Books by Saba A . LE RENARD
Nearly 90 percent of residents in Dubai are foreigners with no Emirati nationality. As in many gl... more Nearly 90 percent of residents in Dubai are foreigners with no Emirati nationality. As in many global cities, those who hold Western passports share specific advantages: prestigious careers, high salaries, and comfortable homes and lifestyles. With this book, Amélie Le Renard explores how race, gender and class backgrounds shape experiences of privilege, and investigates the processes that lead to the formation of Westerners as a social group.
Westernness is more than a passport; it is also an identity that requires emotional and bodily labor. And as they work, hook up, parent, and hire domestic help, Westerners chase Dubai's promise of socioeconomic elevation for the few. Through an ethnography informed by postcolonial and feminist theory, Le Renard reveals the diverse experiences and trajectories of white and non-white, male and female Westerners to understand the shifting and contingent nature of Westernness—and also its deep connection to whiteness and heteronormativity. Western Privilege offers a singular look at the lived reality of structural racism in cities of the global South.
Contents and introduction are there: https://www.sup.org/books/title/?id=31415
Editions Amsterdam, 2020
Introduction en libre accès sur: http://www.editionsamsterdam.fr/wp-content/uploads/2020/01/Amste... more Introduction en libre accès sur: http://www.editionsamsterdam.fr/wp-content/uploads/2020/01/Amsterdam-Krefa-Le-Renard-Genre-et-feminisme-Extrait.pdf
D’après le stéréotype, les femmes vivant au Maghreb et au Moyen-Orient sont opprimées par une religion patriarcale et des traditions ancestrales. Ce petit livre donne à voir une réalité, ou, plutôt, des réalités différentes.
Loin d’être un tabou, les droits et modes de vie des femmes constituent dans cette région une question centrale depuis le xixe siècle, où, dans des situations de domination coloniale ou impériale, de multiples formes de prédation économique, d’exploitation et de guerre ont bouleversé les rapports de genre. L’ouvrage analyse les résistances opposées par ces femmes, qu’elles soient rurales ou urbaines, des classes populaires ou lettrées. Il met en lumière leurs usages diversifiés de l’islam, mais aussi leurs mobilisations pour l’emploi, contre les colonialismes, les guerres et les occupations – ou, plus récemment, à la faveur des révolutions, les luttes contre le racisme et l’oppression des minorités sexuelles et de genre. Encastrés dans des histoires politiques, sociales et économiques singulières, les transformations et mouvements liés aux rapports de genre représentent un enjeu essentiel pour le Maghreb et le Moyen-Orient du xxie siècle.
Nul autre lieu que Dubaï, ville-carrefour d'une mondialisation néolibérale, n'incarne mieux les... more Nul autre lieu que Dubaï, ville-carrefour d'une mondialisation néolibérale, n'incarne mieux les avantages associés à l’occidentalité et à la blanchité.
Au travers des récits d’une centaine d’habitants, expatriés ou en contrat local, recueillis par l’auteure, les Occidentaux installés à Dubaï se profilent comme un groupe social à part entière. Ils partagent l’expérience d’être structurellement privilégiés tant sur le marché du travail que dans la sphère intime, même si des hiérarchies de genre, classe, race et sexualité les traversent : tous les titulaires d’un passeport occidental, notamment français, n’en bénéficient pas de la même manière.
À Dubaï, l’occidentalité n’est pas seulement mobilisée pour classer, légitimer, regrouper et mettre à distance, elle l’est aussi pour se distinguer des autres élites de la ville globalisée, avec la conviction d’être en avance dans tous les domaines, professionnel, conjugal, familial et domestique.
