Travail

L'histoire du droit du travail est un champ de recherche qui s'est beaucoup développé depuis les années 1980 mais qui a presque complètement négligé sa dimension coloniale. Pour pallier cette lacune, un projet de recherche a été élaboré sous le nom « Histoire du droit du travail dans les colonies françaises » (HDTCOL). Il est actuellement en cours et c'est à partir des travaux déjà réalisés et des dépouillements d'archives déjà effectués que cette réflexion est proposée sur l'apport des archives dans la compréhension du droit du travail en situation coloniale. Nous en reprendrons le cadre temporel mais nous limiterons notre propos d'un point de vue géographique aux colonies au sens strict, celles qui deviendront les territoires d'outre-mer après la Seconde Guerre mondiale, excluant ainsi les « vieilles » colonies.

Cet article tente d'éclairer le rapport entre philosophie sociale et sciences sociales, en se demandant comment une philosophie sociale contemporaine doit traiter les questions relatives au travail. Le but, in fine, est de suggérer qu'en tentant de répondre à cette question spécifique on donne un éclairage intéressant sur des difficultés plus générales inhérentes au programme de philosophie sociale, notamment en ce qui concerne son rapport aux sciences sociales.

Le paysage des professions des soins est hétérogène et présente un caractère éclaté en Suisse. Dasn ce contexte, la création d’un nouveau métier il y a une dizaine d’année, celui d’assistant-e en soins et santé communautaire (ASSC), a largement contribué à redéfinir la division des tâches entre métiers des soins et la répartition des différents niveaux de qualification des professionnelles et des professionnels dans les institutions de santé. Ce changement a marqué la fin de la formation d’«aides-soignant-e-s», jusque-là proposée par l’organisation non gouvernementale Croix-Rouge, qui a été abandonnée. Requérant une formation de trois ans en alternance école/pratique, mais principalement au sein des institutions de soins, le métier d’ASSC a pour particularité importante de se situer dans une position intermédiaire entre le personnel peu qualifié des soins (aides et auxiliaires) et la profession infirmière.
Après avoir présenté succinctement le panorama des professions soignantes en Suisse, cet article s’arrête sur la manière dont le métier d’ASSC a contribué à redéfinir le système des professions soignantes. Il s’intéresse au fait que, en raison de son habilitation à effectuer nombre d’actes techniques, le nouveau métier d’ASSC représente une concurrence directe pour les infirmières et les infirmiers.  Finalement, l’article montre que, en dépit des discours officiels présentant cette nouvelle profession comme un outil pour élever le niveau de qualification des soignantes et des soignants, son introduction produit des effets paradoxaux. En effet, dans les maisons de retraites médicalisées, ces nouveaux et nouvelles soignantes tendent en pratique à remplacer les infirmiers et les infirmières là où ils sont déjà minoritaires. Le personnel non qualifié ou peu qualifié continue, en outre, à constituer un contingent important dans les établissements gérontologiques, et plus important que les soignants moyennement qualifiés dans les organisations de soins à domicile.

Società italiana di storia del lavoro La Società Italiana di Storia del Lavoro (SISLav) nasce nel 2012 per istituire più strette relazioni fra studiosi di diversa formazione, fra approcci, sensibilità e metodi, fra generazioni di ricercatori, fra le istituzioni ancora interessate a promuovere la conoscenza e la storia del lavoro. Per assolvere a tali scopi la Società si è data un sito internet (http://www.storialavoro.it), ha organizzato seminari, convegni e dibattiti, si è connessa a reti internazionali di studiosi, ha sostenuto la nascita di gruppi di lavoro: ora si dota anche di una propria linea editoriale. La collana Lavori in corso. Studi e ricerche di storia del lavoro intende dare conto della fitta attività della Società e dei gruppi di lavoro che ad essa fanno capo (Quaderni), promuovere e sostenere la pubblicazione di monografie di ricerca (Saggi), favorire la circolazione di testi divulgativi e di discussione (Argomenti).

Présentation de la pensée d'André Gorz.
La pensée d’André Gorz, multiforme, est tout entière tournée vers la libération :
du travail qui empêche l’épanouissement de l’individu, de la consommation qui ne cesse
d’enfler, du système social qui fait de l’individu une simple pièce dans une
« mégamachine ».

