フシギダネ
Fushigidane
«Il y a un jeu de mots très élaboré en japonais. Fushigi veut dire «mystère», ou «bizarre», et tane (qui devient dane en deuxième partie de mot) est une graine. Donc Fushigidane : graine bizarre. Mais comme dane ressemble aussi à la contraction de desu ne, qui veut dire «n’est-ce pas ?» Imaginez deux chercheurs japonais qui seraient au-dessus d’une bestiole, et le premier demanderait Fushigidane ? : «c’est bizarre, n’est-ce pas ?» Je ne pouvais pas faire ce double jeu de mots en français. On a réfléchi des jours entiers à la meilleure façon de procéder… Finalement, on a choisi de mettre «-bizarre» à la fin des noms, pour la rime et pour créer une racine commune aux trois Pokémon, puis de décrire leur réalité physique. Bulbizarre est un bulbe de plante bizarre.»
フシギソウ
Fushigisō
«En japonais, on continue avec Herbizarre le jeu de mots de Bulbizarre. Quand le premier chercheur demande au second : Fushigidane ? : «c’est bizarre, n’est-ce pas ?», l’autre abonderait en répondant Fushigisō : «en effet, c’est bizarre.» Fushigisō est la réponse à cette question, et l’évolution du Pokémon Fushigidane. Par ailleurs, Fushigisō veut dire «herbe bizarre». Il y a encore deux niveaux de jeux de mots imbriqués. Je ne pouvais pas faire ce double jeu de mots en français. Finalement, on a mis «-bizarre» à la fin des noms, pour la rime et pour créer une racine commune aux trois Pokémon, puis on décrit leur réalité physique. Herbizarre est une herbe bizarre.»
フシギバナ
Fushigibana
«Enfin, Florizarre est littéralement une «fleur bizarre», tout comme Fushigibana en japonais. On a continué l’évolution végétale sur la racine commune «-bizarre» en français. Et puis «flor-» rappelle le terme général, la flore, donc une idée plus grande qu’une herbe et qu'un bulbe… Pendant que l’équipe japonaise avait le nez dans le dictionnaire français-japonais pour vérifier les mots que je proposais, j’étais sur le tableau Velleda à dessiner un bulbe, puis une petite herbe qui en sortait et des pétales qui se rajoutaient pour leur faire comprendre l’idée.»
ヒトカゲ
Hitokage
«Il y a un double jeu de mots dans Hitokage : hi, c’est le feu, et tokage c’est un lézard. Mais hito, c’est un humain, et kage c’est une ombre. Donc ça suggère que par le feu de sa petite queue, le Pokémon peut projeter une ombre sur les murs de la caverne. On a simplifié et choisi pour le Pokémon de base de combiner une «salamandre» avec une «mèche», ce qu’est le bout de sa queue. Mais pour compenser les jeux de mots en tiroirs de la version japonaise, perdus au passage, j’ai construit une blague qui fonctionne quand on regarde le trio d’évolutions – Salamèche ménage l’effet des deux suivants.»
リザード
Rizādo ("Lizardo")
«Après Salamèche, il y a Reptincel, un «reptile» (en général plus grand qu’une salamandre) avec une étincelle. Ce nom ne me plaisait pas trop à l’époque, parce que ça évoquait plus l’électricité que le feu. Même si j'avais vendu le truc aux Japonais en disant qu'une «étincelle de feu», ça existe aussi… J’avais une première proposition qui était meilleure, mais on ne pouvait pas la déposer comme marque.»
リザードン
Rizādon ("Lizardon")
«Troisième étape : Salamèche + Reptincel, une mèche plus une étincelle, qu’est-ce que ça fait ? «Au feu !» Le troisième est donc Dracaufeu, avec la racine «dragon» et «au feu». Eh, c’est génial ou pas ?»
ゼニガメ
Zenigame
«Au début, Nintendo ne comptait pas traduire les noms des 150 Pokémon : ça leur semblait trop compliqué de déposer en tant que marques tous ces mots dans plusieurs langues. Nous, les Français, on a dû les convaincre que c’était indispensable… Parfois en pipeautant un peu. Par exemple, j’essayais de leur faire croire que le Pokémon Zenigame évoquait le mot «camé» en français, et que ça ne convenait pas à des enfants. Ils n’y croyaient pas trop et se méfiaient un peu de moi, mais finalement, on les a convaincus.
Zenigame, c’est zeni pour «sou» (une pièce de 1 yen) et kamepour tortue. Une toute petite tortue, donc, de la taille d’une pièce. On a retranscrit cette idée en français avec Carapuce, une carapace de la taille d’une puce. C’est hyper mignon comme nom, Carapuce ! En tout cas, les petits garçons et les petites filles aimaient bien le prononcer.»
カメール
Kamēru ("Kameil")
«Carapuce se transforme en Carabaffe parce qu’il est plus fort et qu’il donne des baffes. Mais le nom reste mignon et marrant quand on le prononce. C'était aussi ma mission, créer des noms avec un sens caché, qui étaient faciles à lire sur Gameboy, à l’écrit et sans voix digitalisée. Il fallait que les enfants aient envie de les dire à voix haute.»
カメックス
Kamekkusu ("Kamex")
«A la dernière étape, le nom japonais Kamex fait écho à des noms de monstres qu'affrontent Godzilla ou Ultraman, et ce n’est pas loin de la sonorité «max». Ça donne une idée de puissance. Plutôt que de rester sur la racine de la carapace pour la traduction, j’ai dit que le Pokémon accomplit sa transformation et devient une vraie tortue, d’où la racine «Tort-», et comme des canons sortent de sa carapace, ça devient un Tortank.»
キャタピー
Kyatapī
«Kyatapi est une transcription du mot anglais caterpillar («chenille»), avec une sonorité mignonne en terminaison. «Pi» est une syllabe d’argot pour l’idée de mignon. Là, j’ai dit à l’équipe de Pokémon qu’en France, «chenapan» se disait souvent pour parler des petits enfants. Donc Chenipan est une chenille pour chenapans, pour enfants.»
トランセル
Toranseru
«Toranseru vient de l’anglais, toran pour l’idée de «tran»sformation et seru pour cell, la cellule. En version française, Chrysacier est une super chrysalide, solide comme de l’acier.»
バタフリー
Batafurī
«Batafurī vient de l’anglais butterfly. Je crois qu’on m’a expliqué quels étaient ses pouvoirs : un peu comme certains papillons, il a des dessins sur les ailes qui font peur aux prédateurs quand il les déploie. Et puis ce Pokémon peut envoyer différentes poudres sur ses ennemis. Donc c’est un papillon qui fait des illusions, un Papillusion.»
ビードル
Bīdoru
«Bidoru vient de l’anglais needle, l’aiguille, et bee, l’abeille. C’est une chenille avec une aiguille sur la tête qui deviendra une abeille. En français, j’ai pris «asticot» et «picot» pour la petite pointe sur son front, donc Aspicot.»
コクーン
Kokūn
«Kokun vient de l’anglais cocoon, qui veut dire «cocon». Beaucoup de noms sont transcrits en anglais pour leur donner un côté mystique, et aussi parce que Nintendo a une vraie volonté d’apprendre l’anglais et les légendes aux enfants. Il n’y avait pas de voix numérisée dans la cartouche du jeu à l’époque : on voyait juste le nom des Pokémon à l’écrit. Les enfants lisaient le nom à voix haute, essayaient de comprendre en entendant leur voix, et s’ils ne comprenaient pas tout seuls, ils allaient voir leur grand-père pour qu’il leur explique. Et donc en français, la créature est dans son cocon dans un état de confort, d’où Coconfort. Et en plus on n’arrive pas à le battre parce qu’il a une armure de fou furieux, donc c’est aussi un cocon fort.»
