Le 1er mai, le Smic va augmenter de 2,65 %, une hausse qui correspond à l’évolution des prix depuis novembre dernier. Il s’agit d’une obligation légale selon laquelle le salaire minimum progresse au moins aussi vite que l’inflation, laquelle a atteint des niveaux inconnus depuis le milieu des années 1980.

Certes, la France fait partie des pays de l’Union européenne où l’inflation reste contenue (estimée ici à 5 %, elle est de 11,9 % aux Pays-Bas et de 7,3 % en Allemagne) grâce aux décisions du gouvernement, notamment de contrôler les prix des produits énergétiques. Il n’en reste pas moins que la tendance est à la hausse et que cela pèse sur le pouvoir d’achat, en particulier des plus défavorisés.

Le mode de revalorisation du Smic se fondant a posteriori sur l’inflation constatée, il serait utile d’anticiper et de prévoir rapidement un coup de pouce s’ajoutant à la hausse légale, par exemple de 3 %. En complément de cette augmentation, il faut relancer les négociations nationales de branche sur les minima conventionnels afin de ne pas écraser les grilles de salaires et d’accentuer le sentiment de déclassement des personnes qui, de fait, se retrouvent au Smic.

N’oublions pas que les salaires doivent logiquement évoluer compte tenu de l’inflation et des gains de productivité. Si certains redoutent d’entrer dans une spirale inflationniste prix/salaires, le risque paraît bien loin et il faut savoir conjuguer des « impératifs économiques » et le consentement nécessaire d’une grande partie de la population, qui plus est avec une menace de stagflation (situation de faible croissance économique et de forte inflation).

Priorité des Français (avec la santé), la question du pouvoir d’achat doit être traitée au plus vite, d’autant que d’autres dossiers, comme les retraites ou la dette, risquent de tendre le climat social dès le lendemain de la présidentielle.