En cette période où s'affrontent les différentes forces sociales et politiques de notre pays au sujet de la loi travail, il m'a semblé important, pour participer au débat sans pour autant entrer directement dans la polémique, de proposer une réflexion sur le sens même du travail humain. I

L'analyse dispositionnelle des pratiques professionnelles, indissociable d'une approche structurale du travail, nous semble à même de rendre compte de l'ancrage social des professionnels. C'est ce dont nous rendons compte dans la première partie de cette introduction. Dans une seconde partie, nous interrogeons la manière dont les espaces professionnels (re)façonnent les individus, en articulant l'étude de la socialisation primaire et celle de la socialisation professionnelle.

Mon étude s’intéresse aux questions de pouvoir, contrôle et résistance au sein des coopératives de salariés. Dans une première partie, j’analyse une situation d’échange entre représentants du monde coopératif de façon à montrer le rôle joué par la critique dans leur appréhension du pluralisme caractérisant leur environnement. Le reste de mon travail repose sur l’étude ethnographique d’une tôlerie coopérative comprenant une trentaine de salariés-associés, et dans laquelle j’ai travaillé comme ouvrier durant une année. J’y détecte deux formes de contrôle principales à l’œuvre. La première repose sur des mécanismes essentiellement verticaux, dirigés du bas vers le haut, et par lesquels les coopérateurs sapent l’autorité de leurs chefs de façon à garantir le fonctionnement démocratique de l’organisation. La seconde s’apparente à une forme de contrôle par les pairs, fondée sur une éthique artisanale, et sur laquelle les coopérateurs s’appuient pour empêcher la managérialisation de leur organisation. Mon travail contribue ainsi à montrer l’intérêt de l’étude de formes alternatives d’organisation telles que les coopératives pour la compréhension des questions de pouvoir, contrôle et résistance ainsi que la façon dont le recours à une culture professionnelle forte peut faire obstacle à la matérialisation du risque de dégénérescence coopérative.

Maria Paola ZANOBONI, Donne al lavoro nell’Italia e nell’Europa medievali (secc.XIII-XV), Milano, Jouvence, 2016
VINCITORE DEL PREMIO ITALIAMEDIEVALE 2017:
http://www.italiamedievale.org/portale/premio-italia-medievale/
http://premioitaliamedievale.blogspot.it/
Prendendo in considerazione la svariata casistica italiana ed europea tra il secolo XIII e la fine del XV, questo libro intende sfatare i molteplici luoghi comuni sul lavoro femminile medievale che lo consideravano limitato soltanto ad alcune attività del comparto tessile ed alimentare, sottopagato, in costante dipendenza o correlazione con l’attività del consorte, esterno alle corporazioni per volontà delle corporazioni stesse. Un po’ dovunque, in Italia e in Europa, nel secolo XIII come nel XV, la realtà era invece un’altra: donne che lavoravano in tutti i possibili settori, compresa l’edilizia, le miniere e le saline; imprenditrici che si autofinanziavano con propri capitali ottenuti dalla vendita di abiti e gioielli; retribuzioni commisurate “alle reali capacità” e quindi non dipendenti dal genere; donne che col proprio lavoro riuscivano a mantenere sé stesse e familiari in difficoltà, o a saldare i debiti dei mariti; nobildonne impegnate nelle attività più varie: dall’organizzazione di laboratori per il ricamo, alla gestione di miniere, alla direzione di opere di bonifica, all’impianto di caseifici, alla gestione di alberghi.
Dotate di notevolissime capacità organizzative nella flessibilità estrema dei loro ruoli, erano le donne stesse a tenersi fuori dalle associazioni professionali, che, per parte loro, in genere ne tolleravano il “lavoro nero”, senza escluderle , ma cercando al contrario di obbligarle ad iscriversi quando avevano necessità di tenerle sotto controllo.
L’apprendistato femminile esisteva, spesso in modo informale, e tendeva ad emergere in casi particolari, quando erano le lavoratrici stesse ad aver bisogno di un attestato che dimostrasse le loro capacità (ad esempio nella lavorazione di materie prime preziose). Talvolta erano invece le corporazioni ad imporre alle donne la stipulazione scritta del contratto di apprendistato, soprattutto in settori importanti per la salute della collettività (come la confezione del pane).