スピアー
Supiā
«Supiā c’est le mot anglais spear, comme une lance. En français, le Pokémon a un double dard, donc dard-dard. Et il est rapide, donc aussi dare-dare. On ajoute à cela une référence au mousquetaire, et ça donne Dardargnan ! Triple tiroir de références : il est rapide, il a deux dards, c'est un insecte épéiste comme d'Artagnan. Ha ha ha ! (rire maléfique)»
ポッポ
Poppo
«Poppo vient d’une comptine pour enfants, c’est l’onomatopée du cri des pigeons. Mais en français, je ne pouvais pas utiliser le mot pigeon. Faire des jeux de mots avec «pi-» ou «-geon»… Je n’ai pas réussi. Donc j’ai pris le cri du pigeon, qui roucoule, et comme ce Pokémon n’est pas très dangereux par rapport à son évolution, il est «cool». A l’écrit, ça donne Roucool.»
ピジョン
Pijon
«En japonais, Pijon est une transcription simple du mot anglais pigeon. En français, Roucool se transforme en Roucoups parce qu’il devient agressif et donne des coups. D’ailleurs ça ne se prononce pas «Roucoupsse» comme tout le monde le dit ! C’est n’importe quoi ! Ça, ça vient de l’équipe du dessin animé qui s’est plantée, et qui a fait dire «Roucoupsse» à Sacha… Enfin, c’est pas bien grave, mais «Roucoupsse», ça ne veut pas dire grand-chose. Roucoups, il donne des coups.»
ピジョット
Pijotto
«Il faut voir l’évolution des noms en japonais comme une petite mélodie qui monte en intensité : Poppo, Pijon, Pijotto. A chaque fois qu’on rajoute une syllabe, on lui rajoute de la force. En français, on monte en violence aussi : après les coups, c’est le carnage. D’où Roucarnage.»
コラッタ
Koratta
«Ko, c’est «petit» en japonais, et ratta pour rat. Pourquoi les traducteurs américains et nous avons transformé ça en Rattata ? Bonne question. Je crois que la sonorité était mignonne, ou alors je les ai persuadés que ça venait de «Taratata»… Mais surtout, ça prépare l’effet de son évolution Ratattac.»
ラッタ
Ratta
«Le nom vient du mot anglais rat. Et le premier stade de l’évolution prépare l’effet de Ratattac : le Rattata qui attaque.»
オニスズメ
Onisuzume
«Oni c’est un démon en japonais, et suzume un moineau. Donc Onisuzume, c’est pas juste le moineau qu’on croise dans les parcs, c’est le moineau méchant qui t’attaque. D’où le surnom de piaf à bec… et en même temps, Piafabec peut sonner à l’oreille comme un mot entier, tout fait, comme un nom de famille breton. Nintendo tenait beaucoup aux références régionales. Il y a plein d’expressions liées à l’un ou l’autre dialecte japonais dans la VO de Pokémon, et on essayait d’imiter ça en français.»
オニドリル
Onidoriru
«C’est pas génial, «Rapasdepic» ? Je l’avais complètement oublié celui-là, il est mortel ! Rapasdepic, comme un «as de pique» ! C’est un rapace hyper méchant, parce que l’as de pique est la plus méchante des cartes. Rapasdepic, ha ha ha ! On m’a demandé dernièrement quel était mon nom de Pokémon préféré et je n’arrivais pas à me souvenir, mais c’est clairement celui-là. En plus il est quasi inexistant dans le jeu, personne ne joue avec des Rapasdepic. En japonais c’est Onidoriru, oni pour le démon, la même racine qu’Onisuzume-Piafabec, et drill, le mot anglais pour foreuse, évoquée par son bec.»
アーボ
Ābo
«En japonais, le serpent se dit hebi. Quand un enfant voit le nom Ābo, il comprend que ça ressemble à hebi, mais pourquoi les voyelles ont changé ? S’il cherche, il va comprendre que c’est du verlan pour boa. Ou alors il va demander à son grand-père, qui n’a bien sûr que ça à faire.»
アーボック
Ābokku
«On rajoute la sonorité [k] à Ābo en japonais pour montrer qu’il est plus méchant (et le Ā allongé en japonais suggère un R silencieux). Il faut savoir qu’on ne croise jamais directement un Arbok dans le jeu. On rencontre d’abord des Abo dans la nature, et plus loin dans la carte on voit que les Abo deviennent des Arbok. On a toujours en tête les premiers noms et les premiers visuels, et on voit qu’ils sont maintenant plus grands et plus forts, donc on comprend le nom dérivé de leur évolution. On est plus apte à comprendre des noms bizarres pour les Pokémon évolués. En anglais et en français, Ābokku devient Arbok parce que ça fait «cobra» à l’envers.»
ピカチュウ
Pikachū
«Chu c’est le cri de la souris, et pika c’est l’onomatopée d’une étincelle électrique. Les Japonais ont des onomatopées pour tout… Donc Pikachu : la souris électrique. Et il y a un côté mignon parce que chu est aussi le bruit des bisous en japonais. Celui-là, ils ne voulaient pas le traduire. On ne traduit pas le nom des mascottes, il fallait que ça soit international…»
ライチュウ
Raichū
«On a toujours chu pour le cri de la souris, et rai veut dire tonnerre. J’ai quand même essayé d'argumenter pour pouvoir le traduire, en leur disant «vous pouvez pas garder Raichu, ça fait penser à des drogués qui se font des rails avec de la poudre de chou»… Ouais, ok, ça tient pas debout.»
サンド
Sando
«Il faut bien le prononcer «Sabeulette», parce que c’est une belette des sables… En japonais, Sando vient de l’anglais sand, pour sable.»
サンドパン
Sandopan
«Sando vient de l’anglais sand, pour sable, et pan vient du pangolin, un animal des sables, une sorte de tatou. En français, Sabelette devient Sablaireau, parce qu’une belette est plus petite qu’un blaireau. C’est super comme duo, Sabelette et Sablaireau, non ? Mais ça dépasse pas Rapasdepic et Dardargnan !»
ニドラン♀
Nidoran♀
«Nidoran est un rongeur des sables, un peu comme Sabelette. En japonais, le mot vient vient de l’anglais needle, parce qu’il a des aiguilles sur le front et sur le dos. Sur ran, il y a débat. Je crois que les Japonais ne voulaient pas qu’on le traduise, parce que les Nidoran ne ressemblent à aucun animal de la vie réelle. Ils voulaient en faire des créatures propres à l’univers Pokémon.»
ニドリーナ
Nidorīna
«L’évolution de Nidoran est Nidorina : toujours l’anglais needle pour ses aiguilles, et rina parce qu’il a une corne de rhinocéros, le tout au féminin parce que c’est la version femelle du Pokémon. Je crois que les Japonais ne voulaient pas qu’on le traduise, parce que les Nidoran ne ressemblent à aucun animal de la vie réelle. Ils voulaient en faire des créatures propres à l’univers Pokémon.»
ニドクイン
Nidokuin
«Troisième évolution : Nidokuin, la plus puissante, la reine – queen en anglais. Je crois que les Japonais ne voulaient pas qu’on le traduise, parce que les Nidoran ne ressemblent à aucun animal de la vie réelle. Ils voulaient en faire des créatures propres à l’univers Pokémon.»
ニドラン♂
Nidoran♂
«Nidoran est un rongeur des sables, un peu comme Sabelette. En japonais, le mot vient vient de l’anglais needle, parce qu’il a des aiguilles sur le front et sur le dos, et sur ran, il y a débat. Je crois que les Japonais ne voulaient pas qu’on le traduise, parce que les Nidoran ne ressemblent à aucun animal de la vie réelle. Ils voulaient en faire des créatures propres à l’univers Pokémon.»
ニドリーノ
Nidorīno
«L’évolution de Nidoran est Nidorino : toujours l’anglais needle pour ses aiguilles, et rino parce qu’il a une corne de rhinocéros. Je crois que les Japonais ne voulaient pas qu’on le traduise, parce que les Nidoran ne ressemblent à aucun animal de la vie réelle. Ils voulaient en faire des créatures propres à l’univers Pokémon.»
ニドキング
Nidokingu
«Troisième évolution : Nidoking, le plus puissant, le roi – king en anglais. Je crois que les Japonais ne voulaient pas qu’on le traduise, parce que les Nidoran ne ressemblent à aucun animal de la vie réelle. Ils voulaient en faire des créatures propres à l’univers Pokémon.»