Un regard vif et singulier sur les reconfigurations actuelles de l’hégémonie occidentale.
http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100074350&fa=author&person_id=2237
Please note that the preface and excerpts from the introduction can be read online, on the publis... more Please note that the preface and excerpts from the introduction can be read online, on the publisher's website (Stanford University Press).
http://www.sup.org/books/title/?id=22239
Articles by Saba A . LE RENARD
Amélie Le Renard, « Vivre dans une communauté fermée en Arabie Saoudite. Du statut ambivalent des... more Amélie Le Renard, « Vivre dans une communauté fermée en Arabie Saoudite. Du statut ambivalent des 'épouses occidentales' ».
With the consolidation of the Saudi state starting in the 1960s, the regime has progressively imp... more With the consolidation of the Saudi state starting in the 1960s, the regime has progressively imposed unified dress codes for Saudi men and women, that for the latter has meant wearing a long, black cloak [‘abaya] and veiling. Various state institutions, like schools, universities, and the Committee for the Promotion of Virtue and Prevention of Vice—commonly referred to as the “morality police” or “mutawi‘a”—have increasingly rigorously monitored women’s strict dress codes, on which much has been written (Le Renard, 2011, 2014, Al-Rasheed, 2013). This essay deals with a different relation of power that has received less attention. It shows how the Saudi regime is currently engaged in seemingly contradictory selective practices of “unveiling” Saudi women. On the one hand, unveiling Saudi women entails publicly displaying successful, unveiled Saudi women—who the regime constructs as “exceptional women”—to the world as a communication strategy in which foreign, especially European and North American, media are often complicit. On the other hand, this unveiling is rooted in heightened state surveillance of the population, which requires the identification of Saudi citizens, a practice that is incompatible with women covering their faces.[1] Far from attempting to “liberate” women by unveiling them, as simplistic liberal understandings of veiling would have us believe, the Saudi state is actually extending its control over Saudi subjects through these selective practices of unveiling, a process in which foreign media, which often reproduce these representations of "exceptional" women, play an important part.
"We are not conditioned this way in the West"
Competing masculinities, gender norms and hierarc... more "We are not conditioned this way in the West"
Competing masculinities, gender norms and hierarchies between nationalities in a multinational company in the Gulf
Based on a field research in a multinational in Riyadh (Saudi Arabia), this article analyzes the role of gender norms in the production and legitimization of hierarchies between nationalities. While the official dress code incites male employees to "national" performances of masculinity, this differentiation is reinforced through its appropriation by European managers. These self-identify as Westerners and other their Saudi colleagues on the basis of gender stereotypes, linked to their supposed religious belonging - in a way that is disconnected from what the concerned say. In fact, Saudi managers, like European managers, identify with a model of masculinity thought as cosmopolitan, open-minded, modern and non-sexist. Focusing on an organization allows to confront these discourses to the positions of their enunciators. The managers' "progressive" discourses have little impact on the actual rise of female employees. They are thus interpreted as an element in the competition between men for the control over the organization, while the "Westerners'" hegemony is being reconfigured: the article enlightens some modalities of contemporary forms of imperialism.
« On n’est pas formatés comme ça en Occident »
Masculinités en compétition, normes de genre et hiérarchies entre nationalités dans une multinationale du Golfe
Fondé sur une enquête au sein d'une multinationale à Riyad (Arabie Saoudite), cet article analyse le rôle des normes de genre dans la production et la légitimation des hiérarchies entre nationalités. Si le code vestimentaire incite les salariés hommes à des performances "nationales" de masculinité, cette différenciation est renforcée par la manière dont s'en emparent les managers européens: ils se définissent en tant qu'Occidentaux et altérisent leurs collègues saoudiens par des stéréotypes de genre liés à leur supposée appartenance religieuse - en décalage avec les discours énoncés par les concernés. En effet, les managers saoudiens comme européens s'identifient à un modèle de masculinité pensé comme cosmopolite, ouvert, moderne et non-sexiste. La focalisation sur une organisation permet de rapporter ces discours aux positions des personnes qui les adoptent. Les discours "progressistes" des managers ont peu d'effets pratiques sur l'ascension des salariées. Ils prennent sens dans la compétition entre hommes pour le contrôle de l'organisation, dans un contexte où l'hégémonie des "Occidentaux" se reconfigure. L'article éclaire de ce fait certaines modalités des formes contemporaines de l’impérialisme.