Maria Paola ZANOBONI, Donne al lavoro nell’Italia e nell’Europa medievali (secc.XIII-XV), Milano, Jouvence, 2016
The traditional opinion considered female labour in medieval age low paid worrk restricted to textile and feeding fields only and generally dependent on husband’s work, outside of guilds.
On the contrary, a considerable body of evidence resulting from researches on Italian and European documents of XIII century up to the end of XV century, shows that during XIII, XIV and XV centuries in several European countries female work was employed in almost all fields of activity, including buildings, mines, salt processing. Women’s wages were proportional to their real capacity and were not conditioned by gender.
In many cases women succeeded in supporting the whole family (or discharging their husband’s debts) by their own work. Moreover some women sold their dresses and jewels to obtain capitals in order to establish a firm. Noblewomen were involved in very different jobs as embroidery workshops organization, mines and reclamation management, dairy establishment, hotel management.
Women showed a remarkable ability in work organization in spite of the enormous variety of their tasks and they preferred to be outside of guilds; on the other hand guilds tolerated this type of black work but tried to compel women to be registered when a special control was needed.
Female apprenticeship was often informal but in particular cases it was displaied when workers needed to demonstrate their ability in some jobs such as precious raw materials manufacture. In other cases guilds obliged women to stipulate a written apprenticeship contract, particularly in public health fields, for example to knead

Entretien avec Muriel Darmon, sociologue et directrice de recherche au CNRS, dans le Centre européen de sociologie et de science politique (CNRS, École des hautes études en sciences sociales et Université Paris 1), et présidente de l’Association française de sociologie.

La beauté peut-elle être une réponse à l'oppression ? Il est peut-être naïf de croire que l'expérience esthétique du beau panse les pires douleurs et délivre la personne de la domination. Sans exagérer son pouvoir salvateur, il semble tout de même possible, en s'inspirant de la pensée de Simone Weil, d'observer dans le rapport à la beauté un mode de contact avec le réel qui transforme ou, du moins, favorise une modification de la perception du monde dans un sens très différent que celle générée par des milieux et des structures oppressives. D'une certaine manière, ce n'est pas que la beauté sauve, c'est qu'elle fait voir autrement. En effet, la beauté, selon Simone Weil, résulte d'un tissu de relations qui forment un ensemble harmonieux ; en scrutant le beau, on y lit des noeuds de liaisons entre les choses qui, auparavant ne nous apparaissaient tout simplement pas ou, alors, se présentaient à nous de manière isolée et désincarné 1 . C'est ainsi que dans L'Enracinement Simone Weil observe combien « dans tous les domaines, que les relations étant coupées chaque chose est regardée comme un but en soi. Le déracinement engendre l'idolâtrie » (OE, p. 1068).

This article draws on interviews, observations, and surveys from two mixed-methods sociological studies of people's relationships to paid and unpaid work to argue that the concept of the work ethic is a fruitful entry-point for exploring critical issues of work, leisure and consumption in rural places, and indeed anywhere there are efforts to realize degrowth strategies. Then, I survey some of the major themes about work in a selection of widely-cited degrowth writings and argue that the work ethic could use more attention—particularly the question of how the dominant work ethic at any place and time might constrain or enable degrowth as a political-ecological aspiration. This question is actually a hopeful one, because it suggests that in-depth studies of instances where something other than the Protestant, capitalist (i.e. expansion-oriented) work ethic dominates can (and already do!) show us the kinds of culturally-embedded relationships to work that are complimentary to a degrowth agenda. Moreover, such studies show that alternative modes of working are viable. In other words, sociological and anthropological studies can provide empirical evidence that vibrant, meaningful human life can continue in the absence of constant economic growth.

Cet article de revue s'appuie sur des entretiens, des observations et des sondages réalisés lors de deux études sociologiques sur les relations entre personnes à propos du travail rémunéré et non rémunéré, afin d'affirmer que le concept de l'éthique du travail est un point d'entrée fructueux pour explorer les questions essentielles sur le travail, les loisirs, et la consommation dans les zones rurales, et en effet, partout où il existe des efforts de mener des stratégies de décroissance. Celle-ci est une question optimiste, car elle suggère que ces études de cas approfondies où une autre chose que l'éthique protestante, capitaliste de travail (c.-à-d., axée sur l'expansion) peuvent (et le font déjà!) nous montrer les types de relations culturellement intégrées au travail qui sont complémentaires à un programme de décroissance. En outre, de telles études montrent que d'autres modes de travail sont viables.