ピッピ
Pippi
«Pippi évoque quelque chose de mignon pour les Japonais. En français, je me suis inspiré du fait que ce Pokémon chante des berceuses pour endormir ses ennemis : Mélofée, c’est une fée qui chante une mélopée. Il faut imaginer la fée comme dans l’univers de Zelda, une toute petite créature qui vole.»
ピクシー
Pikushī
«Pippi évolue en Pikushī, d’après le mot anglais pixie pour les petites créatures légendaires comme des fées – il y a beaucoup de mots anglais dans les noms de Pokémon pour les apprendre aux enfants. De Mélofée en Mélodelfe, c’est donc comme si on avait d’abord un surnom de petite fée, Pippi comme «Féfée», qui devient ensuite une vraie «Fée». En français, on en a fait Mélodelfe, un elfe étant une créature plus grande qu’une fée, et qui chante des mélodies, c’est-à-dire des airs plus complexes que des mélopées. A moins que ce soit l’inverse ? Attends, est-ce qu’une mélodie c’est plus poussé qu’une mélopée ?»
ロコン
Rokon
«En japonais, rok veut dire six, parce que ce Pokémon a six queues, et kon c’est le cri des renards. Donc en français, Goupix est un goupil, le nom médiéval du renard, avec le chiffre six !»
キュウコン
Kyūkon
«L’évolution s’appelle Kyukon car elle a neuf queues et que kyu veut dire neuf. Quant à kon, c’est toujours le cri des renards. Attention, la traduction est mortelle : Goupix se transforme en Feunard parce que «feun» à l’envers c’est le chiffre neuf, et que c’est un renard ! Et en plus son élément, c’est le feu ! Tout se tient ! Ce nom-là, on peut le mettre sur le podium des meilleures traductions avec Rapasdepic ?»
プリン
Purin
«Le purin est un dessert japonais qui ressemble à une crème brûlée, et le mot évoque aussi quelque chose de doux, limite gélatineux. En tout cas il y a l’idée d’un dessert, donc il fallait que je parte sur une piste culinaire. Si tu mettais un Pokémon Rondoudou dans ta bouche, sa fourrure serait sucrée. Donc j’ai choisi de le traduire avec ce vieux bonbon qu’est le roudoudou, et comme le Pokémon est rond comme un purin et doux, Roudoudou devient Rondoudou.»
プクリン
Pukurin
«Quand Purin devient Pukurin, l’architecture du nom rappelle un peu les monstres de Godzilla ou Ultraman. Comme si le monstre Telesdon devenait Telekusdon. En français, le Pokémon devient plus gros, donc c’est tout simplement un «gros doudou». Il a fallu plancher longtemps sur ce Pokémon-là, même si c’est un nom à la con, parce que le personnage a beaucoup d’importance dans les dessins animés et dans les films.»
ズバット
Zubatto
«En japonais, zuba est l’onomatopée d’un truc que l’on coupe, que l’on tranche, donc peut-être par extension le bruit d’un battement ou d’un coup d’aile. Quant à bat, c’est une chauve-souris en anglais. Mais le mot français est impossible à décomposer : «chauve-souris»… Je me souviens l’avoir dessiné sur le tableau blanc : un mec chauve d’un côté, une souris de l’autre. Je leur ai dit que si on gardait l’une des deux parties pour en faire un jeu de mots, on allait se retrouver avec une idée de chauve ou de souris, et ça n’a rien à voir. Donc il fallait prendre un autre mot, créer une espèce particulière dans les Pokémon, comme des vampires, ou des Nosferatu pour faire plus référencé. Toutes les chauve-souris sont donc des Nosferatu. D’abord elles sont petites, ce sont des Nosfera-petits, des Nosferapti.»
ゴルバット
Gorubatto
«En japonais, Gorubatto vient peut-être du mot anglais gold, l’or, et de bat la chauve-souris. Ou alors des Golgoths dans Goldorak… va savoir. En tout cas, on ne pouvait pas garder «chauve-souris» en français. Je me souviens l’avoir dessiné sur le tableau blanc : un mec chauve d’un côté, une souris de l’autre. Je leur ai dit que si on gardait l’une des deux parties pour en faire un jeu de mots, on allait se retrouver avec une idée de chauve ou de souris, et ça n’a rien à voir. Donc il fallait prendre un autre mot, créer une espèce particulière dans les Pokémon, comme des vampires, ou des Nosferatu pour faire plus référencé. Toutes les chauve-souris sont donc des Nosferatu. Quand elles sont grandes et imposantes, comme une voix alto ou contralto à l’opéra, ce sont des Nosferalto.»
ナゾノクサ
Nazonokusa
«Nazo ça veut dire mystère, ensuite no lie les deux parties du mot, et kusa c’est l’herbe. Soit Mystherbe en français, c’est facile.»
クサイハナ
Kusaihana
«Hana en japonais, c’est une fleur, et kusai veut dire que ça pue. On a traduit ça en français par une ortie fétide, une Ortide.»
ラフレシア
Rafureshia
«Rafureshia est un nom transparent : il s’agit de la Rafflesia, une vraie plante de la vraie vie. C’est la plus grande fleur du monde, et elle pue la viande. Le Pokémon lui ressemble, il a une Rafflesia sur la tête. D’ailleurs, on a réussi à déposer la marque Rafflesia, c’est fort quand même !»
パラス
Parasu
«Le nom est le même en japonais, on n’a rien changé parce que ça collait bien. Paras vient de l’anglais parasite.»
パラセクト
Parasekuto
«Le nom est le même en japonais, on n’a rien changé parce que ça collait bien. Parasekuto est un jeu de mot entre «parasite» et «insecte», tous deux prononcés en anglais.»
コンパン
Konpan
«Mimitoss, c’est une mite. Elle est «mimi» parce que c’est encore le premier stade de l’évolution et qu’elle n’est pas si méchante que ça. Mais pourquoi j’ai mis «-toss» à la fin ? Aucune idée. Parce qu’elle est grosse ? Ou peut-être pour rajouter une terminaison monstrueuse, ou alors évoquer ses pouvoirs d’illusion parce que c’est un insecte… «mitoss», comme mythos ? En tout cas, le nom japonais est soit une combinaison de konchū, l’insecte et pan, le bruit d’un impact, soit une référence à l’expression anglaise compound eyes, les yeux à facettes des mouches.»
モルフォン
Morufon
«Mimitoss devient Aéromite, qui est bêtement une mite aérienne… Alors que bon, les mites sont déjà aériennes par essence. En japonais, Morufon vient de morpho, une espèce de papillons.»
ディグダ
Diguda
«Diguda vient du verbe to dig en anglais, pour «creuser», et aussi d’un vieux jeu vidéo des années 80 qui s’appelait Dig Dug, où on jouait un petit mineur. En français, Taupiqueur est facile : c’est une taupe qui creuse comme un marteau-piqueur.»
ダグトリオ
Dagutorio
«Taupiqueur devient Triopikeur parce qu’ils sont trois taupes. Mais ça s’écrit avec un k parce que je n’avais plus assez de place pour mettre «qu» : le nom des Pokémon était limité à 10 caractères. Je n’avais pas droit aux accents non plus, parce que les noms de Pokémon s’écrivaient en majuscules et que la cartouche Game Boy ne pouvait pas intégrer des majuscules accentuées. Ça m’embêtait d’écrire Triopikeur parce que j’aimais bien garder une cohérence visuelle : comme il n’y avait pas de voix, on n’avait que l’écriture du nom pour comprendre l’identité des Pokémon. Il fallait qu’on voie tout de suite que tel Pokémon était l’évolution de tel autre, par la cohérence orthographique. Donc ça m’a gonflé. Mais ça c’est mon petit côté psychorigide !»
