Certes, ils ne sont pas nombreux. Ils se comptent même sur les doigts d’une main. Mais tout dans ces candidats LFI constitue une entrave au barrage républicain. Si certains des pires sont déjà élus (Sébastien Delogu ou Aymeric Caron), d’autres sont en passe de l’être. Au-delà de la figure de Jean-Luc Mélenchon, repoussoir absolu, ils représentent le talon d’Achille du Nouveau Front populaire. Qu’ils saluent les massacres du Hamas ou pactisent avec l’islam radical.

Ainsi va Thomas Portes, député sortant de la 3e circonscription de Seine-Saint-Denis, quasiment élu au premier tour et sûr de l’être au second. Faut-il vraiment glisser un bulletin dans l’urne pour soutenir l’homme qui, deux jours avant le pogrom en Israël, refoulé de Gaza, se rendait au Caire pour rencontrer son ami Abu Amir Mutasen Eleiwa, l’un des dirigeants d’Humani’Terre : une ONG satellite du Hamas. Il s’agit en fait du nouveau visage du Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens, accusé par le Trésor américain de financer le Hamas et interdit aux États-Unis et au Canada. Grâce à ses relais français, l’ONG a levé des dizaines de milliers d’euros de subventions pour financer du matériel pouvant servir à la construction de tunnels ou à acheter des véhicules électriques… qui ont été retrouvés dans les tunnels du Hamas. Or, le 7 octobre, après l’annonce du massacre, Portes relayait un message, doublé de la photo où il pose avec son ami d’Humani’Terre, vantant « l’entrée de la résistance palestinienne dans les colonies entourant Gaza » !

Et que dire de David Guiraud ? Lui aussi presque élu au premier tour dans la 8e circonscription du Nord. Il sera opposé au second tour au RN, qui présente un risque poutinien. Mais Guiraud lui-même, en mars 2022, s’insurgeait contre les « faux durs qui nous mènent au pire » et appelait à un cessez-le-feu en Ukraine. Il fait aussi preuve de complaisance envers le Hamas. Le 10 novembre 2023, peu après les pogroms, en conférence à Tunis avec Rima Hassan et Taha Bouhafs (son ami), il a déclaré : « Le bébé dans le four, ça a été fait, en effet, par Israël, et la maman éventrée, ça a été fait, c’est vrai, par Israël. » Une accusation qui fait référence au massacre de Sabra et Chatila en 1982… pourtant commis par les phalanges chrétiennes. David Guiraud, c’est aussi celui qui joue allègrement avec des dog whistle antisémites et parle des « dragons célestes » (un nom de code soralien) pour désigner les Juifs. Guiraud, enfin, c’est ce député de la nation qui traite le député très à droite Meyer Habib de « cochon ». Loin, très loin, de toute valeur républicaine.

Le fiché S avait qualifié Raphaël Glucksmann de “candidat sioniste de la droite libérale”.

Et d’autres candidats s’avèrent tout aussi radioactifs pour le front républicain. À l’image de Raphaël Arnault, candidat NFP à Avignon, fiché S ayant salué les attaques du 7 octobre, ou d’Aly Diouara, candidat LFI face à la « purgée » Raquel Garrido en Seine- Saint-Denis, soutien de l’imam frériste Iquioussen et qui avait qualifié Raphaël Glucksmann de « candidat sioniste de la droite libérale ». Parmi les obstacles, il y a aussi l’inénarrable Ersilia Soudais, qui considère les crimes des Palestiniens emprisonnés pour terrorisme en Israël comme des « petites choses » et n’hésite pas à se montrer au côté de Salah Hamouri, du Front populaire de libération de la Palestine. C’est d’ailleurs à se demander pour quel « Front populaire » roulent certains… Ne parlons pas de Danièle Obono, qui refusait de verser une larme au lendemain de l’attentat contre Charlie, et pour qui le Hamas est un « mouvement de résistance ». De quoi peser lourd dans le coeur des électeurs républicains. Trop lourd, peut-être.