Pierre, feuille, ciseaux mais aussi îlot, parcelle, lisière… De mot en mot, au gré d’analogies et de fictions embryonnaires, apparaît un territoire composite fait de mystérieuses friches et de zones maraîchères, vestiges agricoles d’un autre temps. On y croise une vieille dame ex-chef de bande de la Cité-Jardin, une fillette qui conserve ses trésors dans une boîte à chaussures, on y trouve des centaines de téléphones portables qui recèlent des milliers de textos, une perle noire soigneusement enfouie au fond d’une commode, un cahier de couture et d’amples chorégraphies pour rejouer son existence aux yeux du monde.
Maylis de Kerangal est une femme de lettres française, née le 16 juin 1967 à Toulon. Elle passe son enfance au Havre, fille et petite-fille de capitaine au long cours. Elle étudie en classe préparatoire au lycée Jeanne-d'Arc de Rouen et ensuite à Paris de 1985 à 1990 l'histoire, la philosophie et l'ethnologie. Elle commence à travailler chez Gallimard jeunesse une première fois de 1991 à 1996, avant de faire deux séjours aux États-Unis, à Golden dans le Colorado en 1997. Elle reprend sa formation en passant une année à l'EHESS à Paris en 1998.
Carrière d'écrivain[modifier | modifier le code] Elle publie son premier roman, Je marche sous un ciel de traîne, en 2000, suivis en 2003 par La Vie voyageuse, puis par Ni fleurs, ni couronnes en 2006, Dans les rapides en 2007 et par Corniche Kennedy en 2008. Ce dernier roman figure cette année-là dans la sélection de plusieurs prix littéraires comme le Médicis ou le Femina.
Elle crée en même temps les Éditions du Baron Perché spécialisées dans la jeunesse où elle travaille de 2004 à 2008, avant de se consacrer à l'écriture. Elle participe aussi à la revue Inculte3.
Son roman Naissance d'un pont est publié en 2010. Selon elle, « Il s’agit d’une sorte de western, autrement dit d’un roman de fondation, et la référence à ce genre cinématographique opère dans le texte, l’écriture travaille en plan large, brasse du ciel, des paysages, des matières, des hommes, et resserre sa focale sur les héros qui sont toujours pris dans l’action, dans la nécessité de répondre à une situation. ». Le 3 novembre 2010, l'ouvrage remporte à l'unanimité et au premier tour le prix Médicis. Le livre remporte aussi le Prix Franz Hessel et est, la même année, sélectionné pour les prix Femina, Goncourt, et Flore. Le Prix Franz Hessel permet à l'ouvrage de bénéficier d'une traduction en allemand, parue en 2012 chez Suhrkamp.
En 2011, elle est l'une des participantes du Salon du livre de Beyrouth au BIEL (Beirut International Exhibition & Leisure Center).
En 2012, elle remporte le prix Landerneau pour son roman Tangente vers l'est paru aux éditions Verticales.
En 2014, elle est la première lauréate du Roman des étudiants France Culture-Télérama (ancien Prix France Culture-Télérama), pour son roman Réparer les vivants14 qui a été aussi couronnée par le Grand prix RTL-Lire 2014. Dans celui-ci, elle suit pendant 24 heures le périple du coeur du jeune Simon, en mort cérébrale, jusqu'à la transplantation.