Des nationalismes sexuels d'hier à ceux d'aujourd'hui
Vers les controverses de l'impéria... more Des nationalismes sexuels d'hier à ceux d'aujourd'hui
Vers les controverses de l'impérialisme sexuel et de l'homonationalisme
Construction et usage du concept d'« homonationalisme »
L'exemple de la politique israélienne de pinkwashing
L'imposition internationale/transnationale de catégories sexuelles hégémoniques ?
Effets de circulation : confrontations et interactions
Dualité des discours
Pour citer ce chapitre (à paraître en 2013) : LE RENARD Amélie, 2013. « Articuler genre, classe e... more Pour citer ce chapitre (à paraître en 2013) : LE RENARD Amélie, 2013. « Articuler genre, classe et race. Approches empiriques », in MARUANI Margaret (dir.), Travail et genre dans le monde, Paris : La Découverte. Articuler genre, classe et race. Approches empiriques Amélie Le Renard Pour citer ce chapitre : LE RENARD Amélie, 2013. « Articuler genre, classe et race. Approches empiriques », in MARUANI Margaret (dir.), Travail et genre dans le monde, Paris : La Découverte, p. 98-106.
La capitale de l’Arabie Saoudite, Riyad, est caractérisée par une ségrégation de genre très pouss... more La capitale de l’Arabie Saoudite, Riyad, est caractérisée par une ségrégation de genre très poussée et qui s’applique plus strictement aux Saoudiens qu’aux non-Saoudiens. L’article montre comment l’accès de certaines Saoudiennes à des espaces publics contribue à renforcer et/ou à recomposer des hiérarchies sociales qui articulent genre, classe et nationalité. Si des attentes fort contraignantes pèsent sur leurs conduites en tant que Saoudiennes par opposition aux résidentes étrangères, elles parviennent en exerçant une activité rémunérée à adopter des styles de vie mobiles et consuméristes, ce qui renforce et renouvelle les clivages.
The Middle East Journal, Jan 1, 2008
The strict segregation of women in Saudi cities cannot be understood as a mere consequence of tra... more The strict segregation of women in Saudi cities cannot be understood as a mere consequence of tradition or conservatism: it has been increasingly implemented as urbanization has progressed and as the modern state's authority has spread over the territory. Segregation led to the development of a female sphere of activities. This separation is not only spatial; state institutions have designated women as a distinct category for which a particular discourse has been developed. The government's discourse of reform, while putting forward elite women and publicizing the debates about various problems that Saudi women confront, contributes to the strengthening of the categorization of "Saudi women." Women have appropriated this segregated organization and reproduce it daily, and on their own terms, by developing their own activities and discourses that are by women, and for women.ABSTRACT FROM AUTHORCopyright of Middle East Journal is the property of Middle East Journal and its content may not be copied or emailed to multiple sites or posted to a listserv without the copyright holder's express written permission. However, users may print, download, or email articles for individual use. This abstract may be abridged. No warranty is given about the accuracy of the copy. Users should refer to the original published version of the material for the full abstract.
Critique internationale, Jan 1, 2010
Starting from an ethnographic survey conducted in Riyadh, a city marked by the separation and hie... more Starting from an ethnographic survey conducted in Riyadh, a city marked by the separation and hierarchical organisation of various categories of people, this article shows how reflecting on the socialisation of gender constraints can help to clarify what is specific to this social relationship in the context under study. By facing constraints on a daily basis comparable to those that restrict the activities of Saudi women, it is possible to analyse by comparison how the women experience and overcome those constraints, which can be regarded as their gender experience.