Este artículo se basa en entrevistas, observaciones y encuestas de dos métodos mixtos de estudios sociológicos de las relaciones de las personas con el trabajo remunerado y no remunerado para argumentar que el concepto de la ética del trabajo es un punto de entrada fructífero para explorar temas críticos de trabajo, En los lugares rurales, y en cualquier lugar hay esfuerzos para realizar estrategias de decrecimiento. Esta pregunta es realmente esperanzadora, porque sugiere que los estudios en profundidad de casos en los que algo más que la ética de trabajo protestante, capitalista (es decir, orientada a la expansión) puede (y ya lo hacen!) Mostrarnos los tipos de cultura incorporada Relaciones con el trabajo que son complementarias a una agenda de decrecimiento. Además, estos estudios demuestran que los modos alternativos de trabajo son viables.

Edited and updated version of: Une critique du travail. Entre écologie et socialisme (Postface : entretien avec André Gorz). Paris: La Découverte, 2000, ISBN: 1 84369 527 7, 263 p.
Includes a new section: “An Eco-socialist project for a globalised world”

L’objectif de cet article est de mettre en évidence la manière dont les processus de légitimation des langues et des locuteurs s’articulent à des logiques de productivité économique. En partant d’une recherche ethnographique conduite dans un centre d’appels – terrain emblématique de l’économie néolibérale – situé dans une ville ouvrière bilingue en Suisse, nous montrerons que les compétences langagières des travailleurs font l’objet d’une célébration en termes économiques (du point de vue du repositionnement industriel de la municipalité et de la productivité des centres d’appels). En effet, dans l’industrie de la communication, où la parole est la matière première du travail et où le marché visé est national, le plurilinguisme des travailleurs (dans notre cas le français, l’allemand et l’italien) est considéré comme un instrument central de la productivité. Cependant, cet idéal plurilingue se confronte à une réalité du bassin de travail, qui s’avère moins plurilingue qu’escompté, obligeant les entreprises à reconfigurer les exigences langagières, allant dans le sens d’un monolinguisme germanophone et d’un bilinguisme français-italien. Cette situation induit alors une hiérarchisation au sein des classes ouvrières entre monolingues et bilingues et entre monolingues germanophones et monolingues francophones et italophones. L’instrumentalisation économique du plurilinguisme est alors fortement reliée à des enjeux de classes sociales et de stratification sociale, profitant avant tout aux institutions de pouvoir. L’adossement du plurilinguisme à une logique de marché et de transformations industrielles conduit, quant à lui, à reproduire les rapports de pouvoir entre les langues et les locuteurs, tout en maintenant les travailleurs les plus fragilisés économiquement dans des positions sociales précaires.

Les relations humaines dans le monde du travail sont peut-être encore trop souvent perçues et établies dans le cadre de rapport réduit à n’être que la conséquence d’un accord contractuel entre des individus considérés comme fondamentalement et foncièrement autonomes. Or, une autre grille de lecture semble possible qui engagerait de nouvelles pratiques et qui permettrait de remettre en question ce principe d’autonomie qui n’est peut-être finalement qu’une fiction. Cette remise en question s’inspire des apports de l’éthique du care qui conçoit l’homme comme un être essentiellement vulnérable.

Recension par Éric Delassus du livre de Ghislain Deslandes : Critique de la conditions managériale

Dans ce livre, Ghislain Deslandes parvient à faire du management, qui est trop souvent réduit à sa dimension technoscientifique et comptable, un véritable thème de réflexion philosophique. S'opposant à la conception taylorienne qui reste aujourd'hui dominante dans de nombreuses organisations, il propose une phénoménologie managériale s'inspirant de la pensée de Michel Henry et élabore une conception plus humaine du management s'enracinant dans la subjectivité vivante des êtres humains au travail.

