naissance 25 septembre 1901
Nationalité
Décès
18 décembre 1999
Profession
Réalisateur Films notables Les Dames du Bois de Boulogne,
Pickpocket,
Mouchette,
L'ArgentRobert Bresson est un 25 septembre 1901 à Auvergne) et décédé le 18 décembre 1999 à Eure-et-Loir).
Biographie
D'abord peintre et photographe, Robert Bresson réalise son premier film en 1937 : Les Affaires publiques, film burlesque, qui reste invisible comme c'est le souhait de son auteur (une copie est conservée par la cinémathèque française). Au début de la Seconde Guerre mondiale, il est prisonnier pendant plus d'un an dans un camp allemand.
Approche chronologique de l'œuvre
1943-1945 : Les premiers pas
En 1943, il réalise son premier long métrage, Les Anges du péché. Puis, c'est une lecture de Denis Diderot qui lui inspire Les Dames du Bois de Boulogne en 1945, avec des dialogues de Maria Casarès, il décidera de ne plus faire appel qu'à des acteurs non-professionnels qu'il nommera ses modèles. Le modèle ne doit jamais avoir fait ni théâtre ni cinéma afin de ne pouvoir corriger son interprétation. Les nombreuses prises épuisantes permettent à Bresson d'en obtenir « l'absolu »[1]. Bresson reniera par la suite assez longtemps Les Dames du Bois de Boulogne le trouvant trop joué ainsi que Maria Casarès qui, au contraire, ne le trouvait justement pas assez joué. Le film est aussi remarquable par l'emprise du son sur l'image : lorsque Maria Casarès raccroche le téléphone et annonce sa vengeance, le son des claquettes se fait entendre, puis l'image d'Agnès (1949-1960 : Mise en place et application de la théorie du Cinématographe
On peut résumer l'idée de Bresson et de son cinématographe en quelques points principaux :
- utilisation de modèles, acteurs non-professionnels, n'ayant jamais joué.
- égalité d'importance entre les images et les sons, travail important du hors-champ à travers la stylisation de ceux-ci.
- multiples prises afin d'obtenir l'absolu, le caché des modèles, stylisation de leurs voix.
- Pas de balayage de la caméra, travellings le plus souvent de trois-quarts, caméra de plus en plus tournée vers les gestes et les mouvements qui assurent les liens.
En 1951, sort Bernanos. L'adaptation de ce roman permet à Bresson d'affiner son style : il montre la vie, ou plutôt le chemin de croix, du jeune curé d'Ambricourt, juste sorti du séminaire, atteint d'un cancer de l'estomac dans une paroisse qui lui est hostile. Le film se compose de petites scènes de la vie quotidienne (Bresson filme un tonneau, du pain, ...) reliées entre elles par les mots (écrits ou en voix off) du curé sur son journal, modeste cahier d'écolier, qui ouvre le film. On retrouvera ce principe, par la suite dans Pickpocket ou dans Un condamné à mort s'est échappé. Et, lorsqu'il trouvera refuge chez un curé défroqué, il prononcera ces derniers mots : Tout est grâce.
Huit ans plus tard, en 1956, Bresson présente à Cannes Un condamné à mort s'est échappé ou Le vent souffle où il veut, tiré du récit d'André Devigny, où il emporte le prix de la mise en scène. Le récit de l'évasion de Fontaine, résistant à Lyon interné au fort de Montluc, est raconté en détail à travers ses moindres gestes. La précision chirurgicale de la préparation de l'évasion et l'insistance sur les gestes en font un film à part. La Messe en ut mineur de Mozart souligne la répétition de la vie quotidienne. Pourtant, Fontaine n'est pas décrit comme un saint, comme dans la plupart des films d'évasion, il est prêt à tuer Jost son camarade de cellule et un officier allemand. De plus, le parcours de Fontaine n'est pas uniquement une évasion sinueuse de nuit dans un fort mais également un itinéraire spirituel pour atteindre la liberté : un pasteur et un prêtre sont également enfermés et aident Fontaine ; le sous-titre, "Entretien entre Jésus et Nicodème", est d'ailleurs tiré d'un passage de l'Lully accompagne le film. Le texte en pré-générique annonce : « ce film n'est pas du style policier. L'auteur s'efforce d'exprimer par des images et des sons le cauchemar d'un jeune homme poussé par sa faiblesse dans une aventure de vol à la tire pour laquelle il n'était pas fait. Seulement cette aventure par des chemins étranges réunira deux âmes qui sans elle ne se seraient jamais connus. »
En 1962, Bresson signe un film sobre : Procès de Jeanne d'Arc. L'œuvre est inspirée des minutes du Procès ainsi que du procès de révision survenu 25 ans plus tard. L'approche historique du film est très rigoureuse ; il ne raconte que le procès et la mort de Jeanne.