À partir d’une enquête ethnographique à Riyad, ville marquée par les frontières et la hiérarchisation entre différentes catégories de personnes, cet article montre comment la réflexivité sur la socialisation aux contraintes de genre permet de mieux comprendre les spécificités de ce rapport social dans le contexte étudié. La confrontation quotidienne à des contraintes comparables à celles qui limitent les activités des Saoudiennes permet d’analyser par comparaison comment celles-ci vivent et dépassent ces contraintes, ce qui est constitutif de leur expérience du genre.
Référence complète de l'article : GEOFFRAY Marie-Laure, LAPLANCHE-SERVIGNE Soline, LE RENARD Amél... more Référence complète de l'article : GEOFFRAY Marie-Laure, LAPLANCHE-SERVIGNE Soline, LE RENARD Amélie, 2012, « Comparer a posteriori : retour sur une expérience collective de recherche », Terrains et Travaux, n°21, p. 165-180. Lorsqu'on ne peut pas mener une étude comparative seul(e), peut-on néanmoins produire des résultats en comparant en équipe et a posteriori ? C'est le pari que nous avons fait au cours d'une expérience collective de recherche menée dans le cadre de doctorats en sociologie politique. Nous travaillions alors sur des contextes très différents, mais avions fait le choix de méthodes qualitatives, pour plusieurs d'entre nous d'inspiration ethnographique, avec une immersion longue dans les contextes étudiés et une perspective compréhensive qui accorde une place importante à la singularité des situations. Ce choix rendait nos approches relativement suspectes d'être inaptes à toute comparaison.
Critique internationale, Jan 1, 2008
Tracés, 2015
Cet entretien est tout d’abord le produit d’une volonté d’approfondir les apports de Saba Mahmood... more Cet entretien est tout d’abord le produit d’une volonté d’approfondir les apports de Saba Mahmood et de Politique de la piété, son ouvrage majeur, dans les études de genre et féministes en général, et plus particulièrement au sein des Middle East Studies. Réunir Zahra Ali et Amélie Le Renard nous semblait donc essentiel, car ces chercheuses sont à la croisée de ces deux champs.
Si l’un des enjeux de cet entretien était de revenir sur la situation des femmes en situation postcoloniale et de questionner les relations entre féminisme, Islam et politique, l’échange a finalement été au-delà de ces questionnements initiaux dans la mesure où c’est une réflexion sur l’enquête ethnographique qui a émergé. Comment Saba Mahmood articule-t-elle théorie et terrain ? Comment se situe-t-elle par rapport à ses enquêtées ? Zahra Ali et Amélie Le Renard reviennent donc sur leurs découvertes de l’anthropologue, l’enthousiasme qu’elle a suscité chez elles et les critiques qui ont émergé autour de l’enquête et de la notion de « résistance », notamment.
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Books by Saba A . LE RENARD
Westernness is more than a passport; it is also an identity that requires emotional and bodily labor. And as they work, hook up, parent, and hire domestic help, Westerners chase Dubai's promise of socioeconomic elevation for the few. Through an ethnography informed by postcolonial and feminist theory, Le Renard reveals the diverse experiences and trajectories of white and non-white, male and female Westerners to understand the shifting and contingent nature of Westernness—and also its deep connection to whiteness and heteronormativity. Western Privilege offers a singular look at the lived reality of structural racism in cities of the global South.
Contents and introduction are there: https://www.sup.org/books/title/?id=31415
D’après le stéréotype, les femmes vivant au Maghreb et au Moyen-Orient sont opprimées par une religion patriarcale et des traditions ancestrales. Ce petit livre donne à voir une réalité, ou, plutôt, des réalités différentes.