Ce texte est une version en français et fortement raccourcie d'un texte publié en anglais presque simultanément. La sélection porte principalement sur l'argumentation d'ensemble et les illustrations montagnardes. L'original de ce texte sous sa forme intégrale figure dans Jeff Malpas (ed), 2008, Si les approches politiques se taillent la part du lion dans les analyses du territoire et de la territorialité, elles sont proportionnellement moins nombreuses pour le paysage. Et, pour ce dernier, les analyses politiques se sont inscrites dans un projet historiographique et matinées d'approches culturelles et s'intéressent à la mise en scène du pouvoir monarchique et aristocratique et aux paysages emblématiques des imaginaires nationaux (Schama, 2005 ; Walter, 2006). Par contre, les textes consacrés à la dimension politique contemporaine du paysage dans les sociétés modernes ou hyper-modernes sont assurément plus rares. Cet essai propose une analyse des statuts contemporains du paysage dans les sociétés européennes soumises à de profondes transformations de leurs territorialités collectives et institutionnelles.

[“Somewhere between Normalization and Differentiation, Prisoner’s Work in the Nineteenth-century”, in J-M Andrieu and R. Eckert (ed.), Prison Labor. A Historical Perspective on a Contemporary Problem]
In the Nineteenth century, the French state must provide work for prisoners while allowing the interests of various industrial sectors and the claims made by the labour movement. In this chapter, we first analyze the centrality of work in the prison project at the beginning of the century, and how the presence of prison labour becomes a social and political issue: the competition between free labour and prison labour is debated and solutions are recommended by various reformers. Throughout the Nineteenth century make the prisoners work complies with a moral imperative, but an ambivalent one: between normalization and differentiation. The will to fight crime by normalizing power of labour was offset by maintaining a distinction between forced-prisoners workers and free workers.

The concept of pain and grieving in the Hebrew Bible is often linked to the context of travail in the birthing process. This perspective suggests that experiences and emotions of pain are associated with feelings of deep distress which, when properly resolved, give way to positive dimensions of care, hope and empowerment as well as the vitality to face new challenges of life. This paper investigates the conceptualization of pain in Scripture from linguistic expressions and ceremonial practices. It compares these findings with phenomenological perspectives of childbirth experiences and how these can assist to explain biblical labour metaphors. The aim is to show how the conceptualization of pain in Scripture can assist to resolve pain in contemporary contexts.

Il tema «Lavoro e letteratura» fa parte di una costellazione complessa fin dall'inizio. Nel sistema topico delle pratiche umane sviluppatosi nella modernità -diciamo tra il XVIII secolo e la fine del Novecento -entrambi questi termini sono portatori di una tensione, o forse di una contraddizione, che è quella tra libertà e necessità, tra autenticità e alienazione, tra autonomia e eteronomia. Impossibile qui ricostruire tale costellazione nel dettaglio e nel suo divenire, che comporterebbe lo studio approfondito di figure quali Adorno, Barthes, Bataille, Simone Weil (per restare al Novecento). Ci basterà delinearne le tensioni tematiche e concettuali.

Cet article s’interroge sur l’état des politiques européennes en matière de migration de travail extracommunautaire depuis la fin des années 1990. En mettant l’accent sur les évolutions les plus récentes, il essaie de mesurer le chemin parcouru depuis le traité d’Amsterdam. L’article montrera notamment que les avancées respectives sont restées timides. Les Etats membres se sont en effet montrés très soucieux de protéger leurs prérogatives en matière de migration de travail. La crise économique mais aussi institutionnelle de l’Union n’a en rien accompagné les efforts des instances européennes et semble même avoir rompu la dynamique, déjà faible, du processus en question. L’hypothèse défendue ici est que la Commission a dû, pour faire avancer la communautarisation de la politique de l’immigration économique auprès des Etats membres, créer systématiquement le lien argumentatif entre des politiques d’admission sélectives et les objectifs de l’agenda économique de l’Union. Au moment où la crise éclate, ce lien se défait sous la pression de la montée du chômage et des égocentrismes nationaux.

English:
It provides a very brief comparison of regulatory models in the area of dependent and quasi-dependent work in three countries (Italy, Germany and England)
Español:
una breve comparación entre los modelos regulatorios italiano, alemán e inglés relativos a la subordinación y la parasubordinación.