ニャース
Nyāsu
«En japonais, nya est l’onomatopée du chat : ça veut dire «miaou». Nyāsu est un Pokémon hyper présent dans le dessin animé car c’est la créature des méchants : la team Rocket en promène un, comme le héros Sacha a son Pikachu. Il ouvrait toujours sa gueule, Nyāsu, et c’est le seul Pokémon à parler la langue des humains. Mais il ponctuait ses phrases de petites onomatopées tirées de son nom, pour faire comme les autres Pokémon : «nyasssouuu», avec un air maléfique. La sonorité «ss» à la fin de la traduction Miaouss reproduit cet air maléfique. Et puis surtout, c’est un Pokémon sacripant, qui fait des conneries, et on lui disait «ouste !» pour le faire arrêter. Ça vient de là aussi, c’est un «Miaouste» amputé.»
ペルシアン
Perushian
«La traduction Persian reste au plus proche du nom japonais, qui vient des chats persans. Mais on ne pouvait pas déposer la marque Persan, alors on a juste rajouté la voyelle «i».»
コダック
Kodakku
«Ko c’est «petit» et daku vient du mot anglais duck, pour «canard». Nintendo s’est chopé un procès de Kodak avec ce nom-là, ils n’avaient pas fait attention à la ressemblance… Comme le Pokémon est un petit canard, j’ai pris le cri «couac» en français, et pour ses pouvoirs psychiques, je l’ai appelé Psykokwak.»
ゴルダック
Gorudakku
«Akwakwak garde la racine «couac» pour le canard, comme le japonais a gardé -daku, mais on a mis Akwa- au début parce que c’est un Pokémon aquatique. En japonais, goru vient de gold en anglais, même si le Pokémon n’est pas doré du tout.»
マンキー
Mankī
«Manki est un jeu de mot anglo-japonais entre monkey le singe et man, l’homme. Il n’y a pas grand-chose à expliquer pour la traduction, c’est un singe féroce.»
オコリザル
Okorizaru
«Okorizaru vient de okori, qui veut dire fâché, et saru, le singe. Il n’y a pas grand-chose à expliquer pour la traduction, c’est un singe plus puissant, un colosse.»
ガーディ
Gādi
«Gādi vient de guard dog en anglais, un chien de garde, mais avec une terminaison en «i» pour faire mignon, comme un surnom qu’on donnerait à son propre chien. En français, on a pris la racine canin- pour dire que c’est un chien et la terminaison «os» pour faire créature impressionnante, comme dans Mimitoss.»
ウインディ
Uindi
«En japonais, Uindi vient de l’anglais wind, le vent. Pour la traduction, on a gardé la racine «canin» de Caninos en ajoutant l’idée des arcanes : c’est un chien mystique !»
ニョロモ
Nyoromo
«Nyoro nyoro est l’onomatopée de créatures qui rampent, comme des serpents. Ils ont des onomatopées pour tout, en japonais. Et mo est un terme générique pour les plantes aquatiques. On a traduit ça par «petit têtard» en français, soit Ptitard.»
ニョロゾ
Nyorozo
«Nyoro nyoro est l’onomatopée de créatures qui rampent, comme des serpents. L’évolution de Ptitard se bat. Il a des gros poings, il met des tartes à son adversaire : donc Têtarte.»
ニョロボン
Nyorobon
«Le dernière évolution de Ptitard et Têtarte est un guerrier. C’est Tartard, comme les Tartares, mais avec un d pour rappeler le têtard. Et puis, il met encore plus de tartes que Têtarte, c’est pour ça qu’il y a deux «tar» : Tar-tard. En japonais, la terminaison «bon» de Nyorobon évoque la puissance, ça fait penser au nom des monstres dans Godzilla, Ultraman ou Goldorak… Tiens, dans Ultraman par exemple, il y a un monstre qui s’appelle Telesdon.»
ケーシィ
Kēshī
«En japonais, Kēshī vient du nom d’un magicien célèbre, Edgar Cayce. On ne pouvait pas garder ça en français. Donc on a imité la traduction anglaise de ces trois Pokémon, avec des mots qui évoquent la magie : Abra et Kadabra, comme des formules magiques.»
ユンゲラー
Yungerā
«En japonais, Yungerā vient du nom d’Uri Geller, le mec qui tordait les cuillères sur les plateaux de télé aux Etats-Unis dans les années 70. On ne pouvait pas garder ça en français. Donc on a imité la traduction anglaise de ces trois Pokémon, avec des mots qui évoquent la magie : Abra et Kadabra comme des formules magiques. On s’est évité un procès comme ça, parce qu’Uri Geller a porté plainte contre Nintendo.»
フーディン
Fūdin
«En japonais, Fūdin vient du nom d’un magicien célèbre, Houdini. On ne pouvait pas garder ça en français. Donc on a imité la traduction anglaise de ces trois Pokémon, avec des mots qui évoquent la magie : Abra et Kadabra comme des formules magiques, et le résultat du tour : Alakazam !»
ワンリキー
Wanrikī
«En japonais, Wanrikī vient de ryoku, qui veut dire la puissance. Les noms de Machoc, Machopeur et Mackogneur vont ensemble. La racine commune vient de «macho», pas parce qu’il n’aime pas les filles, mais parce qu’il est toujours torse-poil, musclé, viril. C’est un Pokémon de combat. Au début, il donne juste des baffes, il fait des «chocs», donc Machoc.»
ゴーリキー
Gōrikī
«En japonais, Gōrikī vient de ryoku, qui veut dire la puissance. Les noms de Machoc, Machopeur et Mackogneur vont ensemble. La racine commune vient de «macho», pas parce qu’il n’aime pas les filles, mais parce qu’il est toujours torse-poil, musclé, viril. Au stade 2 de l’évolution, il ne se contente plus de taper, il fait des prises de catch. C’est comme dans Street Fighter, il y a des personnages qui balancent des boules d’énergie, ceux qui baffent et puis il y a les «chopeurs» comme Zangief : c’est un mec qui t’attrape et qui te fout par terre. Ce Pokémon me faisait penser à lui.»
カイリキー
Kairikī
«En japonais, Kairikī vient de ryoku, qui veut dire la puissance, et de kai, «super». Les noms de Machoc, Machopeur et Mackogneur vont ensemble. La racine commune vient de «macho», pas parce qu’il n’aime pas les filles, mais parce qu’il est toujours torse-poil, musclé, viril. Au dernier stade de l’évolution, après avoir donné des «chocs» et puis «chopé» les adversaires, il devient un cogneur. Donc Mackogneur.»
マダツボミ
Madatsubomi
«Mada en japonais veut dire «encore» et tsubomi, c’est un bourgeon. Donc ce Pokémon est encore à l’état de bourgeon. En français, Chétiflor est une fleur encore chétive, tout simplement.»
ウツドン
Utsudon
«Utsudon vient de l’utsubokazura, la plante carnivore qu’on appelle Nepenthes rafflesiana en français. Après avoir évolué, elle est vraiment carnivore. Elle bouffe tout. On a pris le mot d’argot «boustiffe», diminutif de la boustifaille.»
ウツボット
Utsubotto
«Utsubotto vient de l’utsubokazura, la plante carnivore qu’on appelle Nepenthes rafflesiana en français. Au dernier stade de son évolution, elle s’empiffre carrément. C’est une Empiflor.»
メノクラゲ
Menokurage
«Kurage veut dire «méduse» en japonais et menou est une pierre précieuse, une agate plus précisément. Parce que Tentacool a de grosses pierres rouges et translucides incrustées sur sa tête ; c’est pour ça qu’il est chassé dans le monde des Pokémon… Dans les traductions anglaise et française, c’est une créature à tentacules qui n’est pas encore trop dangereuse : elle est cool, donc Tentacool.»
ドククラゲ
Dokukurage
«On a toujours kurage, pour «méduse» en japonais, et doku veut dire «poison», rapport à ses capacités et attaques. Dans les traductions anglaise et française, Tentacool devient Tentacruel quand il évolue parce qu’il n’est plus cool, mais cruel. C’est assez transparent.»
