mercredi 19 décembre 2007
La fontaine des amours
Un puits de brouillards prêts à nous étourdir de son humidité bavarde.
Ô douces querelles d'amants, roulez sur ma peau, offrez-moi votre distant passé, attendrissez mon coeur.
Vous me rendez si habille et propice à l'enflure des lèvres proches du baiser,
aux conférences intimes des mots,
léchant le fond de ma gorge et le rond palais de ma bouche.
Ma raison possède des mains moins habilles que vos récits.
De l'eau sur de l'eau coule et emballe ma nuit.
Restez dans mes bras piqués de moisissures dentelées, grattez la pierre de mes ongles avec les vôtres, je vous l'accorde et je vous le prie...faites de moi une tombe riche et ouverte à la mousse, à l'humus. Roulez vos os encore solides sur la poussière du velours qui enchante les miens. Oh ancestrale parure, pliures évanouies à mes pieds! Surtout faites éclore votre oubli sur ma tombe et avancez cette mort de mon éternité de pierre. Brisez l'horizontale attente qui me couche offerte aux regards de tous. Libérez mon âme, soulevez la dalle et laissez-moi emballer mon amant, son masque...pour écourter le jugement qui nous rendra au monde, face à face: Até ao fim do mundo. Inez, Lisboa, 25.06.01
samedi 8 décembre 2007
les amours cyclopes sont"sans-souci"
« Les amours cyclopes sont sans-souci »
La femme est couchée à même le sommier et le matin se déplie en ombres, traçant sur la porte une ligne bleue Elle serre très fort les yeux pour préserver sa nuit, la prolonge trompant la lumière encore un peu. Elle se retourne et ne bouge plus. Le pli du drap se croise là où est la douleur. Un peu vite son cœur bat, il connaît tous les secrets Machine d’enfer à tenir bon, sous sa main il palpite. Le café doit être brûlant, réconfortant, présent. Tartine, cigarette, banal. Il faut plonger dans les textes écrits la veille, continuer de remplir les pages et avec elles, les jours Hier la rage a été plus forte que le sommeil. La femme dit que la tempête est la seule violence faite aux arbres devant sa porte. Dans une nuit si pleine de la lune, les amours trahis sont les plus lourds à porter. Clarté en forme de sacrifice et aucun cri pour éloigner de nous les bêtes Nous marchons dans la montagne, la neige brille sous nos traces. Je baisse la tête, je m’enfonce dans le froid. Derrière nous hurlent les louves. Elles attendent que l’odeur de leur sex attire un mâle, un chef. Animal, animal…. le chemin de la vallée est un triangle noir où le désir se déplie comme une carte, comme une carte. Animal, animal…la forêt piquée sur le mur porte un titre secret. Jamais plus le silence de la nature ne viendra bercer nos cœurs. Mes louves à moi ont repoussé leurs maîtres. L’homme se montre, il plonge sa langue dans le nombril de la femme. Elle rit si fort que l’automne prend peur et se met à jaunir plus tard
Dans la cour un arbre a pris racine à même le ciment.
Dedans, les oiseaux ont construit des maisons.
Ils ne se trompent jamais les oiseaux si fragiles,
dans le pouvoir de traverser le monde par le haut.
Ici la tempête est venue agiter une me
qui se lance contre un rocher lisse.
Une porte fermée de l’intérieur révèle
ses transparences liquides.
Narcisse tel un coquillage,
se décolle doucement de la vitre
et glisse à terre.
Une bulle de salive éclate au coin de sa lèvre,
sa bouche se tord dans un rictus disgracieux.
Il plie sa beauté dans un mouchoir et le sort
est enfin brisé.
La femme danse sur le bateau qui traverse le fleuve.
Elle regarde en bas et plonge
Une algue se roule autour de son poignet.
et l’oblige à descendre.
L’homme la voit disparaitre.
Au fond de l’océan elle embrasse son double.
Narcisse s’ouvre comme la bouche d’un dieu malade.
Il laisse échapper un soupir et se noie aussitôt.
La porte se ferme avec fracas, un tremblement court
derrière une petite fille et la manque, et la manque.
La ville brûle tout entière ou presque.
Saint-Georges a tout vu et n’a rien pu.