Loin d’être un tabou, les droits et modes de vie des femmes constituent dans cette région une question centrale depuis le xixe siècle, où, dans des situations de domination coloniale ou impériale, de multiples formes de prédation économique, d’exploitation et de guerre ont bouleversé les rapports de genre. L’ouvrage analyse les résistances opposées par ces femmes, qu’elles soient rurales ou urbaines, des classes populaires ou lettrées. Il met en lumière leurs usages diversifiés de l’islam, mais aussi leurs mobilisations pour l’emploi, contre les colonialismes, les guerres et les occupations – ou, plus récemment, à la faveur des révolutions, les luttes contre le racisme et l’oppression des minorités sexuelles et de genre. Encastrés dans des histoires politiques, sociales et économiques singulières, les transformations et mouvements liés aux rapports de genre représentent un enjeu essentiel pour le Maghreb et le Moyen-Orient du xxie siècle.
Au travers des récits d’une centaine d’habitants, expatriés ou en contrat local, recueillis par l’auteure, les Occidentaux installés à Dubaï se profilent comme un groupe social à part entière. Ils partagent l’expérience d’être structurellement privilégiés tant sur le marché du travail que dans la sphère intime, même si des hiérarchies de genre, classe, race et sexualité les traversent : tous les titulaires d’un passeport occidental, notamment français, n’en bénéficient pas de la même manière.
À Dubaï, l’occidentalité n’est pas seulement mobilisée pour classer, légitimer, regrouper et mettre à distance, elle l’est aussi pour se distinguer des autres élites de la ville globalisée, avec la conviction d’être en avance dans tous les domaines, professionnel, conjugal, familial et domestique.
Un regard vif et singulier sur les reconfigurations actuelles de l’hégémonie occidentale.
http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100074350&fa=author&person_id=2237
http://www.sup.org/books/title/?id=22239
Articles by Saba A . LE RENARD
Competing masculinities, gender norms and hierarchies between nationalities in a multinational company in the Gulf
Based on a field research in a multinational in Riyadh (Saudi Arabia), this article analyzes the role of gender norms in the production and legitimization of hierarchies between nationalities. While the official dress code incites male employees to "national" performances of masculinity, this differentiation is reinforced through its appropriation by European managers. These self-identify as Westerners and other their Saudi colleagues on the basis of gender stereotypes, linked to their supposed religious belonging - in a way that is disconnected from what the concerned say. In fact, Saudi managers, like European managers, identify with a model of masculinity thought as cosmopolitan, open-minded, modern and non-sexist. Focusing on an organization allows to confront these discourses to the positions of their enunciators. The managers' "progressive" discourses have little impact on the actual rise of female employees. They are thus interpreted as an element in the competition between men for the control over the organization, while the "Westerners'" hegemony is being reconfigured: the article enlightens some modalities of contemporary forms of imperialism.
« On n’est pas formatés comme ça en Occident »
Masculinités en compétition, normes de genre et hiérarchies entre nationalités dans une multinationale du Golfe
Fondé sur une enquête au sein d'une multinationale à Riyad (Arabie Saoudite), cet article analyse le rôle des normes de genre dans la production et la légitimation des hiérarchies entre nationalités. Si le code vestimentaire incite les salariés hommes à des performances "nationales" de masculinité, cette différenciation est renforcée par la manière dont s'en emparent les managers européens: ils se définissent en tant qu'Occidentaux et altérisent leurs collègues saoudiens par des stéréotypes de genre liés à leur supposée appartenance religieuse - en décalage avec les discours énoncés par les concernés. En effet, les managers saoudiens comme européens s'identifient à un modèle de masculinité pensé comme cosmopolite, ouvert, moderne et non-sexiste. La focalisation sur une organisation permet de rapporter ces discours aux positions des personnes qui les adoptent. Les discours "progressistes" des managers ont peu d'effets pratiques sur l'ascension des salariées. Ils prennent sens dans la compétition entre hommes pour le contrôle de l'organisation, dans un contexte où l'hégémonie des "Occidentaux" se reconfigure. L'article éclaire de ce fait certaines modalités des formes contemporaines de l’impérialisme.
Vers les controverses de l'impérialisme sexuel et de l'homonationalisme
Construction et usage du concept d'« homonationalisme »
L'exemple de la politique israélienne de pinkwashing
L'imposition internationale/transnationale de catégories sexuelles hégémoniques ?