Un antécédent du concept de travail mécanique réside dans les concepts de potentia absoluta et de travail des hommes, mis en œuvre dans la section IX de l’Hydrodynamica. Daniel Bernoulli ne confond pas ces deux entités : il existe un rapport de genre à espèce entre la première, générale, et la seconde, organique. Bernoulli distingue nettement force vive et potentia absoluta (ou travail) : leurs conversions mutuelles sont rarement mentionnées explicitement dans cet ouvrage de 1738 en dehors d’un exemple de conversion de force vive en travail dans la section X dans une problématique de substitutions des forces motrices et conditionnée à la médiation machinique. Son attitude évolue notablement dans un texte de 1753, où travail et force vive se trouvent explicitement connectés, tandis que le concept de potentia absoluta est réduit à celui de travail des hommes, et que le mot même est abandonné. Le travail peut alors se convertir en force vive, mais la réciproque n’est vraie que dans un seul cas, intra-organique. C’est le concept de fatigue, modélisée comme une dépense d’esprits animaux conçus eux-mêmes comme de petits ressorts bandés libérant de la force vive, qui permet la conversion, jamais quantifiée, de la force vive en travail. De la sorte, le travail peut apparaître in fine comme un état transitionnel entre deux formes de force vive, la première étant inquantifiable. Parallèlement, les éléments naturels sont discrédités de toute velléité de production rentable. Seuls les hommes et les animaux peuvent travailler. La nature, laissée à elle-même, ne travaille pas. Malgré sa volonté de rapprocher mécanique rationnelle et mécanique pratique, on perçoit chez Bernoulli la subsistance d’une disjonction rarement dépassée des domaines appliqués et théoriques.

The concept of mechanical work is inherited from the concepts of potentia absoluta and men's work, both implemented in the Section IX of Daniel Bernoulli's Hydrodynamica in 1738. Nonetheless, Bernoulli did not confuse those two entities: he defined a link from gender to species between the former, general, and the latter, organic. Besides, Bernoulli clearly distinguished vis viva and potentia absoluta (or work). Their mutual conversions are rarely explicitly mentionned in this book, except once, in the Section X of his work, from vis viva to work, and subordinated to the mediation of a machine, in a driving forces substitution problem. His attitude significantly evolved in a text in 1753, in which work and vis viva were unambiguously connected, while the concept of potentia absoluta was reduced to the one of men's work, and the expression itself was abandoned. It was then accepted that work can be converted into vis viva, but the opposite is true in only one case, the intra-organic one. The concept of tiredness, seen as an expenditure of animal spirits conceived themselves as little tensed springs liberating vis viva, allowed direct conversion, even never quantified and listed simply as a model, from vis viva to work. Thus, work may have ultimately appeared as a transitional state between two kinds of vis viva, which the first is non-quantifiable. At the same time, natural elements were discredited from any hint of profitable production. Only men and animals were able to work in the strict sense of the word. Nature did not work by itself, according to Bernoulli. Despite his will to bring together rational mechanics and common mechanics, one perceived in the work of Bernoulli the subsistence of a rarely crossed disjunction between practical and theoretical fields.

Le message du banlieusard – encore un collage, pour donner l’idée – nous semble plus clair des nombreuses "prises de position" intellectuelles : faire la part du feu, brûler (métaphoriquement, bien sur) les gauchers pas possible à sauver pour sauver ce qui a un avenir. Ce n’est pas forcément vrai que le révoltes, parce qu’elles sont muettes, n’on rien à dire. Et ça ne sert à rien de les faire parler avec des mots qui ne leurs appartiennent pas, comme si on mettait des sous-titres au hasard à un film dont on ne comprend pas le langage.

The concept of mechanical work is inherited from the concepts of potentia absoluta and men’s work, both implemented in the section IX of Daniel Bernoulli’s Hydrodynamica in 1738. Nonetheless, Bernoulli did not confuse these two entities: he defined a link from gender to species between the former, which is general, and the latter, which is organic. In addition, Bernoulli clearly distinguished between vis viva and potentia absoluta (or work). Their reciprocal conversions are rarely mentioned explicitly in this book, except once, in the section X of his work, from vis viva to work, and subordinated to the mediation of a machine, in a driving forces substitution problem. His attitude evolved significantly in a text in 1753, in which work and vis viva were unambiguously connected, while the concept of potentia absoluta was reduced to that of human work, and the expression itself was abandoned. It was then accepted that work can be converted into vis viva, but the opposite is true in only one case, the intra-organic one. It is the concept of fatigue, seen as an expenditure of animal spirits themselves conceived of as little tensed springs releasing vis viva, that allowed the conversion, never quantified and listed simply as a model, from vis viva to work. Thus, work may have ultimately appeared as a transitional state between two kinds of vis viva, of which the first is non-quantifiable. At the same time, the natural elements were discredited from any hint of profitable production. Only men and animals were able to work in the strict sense of the word. Nature, left to itself, does not work, according to Bernoulli. In spite of his wish to bring together rational mechanics and practical mechanics, one perceived in the work of Bernoulli the subsistence of a rarely crossed disjunction between practical and theoretical fields.