イシツブテ
Ishitsubute
«Ishi signifie «caillou» en japonais, tsubute fait référence à un jet de pierres. Mais il y a aussi une blague japonaise là-dedans, comme notre notre petite histoire française de «Pince-mi et Pince-moi sont sur un bateau» : si tu dis le nom de ce Pokémon, ton copain japonais te pince. C’est pour ça que je suis parti du mot «racaille», il y a ce coté blagueur, piégeur. Et comme il est en pierre mais encore petit, j’ai fait un jeu de mots avec «caillou». Racaillou, ça sonne très français ; ça pourrait être un nom méridional. J’ai dit ça à l’équipe japonaise. Eux avaient mis beaucoup de références régionales, des noms rappelant leurs dialectes du Nord ou du Sud, du Kanto ou du Kansai, deux régions servant de base à la carte des deux premiers jeux Pokémon. Ils appréciaient qu’on imite cet effort dans la traduction française. Quand je leur ai dit que «Racaillou» sonnait provençal, ils étaient conquis.»
ゴローン
Gorōn
«En japonais, goro goro est l’onomatopée de pierres ou de lourds objets qui dégringolent. J’ai donc adapté ça avec le mot «gravats», qui évoque des pierres plus grosses que des cailloux, et une avalanche.»
ゴローニャ
Gorōnya
«En japonais, goro goro est l’onomatopée de pierres ou de lourds objets qui dégringolent. Pour le dernier stade de l’évolution, qui est énorme, j’ai dit que le monstre de pierre devenait un golem, et rajouté un «r» pour faire «gros golem» et rappeler le début du nom Gravalanch.»
ポニータ
Ponīta
«On a gardé la même traduction qu'en anglais, et des mots presque identiques au japonais.»
ギャロップ
Gyaroppu
«On a gardé la même traduction qu'en anglais, et des mots presque identiques au japonais. Gyaroppu est juste devenu Galopa pour rimer avec Ponyta.»
ヤドン
Yadon
«Yadon vient du mot yadokari, qui veut dire «bernard-l’hermite». C’est une sorte de Rantanplan qui pionce toute la journée en trempant sa queue dans la rivière pour pêcher. Mais il lui faut des plombes pour remarquer qu’on lui a mordu la queue… En français, c’est un «molosse ramollo», donc un Ramoloss.»
ヤドラン
Yadoran
«Être «flagada» c’est encore plus ramolli que ramollo. Donc l’évolution de Ramoloss est Flagadoss.»
コイル
Koiru
«Koiru vient du mot anglais coil : la bobine électrique, le transformateur. L’équipe de Pokémon a choisi le mot anglais pour faire plus précieux. On l’a traduit par Magneti parce qu’il a des aimants, donc il est magnétique, et qu’il est petit.»
レアコイル
Reakoiru
«Koiru vient du mot anglais coil : la bobine électrique, le transformateur, en ajoutant rea pour rare. En français, la terminaison en «on» de Magneton fait plus méchant que le «ti» de Magneti.»
カモネギ
Kamonegi
«Kamo c’est un canard et negi de la ciboule, une sorte d’oignon qui ressemble à un poireau. Il y a aussi un jeu de mot, car kamonegi rappelle une expression japonaise sur «un canard qui apporte les ingrédients pour sa propre cuisson» – comme «se jeter dans la gueule du loup». Mais va traduire ça en français… Canarticho est peut-être l’une des dernières traductions que j’ai proposées, parce que ce n’était pas un Pokémon important dans les jeux, ni dans le dessin animé, ni dans les cartes à collectionner. Au bout d’un moment, on n’en pouvait plus, et je voulais rentrer chez moi. Qu’est-ce que je pouvais encore trouver comme blague avec «canard» ? Qu’est-ce qui commence par «ar» ? Canarthrose ? Canartichaut ? Ah voilà, «Canarticho». Parfait. Ils m’ont demandé pourquoi. J’ai dit : «Parce que Canarticho c’est rigolo.» Oui, je sais que ce n’est pas un artichaut qu’il a dans la bouche… Mais c’est pareil, c’est vert et ça se mange. Allez, on passe à la suite.»
ドードー
Dōdō
«Il est assez rare au Japon d’utiliser le mot «dodo», qui ne désigne que cette espèce particulière d’oiseau. Donc le nom Dōdō se suffisait en lui-même pour la VO. Mais en français, «dodo» veut dire autre chose… Il fallait rajouter un petit truc pour lui donner de la personnalité. On a mis un «u», ça transforme «dodo» en Doduo, rapport à ses deux têtes.»
ドードリオ
Dōdorio
«Quand le Pokémon passe de deux à trois têtes, les Japonais ont fait un jeu de mots entre l'oiseau «dodo» et «trio». On a gardé le même en français.»
パウワウ
Pauwau
«Pauwau vient peut-être du cri du phoque. C’est en tout cas un Pokémon pas agressif pour un sou, très doux. Il lui fallait un nom onirique, un peu dans l’esprit du Monde de Narnia… On est donc partis du mot «otarie» plutôt que «phoque», et une terminaison en «ia» pour la poésie.»
ジュゴン
Jugon
«Jugon désigne le dugong en japonais, une espèce de lamantin. On a donc utilisé aussi le mot «lamantin» en français, avec la terminaison «ine» pour évoquer la comptine, parce que son cri est agréable. Il faut imaginer la banquise, le paysage blanc, des cris de phoques mélodieux…»
ベトベター
Betobetā
«Beto beto est l’onomatopée japonais pour les trucs qui collent. C‘est le bruit que ferait le doigt de quelqu’un en touchant un truc gluant. Là, je me suis pas cassé la tête. J’ai vu un Pokémon en forme de tas de morve, j’ai écrit Tadmorv, et puis voilà. Les Japonais voulaient comprendre le jeu de mot caché derrière, mais j’ai dû leur expliquer que non, il n’y avait rien de caché derrière, c’est un Tadmorv, c’est rigolo et c’est tout. Pour ces noms-là, j’ai reçu une lettre de Familles de France, d’ailleurs, du genre «Je ne veux pas que mon enfant joue avec des animaux qui s’appellent Tadmorv et Grotadmov»…»
ベトベトン
Betobeton
«Beto beto est l’onomatopée japonais pour les trucs qui collent. C‘est le bruit que ferait le doigt de quelqu’un en touchant un truc gluant. Et puis la terminaison en «on» évoque les monstres de Godzilla et d’Ultraman, genre Telesdon, parce que c’est la forme évoluée et plus puissante. Là, je ne me suis pas cassé la tête. J’ai vu un Pokémon en forme de tas de morve, je l’ai écrit Tadmorv et puis voilà. Les Japonais voulaient comprendre le jeu de mot caché derrière, mais j’ai dû leur expliquer que non, il n’y avait rien de caché derrière, c’est un Tadmorv, c’est rigolo et c’est tout. Pour ces noms-là, j’ai reçu une lettre de Familles de France, d’ailleurs, du genre «Je ne veux pas que mon enfant joue avec des animaux qui s’appellent Tadmorv et Grotadmov»…»
シェルダー
Sherudā
«Sheruda vient du mot anglais shell, la coquille, combiné à shelter, l’abri, parce que ce Pokémon est à l’abri dans sa coquille. Je suis donc parti du mot coquillage… Quant à la terminaison en «-as, bonne question.»
パルシェン
Parushen
«Parushen vient du mot anglais pearl et de shell, parce que c’est une perle cachée dans sa coquille. On a gardé cette idée de se mettre à l’abri, mais en laissant tomber le petit «coquillage» pour le plus général «crustacé», parce que le Pokémon a évolué. Par ailleurs, Crustabri ressemble clairement à un clitoris… Celui-là quand je l’ai vu pour la première fois, je ne connaissais pas encore le nom en japonais et je me suis dit que j’allais l’appeler Vulvax…»
ゴース
Gōsu
«En japonais c’est le deuxième Pokémon, la deuxième étape de l’évolution, qui a servi de base : Gōsuto, comme l’anglais ghost pour «fantôme». Ils ont ensuite enlevé le «t» final au premier Pokémon parce qu’il n’est pas encore tout à fait formé, c’est un ghost en devenir. Comme souvent dans ces jeux, il faut donc avoir vu le deuxième Pokémon pour comprendre le premier. On a retraduit cette idée en français en ajoutant «minus». Et pour le côté scientifique, parce que ce sont des Pokémon mystérieux que l’on étudie, dans le jeu, les trois ont une déclinaison latine«: -us, -a et -um. Comme les noms latins que l’on donne aux espèces animales.»
