Favorisée par l’essor du « beau livre » anglais, le développement des revues, mais aussi la remise en question de la hiérarchie entre les arts qui aboutit avec les avant-gardes, l’auto-illustration se développe au début du XXe siècle en Europe. Dans l’espace germanique, cette pratique coïncide avec l’essor du livre expressionniste, caractérisé par sa remise en question de l’unité de la page et sa quête d’une sensibilité commune entre auteur et illustrateur. Bien que des variantes de l’expressionnisme apparaissent vraisemblablement en Europe centrale, ce seul courant ne suffit pas à rendre compte d’œuvres telles que celles de Josef Váchal, Bruno Schulz et Alfred Kubin, qui méritent également d’être appréhendées de façon contrastée au sein des histoires du livre et de l’illustration tchèque, polonaise et allemande. Ces auteurs, chacun à leur mesure, se sont en effet appropriés toute une culture de l’imprimé populaire par un jeu de « stylisation » qui confine au kitsch. Cette étude tâchera de déterminer ce qui peut relever ici d’une spécificité centre-européenne.
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