RESUME —

Un antécédent du concept de travail mécanique réside dans les concepts de potentia absoluta et de travail des hommes, mis en oeuvre dans la section IX de l’Hydrodynamica. Daniel Bernoulli ne confond pas ces deux entités: il existe un rapport de genre à espèce entre la première, générale, et la seconde, organique. Bernoulli distingue nettement force vive et potentia absoluta (ou travail): leurs conversions mutuelles sont rarement mentionnées explicitement dans cet ouvrage de 1738 en dehors d’un exemple de conversion de force vive en travail dans la section X dans une problématique de substitutions des forces motrices et conditionnée à la médiation machinique. Son attitude évolue notablement dans un texte de 1753, où travail et force vive se trouvent explicitement connectés, tandis que le concept de potentia absoluta est réduit à celui de travail des hommes, et que le mot même est abandonné. Le travail peut alors se convertir en force vive, mais la réciproque n’est vraie que dans un seul cas, intra-organique. C’est le concept de fatigue, modélisée comme une dépense d’esprits animaux conçus eux-mêmes comme de petits ressorts bandés libérant de la force vive, qui permet la conversion, jamais quantifiée, de la force vive en travail.De la sorte, le travail peut apparaître in fine comme un état transitionnel entre deux formes de force vive, la première étant inquantifiable. Parallèlement, les éléments naturels sont discrédités de toute velléité de production rentable. Seuls les hommes et les animaux peuvent travailler. La nature, laissée à elle-même, ne travaille pas. Malgré sa volonté de rapprocher mécanique rationnelle et mécanique pratique, on perçoit chez Bernoulli la subsistance d’une disjonction rarement dépassée des domaines appliqués et théoriques.

Cet article se propose d’interroger la place et le rôle d’un revenu de base inconditionnel (RBI) dans le cadre d’une réforme fiscale. Partant du constat que le mouvement français des « gilets jaunes » révèle une tension croissante entre les deux principes de légitimité démocratique de l’impôt (les capacités contributives et le bénéfice), il présente une évaluation critique de la manière dont un RBI pourrait la résoudre ou l’atténuer. Les différentes conceptions de la justice fiscale qui transparaissent à travers la variété des approches du RBI sont tout d’abord mises en relief à l’aide d’une série d’alternatives : familialisation vs individualisation ; simplification vs égalisation ; allocation vs crédit d’impôt ; activation vs libération. À l’aune de cette grille de lecture, la possibilité que le RBI réponde adéquatement à une rupture d’équivalence entre contribution et bénéfice est ensuite discutée. Le RBI pourrait-il représenter la distribution d’une juste part ? Ou dérogerait-il au contraire à un principe de réciprocité nécessaire à la réalisation de la justice fiscale ?

A la surface de la planète, les activités productives, d'extraction, de transformation, de services, en bref d'échanges, se sont développées et continuent d'évoluer dans un contexte économique capitaliste. A ce premier constat, nous pouvons ajouter qu'au gré de la dématérialisation des flux de communication, qui caractérise les vingt dernières années, la mondialisation capitaliste tend à s'accélérer s'illustrant notamment par une standardisation des lieux et une déterritorialisation des relations habitat-travail. Le propos de ce texte consiste à éclairer la relation intime du travail et de l'habitat populaire puis de comprendre le processus qui va de la segmentation du travail à la déshumanisation de l'urbain.

Ce Mémoire de première année de Master (Science politique, Université Paris 1) pointe l'importance du militantisme - dans le cas de cadres d'une association - pour des étudiant·e·s dans le processus de passage des études à l'activité professionnelle. Il montre aussi qu'en permettant l'apprentissage de nombreuses compétences réutilisables dans le cadre professionnel, ce militantisme se double de l'apprentissage d'un activisme du quotidien qui se perpétue de nombreuses années après la sortie de l'association, dans un positionnement politique et dans de nouvelles activités. Ces anciens cadre devenant souvent des "entrepreneurs d'Europe".