ゴースト
Gōsuto
«En japonais c’est le deuxième Pokémon, la deuxième étape de l’évolution, qui a servi de base : Gōsuto, comme l’anglais ghost pour «fantôme». Ils ont ensuite enlevé le «t» final au premier Pokémon parce qu’il n’est pas encore tout à fait formé, c’est un ghost en devenir. Comme souvent dans ces jeux, il faut donc avoir vu le deuxième Pokémon pour comprendre le premier. En français, on est parti de «spectre» qui est un mot plus élaboré, moins enfantin que «fantôme». Et une terminaison «um» pour donner un côté scientifique, parce que ce sont des Pokémon mystérieux qu’on étudie dans le jeu. Les trois noms – Fantominus, Spectrum et Ectoplasma – sonnent comme les déclinaisons latines : -us, -a et -um... Donc comme les noms latins que l’on donne aux espèces animales.»
ゲンガー
Gengā
«En japonais, Gengā vient du mot doppelgänger, parce qu’il peut prendre la forme d’autres Pokémon. En français, on commençait à être à sec : y a pas trente-six façon de dire fantôme… «Fantôme», puis «spectre», et après ça sera «ectoplasme». Et pour le côté scientifique, parce que ce sont des Pokémon mystérieux que l’on étudie, dans le jeu, les trois ont une déclinaison latine : -us, -a et -um. Comme les noms latins que l’on donne aux espèces animales.»
イワーク
Iwāku
«Iwa en japonais c’est une pierre. On a gardé la solution de l’équipe américaine pour traduire, avec Onix. Ça évoque le minéral appelé onyx, mais avec un «i» pour se différencier de la pierre réelle.»
スリープ
Surīpu
«Surīpu vient du mot anglais sleep, dormir, parce que ce Pokémon a des pouvoirs psychiques qui endorment ses ennemis. Donc il est «soporifique» en français, mais avec un «k» pour que ça devienne un nom de monstre.»
スリーパー
Surīpā
«Surīpā vient du mot anglais sleep, dormir, parce que ce Pokémon a des pouvoirs psychiques qui endorment ses ennemis. En anglais, ils ont traduit par Hypno. On a gardé cette base et on l’a combinée avec le mot «nomade». Je ne sais plus trop pourquoi. Peut-être parce qu’on le croise rarement…»
クラブ
Kurabu
«Kurabu vient du mot anglais crab, le crabe, tout simplement. C’est un nom minimaliste. On a gardé ça en français, avec un «y» pour donner une sonorité mignonne.»
キングラー
Kingurā
«Kingurā se prononce comme sa traduction anglais Kingler. Le nom évoque le king crab, le crabe royal que l’on mange. Crabe royal, roi des crabes, boss des crabes… Il n’y a qu’un pas vers Krabboss. Et puis, la terminaison en «-oss» donne une impression de puissance.»
ビリリダマ
Biriridama
«Biri biri est l’onomatopée de l’électricité au Japon (ils ont vraiment des onomatopées pour tout), et dama est une boule. Donc en traduisant presque littéralement, on ne pouvait pas trouver mieux que volt-orbe. Ça marchait pour les traductions anglaise et française.»
マルマイン
Marumain
«Maru est un cercle en japonais et main vient du mot anglais mine, la mine qui explose. Comme c’est toujours un Pokémon électrique, les Américains et nous avons choisi Electrode, qui rime vaguement avec Voltorbe.»
タマタマ
Tamatama
«Comme tama veut dire boule en japonais, Tamatama peut se traduire par «bouboule». C’est aussi le début du mot tamago, l’œuf – c’est de là que vient le Tamagotchi ! On a imité leur construction en français : ce sont des œufs et il y en a plusieurs, alors on répète le mot : Nœunœuf.»
ナッシー
Nasshī
«Nasshī doit venir de nattsu, les noix (de coco dans notre cas), et de yashi pour «palmier». Ce Pokémon est un palmier dont les têtes sont des noix de coco. On a fait simple en français, en prenant juste une orthographe rigolote.»
カラカラ
Karakara
«Kara kara est une onomatopée japonaise pour quelque chose de très sec. Son évolution est aussi une onomatopée, gara gara, le bruit d’objets qui s’entrechoquent. Il y a une suite logique : grammaticalement, le nom du deuxième Pokémon est identique au premier mais avec des consonnes voisées, sonorisées ; une évolution familière à l’oreille japonaise. Et sémantiquement, l’onomatopée des entrechocs enrichit la première et permet de comprendre pourquoi on avait un son sec : c’est un Pokémon qui se bat avec des os. En français, Osselait est un jeu de mot entre les «osselets», l’exemple-type de ces objets qui pourraient s’entrechoquer dans l’onomatopée, et «lait» comme une dent de lait, parce que c’est la version jeune, encore tendre, du Pokémon.»
ガラガラ
Garagara
«Kara kara est une onomatopée japonaise pour quelque chose de très sec. Son évolution est aussi une onomatopée, gara gara, le bruit d’objets qui s’entrechoquent. Il y a une suite logique : grammaticalement, le nom du deuxième Pokémon est identique au premier mais avec des consonnes voisées, sonorisées ; une évolution familière à l’oreille japonaise. Et sémantiquement, l’onomatopée des entrechocs enrichit la première et permet de comprendre pourquoi on avait un son sec : c’est un Pokémon qui se bat avec des os. En français, Ossatueur devient assez dangereux, donc on a collé «tueur» à la racine des «osselets».»
サワムラー
Sawamurā
«Kicklee se prononce «Kickli», parce que le nom vient de Bruce Lee ! Ce Pokémon est un Bruce Lee qui donne des «kicks». En japonais aussi, ils s’étaient inspirés du nom d’un kick-boxeur célèbre, Tadashi Sawamura.»
エビワラー
Ebiwarā
«Tygnon se prononce «Taïgnon» : son nom vient du boxeur américain Mike Tyson. Il est plus célèbre en France que Hiroyuki Ebihara, le champion de boxe poids mouche dont se sont inspirés les Japonais pour leur Pokémon. Donc Tygnon, c’est Tyson qui met des gnons. Alors que les traducteurs anglophones ont choisi un truc pourri : Hitmonchan pour rappeler Jackie Chan… Ça fait le parallèle avec Bruce Lee, d’accord, mais Chan il fait des arts martiaux, alors que ce Pokémon avec ses gros gants rouges est clairement un boxeur !»
ベロリンガ
Beroringa
«Beoringa rappelle l’onomatopée japonaise bero bero pour les trucs qu’on lèche comme les sucettes, et aussi perori pour le bruit d’une nourriture qu’on gobe. Quant à la terminaison inga, ça fait Goldorak. Mazinger est le nom de la trilogie de mangas Goldorak. En gros, le nom signifie «le monstre qui donne des coups de langue». Mais il y a aussi un truc secret. Beoringa est le Pokémon n°108, un nombre qui se dit hyakuhachi et se prononce presque comme shakuhachi, une flûte traditionnelle japonaise. Or, au Japon, «faire une flûte» veut dire «tailler une pipe»… De la part d’un Pokémon avec une grosse langue… On a traduit tout ça par une sorte de private joke : Excelangue, c’est à la fois parce qu’il a un un «excès» de «langue» et que le nom japonais était «excellent».»
ドガース
Dogāsu
«Doku en japonais c’est le poison, et gasu vient du mot anglais gas, le gaz. On a traduit à partir du mot «smog», cette brume polluée, pour redonner l’idée de toxicité.»
マタドガス
Matadogasu
«Mata veut dire «aussi», «encore une fois», donc dans l’idée, ce Pokémon apporte encore plus de gaz empoisonné que le premier. Moi, j’ai doublé la dernière syllabe pour qu’il y ait encore plus de smog. Et puis, ça le rend «gogo».»
サイホーン
Saihōn
«Rhinocorne est un rhinocéros plus une corne, ce qui est une sorte de pléonasme. Là, j’imite la version japonaise : sai est un rhinocéros, et hōn vient du mot anglais horn. Il y a deux fois l’idée de la corne.»