La femme serre les mains de l’inconnu avec force.
En un clin d’œil le bien trompe le ma
et l’amour comme la poésie, dicte sa volonté.
Tout recommence neuf, léger, informe et accompagne
les âmes dans leur pénible traversée.
La soif est tarie là où la Nécessité les accueille,
et le cri des huit sirènes les rend folles mais de joie.
Méfiez-vous des sirènes !
Méfiez-vous des sirènes !
La femme marche devant l’homme pour oublier son pas,
pour le perdre.
Elle tourne sur soi-même et monte au ciel
dessinant une spirale parfaite.
( eternety, eternety )
Pour finir, elle lui a offert des fleurs et du chocolat amer,
et puis le masque est tombé.
La réconciliation a besoin d’un bras fort qui serre le cou du passé.
L’homme a pris sa hache et d’un coup sec coupe les mains de la femme.
Les fleuves noient leur peine, le vent plie le cri en l’étouffant.
A la foire il lui tire dessus avec un fusil, de son ventre sort de la pourriture.
LM, 89,05.
pause-tricot
Pause-tricot
( …) " J'habite ente le deux et le deux bis.
J'ai saigné du nez samedi quatorze mai vers
dix-sept heures trente.
Une dent de loup a aussi coupé ma lèvre.
C'était comme avoir un couteau dans la bouche!
Une semaine saignante celle-là, à part ça
rien d'autre à signaler, ah, si peut-être ,
continuer d'écrire des textes orphelins,
devenir une Cassandre inutile,
avoir le rire brisé d'Ophélia.
Escrimer l'armure blanche du corps ovale
du blanc de seiche, pour l'offrir en pâture
aux canaris pour le calcium!!!
Enfin que des choses utiles et bien tricotées,
et puis très tard après la vaisselle et le rangement,
aller à la fenêtre et crier comme ça sans contrainte,
je t'aime ô toi, ô toi...
C'est important de lancer au monde des mots utiles,
eux aussi,
ça peut servir à pas grand chose.
Attendre serait le mot.
« Dieu insuffla la vie par le baiser de sa bouche »
alors Adam avala une partie de l’âme de Dieu ,
ce serait sa partie divine.
Alors, il chute dans le monde et il attend.
le reste c’est de l’histoire ancienne.
Il faut rendre aux choses leur gloire.
Moi je tricote, j’ai des pause immobiles,
des chants agonistes, j’interpelle le monde
qui est en nous, qui est à l’intérieur de nous,
même s’il est trop tard.
Quand j’aurai quarante-quinze ans,
Je changerai de pointe de croix.
un mot à l’endroit, une pensée de travers,
Rien de bien prévisible pas de modèle à suivre…
Vaincre l’adversaire avec de l’émotion,
Tomber du haut de mes talons aiguille,
Chuter grave quoi, rire de tout ça avec la gueule enfarinée,
Et aboyer sur des certitudes et des plans de carrière.
Finalement le tricot est une bonne façon
de relâcher ses muscles,
Tout en bavassant sur du sensible.
rien de ce qui été dit ici n’a pu être voulu.
Je ne suis qu’une pensée agissant de l’intérieur.
J’écoute la parole lancée au vent revenir en écho,
Le monde est en nous, il est à l’intérieur de nous,
Il est sans fond.
Mon regard fuit plein d’évitement.
je regarde l’abime il m’écoute .
Vous êtes tous les amants du possible, bis.
Pause, tricot, chant…
Je vous l’aviez bien dit la dernière fois.
( ...)LM, 2005.
" c'est sans fin"'
dimanche 2 décembre 2007
textes en vert citronné
citronnées
pour les robes de onauratoutvu
zeste d'agrumes,citrons écartés sur des robes volontaires
étoffes citronnées d'agrumes veloutés citrine
envie de glisser sûr sa robe au goût amer
Onde amère glissant sûr une robe découpée dans l'acide flots amers,
robe mordante de soies citronnées blessante
et amère sa robe si-citrine et volontaire rire
amer mordante blessure d'une robe citronnée
ironie amère découpe d'une vive amertume
sur les robes divinement acides
d'une main blessée sa robe verte flotte sur l'acide
dentelé d'une vive morsure elle range ses doigts
dans sa bouche citronnée rien n'était plus piquant
qu'une goutte de citron vert sur la soie écartée de son sexe.
