Marine LEPEE

Ecole française de Rome, Section Antiquité, Post-Doc

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Membre de l'École Française de Rome (Section Antiquité) depuis septembre 2024 : projet de recherche "Comment les échanges façonnent-ils la ville antique ? Pour une lecture architecturale et spatiale des édifices à fonction économique dans les villes de Gaule Cisalpine (IIe s. av. - Ve s. apr. J.-C.)". Chercheuse associée au laboratoire ArAr-UMR5138 (Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Lyon). Thèse en archéologie romaine soutenue le 28.11.2023 en cotutelle (Université Lumière Lyon 2, Université de Lausanne) : « Commerce de détail et économie urbaine dans la Vallée du Rhône (Ier s. av. - IIIe s. apr. J.-C.) : les boutiques de Lugdunum, Vienna et Lousonna »
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Thèse by Marine LEPEE

Commerce de détail et économie urbaine dans la Vallée du Rhône (Ier s. av. – IIIe s. apr. J.-C.) : les boutiques de Lugdunum, Vienna et Lousonna

La thèse est consacrée au cadre, aux pratiques et aux acteurs du commerce de détail dans une zone... more La thèse est consacrée au cadre, aux pratiques et aux acteurs du commerce de détail dans une zone géographique spécifique — la moyenne et la haute Vallée du Rhône — abordée jusqu’à présent essentiellement sous l’angle des échanges à longue distance et de la vente en gros. Parmi les centres urbains qui jalonnent l’axe rhodanien et constituent des points de rupture de charge, à la fois lieux de transit et de redistribution des marchandises mais également marchés de consommation locale, notre attention s’est portée sur trois d’entre eux : les colonies de Lugdunum et de Vienna ainsi que l’agglomération secondaire de Lousonna.

C’est par le prisme d’une entité architecturale en particulier que nous nous proposons d’étudier les réalités de l’économie urbaine dans ce secteur géographique : la boutique. Elle se définit comme le lieu de la transaction commerciale, caractérisée à la fois par son accessibilité et sa multifonctionnalité, abritant bien souvent des activités de production, dont témoignent les structures de travail et les déchets associés. Si les données archéologiques italiennes ont été particulièrement propices à de telles études de synthèse, en particulier à l’échelle des cités vésuviennes et d’Ostie, le riche corpus documentaire issu des contextes urbains de Gaule romaine, particulièrement renouvelé à l’heure où l’archéologie préventive permet la mise au jour de vastes quartiers mêlant activités domestiques, artisanales et commerciales, n’avait jusqu’alors pas fait l’objet d’une analyse dédiée. À l’échelle des trois sites choisis, ce sont les données issues de 31 sites archéologiques qui sont exploitées et ont permis de réunir un corpus de près de 680 boutiques, tous états confondus, entre la deuxième moitié du Ier siècle av. et la fin du IIIe siècle apr. J.-C. Le volume III de cette thèse réunit les notices et les plans redessinés de l’intégralité de ces boutiques.

La méthode employée pour confronter ces données repose sur une étude croisée de critères architecturaux, topographiques et mobiliers. L’approche se veut également multiscalaire et diachronique, avec une attention particulière portée aux évolutions sur le long terme. Il s’agit dans un premier temps de proposer une synthèse architecturale sur le cadre construit de la boutique et ses aménagements internes puis de présenter l’agencement qu’observent les boutiques entre elles pour former des complexes commerciaux bâtis et fonctionnels. Nous proposons ici les pistes d’une typologie architecturale et interrogeons les motivations sous-jacentes aux choix de construction et aux transformations que connaissent ces occupations commerciales. C’est ensuite la fonction des commerces qui est analysée (commerces alimentaires, travail des métaux, travail des textiles, vente de céramique…), en mettant en regard cadre construit, structures fixes et assemblages de mobilier au sein de contextes stratigraphiques sélectionnés. Nous consacrons également une partie de la réflexion à certains artefacts spécifiques permettant de repérer le geste de la transaction commerciale. L’approche architecturale, spatiale et fonctionnelle tout à la fois aboutit enfin à une réflexion socio-économique plus générale sur le rôle joué par les villes rhodaniennes à l’échelle du marché local et au sein des réseaux à longue distance, sur leurs points communs tout comme leurs particularités et sur les acteurs engagés dans cette économie du quotidien, avec l’appui des sources épigraphiques.

– vol. I : texte / vol. II : figures et annexes / vol. III : catalogue –

The aim of this thesis is to study the framework, practices and actors of retail trade in a specific geographical area - the middle and upper Rhône Valley - which has been considered so far mainly from the point of view of long-distance and wholesale trade. We have focused on three urban centres along the Rhone route that functioned both as transshipment points for the transit and redistribution of goods and as local consumer markets: the settlements of Lugdunum and Vienna, and the secondary agglomeration of Lousonna.

Through the prism of a particular architectural entity, we have examined the realities of the urban economy in this geographic sector: the shop. Shops are defined as places where commercial transactions take place, characterised both by their accessibility and by their multifunctionality, as they often host production activities, as evidenced by the work structures and the associated waste. While the Italian archaeological data lend themselves particularly well to a comprehensive study of the taberna, especially with regard to the Vesuvian cities and Ostia, the rich documentary corpus of the urban contexts of Roman Gaul, which is particularly relevant now that preventive archaeology is uncovering large districts of domestic, artisanal, and commercial activity, has not yet been the subject of specific analysis. For the three selected sites, data from 31 archaeological sites were analysed, yielding a corpus of nearly 680 shops of all types dating from the second half of the 1st century BC to the end of the 3rd AD. The third volume of this thesis contains the descriptions and revised plans for all of these shops.

The method used to compare these data is based on a cross-comparative study of architectural, topographical, and material criteria. The approach is also multiscale and diachronic, paying particular attention to long-term developments. The first step is to propose an architectural synthesis of the shop's design and its internal fittings. Then, the way in which the shops are arranged to form functional built-up commercial complexes is discussed. The goal is to propose possible architectural typologies and to examine the motivations behind the structural choices and redesigns of these commercial buildings. We also analyse the functions of the shops (grocery, metalworking, textile processing, ceramic sales, etc.) by comparing the structural framework, fixed structures, and furniture composition in selected stratigraphic contexts. We also devote part of our attention to the specific artefacts that can be used to identify the commercial transactions. Finally, architectural, spatial and functional approach leads to a more general socio-economic analysis of the role of Rhône towns in local markets and long-distance trade networks, their similarities and differences, and the actors involved in this everyday economy, based on epigraphic sources.

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