サイドン
Saidon
«Saidon combine sai, le rhinocéros, et don, la terminaison qui sonne monstre comme le Telesdon d’Ultraman. On a retransmis l’idée du monstre avec l’adjectif «féroce». Et ça donne le jeux de mots le plus vieux du monde, inventé par les enfants qui n’arrivent pas à prononcer «rhinocéros» !»
ラッキー
Rakkī
«En japonais, ce pokémon s’appelle Rakkī comme lucky en anglais, parce qu’il a de la chance. Il fait beaucoup de coups critiques, il soigne les Pokémon de son équipe… Je voulais un nom un peu franchouille. Leveinard, ça fait nom de famille français et ça montre qu’on a bien adapté le jeu à notre culture.»
モンジャラ
Monjara
«Le nom original vient du monjayaki, une déclinaison dans la région du Kantō – où les premiers jeux Pokémon se déroulent – du plat japonais okonomiyaki : c’est une sorte d’omelette-pancake où l’on mélange les ingrédients comme des œufs brouillés, en emmêlant les nouilles avec le dos de la spatule. Le pokémon Monjara ressemble à ce plat. On a traduit cette idée de manière transparente – un «sac de nœuds», avec une orthographe bien française.»
ガルーラ
Garūra
«Le nom japonais vient de Kangarū, le kangourou. En français, on en a fait le roi des kangourous, en écrivant «roi» en latin pour la sonorité «monstrueuse» de rex.»
タッツー
Tattsū
«Un hippocampe en japonais ne se dit pas «cheval des mers» comme en français, mais «dragon des mers» : Tatsunōtoshigo. Le nom du Pokémon, Tattsū, vient de là. En français on a trouvé un jeu de mots très proche de la sonorité de «hippocampe». Mais on a écrit «hypo» parce qu’il vit sous l’eau plutôt que «hippo», la racine grecque qui aurait évoqué le cheval. Et dans sa version de base, le Pokémon n’est pas encore très puissant, il «trempe» juste dans l’eau.»
シードラ
Shīdora
«D’abord on avait Tattsū, qui évoque le nom japonais de ce «dragon des mers». Ensuite on a Shīdora, qui veut dire la même chose en anglais seadragon. Puisque c’est en anglais, ça fait plus classe, plus puissant. Le Japonais comprend que c’est une forme plus évoluée. En français, on a combiné la racine hypo- avec «océan», une idée plus imposante et plus puissante que la «trempette».»
トサキント
Tosakinto
«Le tosakin est une espèce de poisson rouge connue au Japon, orange et blanc, avec une queue en forme de grand-voile, comme ce Pokémon. Comme il a un visage féminin, avec ses lèvres pulpeuses, on l’a appelé «poisson-sirène» : Poissirène.»
アズマオウ
Azumaō
«Azumao vient d’une autre espèce de poisson rouge originaire de Chine, l’azuma nishiki (Oranda Calico par chez nous). Il a l’air plus masculin, alors «poisson-roi» en français, Poissoroy.»
ヒトデマン
Hitodeman
«Hitode est une étoile de mer, et les Japonais ont rajouté «man» pour faire comme Ultraman. Pour la traduction, on a pris la racine star qui veut dire étoile en anglais, et la terminaison «i» parce que c’est le premier Pokémon pas encore évolué, la version petite et mignonne. C’est la même logique que les Pokémon Krabby et Krabboss, par exemple.»
スターミー
Sutāmī
«Stuami vient du mot anglais star, l’étoile. Pour la traduction, on a gardé la racine star, et la terminaison «oss» qui fait plus impressionnant, parce que c’est la version évoluée du Pokémon. C’est la même logique que les Pokémon Krabby et Krabboss, par exemple.»
バリヤード
Bariyādo
«Il s’appelle Bariyādo en référence au mot mot anglais barrier, la barrière, parce qu’il mime des coups avec ses mains et qu’on n’arrive jamais à le toucher. On aurait pu faire un jeu de mots avec «mime» mais on a préféré accentuer le côté très français un peu cliché avec «Monsieur Mime», un peu comme le personnage Bomb Voyage dans les Indestructibles. Il faut l’imaginer avec un béret sur les ponts de Paris… Le côté très français était plus important pour l’équipe japonaise que pour nous.»
ストライク
Sutoraiku
«Sutoraiku vient du mot anglais strike, pour «frapper». Il donne des coups tranchants avec les lames de ses pattes avant. En français, le nom combine «insecte» et «sécateur».»
ルージュラ
Rūjura
«Rūjura vient de rouge, qui désigne en anglais le maquillage pour rougir les joues, le blush. En français, on l’a appelé Lippoutou parce qu’il a des grosses lèvres, il est «lippu», et il fait des bisous, des «poutous».»
エレブー
Erebū
«Erebū vient de electric, parce que c’est un Pokémon électrique. C’est ce qu’on appelle un «standalone», il n’a pas d’évolution et pas vraiment d’histoire, il est là un peu pour peupler les jungles. En français, la sonorité «ek» et le «k» dans la racine Elek- donnent une allure de monstre à ce nom.»
ブーバー
Būbā
«Būbā vient peut-être du bruit de la lave qui fait «bloup bloup»… C’est pour ça qu’en traduisant (en anglais comme en allemand comme en français) on est partis du mot «magma» qui est plus onomatopéique que «lave». Et puis, «ar» pour la sonorité effrayante.»
カイロス
Kairosu
«Le préfixe kai signifie «super» en japonais, et kairiki désigne une force surhumaine. J’avais trouvé pas mal d’autres traductions avant Scarabrute mais elles ont toutes été refusées au légal. On ne pouvait pas les déposer comme marques. Scarabaston, Scarabifle… Euh non, peut-être pas celui-là. En tout cas, Scarabrute – combinaison de «scarabée» et «brute» – n’était pas mon préféré, mais il marche quand même.»
ケンタロス
Kentarosu
«Kentarosu vient des centaures… C’est l’idée que ça évoquait aux Japonais, même si ce n’est pas un centaure du tout, il lui manque la partie humaine. Ils voulaient cette référence mythique. Il y a aussi ken dans ce nom, pour le poing et les techniques de combat qu'il utilise. En tout cas, on a choisi de ne garder que l’idée du taureau avec un suffixe -os pour le rendre plus impressionnant. Les traductions sont identiques en anglais, en français et en allemand.»
コイキング
Koikingu
«Koikingu est un mot-valisecomposé de koi, les carpes que les Japonais installent dans les bassins, et king, le «roi» en anglais. On a traduit ça par Magicarpe en anglais et en français. Pourquoi c’est une carpe magique ? Pourquoi le «roi» des carpes, alors que ce Pokémon ne fait strictement rien, que sa seule attaque est inutile ? C’est de l’ironie, ou il y a vraiment une surprise ? Ahaaa… Réponse au prochain Pokémon !»
ギャラドス
Gyaradosu
«Si on garde Magicarpe suffisamment longtemps dans son équipe, il devient brusquement un Pokémon aquatique très puissant. On a fait référence au monstre mythologique Léviathan en français, avec un suffixe «or» qui sonne précieux.»
ラプラス
Rapurasu
«Il paraît qu’en japonais, le nom Rapurasu vient de Pierre-Simon de Laplace, le mathématicien français… Dans la culture française, il nous évoquait plutôt le monstre du Loch Ness. Il ressemble à Nessie, non ? Mais en mieux, bien sûr, parce qu’il a des pouvoirs. Il a encore plus «la classe». Lokhlass, c’est ça : on a l’impression de prononcer «la classe», et en même temps c’est le monstre du Loch Ness.»
メタモン
Metamon
«Metamon en japonais est tout simplement un «monstre» qui se «métamorphose». En français, son nom paraît basique mais c’est un clin d’œil au film d’animation français Gandahar, de René Laloux. Il y a des voyages dans le temps, des hommes de fer, un peuple oiseau… C’est génial ! Très Mœbius, comme ses autres films, la Planète sauvage et les Maîtres du temps. Et le monstre de la fin, dans Gandahar, s’appelle Métamorphe. Il ressemble un peu à ce Pokémon-là, et c’est Georges Wilson qui fait sa voix. Pas mal comme référence, non ? Parce que je suis pas qu’un con, hein !»