This paper presents André Gorz’s analysis of the significant shifts in working practices and of the possibilities opened by Post-Fordism which is characterised by the predominantly intellectual nature of work. The contribution to Gorz’s thinking of the school of Italian and French radical Marxism known as ‘operaismo’ is underlined first. This school of thought sheds a positive light on the increasing subjective involvement, autonomy, shared skills and knowledge demanded by this new type of work, holding them as unquestioningly emancipatory. According to his own philosophical view of autonomy, Gorz is however drawn to qualify this optimism (particularly present in Toni Negri’s writings). He condemns the full mobilisation of the worker’s personal qualities and the instrumentalisation of her/his very capacity for autonomy. The autonomy exercised in the production process has, in his opinion, a paradoxical and conflictual status: social domination on one hand, and virtual emancipation on the other. From an existentialist perspective, the emancipatory potential of the existing difficulties and contradictions must be teased out: Whilst waged-work is increasingly precarious and deprived of its statutory protections, it nonetheless continues to be held as the bedrock of social entitlements and self-esteem. Gorz therefore calls for a questioning of the central place attributed to waged-work. Granting a continuous guaranteed income against the background of increasing discontinuity represents a key strategy for this end. Gorz’s plea rests on his conviction – which we evaluate – that the work ethic in steadily weakening in the general population.

Resumo: O objetivo desta pesquisa foi analisar a atuação evangelizadora da Igreja Católica por meio do trabalho dos chamados "agentes de Cáritas" para o desenvolvimento da "Economia Popular Solidária" (EPS), engendradas pela Cáritas Brasileira, organismo vinculado à Conferência Nacional dos Bispos do Brasil (CNBB), no estado do Ceará (2004)(2005)(2006)(2007)(2008). A partir da "solidariedade" cristã católica, os agentes desenvolvem atividades econômicas associativistas com o seu público preferencial ("os pobres"), no intuito de imprimir o que chamamos de moral solidária. Esta é fundamental para a produção de um modo de ser e de viver, cujo nome é "cultura da solidariedade", que se baseia nos princípios ideais de autogestão, cooperação, igualdade, democracia e preservação do meio-ambiente. Concluí-se que, por meio dos agentes de Cáritas, a Igreja Católica tem agido com o fim de conduzir os "excluídos" à economia solidária, contribuindo para a manutenção do tecido social e combatendo a pobreza e as formas perversas de inclusão. ____________________________________________________________________________________ Palavras-chave: Transformações capitalistas. Igreja Católica. Economia Solidária. Cultura da Solidariedade. Pobreza. Exclusão social.

Résumé

La tertiarisation est souvent présentée comme l’une des sources de l’affaiblissement du lien entre travail et classe sociale, et donc de l’affaiblissement du caractère heuristique de cette dernière notion. Une étude ethnographique attentive à ce lien chez des aides à domicile permet de revenir sur ce constat. Dans cet emploi du bas de l’échelle, l’appartenance sociale est d’autant plus importante que ces femmes sont membres de strates différentes des classes populaires : les femmes issues des classes populaires stables font en sorte de se maintenir à distance des aspects les plus dévalorisants de leur métier; elles s’efforcent ainsi de dissocier leur statut social de leur métier. En revanche, les aides à domicile les plus précaires revendiquent leur investissement dans ce travail, en particulier la prise en charge de la dépendance, comme une forme de dignité personnelle.

Abstract

What is the link between work and social class for workers at the bottom of the social hierarchy? The example of women providing home care to the dependent elderly

The development of the tertiary sector is often presented as one of the reasons for the weakening of a link between work and social class, and therefore the weakening of the heuristic use of this sociological concept. This proposition is examined via a detailed ethnographic study of home-care workers. The study finds that social standing is even more important in this lowly work. The women are from different social strata of the popular classes. Those who enjoy a stable position within this group manage to distance themselves from the most degrading aspects of the work, thereby separating social status and work. In contrast, home-care workers who have a more precarious social standing find a form of personal dignity in their investments in this work and in particular their care for dependent persons.