lm
Frases com titulos
Paralelo ao publico
No limite do vestido
Apanhar o ar
Bater no ombro direito
Cruzar os braços para o céu
Dar a volta ao quê
A tragica consciência do incompleto
Ha um no que se desfaz no fim
O bafo quebra a pedra
Experimenta-se uma pieta, estremecemos
O dragao enfurecido sob os pés
O dia, o tal dia, aquele de todos os dias
Os espaços incalculaveis
Sobressalto em tempo de calmaria
O seu peito respirara
A montanha é pedra azul
O anel que arrebenta com o pulso
Esse duplo assopro
Tomar forma
Conforme o instante, segundo o instinto
Rigor ou pureza
Mutantes que se agradam
Raizes no chao do mar à solta
Separaçao na recusa da traduçao
A lingua dos naufragos
A voz baixa
A espera muda
Uma doce e espreguiçada manha
Soletrar moscas entre os pratos
Saltar como coelhos
Esperar pela noite fora
A futuraçao do desejo
Objectos de imortalidade
Comer a fome
Ser maior que o devorador
Arrancar coisas ao mundo
Perdurar o tempo
O pior dos frios
Um peixe amargo
Uma virgula suspeita
Retrato de uma cara de bacalhau
A deriva no vazio
Manter as maos quentes
Cortes compridos na pele dura
Cicatrises conservadas em sal
Ainda que o mar revolto
Horizontes largos
Parcerias embriagantes
Homens astutos de bolsos furados
Um regresso afortunado
O fresco rumo da literalidade
O pragmatismo enxuto
Uma aurora suspeita
O nevoeiro cheio de riscos
Um percurso de alambiques
Falsas cerâmicas
Castelos de marfim
Silêncio em muros
Um poema com dobras
Come-me a ti
Os corpos inacabados
Acutilante memoria de um passado recente
Arrastamento temporal
Um mergulho cromatico
Gatafunhos polifonicos
Um lençol mortuario
Caminhada infinita, luminosa
Um lisboeta aborrecido
Um irmao desconhecido
Vidas perfeitamente normais
Pontes de contactos
Saltar à vista com errosd
Recados para o fim do mundo
Um final feliz
Escorregar na palma da mao
Uma pesquisa dedicada
O encantador recordar do antigamente
Obedecer às margens
Em boa hora se disse
Acontecer a toda à hora
Longe do fim
O faroleiro espelhado nas lentes
Entrar na perda
A outra metade do furo
Um modo sem rumo, sem sumo
O absurdo amargo do mundo
Regressar à ética
Abusar da duvida
Coisas nos outros
O principe do fim
Metamorfoses nos ecos
Um quarto e dois réfens
Vem na badana
As palavras que pesam no papel
Soltar um passaro
Acender alma
Adormecer o dia
Salpicar a escrita de lama
Ainda sem titulo
Presença postuma
Um segredo do até ao fim
O pacto do silêncio enlobado
Parece estar na moda
Duas obras e uma feira
A prata amachucada
O deslizar do mundo em rodapés
Uma arena poética
Dezacertos sem memorias
Luta numa arena de papel pardo
Organizar manchas no decote em V
O ar entre as coisas
Papoilas sobre a toalha de mesa
Colar os dedos no po das asas duma borboleta
As tuas maos podem tudo
1 déc.O6
samedi 1 décembre 2007
PRINA
Prina
Pedintes e crentes chegaram convulsos ao cimo do O.
A estatua de cera de Nossa Senhora, se consumia
tal qual uma vela, se o povo pecasse mais que razao.
As mulheres entoavam um cântigo agudo.
Na sacristia preparava-se uma bebida santa, agua
com mirra para os mais necessitados.
Das colunas escorriam estreitas algumas guirlandas.
Um ar morno corria pela capelinha.
De repente a santa surgiu como ovo ao sol.
Prina ajoelhou-se e pediu um golo de agua benta
e olhando a virgem,notou-lhe que uma lagrima lhe
atrapalhava o beiço.
LM,déc. 2007