イーブイ
Īvui
«Īvui vient du mot «évolution» : ce Pokémon a la particularité de pouvoir évoluer en différents types. En français, Evoli garde cette idée d’évolution, avec un «i» à la fin parce qu’il est petit et mignon. Et puis, la terminaison -li évoque la racine grecque «-lithe», pour la pierre, parce que son évolution dépend de la pierre d’évolution qu’on lui donne.»
シャワーズ
Shawāzu
«Aquali est l’évolution aquatique d’Evoli – Shawāzu vient de showers en anglais, la douche. En français,on a gardé la racine commune -li pour le mot grec lithos, la pierre. Parce que l’évolution d’Evoli dépend de la pierre qu’on lui donne.»
サンダース
Sandāsu
«Voltali est l’évolution électrique d’Evoli – Sandāsu vient de thunders en anglais, le tonnerre. En français,on a gardé la racine commune -li pour le mot grec lithos, la pierre. Parce que l’évolution d’Evoli dépend de la pierre qu’on lui donne.»
ブースター
Būsutā
«Pyroli est l’évolution d’Evoli en Pokémon de feu – Būsutā vient de booster en anglais. En français, on a combiné deux racines grecques : «pyr» pour le feu et «li» pour lithos, la pierre. Parce que l’évolution d’Evoli dépend de la pierre qu’on lui donne.»
ポリゴン
Porigon
«Ce nom-là n’est pas traduit, son orthographe a juste été adaptée. Il vient de polygon, parce que son corps est composé de polygones, comme une modélisation en 3D, et c’est un clin d’œil. A l’époque, on était en plein naissance des jeux vidéo en 3D ! D’ailleurs, à un moment dans le jeu, dans la ville appelée Céladopole, on visite ce qui est censé représenter les bureaux de Game Freak, les développeurs de Pokémon. Et il y a un graphiste derrière son ordi, sans doute en train de dessiner des Pokémon en polygones.»
オムナイト
Omunaito
«Le nom japonais vient de Ōmugai, les mollusques appelés nautiles en français, et des «ammonites», les fossiles de mollusques préhistoriques. On a gardé la partie «ammonite» en français.»
オムスター
Omusutā
«Le nom japonais vient de Ōmugai, les mollusques appelés nautiles en français, et du mot anglais star, l’étoile. En français, on a combiné ce mot «star» avec «ammonite», les fossiles de mollusques préhistoriques.»
カブト
Kabuto
«On a gardé le nom japonais qui était très bien. Si les gens ne comprennent pas, ils font des recherches, et ils vont voir que c’est le nom du casque des samouraïs ! La tête de ce Pokémon fait penser à la forme du casque.»
カブトプス
Kabutopusu
«On a gardé le nom japonais qui était très bien. Si les gens ne comprennent pas, ils font des recherches, et ils vont voir que c’est le nom du casque des samouraïs ! La tête de ce Pokémon fait penser à la forme du casque. Dans sa forme évoluée, il est plus fort, il est «top».»
プテラ
Putera
«Ptera vient du dinosaure volant ptéranodon, en japonais comme en français.»
カビゴン
Kabigon
«On l’a appelé Ronflex parce qu’il pionce tout le temps, et quand on le bastonne, il ne sent pas grand-chose. Il se remet en forme tout seul, il est «flexible». D’où Ronflex. En japonais, Kabigon était le surnom donné à un employé assez gros de Game Freak.»
フリーザー
Furīzā
«En japonais, ils ont pris des mots anglais pour que les noms de ces trois Pokémon légendaires sonnent spécial. C’est la grande philosophie japonaise : quand on va vers la simplicité, on touche à l’essence d’un concept et tout le sel en ressort. Comme avec les sashimi : il n’y a rien pour enrober le poisson et son goût explose en bouche. Donc appeler des monstres Freezer, Thunder et Fire, ça a beaucoup plus de couilles que de faire un jeu de mots. Moi, j’ai dû expliquer à l’équipe japonaise qu’il fallait faire l’inverse en français, trouver des noms crypto-compliqués pour que les joueurs comprennent que ces Pokémon sont exceptionnels. J’ai pris trois noms de dieux dans la mythologie. Odin est celui qu’on reconnaît le mieux, dans Artikodin. C’est le plus grand dieu de la mythologie nordique, et il était plutôt connu à l’époque à cause des «guerriers divins d’Odin» dans les Chevaliers du Zodiaque qui passaient à la télé. Et le nom commence par artik-, parce c’est un Pokémon de glace.»
サンダー
Sandā
«En japonais, ils ont pris des mots anglais pour que les noms de ces trois Pokémon légendaires sonnent spécial. C’est la grande philosophie japonaise : quand on va vers la simplicité, on touche à l’essence d’un concept et tout le sel en ressort. Comme avec les sashimi : il n’y a rien pour enrober le poisson et son goût explose en bouche. Donc appeler des monstres Freezer, Thunder et Fire, ça a beaucoup plus de couilles que de faire un jeu de mots. Moi, j’ai dû expliquer à l’équipe japonaise qu’il fallait faire l’inverse en français, trouver des noms crypto-compliqués pour que les joueurs comprennent que ces Pokémon sont exceptionnels. J’ai pris trois noms de dieux dans la mythologie. Dans Electhor, on pourrait penser qu’il y a juste «électrique», rapport au type de ce Pokémon, mais le «h» en plein milieu nous met sur la voie du jeu de mot. En comparant avec Artikodin, on comprend qu’il y a un dieu là aussi : Thor, le Zeus de la mythologie nordique.»
ファイヤー
Faiyā
«En japonais, ils ont pris des mots anglais pour que les noms de ces trois Pokémon légendaires sonnent spécial. C’est la grande philosophie japonaise : quand on va vers la simplicité, on touche à l’essence d’un concept et tout le sel en ressort. Comme avec les sashimi : il n’y a rien pour enrober le poisson et son goût explose en bouche. Donc appeler des monstres Freezer, Thunder et Fire, ça a beaucoup plus de couilles que de faire un jeu de mots. Moi, j’ai dû expliquer à l’équipe japonaise qu’il fallait faire l’inverse en français, trouver des noms crypto-compliqués pour que les joueurs comprennent que ces Pokémon sont exceptionnels. J’ai pris trois noms de dieux dans la mythologie. Dans Sulfura, on pourrait croire qu’il y a juste «sulfure», le soufre, parce que c’est un Pokémon de feu. Mais en comparant avec les deux autres, Artikodin et Electhor, on comprend qu’il doit y avoir un dieu là aussi : c’est Râ, le dieu du Soleil dans la mythologie égyptienne. »
ミニリュウ
Miniryū
«En japonais, ryū est un dragon, et «mini» parce qu’il est encore petit. On a gardé la même idée en français.»
ハクリュー
Hakuryū
«En japonais, ryū est un dragon, et haku signifie «blanc» : c’est un dragon blanc. En français, on a juste enlevé «mini» pour montrer qu’il a grandi.»
カイリュー
Kairyū
«En japonais, ryū est un dragon. L’une des significations de kai est «super» ; une autre est «océan». C’est un super dragon des mers. Il est énorme, un vrai colosse… D’où Dracolosse.»
ミュウツー
Myūtsu
«Myūtsu vient de l’anglais mutant, ou mutation, car on dit qu’il est l’ancêtre de tous les Pokémon et qu’il contient toutes leurs mutations génétiques en lui, et de two, car c’est le clone de Mew, produit d’une expérience génétique. Son nom n’a été traduit en aucune langue.»
ミュウ
Myū
«Myū vient de l’anglais mutant, ou mutation, car on dit qu’il est l’ancêtre de tous les Pokémon et qu’il contient donc toutes leurs mutations génétiques en lui. Je leur ai demandé si c’était aussi l’onomatopée du chat, comme mew en anglais, mais ils m’ont dit que non. En japonais, le chat fait nyā. Le nom de Myu n’a été traduit en aucune langue.»