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Catherine Kerbrat-Orecchioni, Le Discours-en-interaction

2006, Studi francesi

Cet ouvrage est placé dans le sillage du précédent essai sur le sujet, les Interactions

Studi Francesi Rivista quadrimestrale fondata da Franco Simone 150 (L | III) | 2006 Varia – fasc. III – settembre-dicembre 2006 Catherine Kerbrat-Orecchioni, Le Discours-eninteraction Anna Giaufret Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/studifrancesi/28372 DOI : 10.4000/studifrancesi.28372 ISSN : 2421-5856 Éditeur Rosenberg & Sellier Édition imprimée Date de publication : 31 décembre 2006 Pagination : 657-658 ISSN : 0039-2944 Référence électronique Anna Giaufret, « Catherine Kerbrat-Orecchioni, Le Discours-en-interaction », Studi Francesi [En ligne], 150 (L | III) | 2006, mis en ligne le 30 novembre 2015, consulté le 08 novembre 2020. URL : http:// journals.openedition.org/studifrancesi/28372 ; DOI : https://doi.org/10.4000/studifrancesi.28372 Ce document a été généré automatiquement le 8 novembre 2020. Studi Francesi è distribuita con Licenza Creative Commons Attribuzione - Non commerciale - Non opere derivate 4.0 Internazionale. Catherine Kerbrat-Orecchioni, Le Discours-en-interaction Catherine Kerbrat-Orecchioni, Le Discours-en-interaction Anna Giaufret RÉFÉRENCE CATHERINE KERBRAT-ORECCHIONI, Le Discours-en-interaction, Paris, Armand Colin, 2005, pp. 365. 1 Cet ouvrage est placé dans le sillage du précédent essai sur le sujet, les Interactions verbales (en trois tomes, 1990-1994), par l’auteure, qui se réclame d’une approche «éclectique» et du talk-in-interaction de la tradition anglo-saxonne de l’analyse conversationnelle, tout en se recentrant sur la question, souvent évacuée ou contournée, de la signification et de l’interprétation. Le «discours-en-interaction» (avec traits d’union car il s’agit d’une lexie) se situe dans le cadre de l’analyse de l’interaction, cette dernière étant définie comme «ces mécanismes d’ajustement réciproque des comportements des partenaires de l’échange au fur et à mesure de son déroulement» (p. 5) afin d’«échafauder en commun une sorte de «texte» cohérent (ou plutôt cohésit)» (p. 6), dont la cohésion repose justement sur des propriétés sémanticopragmatiques. Les corpus analysés, recueillis par l’équipe du GRIC-ICAR de Lyon, présentent des bribes de dialogues découpées dans les situations de communication les plus diverses. 2 Le volume s’ouvre sur une présentation du cadre théorique (qui précise l’objet et les objectifs de l’étude, les règles et les unités du discours-en-interaction, et qui pose la question de l’interprétation comme essentielle), suivie des deux parties centrales: les négociations conversationnelles et le fonctionnement de la politesse. 3 La négociation conversationnelle, définie comme «tout processus interactionnel susceptible d’apparaître dès lors qu’un différend surgit entre les interactants, concernant tel ou tel aspect du fonctionnement de l’interaction, et ayant pour finalité de résorber ce différend afin de permettre la poursuite de l’échange» (p. 103), peut Studi Francesi, 150 (L | III) | 2006 1 Catherine Kerbrat-Orecchioni, Le Discours-en-interaction porter sur divers éléments de l’interaction, notamment son organisation (langue, genre, tours de parole, etc.), son contenu, ainsi que sur les identités des interactants et leurs relations. Différents exemples sont présentés, fondés sur l’analyse de corpus recueillis essentiellement dans les petits commerces. 4 La politesse, quant à elle, apparaît comme un phénomène fondamental de toute société, car il s’ agit de «l’ensemble des procédés conventionnels ayant pour fonction de préserver le caractère harmonieux de la relation interpersonnelle, en dépit des risques de friction qu’implique toute rencontre sociale» (p. 189). S’appuyant sur la théorie des faces (positive et négative) de Brown & Levinson, Kerbrat-Orecchioni affirme que «la politesse apparaît comme un moyen de concilier le désir mutuel de préservation des faces avec le fait que la plupart des actes de langage sont potentiellement menaçants pour telle ou telle de ces mêmes faces» (p. 195). Les interactants vont donc employer des formes de «politesse négative» ou «positive», par le truchement d’adoucisseurs, de minimisateurs, de formulations indirectes, etc. 5 Dans la partie finale du volume, Kerbrat-Orecchioni mène une comparaison entre différentes formes d’interaction d’une part, et entre l’interaction authentique et l’interaction littéraire de l’autre. L’auteure y soulève, au sujet des études interculturelles, quelques questions méthodologiques de base (les objets à comparer et le découpage des ensembles culturels); elle affirme d’autre part, à propos du dialogue littéraire, que, si celui-ci constitue un objet différent par rapport au dialogue naturel et s’il obéit à des lois qui lui sont propres, «il n’est pas interdit [aux analystes du discours en interaction] de jeter un œil dans ce miroir grossissant que la littérature tend aux conversations ordinaires» (p. 337). Studi Francesi, 150 (L | III) | 2006 2