Effets de circulation : confrontations et interactions
Dualité des discours
À partir d’une enquête ethnographique à Riyad, ville marquée par les frontières et la hiérarchisation entre différentes catégories de personnes, cet article montre comment la réflexivité sur la socialisation aux contraintes de genre permet de mieux comprendre les spécificités de ce rapport social dans le contexte étudié. La confrontation quotidienne à des contraintes comparables à celles qui limitent les activités des Saoudiennes permet d’analyser par comparaison comment celles-ci vivent et dépassent ces contraintes, ce qui est constitutif de leur expérience du genre.
Si l’un des enjeux de cet entretien était de revenir sur la situation des femmes en situation postcoloniale et de questionner les relations entre féminisme, Islam et politique, l’échange a finalement été au-delà de ces questionnements initiaux dans la mesure où c’est une réflexion sur l’enquête ethnographique qui a émergé. Comment Saba Mahmood articule-t-elle théorie et terrain ? Comment se situe-t-elle par rapport à ses enquêtées ? Zahra Ali et Amélie Le Renard reviennent donc sur leurs découvertes de l’anthropologue, l’enthousiasme qu’elle a suscité chez elles et les critiques qui ont émergé autour de l’enquête et de la notion de « résistance », notamment.
Westernness is more than a passport; it is also an identity that requires emotional and bodily labor. And as they work, hook up, parent, and hire domestic help, Westerners chase Dubai's promise of socioeconomic elevation for the few. Through an ethnography informed by postcolonial and feminist theory, Le Renard reveals the diverse experiences and trajectories of white and non-white, male and female Westerners to understand the shifting and contingent nature of Westernness—and also its deep connection to whiteness and heteronormativity. Western Privilege offers a singular look at the lived reality of structural racism in cities of the global South.
Contents and introduction are there: https://www.sup.org/books/title/?id=31415
D’après le stéréotype, les femmes vivant au Maghreb et au Moyen-Orient sont opprimées par une religion patriarcale et des traditions ancestrales. Ce petit livre donne à voir une réalité, ou, plutôt, des réalités différentes.
Loin d’être un tabou, les droits et modes de vie des femmes constituent dans cette région une question centrale depuis le xixe siècle, où, dans des situations de domination coloniale ou impériale, de multiples formes de prédation économique, d’exploitation et de guerre ont bouleversé les rapports de genre. L’ouvrage analyse les résistances opposées par ces femmes, qu’elles soient rurales ou urbaines, des classes populaires ou lettrées. Il met en lumière leurs usages diversifiés de l’islam, mais aussi leurs mobilisations pour l’emploi, contre les colonialismes, les guerres et les occupations – ou, plus récemment, à la faveur des révolutions, les luttes contre le racisme et l’oppression des minorités sexuelles et de genre. Encastrés dans des histoires politiques, sociales et économiques singulières, les transformations et mouvements liés aux rapports de genre représentent un enjeu essentiel pour le Maghreb et le Moyen-Orient du xxie siècle.
Au travers des récits d’une centaine d’habitants, expatriés ou en contrat local, recueillis par l’auteure, les Occidentaux installés à Dubaï se profilent comme un groupe social à part entière. Ils partagent l’expérience d’être structurellement privilégiés tant sur le marché du travail que dans la sphère intime, même si des hiérarchies de genre, classe, race et sexualité les traversent : tous les titulaires d’un passeport occidental, notamment français, n’en bénéficient pas de la même manière.
À Dubaï, l’occidentalité n’est pas seulement mobilisée pour classer, légitimer, regrouper et mettre à distance, elle l’est aussi pour se distinguer des autres élites de la ville globalisée, avec la conviction d’être en avance dans tous les domaines, professionnel, conjugal, familial et domestique.
