Félix Blanc
EHESS-Ecole des hautes études en sciences sociales, CESPRA - Centre d'études sociologiques et politiques Raymond Aron, Associate Research Scholar
Félix Blanc est agrégé de philosophie, docteur en science politique et chercheur associé au Centre de Recherche Sociologique et Politique Raymond Aron (EHESS).
Ses activités de recherche s’articulent autour de 4 axes :
- Histoire des idées politiques et juridiques
- Théorie de la démocratie représentative
- Pensée stratégique, relations internationales & coopération civils-militaires
- Gouvernance de l’Internet, cybersécurité et libertés numériques
Ces quatre axes répondent à des problématiques qui leur sont transversales:
- Les démocraties représentatives sont-elles suffisamment robustes pour affronter les nécessités de la guerre sans abandonner leurs principes constitutifs? Doivent-elles adopter des principes distincts pour les temps de guerre et de paix?
- L’État de droit est-il un cadre approprié face à la menace terroriste? Comment concilier sécurité et le liberté à l’ère de la surveillance de masse et des droits numériques?
- À l’ère des échanges numériques mondialisés, l’information est-elle en passe de devenir le pivot des conflits contemporains? La gouvernance de l’Internet permet-elle de réguler ces guerres de l ‘information? Peut-on penser Internet comme un bien commun?
Supervisors: Bernard Manin
Address: CESPRA-EHESS
Adresse : 105 boulevard Raspail - 75006 Paris
Ses activités de recherche s’articulent autour de 4 axes :
- Histoire des idées politiques et juridiques
- Théorie de la démocratie représentative
- Pensée stratégique, relations internationales & coopération civils-militaires
- Gouvernance de l’Internet, cybersécurité et libertés numériques
Ces quatre axes répondent à des problématiques qui leur sont transversales:
- Les démocraties représentatives sont-elles suffisamment robustes pour affronter les nécessités de la guerre sans abandonner leurs principes constitutifs? Doivent-elles adopter des principes distincts pour les temps de guerre et de paix?
- L’État de droit est-il un cadre approprié face à la menace terroriste? Comment concilier sécurité et le liberté à l’ère de la surveillance de masse et des droits numériques?
- À l’ère des échanges numériques mondialisés, l’information est-elle en passe de devenir le pivot des conflits contemporains? La gouvernance de l’Internet permet-elle de réguler ces guerres de l ‘information? Peut-on penser Internet comme un bien commun?
Supervisors: Bernard Manin
Address: CESPRA-EHESS
Adresse : 105 boulevard Raspail - 75006 Paris
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Papers by Félix Blanc
The publicity of parliamentary debates: a triumph for argumentation? Summary: The distinction between persuasion and conviction has often been used to disqualify the passions stirred up by ancient eloquence, which would have led popular assemblies to fall upon the spell of demagogues. On the contrary, according to Condorcet and Perelman, the publicity of parliamentary debates among elected representatives would guarantee the triumph of arguments weighted in fine by the " cold and severe " judgement of citizens elevated to the rank of " universal audience ". Between the public space of Enlightenment and the propaganda of mass democracies, as described by Habermas, the French Revolution gave voice to mixed forms of rhetoric that challenged the traditional categories of persuasion and conviction, deliberative and epideictic, giving room to strategic uses of publicity, with which Condorcet and Barère won the assent of the Legislative and of the Convention.
Mais ces systèmes n’ont pas véritablement fonctionné au cours des dernières décennies et, depuis la fin de la Guerre Froide, plusieurs interventions extérieures des démocraties représentatives ont suscité une interrogation grandissante parmi les régimes qui disposent d’un système comparable de répartition des pouvoirs de guerre.
La guerre d’Irak initiée en 2003 a provoqué aux Etats-Unis et au Royaume-Uni une large prise de conscience des limites et des dysfonctionnements des dispositifs existants – la guerre du Vietnam, déjà, avait suscité d’intenses débats en 1973. En France, la guerre du Golfe a été à l’origine d’une longue réflexion matérialisée par la publication de plusieurs rapports préconisant une réforme constitutionnelle. Le dernier Livre Blanc s’en est inspiré, puisqu’il y est écrit qu’une intervention sera jugée d'autant plus légitime que "les objectifs poursuivis seront transparents et que le soutien de la collectivité nationale sera exprimé, notamment par ses représentants au parlement." La réforme de 2008 a inscrit ce principe dans la Constitution en attribuant au Parlement des fonctions de contrôle et d’autorisation a posteriori des opérations extérieures. Selon nous, ces nouvelles fonctions n’ont pas réellement « rééquilibré » la Constitution en faveur du parlement en respectant le principe de concours des pouvoirs en matières de paix et de guerre.
L’usage répété du mot « crise » ne doit pas faire oublier sa polysémie, héritière d’emplois et de redéfinitions que certains philosophes se sont essayés à circonscrire. Peut-être pourra-t-on en apprécier le caractère permanent ou imminent, réel ou fantasmé, et maintenir ainsi une position critique seule à même d’en conjurer la fascination."
Un ouvrage qui offre un parcours dense et cohérent et deviendra certainement une référence incontournable de l’éthique des relations internationales.