1961-1967 : Au hasard Balthazar et Mouchette, deux films provinciaux
En 1966, il signe avec [2][réf. souhaitée]. À travers la vie et la mort de l'âne Balthazar, Bresson tisse une métaphore de la présence du mal dans le monde, l'animal symbolisant par sa perte celle là même de l'innocence symbolisée par l'enfance. La mort de l'animal comme symbolique de la perte de l'innocence se retrouvant dans l'ouverture de son film suivant Mouchette. Le titre Au hasard Balthazar est une référence à l'hymne des comtes de Baux, qui se disaient descendants du roi mage Mouchette. C'est encore une fois l'adaptation d'un roman de Jean Wiener. Ou encore le suicide de Mouchette dans la rivière, dont la robe, offerte par une vieille commère auparavant, reste accrochée aux branchages, tandis que l'eau s'agite étrangement (effet de montage avant-arrière) se refermant sur la musique de Monteverdi.
1968-1971 : la couleur et Dostoïevski : Une femme douce, Quatre nuits d'un rêveur
En 1969, Bresson signe son premier film en couleur, Une femme douce, dont la photo est assurée par Ghislain Cloquet, qui avait réalisé les noir-et-blanc de Mouchette et Au Hasard Balthazar. Le film s'ouvre sur le suicide d'une jeune femme dont le châle vole au-dessus de la rue. Son mari se remémore à travers un long flashback sa rencontre avec elle et la vie de couple. L'adaptation de cette nouvelle de Dostoïevski est l'occasion pour Bresson de décrire la vie de la (très) petite bourgeoisie parisienne. Il dénonce le cinéma (qu'il oppose à son art, le cinématographe) lorsque le jeune couple se rend dans une salle obscure pour voir Michel Deville ou encore lors d'une représentation de Shakespeare, mal joué apprendra-t-on par la suite. Anne Wiazemsky, un des rares modèles de Bresson à être devenue par la suite actrice.
En 1971, nouvelle adaptation de plusieurs nouvelles de Dostoïevski, Quatre Nuits d'un rêveur.
1971-1974 : Lancelot du Lac, l'anti-reconstitution
En 1974, il réalise Lancelot du Lac, film au budget assez important sur le retour de Graal. On trouve le futur producteur 1975 : Notes sur le cinématographe
En 1975, il publie Notes sur le cinématographe (NRF), recueil d'aphorismes dans lequel il défend sa vision du cinématographe qu'il distingue du cinéma. Il pense en effet que le cinéma n'est qu'un théâtre filmé tandis que le cinématographe invente une écriture nouvelle avec des images en mouvement et des sons mis en relation par le montage.
1977 : Le diable probablement
Avec 1983 : L'Argent
Son dernier film, Tolstoï, Le Faux coupon. Parce qu'un riche fils de famille donne un faux billet de 500 francs à un photographe, un employé entre dans l'engrenage de la prison, du vol, de la déchéance, et du meurtre. Ce film fut sifflé à Cannes, où il obtint le Grand Prix du cinéma de création en 1983, à égalité avec Nostalghia d'La diction épurée des modèles surprit[réf. nécessaire], ainsi que les cadrages rigoureux mais généreux.
Robert Bresson ne pourra mettre en place son ultime projet, La Genèse, tiré de la Bible.
En 1995, l'ensemble de son œuvre cinématographique est distinguée par le Prix René-Clair.