Un regard vif et singulier sur les reconfigurations actuelles de l’hégémonie occidentale.
http://www.pressesdesciencespo.fr/fr/livre/?GCOI=27246100074350&fa=author&person_id=2237
http://www.sup.org/books/title/?id=22239
Competing masculinities, gender norms and hierarchies between nationalities in a multinational company in the Gulf
Based on a field research in a multinational in Riyadh (Saudi Arabia), this article analyzes the role of gender norms in the production and legitimization of hierarchies between nationalities. While the official dress code incites male employees to "national" performances of masculinity, this differentiation is reinforced through its appropriation by European managers. These self-identify as Westerners and other their Saudi colleagues on the basis of gender stereotypes, linked to their supposed religious belonging - in a way that is disconnected from what the concerned say. In fact, Saudi managers, like European managers, identify with a model of masculinity thought as cosmopolitan, open-minded, modern and non-sexist. Focusing on an organization allows to confront these discourses to the positions of their enunciators. The managers' "progressive" discourses have little impact on the actual rise of female employees. They are thus interpreted as an element in the competition between men for the control over the organization, while the "Westerners'" hegemony is being reconfigured: the article enlightens some modalities of contemporary forms of imperialism.
« On n’est pas formatés comme ça en Occident »
Masculinités en compétition, normes de genre et hiérarchies entre nationalités dans une multinationale du Golfe
Fondé sur une enquête au sein d'une multinationale à Riyad (Arabie Saoudite), cet article analyse le rôle des normes de genre dans la production et la légitimation des hiérarchies entre nationalités. Si le code vestimentaire incite les salariés hommes à des performances "nationales" de masculinité, cette différenciation est renforcée par la manière dont s'en emparent les managers européens: ils se définissent en tant qu'Occidentaux et altérisent leurs collègues saoudiens par des stéréotypes de genre liés à leur supposée appartenance religieuse - en décalage avec les discours énoncés par les concernés. En effet, les managers saoudiens comme européens s'identifient à un modèle de masculinité pensé comme cosmopolite, ouvert, moderne et non-sexiste. La focalisation sur une organisation permet de rapporter ces discours aux positions des personnes qui les adoptent. Les discours "progressistes" des managers ont peu d'effets pratiques sur l'ascension des salariées. Ils prennent sens dans la compétition entre hommes pour le contrôle de l'organisation, dans un contexte où l'hégémonie des "Occidentaux" se reconfigure. L'article éclaire de ce fait certaines modalités des formes contemporaines de l’impérialisme.
Vers les controverses de l'impérialisme sexuel et de l'homonationalisme
Construction et usage du concept d'« homonationalisme »
L'exemple de la politique israélienne de pinkwashing
L'imposition internationale/transnationale de catégories sexuelles hégémoniques ?
Effets de circulation : confrontations et interactions
Dualité des discours
À partir d’une enquête ethnographique à Riyad, ville marquée par les frontières et la hiérarchisation entre différentes catégories de personnes, cet article montre comment la réflexivité sur la socialisation aux contraintes de genre permet de mieux comprendre les spécificités de ce rapport social dans le contexte étudié. La confrontation quotidienne à des contraintes comparables à celles qui limitent les activités des Saoudiennes permet d’analyser par comparaison comment celles-ci vivent et dépassent ces contraintes, ce qui est constitutif de leur expérience du genre.
Si l’un des enjeux de cet entretien était de revenir sur la situation des femmes en situation postcoloniale et de questionner les relations entre féminisme, Islam et politique, l’échange a finalement été au-delà de ces questionnements initiaux dans la mesure où c’est une réflexion sur l’enquête ethnographique qui a émergé. Comment Saba Mahmood articule-t-elle théorie et terrain ? Comment se situe-t-elle par rapport à ses enquêtées ? Zahra Ali et Amélie Le Renard reviennent donc sur leurs découvertes de l’anthropologue, l’enthousiasme qu’elle a suscité chez elles et les critiques qui ont émergé autour de l’enquête et de la notion de « résistance », notamment.
amelie.lerenard (at) gmail.com