Abstract: At the end of the eighteen century, many revolutionaries read Montesquieu as an “oracle” (Madison) who could bring endless lights to their deliberations in a time of great political uncertainty. In their views, the well-documented “balance of power” was the key-piece of a limited government ruled by liberal principles such as separation of powers, division of functions, elective representation and public deliberation. In United-States and France, nevertheless, the constituents were facing new issues because they wanted to found an extended republican regime. While deliberating at the American “Convention” and at the French “Constituante”, they realized how deep and “without precedent” was their political crisis, especially when they had to build up a mechanism for allocating military powers. In both cases, they favored a new political system based on the “concours des pouvoirs” (Mirabeau) or “concurrence” of powers (James Wilson). Such a system was slightly different from the British regime as described by Montesquieu and Blackstone – two very influent thinkers at this time. In this paper, I will set a comparison between American and French parliamentary deliberations during the revolutionary era – a “Sattelzeit” according to Reinhart Koselleck – in order to identify the historical and theoretical reasons of this conceptual revolution. I try to understand why and how revolutionaries questioned liberal principles and reinvented republican regime in a time of widespread crisis when all political forms – ancient democracies, city-state, limited government, nation-state, universal empire and absolute monarchy – were deeply challenged. The system of “concurrence of powers” emerged as a solution to the crisis of sovereignty – when king and people were claiming to its sole exercise -, the crisis of political liberalism – when the competition of ambitions failed at regulating both limited monarchies and European system -, and the crisis of early republicanism, - when direct government and popular control on Legislature was unsuccessful at coping with economic crisis and public debts.
Books by Félix Blanc
The publicity of parliamentary debates: a triumph for argumentation? Summary: The distinction between persuasion and conviction has often been used to disqualify the passions stirred up by ancient eloquence, which would have led popular assemblies to fall upon the spell of demagogues. On the contrary, according to Condorcet and Perelman, the publicity of parliamentary debates among elected representatives would guarantee the triumph of arguments weighted in fine by the " cold and severe " judgement of citizens elevated to the rank of " universal audience ". Between the public space of Enlightenment and the propaganda of mass democracies, as described by Habermas, the French Revolution gave voice to mixed forms of rhetoric that challenged the traditional categories of persuasion and conviction, deliberative and epideictic, giving room to strategic uses of publicity, with which Condorcet and Barère won the assent of the Legislative and of the Convention.
Mais ces systèmes n’ont pas véritablement fonctionné au cours des dernières décennies et, depuis la fin de la Guerre Froide, plusieurs interventions extérieures des démocraties représentatives ont suscité une interrogation grandissante parmi les régimes qui disposent d’un système comparable de répartition des pouvoirs de guerre.
La guerre d’Irak initiée en 2003 a provoqué aux Etats-Unis et au Royaume-Uni une large prise de conscience des limites et des dysfonctionnements des dispositifs existants – la guerre du Vietnam, déjà, avait suscité d’intenses débats en 1973. En France, la guerre du Golfe a été à l’origine d’une longue réflexion matérialisée par la publication de plusieurs rapports préconisant une réforme constitutionnelle. Le dernier Livre Blanc s’en est inspiré, puisqu’il y est écrit qu’une intervention sera jugée d'autant plus légitime que "les objectifs poursuivis seront transparents et que le soutien de la collectivité nationale sera exprimé, notamment par ses représentants au parlement." La réforme de 2008 a inscrit ce principe dans la Constitution en attribuant au Parlement des fonctions de contrôle et d’autorisation a posteriori des opérations extérieures. Selon nous, ces nouvelles fonctions n’ont pas réellement « rééquilibré » la Constitution en faveur du parlement en respectant le principe de concours des pouvoirs en matières de paix et de guerre.
L’usage répété du mot « crise » ne doit pas faire oublier sa polysémie, héritière d’emplois et de redéfinitions que certains philosophes se sont essayés à circonscrire. Peut-être pourra-t-on en apprécier le caractère permanent ou imminent, réel ou fantasmé, et maintenir ainsi une position critique seule à même d’en conjurer la fascination."
Un ouvrage qui offre un parcours dense et cohérent et deviendra certainement une référence incontournable de l’éthique des relations internationales.
Abstract: At the end of the eighteen century, many revolutionaries read Montesquieu as an “oracle” (Madison) who could bring endless lights to their deliberations in a time of great political uncertainty. In their views, the well-documented “balance of power” was the key-piece of a limited government ruled by liberal principles such as separation of powers, division of functions, elective representation and public deliberation. In United-States and France, nevertheless, the constituents were facing new issues because they wanted to found an extended republican regime. While deliberating at the American “Convention” and at the French “Constituante”, they realized how deep and “without precedent” was their political crisis, especially when they had to build up a mechanism for allocating military powers. In both cases, they favored a new political system based on the “concours des pouvoirs” (Mirabeau) or “concurrence” of powers (James Wilson). Such a system was slightly different from the British regime as described by Montesquieu and Blackstone – two very influent thinkers at this time. In this paper, I will set a comparison between American and French parliamentary deliberations during the revolutionary era – a “Sattelzeit” according to Reinhart Koselleck – in order to identify the historical and theoretical reasons of this conceptual revolution. I try to understand why and how revolutionaries questioned liberal principles and reinvented republican regime in a time of widespread crisis when all political forms – ancient democracies, city-state, limited government, nation-state, universal empire and absolute monarchy – were deeply challenged. The system of “concurrence of powers” emerged as a solution to the crisis of sovereignty – when king and people were claiming to its sole exercise -, the crisis of political liberalism – when the competition of ambitions failed at regulating both limited monarchies and European system -, and the crisis of early republicanism, - when direct government and popular control on Legislature was unsuccessful at coping with economic crisis and public debts.