Citations
- « Bresson est à part dans ce métier terrible. Il s'exprime cinématographiquement comme un poète par la plume. » ([réf. nécessaire]
- « Jean-Luc Godard)[réf. nécessaire]
- « Bresson est un très grand metteur en scène, l’un des plus grands qui aient jamais existé. Pickpocket, Marguerite Duras). L’auteur de L’Amant comparait ensuite Bresson et [3]
- Sur son travail (extraits de Special Cinéma, Télévision Suisse Romande, 1983) :
« Un acteur ne peut pas être nature. »
« Je ne sais pas devant quoi j’arrive (…) je veux l’instantané. »
« Il n’y a pas d’art sans surprise, sans changement. »
« Je me force à ne pas penser, je me force à avoir une idée spontanée. Parfois elle ne vient pas, je la force, parfois elle vient mal. Mais c’est ma façon de travailler. »
« Je crois beaucoup à la beauté, mais la beauté n’est beauté que si elle est neuve. »Filmographie
Réalisateur
- 1934 : Les Affaires publiques (court métrage aujourd'hui invisible selon le vœu du cinéaste ; une copie est conservée par la 1943 : Les Anges du péché
- 1945 : Les Dames du Bois de Boulogne
- 1951 : 1956 : Un condamné à mort s'est échappé (ou Le vent souffle où il veut)
- 1959 : Pickpocket
- 1962 : Procès de Jeanne d'Arc
- 1966 : 1967 : Mouchette
- 1969 : Une femme douce
- 1971 : Quatre Nuits d'un rêveur
- 1974 : 1977 : 1983 : Scénariste uniquement
- 1933 : C'était un musicien de Maurice Gleize et 1936 : Les Jumeaux de Brighton de 1936 : Courrier Sud de Pierre Billon
Assistant réalisateur
- 1938 : La Vierge folle de Documentaires sur le cinéaste et son œuvre
- 1965 : Robert Bresson : Ni vu, ni connu (des portraits François Weyergans, 65 minutes
- 1984 : De Weg naar Bresson (Le chemin vers Bresson) de Leo De Boer et Jurriën Rood (Pays-Bas), 54 minutes
Récompenses
- 1950 : Prix Louis-Delluc pour Journal d'un curé de campagne
- 1957 : Prix de la mise en scène au Prix du jury au Festival de Cannes pour Le Procès de Jeanne d'Arc
- 1967 : Prix Pasinetti à la Mostra de Venise pour Mouchette
- 1969 : Coquille d'Argent au Festival de Grand Prix de la semaine internationale de la critique au L'Ours d'argent au Prix de la mise en scène au Bibliographie
- Philippe Arnaud, Robert Bresson, Paris, Cahiers du Cinéma, coll. "Petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma", 1988.
- Shmuel Ben-Gad, « To see the world profoundly: the films of Robert Bresson », Cross Currents, Summer 1997, Vol. 47 Issue 2.
- Robert Bresson, Notes sur le Cinématographe, Paris, Gallimard, collection blanche, 1975.
- Collectif, Robert Bresson, Éloge, s. l., Éditions Gabriele Mazzotta, Cinémathèque française, 1997.
- Collectif, Robert Bresson, s. l., Ramsay Poche Cinéma / Caméra Stylo, 1989.
- Jean-Michel Frodon, Robert Bresson, Paris, Cahiers du cinéma/Le Monde, coll. "Grands Cinéastes", 2008.
- René Prédal, “Robert Bresson. L’aventure intérieure”, L’Avant-Scène Cinéma, n° 408-409, 1992.
- Jean-Louis Provoyeur, Le Cinéma de Robert Bresson : de l'effet de réel à l'effet de sublime, Paris, L’Harmattan, 2003.
- Thomas A. Ravier, « Distinction de Bresson », dans Art Press, n° 333, avril 2007, p. 66–67 (ISSN 0245-5676).
- Jean Sémolué, Bresson ou l'acte pur des métamorphoses, Paris, Flammarion, coll. "Cinémas", 1993.
- A Robert Bresson Bibliography, www.mastersofcinema.org
Notes
- Robert Bresson, Notes sur le cinématographe, Paris, Gallimard, 1975, folio.
- Cet entretien est inclus dans le supplément du dvd
- Robert Bresson, sur Cinémémorial, d'après un article de Mathieu Lindon dans Libération.
Liens externes
- RobertBresson.org Articles, livres, extraits vidéo...
- Hommage de Florence Delay
- Sa fiche sur Conférence de presse au festival de Cannes 1974 sur
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